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1837. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Voulons-nous, ajouta le comte, considérer le moment où elle veut éloigner son mari. […] Nous distinguâmes avec raison les différentes sortes d’industrie qui donnent au monde moral la circulation & la vie, & après avoir considéré cette précieuse industrie qui fait la richesse & la splendeur des états, nous gémîmes sur celle qui emploie le luxe & l’intrigue d’une maniere absolument ruineuse. […] D’ailleurs, ajouta-t-elle, considérez toutes les conditions, suivez les deux sexes, & par-tout vous trouverez des ridicules ; ici plus compassés, là, moins prémédités ; c’est-à dire, que les uns sont l’effet d’un caractere bizarre, les autres d’un esprit étourdi.

1838. (1888) Portraits de maîtres

Il est vrai que Lamartine transfigure Socrate, mais on ne peut lui contester le droit de considérer seulement dans son héros l’auteur de la plus décisive révolution d’idées accomplie dans le monde avant le christianisme. […] Ce sont les novissima verba d’Alfred de Vigny : car il y passe en revue la nature, l’humanité avec sa conquête récente, la vapeur, la poésie éternelle, opposée, suivant son habitude, à la politique changeante, l’amour, et de nouveau la nature considérée dans un aspect incomplet, mais chantée en vers incomparables, tant la mélodie de la formé s’allie souverainement à l’élévation de la pensée. […] Quinet partagea cet entraînement de bonapartisme républicain qui chez des hommes tels que lui tenait aux complaisances de l’illusion, mais qui chez les politiciens de cette époque doit être considéré comme un expédient d’opposition d’une moralité très douteuse.

1839. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Et en général, depuis qu’il fut à Paris, il ne considéra guère toute sa carrière de Caen et ce premier stade si bien rempli que comme une sorte de stage.

1840. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Ainsi donc, quand je considère, ô Crassus, l’éclat de ta vie et l’époque de ta mort, il me semble que la providence des dieux a veillé sur l’une et sur l’autre.

1841. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Goriot, le fit-elle considérer comme un imbécile qui ne connaissait rien aux affaires.

1842. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Dans les premiers temps, très lâchée, grossière ; puis faisant la dame et s’observant beaucoup  Avec cela, finissant par considérer l’homme comme une matière à exploiter, devenant une force de la nature, un ferment de destruction, mais cela sans le vouloir, par son sexe seul et par sa puissante odeur de femme.

1843. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

En cette ruine qui me menace, il ne faut m’attacher qu’aux observations qu’elle va me procurer sur les avoués, sur les huissiers, sur le monde de la loi, et les malheurs qui n’empêchent pas absolument de manger ne doivent être considérés par moi, que comme des auxiliaires de la littérature.

1844. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

., sont des monographies d’êtres exceptionnels, qui imaginées par des auteurs de génie, trouvent au bout de cinquante ans, des scoliastes pour faire de ces êtres exceptionnels, des êtres généraux, et j’aurais voulu l’interroger sur sa conviction, que les femmes d’Ibsen, sont vraiment considérées, à l’heure présente, en Norvège, comme des types généraux de Norvégiennes.

1845. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Pour juger du rôle des dissonances et des laideurs dans l’art, il ne faut pas les considérer en tant que pures sensations, mais en tant que principes de sentiment et moyens d’expression.

1846. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

J’ai, de plus, écrit un « traité de l’E muet considéré dans ses rapports avec les diphtongues et les autres voyelles ». […] Je ne sais… Je sais qu’il est en moi d’aimer nos semblables, de les considérer comme des frères à qui je dois des joies et à qui j’essaie, en toute clarté, d’en donner d’équivalentes.

1847. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Vous concevez, ça n’est pas possible, on allume du feu, on se chauffe, on bat la semelle. » « J’ai mal aux yeux, ajoute l’autre, j’ai mal aux yeux comme tout, aujourd’hui, c’est du bois vert qu’on brûle, le vent vous chasse la fumée dans les yeux ; si ça dure un mois, il me semble que je serai tout à fait aveugle. » Lundi 5 décembre Saint-Victor, dans son feuilleton d’hier, disait, d’une manière brillante, que la France devait perdre la conception que jusqu’ici elle s’était faite de l’Allemagne, de ce pays qu’elle s’était habituée à considérer, sur la foi des poètes, comme la patrie de la bonhomie et de l’innocence, comme le nid sentimental des amours platoniques. […] » Puis le poète parle de la ruine financière de la France, répétant une phrase de Rouland, toute chaude de ce matin : « Si l’on peut estimer la fortune de la France à quinze cents milliards, il faut la considérer comme tombée, dès aujourd’hui, à neuf cents milliards. » Le jour de l’an de Paris de cette année, il réside dans une douzaine de misérables petites boutiques, semées, çà et là, sur le boulevard, où des marchands grelottants offrent des Bismarck, caricaturés en pantins, aux passants gelés.

1848. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Voyons, décidez-vous ; sans vous, je serai forcée de rester à la maison ; je ne connais que des bonapartistes qui, si je leur disais que je vais dans la hotte de la présidence, me considéreraient comme une personne absolument dégoûtante. […] Cher monsieur, Vous devez avoir des démarches ennuyeuses à faire pour votre concert, permettez-moi de vous avancer cette misérable somme sur les billets que je placerai ; seulement, je vous prie de ne pas considérer cette niaiserie comme un service.

1849. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Plein de bonne volonté, du désir, du besoin impérieux de croire, il avait été à Lourdes, espérant être à son tour revivifié par l’atmosphère religieuse dans laquelle il vivrait avec tant de milliers de croyants, par des miracles que la science et la philosophie l’avaient amené à considérer comme des erreurs, sinon des impostures. […] J’avoue qu’avant d’avoir lu l’Enfermé, je ne considérais guère Blanqui que comme un grand organisateur de sociétés secrètes rampant dans l’ombre et régulièrement jeté en pleine lumière et en Cour d’assises par quelqu’un de ses affidés.

1850. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

bien, ce peintre — en dehors du culte que lui avaient voué ses élèves, — a été considéré par ses contemporains comme un amuseur de la canaille, un bas artiste aux productions indignes d’être regardées par les sérieux hommes de goût de l’Empire du Lever du Soleil. […] Ces peintures sont, je crois, considérées au Japon comme des préservatifs des maladies. […] Samuel, un kakémono, que le propriétaire considère comme un chef-d’œuvre.

1851. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Ainsi que chacun fasse justice, s’il le peut, avant sa mort. » Regardez à côté de lui ces monstres qu’il détruit, derniers souvenirs des anciennes guerres contre les races inférieures et de la religion primitive, considérez cette vie dangereuse, ces nuits passées sur les vagues, ces efforts de l’homme aux prises avec la nature brute, cette poitrine invaincue qui froisse contre soi les poitrines bestiales, et ces muscles colossaux qui, en se tendant, arrachent aux monstres un pan de chair ; vous verrez, dans le nuage de la légende et sous la lumière de la poésie, reparaître les vaillants hommes qui, à travers les folies de la guerre et les fougues du tempérament, commençaient à asseoir un peuple et à fonder un État.

1852. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Quoiqu’on puisse considérer les Récits d’un Chasseur comme un éloquent plaidoyer en faveur de l’affranchissement des serfs, l’auteur n’a nullement cherché à donner une idée favorable du paysan russe.

1853. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

La beauté de la jeune femme pénétrait dans son âme, mais il la considérait comme un objet sacré qu’il n’aurait pas permis à ses yeux de convoiter sans la profaner et sans se flétrir lui-même.

1854. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Ainsi, la société française, considérée soit comme une image des sociétés humaines, soit comme type de la vie civile dans notre nation, était rentrée dans son naturel et sa vérité.

1855. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

C’est qu’un Anglais ne regarde pas le garçon comme un homme, et que tout domestique qui se sent considéré comme un être humain, méprise celui qui le regarde ainsi.

1856. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — D’une théorie du crime considéré au point de vue psychophysique, in-8º, Bruxelles, Huyez, 1893. — La Psychologie de l’Amour, Alcan, 1893-1903 (3e édit. revue). — Les Infinis de la chair, A. 

1857. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Ne considérez sur la toile que le rocher de la gauche ; et vous aurez vu une belle chose.

1858. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

. — L’oiseau de paradis considéré comme symbole. — Aux prodigues d’esprit. […] « La première chose, disait Racine (un de ces historiens qui n’ont pas gagné de batailles, mais qui ont vu et connu ceux qui les ont gagnées), c’est de bien considérer là où il commence, et là où il finit. » Ne dirait-on pas que M.  […] Pendant que nous étions à considérer cette image, qui ajoutera beaucoup à la renommée de son auteur, nous pensions aussi à tous les travaux, à toutes les luttes que cet homme placé là a évités par sa mort. […] Dans ce parti royaliste, dont il était un des chefs les plus considérés, il s’est placé naturellement du côté des vaincus ; mais ceci a besoin de quelques explications. […] car, pendant que le savant historien considérait là-bas toutes ces ruines, ici même, ce trône pour lequel il avait tant combattu, s’écroulait sans faire plus de bruit qu’une vieille masure qui croule.

1859. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Ce livre est très-propre à faire connoître les intérêts des Princes, & il peut être considéré comme une excellente notice de la politique & du gouvernement de tous les peuples.

1860. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Dans la question de l’adultère, non seulement il considère que la faute est toujours sans excuse, mais il montre comment elle porte sa punition en elle-même. […] Chef-d’œuvre d’un genre, il faut convenir qu’à considérer la difficulté vaincue, cette pièce est même un prodige. […] Dans sa pensée, les efforts, les privations de sa femme et de sa fille ne s’adressent pas positivement à lui, mais à ce génie mystérieux dont il se considère comme le dépositaire, à cette chose sacrée, l’art, dont les Delobelle sont les pontifes grotesques. — Ce qu’est le théâtre pour Delobelle, la littérature l’est aussi bien pour le vicomte Amaury d’Argenton.

1861. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Je donne sur Carpeaux notre impression première, et telle que je la rencontre sur notre journal, mais j’ai besoin d’ajouter que cette impression a été fort modifiée par les rapports que nous avons eus depuis avec lui, et que nous le considérons comme le plus grand artiste français de la seconde moitié du xixe  siècle.

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