L’exemple de l’Angleterre lui faisait entendre à quel point cet être complexe qu’on appelle nation peut vivre, se maintenir et prospérer, au milieu de mille irrégularités peu géométriques, et selon une harmonie plus occulte et bien supérieure.
Ainsi elle écrit à Bancal : « Il n’est pas encore question de mourir pour la liberté ; il y a plus à faire, il faut vivre pour l’établir, la mériter, la défendre. » Et ailleurs : « Je sais que de bons citoyens, comme j’en vois tous les jours, considèrent l’avenir avec un œil tranquille, et, malgré tout ce que je leur entends dire, je me convaincs plus que jamais qu’ils s’abusent. » Et encore : « Je crois que les plus sages sont ceux qui avouent que le calcul des événements futurs est devenu presque impossible. » Elle s’étend en un endroit (p. 233) avec un sens parfait sur cette patience, vertu trop négligée et toutefois si nécessaire aux gens de bien pour arriver à des résultats utiles ; mais, par une singulière contradiction, elle manque, tout aussitôt après, de patience.
Montaigne a résumé avec originalité cette habitude d’appropriation savante dans son style tout tissu, en quelque sorte, de textes anciens : « Il fault musser, dit-il, sa foiblesse soubz ces grands crédits. » Quant aux poëtes d’alors, ils n’y entendent point malice à beaucoup près autant que Montaigne, et ils sont aussi bien moins créateurs que lui ; ils y mettent moins de pensées de leur cru ; mais souvent, quand le fonds les porte, ils ont l’expression heureuse, forte ou naïve, et une véritable originalité se retrouve par là.
En voilà assez pour nous faire entendre quelle injustice c’était de dire que Racine ne ferait plus de tragédies, quand il ne serait plus amoureux.
Si elle ne va pas jusqu’à nous suggérer qu’un âne Pour Dieu qui nous voit tous est autant qu’un ânier, cependant elle nous laissera entendre que l’âne, l’ânier, et même les princes et les rois, et les savants, et les artistes, et les philosophes, quelles que soient les différences qui les séparent les uns des autres, sont peu de chose dans le monde et qu’il conviendrait mieux à leur nature de ne pas s’accabler entre eux de leur haine et de leurs dédains.
A les entendre il n’y aurait pas deux mots plus éloignés, malgré leurs sonorités identiques, et il a fallu pour les confondre l’ignorance et la barbarie du moyen âge.
Il serait, vis-à-vis des pensées et des sentiments qui se déroulent à l’intérieur de la conscience, dans la situation du spectateur qui voit distinctement tout ce que les acteurs font sur la scène, mais n’entend pas un mot de ce qu’ils disent.
En ce sens la solidarité qui naît de la différence des individus a pour condition une solidarité autre, qui naît précisément de leurs ressemblances « Pour que les unités sociales puissent se différencier, il faut d’abord qu’elles se soient attirées et groupées en vertu des ressemblances qu’elles présentent118. » Ajoutons que pour qu’elles veuillent rester groupées et cherchent un ordre social qui fasse à chacune sa juste part, il faut que certaines ressemblances aient continué de les unir et, comme le Dieu de Descartes recrée à chaque moment le monde, recréent à chaque moment l’association : le départ de ce qui revient à chaque individualité ne peut être effectué que par des individualités qui s’entendent, c’est-à-dire qui ont quelque chose de commun.
. — Limites de l’axiome ainsi démontré et entendu. — Le principe de l’induction et l’axiome de cause en dérivent. — Conséquences de l’axiome de raison explicative. — Pour qu’il soit appliqué, il faut l’intervention de l’expérience. — Cas où l’on peut se passer de cette intervention. — Comment on peut poser le problème de l’existence. — Possibilité de la métaphysique. — Résumé sur la structure de l’intelligence. […] L’axiome ainsi démontré et entendu, il est aisé de voir qu’il se borne à énoncer les conséquences d’une construction mentale.
« On a entendu le financier dire au citoyen : Il faut que la ferme ait des grâces à vous accorder, il faut que vous soyez obligé de venir les demander
Vous êtes dignes de l’entendre, vous êtes capables de l’accomplir !
La situation est poignante ; elle est de celles qui étreignent l’intérêt jusqu’à la terreur : il y a eu là un moment où l’on entendait battre distinctement le cœur de la foule, M. de Nanjac dévore d’un trait, comme du poison, cette lettre maudite et il éclate en sanglots de rage.
tenez, il est à moitié fait… » Là-dessus, il se met à causer avec nous de la Révolution de 89 et de celle de 48, nous racontant qu’au 15 mai, Mme Barrière, examinatrice aux examens d’institutrices à l’Hôtel de Ville, venait d’écrire sur le tableau une difficulté de participe, lorsqu’on entendit un grand bruit et qu’on lui cria de se sauver.
Si l’on entend par Espace-Temps à quatre dimensions un milieu réel où évoluent des êtres et des objets réels, l’Espace-Temps de la théorie de la Relativité est celui de tout le monde, car tous nous esquissons le geste de poser un Espace-Temps à quatre dimensions dès que nous spatialisons le temps, et nous ne pouvons mesurer le temps, nous ne pouvons même parler de lui sans le spatialiser 51.
Cet abbé Lothringer, que la reine refusa obstinément d’entendre parce qu’il était à ses yeux schismatique, ne fut, selon l’abbé Lambert et selon d’autres documents de l’époque, qu’un intrigant sacré et intéressé, cherchant des prétextes de célébrité dans son obsession autour des victimes, et exploitant, sous la Restauration, les rapports mensongers qu’il prétendait avoir eus avec la reine.
Mais il faut bien entendre que le machiavélisme de Commynes a ses limites, et que son indifférence morale, sa liberté sceptique de jugement sont bornées par trois ou quatre affirmations positives et très fermes.
Que Dieu les entende !
« Enfin, tout son extérieur, sa voix, son visage, ses gestes étoient une musique parfaite ; et son esprit et son corps la servoient si bien pour exprimer tout ce qu’elle vouloit faire entendre, que c’étoit la plus parfaite actrice du monde.
J’entends d’ici le cri de l’ignorance et de la prévention grossi par le cri des fanatiques irréfléchis de l’unité italienne ; mais, avant de nous récrier, étudions.
Il conçut ensuite le projet d’une Apologie de la Religion chrétienne, telle, bien entendu, que la définissait le jansénisme.
Il entendait par nature ces ensembles et lois générales relatives à la matière par qui le monde est gouverné.
L’État, au contraire, n’a nul besoin de stériliser la richesse en n’en faisant point usage, parce qu’il est l’État et que ses sujets, enrichis par l’usage bien entendu de leurs richesses, en fourniront par l’emprunt, véritable trésor des États bien gouvernés.
Après ces développements, il sera facile d’expliquer comment il faut entendre qu’une littérature et un art représentent la société dont ils sont issus et écrivent son histoire intérieure.
Il entendoit la méchanique des vers aussi bien que son pere ; mais il n’en avoit pas l’ame, & ce défaut de chaleur répand de la langueur sur ses ouvrages.
Si l’on entend dire par là qu’aucune forme éteinte n’est exactement intermédiaire en tous ses caractères entre deux formes vivantes, l’objection est valable ; mais je prétends seulement que dans une classification parfaitement naturelle beaucoup d’espèces fossiles devraient être placées entre des espèces vivantes, et quelques genres éteints entre nos genres actuels, et même parfois entre des genres appartenant à des familles différentes.