Or, du moment où les papes ont un gouvernement, ils ont des ministres ; et si au nombre de ces ministres ils ont le bonheur de trouver un homme supérieur, modéré, dévoué jusqu’à l’exil et jusqu’à la mort, comme Sully était censé l’être à Henri IV ; si ce rare phénix, né dans la prospérité, éprouvé par les vicissitudes du pouvoir et du temps, continue pendant vingt-cinq ans, au milieu des fortunes les plus diverses, en butte aux persécutions les plus acerbes et les plus odieuses, à partager dans le ministre, sans cause, les adversités de son maître ; si le souverain sensible et reconnaissant a payé de son amitié constante l’affection, sublime de son ministre, et si ce gouvernement de l’amitié a donné au monde le touchant exemple du sentiment dans les affaires, et montré aux peuples que la vertu privée complète la vertu publique dans le maître comme dans le serviteur ; pourquoi des écrivains honnêtes ne rendraient-ils pas justice et hommage à ce phénomène si rare dans l’histoire des gouvernements, et ne proclameraient-ils pas dans Pie VII et dans Consalvi le gouvernement de l’amitié ? […] Mais, outre que mon caractère était très éloigné de demander, et plus encore de faire la cour au premier venu pour mon avancement, j’avais eu sur cette matière un trop bel exemple dans la personne de mon tuteur, le cardinal Negroni. […] J’avais à mon service un jeune homme de vingt ans, de mœurs angéliques, d’une prudence, d’une intelligence et d’une capacité très au-dessus de sa condition, d’une rare intégrité et d’une fidélité sans exemple, d’une propreté en tout et d’une amabilité peu communes.
Alors, comme j’aurai lieu de redouter que la furie de leur enthousiasme — qui sera sans exemple dans les fastes de notre espèce, — ne nuise à l’intensité de l’impression qu’avant tout doit laisser Ma Mu-sique, je pousserai l’impudence jusqu’à DÉFENDRE D’APPLAUDIR ! […] Cet exemple de Beethoven nous fait bien voir encore l’originalité de la nature Allemande, qui a été douée de vertus si intimement profondes et si riches, qu’elle sait imprégner toute forme de son essence, en même temps qu’elle bâtit à nouveau cette forme par le dedans, sauvant ainsi de la destruction son enveloppe extérieure. […] Cette traduction de la scène 1 de l’acte 3 de Siegfried, entre Erda et Wotan, par Dujardin est un exemple des tentatives de traduction qui seront publiées dans la Revue (voir la note n° 8).
Après avoir affirmé qu’il ne fallait pas imiter le novateur allemand, voici que vous le proposez en exemple ? […] Aussi nous avons cherché, en vain, cette année, entre les kilomètres de toile peinte, quelques travaux sérieux, nous pouvant être des exemples à l’explication de la théorie Wagnérienne. […] IX : Le Théâtre de Bayreuth. — De divers côtés on constate des tendances à rompre avec les conventions théâtrales, mais ce mouvement ne s’est prononcé que depuis que la construction du théâtre de Bayreuth a donné l’exemple d’une rupture complète.
On trouve un nouvel exemple dans les leitmotive qui, pour eux, sont admissibles, — mais seulement dans Sigurd. […] L’exemple fut assidûment suivi. […] Pour éclaircir cette représentation, prenons, comme un exemple, l’ouverture de Coriolan, où Beethoven s’est trouvé, quant au sujet, en contact avec Shakespeare.
Sully-Prudhomme va nous donner lui-même des exemples de la plus belle et aussi de la médiocre poésie philosophique, de celle qui est spontanée et de celle qui est un travail de mise en vers. […] Mais la terre suffit à soutenir la base D’un triangle où l’algèbre a dépassé l’extase… Voici maintenant la vraie inspiration poétique et philosophique tout ensemble : Car de sa vie à tous léguer l’œuvre et l’exemple, C’est la revivre en eux plus profonde et plus ample, C’est durer dans l’espèce en tout temps, en tout lieu C’est finir d’exister dans l’air où l’heure sonne, Sous le fantôme étroit qui borne la personne, Mais pour commencer d’être à la façon d’un dieu ! […] Louis Ménard, poète distingué lui-même, pour disculper son ami du reproche de froideur, cite la pièce des Spectres comme exemple « d’émotion profonde et contenue ».
L’Éducation sentimentale notamment, où Flaubert tâche d’enfermer dans une série linéaire les événements lointains et simultanés de la vie passionnelle de Frédéric Moreau et de tout son temps, présente l’exemple d’un livre incohérent et énorme. […] Madame Bovary est par certains côtés la femme, et Homais reste comme l’exemple grotesque de toute une catégorie sociale. […] Nous avons montré que Victor Hugo est l’exemple de ce type.
Ce caractère sacerdotal de la haute littérature de ce siècle devait créer un genre de style complétement propre au christianisme, souverainement original et qui n’avait d’exemple dans aucune des littératures antiques. […] « Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : Voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre : son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que, dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux et n’arriver pas sans ressources à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel. […] Ainsi puisse-t-il vous être toujours un cher entretien ; ainsi puissiez-vous profiter de ses vertus ; et que sa mort, que vous déplorez, vous serve à la fois de consolation et d’exemple.
En même temps, dans la classe aristocratique, plus instruite, quoiqu’elle ne le soit guère, l’individu, sous la double influence des Romans de la Table-Ronde et de l’exemple des troubadours provençaux, commence à prendre conscience de lui-même ; et le lyrisme naît. […] Mais c’est ce qui n’est point arrivé ; et, en attendant, la Renaissance allait nous donner trois choses qui nous avaient jusqu’alors manqué : un modèle d’art, en nous proposant les grands exemples de l’antiquité ; l’ambition d’en reproduire, d’en imiter les formes ; et, pour remplir ces formes elles-mêmes, si je puis ainsi parler, de nouveaux moyens, une manière nouvelle d’observer la nature et l’homme. […] 2º Le développement du Roman de Renart. — Popularité des Isopets ou recueils de Fables plus ou moins « ésopiques », — prouvée par le nombre qui nous en est parvenu. — Comment leur diffusion a dû être une provocation à observer de plus près le caractère des animaux familiers ; — et comment ainsi s’est formée l’« Épopée animale ». — Commentaire d’un mot de saint Augustin : Vitium hominis natura pecoris ; — on s’est aperçu que nous avons sans doute perfectionné nos vices, mais qu’ils sont en nous, et entre eux, comme des « animaux » qui se combattent [Cf. une belle page de Bossuet dans ses Élévations sur les mystères, IVe semaine, VIIIe élévation] ; — et, à ce propos, de l’emploi des apologues ou des « exemples » animaux dans les sermonnaires du Moyen Âge.
C’est de quoi on a plus d’un exemple. […] Il prit le nom de Molière, et il ne fit en changeant de nom que suivre l’exemple des comédiens d’Italie, et de ceux de l’hôtel de Bourgogne. […] Triste exemple de l’instabilité des fortunes de cour.
On a cité des exemples naïfs de sa crédulité, et qui montrent qu’en fait de critique il n’est pas supérieur aux gens d’esprit de son temps. […] J’ai voulu insister un peu sur ce grand tableau de la bataille de Poitiers, et je l’ai choisi comme l’exemple le plus frappant et le plus en vue de la manière de l’historien.
Il fallait bien qu’il eût dans son amour-propre, et dans la manière dont il le portait, quelque chose qui choquait et offensait l’amour-propre des autres, pour qu’il ait excité, aux heures de ses succès militaires et de ses plus grands services, un déchaînement d’envie et une irritation telle qu’on en connaît peu d’exemples. « Mon fils, lui avait dit sa spirituelle mère quand il entra dans le monde, parlez toujours de vous au roi, et jamais aux autres. » Villars, a-t-on remarqué, ne suivit que la première moitié du conseil : il parlait constamment de lui devant tous et se citait en exemple dans les grandes comme dans les petites choses. — Après la paix de Riswick, le roi jugea à propos de l’envoyer à Vienne comme ambassadeur (1699-1701) ; le poste était important à cause de la question pendante de la succession d’Espagne, qui pouvait à tout moment s’ouvrir ; il s’agissait de négocier par précaution un traité de partage avec l’empereur, ce traité dût-il ne pas s’exécuter ensuite.
L’ouvrage se compose de deux parties fort distinctes : la première est d’un classique et d’un antiquaire : elle s’intitule : « Voyage sur la scène des six derniers livres de L’Énéide », et nous offre l’un des premiers exemples (sinon le premier) d’un critique homme de goût relisant en détail un poète sur les lieux mêmes qui sont le théâtre de ses chants, et qui en deviennent le plus lumineux commentaire. […] Nous avons vu sur les bancs de nos cours publics de ces exemples innocents, mais qu’on se montrait au doigt, d’une interminable scolarité 94.
« Les gens sérieux », dit-il, « par un remords un peu tardif, n’aimeront peut-être pas cet amusement qui ne m’a pas coûté plus de sept ou huit jours. » Et, pour s’excuser, il allègue les exemples notables d’avocats et de magistrats qui se sont déridés aux Lettres. […] L’exemple qu’il a donné en ceci est d’une application plus générale qu’on ne croirait.
Une armée étrangère peut seule le maintenir sur le trône ; et si cette année reste en France, si le pillage régulièrement organisé continue, en un mot si l’on nous traite comme Buonaparte a traité l’Espagne, nous n’avons non plus qu’un exemple à suivre, celui des Espagnols ; car il n’y a point de maux pour un peuple qui ne soient préférables à la perte de l’honneur et de l’indépendance. […] Il est un des plus étonnants et des plus lamentables exemples d’aveuglement qui aient encore effrayé la terre.
Durant la seconde moitié du xviiie , Voltaire, Marmontel, La Harpe, Fontanes, ne cherchaient encore dans les œuvres de Racine et de ses illustres contemporains que des exemples de goût et des éclaircissements en vue des théories classiques consacrées. […] M. de Monmerqué a dès longtemps offert l’exemple pour madame de Sévigné.
De considérations en considérations, et revenant sur le passé, il reprocha au Gouvernement de n’avoir pas toujours donné le bon exemple, — de ne point le donner notamment en ce qui est des travaux publics, pour lesquels on n’observe pas les jours de repos, dimanches et fêtes. Il continua en ces termes (et ici je ne fais que donner l’extrait même du Moniteur) : « Le bon exemple ne serait peut-être pas suivi, hélas !
Tout invite la France à rester république ; tout commande à l’Europe de ne pas suivre son exemple : l’un des plus spirituels écrits de notre temps, celui de Benjamin Constant, a parfaitement traité la question qui concerne la position actuelle de la France. […] Il y a du bien pour la masse dans l’ordre même des choses, et cependant il n’est pas de félicité pour les individus ; tout concourt à la conservation de l’espèce, tout s’oppose aux désirs de chacun, et les gouvernements, à quelques égards, représentant l’ensemble de la nature, peuvent atteindre à la perfection dont l’ordre général offre l’exemple ; mais les moralistes, parlant aux hommes individuellement, à tous ces êtres emportés dans le mouvement de l’univers, ne peuvent leur promettre avec certitude aucune jouissance personnelle, que dans ce qui dépend toujours d’eux-mêmes.
Sur cet exemple et dans cette voie, les imaginations s’échauffent depuis un demi-siècle. […] Elle fut accueillie de l’assemblée « par des applaudissements sans exemple ».
Les exemples à suivre ne lui manquaient pas. […] L’auteur s’essaye parfois à conduire une période, à étendre un lieu commun : on en trouvera un exemple dans le portrait de la vieillesse, cette longue tirade sur le temps, avec ses six reprises du sujet de la phrase, à intervalles de plus en plus rapprochés.
Je me contenterai de choisir dans Toute la Lyre, pour votre plus noble divertissement, quelques exemples de ce don d’amplification étourdissante et vertigineuse. […] … Je ne puis me tenir de vous apporter encore un exemple.
Toutes ces causes politiques de la grandeur romaine sont expliquées par Montesquieu avec une clarté supérieure, et chacune au meilleur moment, lorsqu’un acte décisif, un revers réparé, une crise civile étouffée, fournissent aux explications comme des preuves à l’appui, et confirment les remarques de l’écrivain par l’autorité des exemples. […] Il y a plus d’un exemple, dans les Considérations, de questions historiques auxquelles Montesquieu semble se dérober.
J’ai cherché ensuite à former avec nos sensations visuelles un continu physique équivalent à l’espace ; cela est facile sans doute et cet exemple est particulièrement approprié à la discussion du nombre des dimensions ; cette discussion nous a permis de voir dans quelle mesure il est permis de dire que « l’espace visuel » a trois dimensions. […] Mais il n’en est pas ainsi ; je ne discuterai pas ici complètement la question, je me bornerai à rappeler l’exemple frappant que nous donne la mécanique de Hertz.
Que si, par un retour qui n’est pas sans exemple, une telle manière devient influente, c’est bon ; on viendra à moi, mais je ne me mêlerai pas à ces tourbes. […] Je crois même qu’il a commencé, et la dernière génération de l’Allemagne en a offert d’admirables exemples : Kant, Herder, Jacobi, Gœthe même.
. — Je choisis un autre exemple, un cas particulier que je suivrai dans trois époques. […] Un dernier exemple.
En revanche, — et les exemples sont bien plus nombreux, — que de femmes bien nées, entourées de toutes les protections de la famille et de la fortune, n’aspirent qu’à descendre pour se mêler aux saturnales du monde inférieur ! […] « Laffemas, dit-il, a passé pour un grand bourreau ; mais il faut dire aussi qu’il est venu en un siècle où l’on ne savait ce que c’était que de faire mourir un gentilhomme, et le cardinal de Richelieu se servit de lui, pour faire ses premiers exemples. » Et plus loin : « Laffemas n’a pas passé pour voleur dans ses intendances ; je crois qu’il avait les mains nettes ; il était effectivement bon homme. » Cependant Diane et M. de Pienne luttent de sang-froid et de fermeté contre les ruses et les soupçons du sbire.