— Si l’exposition de cette année offre peu de grandes toiles très-remarquables, on y signale une foule de paysages et de jolis tableaux de moyenne dimension.
[Rapport sur les concours de l’année 1884.]
Qui n’a remarqué ; par exemple durant le règne de Louis XIV et les cinquante années qui suivent, l’expansion de l’esprit français sur toute la surface de l’Europe ?
Chapitre XXI Année 1666 (suite de la septième période). — Comédie du Misanthrope. — Motif de cet ouvrage.
François nous a adressé dans l’Almanach des Muses de cette année, une Epître pleine d’humeur, au sujet de ce que nous avions dit de la prématurité de ses talens.
Aussi le Carême qu’il a débité, cette année, à la Cour, a-t-il été regardé moins comme une suite d’Instructions évangéliques & chrétiennes, que comme un Cours d’éducation & de morale cent fois rebattue dans les Livres philosophiques de ce Siecle.
Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes.
Je vous parlerai des tableaux exposés cette année à mesure que le livret qu’on distribue à la porte du Salon, me les offrira.
Trois éditions ont été faites du vivant de l’auteur, dans les années 1725, 1730, et 1744.
De grands génies, non pas seulement parmi les philosophes, mais parmi les rois, Voltaire et Frédéric, avaient déversé le mépris sur la religion catholique et donné le signal des railleries pendant cinquante années. […] Son tort, ce n’est pas d’avoir pris la dictature, alors nécessaire ; c’est de ne l’avoir pas toujours employée comme dans les premières années de sa carrière. » On voit ici la théorie à visage découvert : avoir du génie, faire le bien et demander le prix du bien qu’on a fait pour soi-même ; mais demander le prix du bien qu’on a fait ou qu’on veut faire pour soi-même, qu’est-ce autre chose que l’égoïsme, c’est-à-dire un vice au lieu d’une vertu ? […] Les passions nationales de l’Angleterre et les rivalités de popularité parlementaire entre les orateurs et les ministres précipitèrent la rupture d’une paix qui pouvait consoler plusieurs années le monde. […] « Cependant, s’il ne s’agissait que de donner une leçon aux hommes, nous en convenons, la leçon était plus instructive et plus profonde, plus digne de celles que la Providence adresse aux nations, quand elle était donnée par ce soldat héroïque, par ces républicains récemment convertis à la monarchie, pressés les uns et les autres de se vêtir de pourpre, sur les débris d’une république de dix années, à laquelle ils avaient prêté mille serments. […] XXII De même que Napoléon avait voulu jeter sur la première année du Consulat le prestige de la victoire de Marengo, de même il voulait jeter le prestige de la descente en Angleterre sur les premiers mois de l’Empire.
J’encourageai donc mon père à travailler, et nous renvoyâmes à l’année suivante la question de savoir s’il ferait publier ce qu’il écrivait. » XXXI Le premier consul voyait avec un juste ombrage les liaisons de madame de Staël à Paris avec un homme ambigu qu’elle cherchait à lui susciter pour rival. […] La nuit, seule avec une femme dévouée depuis plusieurs années à mon service, j’écoutais à la fenêtre si nous n’entendrions point les pas d’un gendarme à cheval ; le jour, j’essayais d’être aimable pour cacher ma situation. […] On voit à l’accent du récit qu’elle fait de cet événement, dans son livre Dix années d’exil, qu’elle éprouva quelque chose de semblable à ce qu’éprouva Agrippine à la première révélation de l’inhumanité de son fils, une consternation mêlée de joie tragique, parce qu’elle avait enfin le droit de haïr celui qu’elle craignait. […] Mais votre exil est une conséquence naturelle de la marche que vous suivez constamment depuis plusieurs années. […] Ce fut là qu’elle vécut pendant ces deux dernières années où la fortune de Napoléon, s’écroulant pièce à pièce aussi rapidement qu’il l’avait construite, coalisa l’Europe soulevée contre lui et vengea, par l’invasion de Paris, l’invasion de tant de capitales.
Ainsi, quand derrière Akëdyssërilad triomphale et fabuleuse, après les cortèges endiamantés des cohortes et des escortes et des prêtres et des amazones familières, au loin, dans une innumérabilité farouche comme des sables marins et des étoiles de deux, s’avancera l’année… « … De tous côtés, là-bas, l’immense vision d’un enveloppement d’armée… » sera-t-il dit ; et les mots, simples appels d’abstractions, n’auront suscité aux yeux nulles lignes, non plus que forme aucune suite sonore analysable de musique, en leur froide idéalité ; mais avec leur signification rigoureuse d’enchaînement rationnel, ils seront des mets, des mots, des mots, d’où émergera le vague de choses autrefois contemplées et de sentimentalités obscurément senties et saisies en des mots. […] C’était sans doute, disais-je, l’effet acquis des précédentes pauvres et non stériles années : tandis que, banni des cités, il menait dans les exils le désespoir des vieux efforts chutés, l’espoir des avenirs, — oui, dans la solitaire méditation, libre des lois reçues, dans la méditation tout grandissante et terrifiée de se voir grandir, dans la méditation obstinée de l’esprit qui veut le plus loin. — Richard Wagner comprit que la musique (ainsi dit M. […] Enfin, la traversée du feu, le réveil de Brünnhilde, les noces finales, une énorme et monstrueuse effloraison de musique, comme une tropicale végétation s’élançant après tant d’années de travail intérieur, d’une terre divinement fertile. […] Je suis né dans un village auprès de Blois, et, comme ce fut en l’année 1861, je n’assistai à aucune des trois représentations de Tannhæuser à l’Opéra de Paris. […] Puis, je quittai Rouen, quoique lieu par l’opinion doté des naissances de Corneille et de Boieldieu ; c’était en 1878 ; les nécessités de me prédisposer à l’École Normale Supérieure me conduisirent à Paris, et pendant trois années à l’éminent lycée de Louis-le-Grand.
Année 1860 Jeudi 12 janvier Nous sommes dans notre salle à manger, cette jolie boîte tendue, fermée, plafonnée de tapisseries, où nous venons d’accrocher le triomphant Louis Moreau de la Revue du Roi, et qui est toute lumineuse et égayée des feux doux d’un lustre de cristal de Bohême. […] Et depuis, pendant des années qu’ils se trouvèrent encore en contact, elle ne lui parla jamais de ce qui s’était passé entre eux, mais en toute occasion se montra pour lui d’une extrême serviabilité. […] Il regrette un volume d’environ 150 pages, composé l’année qui a suivi sa philosophie : la visite d’un jeune splenétique à une fille, un roman psychologique trop plein, dit-il, de sa personnalité. […] Un admirable comédien, le comédien supérieur de ces années. […] Il nous peint ces triomphantes apoplexies des propriétaires dans leurs jardinets, après une rincette d’eau-de-vie, sous un coup de soleil de juin : natures perdues qui n’ont guère laissé d’héritiers que ce notaire de Daillecourt, qui ces années-ci, après un souper prolongé jusqu’à huit heures du matin, fit explosion, à table.
C’est ainsi que le futur poète d’Athalie fut imbibé dès sa tendre enfance de ces émanations de foi et de piété chrétienne qui s’évaporèrent un moment au vent du siècle, mais qui se retrouvèrent comme un premier parfum au fond de son cœur quand il repassait les jours de sa jeunesse dans la maturité de ses années. […] IX L’année suivante, 1665, Racine donna au théâtre la tragédie d’Alexandre le Grand, tirée de Quinte-Curce et imitée de Corneille et du roman chevaleresque de Mlle de Scudéri. […] Il fallait compenser pour lui les pompes et les plaisirs de ses belles années par les pompes saintes et par des plaisirs sacrés qui lui fissent retrouver dans la religion quelque chose des sensualités profanes retranchées de sa vie. […] La nature, qui se révoltait souvent en lui contre cette abstention de la scène ; son talent, qui avait mûri et qui ne demandait qu’à porter des fruits plus consommés dans la maturité de ses années ; la passion de complaire au roi, qui était sa dernière et sa plus grande faiblesse ; le désir de mériter la faveur de Mme de Maintenon, dont il estimait l’esprit et dont il vénérait la piété ; sa fortune à consolider à la cour par des triomphes poétiques qui retentiraient plus loin que Saint-Cyr ; enfin la satisfaction de conscience qu’il éprouvait à mettre son génie dans sa foi, sa foi dans son génie, et à faire son salut pour le ciel en faisant sa grandeur pour ce monde : tous ces motifs combinés tendaient son âme jusqu’à l’exaltation et concentraient toutes ses facultés déjà si puissantes en un de ces efforts suprêmes qui produisent les miracles de la volonté et du génie. […] Le carême de 1689 interrompit les représentations d’Esther ; elles furent reprises le 5 janvier de l’année suivante ; et dans le cours de ce mois il y en eut cinq qui furent aussi brillantes que les premières.
Quatrièmement, les Pigeons ont été l’objet des soins les plus vigilants de la part d’un grand nombre d’amateurs ; ils sont domestiqués depuis des milliers d’années en différentes parties du monde : la mention la plus ancienne qu’on en trouve dans l’histoire, remonte à la cinquième dynastie égyptienne, environ trois mille ans avant notre père, d’après le professeur Lepsius ; mais je tiens de M. […] Chez les Romains, nous apprenons de Pline qu’on adjugeait des prix considérables à des Pigeons ; « voire même, dit le naturaliste latin, qu’ils en sont venus jusqu’à pouvoir rendre compte de leur race et de leur généalogie. » Dans l’Inde, vers l’année 1600, Akbar-Khan était grand amateur de Pigeons ; on en prit au moins vingt mille avec sa cour. […] Trois fois l’année, chaque Mouton est placé sur une table pour être étudié comme un tableau par un connaisseur ; chaque fois il est marqué et classé ; et seulement les sujets les plus parfaits sont choisis pour la reproduction. […] S’il a fallu des centaines ou des milliers d’années pour modifier et améliorer la plupart de nos végétaux domestiques, jusqu’à ce qu’ils aient acquis leur degré actuel d’utilité, il devient facile de comprendre pourquoi ni l’Australie, ni le cap de Bonne-Espérance, ni aucune région habitée par des peuplades sans civilisation ne nous ont fourni une seule plante digne de culture. […] Aussitôt que les jardiniers ont pris le soin de choisir les individus produisant des fruits un peu plus gros, plus précoces ou plus parfumés que les autres, et qu’ils ont fait des semis provenant de leurs graines pour en choisir encore les meilleurs plants et les reproduire ; alors, avec l’aide de quelques croisements entre des espèces distinctes, apparurent ces admirables variétés qu’on a obtenues pendant ces trente ou quarante dernières années.
Je le connais donc depuis longues années ; je sais les causes de son ennui, car je les ai observées jour par jour. […] À Dieu ne plaise que je veuille pédantesquement reprocher à Goethe le vagabondage des premières années ! […] Mais, pendant les premières années de leurs relations, quelle cordialité de la part de Goethe et quelle sincère admiration ! […] Peut-être aurions-nous reculé si nous n’avions senti, il y a des années, par l’admiration que nous causa la lecture d’un certain acte héroïque, qu’il était lâche d’avoir peur. […] Pour dessécher cette source, pour dissiper ces trésors, il faut des années.
Ils portent sur eux une lassitude en rien comparable à aucune lassitude, et leurs uniformes sont usés, déteints, délavés, ainsi que s’ils avaient bu le soleil et la pluie d’années entières. […] Il se trouvait, il y a quelques années, à Carlsruhe, chez le ministre plénipotentiaire, et l’entendait dire à un de ses amis, très galantin, très friand de femmes : « Ici, mon cher, vous ne ferez rien, les femmes sont cependant très faciles, mais elles n’aiment pas les Français ! […] … Vous pensez comme ça a réussi… nous avons tout perdu : quinze mille livres de rente… J’étais destiné à entrer dans la vie en homme heureux, en homme de loisir ; il a fallu gagner sa vie… Enfin, après des années, j’avais assez bien arrangé mon affaire, j’avais une petite maison, j’avais une petite voiture, j’avais même deux petits chevaux… Février met tout à bas… À la suite de beaucoup d’autres années, je retrouve l’équilibre, j’allais être nommé à l’Académie… au Sénat. […] Les morts, si oubliés le restant de l’année, ont autour d’eux un murmure de prières, de paroles… Pauvre tombe ! […] Cette nuit, à l’approche de l’année 1871, de cette année que je vais commencer seul, les tristes pensées ont amené, dans le malaise de mes rêves, mon frère bien-aimé.
Il ne manquait pas d’ailleurs de le raconter à ses amis, pour protester avec eux contre ces propositions scandaleuses, qui atteignaient, il est vrai, chaque année, des prix toujours plus élevés. […] Ainsi il a fallu plusieurs siècles pour que des droits abstraits puissent se transmettre aux descendants pendant un certain nombre d’années. […] Nous ne connaissons les principaux faits d’une époque (les années 1914-1918 entre autres) que par des discours, des mémoires, des souvenirs officiels. […] À la fin de la même année, L. […] L’Académie Goncourt, chargée, par testament, de publier l’intégralité du manuscrit, proposera encore dans les années Trente et Cinquante des éditions tronquées.
Il y a des jours de l’année, où il est convenable d’avoir une famille, à six heures précises. […] Il y a bien le rationalisme, le scepticisme, mais le matérialisme pur, cela n’existait plus, il y a quelques années… Et dernièrement, lors du prix de 20 000 francs et de la discussion au sujet de Mme Sand, n’a-t-il pas dit que le mariage était une institution condamnée, que ça n’aurait bientôt plus lieu… « Oh ! […] Eh bien, ce sentiment, le premier et le plus fort de l’homme, je le tuerai en moi, j’aurai la maison, la voiture, la femme, à l’année, au mois… Je serai usufruitier de toutes les jouissances de la vie ! […] » Et elle ajouta avec un soupir : « Oui, on peut la laisser ainsi encore quelques années, puis on essayera de refermer tout cela ! […] Jamais pronostication ne fut plus erronée, car en aucun temps le livre français, le roman, n’eut en Europe une vente pareille à celle qu’il obtint, quelques années après.
C’est en cette année-là et dans celle qui l’a suivie qu’ont paru les études que voici. […] L’automne lui-même est printanier cette année. […] Quand on annonçait l’« Étape », il y a déjà presque une année, ce titre symbolique demeurait assez obscur. […] C’est ainsi qu’il rédigea la critique à la « Revue hebdomadaire » durant plusieurs années. […] C’est Geneviève pourtant qui, pendant des années, lui a suggéré ses pensées, ses paroles, ses démarches les plus heureuses.
»… Je ne crains pas d’affirmer qu’en peu d’années votre peuple politique serait changé.
Même à ce point de simplification, il nous paraît garder cette indéniable utilité de donner à son auteur une occasion publique de manifester sa gratitude à l’égard de tous ceux qui lui furent bienveillants, efficaces et doux, de lui permettre un partiel acquittement de la dette accumulée, — et, ayant reçu pendant vingt années, de rendre à son tour.
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
[Revue française (année 1856, t.
Gresset a toujours fait de ses talens, lui avoit accordé, peu d’années avant sa mort, des Lettres de Noblesse, dont voici le préambule.