Ce qui n’est que concis et ferme paraît grand ; ce qui, chez un autre, ne serait qu’un trait heureux, devient ici un éclair sublime.
Il court rapidement sur les temps barbares et stériles, et sur ceux de ses ancêtres dont on ne sait que les noms ou quelques traits insignifiants : « Il en est, dit-il, des histoires comme des rivières, qui ne deviennent importantes que de l’endroit où elles commencent à être navigables. » Il choisit le français de préférence à toute autre langue, parce que « c’est, dit-il, la langue la plus polie et la plus répandue en Europe, et qu’elle paraît en quelque façon fixée par les bons auteurs du siècle de Louis XIV ».
Mais ce goût-là, dans les âges suivants, est trop vite devenu du dégoût.
Dès que j’ai vu l’espérance me fuir, J’ai suspendu ma course volontaire, J’ai dans un sort nouveau pris un nouveau plaisir, Et mon repos forcé devient un doux loisir.
La seconde période, de 1669 à 1677, comprend le satirique encore, mais qui de plus en plus s’apaise, qui a des ménagements à garder d’ailleurs en s’établissant dans la gloire ; déjà sur un bon pied à la Cour ; qui devient plus sagement critique dans tous les sens, législateur du Parnasse en son Art poétique, et aussi plus philosophe dans sa vue agrandie de l’homme (Épître à Guilleragues), capable de délicieux loisir et des jouissances variées des champs (Épître à M. de Lamoignon), et dont l’imagination reposée et nullement refroidie sait combiner et inventer des tableaux désintéressés, d’une forme profonde dans leur badinage, et d’un ingénieux poussé à la perfection suprême, à l’art immortel.
Le coloriste divin des temps passez, celui que les écrivains ont tant vanté, devient un artisan ordinaire en comparaison des nouveaux artisans.
Cette idée prend rarement une plus grande extension pour devenir un sentiment s’apparentant au patriotisme.
Fait pour être naïf puisqu’il est poète et qu’il a des sensations vraies, il devient dandy par intensité, — par amour de son sujet peut-être, — et le dandysme est toujours de l’affectation.
Ne nous étonnons plus que les anciens aient appelé les poètes des devins ; ils devinent le passé comme l’avenir. […] XXII La conversation devient plus pressante, plus glissante et plus pathétique.
— Les morales se succèdent l’une à l’autre en un incessant conflit ; mais la morale est une réalité en devenir constant. […] L’histoire, dit-il, donnait la vraisemblance aux aventures extraordinaires du théâtre cornélien ; en outre, « si l’histoire n’est que le spectacle du conflit des volontés entre elles, ou du combat de la volonté contre la force des choses, voilà pourquoi l’histoire est devenue naturellement l’inspiratrice d’un théâtre fondé tout entier, comme celui de Corneille, sur la croyance au pouvoir de la volonté55 ».
M. de Girac en était devenu de cinquante ans plus vieux, et Costar au moins de vingt-cinq.
Frédéric ne pouvait admettre l’invasion violente de la Bavière par l’Autriche et ce mépris des droits des princes de l’empire ; il avait de la plupart de ces derniers, tels qu’ils étaient alors, une très chétive idée : « Aussi n’est-ce pas mon intention de devenir leur don Quichotte, disait-il.
Le libertinage des soldats était au comble ; ils se répandaient de toutes parts à l’intérieur des pays, qui devenaient déserts à leur approche.
Pauvre Maine de Biran, toujours en quête de son point d’appui qu’il ne put jamais rencontrer ni atteindre, le voilà devenu, sans qu’il s’en soit douté, un guide en matière de certitude, un fondateur !
Ce que Marolles traduit en ces termes : Au moment que j’en parle, on voit que sa perruque (la perruque de la rose) Tombe en s’élargissant, qu’elle devient caduque.
C’était l’hôte le plus commode, le moins exigeant que j’aie connu… » Ces trois ans de séjour étaient devenus un sujet de plaisanterie pour les amis, et il ne s’en fâchait pas.
Un moment il sembla que l’existence de Bertrand allait se régler : il devint secrétaire de M. le baron Rœderer, qui connaissait de longue main sa famille, et qui eut pour lui des bontés.
Les circonstances de la vie privée suffisent à l’effet du drame, tandis qu’il faut, en général, que les intérêts des nations soient compromis dans un événement, pour qu’il puisse devenir le sujet d’une tragédie.
Quand Euripide conçoit l’idée d’Iphigénie, ou Vinci celle de La Joconde, l’œuvre d’art est née, et pour quelle devienne publique, il suffit du métier qui est facile.
Quand Euripide conçoit l’idée d’Iphigénie, ou Vinci celle de la Joconde, l’œuvre d’art est née, et, pour qu’elle devienne publique, il suffit du métier.
Jeune et dans son premier feu d’ambition, il avait de bonne heure mis tout son enjeu du côté de l’héritier présomptif du trône, qui devint George II ; il était de ceux qui, à l’avènement de ce prince (1727), devaient le plus compter sur sa faveur et sur une part de pouvoir.
Mais il est du moins devenu impossible de se faire désormais une idée complète de cette époque de la Fronde sans écouter le témoignage, le rapport habile et si bien dressé de M.
L’auteur, encore tout ému de sa chute et de l’ingratitude de l’Assemblée, ne prévoyant pas que, dans les malheurs qui s’apprêtent à fondre sur toutes les têtes, cette retraite prématurée deviendra pour lui un salut et un bienfait, l’auteur se laisse aller à toutes ses pensées ; il nous livre son âme au vif, toute saignante et gémissante ; il la montre dans sa sensibilité, dans ses étonnements, dans ses douleurs de tout genre, dans ses passions naturelles, honnêtes, droites, humaines et un peu débonnaires.
Qu’il mette un peu de plomb dans sa tête ; que ses compositions deviennent plus sages, plus décidées ; que les figures en soient mieux assises ; qu’il n’entasse plus tête sur tête ; qu’il étudie plus les grands maîtres ; qu’il s’éprenne davantage de la simplicité ; qu’il soit plus harmonieux, plus sévère, moins fougueux, moins éclatant, et vous verrez le coin qu’il tiendra dans l’école française.
Elle m’aura élargi la vue (toute ma vie intérieure est devenue plus facile, plus large — large comme une avenue où j’aimerais voir aller et venir beaucoup de passants) — surtout en me montrant les effets que peuvent avoir sur les autres un visage égal, souriant, accueillant à n’importe quelle heure, et quelques bonnes paroles.