Il envoie Spacca, déguisé en courrier, porter à Mezzetin une prétendue lettre du père de Celia, dans laquelle il annonce au marchand qu’il est sur le point de venir la chercher et le prie de la garder chez lui au moins une semaine.
Trois hommes au moins l’ont connu depuis que les prétendus intellectuels ont perverti l’intelligence humaine, depuis que les sophistes, vendeurs de fausse science, ont triomphé des Socrate, donneurs de vraie sagesse.
Cela prouve qu’on a au moins l’intention d’être un jour un écrivain illustre et considérable.
Mais, combien de mauvaises ne fait-elle pas réussir, au moins pour quelque temps ?
C’est ce que la physiologie ne peut nous apprendre, au moins jusqu’ici, et les expériences de M.
Quelquefois aussi, il veut en rencontrer toujours de nouvelles, de toutes nouvelles, et il invente aux auteurs des sens inattendus, ou tout au moins des intentions qu’il n’est pas absolument certain qu’ils aient eues.
J’en voudrais au moins deux !
… Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ».
Un pareil espace, si étroit soit-il, suffit à son haleine, mais, au moins, cette haleine, un peu courte, est toujours chargée des généreuses chaleurs de la poitrine !
Ce ne sont point les termes exprès du feuilleton que je n’ai plus sous les yeux ; c’en est au moins le sens. […] En théologie, Alceste sera un grand hérésiarque ; en politique, un républicain, ou tout au moins un révolutionnaire. […] Mais, au moins, l’écoutait-on jadis du mieux que l’on pouvait, car elle est assommante. […] Il y a, sans doute, quelques traits primordiaux de caractère, qu’il faut faire saillir ou tout au moins indiquer. […] Au moins avait-il le bon esprit de ne pas croire qu’il mettait une étude de caractère dans la façon d’aller aux cabinets.
Mon mouvement avoit excité une rumeur. » Or, quand on est sujet à ces mouvements-là, non seulement à l’audience et dans une occasion extraordinaire, mais encore dans l’habitude de la vie et même en écrivant, il y a chance non pour qu’on se trompe peut-être sur l’intention mauvaise de l’adversaire, mais au moins pour qu’on outrepasse quelquefois le ton et qu’on sorte de la mesure. […] Non, sans doute : autant de peintres, autant de tableaux ; autant d’imaginations, autant de miroirs ; mais l’essentiel est qu’au moins il y ait par époque un de ces grands peintres, un de ces immenses miroirs réfléchissants ; car, lui absent, il n’y aura plus de tableaux du tout ; la vie de cette époque, avec le sentiment de la réalité, aura disparu, et vous pourrez ensuite faire et composer à loisir toutes vos belles narrations avec vos pièces dites positives, et même avec vos tableaux d’histoire arrangés après coup et symétriquement, et peignés comme on en voit, ces histoires, si vraies qu’elles soient quant aux résultats politiques, seront artificielles, et on le sentira ; et vous aurez beau faire, vous ne ferez pas qu’on ait vécu dans ce temps que vous racontez. […] Un ou deux ans après, à l’occasion d’une quête que Saint-Simon ne voulut point laisser faire à la duchesse sa femme, ni aux autres duchesses, comme étant préjudiciable au rang des ducs vis-à-vis des princes, le roi se fâcha, et un orage gronda sur l’opiniâtre et le récalcitrant : « C’est une chose étrange, dit à ce propos Louis XIV, que depuis qu’il a quitté le service, M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Saint-Simon averti se décida à demander au roi une audience particulière dans son cabinet ; il l’obtint, il s’expliqua, il crut avoir au moins en partie ramené le roi sur son compte, et les minutieux détails qu’il nous donne sur cette scène, et qui en font toucher au doigt chaque circonstance, montrent assez que pour lui l’inconvénient d’avoir été dans le cas de demander l’audience est bien compensé par le curieux plaisir d’y avoir observé de plus près le maître, et par cet autre plaisir inséparable du premier, de tout peindre et raconter.
Les chapitres sur la flânerie qui ouvrent la Bibliothèque de mon Oncle sont, comme il le dit agréablement, l’histoire fidèle des plus grands travaux de son adolescence : « Oui, la flânerie est chose nécessaire au moins une fois dans la vie, mais surtout à dix-huit ans au sortir des écoles… Aussi, un été entier passé dans cet état ne me paraît pas trop dans une éducation soignée. […] Ce fut l’origine d’une série d’opuscules intitulés Réflexions et menus propos d’un peintre genevois, qui trouvèrent place, au moins en partie, dans la Bibliothèque universelle de Genève. […] Par la poésie au moins et par la littérature, la Suisse allemande, dès Haller et Gessner, s’est bien plus exprimée elle-même que la Suisse française ne l’a fait encore.
Nul ne le sait mieux que moi, qui ai tant protesté, par mes écrits et mes discours, contre la suppression barbare des tours, cette institution admirable de délicatesse, qui sauve la honte, au moins la vie aux enfants. […] Vous connaissez tous, au moins de réputation, l’honorable M. […] N’allez point condamner cet homme, au moins !
Nous vîmes notre pièce perdue, au moins pour le moment, et nous partîmes, assez désespérés, nous enterrer à la campagne dans le travail et la consolation d’un grand roman. […] Nous ne sommes pas de ceux qui écrivent pour tel ou tel théâtre ; nous écrivons pour le public que peut intéresser, sur n’importe quelle scène, une pièce qui a au moins la conscience d’être une œuvre d’art. […] Voici la route de Bellevue, et, sur cette route, nous rencontrons tenant par la main un joli enfant, la jeune fille, jeune femme aujourd’hui, que l’un de nous a eu, au moins pendant huit jours, la très sérieuse pensée d’épouser… et qui nous rappelle du vieux passé… Il y a des années qu’on ne s’est vu… On s’apprend les morts et les mariages… et l’on nous gronde doucement d’avoir oublié d’anciens amis… Puis nous voilà dans la maison de santé du docteur Fleuri, causant avec Banville, et croisant dans notre promenade, le vieux dieu du drame, le vieux Frédérick Lemaître… « … Dans tout cela, par tous ces chemins, en toutes ces rencontres, au milieu de toute notre vie morte que le hasard ramène autour de nous et qui semble nous mener à une vie nouvelle, nous roulons, les oreilles et les yeux aux bruits et aux choses comme à des présages bons ou mauvais, et prêtant à la nature le sentiment de notre fièvre… En rentrant : rien. » Une semaine après, nous apprenions que notre pièce n’était ni reçue ni refusée, que Beaufort voyait un danger dans la mise à la scène de la petite presse… qu’il attendait.
La vie politique de ces cités était concentrée sur la place publique, où l’éloquence décidait de tout, au moins dans les jours de liberté. […] Que les premiers historiens qui ont essayé de faire de l’histoire une science n’aient pas songé au Novum organum, cela est fort probable ; il n’en est pas moins certain que les progrès des sciences naturelles, dus principalement à l’excellence de leur méthode, ont été pour eux un puissant encouragement à appliquer les mêmes procédés aux sciences morales, et particulièrement à l’histoire, au moins dans la mesure où cette application est possible. […] L’histoire de notre pays avait été, jusqu’à notre siècle, à peu près réduite à l’histoire de la monarchie française, avec sa cour et sa noblesse ; le peuple y était oublié, n’ayant aucun rôle, pas même celui du chœur antique qui pouvait au moins mêler ses plaintes à l’action des personnages.
Cet espoir était au moins prématuré, si tant est qu’il ne fut pas une pure illusion. […] » Historiquement, il est permis de trouver l’allégation au moins contestable. […] Il faut lui rendre au moins cette justice qu’il n’a point caché ses visées sous d’hypocrites protestations. […] On y a mis d’abord de la réserve et une habile modération, au moins dans la forme. […] L’incrédulité du xviiie siècle, dans son principe au moins, sinon dans ses excès, avait une raison d’être : elle luttait pour la liberté de la pensée et pour la tolérance religieuse.
Il faut être philosophe, ou tout au moins honnête homme, car toute histoire digne de ce nom doit être un cours de morale en action. […] les flatteurs sont là pour faire la contrepartie des détracteurs, bien que pour les nobles cœurs les inanités de la flatterie ne contrebalancent pas les amertumes de la calomnie ; mais, après la mort, la justice au moins, la justice sans adulation ni dénigrement, la justice, sinon pour celui qui l’attendit sans l’obtenir, au moins pour ses enfants ! […] Mais, si Moreau avait réussi dans une partie au moins de son plan, cette armée de réserve, se portant, sous le général Bonaparte, à Genève, de Genève dans le Valais, donnant la main au détachement tiré de l’armée d’Allemagne, passant ensuite le Saint-Bernard sur les glaces et les neiges, devait, parmi prodige plus grand que celui d’Annibal, tomber en Piémont, prendre par derrière le baron de Mélas occupé devant Gênes, l’envelopper, lui livrer une bataille décisive, et, si elle la gagnait, l’obliger à mettre bas les armes… « Cette armée du Rhin, poursuit l’historien militaire, quoique portant, comme les autres armées de la République, les haillons de la misère, était superbe.
En outre, un style qui, au lieu d’être simplement clair et impersonnel comme serait bien un filet d’eau, reflète une physionomie, nous fait comprendre et finalement partager (en une certaine mesure tout au moins) la façon de voir et d’interpréter les choses propre à un auteur ; un tel style nous rapproche de l’auteur par cela même, nous amène à vivre de sa vie pendant quelques instants, et de la remplit sorte, au plus haut point, le rôle social attribué au langage. […] Nous avons donc ici au moins trois termes en présence : l’idéal conçu et aimé par l’artiste, la langue dont l’artiste dispose, et enfin toute la société d’hommes à laquelle l’artiste veut faire partager son amour du beau. […] qu’il soit permis d’en baiser la poussière Au moins crédule enfant de ce siècle sans foi, Et de pleurer, ô Christ, sur cette froide terre Qui vivait de ta mort et qui mourra sans toi ! […] Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.
Il est impossible de ne pas voir dans le phénomène démonique habituel à Socrate une manifestation originale et particulièrement vive de la parole intérieure morale, ou, tout au moins, un phénomène analogue. […] 3°Socrate eut de ces hallucinations, ou des phénomènes analogues, depuis son enfance jusqu’à la veille de son procès tout au moins, mais à des intervalles moins rapprochés, semble-t-il, que Jeanne d’Arc. […] Souvent aussi, c’est le parleur lui-même qui, réveillé par le son de sa propre voix et par l’étonnement de ceux qui l’entourent, s’aperçoit non seulement qu’il a parlé mal à propos, mais encore qu’il pensait avec intempérance, qu’il était ému, agité, que son visage a dû le trahir avant sa parole ; il est ainsi provoqué à réfléchir, à se connaître lui-même ; il observe sa parole intérieure ; elle s’est révélée à lui en devenant extérieure ; il apprend tout au moins qu’elle est l’antécédent ordinaire de l’exclamation involontaire31. […] On peut signaler les rapports de la parole intérieure morale avec les deux autres variétés vives en disant que la passion morale implique l’imagination plus ou moins nette d’un conseiller, tout au moins d’une voix étrangère.
« Bref, le mot aux contours bien arrêtés, le mot brutal, qui emmagasine ce qu’il y a de stable, de commun et par conséquent d’impersonnel dans les impressions de l’humanité, écrase ou tout au moins recouvre les impressions délicates et fugitives de notre conscience individuelle35. » Sitôt qu’on pénètre à l’intérieur de la réalité vivante, l’expression, quelque creusée qu’elle soit, se brise sous la poussée de l’idée, et sa plus intime finesse se change en marbre qui s’effrite. […] Ils ont pris possession du réel et chacune de leurs pensées est un acte simple· Doué d’un pouvoir extra-logique leur esprit perçoit, on dirait, l’essence même des êtres et des choses, ou tout au moins leur pleine réalisation dans la conscience. […] Nous ne pourrions, en effet, entrer en communication avec quoi que ce soit, si nous ne nous retrouvions pas en tout, au moins quant à notre essence. […] « Ce qui distingue d’abord les symbolistes des parnassiens de jadis, c’est leur ambition, tout au moins, d’écrire de grandes œuvres. » Beaunier, op. cit.
Si dans quelques pièces précédentes qui roulaient à peu près sur les mêmes personnages, et dont les situations étaient empruntées à un monde au moins très voisin de celui-là, la nature même des scènes et des tableaux nuisait à la leçon qui en pouvait résulter ; si l’exemple avait sa contagion à première vue, et son rapide attrait avant que le dégoût eût opéré, il n’en est pas ainsi de la nouvelle pièce, où l’auteur a su très bien observer et saisir, pour le lui mieux enlever, le faux vernis d’honnêteté dont se couvre précisément ce monde limitrophe, qui voudrait bien par moments s’incorporer à l’autre et s’en faire reconnaître.
Il faut au moins un semblant, un masque de front austère, quand on se mêle de satire ; autrement c’est du cynique tout pur.
C’est, à mon sens, le plus personnel, le plus spontané de ses livres, au moins en ce qui regarde la pensée ; car le style de Stello est plus châtié, plus condensé, plus volontaire que celui de Cinq-Mars.
Au moins à leurs yeux.
Que d’autres peuples, même européens, les nations slaves par exemple, les peuples germaniques eux-mêmes, bien que constitués plus tard dans les rapports si étroits avec le latinisme, cherchent ailleurs leur éducation, ils pourront s’interdire une admirable source de beauté et de vérité ; au moins ne se priveront-ils pas du commerce direct avec leurs ancêtres ; mais, pour nous, ce serait renier nos origines, ce serait rompre avec nos pères.