… Il est bien certain que cette saisie de mon livre, dans un coin silencieux de Belgique, n’est point un événement européen et qu’elle n’apportera rien à l’histoire énorme et sanglante des Flandres… Je sais aussi qu’elle ne détournera pas l’attention publique de ce qui la sollicite le plus directement, des douloureuses péripéties de la guerre transvaalienne, par exemple. […] Les patriotes ont détaché de mon livre un court chapitre, où il est question de la guerre, douloureusement (peut-être eussent-ils désiré que j’en parlasse gaîment, comme d’un vaudeville et d’un ballet), et c’est sur ce chapitre seul que leur verve s’est exercée, ce qui a fait croire à ceux qui ne l’avaient pas lu que Le Calvaire est un roman militaire. […] De tout ce qui a été écrit sur Le Calvaire, il résulte que je suis un sacrilège, parce qu’aux implacables férocités de la guerre j’ai osé mêler la supplication d’une pitié ; que je suis un iconoclaste, parce qu’en voyant la ruine des choses et la mort des jeunes hommes, mon âme s’est émue et troublée ; que je suis un espion allemand, parce que j’ai voulu regarder en face la défaite ; que je suis un réfractaire, parce qu’on suppose que mon roman sera traduit en allemand, ce qui, jusqu’ici, n’était pas encore arrivé à un ouvrage français… J’en passe… Les plus bienveillants ont prétendu, avec des regrets tristes, que je suis un inconscient et un fou, parce qu’on ne doit jamais écrire ce qui est vrai, et qu’il faut, sous l’enguirlandement hypocrite de l’écriture, si bien dissimuler la vérité que personne ne puisse la découvrir jamais. […] Aucun, parmi les plus farouches des patriotes, n’a suspecté le patriotisme de Stendhal, pour ce qu’il écrivit la bataille de Waterloo ; tous vantent l’ardent amour humain qui dicta à Tolstoï ses pages enflammées contre la guerre ; je n’ai pas entendu dire que le moindre reporter soit descendu au fond de la conscience de M. […] … Je n’ai point fait un livre sur la guerre, j’ai, dans un chapitre où sont contés avec douleur les navrements d’une armée vaincue, développé la psychologie de mon héros, qui est une âme tendre, un esprit inquiet et rêveur.
Il faut que la guerre entre les Romantiques et les Classiques soit franche et généreuse : les uns et les autres ont quelquefois des champions qui déshonorent la cause qu’ils prétendent servir ; et à propos de style, par exemple, il n’y aurait pas plus de justice à reprocher à votre école d’avoir produit le célèbre vicomte inversif, qu’il n’y en aurait de votre part à accuser le Classicisme d’avoir produit un Chapelain ou un Pradon. […] La guerre est déclarée.
Il me confirme que l’Italie est toute à l’agressivité, et il croit que nous aurons la guerre au printemps. […] Mardi 4 décembre Voici la guerre qui commence contre la pièce.
Une simple guerre de costumes et de rhétoriques, rien de plus. […] III Maintenant je parlerai de l’époque actuelle, je répondrai aux critiques qui s’étonnent de notre guerre aux conventions.
« Dans sa nouveauté, remarque Pouvillon, quand ces figures s’enlevaient en couleur sur la sévérité des murailles, quand les plats de faïence arabe incrustés dans la pierre chatoyaient au soleil, le monument devait être, pour les bourgeois casaniers et le menu peuple attaché à la glèbe, comme une vision d’Orient, une évocation des splendeurs de Venise et de Constantinople. » La prospérité régna longtemps dans Saint-Antonin, malgré les croisés de Montfort, malgré les Anglais, malgré les guerres religieuses. […] Et il se rappelle fort à propos qu’Homère n’a pas dédaigné de chanter la guerre des Rats et des Grenouilles. […] C’est ainsi qu’il alla jusqu’à Tokio au moment de la guerre. […] Devant le Conseil de guerre l’assassin déclara : — Je n’ai pas frappé une Européenne, j’ai frappé une musulmane sous une impulsion divine.
Le frère aîné de Michel Jouffret était prisonnier de guerre, et, privée de son aide, soutenue par le seul labeur d’une sœur pleine de vaillance, la famille était près de connaître le dénûment. […] Le voyageur français a vu aussi Skokloster, le musée des pillages, le conservatoire des trophées d’art et du bric-à-brac de la guerre de Trente Ans. […] « Il se met à tricoter avec ses gros doigts », ceux qui ont écrit La Guerre et la Paix. […] Repris par ses funestes habitudes, devenu pour sa jeune femme un objet de dégoût, peut-être même de terreur, subjugué par la tyrannie de ce cynique et formidable adolescent, Arthur Rimbaud, qui « né pour l’action », comme l’a dit un bon apologiste de Verlaine18, prit sur « un être tout de sensation » l’influence de ce qui est « simple » sur ce qui est « subtil, compliqué et flottant », ne trouvant plus, d’ailleurs, dans son propre foyer qu’intimes ennemis et que sujets d’affliction, préoccupé sans doute aussi — on l’oublie un peu trop — de ne pas rester à portée des conseils de guerre et des magistrats enquêteurs instruisant, à ce moment-là, sans beaucoup de pitié, le procès de tous ceux qui, de près ou de loin, avaient pris part à l’insurrection de la Commune de Paris, le poète à la « tête folle », aux « allures de hanneton » eut, un beau jour, comme un accès de manie impulsive, et il s’enfuit avec ce douteux compagnon, dont le génie, problématique et très peu démontré depuis, l’éblouissait.
En 1831, c’est-à-dire près de vingt ans avant les Lundis, Sainte-Beuve distinguait ces deux critiques dans une page connue, qui, tirée à hue et à dia par Marcel Proust et par moi, faillit nous mettre en guerre : Loin de nous, dit Sainte-Beuve, de penser que le devoir et l’office de la critique consistent uniquement à venir après les grands artistes, à suivre leurs traces lumineuses, à recueillir, à inventorier leur héritage, à orner leur monument de tout ce qui peut le faire valoir et l’éclairer… Il en est une autre, plus alerte, plus mêlée au bruit du jour et à la question vivante, plus armée en quelque sorte à la légère et donnant le signal aux esprits contemporains… Elle doit nommer ses héros, ses poètes ; elle doit s’attacher à eux de préférence, les entourer de son amour et de ses conseils, leur jeter hardiment les mots de gloire et de génie dont les assistants se scandalisent, faire honte à la médiocrité qui les coudoie, crier place autour d’eux comme le héraut d’armes, marcher devant leur char comme l’écuyer. […] Mais si l’ignorant est mauvais juge en matière d’œuvre classique, si le petit boutiquier ou la femme du monde qui lisent avec bonheur l’article quotidien du pamphlétaire du jour ne peuvent guère que trouver les Provinciales assommantes et ne sont pourtant pas plus reçus à formuler ce jugement qu’un adjudant n’est admis au Conseil supérieur de la Guerre, il arrive quelquefois que le savant n’est pas très bon juge en matière d’œuvres actuelles, et qu’il manque devant elles de spontanéité, de flair, de tout cet esprit de finesse qui ne s’apprend pas. […] Si la critique universitaire a trois bêtes noires, dont une à deux têtes, la critique des journaux, des contemporains, a eu et a encore une bête triplement noire, qui est Brunetière, Brunetière (qui, dans son discours de réception à l’Académie, où il succédait à un journaliste, avait d’ailleurs lancé une déclaration de guerre aux journalistes) connut le rare privilège d’être considéré comme un cuistre et un crétin par la presque unanimité des journalistes de gauche et de droite. […] Nous avons par exemple une critique du Midi qui a pris la forme nationaliste pour déclarer la guerre aux éléments de nature littéraire qu’elle taxe de germanisme et de romantisme, et que nous pouvons peut-être appeler septentrionaux.
Avant de peindre des tableaux ou de sculpter des statues, l’homme s’est appliqué à peindre ou tatouer son corps, à orner les grossiers vases d’argile dont il se servait, à figurer sur ses armes quelque emblème de chasse ou de guerre. […] Mais si le tableau vous présente quelque personnage allégorique, la Guerre secouant sa torche, l’Espérance levant sa palme, une Hélène à la pose hiératique se profilant sur un ciel de sang, des Filles Saintes diaphanes et comme volatilisées dans une vapeur d’encens, alors prenez garde. […] De même on pourra symboliser la Guerre par quelque épisode qui mette en évidence le caractère soit de barbarie, soit d’héroïsme qu’on entend lui attribuer. […] Il s’agit de figurer la guerre. […] Toute guerre suscite des tableaux symboliques dans lesquels on voit aux prises, non les nations ou les souverains, mais les animaux qui leur servent d’armoiries.
Villemain, professeur, a toujours aimé toucher vers la fin du discours, comme on arrivait avec joie près du temple de Delphes, sur ce terrain sacré où cessaient les guerres.
Du reste, pourvu que les formes en soient nobles et pures, il importe peu que ce soit Apollon ou Hercule, la Diane chasseresse ou la Vénus de Praxitèle. » « Voyageur, annonce à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses saints commandements. » « Ils moururent irréprochables dans la guerre comme dans l’amitié79. » « Ici reposent les cendres de don Juan Diaz Porlier, général des armées espagnoles, qui a été heureux dans ce qu’il a entrepris contre les ennemis de son pays, mais qui est mort victime des dissensions civiles. » Peut-être, après tout, ces nobles épitaphes de héros ne lui revinrent-elles à l’esprit que le mardi, dans l’intervalle des Ordonnances à l’insurrection, et comme un écho naturel des héroïques battements de son cœur.
La fin de la guerre fut corrompue, et l’héroïsme de nos soldats prostitué.
Les notaires d’Angoulême sont affranchis de la corvée, de la collecte, du logement des gens de guerre, et ni leurs fils, ni leurs premiers clercs ne tirent à la milice.
Les poètes populaires, qui sont en général les tailleurs d’habits ou les ménétriers de village, y remplissent leurs veillées de légendes orientales ou d’idylles siciliennes ; la religion, l’amour et la guerre, les trois passions nobles des châteaux et de la chaumière, en sont les sujets.
Ils disaient qu’ils avaient entendu dire, par le plus vieux moine du couvent de là-haut, que les Zampognari, c’est notre nom de famille, étaient descendus, dans le temps des guerres des Pisans contre les Florentins, d’un jeune officier toscan prisonnier des Pisans, qui s’était sauvé de la tour de Pise, où il attendait la mort, avec la jeune fille du capitaine geôlier de sa tour, et qu’il s’était bâti, au plus haut de la montagne, alors déserte, une cabane sous les châtaigniers pour y vivre de peu avec sa maîtresse.
oui, je puis la gagner, mais c’est la vie de mon enfant que je veux sauver de la guerre, et vous allez voir si vous pourrez le refuser à sa mère et à moi.
Il se trouve donc, lui poète, entre l’inspiration de Voltaire et celle de Klopstock, entre les deux muses qui ont clos le Dix-Huitième Siècle par une terrible antithèse, la Messiade et la Guerre des Dieux.
Les voltairiens sont morts, et les bons esprits peuvent recommencer à lire Voltaire sans avoir la grotesque vision de cet homme ennemi de la poésie et des religions, liberâtre et déiste, solennel et riant jaune, qui de 1725 à 1730 faisait la guerre aux jésuites, aux préjugés, défendait la Charte et respectait les mœurs en caressant sa bonne.
Wagner seul comprit que pour qu’il y eût un théâtre allemand vraiment original, il fallait déclarer la guerre à l’autre, et rompre tout lien avec lui.
Cette tradition a été reprise lorsque, après la guerre, Wieland et Wolfgang Wagner ont ouvert ce qu’on a appelé « Le nouveau Bayreuth », en 1951.
Plus d’une fois, plein d’espoir, il partit en guerre ; toujours la destinée taquine lui refusa l’occasion de combattre.
» De là, on passe à la question du Tonkin, et quelqu’un dit ceci : « Du moment qu’on laisse pénétrer près du Gouvernement un membre de la Société de géographie, on a la guerre.
De là des écrits nombreux, des diatribes amères contre Racine, Voltaire et Boileau ; et si, dans votre guerre à nos immortels génies, vous avez épargné Corneille et Molière, les plus classiques de tous nos auteurs, c’est que, par pitié pour la France, vous n’avez pas voulu lui enlever toutes ses gloires.
Une poule survint, Et voilà la guerre allumée.
Les paroles qui commencent son livre sont d’un calme encore plus grand que leur clarté ; « une nature, dit-il, également indifférente à Dieu et à Satan, explique seule les libertés, les servitudes, les partis, les guerres et les révolutions.
On ne peut nier non plus l’instinct de sociabilité des animaux quand on les voit, non-seulement se réunir et s’associer accidentellement pour la chasse et la guerre, comme les loups, mais encore vivre en communauté, former des sortes de républiques, comme les abeilles, les fourmis et les castors.