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1237. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

Les degrés vers le mieux ne sont pour lui que des quantités infiniment petites, tendant à une limite qu’elles n’atteindront jamais, et de laquelle, toutes ensemble, elles n’approchent pas sensiblement ; ce sont des pas de Lilliputiens pour gravir une immense montagne.

1238. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Les nouvelles diverses, qu’il a recueillies dans son Nœud Gordien et son Gerfaut, permettent déjà de porter sur lui, sur l’ensemble de son talent et de son rôle possible, un jugement ou au moins un pronostic général.

1239. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

Vielé-Griffin ne les considère pas du tout ; il se tourne simplement vers les paysages ; il en admire l’ensemble et il essaye de s’harmoniser le plus possible avec le décor qu’il y découvre.

1240. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre IV Le Bovarysme des collectivités : sa forme imitative »

Il va. de soi que s’il s’agissait d’apprécier en son ensemble la Révolution et son œuvre, ces quelques traits seraient de valeur si mesquine qu’ils ne vaudraient pas même d’être cités ; mais de telles remarques n’ont d’autre objet que de préciser par des exemples, ainsi qu’on l’eût pu faire avec des cas d’anglomanie, les conséquences les plus superficielles du Bovarysme d’une collectivité.

1241. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

Ils ajoutoient qu’il ne falloit pas s’en rapporter aux déclamations de ce philosophe bel-esprit, qui faisoit des monstres des moindres défauts de l’ensemble & des détails.

1242. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

« Il est bien vrai, dit-il, que les changements organiques du cerveau font quelquefois disparaître la mémoire des faits qui se rapportent à certaines périodes ou à certaines classes de mots, tels que les substantifs, les adjectifs ; mais cette perte ne pourrait être expliquée au point de vue matériel qu’en admettant que les impressions se fixent d’une manière successive dans des portions stratifiées du cerveau, ce à quoi il n’est pas permis de s’arrêter un seul instant… La faculté de conserver ou de reproduire les images ou les idées des objets qui ont frappé les sens ne permet pas d’admettre que les séries d’idées soient fixées dans telles ou telles parties du cerveau, par exemple, dans les corpuscules ganglionnaires de la substance grise, car les idées accumulées dans l’âme s’unissent entre elles de manières très-variées, telles que les relations de succession, de simultanéité, d’analogie, de dissemblance, et ces relations varient à chaque instant. » Müller ajoute : « D’ailleurs, si l’on voulait attribuer la perception et la pensée aux corpuscules ganglionnaires et considérer le travail de l’esprit, — quand il s’élève des notions particulières aux notions générales, ou redescend de celles-ci à celle-là, — comme l’effet d’une exaltation de la partie périphérique des corpuscules ganglionnaires relativement à celle de leurs parties centrales ou de leur noyau relativement à leur périphérie, si l’on prétendait que la réunion des conceptions en une pensée ou en un jugement qui exige à la fois l’idée de l’objet, celle des attributs et celle de la copule, dépend du conflit de ces corpuscules et d’une action des prolongements qui les unissent ensemble ; si l’on prétendait que l’association des idées dépend de l’action soit simultanée, soit successive, de ces corpuscules, — on ne ferait que se perdre au milieu d’hypothèses vagues et dépourvues de tout fondement72. » De tout ce qui précède, je ne crois pas qu’il soit bien téméraire de conclure que nous ne savons rien, absolument rien, des opérations du cerveau, rien des phénomènes dont il est le théâtre lorsque la pensée se produit dans l’esprit.

1243. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

Elle me rappelle le trait d’un riche particulier qui avait fait dîner ensemble un antiquaire, qui hors de là ne savait rien, et un physicien célèbre dénué de toute espèce d’érudition.

1244. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Tout ce que j’ai compris de ma vie du clair-obscur » pp. 26-33

Qui est-ce qui observe, qui est-ce qui connaît, qui est-ce qui exécute, qui est-ce qui fond tous ces effets ensemble, qui est-ce qui en connaît le résultat nécessaire ?

1245. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Ce n’est pas que la doctrine n’ait grand besoin d’être refondue et repensée à nouveau par un esprit plus vigoureux, plus apte aux vues d’ensemble et muni d’une culture scientifique beaucoup plus étendue.

1246. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

(Nichot, Cascaret, Bidault, Poupardot, se précipitent avec ensemble sur Saturet.)

1247. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Gabrille d’Estrées et Henri IV »

Gapefigue s’en est fait l’historiographe et nous annonce un travail d’ensemble sous le titre : Les Reines de la main gauche, titre plus piquant qu’il n’est exact.

1248. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

Rapetti, qui ne se contente pas de discuter le fait unique de cette défection dans laquelle tous les autres actes plus ou moins glorieux de la vie de Marmont se sont perdus comme dans un abîme, nous a résumé, en quelques pages fermes et profondes, cette existence que le maréchal nous a fastueusement étalée dans plusieurs volumes de Mémoires, et c’est de l’ensemble étreint de toute cette vie que le vigoureux et habile critique a déduit et fait sortir la défection.

1249. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Procédé grossier et barbare, diront les académies, mais loyal et le seul que rechercheront toujours les artistes profonds, les vrais connaisseurs, qui savent reconstituer une poésie avec les mots qui l’ont exprimée, comme on imagine l’effet d’ensemble du collier dont on tient les perles défilées dans sa main.

1250. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Il veut faire vivre ensemble toutes les finesses : il croit plaire au gouvernement par tout ce qu’il dit de son chef ; bourgeois de Paris aux bourgeois de son département, par un regain d’opposition toujours chère à la bourgeoisie ; et à ses collègues par toutes sortes d’amabilités.

1251. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Ce groupe représentait dans son ensemble cette armée d’hommes qui jouent un si grand rôle dans les plaisirs du public. […] Karr écrit à lui seul ou à peu près ce nouveau Figaro ; or, faites bouillir ensemble Voltaire, Fréron, Lesage, Méry, Gozlan et M.  […] Aussi le Figaro-Karr n’est-il pas toujours à la hauteur des deux noms qu’ici j’ai accolés ensemble. […] Nous avons à Bruxelles une jeune dame que je ne nomme pas, et qui rappelle infiniment l’ensemble du visage de George Sand. […] L’ensemble de son visage est plus étrange que beau, et rappelle infiniment l’ossification des Nègres.

1252. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Mais il y a le type néronien et le type sadique où la sexualité et la cruauté s’exaltent ensemble et s’enchevêtrent. […] Il ne possède pas seulement la science qu’il convoitait, mais tout un ensemble d’engins de chasse en bon état et tout prêt à de nouvelles captures. […] Avec la littérature, les femmes sauvaient tout un ensemble de notions qu’il est difficile de déterminer. […] On s’est demandé parfois quelle langue parleraient des enfants élevés ensemble hors de portée de la voix humaine. […] Les voici ensemble, liés par un seul fil, même les trois derniers dont le ton sera un peu discordant.

1253. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il est abordé par deux jolies femmes, qui discutent ensemble un point de casuistique amoureuse et qui lui demandent de trancher la question. […] Elle garde dans leur intégrité les chefs-d’œuvre, les œuvres maîtresses ; s’il s’y trouve quelques parties faibles, elle les conserve néanmoins, par respect pour la beauté souveraine de l’ensemble. […] il y a, dans le rôle de Chrysale, un petit coin de sensibilité douce et gaie tout ensemble que tous les commentateurs ? […] Il faut que toutes les parties d’une œuvre se fondent dans un ensemble général, et que le plaisir du public ne soit troublé par aucune dissonance. […] Vous pensez bien qu’à moins de prendre les frères Lionnet eux-mêmes je ne peux pas, au théâtre, réaliser cette ressemblance parfaite : admettez-la néanmoins comme réalisée ; c’est un pacte que nous concluons ensemble.

1254. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Il est certain enfin que de telles paroles doivent être corrigées par une connaissance précise des tempéraments et des restrictions que l’ensemble de sa doctrine y apporte. […] lui dit Massillon, vous n’apercevez pas ce jésuite et ce père de l’Oratoire qui jouent aux boules ensemble ? […] Racine dit les choses aussi finement, aussi délicatement que qui que ce soit d’entre les beaux esprits, mais il les dit tout ensemble fortement et simplement. […] Or, disons-le clairement, c’est là pourquoi les encyclopédistes s’acharnent ainsi tous ensemble contre lui. […] Il sait aussi tous les traits dont l’ensemble constituera la physionomie du sauvage en soi.

1255. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

I Arrivés au terme de cette longue revue, nous pouvons maintenant embrasser d’un regard l’ensemble de la civilisation anglaise ; tout s’y tient : quelques puissances et quelques circonstances primitives ont produit le reste, et il n’y a qu’à suivre leur action continue pour comprendre la nation et son histoire, son passé et son présent. […] Ils vont endurer, réclamer, lutter, résister ensemble et avec accord, faire effort aujourd’hui, demain, tous les jours, pour n’être pas tués ou volés, pour ramener leurs anciennes lois, pour obtenir ou extorquer des garanties, et par degrés ils vont acquérir la patience, le jugement, toutes les facultés et toutes les inclinations par lesquelles se maintiennent les libertés et se fondent les États. […] Sitôt que des hommes veulent agir ensemble, il leur faut des chefs ; toute association volontaire ou involontaire en a un ; quelle qu’elle soit, État, armée, navire ou commune, elle ne peut se passer d’un guide qui trouve la voie, y entre, appelle les autres, gourmande les retardataires.

1256. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Toute l’harmonie de la saison s’accomplissait dans un gracieux ensemble ; les entrées et les sorties du printemps avaient lieu dans l’ordre voulu ; les lilas finissaient, les jasmins commençaient ; quelques fleurs étaient attardées, quelques insectes en avance ; l’avant-garde des papillons rouges de juin fraternisait avec l’arrière-garde des papillons blancs de mai. […] C’est l’ensemble, c’est le composé de toutes les lois absolues dont le Créateur de ce pauvre embryon de Dieu, nommé l’homme, a formé sa courte et imparfaite créature, en le jetant, on ne sait pour quelle fin (châtiment, expiation, germination, mais, en tout cas, misère), sur ce petit globe misérable lui-même, composé d’un éclair de temps, d’un atome d’espace, d’un nombre infinitésimal de jours, d’un éclair de vie et d’une nuit de mort ! […] « Le livre que le lecteur a sous les yeux en ce moment, c’est d’un bout à l’autre, dans son ensemble et dans ses détails, quelles que soient les intermittences, les exceptions ou les défaillances, la marche du mal au bien, de l’injuste au juste, du faux au vrai, de la nuit au jour, de l’appétit à la conscience, de la pourriture à la vie, de la bestialité au devoir, de l’enfer au ciel, du néant à Dieu.

1257. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

C’est en ce sens que Scott et Cooper font partie de l’art de notre époque ; ils tiennent au mouvement général de l’Humanité comme leurs pays tiennent à l’ensemble de la grande famille Américo-Européenne. […] Mais les poètes purs sont plus changeants ou plus naïfs : comme ils avaient délaissé et les arguments théologiques et les grands ensembles d’idées, comme ils n’avaient pris de la religion déchue que des inspirations et des images, surtout comme ils sont hommes de sentiment et de vie lyrique, quand leur vie change, quand le doute les reprend, quand leur tristesse d’âme se prolonge malgré tous les remèdes dont ils avaient vanté l’efficacité, ils le disent ou le font entendre à tout le monde ; et ils ne pourraient faire autrement, ou ils seraient obligés de se taire ; car l’art c’est la vie du poète qui s’exprime telle qu’elle est au moment où il chante. […] En effet, sauf les différences de leur génie et du point de vue où ils se placent, la terre est pour tous deux une vallée de larmes, et la vie de la terre, prise même dans son ensemble et dans la succession des générations, une chose transitoire et misérable, tandis qu’à ce monde réel répond pour eux je ne sais quel monde mystérieux, qui est le monde divin.

1258. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Son visage, où la beauté de ses traits et la sainteté de ses pensées luttaient ensemble, comme pour s’accomplir l’une par l’autre, me donnait, bien plus encore qu’un livre, le spectacle de cette transformation presque visible de l’intelligence en expression physique, et de l’expression physique en intelligence. […] « Pendant que les troupeaux montent ainsi vers les cimes, on voit briller dans les chaumières, à travers les portes ouvertes, la flamme des fagots allumés par les femmes pour tremper la soupe du matin à leurs maris avant d’aller ensemble à la vigne. […] Un chien blanc et une chèvre familière, suivie de deux ou trois chevreaux noirs, étaient toujours couchés ensemble sur les marches de l’escalier ou sur le mur en parapet de la galerie.

1259. (1914) Boulevard et coulisses

Il n’en était qu’une portion étroite et brillante, découpée dans l’ensemble d’une façon un peu artificielle. […] Nous aimions à flétrir les hommes politiques et, en général, l’ensemble de la société. […] Le théâtre, c’est l’ensemble des artistes, des décors, des histoires de coulisses, des circonstances qui précèdent l’apparition d’une pièce, des potins de la « générale », des recettes, de la réclame, des duels de l’auteur avec les critiques, des différends de l’étoile avec sa couturière et de ses querelles avec son amant, et du sujet de la pièce par-dessus le marché.

1260. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Comme, d’après la théorie de sélection naturelle, un nombre infini de formes intermédiaires doivent avoir existé, reliant les unes aux autres toutes les espèces de chaque groupe par des degrés de transition aussi serrés que nos variétés actuelles, on peut se demander pourquoi nous ne voyons pas autour de nous ces formes transitoires, pourquoi encore tous les êtres organisés ne sont pas confondus ensemble dans un inextricable chaos. […] Tous les membres d’une même classe peuvent être reliés ensemble par les chaînons de leurs affinités et tous, en vertu des mêmes principes, peuvent être classés par groupes subordonnés à d’autres groupes. […] Il est certain que tous les germes primitifs qui se trouvèrent soumis à un ensemble identique ou analogue de conditions de vie, durent varier parallèlement sous l’influence, partout la même, de la loi organique.

1261. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Ici la méthode scientifique est pratiquée avec suite, avec ensemble, appuyée sur une connaissance complète, exacte, approfondie des textes et des monuments. […] Cette méthode d’analyse et de synthèse tout ensemble, dans laquelle excelle l’esprit philosophique de M.  […] Il n’y a donc qu’une méthode vraiment féconde pour les études historiques et esthétiques, aussi bien que pour les études psychologiques : c’est la méthode qui voit les choses d’ensemble et en embrasse les rapports.

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