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1043. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Dans cette maison, ouverte à la joie et aux bruyants plaisirs, Dante aperçoit, pour la première fois, la fille de Folco, Béatrice. […] Je me rappelle bien avoir lu à sa décharge que, à une des filles qu’il eut de Gemma Donati, il donne le nom de Béatrice ; te serais-tu contentée, Viviane, de ce singulier mode de fidélité ? […] Ce devrait être un jeu pour un Français, qui a étudié pendant tout le cours de son éducation universitaire le grec et le latin, que d’apprendre par surcroît les deux langues sœurs de la sienne, comme elle filles de Rome. […] Il s’en va vers Babylone où il épouse la fille du Sultan ; il revient avec elle à Naples sur un pont qu’il jette à travers les airs. […] Ils chantaient tous en chœur : « Ô toi, fille choisie Entre les filles d’Ève, à jamais sois bénie !

1044. (1921) Esquisses critiques. Première série

Codomat, sont des œuvres d’une tristesse décourageante, mais le Veilleur de Nuit, la Prise de Berg op Zoom, le Beau mariage, nous laissent rire librement, car le monde ne se compose pas uniquement de filles, de ménages à demi dissous, de bookmakers et d’autres gens tarés. […] Bataille par la fille du protecteur de sa mère sont arbitraires et illogiques. […] Quelquefois d’ailleurs ils avouent franchement leur emprunt, et reconnaissent qu’Olga Dourakine est la fille du fameux général. […] La Chanson de Naples dépeint l’amour d’une fille pour un homme indigne d’elle, qui la délaisse, ce dont elle meurt. […] La Jeune Fille verte.

1045. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Quoi qu’il en soit, voilà une idylle véritable, née du pays, fille du Salève, et digne de se placer modestement à la suite de toutes celles qui ont fleuri, depuis Nausicaa, la première de toutes et la plus divine, jusqu’à Hermann et Dorothée. […] Charles rêve, il rêve beaucoup plus depuis quelque temps ; il aime Louise, la fille du chantre, et s’il en croit de chers indices, une main donnée et oubliée dans la sienne à une certaine descente de montagne, Louise tout bas le lui rend. […] du grand poëte de ce nom et fille elle-même de l’aimable poëte Browles, une toute petite pièce qui me paraît compléter la pensée de M.

1046. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Beaucoup d’entre eux font des lectures ; leurs sœurs ou leurs filles tiennent des écoles de dimanche ; en somme, ils donnent à leurs frais aux ignorants et aux pauvres la justice, l’administration, la civilisation. J’en ai vu un, riche de trente millions, qui le dimanche, dans son école, enseignait à chanter aux petites filles ; lord Palmerston offre son parc pour les archery meetings ; le duc de Marlborough ouvre le sien journellement au public « en priant (le mot y est) les visiteurs de ne pas gâter les gazons. » Un ferme et fier sentiment du devoir, un véritable esprit public, une grande idée de ce qu’un gentleman se doit à lui-même, leur donne la supériorité morale qui autorise le commandement ; probablement, depuis les anciennes cités grecques, on n’a point vu d’éducation ni de condition où la noblesse native de l’homme ait reçu un développement plus sain et plus complet. […] Ils ont voyagé par toute l’Europe, et souvent plus loin ; ils savent des langues et des littératures ; leurs filles lisent couramment Schiller, Manzoni et Lamartine.

1047. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Sifflé un vieux paquet de ficelles dont le portrait de mon père, les gants de ma fille, le domino de madame, le mari qui manque le train, sont les bouts les moins roussis et les moins usés ! […] Savez-vous que chez tous les jeunes gens que j’ai connus, le premier amour effectif qui n’a pas été à une fille ou à une femme de chambre, je l’ai vu aller à des femmes de la société presque toujours plus âgées que Mme Maréchal, presque toujours à de sérieuses marraines de Chérubin ? […] La brave fille, un soir, en déshabillant sa maîtresse, se mit à lui dire : « Ah !

1048. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

D’abord l’introduction dans une salle du fond de l’hôtel, et loin du bruit de la rue et du roulement des voitures, puis l’entrée grave du vieil aubergiste venant assister, comme un témoin sérieux à l’opération, en même temps que l’apparition de la fille de l’aubergiste, à l’aspect de Gretchen, avec ses mains d’un rouge vertueux, et semées de petites lentilles blanches, comme en ont les mains de toutes les institutrices allemandes… et le débouchage religieux de la bouteille, répandant dans la pièce une odeur de violette : — enfin toute la mise en scène de la chose, racontée avec des détails d’une observation de poète. […] La Fille Élisa, Les Frères Zemganno, La Faustin. […] Le vieux vaudevilliste, très paillard de sa nature, la décidait à venir lui ôter ses chaussettes, le soir, dans sa chambre… La charmante fille était cousue dans un sac.

1049. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Par le vœu de ta mère à l’autel emmenée, Fille tendre et pieuse, épouse résignée, Sois heureuse par lui, sois heureuse sans moi ! […] Mais elle se disait qu’un avenir prospère Avait changé soudain par la mort de son père ; Qu’elle était fille aînée, et que c’était raison De prendre part active aux soins de la maison. […] J’attendrai comme un de ces Anges Aux filles des hommes liés Jadis par des amours étranges, Et pour ces profanes mélanges De Dieu quelque temps oubliés. […] Bien jeune, vous avez marché droit, même dans la nuit ; le malheur ne vous a pas jeté de côté ; et, comme Isaac attendant la fille de Bathuel, vous vous promeniez solitaire dans le chemin qui mène au puits appelé Puits de Celui qui vit et qui voit, Viventis et Videntis.

1050. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Et vous connaîtrez quelle forte vie intérieure eut ce grand homme d’action ; vous verrez comment il porta la douleur (il perdit en quelques années sa femme et trois filles, et une des deux autres se fit religieuse), et vous jugerez comme moi que les lettres qu’il écrit sur ses filles mortes et à sa fille cloîtrée sont de purs diamants de spiritualité, atteignent au sublime du sentiment religieux et sont assurément parmi les plus incontestables chefs-d’œuvre de la prose chrétienne, — et de la prose sans épithète. […] Un jeune homme est présenté par un bon prêtre chez de bonnes gens qui ont une fille à marier.

1051. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

« Sous le joug de cette dévotion sombre, timide, scrupuleuse, disproportionnée à sa place », que lui reproche Fénelon, on le voit demander à son ancien précepteur, dans le fort de la guerre, s’il est absolument mal de loger dans une abbaye de filles. […] Le traité de l’Éducation des filles, par exemple, n’est pas un livre timide ; on n’y sent pas la contrainte ecclésiastique, ni le scrupule d’un auteur qui, n’ayant pas toujours pensé chastement sur ce sujet, craindrait de laisser échapper des vérités indiscrètes. […] Le jeune prêtre qui écrivait ce traité pour les filles de la duchesse de Beauvilliers, a pénétré au fond de ces natures délicates avec un regard qui n’est ni indiscret comme celui d’un homme du monde, ni timide et furtif comme celui d’un novice. […] A qui, sinon à Louis XIV personnifié dans Idoménée, Mentor conseille-t-il de ne point marier contre leur gré des filles riches à des généraux ruinés à la guerre ?

1052. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Joyeuse s’élançait, sauvait le petit être tout près de la mort ; seulement le timon l’atteignait lui-même en pleine poitrine… On le mettait sur une civière, on le montait chez lui… ; il entendait le cri déchirant de ses filles… ; et ce cri désespéré l’atteignait si bien au cœur, il le percevait si distinctement : Papa, mon cher papa ! […] Il s’admira rentrant chez lui, annonçant la nouvelle à ses filles, les conduisant le soir au théâtre, pour fêter cet heureux jour », etc223. […] Un jour de crise politique, un homme d’un certain âge, à la figure placide, se promène sur un boulevard de Paris, donnant le bras à une jeune dame, qui sans doute est sa fille ; la foule est compacte, agitée, murmurante ; mais personne n’élève la voix ; tout à coup, sans occasion qui le provoque, sans regarder personne, notre homme dit assez haut d’une voix concentrée : « Ce X… est un misérable !  […] La citation précise du moment où Augustin entend « tolle lege, tolle lege » et la reçoit comme un ordre divin est la suivante (XII, 29, p. 67) : « Et voici que j’entends une voix, venant d’une maison voisine ; on disait en chantant et l’on répétait fréquemment avec une voix comme celle d’un garçon ou d’une fille, je ne sais : ‘Prends, lis !

1053. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Ces jugements, tout favorables à l’ouvrage, et dans lesquels on s’appuyait de l’aversion non douteuse que devaient produire sur les cœurs droits et les esprits bien faits ces odieux personnages et leurs manèges honteux si fidèlement représentés, venaient se résumer dans un seul mot : “C’est une pièce a où l’on ne mènera certes pas sa fille, mais on pourra y conduire son fils.”

1054. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Camille, on le savait déjà, c’est Mme de Bonneuil, « belle et spirituelle personne dont la fille épousa depuis Regnault de Saint-Jean-d’Angely. » Au lieu d’une Daphné, inventée par M. de Latouche qui avait mal lu ou voulu mal lire le chiffre à demi mystérieux, Dr., il faut lire d’Arcy ; l’honneur d’avoir deviné le tendre hiéroglyphe revient à M. 

1055. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Un jeune chef de cette peuplade raconte dans une route à un Portugais, comment il s’était épris de la fille d’un gouverneur de la province, et quelles furent les suites malheureuses de cet attachement.

1056. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

A vous, fille des solitudes, A vous les sublimes concerts, Et les célestes quiétudes D’un cœur dégagé de ses fers !

1057. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

« Elle était située, dit-elle à sa fille, au fond du faubourg Saint-Germain, fort au-delà de madame de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une belle et grande maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements.

1058. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Voyez encore le tome 13 de l’édition in-8°. en 41 volumes, où il dit en propres mots, pag. 334, qu’il demandoit l’aumône à M. le Duc de Vendôme, pour aller voir des filles.

1059. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

Quand Isaïe menace les filles de Jérusalem : « Vous perdrez, leur dit-il, vos boucles d’oreilles, vos bagues, vos bracelets, vos voiles. » On a remarqué de nos jours un exemple frappant de ce caractère.

1060. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

On a dit que la plus belle couleur qu’il y eût au monde était cette rougeur aimable dont l’innocence, la jeunesse, la santé, la modestie et la pudeur coloraient les joues d’une fille ; et l’on a dit une chose qui n’était pas seulement fine, touchante et délicate, mais vraie : car c’est la chair qu’il est difficile de rendre ; c’est ce blanc onctueux, égal sans être pâle ni mat ; c’est ce mélange de rouge et de bleu qui transpire imperceptiblement ; c’est le sang, la vie qui font le désespoir du coloriste.

1061. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Pouvoit-il faire d’Agnès Sorel une fille violente et sanguinaire, ou une personne sans élevation d’esprit, et qui auroit conseillé à Charles VII de vivre avec elle dans l’obscurité ?

1062. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

les maris, les fils ou les filles des femmes (si elles en ont) qui écrivent de ces livres-là !

1063. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Et c’est là, en effet, ce qui attire le plus d’abord celui qui les ouvre, que ce nom d’une fille qui agit au lieu de parler, et fit, au prix de sa vie, de l’antique réussi, parmi ces collégiens qui puaient la rhétorique apprise et jouaient l’antiquité comme des marionnettes.

1064. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

marche si vite entre ses deux filles qui l’entraînent, la Fausseté de l’esprit et l’Ingratitude du cœur !

1065. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Depuis le glorieux Balzac, — qui croyait à Dieu et même à l’Église, et qui introduisit dans les siens cette physiologie, mais dans la juste mesure de son existence, — elle a grandi immensément, comme le matérialisme dont elle est la fille.

1066. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Il y a là une esquisse de Gros, le Roi Lear et ses Filles, qui est d’un aspect fort saisissant et fort étrange ; c’est d’une belle imagination.

1067. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Les vers d’Horace étaient pour les Romains ce qu’était le ciseau de Phidias pour les Grecs, ils embellissaient ce qu’il fallait adorer : aussi l’usurpateur caressait le poète, et le poète reconnaissant ne cessa de célébrer un vainqueur qui tremblait dans une bataille, un législateur qui violait ses lois, un réformateur soupçonné d’inceste avec sa fille.

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