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959. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

  Rochefort avait le besoin et le désir de gagner sa vie. […] Il mettait vite à l’aise parce qu’il avait le don de la familiarité et le désir de plaire. […] Il se demande quelle somme d’utilité ou d’agrément il pourra tirer de son compagnon de hasard, Et il attend, sans hâte, avec le désir visible d’engager la conversation. […] Il est vrai qu’il est de mode de tonner contre l’enseignement académique, mais il est plus aisé de tonner que de trouver et de donner de bonnes raisons, et ces virulentes protestations cachent plus souvent le désir d’écrire un article à effet que le véritable désir de voir progresser l’art. […] Ces protestations de véracité, que font souvent les écrivains à propos de leurs œuvres, n’ont généralement de sincère que le véhément désir de piquer l’intérêt du lecteur, ce qui est de bonne guerre.

960. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

L’ennui d’être présenté, de m’informer, de n’essuyer que des phrases de politesse m’ôtait tout désir de quitter ma chaise. […] J’avais le plus grand désir de causer avec l’auteur de Kaïn, mais il était très entouré et on ne l’abordait pas facilement. […] Le Lac et le Crucifix « sont les deux plus beaux chants d’amour qu’aient inspirés à l’homme éphémère l’éternité de la nature et le désir de l’immortalité ». […] Mon désir de connaître Faguet faisait sourire mon ami Doncieux, qui mangeait à la même pension. « Vous le verrez un de ces jours, me dit-il. […] Les réalisations de la gloire et de la fortune ne donnèrent même pas à Emile Faguet le désir de prendre un appartement un peu plus convenable.

961. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Il y a des songes, des désirs, des espérances, des désespoirs ignorés des anciens. […] Il s’emporte ; il devient excessif et grossier : « Je ne puis entendre, dit-il, la raison de ce désir de porter enfans. […] En tout cas, je ne croirai jamais à la méchanceté totale de ceux qui sont vraiment poètes, ne fût-ce que par l’aspiration et le désir. […] Au reste, il est animé des meilleurs désirs ; il se propose d’être un grand prince et un roi juste. […] François répond : « J’avais devancé ton désir, et j’ai dit qu’on amène le condamné. » Il lui offre sa grâce.

962. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Les peuplades naissantes, n’ayant que des idées et des besoins bornés au nécessaire, auront des lois domestiques et des coutumes simples : les états vieillis, ayant étendu leur industrie et leurs désirs jusqu’au superflu, dont ils ne sauraient plus se passer, seront surchargés de rites, de lois civiles, militaires et commerciales, et de règlements de police, aussi multipliés que leurs vertus nouvelles et que leurs vices nouveaux. […] « Un désir curieux de mon âme s’empare ; « Je brûle d’admirer un destin si bizarre, « De voir, d’entretenir le successeur d’Hector. […] C’est sur ce dernier exemple qu’Arioste semble avoir calqué l’intéressante aventure de Cléridan et de Médor ; le motif qu’il prête aux deux jeunes Sarrasins a quelque chose de plus touchant que le vain désir de s’illustrer par un coup d’éclat. […] Noble, tendre, badine, morale, simple, riche, et majestueuse à la fois, elle punit l’orgueil dans Phaéton et Niobé, l’impiété dans les filles de Minée, la curiosité profane dans Actéon, l’envie dans Aglaure, l’amour-propre dans Narcisse, l’intempérance au banquet des Lapithes, et l’audace du désir en Nessus. […] Ce ne fut donc pas dans le puéril désir de reprendre Hélène que les rois ligués s’armèrent ; ce fut pour laver un commun affront, pour punir la séduction d’un étranger insolent, et pour venger les saintes lois de l’hospitalité violée.

963. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Le moindre désir exprimé par Victor Hugo devenait un ordre, auquel on était heureux d’obéir. […] Le jeune Vacquerie arrivait à Paris avec un trésor d’impressions naïves, il y venait avec le désir impétueux de se jeter dans la mêlée romantique… Je ne sais rien de plus charmant que le salut qu’il adresse à la grande ville, objet de ses espérances et de ses craintes : Tu ne t’aperçois pas du nouvel arrivé Qui ce matin, Paris, erre sur ton pavé. […] Et calme en attendant le Dieu promis, sans trêve, Morte par le désir, avant d’avoir aimé, Sur les vitraux dorés vous lisez votre rêve, Et votre cœur s’endort comme un jardin fermé. […] Après souper notre hôte demanda à Mistral de chanter la Coupo Santo et le grand poète accéda à son désir. […] Ils y sentent s’ouvrir comme un embrassement Qui, dans l’éternité de ses caresses vastes, Comble tous les désirs, dompte chaque tourment.

964. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Il enseignait un amour de Dieu si absolument pur de tout désir du salut, si vide de tout motif et de tout intérêt, qu’il rendait inutiles les deux principaux dogmes du christianisme, la médiation du Christ et les actes. […] S’il vient, il nous fera plaisir ; Mais Dieu nous garde du désir ! […] Rien dans ses écrits n’est donné au désir de plaire ; nulle affectation de candeur hors de propos ; point de ces inutiles marques de déférence qui cachent le secret plaisir de colère avec lequel on porte les coups ; point d’éloges excessifs prodigués à l’adversaire pour détourner l’accusation d’envie. […] On sent, dans sa controverse, ce désir de plaire, même à ses laquais, dont parle Saint-Simon. […] « Vous croyez, dit-il aux pieuses filles, que j’irai résoudre tous les doutes et contenter vos désirs curieux.

965. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Elle-même en a raconté dans une lettre quelques circonstances piquantes : « Le chagrin et le désir de me distraire me firent écrire les Lettres Neuchàteloises. […] Pour moi, si je fais mon métier de gagner de l’argent, je tâcherai de n’entretenir personne du vif désir que j’aurais d’y réussir ; car c’est un dégoûtant entretien. » Henri Meyer, tout bon commis qu’il est au comptoir, a donc le cœur libéral, les goûts nobles ; il a pris, à ses moments perdus, un maître de violon ; il songe aux agréments permis, ne veut pas renoncer aux fruits de sa bonne éducation, et se soucie même d’entretenir un peu son latin. […] Ainsi va le monde, illusion et sophisme, dans un cercle toujours recommençant de désirs, de fautes et d’amertumes.

966. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Il satisfait en nous ce désir de liberté, d’indépendance à l’égard des choses, de suprématie sur ce qui est soumis aux lois du hasard et de la force brutale. […] Dans le chapitre de la Ville, il plaint les citadins qui « ignorent la nature, ses commencements, ses progrès, ses dons et ses largesses… Il n’y a si vil praticien qui, au fond de son étude sombre et enfumée… ne se préfère au laboureur qui jouit du ciel… » Tout ce que développeront un jour Rousseau, Bernardin, Chateaubriand et Sand n’est-il pas enclos dans ces deux brèves et charmantes pensées : « Il y a des lieux qu’on admire ; il y en a d’autres qui touchent et où l’on aimerait à vivre  Il me semble que l’on dépend des lieux pour l’esprit, l’humeur, la passion, le goût et les sentiments. » L’auteur des Caractères était essentiellement de ces esprits ouverts, « vacants » et inquiets, révoltés contre le présent, ce qui donne une bonne posture dans l’avenir ; de ces âmes qui sentent beaucoup et pressentent plus encore, par un désir de rester en communion avec les hommes qui viendront, et par une sympathie anticipée pour les formes futures de la pensée et de la vie humaine. […] De tout cela, mélancolie foncière, pessimisme absolu, travail effréné, activité fébrile qui semble avoir peur du repos et vouloir tromper la vie, refus de sourire, retranchement ascétique de tout épicuréisme intellectuel, je conclus naturellement à une excessive sensibilité, et d’autant plus violente qu’elle est publiquement plus comprimée  à une extrême capacité de désir et de souffrance… Et cela est très singulier, à cause de la forme qui n’est pas précisément, ici, celle d’un Musset ou d’un Byron.

967. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Godwin, qui consumait ses ressources et sa vie en vaines entreprises, et qui expiait par une gêne continuelle un désir immodéré de faire fortune, ne secourut qu’imparfaitement sa belle-sœur et son neveu. […] Swift souffrait, en outre, de sa dépendance, et d’autant plus vivement que son ambition s’éveillait avec son esprit, et que sa nouvelle connaissance du monde lui donnait le désir d’y briller. […] La pauvreté et l’obscurité lui étaient insupportables, et il se sentait la force aussi bien que le désir d’en sortir.

968. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Mais, au milieu de notre propre discussion mêlée à nos conjectures et à nos désirs sur la destinée du poëme, nous oublions Jocelyn en personne, qui est entré au petit séminaire, et qui a dû, il est vrai, y rester six longues années. […] …  Mieux vaut remercier une ancienne journée  Pour la joie au soleil librement couronnée, Que d’aigrir son désir contre un présent jaloux.

969. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Un peu après, quand Gustave, passant durant la nuit près de la chambre de Valérie, chastement sommeillante, ne peut résister au désir de la regarder encore une fois, et qu’il l’entend murmurer en songe les mots de Gustave et de mort, c’est là un songe officiel de roman, c’est de la fable sentimentale toute pure, couleur de 1803. […] Elle a écrit et publié dans le temps, au sujet de cette solennité, une petite brochure sous le titre du Camp de Vertus ; ses sentiments et ses magnificences de désirs s’y expliquent mieux que nous ne pourrions les interpréter : « …Qui ne s’est dit, en assistant 209 dans les plaines de Champagne qui ont vu la défaite d’Attila : « Une autre verge a été brisée ?

970. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

… Partout sur des autels j’entends mugir Apis, Bêler le dieu d’Ammon, aboyer Anubis. » Mais voici le génie d’expression qui se retrouve : « Des opinions puissantes, un vaste échafaudage politique ou religieux, ont souvent été produits par une idée sans fondement, une rêverie, un vain fantôme, Comme on feint qu’au printemps, d’amoureux aiguillons La cavale agitée erre dans les vallons, Et, n’ayant d’autre époux que l’air qu’elle respire, Devient épouse et mère au souffle du Zéphire. » J’abrège les indications sur cette portion de son sujet qu’il aurait aimé à étendre plus qu’il ne convient à nos directions d’idées et à nos désirs d’aujourd’hui ; on a peine pourtant, du moment qu’on le peut, à ne pas vouloir pénétrer familièrement dans sa secrète pensée : « La plupart des fables furent sans doute des emblèmes et des apologues des sages (expliquer cela comme Lucrèce au livre III). […] Le poëte se proposait de clore le morceau des sens par le développement de cette idée : « Si quelques individus, quelques générations, quelques peuples, donnent dans un vice ou dans une erreur, cela n’empêche que l’âme et le jugement du genre humain tout entier ne soient portés à la vertu et à la vérité, comme le bois d’un arc, quoique courbé et plié un moment, n’en a pas moins un désir invincible d’être droit et ne s’en redresse pas moins dès qu’il le peut.

971. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

C’étaient encore, dans cette correspondance, des retours de désir vers le pays natal, vers la montagne d’où il tirait sa source, et le besoin de peindre à ses amis qui les ignoraient, ces grands tableaux naturels dont il était sevré : « Qui vous dira la fraîcheur de nos fontaines, la modeste rougeur de nos fraises ? […] Allez, osez, ô Vous dont le drame est déjà consommé au dedans ; remontez un jour en idée cette Dôle avec votre ami vieilli ; et là, non plus par le soleil du matin, mais à l’heure plus solennelle du couchant, reposez devant nous le mélancolique problème des destinées ; au terme de vos récits abondants et sous une forme qui se grave, montrez-nous le sommet de la vie, la dernière vue de l’expérience, la masse au loin qui gagne et se déploie, l’individu qui souffre comme toujours, et le divin, l’inconsolé désir ici-bas du poëte, de l’amant et du sage !

972. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Contre le collecteur et le receveur il n’a qu’une ressource, sa pauvreté simulée ou réelle, involontaire ou volontaire. « Tout taillable, dit encore l’assemblée provinciale du Berry, redoute de montrer ses facultés ; il s’en refuse l’usage dans ses meubles, dans ses vêtements, dans sa nourriture et dans tout ce qui est soumis à la vue d’autrui. » — M. de Choiseul-Gouffier683 voulant faire à ses frais couvrir de tuiles les maisons de ses paysans exposées à des incendies, ils le remercièrent de sa bonté et le prièrent de laisser leurs maisons comme elles étaient, disant que, si elles étaient couvertes de tuiles au lieu de chaume, les subdélégués augmenteraient leurs tailles. » — « On travaille, mais c’est pour satisfaire les premiers besoins… La crainte de payer un écu de plus fait négliger au commun des hommes un profit qui serait quadruple684 » — «… De là, de pauvres bestiaux, de misérables outils et des fumiers mal tenus, même chez ceux qui en pourraient avoir d’autres685. » — « Si je gagnais davantage, disait un paysan, ce serait pour le collecteur. » La spoliation annuelle et illimitée « leur ôte jusqu’au désir de l’aisance ». […] Entre ces mains ignorantes et partiales, ce n’est pas l’équité qui tient la balance, c’est l’intérêt privé, la haine locale, le désir de vengeance, le besoin de ménager un ami, un parent, un voisin, un protecteur, un patron, un homme puissant, un homme dangereux.

973. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Les jeunes femmes et les jeunes filles, assises en silence autour du groupe de chênes voisins, ne goûtaient pas ces froides dissertations ; elles exprimaient, par des gestes d’impatience et par des chuchotements dont je comprenais le sens, le vif désir d’entendre, de la bouche de ce jeune et pâle poète, quelques-uns de ces vers qu’elles ne connaissaient encore que par mon admiration : « Vous voyez ? dis-je à Laprade, on brûle du désir de vous entendre sous ces mêmes chênes ; ils ont inspiré tant de vers que leurs échos, s’ils pouvaient parler, parleraient en strophes et murmureraient en rythmes.

974. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Quelque désir que j’eusse d’être bien reçu par Napoléon, je n’aurais jamais osé croire qu’il en arrivât là. […] Il n’avait aucune coquetterie où Fénelon en laissait trop percer ; son désir de plaire ne s’affectait pas, il plaisait en se montrant ; c’était un être persuasif, politique sans le savoir, diplomate sans le vouloir ; il parlait peu et à demi voix ; ce n’était pas sa voix, c’était sa personne qui était éloquente.

975. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Il est des esprits chagrins qui ne regardent jamais un tableau qu’avec le désir d’y reconnaître des fautes de dessin, qui ne prennent jamais un livre qu’avec l’espoir d’y découvrir des incorrections de style. […] Mais lorsque, pour calmer sa poitrine altérée, Il humait lentement le verre d’eau sucrée, Un avocat s’avance, offrant de partager Le poids d’un dévouement dont il sent le danger ; Mais tout cède en son cœur au désir d’être utile C’est de nos avocats le langage et le style.

976. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Enfin ce qu’il y a de hasardé et de capricieux dans les écrivains de décadence s’accordait à son humeur un peu gasconne, à un certain désir de faire briller son esprit, que nous retrouverons deux siècles plus tard dans un grand écrivain du même pays, Montesquieu. […] Nous nous trouvons aussi quelques-unes de ses qualités, soit qu’en effet nous en ayons certains traits, soit qu’à notre insu, sous le charme de simplicité naïve avec lequel il nous en parle, le désir de lui ressembler nous persuade que nous lui ressemblons.

977. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

On ne peut y voir qu’une utilisation de vieux papiers et de livres anciens, un désir de collectionneur de rentrer dans ses déboursés. […] Et quand un échange entre les deux classes a lieu, de telle sorte que les familles et les individus moins affinés, moins intelligents, sont transplantés de la classe supérieure dans la classe inférieure et que, d’un autre côté, les hommes les plus libres de celle-ci obtiennent l’accès de la classe supérieure, on arrive à cet état au-delà duquel on ne voit plus que la vaste mer des désirs infinis.

978. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Si elle prétend faire passer au premier rang le désir de plaire ou d’amuser qui est sa principale raison d’être, [si elle devient de la sorte une servante-maîtresse, une alliée qui commande, adieu le profit de son intervention ! […] L’esprit scientifique, partout où il pénètre, apporte avec lui l’habitude de rechercher le comment et le pourquoi des choses, l’effort pour établir un enchaînement serré de causes et d’effets, le dessein de condenser une quantité de faits particuliers dans une formule générale, le désir de découvrir des lois constantes dans la suite des phénomènes.

979. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Enfin, cette voix de l’oiseau, c’est l’écho même de nos pensées ; c’est de notre désir qu’elle parle, elle ne nous annonce que nos propres rêves : « Joyeuse dans la peine, ma chanson chante l’amour … les cœurs seuls la comprennent, qui désirent !  […] Ceux de nos compatriotes qu’obsède le désir d’entendre du Wagner font, sans hésiter, le voyage d’Allemagne et reviennent, éblouis, nous raconter les splendeurs de Tristan et des Maîtres Chanteurs.

980. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Et c’est parce que ce milieu imaginaire n’offre à l’esprit aucune résistance que celui-ci, ne se sentant contenu par rien, s’abandonne à des ambitions sans bornes et croit possible de construire ou, plutôt, de reconstruire le monde par ses seules forces et au gré de ses désirs. […] Rien donc ne nous assure par avance qu’il y ait une sphère de l’activité sociale où le désir de la richesse joue réellement ce rôle prépondérant.

981. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Nisard n’est pas homme à s’en tenir à cette indifférence d’observateur et de naturaliste, surtout quand il s’agit de son pays ; il a un désir, un but, et ce but est élevé.

982. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Tour à tour chaque belle enflamme mes désirs, Et j’effleure en courant la coupe des plaisirs.

983. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Sans rien espérer actuellement de Rome et de ce qui y règne, nous sommes trop chrétien et catholique, sinon de foi, du moins d’affinité et de désir, pour ne pas déplorer tout ce qui augmenterait l’anarchie apparente dans ce grand corps, déjà si compromis humainement.

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