Dominical, c’est la belle prière enseignée par le Christ, c’est le pain demandé, c’est l’existence conduite aux bonnes voies.
Supposons une planète dont l’atmosphère fût laiteuse, si bien que les habitants de cette planète ne pussent constater l’existence d’aucun corps déterminé dans l’espace.
L’existence de Dieu & l’immortalité de l’ame sont la base invariable de ses assertions métaphysiques ; & il ne dévoile tous les mysteres de l’homme, que pour remonter avec plus de certitude à celui qui l’a créé.
Car ils prennent garde que toutes choses vivent une vie métaphysique ; qu’il n’y a pas de si médiocre molécule qui ne soit le signe d’une existence abstraite ; que le visible demeure le symbole de l’invisible1 ; que la beauté extérieure dénonce la beauté intime2 ; que comme l’âme humaine est le miroir où reluit le monde, le monde est le miroir où reluit Dieu ; que tout s’exalte et tourbillonne dans un ouragan d’amour ; que tout halète et s’agenouille et prie pour l’offrande universelle au Seigneur.
. — L’homme a éprouvé de tout temps le besoin d’idéaliser ou de parodier sa propre existence, de la répéter par le rêve du spectacle et de la fiction.
Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime.
Nous ne pouvons songer à déterminer la part que tient la libre rêverie dans notre existence. […] Si ce mouvement d’imagination se continue à l’état de veille, il s’abaisse sans aucun doute au-dessous de la conscience distincte ; son existence reste encore conjecturale. […] Rien dans la nature inanimée n’a plus de grâce qu’une adolescence, plus de majesté qu’une âme dans son plein développement, plus de mélancolie que le déclin d’une existence humaine. […] Dans l’existence la plus vulgaire il y a encore une place pour l’idéal. […] Nous ne vivons plus de notre vie propre, mais de la vie des personnages dont nous suivons l’existence aventureuse.
Il veut qu’elle embellisse l’existence ; il la veut belle. […] Il y a des animaux qui se tuent, préférant la mort à de fâcheuses conditions d’existence. […] Puis, ailleurs que chez son maître véritable, Miraut ne supporte pas l’existence. […] Cette petite fille d’un faubourg n’invente pas son existence. […] Et le trantran n’est-il pas la réalité principale d’une existence ?
La tristesse même, cette tristesse patriotique, dont tout bon Français doit être pénétré en l’heure grave où nous sommes, dont tu constatais sympathiquement l’existence dans les grandes âmes d’Auguste Couat et de Félix Pécaut, il n’y en a pas trace dans ton livre. […] De quelque façon qu’on explique le phénomène, on est obligé de reconnaître l’existence d’un esprit de l’époque, qui n’est déterminé ni par un individu ni par un groupe d’individus (car il faudrait supposer entre eux une entente préalablement concertée, et cette supposition est une absurdité), mais qui détermine au contraire les œuvres et les hommes, le génie, la critique et l’opinion. […] Qui est né avec un talent et pour un talent y trouve la plus belle partie de son existence, disait Gœthe. […] L’imagination des hommes est merveilleusement inventive pour doter non seulement de l’existence, mais de toutes sortes d’attributs les personnages de sa création. […] Dans les sciences exactes, comme dans celles qui ont pour objet les faits de la nature ou de l’histoire, la question de la genèse des mots est sans importance, parce que, bien ou mal faits, les mots ne sont que les signes d’idées ou de choses qui ont toute leur existence, toute leur réalité objective sans eux.
Tels sont les deux cas dans lesquels les littératures d’imagination peuvent se produire ; mais, dans l’un et l’autre leur existence est toujours aussi courte qu’elle est brillante. […] La littérature ne peut exprimer notre existence passée, car nous n’avons pas vécu, et nous sommes à peine nés d’hier. […] Il a su garantir à son existence la tranquillité et la sécurité. […] Sibylle ne connaît qu’un seul amour dans sa triste existence, et elle meurt volontairement, afin de se dérobera cet amour. […] Sibylle sacrifie son bonheur et son existence à une raison de conscience.
Si elle écrit au courant de la plume une page qui est un chef-d’œuvre, c’est qu’elle avait au cours de toute sa vie lu, pensé, causé ; c’est que dans son intelligence toujours active les sentiments, les idées circulaient incessamment comme le sang dans son corps et entretenaient la vie ; que toute son âme était toujours debout, prête au service, et que chaque mot, chaque phrase était le produit et l’expression de toute son existence intellectuelle et morale.
Une vie recueillie et solitaire, dans un vieux château de Bourgogne, au milieu d’un site froid et âpre, avait remplacé cette belle vie d’Italie par une existence plus sévère, pleine de vertus pieuses et charitables, et répandu on ne sait quel deuil anticipé sur ce seuil couvert maintenant d’un deuil éternel ! […] « — Oui, Monsieur, reprit-elle, j’ai du plaisir à vous voir, et il faut que cela soit pour que je le dise ; car depuis longtemps mes compatriotes m’ont dégoûtée des voyageurs ; ils se croient en droit de tourmenter mon existence, et aucun Anglais ne viendrait en Syrie sans prétendre examiner ma vie et mes discours. […] L’existence de ce jeune fils peut servir de base aux réclamations qui auraient pour objet d’obtenir les manuscrits et les instruments, seul héritage de son père.” […] Au milieu de toutes ces idolâtries, je n’osais me créer une divinité ; mais aujourd’hui ma croyance est fixée, et, à force de bienfaits versés sur mes semblables, je veux mériter les bienfaits de ce Dieu, seul et tout-puissant, dont mon âme tout entière reconnaît l’existence.
Le cygne y est mis en opposition avec l’aigle, l’un comme l’emblème de l’existence contemplative, l’autre comme l’image de l’existence active : le rhythme du vers change quand le cygne parle et quand l’aigle lui répond, et les chants de tous les deux sont pourtant renfermés dans la même stance que la rime réunit : les véritables beautés de l’harmonie se trouvent aussi dans cette pièce, non l’harmonie mais la musique intérieure de l’âme. […] Il reste bien encore quelques petites difficultés sur l’origine des choses et le but de notre existence, mais on a bien simplifié la question, et la raison conseille de supprimer en nous-mêmes tous les désirs et toutes les espérances que le génie, l’amour et la religion font concevoir ; car l’homme ne serait alors qu’une mécanique de plus dans le grand mécanisme de l’univers : ses facultés ne seraient que des rouages, sa morale un calcul, et son culte le succès. […] « Enfin, quand elle arrive, la grande lutte, quand il faut à son tour se présenter au combat de la mort, sans doute l’affaiblissement de nos facultés, la perte de nos espérances, cette vie si forte qui s’obscurcit, cette foule de sentiments et d’idées qui habitaient dans notre sein, et que les ténèbres de la tombe enveloppent, ces intérêts, ces affections, cette existence qui se change en fantôme avant de s’évanouir, tout cela fait mal, et l’homme vulgaire paraît, quand il expire, avoir moins à mourir !
Si ce vers et tout le contexte ont un sens, il faut entendre que tout ce qui est a sa grâce du fait de son existence, et que toute nature plaît, parce qu’elle est la nature. […] En art, en poésie, comme en science, la création n’est qu’observation et intuition ; en sorte que l’invention ne consiste pas à tirer de son esprit ce qui n’a d’existence nulle part ailleurs, mais bien à extraire de la nature ce qui y est, et ce qu’on s’étonnera de n’y pas avoir vu, dès qu’un homme de génie l’aura montré. […] Il a voulu garder la mythologie, à laquelle une nation chrétienne ne pouvait pas croire, il a voulu garder l’épopée, qu’un siècle de civilisation raffinée et de raison mûrie ne pouvait pas refaire ; et pour assurer une existence artificielle à ces choses si particulièrement attachées aux mœurs et à l’esprit des temps antiques, il a dû les dénaturer et leur attribuer une valeur fictive et toute de convention, selon les préjugés les plus étroits du goût contemporain.
Dans le Traité de l’existence de Dieu 459, dont la première partie est bien antérieure à la seconde, nous retrouvons cette fécondité de vues qui est un des caractères de Fénelon, et cette souplesse d’intelligence qui s’assimile toutes les connaissances. On remarquera surtout la démonstration de l’existence de Dieu par les merveilles de la nature. […] Éditions :Traité de l’éducation des filles, 1687 ; Dialogues sur l’éloquence (écrits vers 1681-1686). 1718 ; Lettre à l’Académie, réflexions particulières sur la grammaire, la rhétorique, la poétique et l’histoire, 1716. in-12 ; 2e édit. 1718 ; Télémaque, Paris, 1699 ; réimp. en 1717, par le marquis de Fénelon ; Dialogues des morts, 4 en 1700, 45 en 1712, 67 en 1718 (éd. de Ramsay) ; Traité de l’existence de Dieu, 1re partie, 1713, in-12 (2e partie posthume) ; Correspondance, édit.
Une société a droit à ce qui est nécessaire à son existence, quelque apparente injustice qui en résulte pour l’individu. […] Je vais jusqu’à dire que, si jamais l’esclavage a pu être nécessaire à l’existence de la société, l’esclavage a été légitime : car alors les esclaves ont été esclaves de l’humanité 171, esclaves de l’œuvre divine, ce qui ne répugne pas plus que l’existence de tant d’êtres attachés fatalement au joug d’une idée qui leur est supérieure et qu’ils ne comprennent pas 172.
Que de réflexions, mon bon ami, fit naître en moi cette nouvelle inattendue qui concourait avec une phase si singulière de mon existence ! […] Il fallait pourtant chercher à me créer une nouvelle existence dans ce monde pour lequel j’étais si peu fait. […] » Si vous n’étiez pas ce que vous êtes, je me jetterais à vos genoux, devant vous, pour vous demander, au nom de notre amitié, si vous vous sentez capable de jurer de vous-même que vous ne changerez d’avis à aucune époque de votre existence.
La dame pouvait être une de ces rouées malfaisantes qui brisent le coeur et l’existence des imprudents tombés dans leurs bras. […] Il avoue le faux ménage et l’existence du véritable mari ; il plaide les circonstances atténuantes, sans rien cacher de la faute. […] Le malheur tombe sur l’homme qui a chassé de son existence madame Bernard et son fils, et, au lieu de prendre comme une revanche cette vengeance de la destinée, la femme répudiée n’y voit qu’un devoir à remplir, qu’un pardon à mettre en action.
À se confier à cette méthode, il est apparu que la tare dont les personnages de Flaubert sont marqués suppose chez l’être humain et à l’état normal l’existence d’une faculté essentielle. […] Ce qui est essentiel ici, c’est la tendance même qui la gouverne, cette tendance maîtresse à laquelle les circonstances particulières du roman ne sont que des prétextes pour s’exercer, et qui, à défaut de celles-ci, en eût su choisir d’autres, cette tendance impérieuse, en vertu de laquelle toute condition d’existence quelle qu’elle eût été, et par le seul fait qu’elle eût été réelle, eût suscité en Emma Bovary une conception contradictoire. […] La foi populaire en l’absolu de la science repose donc sur une croyance latente en l’existence d’une cause première d’où l’ordre phénoménal pourrait être déduit dans son entier.
Dans Madame Bovary, je n’ai eu que l’idée de rendre un ton, cette couleur de moisissure de l’existence des cloportes. […] * * * 8 septembre Amsterdam… Une terre sortie de l’eau et véritablement bâtie ; un pays à l’ancre, un ciel aqueux ; des coups de soleil qui ont l’air de passer par une carafe remplie d’eau saumâtre ; des maisons qui ont l’air de vaisseaux, des toits qui ont l’air de poupes de vieilles galères, des escaliers qui sont des échelles, des wagons qui sont des cabines, des salles de danse qui figurent des entreponts ; des hommes, des femmes à sang blanc et froid ; des caractères qui ont la patience de l’eau ; des existences qui ont la platitude d’un canal, des castors dans un fromage : — voilà la Hollande. […] De Sœur Philomène, il passe aux femmes, aux vieilles femmes, comme Mme de Boigne, auprès desquelles il a pu retrouver l’accent du xviiie siècle, et nous félicite de vivre un peu, ainsi que nous le faisons, dans un siècle passé, de vivre une double existence.
Un de ces thèmes, qui dénote de la part des noirs une sensibilité assez prompte à s’apitoyer, est celui qui a trait à l’existence misérable des orphelins de mère (la marâtre joue seule ici le rôle odieux qu’elle partage dans l’imagination des Européens avec la belle-mère proprement dite). […] Pas d’existence, ou plutôt, de personnalité caractérisée donnée à des ustensiles usuels. […] J’étais d’abord assez sceptique sur la réalité de leur existence et les ai tenues longtemps pour une fantaisie de traducteurs qui auraient voulu imiter la forme des contes de Perrault ou de Mme d’Aulnoy.
Sans doute, si Dieu me prête vie, l’année qui marquera le plus dans mon existence. […] L’existence, nous dit-elle, peut être un dégagement constant, un acheminement, un déploiement qui commence ici-bas et se continue quand l’être « en partant pour le ciel » épanouit ce qu’il avait créé dans son intérieur. […] Quelle existence mène-t-on dans le secteur atroce de la Tête de Faux ?
C’est l’enfance, l’âge mûr, parfois l’existence entière du héros qui passe sous nos yeux, longues périodes où il y a des chances pour que chaque lecteur reconnaisse quelque trait de sa propre histoire. […] Soyez des hommes qui respirent avec certificat, et ne parlez pas avec tant de présomption d’une existence tout au plus réelle, qui n’a rien de légal. » Ainsi du roman populaire. […] L’existence de romans populaires n’est pas une preuve ; il faut prouver qu’ils ont le droit d’exister.
Je ne saurais hésiter : en posant mon corps, j’ai posé une certaine image, mais, par là aussi, la totalité des autres images, puisqu’il n’y a pas d’objet matériel qui ne doive ses qualités, ses déterminations, son existence enfin à la place qu’il occupe dans l’ensemble de l’univers. […] Or, dans les amnésies où toute une période de notre existence passée, par exemple, est brusquement et radicalement arrachée de la mémoire, on n’observe pas de lésion cérébrale précise ; et au contraire dans les troubles de la mémoire où la localisation cérébrale est nette et certaine, c’est-à-dire dans les aphasies diverses et dans les maladies de la reconnaissance visuelle ou auditive, ce ne sont pas tels ou tels souvenirs déterminés qui Sont comme arrachés du lieu où ils siégeraient, c’est la faculté de rappel qui est plus ou moins diminuée dans sa vitalité, comme si le sujet avait plus ou moins de peine à amener ses souvenirs au contact de la situation présente. […] Ils existent plutôt virtuellement, de cette existence qui est propre aux choses de l’esprit.
eh bien, à moi seul en France, peut-être, il serait permis de ne pas détester sa mémoire, puisqu’il sut m’estimer assez pour ne me rendre ni le confident ni le complice d’un si détestable projet4. » L’existence de Frochot, au sortir de l’Assemblée constituante, nous représente en moyenne celle de beaucoup de ses collègues : il rentra dans ses foyers, dans le bourg d’Aignay, où il comptait reprendre sa vie ordinaire. […] Ainsi qu’il arrive souvent aux hommes frappés d’un grand et fatal accident qui a brisé à jamais en eux une illusion et toute une existence, il se rejetait et se plongeait dans les impressions de la nature, dans les travaux et même les fatigues des champs.