Malheureusement, étreint dans cet étau d’un seul chapitre, nous ne pouvons donner comme il faudrait une juste idée de cette merveilleuse expression que Dieu ne cessa jamais de mettre sur les lèvres de son serviteur. Mais l’abbé Monnin, qui écrit pour les lettrés et ne leur marchande pas les longueurs de son histoire, n’a pas manqué de donner des exemples foudroyants de cette expression surnaturelle, et il les a donnés avec une profusion qui étonne, quand on songe que ces inspirations, qui forment des pages si nombreuses dans son livre (de la page 413 à la page 485 du second volume), ont été saisies à la volée, et quand on se demande quelle dut être leur beauté première pour avoir résisté si bien à la pâle dictée du souvenir ! […] Dieu lui avait octroyé, d’ailleurs, pour qu’il réussît, un don d’expression dont nous pouvons juger encore dans le livre de l’abbé Monnin, et le don plus précieux des larmes : car c’est le Saint des larmes, que le Curé d’Ars !
Ce qui revient toujours, c’est le tempérament, et le tempérament du lyrique joyeux revient ici grandir, à plus d’une place, les plaisanteries, les parodies, les calembours et les calembredaines, — car M. de Banville descend jusque-là, — et les relève par l’expression d’une verve poétique toujours palpitante et vibrante. […] Là surtout (dans Les Occidentales) pleuvent de ces petits chefs-d’œuvre particuliers au génie de M. de Banville, dont l’ironie, délicieusement comique, est toujours doublée ou triplée par le grandiose de l’expression. […] … L’expression ravale et insulte, mais les sentiments, quand ils ont cette intensité, grandissent tout ce qu’ils touchent, à plus forte raison tout ce qu’ils frappent !
Pour notre compte, ce n’est pas là l’expression chrétienne que nous choisirions. […] L’expression du christianisme de sainte Thérèse, par exemple, n’est pas la sienne, et voilà pourquoi il plaît tant aux gens du monde et aux philosophes.
Très jeune encore, quoique sa Croisade 8 ne soit pas son début dans la vie littéraire, Bouniol, dont nous ne connaissons que ce volume, n’a aucune des pentes contemporaines dans l’expression ou dans la pensée. […] Ce lyrisme faux ou vrai, mais qui est l’accent, le fond de la voix de la littérature du xixe siècle, ne résonne jamais dans son expression pour en doubler l’éclat ou la portée.
Aussi c’est avec raison qu’on a désigné les sépultures par cette expression sublime fœdera generis humani , et par cette autre expression moins élevée qu’emploie Tacite, humanitatis commercia .
Cette expression même de « réalisme » est nouvelle, au moins dans l’acception qu’elle reçoit depuis quelques années. […] Point de choix ni dans les couleurs, ni dans les expressions. […] Parfois ; mais plus souvent encore expression nécessaire d’une philosophie qui devait se dégager peu à peu de la Renaissance. […] On y prend l’habitude de gestes, de paroles, d’attitudes qui donnent une forme caractéristique à l’expression des sentiments les plus généraux. […] Proudhon a dit : « Courbet, peintre critique, analytique, synthétique, humanitaire, est une expression du temps.
Agréez, mon cher Meyer, l’expression de mes sentiments les plus affectueux. […] Rien ne caractérise mieux un pays que l’expression d’art qui s’y manifeste. […] Veuillez agréer, monsieur le directeur, l’expression de mes sentiments les plus distingués. […] L’expression est peut-être un peu sévère, mais le principe même n’est pas nouveau ; il y a plus de vingt-six ans qu’un homme en a fait son Credo envers et contre tous : c’est M. […] Il nous éclaire, il nous guide, il nous déconseille le pastiche, il nous affame d’expression juste, et bien fou qui se prive de ses enseignements. » L’ouvrage de M.
Chaque grand inventeur jette à son tour le cri d’Archimède, l’eurêka triomphant ; mais ce cri n’est pour lui que l’expression rapide et spontanée de l’esprit qui se sent victorieux de l’obstacle et qui va courir à un autre obstacle déjà entrevu. […] Il a singulièrement assoupli le rythme ; il a inventé des procédés, autant de moyens ingénieux qui se mettront d’eux-mêmes au service d’une pensée savante, quand elle viendra, et qui en faciliteront l’expression. […] Le sonnet convient à merveille à l’expression d’une idée ou d’un sentiment simples et concrets ; il note une fantaisie de l’esprit, une émotion rapide, une rougeur fugitive, un désir, un regret. […] employer cette forme artificielle à l’expression des plus hautes idées, quelle fantaisie regrettable ! […] On exige de nous trop d’efforts, non pour comprendre l’idée, qui est suffisamment claire, mais pour pénétrer dans l’expression trop ramassée en elle-même, trop condensée, où l’air et l’espace manquent.
Si donc notre loi se conserve ici, elle devra prendre la forme suivante : On obtient un effet comique quand on affecte d’entendre une expression au propre, alors qu’elle était employée au figuré. […] Point ne sera besoin, d’ailleurs, de nous présenter effectivement les deux expressions de la même idée, l’expression transposée et l’expression naturelle. Nous connaissons l’expression naturelle, en effet, puisque c’est celle que nous trouvons d’instinct. […] D’où cette règle générale : On obtiendra un effet comique en transposant l’expression naturelle d’une idée dans un autre ton. […] Exemple, cette description du lever de l’aurore, citée par Jean-Paul Richter : « Le ciel commençait à passer du noir au rouge, semblable à un homard qui cuit. » On remarquera que l’expression de choses antiques en termes de la vie moderne donne le même effet, à cause de l’auréole de poésie qui entoure l’antiquité classique.
La vérité cornélienne n’a guère qu’une expression, une forme, un style : c’est le sublime. […] L’expression de la vérité dans Racine, sublime où il le faut, est variée comme cette nature moyenne à laquelle il emprunte ses types. […] Cette diversité de passions et de caractères produit un langage où se mêlent toutes les expressions et toutes les nuances, et où ne domine aucun tour particulier. […] Il s’y formait à ces délicatesses de langage, expression des alternatives de cette lutte, reflets de la mobilité du cœur, où nul poète ne l’a égalé. […] L’harmonie de Racine, pas plus que la douceur de Virgile, n’amollit l’expression des sentiments qui veulent de l’énergie.
— « J’affirme que les conversations données par moi, dans les quatre volumes parus, sont pour ainsi des sténographies, reproduisant non seulement les idées des causeurs, mais le plus souvent leurs expressions, et j’ai la foi que tout lecteur désintéressé et clairvoyant, reconnaîtra que mon désir, mon ambition a été de faire vrais, les hommes que je portraiturais, et que pour rien au monde, je n’aurais voulu leur prêter des paroles qu’ils n’auraient pas dites. […] J’ai voulu qu’au revers de ma réponse, il y eut ce volume imprimé, qui, je le répète une seconde fois, doit apporter à l’esprit de tout lecteur indépendant et non prévenu contre moi, la certitude que selon l’expression de M.
Elle se révèle par l’expression dans le style, comme le caractère dans la figure. […] — Cela ne vous convient pas, répéta-t-il avec une expression de dédain. […] » s’écria-t-il avec une indicible expression de physionomie. […] Sa figure naturellement dépourvue d’expression, comme celle des sourds-muets, semblait à présent pétrifiée. […] c’est ce que je n’aurais jamais cru, ajouta-t-elle avec une profonde expression de tristesse.
Pour moi, le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau. […] Diaz de la Pena, qui est en petit l’expression hyperbolique de cette petite école, part de ce principe qu’une palette est un tableau. […] Néanmoins, il s’applique plus particulièrement aux expressions de tête et aux attitudes. […] La peinture n’a qu’un point de vue ; elle est exclusive et despotique : aussi l’expression du peintre est-elle bien plus forte. […] Expression de M.
« ce serait peu de chose, avoue encore le classique Rapin, que ce que disent la plupart des poètes, s’il était dépouillé de l’expression. » d’où il suit nécessairement que, même d’une œuvre où le sublime abonde, la qualité proprement poétique, l’ineffable est dans l’expression. […] La métamorphose s’opère, l’expression devient poétique, le vers poésie, dès qu’une technique subtile et patiente, d’ailleurs secondée par d’heureux hasards, est arrivée à capter, pour les orchestrer délicieusement, les ressources musicales du langage. […] Loin de classer la musique de l’expression parmi ces impuretés dont la prose revendique le monopole, — les idées, les images, les sentiments, — nous affirmons nous aussi, que cette musique est inséparable de la poésie. […] Arrêtons-nous un instant sur cette pensée et distinguons bien l’expression loquace, trop souvent impuissante, de la contemplation révélatrice. […] Landry que le poète sépare l’expression musicale de l’expression mentale, que le rythme s’impose à la conscience claire et l’idée à la conscience informulée, qu’une « phrase de trente mots ait été virtuellement construite dans son esprit avant qu’une seule sonorité ait résonné dans sa tête », qu’enfin un poème doive son existence comme un produit d’industrie à des services distincts.
Vers le même temps où se mettait en marche ce jeune esprit, assurément le moins rêveur, un autre grand talent se déclarait aussi, qui semblait, au contraire, appelé à donner à la moderne rêverie et au monde intérieur son expression la plus suave et la plus ample, la plus enchanteresse et la plus harmonieusement sensible. […] Sa pensée sort comme un flot, que suit un autre flot : de là parfois quelque chose d’épars, d’inachevé dans l’expression. mais que la suite aussitôt complète. […] Thiers, qui loue chez le maréchal Saint-Cyr la beauté du récit militaire, définit ainsi cette expression qui s’applique si souvent à lui-même : « Nous considérons, dit-il, comme beauté dans un récit militaire, la clarté, la précision, et le degré de couleur qui s’accorde avec une exposition savante. » M. […] Et puis l’idée du grand homme s’ajoute aussitôt à son expression simple, l’imagination du lecteur fait le reste, et l’œil ébloui met le rayon. […] En tout, l’expression a beau être grandiose et mâle, il la veut encore simple ; il admire Corneille, dit-il, mais il préfère Racine à Corneille, et il préfère Raphaël à Racine, et à Raphaël peut-être le Parthénon.
L’expression anglaise y devient souvent italienne. […] Il y a je ne sais quel Pétrarque dans son Roméo, et l’hyperbolisme de ses tendresses et les recherches folles de son expression idolâtre demandent dans le traducteur qui doit les reproduire — surtout si ce traducteur est Français — une main assez souple pour suivre les sinuosités de cette grâce d’une inapaisable fantaisie. […] À cela près de trois à quatre expressions qui empâtent l’expression toujours transparente de Shakespeare, il s’est montré ce qu’on est accoutumé de le voir déjà : un traducteur d’une intelligence très sensible aux beautés de tout genre de ce génie si complexe qu’on appelle Shakespeare, lequel a trop vécu sur sa réputation de grand barbare, lui, le plus fin et le plus élégant des civilisés de tous les temps et de tous les pays du monde, — comme, à propos de cette traduction qui nous promet du champ encore, nous le prouverons quelque jour. […] Idée commune, d’ailleurs, à tous les esprits sans véritable profondeur, qui croient que la sensibilité dans les arts ou dans l’expression littéraire des sentiments est la même que la sensibilité dans la vie, et qui fait, par exemple, s’éprendre de tant de poètes secs, tant de pauvres filles par trop tendres ! […] François-Victor Hugo a senti les beautés du Henri V autant que personne, et il les a traduites avec la fidélité d’expression à laquelle il nous avait accoutumés.
Effectivement et pratiquement parlée des Alpes aux Pyrénées, dans ses divers dialectes, par des millions d’hommes, support et expression d’une sensibilité, d’une âme particulière, elle n’a cessé, même aux époques où le sens de sa destinée s’est le plus obscurci, d’être véritablement écrite. […] Chaumié était suffisante, s’il ne s’agissait là que d’une question de « langue », la musique, qui se rattache à la poésie par l’harmonie et le nombre et n’en diffère que par les moyens d’expression, c’est-à-dire, précisément par la langue, échapperait à la loi qu’il formule, et l’on trouverait dans le Midi autant de grands musiciens que dans toute autre région de France. […] C’est qu’un poète est l’expression sublime du génie de sa terre, par le génie de la langue d’icelle. Le centralisme jacobin étranglant le génie méridional — comme celui de toutes provinces — en a étouffé l’expression. […] La musique, pour elles, tend à devenir aussi un mode d’expression oratoire.
Par combien d’abstractions ténébreuses, de rêveries auxquelles manque le charme poétique, ne faut-il pas passer avant d’arriver à une page éloquente, à une vérité neuve ou renouvelée par une expression originale ! […] Otez ce que l’expression a de trop violent, et ce singulier goût pour les expiations sanglantes, il n’y a plus là que de la sévérité chrétienne, et l’enseignement en est meilleur que de vaines invectives contre les bourreaux. […] N’allons pas croire pourtant que tout, dans la poésie personnelle, soit l’expression vraie de la personne, ni que tout ce qui est écrit ait été senti. […] Il y a en effet les paroles, expression des pensées, et un musicien invisible qui les accompagne avec un instrument sans nom, plus riche, plus doux et plus mélodieux que le plus parfait qui ait été fabriqué de main d’homme. […] Elle y paraît étrangère, comme le sont, dans sa langue naturelle et simple, certaines expressions tirées du vocabulaire romanesque du jour, que la mémoire inattentive de l’écrivain emprunte à de moins riches que lui.
Mais l’homme spontané, peuple ou poète, a d’autres goûts que les grammairiens, et, en fait de langage, il use de tous les moyens pour atteindre à l’indispensable, à l’inconnu, à l’expression non encore proférée, au mot vierge. […] Pomme d’orange, fleur d’orange, plantation de café, jardin des Olives : toutes ces expressions sont fort logiques. […] On entend assez souvent cette expression qui semble bizarre : éclairer le gaz. […] C’est encore à ce besoin de renforcement que répondent les expressions : monter en haut, dépêchez-vous vite, et les locutions plus populaires, regardez voir, voyez voir. […] L’expression toute récente, se cavaler, est déjà devenue cavaler.
Hugo, aura senti à certaines parties, que le nombre, l’importance et l’intensité des idées ne correspond pas à la noble opulence de l’expression. […] En d’autres termes aux anomalies d’expression et de pensée qui sont devenues manifestes au cours de cette étude, pouvons-nous assigner pour cause une ou plus d’une anomalie interne du mécanisme intellectuel connu, qui, admise sur hypothèse, paraisse être à l’origine de tous les caractères marqués de l’œuvre de M. […] Kussmaul (Troubles du langage) expose que l’acte de parler se décompose en trois phases : l’impulsion interne, intellectuelle et émotionnelle ; l’expression intérieure ; l’expression proférée. […] Il semble donc qu’en lui, à une seule impulsion de l’âme, à une conception, à une émotion, à une vision intérieures, correspondent une multitude d’expressions, qui se présentent tumultueusement, s’ordonnent, se rangent et sont issues de suite, tandis que les facultés intellectuelles restent inactives, attendant que ce flux ait passé, pour reprendre leurs fonctions intermittentes. […] Chez lui, chaque idée, au lieu d’en suggérer une autre, de se propager de terme en terme, du début à la fin d’une œuvre, s’étant immédiatement fondue et comme dissipée dans l’abondance d’expressions qu’elle déchaîne, ne subsiste pendant une durée appréciable qu’en mots.
Or, c’est surtout en sociologie que ces prénotions, pour reprendre l’expression de Bacon, sont en état de dominer les esprits et de se substituer aux choses. […] Elle se présente, en effet, comme l’expression d’un fait immédiatement visible et que l’observation suffit à constater, puisqu’elle est formulée dès le début de la science comme un axiome. […] Elle n’a jamais été établie inductivement, comme expression de la réalité économique. […] Elles ne sont en somme que des conseils de sagesse pratique et, si l’on a pu, plus ou moins spécieusement, les présenter comme l’expression même de la réalité, c’est que, à tort ou à raison, on a cru pouvoir supposer que ces conseils étaient effectivement suivis par la généralité des hommes et dans la généralité des cas. […] Ce caractère ressort des expressions mêmes employées par les économistes.
Il avait gardé des études de sa jeunesse l’expression lucrétienne : elle lui revenait quelquefois ; la vue des astres froids (gelidis a stellis axis) l’impressionnait toujours. […] “Lucrèce, en effet, est le premier parmi les poètes qui ait chanté l’unité de Dieu, et l’on est forcé de reconnaître que le mot nature est pour lui une expression équivalente au terme qui nous retrace le régulateur de l’univers.” […] « Des goûts honteux, captivé, couve, dépravé, n’ont aucune analogie avec le vautour de Titye, ni avec les expressions latines qui y correspondent, lacerant, exest, angor, scindunt.
Cousin les a heureusement purgés de quelques expressions trop spéciales, et qui sentaient l’école. […] il peut laisser courir son expression de chaque jour, aucune ambiguïté suspecte ne viendra s’y mêler : en parlant sa langue forte et saine, il ne fait que parler celle de sa maison ( gentilitium hoc illi , disait Pline le Jeune). […] De celui-là, qui échappe pour le moment à l’appréciation littéraire, mais qu’une curiosité respectueuse ne saurait, même à ce seul titre, s’empêcher de suivre en silence et d’observer, il me suffira de dire qu’il a eu cela de particulier et d’original, que, trempé encore plus expressément par la nature pour les luttes et pour les triomphes de l’orateur, il y a de plus en plus aguerri et assoupli sa parole : cette netteté, ce nerf, cette décision de pensée et d’expression qu’il a sans relâche développés et qu’il porte si hautement dans les discussions publiques, toutes ces qualités ardentes et fortes, il semble que ce soit plutôt l’orateur encore qui, chez lui, les communique et les confère ensuite à l’écrivain ; et si l’on pouvait en telle matière traiter un contemporain si présent comme on ferait un grand orateur de l’antiquité, on aurait droit de dire à la lettre que c’est sur le marbre de la tribune, et en y songeant le moins, qu’il a poli, qu’il a aiguisé son style.
Nous sentions le besoin de justifier, aux yeux de nos lecteurs et aux nôtres, les expressions de profond mépris qui éclateront plus d’une fois dans notre jugement sur ce pitoyable ouvrage. […] Quand sir Walter Scott en viendra à la campagne d’Italie et à la correspondance de Bonaparte avec Joséphine, il comparera le style étincelant de ces lettres au langage d’un berger arcadien, et il ajoutera ces singulières paroles qu’on croirait entendre sortir des lèvres froncées d’une milady autour d’une table à thé : « Nous ne pouvons nous dispenser de dire que dans certains passages, qu’assurément nous ne citerons pas, cette correspondance offre un ton d’indélicatesse (indelicacy) que, malgré l’intimité du lien conjugal, un mari anglais n’emploierait pas, et qu’une femme anglaise ne regarderait pas comme l’expression convenable de l’affection conjugale. » Risum teneatis… Maintenat que nous avons un échantillon du XVIIIe selon sir Walter Scott, prenons une idée du tableau qu’il trace de la révolution francaise : « La définition du tiers état par Sieyes fit fortune, au point que les notables demandèrent que les députés du tiers fussent égaux en nombre aux députés de la noblesse et du clergé réunis, et formassent ainsi la moitié numérique des délégués aux États généraux. » Mais on sait que l’Assemblée des notables se prononça contre le doublement du tiers, et que le bureau présidé par Monsieur fut le seul qui vota pour cette mesure. […] « L’Assemblée (constituante) abolit toutes les distinctions honorifiques, toutes les armoiries, jusqu’aux titres insignifiante de monsieur et de madame, locutions de pure courtoisie, si l’on veut, mais qui, réunies à d’autres semblables, rendent plus douces les relations ordinaires de la vie, et entretiennent cette urbanité de mœurs que les Français désignaient par l’expression heureuse de petite morale. » Notez ce mot en passant, MM. de l’Académie ; et vous tous qui étudiez l’histoire, n’oubliez pas que l’Assemblée constituante abolit les titres de monsieur et de madame.
L’antinomie morale La morale est l’expression idéalisée et sublimée de l’instinct social. […] Expression de M. […] Expression de M.