On s’étonnerait avec autant de raison que les Anglais du xviie siècle, au lien de suivre la voie où les Shakspeare et les Marlowe étaient allés déjà si loin, se soient engagés dans celle que leur ouvrait Milton ou le chaudronnier Bunyan. […] Ne puis-je pas ajouter que, lorsque l’on trouve, dans une bibliothèque, comme dans la sienne, jusqu’à dix-neuf éditions de la Bible — hébraïques et grecques, latines et françaises, anglaises et allemandes, — c’est que le possesseur en a sans doute l’usage ? […] Mais en voici pourtant une autre encore : c’est que, comme je l’ai fait observer plus d’une fois, presque tout ce que Voltaire, en 1730, rapportera d’Angleterre, les Anglais en doivent eux-mêmes la meilleure part à Bayle. […] Sait-on encore, ou sait-on assez, qu’en moins d’un demi-siècle, de 1697 à 1741, il a paru jusqu’à onze éditions de ce livre fameux, dont deux traductions anglaises ? […] D’année en année, les éditions s’en succèdent, et on traduit le livre en latin, en anglais, en allemand, en espagnol.
Il y avait encore d’autres instructions, plus détaillées, que le marquis, par crainte des navires anglais, jeta par-dessus bord après les avoir apprises par cœur. […] Ces malheureux, poursuivis par deux navires anglais, de force et de vitesse supérieures, avaient mis leur brick « au plein », laissé aux Anglais toutes leurs boissons, dont ceux-ci se grisèrent, et sauvé quatre cents fusils qu’ils avaient offerts généreusement au gouverneur de Montevideo. […] Ce bénédictin est Anglais, mais il traite la langue française avec plus d’égards que beaucoup de nos faiseurs d’éditions classiques. […] Déchu du pouvoir, embarqué pour Sainte-Hélène, devenu, par une fiction de la chancellerie anglaise (la plus admirable trouvaille qu’ait jamais faite le protocole !) […] Hérondas fut probablement un vagabond incorrigible ; mais ses Mimes, qu’un Anglais a retrouvés dans un tombeau et que M.
Les Anglais, que la contagion cartésienne avait moins atteints, furent les premiers à revenir de cet éblouissement. […] Les nouveaux poètes anglais ne diffèrent des anciens, de Byron et de Keats, que parce qu’ils ont un moindre talent. […] — dans les confessions de l’anglais Quincey ; je l’admire dans les miraculeuses évocations de Michelet, dans les rêveries de M. […] Et avec le secours de toutes ces pièces supplémentaires, qui avaient manqué à Mme Barine, un écrivain anglais, M. […] Un philanthrope anglais, M.
Un poète anglais, M. […] Avec le goût des sciences naturelles, il avait celui des lettres, et il s’attacha aux littératures anglaise et allemande. […] Je dois cela à Lord Byron ; j’ai lu deux fois de suite le Manfred anglais. […] Toujours est-il que l’Anglais mélancolique dont nous parle Chateaubriand est peint d’après nature et porte bien sa date. […] Dans ce rapprochement inattendu, l’esprit français, par quelques côtés, devenait anglais et allemand.
. — Voltaire, dans ses tragédies, Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, Werther, des scènes de tragédies allemandes ; quelques poètes anglais, des morceaux d’Ossian, etc. ont transporté la profonde sensibilité dans l’amour.
Quand il s’agit, comme dans l’ouvrage de Clarke, d’attaquer des hommes qui se piquent de raisonnement, et auxquels il est nécessaire de prouver qu’on raisonne aussi bien qu’eux, on fait merveilleusement d’employer la manière ferme et serrée du docteur anglais ; mais dans tout autre cas, pourquoi préférer cette sécheresse à un style clair, quoique animé ?
De plus, l’Écosse, sans cesse menacée de domination ou d’envahissement par l’Angleterre, avait besoin de puissantes alliances étrangères, en Europe, pour l’aider à conserver son indépendance et pour lui fournir l’appui moral et l’appui matériel nécessaires pour contre-balancer l’or et les armes des Anglais. […] Le mariage de la reine d’Écosse était donc une question qui intéressait essentiellement Elisabeth ; selon que la princesse écossaise épouserait un prince étranger, un Écossais ou un Anglais, le sort de l’Angleterre pouvait être influencé puissamment par le roi que Marie associerait à ses couronnes. […] Le jeune Darnley, fils du comte Lenox, exclurait les princes étrangers dont la domination menacerait l’indépendance de l’Écosse et plus tard peut-être de l’Angleterre ; il donnerait à la reine un gage de bonne harmonie intérieure et de foi commune au catholicisme ; il plairait aux Anglais, car sa maison avait des biens immenses en Angleterre et habitait Londres ; enfin, il conviendrait aux Écossais, car il était Écossais de sang et de race, et les nobles d’Écosse se surbordonneraient plus volontiers à un de leurs plus grands compatriotes qu’à un Anglais ou à un étranger.
Notre première édition portait, comme la troisième édition anglaise et la première édition allemande : « Comme Gærtner a renouvelé pendant plusieurs années ses essais de croisement sur la Primevère et le Coucou, que nous avons tant de bonnes raisons de croire deux variétés, et qu’il n’a réussi que deux ou trois fois à obtenir des graines fécondes ; comme il a trouvé… etc. […] Paragraphe modifié par l’auteur depuis la troisième édition anglaise et inséré dans les deux éditions allemandes et dans notre première édition française. La troisième édition anglaise ajoute que le Ph. versicolor a donné des croisements avec le Ph. colchicus, et que « ces trois espèces de faisans se sont mélangés dans les bois de l’Angleterre. » (Trad.) […] Paragraphe ajouté par l’auteur depuis la troisième édition anglaise et inséré déjà dans la seconde édition allemande.
Traduisez la phrase en anglais ou en allemand, elle deviendra simplement absurde, de comique qu’elle était en français. […] Nous venons d’employer un mot anglais : la chose elle-même, en effet, est bien anglaise. On en trouverait d’innombrables exemples chez Dickens, chez Thackeray, dans la littérature anglaise en général.
Si, sur ces entrefaites, son ami l’incomparable M. de Saumaise écrit « en faveur du roi d’Angleterre contre les Anglais qui lui ont coupé la tête », Gui Patin en parle comme ferait un pur et un fidèle : « Pour les Anglais, si vous en exceptez un petit nombre d’honnêtes gens, je leur souhaite autant de mal qu’ils en ont fait à leur roi. » Si son autre ami, et bien plus intime, Gabriel Naudé, écrit en faveur de Mazarin son volume dit Le Mascurat, il prend sur lui de ne point blâmer le livre, mais il fait aussitôt ses réserves en ajoutant : « C’est un parti duquel je ne puis être ni ne serai jamais. » La première Fronde, même après qu’elle est terminée et manquée, a tout son assentiment et son éloge : « Ceux qui décrient le parti de Paris en parlent avec passion et ignorance : c’est un mystère que peu de monde comprend. […] Sur ce chapitre de Jules César, Gui Patin, après la Fronde, bien que si peu guéri, eût sans doute pensé différemment : On a imprimé en Hollande, écrivait-il en 1659, un livret intitulé : Traité politique, etc., que tuer un tyran n’est pas un meurtre ; on dit qu’il est traduit de l’anglais ; mais le livre a premièrement été fait en français par un gentilhomme de Nevers, nommé M. de Marigny, qui est un bel esprit.
Elle s’était mise au latin et était arrivée à entendre les odes d’Horace ; elle lisait l’anglais et avait traduit en vers quelques pièces de William Cowper, notamment celle des Olney Hymns, qui commence ainsi : God moves in… ; une poésie qui rappelait les Cantiques de Racine et toute selon saint Paul. […] Le frère, auquel elle écrivait régulièrement, était un ancien soldat qui avait servi sous l’Empire dans la guerre d’Espagne, qui n’avait pas dépassé le grade de sergent, et qui avait été ensuite prisonnier des Anglais sur les pontons d’Écosse. […] « J’étudie, je tâche d’étudier, de joindre l’espagnol à la langue anglaise que je sais tolérablement.
La conception anglaise atteste une générosité sociale différente. […] Les deux villes anglaises, au ras d’un souvenir s’effacent, avec leurs reliquaires de savoir, flèches, enfin ; par une perspective, me laissant, dira-t-on, terre à terre : n’importe, si le sol est le nôtre et que j’y découvre ce noble pécule. […] j’y succombai une dernière fois ou couronne, avec les Universités Anglaises, un passé que le destin fit professoral.
On leur dit, par exemple : les Français, les Anglais, les Allemands, les Italiens prononcent le latin très différemment les uns des autres, jusque-là qu’à peine s’entendent-ils en le prononçant, et qu’à peine croient-ils parler la même langue ; tous y trouvent pourtant de l’harmonie ; tous ensemble peuvent-ils être de bonne foi, puisque ce n’est pas proprement la même langue qu’ils prononcent ? […] Il est aisé d’expliquer par les principes ou plutôt par les faits que nous venons d’établir, pourquoi le Français, l’Anglais, l’Italien, l’Allemand, etc., trouvent tous jusqu’à un certain point de l’harmonie dans la langue et dans la poésie latine. […] Les Italiens trouvent, et avec raison, que les étrangers l’écorchent ; un Français ou un Anglais qui chantent devant eux leur musique, leur font grincer les dents ; cependant ces étrangers, tout en écorchant la musique italienne, y éprouvent un certain degré de plaisir, et même assez vif pour affecter beaucoup ceux d’entre eux qui ne sont dénués ni de sentiment ni d’oreille.
D’ailleurs, si, dans bien des cas, l’organisation économique moderne force les hommes à exercer simultanément plusieurs professions, plus souvent encore elle les forcera à les exercer successivement, D’après des observations faites sur les ouvriers anglais, qui paraissent sentir, plus promptement que les autres, les exigences du système de production actuel, le travailleur idéal, le travailleur de l’avenir serait celui qui serait, apte à changer de métier suivant les variations de la demande164. […] De ce même point de vue, en Angleterre, on a justement remarqué l’heureuse influence de ces « cours de comté » qui, réunissant toute la population locale, noble ou roturière, urbaine ou rurale, hâtaient la fusion des éléments divers du peuple anglais ; ou, encore, dans le même pays, celle de la constitution du Parlement, qui mêlant les ordres deux par deux dans ses deux Chambres, contrariait l’esprit de caste178. […] De nos jours, l’administration anglaise, dans l’Inde, ébranlera l’esprit de caste, non pas seulement en mêlant dans ces cadres les gens de toutes castes, mais encore et surtout en permettant aux membres des castes réputées inférieures de s’élever, dans la hiérarchie des grades, au-dessus des autres, s’ils l’on mérité par leurs qualités propres de fonctionnaires185..
Sully toujours, qui juge sévèrement et en serviteur de la veille les hommes ralliés du lendemain, affecte de présenter Villeroi comme le type de ceux qui, en des temps de révolution et de discorde civile, s’efforcent de nager tant qu’ils peuvent entre deux eaux (ce que les Anglais appellent un trimmer), qui se ménagent comme neutres entre les deux partis, temporisent, négocient, se rendent utiles des deux côtés, le tout afin de se faire, en fin de compte, acheter plus chèrement. […] Les Anglais ont le duc de Newcastle qui eut aussi sa longévité ministérielle mémorable.
Un jour que Catherine était dans sa chambre à coucher, attenante à celle où se faisait ce vacarme, et qu’elle lisait peut-être du Bayle ou du Platon, elle entendit de tels cris qu’elle ouvrit la porte : « Je vis qu’il tenait un de ses chiens en l’air par le collier, et qu’un garçon, Kalmouck de naissance, qu’il avait, tenait le même chien par la queue (c’était un pauvre petit Charlot de la race anglaise), et avec le gros manche d’un fouet, le grand-duc battait ce chien de toute sa force. […] Vers ce même temps (1755), arriva à Pétersbourg, en qualité d’ambassadeur d’Angleterre, sir Charles Hanbury Williams, amenant à sa suite le jeune Poniatowsky : cet Anglais, homme d’esprit et de hardiesse, d’une conversation amusante, encouragea la grande-duchesse dans son esprit d’émancipation, et elle noua même avec lui, à ce début de la guerre de Sept Ans, une intrigue politique dans le sens de l’Angleterre et aussi de la Prusse contre la France.
Fontaney aussi qui avait écrit dans Revue des esquisses sur le parlement anglais fort remarquées, et signées Andrew O’Donnor.
Il a fallu la vue intérieure des caractères, la précision, l’énergie, la tristesse anglaise, la fougue, l’imagination, le paganisme de la Renaissance pour produire un Shakspeare.
Mais c’est que toutes les facultés de ce rare talent se font équilibre et se tiennent d’une étroite manière ; et, même à l’occasion de ces feuilles légères des Memoranda, c’est ce talent tout entier qu’il convient d’évoquer… Quoi qu’il en soit des causes dont ces habitudes ont été l’effet visible, il est certain que, pareil à ce lord Byron qu’il aime tant, M. d’Aurevilly aura vécu dans notre dix-neuvième siècle à l’état de révolte permanente et de protestation continue… M. d’Aurevilly est, au plus beau et au plus exact sens de ce mot, un poète, — un créateur ; même sa poésie est aussi voisine de celle des Anglais que sa Normandie est voisine de l’Angleterre.
Écrivez alors de votre plus distinguée anglaise : À Madame Machut, respectueusement, et signez.
On ignore assez généralement que Voltaire ne s’est servi des paroles de François de Guise qu’en les empruntant d’un autre poète ; Rowe en avait fait usage avant lui dans son Tamerlan, et l’auteur d’Alzire s’est contenté de traduire, mot pour mot, le tragique anglais : Now learn the difference,’wixt thy faith and mine… Thine bids thee lift thy dagger to my throat ; Mine can forgive the wrong, and bid thee live.
Il y a, sans doute, beaucoup d’analogie entre ma philosophie positive et ce que les savants anglais entendent, depuis Newton surtout, par philosophie naturelle.
Vous pourrez citer des Débats de ce matin la scène de M. de Chateaubriand, le good old man, comme disent les journaux anglais, c’est-à-dire en bon français le vieux bonhomme.
Voilà les journaux français aussi vastes que les journaux anglais et américains.
Avant le poète anglais, le Dante et le Tasse avaient peint le monarque de l’enfer.