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565. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Comment ne pas joindre à ces histoires de Frédéric un atlas dressé exprès, du genre de celui que M.  […] Et, par exemple, je ne vois pas, dans les histoires qu’il a écrites, un mot qu’il n’ait justifié dans sa conduite et dans sa vie : Un prince, disait-il et pensait-il, est le premier serviteur et le premier magistrat de l’État ; il lui doit compte de l’usage qu’il fait des impôts ; il les lève, afin de pouvoir défendre l’État par le moyen des troupes qu’il entretient ; afin de soutenir la dignité dont il est revêtu, de récompenser les services et le mérite, d’établir en quelque sorte un équilibre entre les riches et les obérés, de soulager les malheureux en tout genre et de toute espèce ; afin de mettre de la magnificence en tout ce qui intéresse le corps de l’État en général. […] En cette circonstance toutefois, et quelle que fût la réalité des motifs qu’il a exposés lui-même en toute nudité, il viola ce que les anciens appelaient la conscience du genre humain, et il coopéra à l’un de ces scandales qui ébranlent toujours la confiance des peuples dans le droit protecteur des sociétés. […] Mais, même l’intérêt du souverain mis de côté, il répugne de voir un grand homme se salir à des plaisanteries de ce genre contre des objets respectables aux yeux du grand nombre ; c’était jusqu’à un certain point violer cette tolérance hospitalière dont il se faisait gloire, que de mépriser ainsi tout haut ce qu’il prétendait accueillir et tolérer. […] Dès l’avant-propos il est manifeste qu’on a affaire à un esprit élevé et ferme, qui a les plus nobles et les plus saines idées sur le genre qu’il traite.

566. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Partagé jusqu’à la fin entre des fonctions graves et le goût des lettres, dispersé avec originalité dans des études diverses, il n’a jamais donné à aucun de ses ouvrages ce feu continu, cette fusion égale, ce poli qui fait l’éclat ; avec des idées de tout genre, des vues vastes, des saillies pénétrantes, et une masse de connaissances précises, il n’a jamais eu la mise en œuvre et la mise en valeur, ce soin de la forme et de l’achèvement par où le talent s’accommode avec bonheur au goût de la société présente, et la ravit ou la domine en s’en rapprochant. […] De Brosses le sentait bien, et, dans son voyage d’Italie, voyant à quels détails sa recherche le conduisait, il se disait qu’il tournait le dos au goût du siècle, et peut-être à celui de l’avenir : Tout ce qui est du ressort de la littérature, disait-il (prenant ici la littérature comme on l’entendait du temps de Casaubon), n’est plus guère du goût de notre siècle, où l’on semble vouloir mettre à la mode les seules sciences philosophiques, de sorte que l’on a quasi besoin d’excuses quand on s’avise de faire quelque chose dans un genre qui était si fort en vogue il y a deux cents ans. […] En allant visiter les îles Borromées, il nous parle du saint si vénéré, de Charles Borromée, ce grand personnage, bienfaiteur du pays, et qui a partout laissé sa trace : « Il est singulier qu’un homme qui a si peu vécu ait pu faire tant de choses de différents genres, toutes exécutées dans le grand, et marquant de hautes vues pour le bien public. » Il traite assez lestement ce petit faquin de lac Majeur qui s’avise de singer l’Océan et d’avoir des tempêtes : Les bords du lac, dit-il, sont garnis de montagnes fort couvertes de bois, de treilles disposées en amphithéâtre, avec quelques villages et maisons de campagne, qui forment un aspect assez amusant. […] Ce genre de vanité n’est-il pas mieux entendu que l’autre ? […] C’est ainsi que dans un genre tout différent et dans une pensée toute parisienne, après avoir discuté avec impartialité des deux musiques italienne et française, il ajoutera : « Je souhaiterais seulement voir établir à Paris un Opéra italien, en laissant subsister le nôtre tel qu’il est. » C’est ainsi encore qu’en visitant le Forum, et en se rappelant que la première pierre milliaire était au milieu, et que c’était de là que partaient toutes les grandes routes dans l’Empire, il proposera quelque chose de pareil dans notre pays : En France, où nous avons fait sous ce règne-ci, disait-il, tant de beaux grands chemins, ne ferait-on pas bien de placer, de lieue en lieue, de pareilles petites colonnes numérotées, à commencer par la première, placée au centre de Paris sur le Pont-Neuf, au pied de la statue de Henri IV ?

567. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Jordan, né à Berlin en 1700, avait douze ans de plus que le roi ; sa grande passion était pour les livres et pour les miscellanées littéraires, pour ce genre d’érudition ou de critique qui était une continuation et comme un débris du xvie  siècle, et qui, remplacé chez nous par une culture plus brillante au début du règne de Louis XIV, ne subsistait plus dans tout son honneur que hors de France, en Hollande, à Genève, à Berlin. […] Pour mieux consacrer son tribut de regrets à ce mérite modeste et à cette chère habitude à laquelle il avait dû, pendant dix années, des jouissances d’esprit et de cœur et des utilités morales de tout genre, Frédéric composa lui-même l’éloge de Jordan, pour être lu dans son Académie de Berlin. […] Jordan, qui a de la dignité et qui veut être respecté, lui répond : Je n’ai quitté le camp que lorsque Votre Majesté m’a ordonné de le quitter ; si j’ai fait connaître quelque sentiment de crainte, c’est une preuve que j’ai été plus naturel que prudent… L’histoire du médecin de Breslau, débitée à Votre Majesté, serait fort jolie, si elle ne regardait pas un homme qui n’a de maladie que celle d’aimer trop le genre humain et de penser tristement. […] On a comparé la série de billets que celui-ci adresse à son vieux général à la correspondance de Trajan et de Pline ; j’aime mieux ne comparer cette correspondance gracieuse et unique en son genre qu’à elle-même. […] En 1740, un autre moment commence ; Frédéric s’était dit de bonne heure : « Ne prenons que la fleur du genre humain. » Une fois maître des choses, il essaya de réaliser ce vœu et de réunir ce qu’il y avait de plus piquant, de plus vif et de plus sociable en gens d’esprit de toutes nations.

568. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Celui qui prise ainsi le pouvoir est insensible à tout autre genre d’éclat ; cette disposition suppose une sorte de mépris pour le genre humain, une personnalité concentrée qui ferme l’âme aux autres jouissances. […] Enfin, il faut qu’il évite sans cesse tous les genres de démonstration du vrai ; mais aussi agité qu’un coupable qui craint la révélation de son secret, il sait qu’un homme d’un esprit fin peut découvrir dans le silence de la gravité, l’ignorance qui se compose, et dans l’enthousiasme de la flatterie, la froideur qui s’exalte. […] Des crimes de tout genre, des crimes inutiles aux succès de la cause, sont commandés par le féroce enthousiasme de la populace ; elle craint la pitié, quel que soit le degré de sa force, c’est par de la fureur, et non de la clémence qu’elle sent son pouvoir.

569. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

En concentrant sa vie, on concentre aussi sa douleur, et qui n’existe que pour soi, diminue ses moyens de jouir, en se rendant d’autant plus accessible à l’impression de la souffrance : on voit cependant à l’extérieur de certains hommes, de tels symptômes de contentement et de sécurité, qu’on serait tenté d’ambitionner leur vanité comme la seule jouissance véritable, puisque c’est la plus parfaite des illusions ; mais une réflexion détruit toute l’autorité de ces signes apparents, c’est que de tels hommes, n’ayant pour objet dans la vie que l’effet qu’ils produisent sur les autres, sont capables, pour dérober à tous les regards les tourments secrets que des revers ou des dégoûts leur causent, d’un genre d’effort dont aucun autre motif ne donnerait le pouvoir. […] Les efforts qui peuvent valoir aux hommes de la gloire et du pouvoir, n’obtiennent presque jamais aux femmes qu’un applaudissement éphémère, un crédit d’intrigue ; enfin, un genre de triomphe du ressort de la vanité, de ce sentiment en proportion avec leurs forces et leur destinée : c’est donc en elles qu’il faut l’examiner. […] Les femmes ne sont presque jamais honorées par aucun genre de prétentions ; les distinctions de l’esprit même, qui sembleraient offrir une carrière plus étendue, ne leur valent souvent qu’une existence à la hauteur de la vanité. La raison de ce jugement inique ou juste, c’est que les hommes ne voient aucun genre d’utilité générale à encourager les succès des femmes dans cette carrière, et que tout éloge qui n’est pas fondé sur la base de l’utilité, n’est ni profond, ni durable, ni universel.

570. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Nous n’avons rien de mieux en ce genre que la Géographie ancienne abrégée 1768. trois vol. […] L’ouvrage le plus complet en ce genre est le Dictionnaire géographique de Bruzen de la Martiniere, dont la meilleure édition est celle de Paris 1769. […] La plus grande collection que nous ayons en ce genre, est celle de M. l’Abbé Prevot qui parut sous ce titre : Histoire générale des voyages, depuis le commencement du XVme. […] A l’égard de la forme, je vous dirai qu’en approuvant le genre épistolaire dont le reviseur ou le compilateur s’est servi, j’aurois voulu qu’il en eût proscrit l’enflure, l’affectation, la déclamation, le ton de collège, la superfluité des mots & les répétitions importunes ; ce qui n’empêche pas que le style en général ne soit assez bon.

571. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Le premier discours qu’il prononça à la mort de Julien ressemble moins à une harangue qu’à une espèce de chant funèbre ; le second offre des beautés d’un autre genre. […] Libanius, dans tout le reste du discours, qui est fort étendu, parcourt en détail la vie de Julien, depuis sa naissance jusqu’à sa mort ; quelquefois éloquent, quelquefois plus historien qu’orateur, toujours pittoresque dans son style, ayant en général moins d’élévation que de dignité, et un genre de sensibilité plutôt tendre que forte. […] « Ô toi, dit l’orateur, élève et disciple de ces êtres qui occupent le milieu entre la Divinité et l’homme ; toi dont la tombe n’occupe qu’une petite portion de terre, mais qui par ta gloire remplis le monde ; toi qui en commençant ta carrière, as surpassé tous les grands hommes qui ne sont pas Romains, qui en la finissant, as surpassé ceux même de Rome ; toi que les pères regrettent plus que leurs propres enfants, et que les enfants regrettent plus que leurs pères ; toi qui as exécuté de grandes choses, mais qui devais en exécuter encore de plus grandes ; toi qui foulais aux pieds tous les genres de voluptés, excepté celles qui naissent du charme inexprimable de la philosophie, protecteur et ami des dieux de l’empire ; ô prince ! […] Passionné pour les Grecs, nourri jour et nuit de la lecture de leurs écrivains, enthousiaste d’Homère, fanatique de Platon, avide et insatiable de connaissances ; né avec ce genre d’imagination qui s’enflamme pour tout ce qui est extraordinaire ; ayant de plus une âme ardente, et cette force qui sait plus se précipiter en avant que s’arrêter ; d’ailleurs, accoutumé dès son enfance à voir dans un empereur chrétien le meurtrier de sa famille, et, dans le fond de son cœur, rendant peut-être la religion complice des crimes qu’elle condamne ; placé entre l’ambition et la crainte, inquiet sur le présent, incertain sur l’avenir ; ses goûts, son imagination, son âme, les malheurs de sa famille, les siens, tout semblait le préparer d’avance à ce changement qui éclata dans la suite.

572. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

La Commission de l’année dernière pas plus que celle de cette année ne se l’était dissimulé : la grande difficulté littéraire que rencontre l’institution présente, c’est que le but moral qu’elle réclame avant tout puisse tomber d’accord, dans les ouvrages dramatiques d’un ordre élevé, avec toutes les autres conditions de grâce, d’élégance, d’émotion, de divertissement et de distinction légère que le monde proprement dit a droit de son côté d’exiger ; c’est que le but moral, si on l’y introduit, ne s’y affiche pas d’une manière contraire à la vérité des choses ni au goût, et qu’un genre prétendu honnête mais faux, comme en d’autres temps, n’aille pas en sortir. […] Il résulte en effet des termes de l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851 que le second Théâtre-Français est assimilé dans ce concours aux autres théâtres, soit des boulevards, soit des départements, et que les productions de cette seconde scène française ont à concourir avec des pièces qui sont souvent d’un tout autre genre. […] Or, cette année, il s’est trouvé que l’ouvrage de ce genre qui, après celui de M. 

573. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Voilà donc un genre qu’on était tenté de refuser à l’antiquité, et qui se retrouve à l’improviste entre les plus belles pages. […] On admet très-volontiers aujourd’hui pour les sociétés le genre de progrès dont Condorcet aurait bien voulu qu’on trouvât la recette pour l’homme, on admet qu’elles ne sont plus sujettes à mourir. […] L’imprimerie, notre grand secours, à force de nous venir en aide, ne finira-t-elle point par produire un ensevelissement d’un genre nouveau ?

574. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Le vaudeville eut de beaux jours entre 1850 et 1870, avec Labiche896, qui donna, principalement au théâtre du Palais-Royal, les chefs-d’œuvre du genre. […] Je mets plus haut, pour ses chefs-d’œuvre, un genre qui appartient spécialement au second empire, et qui en est, à certains égards, l’originale expression : je veux parler de l’opérette telle que l’a compris Offenbach897, surtout lorsque ses rythmes échevelés coururent sur les livrets de MM.  […] Le danger du genre qu’il a créé, et dans lequel nul jusqu’ici n’a pu le suivre, c’est que la thèse ne détruise le drame.

575. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Cela les amuse ; et une bonne phrase, genre Renan, genre Huysmans, ou genre France, est toujours divertissante à savourer dans certaines positions.

576. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

Il est évident qu’une division de ce genre, pour être satisfaisante, doit être imposée par la réalité. […] La première comprend tout le moyen âge et se prolonge, jusque vers le milieu du xvie ° siècle ; les œuvres qui la remplissent offrent ces caractères communs d’être, en immense majorité, d’inspiration féodale et catholique, d’appartenir à des genres nés spontanément sur le sol même de la France : la langue seule dans laquelle elles sont écrites, langue à deux cas qu’on nomme aujourd’hui le vieux français, suffirait à les séparer de celles qui les ont suivies. […] Mais le romantisme, qui n’admet plus le style noble, les règles de Boileau, la séparation des mots et des genres en castes nettement tranchées, bref, qui abolit l’ancien régime en matière littéraire, ne triomphe que dans les trente premières années de notre siècle.

577. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

II Évidemment, cette voie est l’histoire, mais c’est-aussi un genre très particulier dans l’histoire. […] Eh bien, c’est ce genre particulier dans l’histoire qui me fait l’effet d’être la vraie voie d’Auguste Vitu ! […] IV Mais, encore une fois, si cette biographie d’un homme qui a droit, sinon à la statue en pied de l’histoire au moins à la médaille de la biographie, si tout ce travail sur François Suleau est très élevé de renseignement, de vue et d’accent, et si l’écrivain qui l’a publié y a montré des aptitudes et des facilités vers l’histoire, grave ou tragique, telle qu’elle est le plus généralement conçue et réalisée par MΜ. les historiens ordinaires, je ne m’en opiniâtre pas moins à croire, ainsi que je l’ai dit au commencement de ce chapitre, que le vrai génie spécial de l’auteur Ombres et vieux murs, que son originalité la plus vive, serait, son genre d’esprit donné, la mise en scène ou en saillie de l’élément comique ou ravalant qui ne manque pas dans l’histoire, et qu’il saurait fort bien en dégager, ainsi que l’attestent les excellentes variétés historiques qu’il nous a mises sous les yeux, titres réveillants en tête : La Lanterne, Le Rhum et la Guillotine, Le Lendemain du massacre, etc., tous épisodes ou mosaïques d’anecdotes dont il faut juger par soi-même en les lisant et dont l’analyse, d’ailleurs, ne donnerait qu’une très imparfaite idée.

578. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Victor de Laprade ont insisté sur sa manière, mais n’ont pas, selon nous, assez montré quel est le genre d’invention, bien incontestablement à lui, qui distingue (l’ennui n’est pas une distinction) parmi les autres poètes contemporains, ce lakiste, si spécial dans son lakisme, et qui est bien plus pour les montagnes que pour les lacs. Si nous nous permettions de créer des mots (peut-être le genre inventé par M. de Laprade forcera-t-il d’en créer plus tard), nous appellerions ce genre le montagnisme.

579. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

C’est à la lueur des éclairs qu’ils virent cette grande vérité, que Dieu gouverne le genre humain. […] Aussi vaillants que chastes et pieux, ils ne fuyaient plus comme auparavant, mais, fixant leurs habitations, ils se défendaient, eux et les leurs, tuaient les bêtes sauvages qui infestaient leurs champs, et au lieu d’errer pour trouver leur pâture, ils soutenaient leurs familles en cultivant la terre ; toutes choses qui assurèrent le salut du genre humain. […] Après l’observation si simple que nous venons de faire sur l’histoire du genre humain, quand nous n’aurions point pour l’appuyer tout ce que nous en ont appris les philosophes et les historiens, les grammairiens et les jurisconsultes, on pourrait dire avec certitude que c’est bien là la grande cité des nations fondée et gouvernée par Dieu même.

580. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Il lui reproche de n’avoir pu faire de drame, comme si, pour être critique, il fallait nécessairement avoir excellé dans le genre qu’on juge. […] Ce genre de comédie manque entièrement aujourd’hui, chacun se contente d’être plein de ridicules soi-même et de se moquer de ceux du voisin ; mais la grande exécution publique est comme supprimée.

581. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Ménandre a fondé en Grèce un genre de comédie plus régulier et plus complet que celui d’Aristophane. […] C’est un genre faux, agréablement touché par un homme de génie271.

582. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

d’Alembert, dont la modestie n’a pas été sans doute éblouie par ces vers, où on lui prodigue des louanges qu’il doit avoir jugées lui-même très-outrées : Le Philosophe Diogene, A la honte du genre humain, Marchant, la lanterne à la main, Cherchoit un homme dans Athene. […] Petit, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, est d’un autre genre de décoration.

583. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 220-226

Le travail, l’érudition, le jugement, ont également présidé à cette Production, la meilleure & la plus complette que nous ayons en ce genre. […] L’Introduction, entre autres, à la Description de la Lorraine & du Barrois, qui forme un volume in-8° de plus de cinq cents pages, peut être regardée comme un des meilleurs Ouvrages qui aient paru en ce genre : c’est une véritable Histoire, mais abrégée, de la Lorraine & du Barrois, depuis la plus haute antiquité jusqu’à la mort du dernier Duc, le feu Roi de Pologne, Stanislas I.

584. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 122-127

De là, cette Pléiade, dont il se fit l'Astre dominant, genre de folie si ordinaire aux Distributeurs des rangs, qu'ils ne manquent jamais de se donner le premier. […] Au reste, sa Franciade est un exemple de l'excès de platitude où peut tomber un homme qui s'exerce dans tous les genres, sans consulter celui qui lui est véritablement propre.

585. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Horace, et les mauvais écrivains du siècle d’Auguste. » pp. 63-68

On ne peut rien imaginer de plus parfait qu’Horace, dans les genres qu’il a choisis. […] Auguste, Mécène, Agrippa, ne désapprouvoient point ce genre d’escrime.

586. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

La Maison Tellier est un exercice du même genre. […] Il a renouvelé le genre ; il l’a mis à la mode. […] La théorie de « l’évolution des genres ». […] Ces genres vivent de leur vie propre. […] Mais de ses débris d’autres genres se forment.

587. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Ils abusent des bons ou des mauvais succès qu’un auteur a eus dans un genre, pour relever ou pour décrier ce qu’il a fait dans un autre. […] des differens genres d’éloquence. […] Ces raisons me paroissent dans leur genre au-dessous des discours mêmes qu’on veut justifier. […] Voilà le genre, voici les especes. […] Ils font plus, et dans la poësie même, c’est au genre qu’ils ont choisi, qu’ils donnent toûjours la primauté.

588. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Et ces trois genres de mouvement eux-mêmes, qualitatif, évolutif, extensif, diffèrent profondément. […] On aboutit à une philosophie de ce genre, en effet, dès qu’on suit jusqu’au bout la tendance cinématographique de la perception et de la pensée. […] Nous l’avons indiquée, quand nous avons dit que les anciens ramenaient l’ordre physique à l’ordre vital, c’est-à-dire les lois aux genres, tandis que les modernes veulent résoudre les genres en lois. […] L’esprit humain a passé du premier genre de connaissance au second par perfectionnement graduel, simplement en cherchant une précision plus haute. […] Une expérience de ce genre n’est pas une expérience intemporelle.

589. (1876) Romanciers contemporains

Les nouvelles du Nœud gordien sont un modèle du genre. […] Les femmes sont à l’aise dans ce genre, si propre à l’analyse des sentiments. […] Le premier de ces deux ouvrages n’appartient pas au genre que nous étudions. […] Il fit dériver de ce premier genre un genre nouveau, et lui imprima si bien des qualités particulières qu’au lieu d’être un servile et insignifiant imitateur, il est un créateur original et fécond. […] Mais celui-ci est le chef-d’œuvre du genre.

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