/ 2479
572. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

V J’ai dit en commençant que cette Chronique n’est pas finie, et qu’elle va continuer. […] … Alors, au lieu d’un grand artiste, nous compterions un grand historien, et, toujours conquistador, il aurait planté son pennon dans l’Histoire, comme Pizarre sur la terre des Incas, et, pour finir par un mot de sa connaissance : Et le vent des hauteurs, qui souffle par rafales, Tordrait superbement ses franges triomphales !

573. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

L’histoire militaire venait de finir et l’histoire littéraire allait naître. […] Avant 1828, en effet, Mme Delphine Gay ressemble infiniment à ce que fut, vers le même temps, Mme Desbordes-Valmore, qui a fini par toucher son idéal dans une pureté d’éther.

574. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Comme après La Curée, après ces douze chefs-d’œuvre que nous venons d’énumérer si le poète des Iambes était mort, il aurait laissé une immortalité d’autant plus belle que le regret, le regret de l’avoir perdu dans la plénitude de sa force, aurait ajouté à ses œuvres finies la poésie d’œuvres qu’il n’aurait pas faites. […] Auguste Barbier, tout vigoureux qu’il soit, n’avait pas cette vaillance Après le Pianto, on vit encore briller dans Lazare quelques vers, dernières torsions de la flamme divine, puis ce fut fini… Les ailes de ce génie si vrai se fondirent comme des ailes de cire.

575. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Le roman, — nous l’avons dit souvent, — est la forme fatale et dernière des vieilles littératures qui finissent, — ainsi que les hommes, — par des contes, comme elles avaient commencé. […] peut-être : les imitateurs, qui cherchent leur vie à toute porte finissent bien toujours par trouver quelqu’un ou quelque chose à imiter.

576. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que TOUS retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] Guy Livingstone, ce Samson, victime de sa force comme l’autre Samson, Guy Livingstone, ce dandy héroïque, qui efface d’un trait tous les dandys connus dans l’histoire des mœurs de l’Angleterre, finit par la douceur de l’humilité sous la plus mortelle injure, parce qu’il a promis à la femme qu’il a aimée et perdue d’être doux, et qu’il veut la revoir dans le ciel !

577. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

« Je n’ai jamais écrit d’imagination, dit-il »  ; — et plus loin : « J’avais besoin pour travailler d’infiniment plus de notions qu’un autre. » Et voilà qu’après avoir confessé son indigence intellectuelle, il se fait mendiant hardiment en sa Correspondance et quête, pour finir son livre, aux renseignements et aux détails. […] Sa rage d’ironiser, de ridiculiser, d’aplatir son pays, fut de l’imitation encore, mais elle fut surtout la rage de faire de l’effet, qui finit par faire souffrir et par épouvanter de son effet même ceux qui l’ont !

578. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Il cherche à édifier plutôt qu’à plaire ; il vient annoncer que tout est fini, afin de ramener à Dieu qui ne finit point ; il nous fait souvenir de la fatale nécessité de mourir, pour nous inspirer la sainte résolution de bien vivre71.

579. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Des hommes si nombreux, si actifs, si résolus, si capables de se suffire à eux-mêmes, si disposés à tirer leurs opinions de leur réflexion propre et leur subsistance de leurs seuls efforts, finiront, quoi qu’il arrive, par arracher les garanties dont ils ont besoin. […] Vous voilà à New-Haven, puis à Londres ; le ciel dégorge la pluie, la terre lui renvoie le brouillard, le brouillard rampe dans la pluie ; tout est noyé ; à regarder autour de soi, on ne voit pas de raison pour que cela doive jamais finir. […] L’on comprend vite pourquoi, sous cette obligation de lutter et de s’endurcir, les sensations fines disparaissent, pourquoi le goût s’émousse, comment l’homme devient disgracieux et roide, comment les dissonances, les exagérations viennent gâter le costume et les façons, pourquoi les mouvements et les formes finissent par être énergiques et discordants à la façon du branle d’une machine. […] Aujourd’hui que les grandes violences historiques, j’entends les destructions et les asservissements de peuples, sont devenus presque impraticables, chaque nation peut développer sa vie suivant sa conception de la vie ; les hasards d’une guerre ou d’une invention n’ont de prise que sur les détails ; seules, maintenant, les inclinations et les aptitudes nationales dessinent les grands traits de l’histoire nationale ; lorsque vingt-cinq millions d’hommes conçoivent d’une certaine façon le bien et l’utile, c’est cette sorte de bien et d’utile qu’ils recherchent et finissent par atteindre. […] Nous savons que les découvertes positives vont tous les jours croissant, qu’elles iront tous les jours croissant davantage, que d’objet en objet elles atteignent les plus relevés, qu’elles commencent à renouveler la science de l’homme, que leurs applications utiles et leurs conséquences philosophiques se dégagent sans cesse ; bref, que leur empiétement universel finira par s’étendre sur tout l’esprit humain.

580. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Ces théories sont probables ; avec de nombreux tempéraments que l’expérience suggèrera, il est possible qu’on finisse par en reconnaître la vérité ; elles ne nous semblent, par contre, ni justes dans leur rigueur, ni exactement vendables, ni par conséquent d’une certitude telle dans l’application, qu’on puisse en tirer parti, comme d’une méthode d’investigation historique ; il nous sera permis de formuler ces opinions en toute liberté, malgré le respect et l’admiration que nous éprouvons pour un des premiers penseurs de ce tempsdb. […] L’hérédité existe et s’exerce ; très probablement dans une race homogène, stable et peu nombreuse, à force de mariages consanguins et de vie en commun, cette force finirait par établir entre les divers membres du groupe une ressemblance constante et complète qui permettrait de dériver les facultés morales d’un de ses individus de celles de tous, et réciproquement celles de tous de celles d’un seul individu. […] Toutes, des Égyptiens aux Assyriens, des Hébreux aux Phéniciens, des Hellènes aux Latins, des Aryens de l’Inde aux Iraniens, des Chinois même aux peuplades préhistoriques du nord de l’Europe, ont été façonnées par des conquérants migrateurs, altérées de nombreux éléments ethniques qu’elles se sont assimilés en route, altérées encore par d’obscures tribus autochtones qu’elles ont soumises, asservies, mais dont elles ont fini par subir le mélange. […] Nous en avons fini avec l’examen des trois principes de M.  […] (NdE)] : « Quoiqu’elle soit forcément et constammeut troublée, l’hérédité, si l’on embrasse tous les phénomènes qui marquent chez les individus une tendance à obéir à la loi mathématique, finit par réaliser dans l’ensemble de chaque espèce, le résultat qu’elle ne peut réaliser chez les individus isolés. » (NdA) 14.

581. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Elle m’enseignait à lire et à former une à une ces lettres mystérieuses qui en s’assemblant composent la syllabe, puis, en rassemblant encore davantage, le mot ; puis, en se coordonnant d’après certaines règles, la phrase ; puis, en liant la phrase à la phrase, finissent par produire, ô prodige de transformation ! […] Il avait les goûts élégants et nobles dans une misérable fortune ; il adorait mon père comme un modèle du gentilhomme loyal et cultivé, qui l’entretenait de cour, de guerre et de chasse ; il aimait M. de Vaudran, qui lui avait ouvert sa bibliothèque ; il commençait à m’aimer, tout enfant que j’étais moi-même, de cette amitié qui devint mutuelle quand les années finirent par niveler les âges alors si divers ; amitié restée après sa perte au fond de mon cœur comme une lie de regrets qu’on ne remue jamais en vain. […] Elle finit aussi avec elle : dès qu’un peuple ne sait plus ni chanter, ni écrire, ni parler, il n’existe plus. […] Sous de trompeuses apparences, ma vie n’est pas faite pour inspirer l’envie ; je dirai plus, elle est finie : je ne vis pas, je survis. […] Ai-je envie d’y chanter encore d’une voix éteinte des strophes qui finiraient en sanglots ?

582. (1914) Boulevard et coulisses

Et, à la longue, il avait fini par créer des types d’hommes et de femmes un peu factices, mais d’un raffinement et d’un relief singuliers. […] Il n’y avait pas de meilleur garçon au monde ; il avait débuté comme reporter pendant la guerre, et il a fini, je crois, directeur de théâtre. […] Il y en a qui ont bien tourné et qui ont fait de riches mariages ; d’autres qui ont fini d’une façon plus conforme au bon fonctionnement de la société, c’est-à-dire en prison. […] Au Figaro se trouvait alors, dans la foule des rédacteurs, un garçon de vingt-cinq ans, d’une allure discrète et d’un esprit dont la fine bienveillance contrastait singulièrement avec le ton hautain de la maison, où venait de finir à peine le règne d’un despote, Villemessant. […] Elle le balbutie tant bien que mal ; il y a toujours dans la salle quelqu’un qui la trouve charmante et des applaudissements qu’elle prend pour elle : c’est fini, la voilà artiste.

583. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Peignez-moi un défaut aussi léger que vous voudrez : si vous me le présentez de manière à émouvoir ma sympathie, ou ma crainte, ou ma pitié, c’est fini, je ne puis plus en rire. […] En général, un sentiment intense gagne de proche en proche tous les autres états d’âme et les teint de la coloration qui lui est propre : si l’on nous fait assister alors à cette imprégnation graduelle, nous finissons peu à peu par nous imprégner nous-mêmes d’une émotion correspondante. […] Chacun d’eux est singulier, mais il finira, s’il porte la marque du génie, par être accepté de tout le monde. […] L’esprit qui s’obstine finira par plier les choses à son idée, au lieu de régler sa pensée sur les choses. […] Quand le personnage comique suit son idée automatiquement, il finit par penser, parler, agir comme s’il rêvait.

584. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

C’est ainsi qu’on finit par se ramasser par terre. […] On aura sûrement fini ce soir. […] Ça finissait toujours mal. […] Une tragédie de Corneille finit toujours bien. […] C’est fini.

585. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Il écrit pour les sages, qui, en l’écoutant, finiraient toujours par devenir des saints. […] C’est là ce qu’a fini par comprendre le plus intelligent des disciples de Schopenhauer, M.  […] Ou bien a-t-on fini par comprendre qu’il était arrivé à son heure ? […] Elle finit mal, celle-là ; elle doit mal finir. […] Il voit et il montre, entre le fini et l’infini, une ligne de démarcation très nette, qu’il n’essaye pas de franchir.

586. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

La préoccupation constante de l’esprit finit toujours par percer, quoi qu’on en ait, dans une maxime, dans un mot, dans un geste. […] Quelque agréable qu’il soit, il finit par sembler monotone. […] Mais le roman n’est pas fini. […] Ainsi finit Veitel Itzig, et l’honneur du baron est sauvé. […] On pleure, on rit, on s’embrasse, et comme c’est l’usage au Théâtre-Italien, tout finit par des chansons.

587. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Aujourd’hui cela même est fini. […] Décidément, il avait fini de se bien porter. […] Souffrant de rhumatismes, il s’était, acharné à finir un essai sur Pascal. […] Et l’année finira avant qu’on ait fini de s’émouvoir de ce livre de métaphysique, où il n’est question que des premiers principes et de la cause première. […] Si bien que nous avons fini par nous fatiguer de cet apôtre sans mission.

588. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Tout est bien qui finit bien. […] Et je suis heureux de finir sur cet éloge. […] Après quoi, il se pourrait que ce fût fini, et que le Nord eût vidé son sac. […] Comme lui, ils voudraient bien que la Révolution fût finie. […] Mais les rôles du masseur, de la manicure et du cocher finissent par être encombrants.

589. (1903) La pensée et le mouvant

De ce côté, l’intelligence finirait, en principe, par toucher un absolu. […] Je crois qu’on finira pas trouver évident que l’artiste crée du possible en même temps que du réel quand il exécute son œuvre. […] En réalité, aucun d’eux ne commence ni ne finit, mais tous se prolongent les uns dans les autres. […] Dans la première hypothèse on a un monde suspendu en l’air, qui devrait finir et recommencer de lui-même à chaque instant. […] L’antiquité s’était représenté un monde clos, arrêté, fini : c’est une hypothèse, qui répond à certaines exigences de notre raison.

590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 269-271

Ce tableau abrégé de l’Histoire générale, commence au premier Empire d’Assyrie, & finit vers le milieu du Regne de Louis XV, en cela plus complet que le sublime Discours de Bossuet sur l’Histoire universelle, mais peu propre, malgré tout son mérite, à nous dédommager de ce qui manque à ce dernier Ouvrage.

591. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 80-81

On les achete d’abord par curiosité, on les lit avec empressement ; l’honnête homme n’ose convenir qu’il les a lus, & chacun finit par les payer du mépris qu’ils méritent.

592. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 282-284

C'est à ce noble zele qu'on doit tant de Dictionnaires, tant d'Abrégés, tant de Compilations informes, qui couvrent le Royaume d'un déluge de papier, & qui finiront par réduire les Sciences & les Arts à des notions imperceptibles, à force de les resserrer dans de petits articles.

593. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Ils donnent leur avis, et finissent par en avoir un. […] Brunetière a même fini cardinal vert. […] La vie heureuse, dit Pascal, est celle qui commence par l’amour et qui finit par l’ambition. […] Ce tour il ne l’a jamais fini, cette idée il ne l’a jamais épuisée. […] Une génération ne commence pas et ne finit pas à un point précis.

594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 316-318

Madame de Tencin prétendit qu'il étoit possible d'en composer un décent, en le faisant commencer à peu près où les autres finissent.

595. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Bug-Jargal » (1826-1832) — Préface de 1826 »

L’épisode que l’on publie ici faisait partie de cette série de narrations ; il peut en être détaché sans inconvénient ; et d’ailleurs l’ouvrage dont il devrait faire partie n’est point fini, ne le sera jamais, et ne vaut pas la peine de l’être.

596. (1902) Propos littéraires. Première série

Ils finissent par s’entendre pourtant. […] si seulement c’était fini ! Oui, fini ! […] Nous crûmes un instant que c’était fini. […] Tartuffe finit par devenir athée, Bel-Ami par avoir l’horreur des femmes ; Bijou finira par être méchante.

/ 2479