Comment les établir, ces conditions, dans leurs données complètes ? Et si vous ne les établissez pas, les propos échangés n’ont plus leur signification. […] Tous détails qui ont leur intérêt, s’ils sont scrupuleusement établis. […] Elle ne s’établira jamais. […] Il les rencontre au couvent de Chalais, où les Dominicains venaient de s’établir.
Nous pouvons établir une hiérarchie entre les diverses imitations d’un même modèle, parce que nous avons une commune mesure pour les comparer ; mais nous ne pouvons point établir de hiérarchie entre deux modèles, parce nous n’imaginons pas d’exemplaire idéal supérieur à l’un et à l’autre. […] La beauté n’est point saisissable pour l’entendement, point définissable ; mais l’âme peut aspirer à la posséder, et chercher la beauté, vivre avec les choses belles, c’est établir sa demeure dans une sphère qui est au-dessus des sens et même de l’intelligence ; c’est communiquer avec ce Dieu inconnu qui échappe à la pensée, et que le sentiment moral peut seul atteindre316.
Pour établir que la perception extérieure, même véridique, est une hallucination, il suffit de remarquer que son premier temps est une sensation. — En effet, par sa seule présence, une sensation, notamment une sensation tactile ou visuelle, engendre un fantôme intérieur qui paraît objet extérieur. […] Si son existence est établie par ses précédents, elle est confirmée par ses suites. […] C’est un ordre de succession, et, une fois établi par l’observation, il donne naissance aux idées de cause et d’effet… De quelle nature est cet ordre fixe de nos sensations ?
L’humanité et la justice ne sont point arbitraires ; elles sont ce qu’elles sont, indépendamment de notre volonté ; Dieu les a faites, non l’homme ; mais, pour pouvoir les mettre en pratique et pour en faire une juste application, il faut qu’il y ait des lois établies, des usages consacrés, des cérémonies déterminées. […] Pour s’acquitter à la fois de ce double devoir, le saint philosophe Fou-Hi établit avant moi les cérémonies envers les ancêtres. […] Ôtez ces trois inspirations fondamentales de la société, toute la terre n’est plus que confusion et que trouble ; il n’y a plus ni rois, ni supérieurs, ni inférieurs, ni égaux ; les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les pères et les enfants, les frères et les sœurs, tous sans distinction seront une mêlée confuse de créatures sans ordre et sans liens. » XXXI Une magnifique théorie de l’ordre graduellement établi dans la famille, puis dans la cité, puis dans l’État, puis dans le monde, développe dans la bouche de Confucius ce principe fondamental de la raison, de la conscience, de la convenance.
Ils se rassemblèrent au nombre d’environ une centaine, et vinrent s’établir avec leurs familles aux environs de ce lieu respectable, y formèrent un village qu’ils nommèrent Koung-ly, c’est-à-dire village de Koung, ou appartenant à la maison de Koung, dont ils voulurent bien se déclarer les vassaux, et prièrent Tsée-sée de les regarder comme tels, en acceptant l’hommage volontaire qu’ils lui offraient en considération de son illustre aïeul. Ces familles nouvellement établies se multiplièrent peu à peu, et leurs descendants se trouvèrent en assez grand nombre, après quelques siècles, pour peupler à eux seuls une ville de troisième ordre, qui porte aujourd’hui le nom de Kiu-fou-hien, et qui est du district de Yent-cheou-fou. […] Les usages pratiqués dans tous les temps, dont il est fait mention, ont passé successivement sous mes yeux, et, leur diversité m’ayant convaincu qu’ils n’avaient pas été constamment les mêmes, les raisons que l’on a eues de changer quelquefois m’ont convaincu aussi qu’on ne doit pas s’en tenir toujours à ce qui avait été établi.
Voici l’empire du monde romain qui s’écroule, emparons-nous d’un des débris de cet empire, livré aux barbares, occupons sa capitale, abandonnée au flux et au reflux des nations sans maîtres, établissons-y un nouvel empire, dont un pauvre prêtre du Christ sera d’abord l’évêque, puis le patriarche, puis le consul, puis le souverain spirituel, puis le roi temporel, dès que l’héritage impérial sera tombé par déshérence du lieutenant de César au serviteur des serviteurs de Dieu. […] XI Sous un autre président de la république française, une armée française occupant Rome à perpétuité devint par le fait une armée pontificale ; elle établit l’intervention chronique dans la capitale de l’Italie. […] Les flottes de Venise transportèrent les croisés à Jérusalem ; ses colonies marchandes, établies jusque dans Constantinople comme des postes avancés, y construisaient des forteresses et des tours ; Des envoyés de la France venaient plaider humblement dans l’église de Saint-Marc, à Venise, devant dix mille citoyens, la cause de la croisade, et demander les secours des flottes vénitiennes ; Constantinople tombait sous les Vénitiens avant de tomber sous Mahomet II ; leur vieux doge Dandolo montait à l’assaut à leur tête ; l’île de Crète (Candie), qui domine la route d’Égypte et de Syrie, était cédée aux Vénitiens pour leur part dans les dépouilles de l’empire d’Orient ; ils y ajoutèrent les territoires de Lacédémone, presque tout le Péloponnèse, et toutes les villes maritimes de la Thrace, de Thessalonique à Constantinople ; l’Istrie, la Dalmatie, les îles Ioniennes étaient dévolues à la république ; ses simples citoyens possédaient des principautés en Orient, tels que les duchés de Gallipoli et de Naxos, l’Archipel tout entier, alors devenu vénitien.
Ainsi, bien qu’au fond et sur les côtés, le jardin fût bordé d’une haie épaisse dans laquelle il eût pu s’établir en parfaite sûreté, et que tout auprès fussent les étables avec une ample provision de paille fraîche, cependant il avait préféré le vieux chaume et la clôture du haut du jardin. […] Je ne sais si je me trompais à cet égard ; mais du moins j’ai pu m’assurer depuis que les jeunes pewees élevés dans la grotte étaient revenus, le printemps suivant, s’établir un peu plus haut, sur la crique et les dépendances de ma plantation. […] Du moment que l’hirondelle a trouvé dans nos maisons tant de commodités pour y établir son nid, on l’a vue abandonner avec une sagacité vraiment remarquable ses anciennes retraites dans le creux des arbres, et prendre possession de nos cheminées, ce qui, sans aucun doute, lui a valu le nom sous lequel on la connaît généralement.
Et voilà le point d’attache de Lettre sur les spectacles : établir à Genève un théâtre, c’est inoculer d’un coup à une simple population toute la corruption sociale. […] Rousseau est Genevois, d’une famille française établie depuis cent cinquante ans dans la ville. […] Il l’y établit en souveraine : elle y devient objet d’étude et d’expression.
Le suffrage universel suppose deux choses : 1° que tous sont compétents pour juger les questions gouvernementales ; 2° qu’il n’y a pas, à l’époque où il est établi, de dogme absolu ; que l’humanité, à ce moment, est sans foi et dans cet état que M. […] Nous n’avons pas plus raison les uns que les autres ; vous êtes plus nombreux, nous sommes plus forts, essayons. » C’est qu’un tel milieu n’est pas normal pour l’humanité ; c’est que la raison seule, c’est-à-dire le dogme établi, donne le droit de s’imposer, c’est que le nombre est en effet un caractère tout aussi superficiel que la force ; c’est que rien ne peut s’établir que sur la base de la raison.
Et quand ses fonctions de chef d’orchestre l’obligèrent à diriger lui-même de tels opéras, il se donna une peine incroyable pour établir un texte allemand aussi parfait que possible par rapport à la déclamation musicale ; il le fit même lorsqu’il s’agissait d’œuvres banales qui ne sembleraient pas mériter tant d’attention. On comprendra que pour un chef-d’œuvre tel que l’Iphigénie en Aulide de Gluck, il se soit fait envoyer de Paris la partition dans son édition originale, et que, rejetant les travaux de ses devanciers et même de Spontini, il ait établi une version allemande qui produisit sur le public l’impression d’une œuvre nouvelle (V, 149, etc.). […] Ernst de pouvoir faire remarquer la logique analogie qui s’établit entre le motif 42 et le motif de Parsifal qui peut lui être facilement superposé.
En même temps donc que, par le principe de raison, nous établissons une harmonie entre la réalité et la pensée, par le principe de causalité efficiente nous maintenons la différence du réel et du pensé, tout au moins du réel et de ce qui n’est pour nous que pensé. […] « Supposer, dit-il, que les choses doivent répondre aux exigences de notre sensibilité », — et nous ajouterons, nous, de notre volonté, — « c’est évidemment prendre pour principe la loi même que l’on se propose d’établir… Dire que notre sensibilité seule », — ajoutons : notre volonté, — « exige des phénomènes la finalité que nous leur attribuons, serait donc avouer que cette finalité n’est susceptible d’aucune démonstration et que, si elle est pour nous l’objet d’un désir légitime, elle ne saurait être celui d’une connaissance nécessaire142. » Rien de plus vrai ; mais comment un acte de volonté, à son tour, peut-il être une connaissance nécessaire ? […] « Nous ne renonçons pas à établir que la pensée elle-même suppose l’existence de cette loi, et l’impose par conséquent à la nature. » J.
« Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837. […] La morale du commerçant, l’autorise à vendre sa marchandise dix et vingt fois au-dessus de sa valeur, s’il le peut ; celle du juge d’instruction l’incite à user de la ruse et du mensonge pour forcer le prévenu à s’accuser ; celle de l’agent de mœurs l’oblige à faire violer médicalement les femmes qu’il soupçonne de travailler avec leur sexe ; celle du rentier le dispense d’obéir au commandement biblique : — « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front… » La mort établit à sa façon une égalité ; la grosse et la petite vérole en créent d’autres ; les inégalités sociales ont mis au monde deux égalités de belle venue : l’égalité du ciel, qui pour les chrétiens compense les inégalités de la société et l’égalité civile, cette très sublime conquête de la Révolution sert aux mêmes usages. […] Équilibre étrange qui s’établit entre les fantaisies d’en haut, et les besoins d’en bas !
J’ai essayé aussi d’établir que les variétés intermédiaires, existant toujours en moindre nombre que les formes auxquelles elles servent de liens de transition, doivent généralement être vaincues et exterminées par celles-ci pendant le cours de leurs modifications successives et de leurs progrès subséquents. […] Nous oublions toujours combien la surface de l’Europe est peu de chose comparativement au reste du monde ; nous oublions encore que la corrélation synchronique des divers étages de la même formation n’est pas même bien établie pour toute l’Europe seulement. […] Quelques conchyliologistes expérimentés font aujourd’hui descendre au rang de variétés bon nombre des espèces établies par d’Orbigny et tant d’autres : ce qui nous fournit justement la preuve des changements que, d’après ma théorie, nous devons en effet pouvoir constater.
Faguet s’est amusé à en établir les conditions sur le papier. […] Il ne prétend pas davantage établir des castes impénétrables. […] Déjà, la critique de Voltaire, où l’irrespect pour les choses établies s’allie à un vif sentiment conservateur, s’était appliquée, parfois cruellement, à la religion de remplacement que venait prêcher Rousseau, ou, comme on a dit, Saint-Rousseau. […] Lanson, dans un chapitre où il se montre fort jaloux d’établir la cohérence et l’unité de l’œuvre de Rousseau et d’en montrer la « bienfaisance inépuisée », le même M. […] La Révolution qui se fût faite par Montesquieu, par Voltaire, par les Encyclopédistes eût été une révolution déterminée et qui eût établi un état politique défini.
Le mouillé ne s’établit pas. […] C’est qu’elle n’établit pas un contact. […] Il a suffi de tracer le canal et d’établir le déversoir une fois pour toutes. […] Et alors il est établi une fois pour toutes. […] Elle peut donc être candidate à établir une morale avec obligation et sanction.
Il s’est établi au sein de la Vérité. […] C’est ainsi qu’il pourra établir son autorité sur le milieu social. […] Augier n’est pas homme à bousculer ce qui est établi. […] Émile Zola est né à Paris, en 1840, de parents établis en Provence. […] Il suppose toutes, les règles établies, tous les cas éclaircis.
Nous ne pouvons-nous dissimuler que ces trois auteurs trouveront, au premier abord, bizarre le rapprochement que nous prétendons établir entre eux. […] Murger dans une stupéfaction profonde ; mais Turcaret, s’il a des fils à établir, lui donnerait beaucoup pour écrire souvent des nouvelles semblables. […] Il épiait les intrigues de la cour, il en ourdissait lui-même, il établissait son crédit auprès des pouvoirs futurs. […] Sous Louis XIV, il avait refusé d’être soldat ; au début de la Régence, il avait manqué l’occasion d’établir un gouvernement rénovateur. […] Je ne dis pas non, et je n’établis point de règle pour le sanscrit, le zend et le patagon.
Il paraît établi que Taine l’a connu personnellement2, mais ne l’a pas lu et s’amusait de ses paradoxes sans le prendre au sérieux. […] Les périodes d’hégémonie de la race aryenne avaient surtout à ses yeux l’avantage d’établir la domination des individus d’élite sur les masses inertes. […] Si l’on pouvait néanmoins établir des chiffres simplement approximatifs, ce seraient là des documents précieux pour l’histoire de l’esprit public. […] Maeterlinck ne l’établit pas et sa comparaison de l’aveugle-né en même temps paralytique et sourd se retourne contre lui. […] André Gide établit une distinction entre l’esprit et l’âme.
Et ici, pour ne faire tort ni injustice à personneo, établissons nettement les deux aspects de la question, les deux points de vue. […] Mais certes, on n’a jamais plaidé avec plus de hauteur et de passion le droit qu’a l’œuvre, fille immortelle du génie, d’éclore à son heure, de jaillir du divin cerveau, et de vivre, dût-elle, en entrant, heurter quelques convenances établies, et froisser quelques susceptibilités même légitimes.
J’avais dessein d’abord, messieurs, de traiter à fond ce point devant vous, d’établir à ce propos le vrai principe de la tolérance en matière d’opinions, telle que je la conçois et que je la crois digne du xixe siècle ; mais une occasion prochaine devant s’offrir où, si on daigne me le permettre, je me propose de vous exposer mes idées à ce sujet, je passe rapidement, et j’exprime seulement mon regret de trouver dans la Ici présente l’absence absolue de la seule juridiction de laquelle la presse me paraît devoir relever ; je déplore que, du moment qu’on prétendait rentrer dans la voie libérale, on ait tenu si peu de compte des grandes traditions que nous avaient léguées nos maîtres en politique : la loi, à ce titre, me paraît profondément défectueuse, et, s’il faut parler franc, profondément viciée dans sa constitution même. — Je passe outre. […] De plus, la création de plusieurs grands organes de publicité, portant avec soi d’amples informations et des discussions approfondies, établirait des courants utiles, assainissants, et qui seraient des plus propres à rejeter ou à remettre à leur place les futilités cancanières ou médisantes dont on se plaint.
Il n’a jamais discuté dans ses Préfaces sur les unités : elles sont trop bien établies, mais surtout elles ne le gênent pas. […] Des mœurs de convention s’établissent : l’observation directe de la nature cède la place à des formules arrêtées, dont, au nom de la dignité tragique, il ne sera plus permis de se départir.
Frédéric Mistral Je ne suis pas en situation de faire une réponse établie sur des faits, seulement je suis convaincu d’instinct que l’esprit français et la langue de France, fils et fille du latin, du latin littéraire autant que populaire, ne peuvent que s’anémier en se privant de boire, comme c’est leur tradition, à leur source naturelle. […] Donc s’il est établi, comme nous en sommes convaincus, que les études classiques sont nécessaires pour produire des esprits supérieurs ou simplement distingués, aucune objection d’ordre politique ne vaut contre ces études, et bien loin de pouvoir raisonnablement les supprimer, la République démocratique est, par son principe même, plus étroitement obligée qu’aucun autre régime de les maintenir et de les honorer.
Il fallait instituer une langue générale, dont le centre fût au siège même de la monarchie ; et, comme celle-ci s’était établie sur les ruines de la féodalité, établir celle-là sur la ruine des patois provinciaux.
Nous apprenons que nos amis wagnériens d’Angleterre, qui ont fait à la Revue Wagnérienne, depuis son début, un accueil si chaleureusement sympathique, vont, dans quelques mois, établir à Londres un Wagner-Journal. […] Le motif musical qui forme la base de la symphonie est établi sur ces trois syllabes ; un mot de deux syllabes le défigure.
Nul penseur, sauf Spinoza, n’a si clairement établi son critérium. […] La question de savoir si la conscience est quelque chose de supérieur à ces actes (si elle est, pour parler le langage des psychologistes français, une faculté distincte) peut être considérée comme établie, depuis Crown.