Les divers travaux que nous devons déjà à sa plume érudite et facile attestent une sincère et courageuse aptitude à rechercher et à clarifier les sources, toujours un peu troubles, de la littérature historique. […] Derrière cet Henri Estienne, qu’il suit pas à pas dans ses voyages et dans ses travaux, il n’a pas mis la société du xvie siècle pour la peindre ou pour la juger. […] Toujours est-il que ce reproche que la critique est en droit d’adresser à Feugère, et qu’elle ne lui ménagera pas, implique la condamnation d’un livre qui pouvait, avec les connaissances multipliées de l’auteur, être une œuvre historique, importante et forte, et qui, dédoublée des doctrines qui sont l’âme orageuse de la littérature au xvie siècle, tombe à n’être plus qu’une critique de lexicographe et un maigre travail de grammairien ! […] Assurément il n’y aurait qu’à louer dans ce patient et consciencieux travail, si l’on ne regardait qu’à l’étendue des connaissances et au fond des choses. […] Puisqu’il le détachait du travail collectif dans lequel il était placé, l’auteur de l’essai devait, ce nous semble, en modifier les formes premières et répandre dans ce squelette étiqueté de dictionnaire, auquel il ne manque, il est vrai, ni une articulation ni un os, la chair, le mouvement et la chaleur d’un livre intéressant et animé.
C’était le temps — on s’en souvient avec confusion — où l’Économie politique, cette grande fille niaise d’une mère madrée, la Philosophie, apportait, comme une fiancée, au monde charmé, dans un pli de ses théories, et l’abolition de la misère, et le droit au travail, et la richesse universelle, et toutes ces magnifiques inepties ouvragées si péniblement par la science, faux bijoux d’un écrin que nous avons enfin vidé ! […] Nul concurrent ne pouvait ou n’aurait osé s’y tromper… Des hommes si profondément littéraires, connaissaient trop l’histoire pour supposer que l’esprit de parti ou de secte la violât dans un travail qu’ils devaient juger et couronner. […] Et voilà ce que nous devions dire, avant même de parler des divers mérites et des travaux provoqués par le programme de l’Académie en 1849. […] Nous ne connaissons que par les citations le travail de M. […] Son livre, qu’il intitule : Études historiques sur l’influence de la Charité durant les premiers siècles chrétiens, est toujours, au point de vue des faits et très souvent à celui des appréciations, un travail remarquable de science, de calme et d’horizon.
Les mâles et les femelles fécondes ne font aucun travail, et les ouvrières ou femelles stériles, bien que déployant beaucoup d’énergie et de courage dans la capture des esclaves, ne font non plus jamais autre chose. […] Pourtant, l’explication d’une telle merveille n’est pas à beaucoup près aussi difficile qu’on le croit généralement, et tout cet admirable travail peut résulter de la combinaison de quelques instincts très simples. […] Une fois que je constatai un exemple frappant de ces irrégularités, je replaçai les rayons dans la ruche, et laissai les Abeilles reprendre pendant quelque temps leur travail interrompu. […] J’ai des preuves que ce travail leur est familier. […] L’utilité de leur présence dans une société d’insectes ressort de ce même principe de division du travail social dont l’homme civilisé a reconnu les immenses avantages.
Daru, c’est le nombre, l’abondance, la solidité de ses premiers travaux, le sérieux de direction et le sens dont il y fait preuve. […] Cependant mon travail n’est pas borné à cela ; je m’occupe d’une traduction, le croirez-vous ? […] Vous êtes bien heureux, vous, de pouvoir entreprendre les plus grands travaux sans effroi, et les poursuivre sans fatigue. […] Le critique, qui n’est autre peut-être que Geoffroy, y décernait tout l’avantage, après une comparaison rapide, au travail de l’abbé Colin. […] Dans tout ordre d’études et de travaux, M.
Il fait son travail en conscience, avec beaucoup de savoir, et en rassemblant d’immenses matériaux. […] Ce second travail est à faire, et ne sera possible (s’il l’est jamais) que lorsqu’on aura une grammaire et un dictionnaire complet de cette langue, si estropiée et simal figurée, même par les copistes du moyen âge. […] Cette classification naturelle, qui répond à des diver-silés fondamentales, et que Génin a eu la légèreté de railler, a servi de base, quinze ans plus tard, aux travaux si précis et si solides de M. […] Il a, depuis quelques années, dans d’excellents, et parfois admirables articles (je ne crains pas de risquer le mot) du Journal des Savants, analysé les travaux des Diez, des Fuchs, et tout récemment ceux de M. […] Diez, de Bonn, qui s’est dès l’origine occupé des troubadours, a produit surtout de beaux et consciencieux travaux sur l’étymologie des idiomes modernes néo-latins.
Par lui, les grandes phases de l’histoire des nations, les monuments de leurs lois, la série des législateurs et des philosophes, tout ce que le travail continu des siècles a apporté d’indestructibles matériaux à l’édifice du nôtre ; par lui, tout ce fortifiant spectacle n’a cessé de se dérouler aux regards des jeunes intelligences que la vue seule du présent pouvait décourager ou irriter outre mesure : leur devancier à peine de dix ans, l’ardent professeur les a constamment échauffées pour la science et pour l’avenir. […] Lerminier en a déjà parcouru une bonne longueur ; il est, pour quelques années encore, sur une ligne de travaux historiques, qui aboutissent de toute nécessité à une théorie plus ou moins formelle, dont au reste la tendance, les principes et de nombreuses parties s’aperçoivent aisément. […] Lerminier porte dans son enseignement un don trop invincible et trop naturel pour qu’on en puisse faire abstraction quand on parle de lui : c’est une faculté de parole, une puissance d’enthousiasme et d’images, un génie d’improvisation, entraînant, éblouissant, exubérant, qui me fait croire, en certains endroits, à ce qu’on nous rapporte des merveilles un peu vagabondes de l’éloquence irlandaise ; de la gravité toutefois, un grand art, des illustrations de pensée empruntées à propos à d’augustes poètes ; et puis un geste assuré, rhythmique, un front brillant où le travail intérieur se reflète, et, comme on le disait excellemment sous Louis XIV, une physionomie solaire et une heureuse représentation. […] Peut-être, après avoir parcouru ces Lettres, pensera-t-on qu’elles se rattachent à des études commencées, à un dessein général que je demande au temps la permission de poursuivre. » Les Lettres Berlinoises sont un dernier travail critique, un relevé analytique et pittoresque de la situation générale de la France après juillet, un hardi règlement de compte avec les hommes et les choses du passé, un déblaiement, en un mot, de ces débris sous lesquels nous sommes un peu plus écrasés qu’il ne conviendrait à des vainqueurs. […] C’est à l’intelligence et au travail des générations qui surviennent d’y pousser vigoureusement et sans violence, de mener à bien l’œuvre tant de fois coupée et toujours reprise. à chaque halte nouvelle, de nouvelles questions surgissent et se dessinent.
Dans mon dessein de montrer de tout temps en lui l’homme de travail et d’étude, je noterai, à cette date de 1812, une seule particularité qui me semble caractéristique. […] Il y a là une preuve de plus de cette tranquillité d’esprit et de cette faculté de travail uniforme, deux traits distinctifs de la forte nature que nous étudions. […] Dans la paix comme dans la guerre, il justifia ce mot de Napoléon sur lui : « C’est un lion pour le travail. […] D’ailleurs, nous n’avons pas toujours été riches, nous finirons comme nous avons commencé, en vivant de notre travail… » Quelques années après, ayant à parler, lors de la réception de M. […] Il en est résulté que mes premiers travaux, quoique assidus, n’ont pas été toujours assez sérieux : j’ai fait trop de traductions, trop de vers.
Pasteur, on sait les travaux, mais on n’a rien à lire. […] Parmi tant de remarquables travaux qui font concourir la philologie, l’histoire et la critique à l’explication des œuvres grecques ou romaines, il faut nous arrêter aux études diverses de M. […] Il a réduit au minimum la subjectivité, impossible à éliminer absolument de tous les travaux où l’intelligence ne peut se substituer l’automatisme des instruments. Il y a bien quelque réaction du sentiment français à l’extrême point de départ de ses travaux sur les origines de la féodalité. […] Fustel de Coulanges est un philosophe, ou plutôt un homme de science : ce qu’il poursuit, c’est la réduction du réel à des lois ; tous ses travaux sont des généralisations.
Il se renferma dans son travail comme un moine dans sa cellule. […] Ce degré de difficulté dans le travail me paraît surnaturel. […] Malheureusement la préoccupation du travail le suivait partout. […] Mes habitudes de travail ? […] Le rêve pour nous, c’est le travail.
A côté et au dedans de ce genre traditionnel, se sont produits certains travaux sur les œuvres d’art qui ne peuvent être assimilés aux précédents que par une erreur de langage. […] Tous ces travaux marquent une tendance croissante à considérer l’étude des œuvres littéraires comme un département des sciences morales. […] La critique musicale, abstraction faite de certains travaux d’esthétique pure, et la critique dramatique ne présentent rien de notable. À l’étranger de même, il est inutile de tenir compte soit des travaux de Brandèscj qui suit Sainte-Beuve, soit de la critique anglaise qui est théologique avec M. […] Concernant ce dernier travail, inscrit dans la lignée du Racine et Shakespeare de Stendhal, nous renvoyons en particulier à Brunetière, « Classiques et romantiques », Etudes critiques sur l’Histoire de la Littérature française, Hachette, 1890.
Travailleur et viveur, il menait, de front, le travail et la vie, comme on mène une voiture à deux chevaux ardents, que l’on contient par la force du poignet et encore plus par sa souplesse. […] Il mourut de ses travaux et de ses passions, jeune encore, mais exténué par les affaires et par les plaisirs, ce robuste, taillé pour tous les excès, « consumé d’une flamme qui brûlait sous sa peau amincie et pâle », dit un ambassadeur, frappé de la consomption d’un tel homme. […] En elle-même, et sans les diplomates qui la brassent, l’histoire de la diplomatie, cette spécialité historique d’un temps de spécialités et de pulvérisation universelle, où chacun travaille son atome, — son dix-huitième d’épingle, selon la méthode d’Adam Smith, — l’histoire de la diplomatie, ce démembrement de l’histoire telle qu’elle doit être dans la plénitude de son ensemble, puissant et complet, n’est plus qu’un travail préparatoire à la grande Histoire, fait par des ouvriers de dixième main. […] En l’acceptant comme elle est écrite, on se demande si la diplomatie est plus qu’une alchimie de riens, — ou quelque obstiné travail d’insecte, quelque tissage de fils d’araignée, interrompu et recommencé dans des circumflexions, sur place, infinies, — et on se sent pris, pour ces petits travailleurs en grandes affaires, du mépris qu’avait pour la médiocrité des meneurs du monde le grand chancelier Oxenstiern, qui s’y connaissait ! […] Travaux consciencieux et ambitieux !
L’ennui qui suit bientôt l’inaction de l’ame, est un mal si douloureux pour l’homme, qu’il entreprend souvent les travaux les plus penibles afin de s’épargner la peine d’en être tourmenté. Il est facile de concevoir comment les travaux du corps, même ceux qui semblent demander le moins d’application, ne laissent pas d’occuper l’ame. […] Il faut encore s’être appliqué dès la jeunesse à des études et à des occupations dont les travaux demandent beaucoup de meditation. […] Le changement de travail et de plaisir remet en mouvement les esprits qui commencent à s’appesantir : ce changement semble rendre à l’imagination épuisée une nouvelle vigueur.
Chapitre I Les travaux contemporains Il faut être juste envers tout le monde, même envers le docteur Gall. […] On lui a si souvent reproché de se renfermer en elle-même, de ne point prendre part aux travaux qui se font à côté d’elle et qui touchent de si près à ses études, qu’on voudra bien lui permettre, malgré son incompétence anatomique, de recueillir dans les écrits des maîtres les plus autorisés tout ce qui peut l’intéresser, et intéresser les esprits cultivés dans ce genre de recherches. […] Telles sont les règles de bonne méthode et de sérieuse impartialité qui nous guideront dans ces recherches sur le cerveau et la pensée, où nous essayerons de faire connaître les travaux les plus récents et les plus autorisés qui traitent de ce grand sujet. […] Ce n’est pas d’ailleurs le seul travail de Gratiolet que nous ayons consulté. […] Dareste est intervenu dans la discussion par un travail original sur les circonvolutions du cerveau, que nous avons mis à profit.
Les éléments nerveux, tubes ou cellules, sont constamment le théâtre d’un double travail chimique : un « travail négatif » de réparation, qui consiste dans la formation de composés albuminoïdes très complexes, et un « travail positif » de dépense, qui consiste dans leur réduction en combinaisons plus simples. Dans l’état de repos, ces deux travaux moléculaires, accompagnés de courants électriques inverses, existent simultanément et se font à peu près équilibre. […] Maintenant, quelle est la relation des deux espèces de travail nerveux avec la peine et la douleur ? […] La sélection naturelle est donc une loi de travail, de dépense incessante : — Travaille ou meurs. […] Ainsi, quel est le vrai sens de la loi de proportion qui veut que le travail positif d’exercice soit en rapport avec le travail négatif de réparation ?
Pour que le travail forcé du nègre devienne travail volontaire, il faut d’abord déposséder le blanc de sa propriété ! […] Ces solitudes ont été son cabinet de travail. […] J’inventais mille moyens pour combattre ce monstre, la mort, qui venait rendre tous mes travaux inutiles et détruire les objets de mes affections. […] Ce travail occupait mes nuits et mes jours. […] Réduits à vivre du travail de leurs mains, leurs vices, qui n’ont plus d’aliments, s’amortissent et leurs mœurs s’améliorent.
Vaugelas se considérait comme un simple témoin du grand travail de la langue. […] Vaugelas n’en allait pas plus vite, aimant mieux assurer l’exactitude de son travail, que faire preuve de vitesse. […] L’institution de ces solitaires, leurs études, leurs travaux, sont marqués du même caractère que l’Académie française. […] La tâche terminée, s’il s’agissait de quelque travail de plume, il le rendait à ceux dont il croyait l’avoir reçu. […] Le temps où nous vivons nous prépare mal à juger cette censure exercée par une compagnie sur le travail d’un de ses membres.
Cette contagion a possédé Platon, les premiers économistes populaires, affamés de l’école néo-chrétienne, les sectaires musulmans de la Caramanie et de la Perse, les anabaptistes allemands, ivres de sang et de rêves, et enfin les philosophes prolétaires de nos jours, insensés de misère, vivant du travail industriel, et demandant l’extinction du capital pour multiplier le revenu, l’anéantissement du travail pour multiplier le salaire, et l’égalité du salaire pour égaliser l’oisiveté avec le travail ! […] Serait-ce une société que cette répartition incessante et violente des rangs, des biens, des fortunes, enlevant toute sécurité au présent, tout avenir à la possession, tout mobile au travail, toute solidité à l’établissement des familles, des nations, même des individus ? Ne serait-ce pas plutôt la souveraine injustice constituée que cette égalité forcée qui récompenserait le travail acquis par l’éternelle spoliation de l’égalité des biens ? […] Cette politique ne pouvait naître que sous la plume d’un prolétaire affamé, trouvant plus commode de blasphémer le travail, la propriété, l’inégalité des biens, que de se fatiguer pour arriver à son tour à la propriété, à l’aisance, à la fondation d’une famille. De tels hommes sont les Attilas de la Providence, car la propriété et l’inégalité des biens sont les deux providences de la société : l’une procréant la famille, source de l’humanité ; l’autre produisant le travail, récompense de l’activité humaine !
À mesure que les hommes sont obligés de fournir un travail plus intense, les produits de ce travail deviennent plus nombreux et de meilleure qualité ; mais ces produits plus abondants et meilleurs sont nécessaires pour réparer les dépenses qu’entraîne ce travail plus considérable64. […] Division du travail, l. […] Division du travail social, l. […] Division du travail social, 52, 53. […] Division du travail social, l.
On sait qu’à force de volonté et de travail Taine changea sa manière d’écrire et réussit à se faire un style coloré et plastique. […] Sans vocation, pas d’écrivain possible, cela va de soi, et c’est dans ce sens qu’on peut dire « qu’on ne se donne pas son style », Mais cette disposition obscure, ce don qu’on ne s’était pas découvert, nous disons, nous : c’est la volonté qui les dégage, c’est le travail qui les précise, c’est l’effort qui les développe. […] Il n’admet pas que Taine soit arrivé à modifier son style par la volonté, le travail et la « virtuosité ». […] D’autres l’ont pu… Elle le peut aussi, j’en suis certain et je le lui affirme loyalement, sans flatterie, ni arrière-pensée… Un plan de travail et de vie, un ordre systématique d’études, de recherches, saisit l’esprit comme un engrenage.
Je redoutais mon goût de plus en plus sévère, et le travail de la correction, si menaçant pour qui craint d’avoir plus à refaire qu’à corriger. […] Ce travail, commencé avec appréhension, a été plus facile et plus court que je ne l’espérais. […] Un quatrième volume, consacré au dix-huitième siècle, suivra de près cette réimpression et terminera mon travail.
Les moyens contraires sont le style expressif, la peinture poussée, la mélodie à contours précis ; dans ceux-ci l’artiste accomplit lui-même le travail que le suggestif laisse à ses admirateurs. […] D’autre part, il est évident que ces travaux sur l’effet émotionnel des œuvres, sur les émotions esthétiques, c’est-à-dire les émotions les plus définies de toutes dans leur cause et dans leurs caractères, seront d’un grand secours pour constituer une partie à peine esquissée de la psychologie : la connaissance générale des émotions. […] Les règles que l’esthétique générale pourra tirer de ses travaux seront contredites par les règles extraites des travaux d’un de ses émules. […] Il renvoie au livre d’Alexander Bain sur les Émotions et la Volonté (voir note 4, p. 2), ainsi qu’aux travaux du grand psychologue allemand Wilhelm Wundt (1832-1920), professeur à Leipzig, auteur des Eléments de psychologie physiologique (1874). Ce dernier, héritier des travaux de Gustav-Theodor Fechner (1801-1887), et du physiologiste Franciscus Donders (1818-1889), mena une enquête d’orientation physiologique sur la mesure des faits psychiques.
Par l’énergie même du travail dont il se trouve ainsi chargé, le cerveau produit un effet inhibiteur sur les autres centres nerveux, c’est-à-dire qu’il les empêche de manifester ouvertement tout ce dont ils seraient capables. […] Quand une idée en suggère une autre, c’est qu’elles ont été précédemment associées soit dans une représentation commune, soit simplement dans un état commun de la conscience générale, soit même dans un travail commun et systématisé de la moelle ou du cerveau. […] Quand nous sommes occupés à un travail, nous pouvons chanter machinalement, compter machinalement un, deux, trois, quatre ; l’hystérique en fait autant sans s’en apercevoir. […] Sans aller jusqu’à admettre cette « dualité cérébrale », on comprend très bien qu’un des hémisphères soit généralement plus actif, par cela même plus facile à fatiguer, et que des déplacements de travail puissent s’opérer entre les deux hémisphères. […] Dans les faits d’habitude, le travail descend du cerveau pour se distribuer à travers la moelle, et, probablement, avec le travail, descendent aussi les sensations d’effort et de résistance, qui se distribuent dans les cellules médullaires.
Cette publication importante, cet âpre travail où les faits tiennent une si grande place, et malheureusement toute la place, ce précis rapide, serré, virilement écrit, d’une, histoire à peu près inconnue, — car l’Espagne et la France, en se pressant l’une sur l’autre dans leurs luttes, l’avaient étouffée, cette histoire de peuples intermédiaires étranglés, écrasés entre les portes des deux pays, — on se demande, quand on la lit ou qu’on l’a lue, au profit de qui ou de quoi la voilà écrite, avec cette science et cette conscience, si ce n’est au profit isolé de l’auteur ? […] Il est vrai qu’il ne nous croira pas Cénac-Moncaut doit avoir grande foi dans son vaste travail. […] C’était elle surtout, et peut-être uniquement elle, dont il devait nous montrer le travail autour de la grande pyramide romaine, en nous expliquant ses alliances, sa loi salique, ses mariages, équivalant à ses conquêtes, et le secret de son immense force quand, de morcelée sur des espaces restreints, comme les plateaux pyrénéens, par exemple, elle se résolut en un ordre organique dans de plus vastes espaces ; sujet superbe, touché et manqué déjà par tant de mains auxquelles on prêtait du génie. […] Il y a mieux à faire qu’à recommencer ce travail des esprits médiocres et honnêtes. La Critique, qui est aussi une sentinelle, doit le dire à tous ceux qui s’occupent d’histoire : dans l’état présent des travaux historiques, qui sont réels, avancés, l’heure est sonnée pour les esprits robustes d’aller aux ensembles et aux résumantes individualités historiques, et de planter là les monographies et ce qu’on peut appeler la petite histoire, l’histoire oubliée.
Il y a enfin, dans son travail, des parties d’études sensées et réussies. […] Ce que les grands propriétaires font en Angleterre, il veut que l’État le fasse en France : « En patronnant le travail rural — dit-il — l’État augmentera la richesse générale, et avec cette richesse améliorera la situation de ceux qui souffrent. […] L’association des intérêts individuels a grandi les travaux manufacturiers. Deviendrait-elle impuissante quand il faudra féconder le travail de la terre par l’application de la science unie à une direction intelligente ? […] Mais nous disons que cette partie de son travail mérite de fixer l’attention des hommes compétents.
Un quart d’heure de recommandation vaut dix années de travail. […] En réalité Gautier a toujours été partisan du travail. […] L’inspiration est décidément la sœur du travail journalier. […] Le travail contient toutes les possibilités de perfection. […] Le travail est nécessaire, mais trop de travail stérilise.
Chacun aurait ses réserves pour de certains apanages propres et auxquels on tient chèrement tout bas ; mais on entrerait en communauté et en concert sur bien des points de critique positive et de travaux qui s’appuieraient. […] Ceux-ci, par bonheur, sont assez nombreux ; ils subissent humblement la loi intime de changement : qu’ils y joignent le travail, l’effort régulier, et cela pourra s’appeler progrès. […] Si quelque regret tempère la satisfaction et le respect qu’inspirent les doctes et courageux travaux de l’école encyclopédique de MM. […] Des séries de travaux littéraires sur des sujets positifs, ces travaux animés d’un reflet d’expérience morale, et plus ou moins attristés de regrets chez les uns ou colorés d’espérances chez les autres, offriraient, rouvriraient à tous un champ sûr, agréable, fructueux. […] Tout serait gagné s’il venait à y renaître un certain souffle de désintéressement qui ne se peut espérer que dans les travaux en commun.
Il est disposé naturellement pour trois ordres de travaux différents : 1° les travaux de vivisection ; 2° les travaux physico-chimiques ; 3° les travaux anatomo-histologiques. […] C’est là une proposition générale importante qui résulte des travaux de M. […] Il avait comparé (1789) la consommation d’oxygène faite par le même homme d’abord au repos, puis accomplissant un travail, et il avait conclu que le travail musculaire accélérait les combustions organiques. […] Plus tard, les travaux de Schwann, Ure, Helmholtz, et surtout de M. […] Les grands travaux de M.
Mais elle est encore autre chose, messieurs, elle est un instrument plus puissant, ou du moins plus actif, l’expression et l’organe perpétuel des pensées, des travaux de toute une vie. […] Il est de plus un juge fort compétent des travaux de l’esprit, un connaisseur délicat et universel. […] De tout temps les gens de lettres ont pu tirer de leurs travaux un légitime bénéfice : aujourd’hui ils y cherchent un revenu régulier, une fortune. […] Les heures s’écoulent, la nuit s’avance ; la pendule seule s’en aperçoit : et quand ses coups réitérés donnent, comme avec impatience, le signal du départ, on quitte ou pour le repos ou pour le travail solitaire cette conversation, qui est elle-même le délassement le plus délicieux et le plus fécond des travaux. […] Je dirai à l’écrivain : Ne rougissez pas de travailler pour vivre ; mais choisissez votre travail.
Troisième degré, en montant toujours, le travail. […] En tout cas, il recommandait le travail. C’est, par exemple, dans le Vieillard et ses enfants, le trésor dans le champ, symbole qui veut dire : il y a un trésor qui est le travail que vous ferez et qui vous reviendra en ressource, en revenus et en fortune. […] Un charretier implore Jupiter, et Jupiter lui répond qu’il veut qu’on se remue ; il veut d’abord que l’on travaille, et ensuite il récompense le travail s’il lui plaît, mais avant tout : « Aide-toi, le ciel t’aidera. » De même — car c’est encore l’éloge du travail à un certain égard — la charmante fable de le Lièvre et la Tortue, qui veut dire, non pas précisément qu’il faut travailler continuellement et comme d’arrache-pied, mais qu’il faut organiser son travail d’une façon sérieuse et méthodique : Rien ne sert de courir, il faut partir à point. […] d’abord, puis résignation, puis travail.
Comme il n’y a point de mérite à dérober une tête à Raphaël ou une figure au Dominiquin : comme le larcin se fait sans grand travail, il est défendu sous peine du mépris public. Mais comme il faut du talent et du travail pour animer le marbre d’une figure antique, et pour faire d’une statuë un personnage vivant, et qui concoure à une action avec d’autres personnages, on est loüé de l’avoir fait. […] Ce n’est qu’à force de travail qu’ils s’élevent au point de perfection qu’ils peuvent atteindre, doctrina sed… etc. dit Horace. […] Notre jeune artisan, doüé de génie, se forme donc lui-même une pratique pour imiter la nature, et il forme cette pratique des maximes résultantes de la refléxion qu’il fait sur son travail et sur le travail des autres.
Toutes les règles subtiles d’un style ont là leur origine : en même temps elles éloignent, elles créent la distance, elles défendent l’entrée ; en même temps elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille. » A la vérité, ce travail de Protée des auteurs difficiles, ce noli me tangere, noli me intelligere, est assez vain, puisqu’ils seront compris, adoptés, du moins « touchés » par ceux précisément, en majorité, par qui ils redoutent d’être entendus et dont ils craignent le contact, c’est-à-dire par les sots ; et ce sont ceux qui comprennent peu qui courent tout droit aux choses les plus difficiles à comprendre. Mais enfin tel est leur travail : ils se voilent, ils se masquent et ils se déguisent jusqu’au moment où ils se jugent impénétrables. Or, ce travail qu’ils ont fait, faites-le à l’inverse et ramenez-les patiemment à la simplicité. […] Ce travail est très utile ; c’est un des exercices les plus vigoureux de l’intelligence et qui l’accroît et l’aiguise. […] C’est ce qui a fait valoir plusieurs choses de néant, qui a mis en crédit plusieurs écrits et les a chargés de toutes sortes de matières qu’on a voulu, une même chose recevant mille et mille et autant qu’il nous plaît d’images et considérations diverses. » Or bien, c’est juste le travail contraire qu’il convient que vous fassiez sur les auteurs difficiles.
Quel est le lettré de ce temps où les Mémoires de mademoiselle Céleste Mogador trouvent des plumes galantes qui en écrivent, quel est le lettré qui, par un mot, ait seulement donné une idée juste de ce beau et utile travail de bénédictin que M. […] II Tel est, en effet, tout l’esprit et toute la portée du travail que M. […] Publié aujourd’hui sous la forme de deux gros volumes in-8º, le travail de M. […] Impossible de suivre dans un seul chapitre d’un livre comme celui-ci, le détail infini d’un travail exposé à grand’peine en deux volumes, mais ce qui résulte de ce travail, c’est l’inutilité démontrée de la peine qu’on a prise au point de vue des acquêts et des accroissements de la philosophie.
Ennemi de la publicité habituelle et fréquente pour les travaux de l’Académie des Sciences, M. […] L’effet que produit ce travail de M. […] Biot s’est plu à retracer l’historique de sa découverte et de toutes ses conséquences dans un dernier travail inséré dans les Annales de Chimie et de Physique, et qu’il appelait son testament scientifique (mai-août 1860). […] Le dernier travail, pourtant, qui l’ait occupé et passionné, est celui où il traite à fond de L'Astronomie indienne et chinoise ; se faisant aider de M. […] Bertrand, plus au fait que lui des travaux modernes de mathématiques, lui demanda quel était le géomètre pur le plus en voie de se distinguer.
En attendant qu’il se fît connaître par des travaux plus précis, un ouvrage de lui, Essai sur l’histoire de l’espèce humaine (1798), nous le montre sous sa forme encyclopédique et traçant une esquisse d’une histoire naturelle générale de l’humanité et de la société. […] Ces divers travaux ne suffisaient pas encore à l’activité de M. […] Laissant de côté ses mémoires sur l’ancienne Gaule, qui le firent nommer dès 1813 à l’Académie des inscriptions, et les nombreux travaux de géographie qui ne cessèrent de l’occuper depuis lors, « d’usurper, comme il le dit, le plus grand nombre de ses moments de loisir », je ne voudrais insister ici que sur les services agréables que M. […] Ce sont de ces corrections d’amateur qu’il faut noter en marge de son exemplaire, et qui n’ôtent en rien leur valeur à des travaux patients et consciencieux. […] Je vous remercie pour nous tous d’un travail si long, si complet, et qui nous instruit si parfaitement de choses intéressantes que nous n’avions qu’à peine aperçues et effleurées.
Une fois pourtant il se condamna aux travaux forcés de commentateur. […] L’histoire politique avait pris sous la Restauration un magnifique essor ; l’histoire littéraire profita de ses travaux. […] Que de travaux elle demande ! […] Il en sera quitte alors pour avouer son retard, pour confesser d’immenses travaux. […] Pourquoi, remplies de travaux originaux d’un incontestable mérite, ne s’occupent-elles pas davantage des travaux étrangers à la rédaction ?
Il avait l’horreur du travail facile, et, par suite, de ce qui permet le travail facile, c’est à savoir les ouvrages de seconde main et les idées générales. […] La Révolution a été plus égalitaire que libérale parce que le travail égalitaire était fait aux trois quarts et que le travail libéral était tout à faire. […] Vous croyez échapper à la barbarie, vous la retrouvez sous une nouvelle forme : l’ouvrier fonctionnaire, c’est le travail noir opposé au travail blanc. […] Ce n’est ni la concurrence ni l’État qui fixent la valeur ; c’est le travail, c’est le temps de travail employé à faire l’objet. […] Comme quantité de travail qu’elle contient, elle est élastique.
Qui dit travail, en somme, dit travail forcé. […] Féré, l’un pour le travail physique, l’autre pour le travail intellectuel. […] Bédier, une méthode de travail. […] Voilà aussi des méthodes de travail. […] Du moins, le travail de M.
Si ces ennemis parviennent (comme je ne le crains que trop) à briser dans ma main cette plume de l’homme de lettres, mille fois plus respectable quand elle cherche le salaire par honneur que quand elle cherche la gloire par vanité, ces ennemis apprendront trop tard (et avec regret, je n’en doute pas) que ce qu’ils appellent la mendicité du travail n’était que le devoir de la stricte probité. […] Ce n’est pas assez pour le travail d’être le travail, il faut encore qu’il soit un opprobre ; cela le rend plus méritoire aux yeux de cette Providence qui en a fait, pour ceux qui l’acceptent, non seulement une loi, mais une vertu. […] C’est le travail. […] Je vous rends grâces ; en cherchant à me déshonorer, vous avez, à votre insu, glorifié le travail. […] Aujourd’hui, je ne succombe pas, mais je chancelle sous le poids de beaucoup de choses plus lourdes que les années : je suis pauvre des besoins d’autrui ; sous ma fausse apparence de bien-être je ne suis pas heureux ; je n’éblouis personne de tous mes prestiges éteints ou éclipsés ; je dispute des proches, des amis, des clients, un berceau, un sépulcre, à l’encan des revendeurs de tombes ; je suis désarmé, je veux l’être ; il n’y a ni mérite, ni force, ni gloire à m’outrager ; il y en aurait à m’aider dans mon travail si l’on avait un autre cœur !
On reproche souvent à certaines doctrines sociales de ne se préoccuper que des intérêts matériels, de supposer qu’il n’y a pour l’homme qu’une espèce de travail et qu’une espèce de nourriture et de concevoir pour tout idéal une vie commode. […] Car l’amélioration de la condition matérielle est la condition de l’amélioration intellectuelle et morale, et ce progrès comme tous les autres devra s’opérer par un travail spécial : quand l’humanité fait une chose, elle n’en fait pas une autre. Il est évident qu’un homme qui n’a pas le nécessaire, ou est obligé pour se le procurer de se livrer à un travail mécanique de tous les instants, est forcément condamné à la dépression et à la nullité. […] Ce long travail, par lequel la classe bourgeoise s’est enrichie durant tout le Moyen Âge, est en apparence quelque chose d’assez profane. […] Si la population des villes fût restée pauvre ou attachée à un travail sans relâche, comme le paysan, la science serait encore aujourd’hui le monopole de la classe sacerdotale.
Et, soit dit en passant, il est remarquable que de telles révélations, et sur des choses d’un ordre si privé, puissent être faites par les journaux, et que celle-là en particulier, si propre à étonner les pauvres et à les induire en de mauvais sentiments, nous ait été apportée par une gazette dont l’emploi ordinaire est de défendre ce qui nous reste du vieil ordre social et, spécialement, l’aristocratie du nom et celle de l’argent et leurs conjonctions si intéressantes… Une fortune de cent quatre-vingts millions, si elle n’a pas été mal acquise, n’a pu être acquise pourtant que par la spéculation, qui est une forme du jeu et qui, étant la recherche du gain sans travail, est, aux yeux d’un chrétien, sur la limite extrême des choses permises. […] Il faut un grand effort, une extrême attention à écarter les prétextes égoïstes, beaucoup de petites victoires remportées sur soi, pour donner réellement aux pauvres, selon l’antique commandement, la dixième partie de son revenu, quand il la faut prélever sur un argent qu’on doit à son travail, et à un travail qui souvent nous est pénible jusqu’à l’angoisse. […] L’homme a moins de mal à lâcher quelques sous qui représentent quelques secondes ou quelques minutes de son labeur et dont il pourrait profiter effectivement, qu’à abandonner une grosse somme dont il n’a nul besoin et qui représente surtout le travail des autres.
. — Nombreux travaux de Fauriel et leur unité : Fauriel historien. […] Même après tout ce qu’on a écrit depuis sur La Rochefoucauld, le travail de M. […] « Quoique pressé par d’autres travaux, j’avais commencé un deuxième extrait que M. […] Ainsi, avec un travail plus pénible et plus opiniâtre, on fera le moins mal possible ce que chez vous l’on fait bien presque avec facilité. […] C’est au milieu de ces travaux journaliers, de ces occupations ininterrompues, que nous avons vu M.
Il faut la chercher dans des milliers de volumes, où de longs et pénibles travaux suffisent à peine pour la découvrir. […] Ils vous apprendront mieux que tous les enseignements à discerner le bien et le mal, le faux et le vrai, le néant et la grandeur dans les travaux de l’esprit humain. […] C’est en appliquant les règles du bon sens à l’examen des travaux de l’esprit que nous acquérons pour nous-mêmes cette haute raison qui est le plus noble apanage de l’humanité. […] Nous chercherons, son flambeau à la main, à distinguer ce qui est digne de blâme ou d’admiration parmi les travaux de l’esprit humain. […] La vie des hommes de génie est la leçon la plus utile : on y voit ce que peuvent la persévérance et le travail pour le développement des facultés de l’intelligence.
Mais ce renouvellement de l’art d’écrire en vers n’aurait que la valeur d’un travail ingénieux sur les mots, si la poésie elle-même ne s’était renouvelée. […] Chez lui tout est combinaison, habileté, travail ingénieux ; il lui manque « la veine riche », sans laquelle, au dire d’Horace, qui s’y connaissait, le travail ne peut rien135. […] En un temps où l’on a si fort exalté les écrits de premier jet, et dénoncé le travail comme l’ennemi de l’inspiration, il s’est imposé, sur la foi d’Horace, « le travail et la lenteur de la lime », sur la foi de Boileau, le Polissez-le sans cesse et le repolissez ; il a cru avec Voltaire que « qui ne sait pas se corriger ne sait pas écrire », et il a retravaillé ses poésies avant de les donner à lire dans une dernière édition. […] Assistée de cette science nouvelle, l’histoire nous enseigne par quel travail se forme et se développe une société politique ; comment elle se maintient ; par quelles causes se détruit l’édifice, édifice si beau, même aux époques où l’architecture en est le plus défectueuse ; comment de ces destructions, qui ne sont que des transformations, sort un édifice nouveau ; dans quelles proportions le vieux s’y mêle au neuf ; quels sont, dans les crises violentes qu’on appelle les révolutions, les intérêts en lutte, les passions aux prises, les vérités en travail, les pertes où les conquêtes de la civilisation. […] Les pièces en vers, pourvu qu’il n’y manque pas un poète, ont plus de chance de durée, parce qu’il y a là un travail supérieur qui élève l’écrivain au-dessus du temps présent, qui l’excite à chercher dans le rôle le caractère, dans le personnage le type, qui le préoccupe d’idéal, qui le met en commerce avec les maîtres de l’art et le fait penser à la gloire.
Lundi 11 décembre 1854 L’auteur de la traduction nouvelle a exprimé dans sa préface avec beaucoup de vérité et de modestie l’occasion et l’inspiration naturelle de son travail. […] C’est à une pareille illusion qu’a cédé l’auteur de ce nouveau travail qui, assurément, laissera encore aux admirateurs du Dante le désir toujours renaissant d’une traduction meilleure. […] Mesnard et en voyant un magistrat éminent et un homme politique aussi distingué profiter de quelques moments de loisir pour traduire Dante comme autrefois l’on traduisait Horace, ma première pensée a été de me dire qu’il avait dû se passer en France toute une révolution littéraire, et qu’un grand travail s’était fait dans les portions les plus sérieuses de la culture intellectuelle et du goût. […] Mesnard s’engagent, par un motif désintéressé d’étude, dans un travail dont le charme même est déjà une preuve de mérite et un titre de noblesse pour l’esprit. […] Mesnard aurait désiré, sur sa traduction, un plus grand nombre de ces remarques de détail : c’est la convenance seule, et je dirai, la politesse qui m’a empêché de les multiplier de peur de paraître déprécier un travail dont l’ensemble est satisfaisant et dont l’intention avant tout est recommandable.
Albalat a consacré trois volumes, qui sont le résultat à la fois d’un énorme travail de documentation et d’une rare concentration de pensée. […] Personne ne pense à exposer la méthode et à préciser comment on fait une bonne phrase, par quel travail acharné on parvient à la rendre excellente, définitive, comment on traduit, on pousse, on fait resplendir une idée. […] Nos livres représentent des années de travail : ils se défendront tout seuls. […] Ecrivant beaucoup, convaincus qu’ils écrivent bien, ils proclament que le style ne s’apprend pas, et avec raison, car, s’il s’apprenait, s’il était vrai qu’on a besoin de travail pour avoir du talent, ils seraient forcés d’en rabattre et de s’estimer moins. […] Ne leur dites pas surtout que la couleur existe ; que la forte description s’obtient rarement du premier coup ; qu’on réalise par le travail des surprises et des créations de mots ; qu’il y a enfin un art réfléchi de la perfection, un relief voulu des images, des chocs d’antithèses louables, une force, une cohésion, une structure, qui constituent toute une science du travail.
Et, dans ce travail qui voulait avant tout faire vivant d’après un ressouvenir encore chaud, dans ce travail jeté à la hâte sur le papier et qui n’a pas été toujours relu — vaillent que vaillent la syntaxe au petit bonheur, et le mot qui n’a pas de passeport — nous avons toujours préféré la phrase et l’expression qui émoussaient et académisaient le moins le vif de nos sensations, la fierté de nos idées. […] Le manuscrit tout entier, pour ainsi dire, est écrit par mon frère, sous une dictée à deux : notre mode de travail pour ces Mémoires.
Et, dans ce travail qui voulait avant tout faire vivant d’après un ressouvenir encore chaud, dans ce travail jeté à la hâte sur le papier et qui n’a pas été toujours relu — vaillent que vaillent la syntaxe au petit bonheur, et le mot qui n’a pas de passeport — nous avons toujours préféré la phrase et l’expression qui émoussaient et académisaient le moins le vif de nos sensations, la fierté de nos idées. […] Le manuscrit tout entier, pour ainsi dire, est écrit par mon frère, sous une dictée à deux : notre mode de travail pour ces Mémoires.
Quel atroce travail, quel ennui ! […] Il indique un travail nouveau qui se fait, et qui ne s’accomplit pas sans quelque trouble. […] Pour montrer ce travail je vais donner un exemple concret. […] Le travail de création commence… Cette création va d’ailleurs se faire toute seule. […] Un jour l’auteur arrive chez elle et le travail commence.
Elle ressemble à ces organismes rudimentaires où la division physiologique du travail ne s’est pas encore opérée. Le travail lent et continu de la vie, une tendance naturelle vers le progrès, fera sortir de la philosophie les sciences, de l’embryon les organes. […] Mais la suite de ce travail exposera longuement ce débat. […] Dans ce travail de décomposition qui n’a point de limites assignables, chaque pas dans l’analyse éloigne de plus en plus de l’unité primitive. […] Dans ce travail de détail, chacun en prend à sa mesure et selon ses forces.
. — Ses travaux à la Constituante. — Explication avec Mirabeau. — Il est nommé procureur général syndic. — Moment de l’expérience ; épreuve de la démocratie […] On avait beau lui faire lire Loysel, Mézeray à l’article Avocat de son Dictionnaire historique, il répugnait à ces travaux sur des objets de contestation la plupart si ingrats ou si minces. […] Être utile aux hommes dans ce qui leur est le plus utile, voilà la loi que j’écoutai : une seule idée d’un philosophe, l’expression heureuse d’un sentiment avantageux a peut-être plus fait pour l’avancement de la raison et du bonheur des hommes que les travaux réunis de cent mille citoyens obscurs qui se sont vainement agités. […] Raconter en détail les travaux de Roederer à la Constituante, ce serait en grande partie repasser toute l’histoire de cette Assemblée même. […] Il se voit obligé de se justifier de son absence, qu’il explique par ses travaux et par son assiduité au département.
Emile Faguet sur le travail. — Les objections de M. […] Sur la nécessité du travail dans le style, je constate avec plaisir que nous sommes d’accord. […] Albalat conviendra que sa norme n’est pas infaillible, puisque certains écrivains perdraient tout leur temps à ce travail de reconstitution patiente. […] Mais, encore une fois, parce qu’il y a des écrivains qui ne veulent ni ne peuvent se corriger, s’ensuit-il qu’on ne doive pas conseiller le travail à ceux qui veulent et peuvent se corriger ?
Quelle fut l’influence profonde et que nous sentions sur nous, modernes, des travaux et de la personnalité intellectuelle de Juste Lipse, Scaliger et Casaubon ? […] Mais à part ce mérite, partagé par tant de savants d’alors, de déterreurs d’une société finie et de langues mortes, quoi donc pourrait recommander, à l’attention et même à la curiosité, l’existence imperceptiblement domestique ou publique d’hommes perdus dans des études effrayantes sur des vocables latins ou grecs, et dont les travaux, utiles comme le mortier et les pierres qui ont servi à bâtir un monument, ne sont pas plus regardés que ce mortier et ces pierres, quand le monument est debout ? […] Vue étroite, travail insignifiant, avec de la science pourtant, une science réelle !
* * * — L’horreur de l’homme pour la réalité lui a fait trouver ces trois échappatoires : l’ivresse, l’amour, le travail. […] Le travail des passions sordides, de la cupidité, y tue sur les visages la beauté du jeune homme. […] Le pauvre garçon la gagne assez sa voiture, et par le travail et par l’humilité de sa modestie littéraire. […] Enfin, tout le travail haletant de votre pensée nerveusement partagée entre l’espérance et la désespérance : tout cela vous bat, vous roule, vous retourne comme des vagues un naufragé. […] Il me dit que Lagier est allée voir Flaubert à Rouen, et qu’elle craint que la solitude et le travail ne lui fassent partir la tête.
Je reste deux ou trois jours, sans sortir de chez moi, travaillant de l’heure où je me lève, à l’heure où je me couche, mais le troisième ou le quatrième jour, j’ai besoin de m’acheter un bibelot, pour me payer de mon travail. […] Et il m’est arrivé ces temps-ci de me priver de regarder, tout un jour de travail, un objet acheté la veille et apporté le matin. […] Ça met dans votre travail, un peu de colère. […] C’est bien borné, et le théâtre me semble pour un esprit, le travail fatigant d’un écureuil dans une cage. […] * * * — La douce sensation d’avoir, le matin, en entrant dans son cabinet de travail, la perspective de douze heures de travail, sans sortie, sans visites, sans dérangement, dans la jouissance parfaite et l’exaltation intérieure de la solitude.
Viollet-Le-Duc y signalait dès lors à l’attention bon nombre de poëtes distingués etoriginaux du XVIe siècle, tels que d’Aubigné ; il excita plus tard et favorisa, l’un des premiers, les travaux qui ont été poussés de ce côté par plusieurs d’entre nous. […] Dans l’ouvrage qu’il publie aujourd’hui, l’auteur, en décrivant à la manière des bibliographes sa collection précieuse, trouve surtout dans ce travail un prétexte à des renseignements biographiques, à des appréciations littéraires, à des citations. […] Si nous avions à joindre quelque remarque critique générale aux éloges de détail que mérite presque constamment le modeste et ingénieux travail, ce serait surtout en ce que l’auteur, qui sait si bien les époques poétiques antérieures, semble méconnaître et vouloir ignorer trop absolument celle-ci.
Avertissement de l’auteur Ce cours, résultat général de tous mes travaux depuis ma sortie de l’École polytechnique en 1816, fut ouvert pour la première fois en avril 1826. […] J’ai cru nécessaire de constater ici la publicité effective de ce premier travail, parce que quelques idées, offrant une certaine analogie avec une partie des miennes, se trouvent exposées, sans aucune mention de mes recherches, dans divers ouvrages publiés postérieurement, surtout en ce qui concerne la rénovation des théories sociales. Quoique des esprits différents aient pu, sans aucune communication, comme le montre souvent l’histoire de l’esprit humain, arriver séparément à des conceptions analogues en s’occupant d’une même classe de travaux, je devais néanmoins insister sur l’antériorité réelle d’un ouvrage peu connu du public, afin qu’on ne suppose pas que j’ai puisé le germe de certaines idées dans des écrits qui sont, au contraire, plus récents.
Les Précieux : leur travail et leur influence sur la langue. […] Le résultat de ce travail fut un système de signes réduits au nombre minimum, mais merveilleusement précis, clairs, aptes à fournir une infinité de combinaisons ; et la qualité du style sera précisément équivalente à la valeur intellectuelle de ces combinaisons. […] Il en dressa le plan, et l’on se mit au travail. […] Le Dictionnaire de 1694 donne à la fin du siècle le résultat du travail du siècle. […] Corneille, Observations sur les remarques de M. de Vaugelas, 2 vol. in-12, Paris, 1705 ; Opuscules sur la litt. fr. par divers Académiciens (Dangeau, Choisy), in-12, Paris, 1754. — Pour la suite du travail académique au xviiie siècle, Régnier-Desmarais, d’Olivet, Duclos.
Malgré des travaux qui ont eu pour prétention de nous l’apprendre, malgré l’hypocrisie ou la duperie d’impartialité de la critique de ces derniers temps, le Moyen Âge n’a encore été montré par personne dans l’énergie sublime de son esprit et la grandeur cordiale de ses institutions. Ni Augustin Thierry ni Guizot eux-mêmes, les œdipes officiels de ce temps qu’ils n’ont pas deviné toujours et qu’ils ont calomnié quelquefois ; ni Augustin Thierry ni Guizot n’ont été assez forts pour se soustraire à ces préjugés du siècle dernier qui offusquent tout, quand il s’agit du Moyen Âge, Il est vrai que, pour Guizot, le moment n’est peut-être pas fort éloigné où l’Histoire de la Civilisation rencontrera quelque contradicteur terrible ; quant à Augustin Thierry et à ses travaux, il s’est lui-même, avant de mourir, passé par les armes. […] Le livre qu’Ernest Semichon a publié sous ce beau titre : La Paix et la Trêve de Dieu 21, est une tentative de justice rendue au Moyen Âge par un esprit qui croit aimer le Moyen Âge dans l’Église, qui comprend la grandeur du rôle que l’Église a joué alors, — et même qui la comprend trop, car ce rôle-là, il l’exagère, et c’est le vice profond et dangereux de son travail. […] Assurément tout cela mérite d’être compté et apprécié par le critique, mais ne constitue pas néanmoins au livre d’Ernest Semichon l’immobile place que les livres vrais en histoire prennent de force dans les travaux d’une époque et ne perdent plus. […] les cinquante mille Quiquengrognes dont se hérissa la France, mouvement babelien, travail de Sémiramis, exécuté en un clin d’œil !
Il fut encore l’Albert Savarus d’un autre roman, cet Albert Savarus qui veut acheter, par le travail et par la gloire, le bonheur qui doit venir du mariage avec une femme aimée. […] III Sa vie fut héroïque, en effet, dans les deux choses qui l’ont dévorée, dans le travail et dans l’amour d’une femme, aimée pendant quinze ans, et qu’enfin il a épousée. […] Mais Balzac mourut à la peine, à cinquante ans, sur le seuil du bonheur domestique qu’il avait conquis, et après une éruption volcanique de travaux bien supérieurs à ceux de Walter Scott lui-même. […] Ses lettres vous font assister à cette incroyable vie de luttes et de travaux sortis de cette tête inépuisablement féconde, dont on peut dire que, positivement, elle vomissait des chefs-d’œuvre comme la Terre vomit ses fleuves ! […] On comprend mieux les travaux de Balzac par sa Correspondance.
Ne devrait-elle plus attendre qu’une de ces époques déjà signalées dans le monde, où la science des choses matérielles avait détruit le sentiment de l’idéal, où la force et le travail tenaient enchaînées dans un vulgaire bien-être des millions d’intelligences éteintes à l’amour de la liberté civile et des arts ? Faudrait-il supposer même que, métropole puissante de l’univers, le sillonnant de ses colonies, l’Europe lui ait envoyé avec son sang une vieillesse anticipée, et que, sur ces territoires de l’Amérique septentrionale qui s’étendent sans cesse, dans ces villes qui poussent si vite, notre civilisation n’ait jeté partout, avec son expérience de plusieurs siècles et ses plus récentes inventions, que le bon sens pratique, l’intelligente âpreté au gain, et cette active distribution du travail, cet emploi technique et pressé de la vie, qui laisse si peu de temps aux plaisirs délicats de l’âme et du goût ? […] Ainsi la paix apparente et servi le de l’ancienne cité romaine couvrait de son immobilité et de ses ombres le travail le plus actif d’une cité nouvelle. […] L’Asie Mineure est une autre Amérique, à la porte de l’Europe. » Et ce grand esprit, qui n’avait pas dédaigné de tracer le modèle d’un travail de statistique usuel pour Paris, mais qui, dans sa profonde science mathématique, gardait et laissait voir un instinct d’élévation morale, était inépuisable dans ce qu’il disait alors de cette renaissance d’un monde oriental annexé à l’Europe et gouverné par ses arts et son humanité. […] Et puis, à cette race fière de sa force, ne pouvant presque supporter d’autre joug que le péril et le travail, un frein salutaire est apporté par la religion, par l’ardeur de la foi et la discipline du culte.
Les écrivains, qui veulent marcher trop vite, raillent l’Université, ses travaux et ses opinions ; et l’Université qui, par la nature même de ses études, est portée à s’occuper du passé plus que du présent, nie les écrivains. […] Le résultat de ce travail est un portrait intellectuel plus ou moins complet, selon la valeur des documents employés et l’application du critique, de l’écrivain placé dans son milieu : les rapports entre l’homme et l’œuvre se trouvent déterminés ceux entre l’homme, l’œuvre et l’époque, sont indiqués. […] L’oubli est si complet que, quand plus tard, en pleine période humaniste, Leontio Pilato entreprend, sous les auspices de Boccace, de traduire en latin l’Iliade et l’Odyssée, il ne parvient pas à mener son travail à bonne fin. […] C’est seulement à la fin du Moyen-Âge, quand la prise de Constantinople a chassé en Occident les savants byzantins, quand après les brillants tournois de Roscelin et de saint Anselme, d’Abélard et de Guillaume de Champeaux, de saint Thomas et de Duns Scot, la scolastique est morte d’épuisement sans avoir pu résoudre son insoluble problème, que les longs travaux des humanistes ramènent au premier plan la culture antique. […] Il faut qu’il en soit ainsi, car, sans cette sympathie qui unit étudiants et professeurs dans un travail commun, un enseignement littéraire ne saurait être qu’un infécond bavardage.
Il était aussi question de travaux, je ne sais lesquels par exemple, de travaux que pouvaient faire des gens n’ayant presque plus l’usage de leurs membres. […] Et il dit : « Non, ça m’est égal, mais ça change tout mon ordre de travail, Je vais être obligé de faire Nana… Au fond, ça dégoûte les insuccès au théâtre… La Curée attendra… Je veux faire du roman. » Et il continue à faire tourner son couteau. […] Lundi 22 juillet Me voilà aujourd’hui libéré du travail de l’histoire, de ce travail qui prend tout votre temps, et qui au fond ne vous absorbe pas, ne vous enlève pas à vous-même. […] Ces cinq oiseaux furent exécutés avec le travail le plus précieux et presque le frou-frou révolté de leurs plumes. […] * * * — Dans ce roman des « Frères Bendigo » ( Les Frères Zemganno), il y a quelques chapitres que j’écris avec le portrait de mon frère devant moi, il me semble que ça porte bonheur à mon travail !
Viollet-Le-Duc, et sur laquelle ses comparaisons incessantes et son excellent esprit ont réuni tant de remarques essentielles qu’on peut dire que ses travaux dans cette direction sont allés jusqu’à constituer des découvertes. […] Viollet-Le-Duc, par cette série de travaux neufs, exacts, scrupuleux, incontestables, que je ne fais en ce moment qu’effleurer, est parvenu à s’acquérir l’opposition et presque l’inimitié des savants artistes et architectes qui se sont partagé, pour les cultiver, d’autres domaines de l’art. […] Viollet-Le-Duc n’a cessé d’être chargé de grands travaux par le gouvernement ; il est le conservateur et le réparateur de l’enceinte militaire de Carcassonne, ce modèle de fortification datant du XIIIe siècle. […] Son activité et son habitude de travail suffisent à tout. Dans ses travaux d’architecte, on n’attend jamais avec lui.
Mais cet Arthur, qu’un hasard heureux, une saison plus recueillie, a laissé écrire avec plus de soin et de suite à un homme du monde redevenu chrétien ; ce roman, bien fait pour plaire à beaucoup, nous permet de parler, selon notre cœur et notre goût, d’un poëte aimable, d’un des naturels les plus charmants de ce temps-ci, et auquel il n’a manqué que le travail et l’haleine. […] Au reste, homme du monde, et très-semblable à ce que les lecteurs pourront voir dans Arthur, le travail et l’idée de la gloire ne furent que des éclairs dans une vie donnée plutôt aux sentiments et aux émotions. […] La beauté des derniers jours de l’automne favorise ce travail difficile, et diminue de quelque chose la fatigue des terrassiers, que, du reste, je n’entends jamais murmurer, ni se plaindre. La plupart se lèvent avant le jour, pour arriver à l’heure où commence le travail. […] Le travail de l’homme, s’unissant aux soins de la Providence, a quelque chose de saint, d’attendrissant, qui ne saurait se rendre.
Les travaux de M. […] Rappelons encore les travaux de M. de Gourmont et les noms de MM. […] Il n’entrait point dans le cadre de notre ouvrage d’apprécier les méthodes ou les travaux. […] Brewster sur l’Âme Païenne, et des travaux de MM. […] Henri Mazel avec la Synergie Sociale s’est affirmé de façon telle qu’il sort, par sa notoriété, des limites de notre travail.
Des personnes pourvues de talent eurent le dessein d’égaler ces grands hommes, et chacun vit, à ses travaux, qu’un Vincent d’Indy, par exemple, réussissait de ténébreux pastiches. […] Pour nous, épris seulement des divines muses, nous fatiguerons notre énergie à chanter les exploits des hommes et à célébrer les fêtes du travail. […] Aux premières époques du monde, Hésiode fortifiait l’âme des laboureurs, et le chant qu’exhalait sa flûte les instruisit en contant leurs travaux. […] Dans la pensée de quelques jeunes poètes, les travaux quotidiens de l’homme paraissent mériter une consécration.
Le Law 2 de Cochut, écrivain de revue, et qui semble en porter la marque dans toutes ses productions, est un travail de revue beaucoup plus qu’un ouvrage sui generis, ayant sa vie propre et son originalité. […] Il est connu par des travaux très renseignés sur des questions économiques, la plupart anglaises, et son livre sur Law montre qu’il est fait pour mieux que pour jauger des chiffres et comparer des statistiques. […] Mais, selon nous, la division du travail ainsi appliquée à l’Histoire est funeste.
Ce n’est plus du travail : c’est la Trappe. […] Il semblait que ces gens eussent poussé le travail, la patience et la conscience aux dernières limites. […] Le moindre travail de catalographie de notre temps lui est cent fois supérieur par la science et la recherche. […] Toute la journée un travail qui va jusqu’à cinq ou six heures. […] Intérieur sec, sobre, vide, comme inhabité : c’est la stricte demeure du travail.
Rappelons ici, en deux mots, les conclusions d’un travail antérieur. […] Nous avons touché un mot de cette question dans un travail antérieur. […] Au contraire, le travail d’organisation va du centre à la périphérie. […] L’ensemble du résultat représente ici l’ensemble du travail, et à chaque partie du travail correspond une partie du résultat. […] Et les travaux élémentaires, qui ont organisé les parties, seront censés être les éléments réels du travail qui a organisé le tout.
Il appela ce volume de prédilection : Paroles d’un Croyant, et, ayant ainsi achevé sa pensée devant Dieu, il se sentit un peu calmé ; son grand travail de philosophie le retrouva plus dispos et plus persévérant. […] En observant plus attentivement, d’ailleurs, la masse confuse de cette société où il n’avait d’abord vu que froideur et mort, il a découvert sous les premières couches croupissantes un grand travail de fermentation et de courants, et il s’est dit que c’était de ce côté plutôt qu’il fallait agir pour renouveler. […] « Quelque chose que nous ne savons pas se remue dans le monde : il y a là un travail de Dieu. […] « Pouvez-vous aller d’un lieu à un autre si on ne vous le permet, user des fruits de la terre et des productions de votre travail, tremper votre doigt dans l’eau de la mer et en laisser tomber une goutte dans le pauvre vase de terre où cuisent vos aliments, sans vous exposer à payer l’amende et à être traînés en prison ? […] « Si d’abord la victoire paraît s’éloigner de vous, ce n’est qu’une épreuve, elle reviendra ; car votre sang sera comme le sang d’Abel égorgé par Caïn, et votre mort comme celle des martyrs. » Au chapitre vii, je recommande la parabole de l’homme qui trouve moyen d’augmenter successivement le travail du peuple tout en diminuant progressivement les salaires.
Je pense seulement à ceci : qu’il est d’une douceur infinie de se délasser du travail par une occupation qui est presque le contraire de celle à qui l’on s’adonne d’ordinaire, et où pourtant l’on ne perd pas le bénéfice de ses compétences. Or la pensée impérieuse et presque accablante du travail historique, c’est le scrupule de l’exactitude, la crainte de l’imagination sacrilège de la vérité. […] Cependant c’est la meilleure publicité des travaux de l’érudit qu’est l’occasionnel romancier ; rien n’attirera mieux aux volumes sévères que les légères brochures du même auteur ; on s’y apprivoise à des études qu’on ne soupçonnait pas suggestives de charmes si imprévus. Renan l’avait fort bien compris qui, dans la préface d’un de ses derniers recueils de pages fugitives, s’excusait sans aucune sincérité, son sourire l’avouait, de ses fantaisies sans conséquence, se reprochait, à un âge où on ne devrait plus s’occuper que de travaux sérieux, de vérités éternelles, de donner ses soins à des publications qui l’amusaient sans plus. […] C’est là un bon travail dans le genre qu’on peut dénommer roman ethnographique, dans une mesure encore roman historique, puisque narrateur de civilisation et de mœurs authentiques et autres que les nôtres.
Après la soupe mangée sur la table luisante de noyer, entourée de bancs du même bois, on voit les vieilles femmes sortir toutes courbées par l’âge et par le travail. […] ce travail même, cette vertu forcée, mais enfin cette vertu de la nécessité, on me la reproche comme une vaniteuse soif de bruit qui obsède les oreilles de mon nom ? […] je vis quelquefois heureux de vivre, quoique attaché à ce pilori du travail forcé qui ne déshonore pas, mais qui tue. […] c’est par la vertu même de ce travail à mort qui est ma condition. Tout n’est pas supplice dans ce travail à mort ; non, le travail à mort, comme tous les autres supplices infligés par la Providence, a aussi sa goutte d’eau dans l’éponge à la pointe de la lance qui a bu le sang !
C’est à elle que Louis XIV dut les principales qualités de son âme ; cette droiture, ennemie de la dissimulation, et qui ne sut presque jamais s’abaisser à un déguisement ; cet amour de la gloire qui, en élevant ses sentiments, lui donnait de la dignité à ses propres yeux, et lui faisait toujours sentir le besoin de s’estimer ; cette application qui, dans sa jeunesse même, fut toujours prête à immoler le plaisir au travail ; cette volonté qui savait donner une impulsion forte à toutes les volontés, et qui entraînait tout ; cette dignité du commandement qui, sans qu’on sache trop pourquoi, met tant de distance entre un homme et un homme, et au lieu d’une obéissance raisonnée, produit une obéissance d’instinct, vingt fois plus forte que celle de réflexion ; ce désir de supériorité qu’il étendait de lui à sa nation, parce qu’il regardait sa nation comme partie de lui-même, et qui le portait à tout perfectionner ; le goût des arts et des lettres, parce que les lettres et les arts servaient, pour ainsi dire, de décoration à tout cet édifice de grandeur ; enfin, la constance et la fermeté intrépide dans le malheur, qui, ne pouvant diriger les événements, en triomphait du moins, et prouva à l’Europe qu’il avait dans son âme une partie de la grandeur qu’on avait cru jusqu’alors n’être qu’autour de lui. […] Ce prince eut deux ministres célèbres ; Colbert, qui enrichit l’État par ses travaux, et dont les erreurs même furent celles d’un citoyen et d’un grand homme ; Louvois, dont l’esprit étendu et prompt semblait né pour la guerre, et servit son maître en désolant l’Europe. […] On voit Louis XIV, à travers un enchaînement de conquêtes et de victoires, s’occuper des lois, des arts, de la population, de l’agriculture et du commerce ; mais l’homme qui discute et qui juge, en admirant tant de travaux célèbres, examine ce qui leur a manqué du côté de la perfection ou de la durée. […] Il faut, pour le bonheur d’un peuple, que l’industrie soit exercée et ne soit pas fatiguée ; il faut qu’il soit encouragé au travail par le travail même ; que chaque année ajoute à l’aisance de l’année qui la précède ; qu’il soit permis d’espérer quand il n’est pas encore permis de jouir ; que le laboureur, en guidant sa charrue, puisse voir au bout de ses sillons la douce image du repos et de la félicité de ses enfants ; que chaque portion qu’il cède à l’État, lui fasse naître l’idée de l’utilité publique ; que chaque portion qu’il garde, lui assure l’idée de son propre bonheur, que les trésors, par des canaux faciles, retournent à celui qui les donne ; que les dépenses et les victoires, tout, jusqu’au sang versé, porte intérêt à la nation qui paie et qui combat ; et que la justice même, en pesant les fardeaux et les devoirs des peuples, n’use pas de ses droits avec rigueur, et se laisse souvent attendrir par l’humanité, qui n’est elle-même qu’une justice. […] qui, dans un pays et dans un siècle ingrat, où quelquefois, comme dans l’ancienne Rome, on punirait l’honnête homme de ses vertus, et l’homme de génie de ses talents, qui voudrait se livrer à des travaux pénibles et se donner la peine d’être grand ?
Pourquoi vient-il des siecles où les hommes ont un éloignement invincible de tous les travaux d’esprits, et où ils sont si peu disposez à étudier, que toutes les voïes dont on se sert pour les y exciter demeurent long-temps inutiles ? Tous les travaux du corps et les plus grands dangers leur font moins de peur que l’application. […] D’un autre côté on trouvoit facilement des gens prêts d’affronter les plus grands dangers, et même les travaux les plus longs.
Ventura, homme d’immense doctrine, de foi profonde, de vigueur de parole, un vrai lion évangélique enfin, n’aurait-il pas pu se reposer de ses travaux de prédicateur en nous écrivant cette majestueuse histoire ? […] Ventura ne sont pas le travail d’histoire que nous avions espéré, et que nous désirons encore… C’est tout simplement un substantiel recueil d’homélies, prononcées par le célèbre prédicateur du haut de cette chaire française qu’il illustre de son talent étranger. […] Ventura ne pourrait être examiné que dans un travail spécial de la plus haute gravité et par une plume plus compétente que la nôtre.
Le traducteur auquel ce grand travail a été confié, M. de Sadous est un docte professeur, un orientaliste, qui a traduit du sanscrit quelques fragments du Mahabhârata, et à qui l’on doit une traduction de l’Histoire de la Littérature indienne de Weber7. […] Les travaux de cet homme, avec qui j’étais étroitement lié, avaient dès longtemps éclairé mon sentier. En étudiant cet ouvrage, je réfléchis sur moi-même et j’observai le travail de ma pensée. […] « Il n’y a rien dans l’Odyssée ni dans l’Iliade qui sente le moderne, en appliquant ce terme à l’âge de Pisistrate », et c’est à bon droit que le nom d’Homère reste attaché en propre à ce premier grand travail de composition épique. […] On devrait bien une bonne fois, pour édifier la moyenne des gens instruits qui, chez nous, sont si en retard sur les grosses questions et à qui il convient d’offrir les idées sans trop de fatigue, nous traduire exactement et au complet les Prolégomènes de Wolf, qui, dans leur latin original et serré, sont d’une lecture assez rude ; ou les environnerait de notes, d’éclaircissements ; on y joindrait l’indication des travaux qui en sont dérivés et qui s’y rattachent.
Enfin plusieurs siècles de travaux ont fait tomber le voile qui lui cachait le système du monde. […] N’oublions pas dans quelles dispositions était le savant lorsque lui vint la première idée de ce travail. […] » (Notice sur la vie et les travaux de J. […] Biot, et qu’on mette dans la balance les travaux et les jugements de M. […] (Voir enfin Galilée, sa vie, ses découvertes et ses travaux, par le docteur Max Parchappe, 1866.)
Elle ne dépend pas de tel mode de division du travail social ; elle dépend de la constitution native ; elle réside dans le cerveau et dans les nerfs de chaque individu. […] La division du travail, avec sa spécialisation à outrance, avec sa canalisation des activités dans certaines directions, n’assure nullement aux individus une vie intérieure plus riche, plus intense, plus profonde, ni plus originale. La division du travail proclame le néant de l’individu considéré du point de vue social. La division du travail ne suppose pas telle ou telle individualité en particulier : elle ignore les personnalités. […] On ne peut décemment faire partie à la fois de la Confédération générale du Travail et d’une ligue pour la protection du capital ; de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Action française.
C’est un travail d’interprétation. […] Je ne dis donc pas que nous ayons grand mérite à ce travail de restauration mentale. […] En dissuader le poète, ce serait le priver d’un de ses plus puissants instruments de travail. […] C’est comme dans le travail de la fresque, il faut peindre au premier coup. […] Un chef-d’œuvre ne se crée pas sans travail.
L’Allemagne rebondissait de la philosophie à la politique, et c’est alors que Louis Wihl, qui n’était connu encore que par des travaux de science et de philologie, comme poète, se révéla. […] Exilé de son pays, ce Louis Wihl, cet ami de Schelling, cet ami de Gutzkow, cet assistant de Heine à sa dernière heure, n’a pas trouvé peut-être dans notre pays le calme qu’il faut pour largement produire, et il est resté avec une tête pleine et des travaux commencés. […] Il a déjà publié quelque chose d’infiniment remarqué sur les Origines phéniciennes, et, pour achever ce travail d’une érudition transcendante, il faudrait qu’il fût mieux assis que sur l’escabeau que l’Université de France lui a aumôné, croyant n’avoir affaire ni à un fort savant ni à un grand poète. Adam Mickiewicz, dans son temps, a été plus heureux… Mais si, dans le sien, Duruy, l’homme des initiatives, mais que j’estime, moi, pour ce crâne amour des initiatives, en prenait une généreuse vis-à-vis de Louis Wihl, qui a besoin de Paris pour ses travaux, Duruy honorerait également le talent, le malheur et son ministère… 33.
Alors seulement l’injure que l’Académie s’est faite à elle-même en frappant d’ostracisme un sage, et en se privant d’un membre dont elle avait le plus grand besoin pour ses travaux intérieurs, serait réparée et vengée. […] Je sais que l’examen que l’ancienne Académie a fait du Cid et celui que la nouvelle a fait du Génie du Christianisme peuvent ne point paraître encourageants : ces travaux, pourtant, l’un de Chapelain, l’autre de M. […] Cette dernière latitude est heureuse et permettra à l’Académie, au lieu de soutenir et de favoriser un genre faible et qui semble usé, de provoquer d’utiles travaux d’un intérêt actuel et bien vivant. […] Que ceux qui sont trop prompts à railler l’Académie française pour sa prétendue oisiveté, veuillent réfléchir au travail d’examen nécessaire pour la juste distribution de tous ces prix, et l’Académie n’y a jamais failli jusqu’à présent. […] Pourquoi, par ce genre de travaux tout à fait à l’ordre du jour, n’essayerait-on pas de piquer au jeu, de captiver nos plus jeunes confrères eux-mêmes, les derniers élus, la plupart peu assidus et trop visiblement indifférents ?
Les livres ne lui sont pas des instruments de travail : ce qu’il en fera, il ne s’en soucie guère ; l’amusement est son objet. […] Il ne voyait pas toute sa pensée d’abord ; ce qu’un premier travail amenait sous sa plume, c’était quelque impression encore vive de ses anciennes lectures ; au lieu d’une grâce qui lui fût propre, c’était peut-être une réminiscence de Voiture. […] Voilà une bien illustre preuve que nous n’arrivons au naturel que par le travail. De même que dans les arts du dessin et de la scène, voire dans l’art un peu frivole de la danse, le travail seul nous donne une main sûre, un geste aisé, la grâce et la souplesse des mouvements, de même dans les ouvrages de l’esprit c’est par le travail que nous nous débarrassons des fausses impressions, de l’humeur, de la tyrannie du corps, de l’imitation, du désir de briller, de la vanité, de tout ce qui nous empêche d’être naturels. Le travail seul fait les écrits durables ; le goût seul nous rend capables de travail.
Daunou fit paraître, en 1826, le travail le plus complet qu’on ait sur La Harpe, et dans lequel, sans rien taire des défauts, des légèretés et des palinodies, il insista sur les qualités durables. […] A peine remis de la secousse politique, Daunou se dédommageait, et cherchait à se consoler par de bons travaux académiques et littéraires. […] A partir de cette publication, on remarque une certaine lacune dans ses travaux. […] Dans les nombreux travaux par lesquels il a contribué à l’Histoire littéraire, M. […] Ici, au contraire, c’est plutôt pour ôter à ce que la vie a de trop vif que le savant, privé de sommeil, vaque au travail dès avant l’aurore.
À ce travail, qui passait pour des études, il faisait succéder des occupations qui, si futiles qu’elles fussent, trahissaient mieux son instinct. […] Un échange de sourires entre elle et lui acheva la connaissance, et quand le feu fut bien allumé, ils se mirent au travail. […] Allons, bon courage ; je ne suis pas mécontent de ton travail… mais dis-toi bien que tu n’es pas encore un homme de génie ! […] Lorsqu’il eut posé les fondements de ce nouveau travail, il vint encore réclamer l’assistance de ses élèves pour l’aider à en tracer l’esquisse. […] Il fut assisté dans ce long travail par M.
Grâce au public et à un concours dont je serai toujours reconnaissant, ce travail rapportait libéralement son salaire. […] Ce travail enivre et ne nourrit pas. […] Il me reste l’option entre la ruine de mes créanciers ou un redoublement de travail. […] Mon unique consolation est de ne prononcer que sur les crimes évidents, et aucune sorte de travail ne me coûte pour m’en assurer. […] Quel travail immense !
Il nous a entretenu de Schiller, de leurs travaux communs, de ce que celui-ci voulait faire, de ce qu’il aurait fait, de ses intentions, de tout ce qui se rattache à son souvenir : il est le plus intéressant et le plus aimable des hommes. […] Mais, pour ne pas rester dans le champ trop vaste des généralités, j’ai pensé à un travail positif qui sera entre nous un intermédiaire pour nous lier et pour converser. […] Je voudrais que vous voulussiez bien examiner avec soin ces travaux de jeunesse, pour me dire ce que vous en pensez. […] Je gagnerai beaucoup par ce secours, vous-même vous gagnerez par ce travail positif une connaissance bien plus approfondie du contenu de ces articles, vous vous les approprierez bien mieux que par une lecture ordinaire faite en ne songeant qu’à votre plaisir. » Toutes ces idées me paraissaient justes, et j’acceptai ce nouveau travail. […] Toujours il s’est occupé de travaux, de recherches sur l’art et sur les sciences.
Rien n’empêche que sa vie soit prudente et compassée comme ses travaux. […] Il peut, s’il en a la patience, se condamner aux travaux du chiffre, où le calcul tuera l’illusion. […] N’entendez-vous pas ces jeunes désespérés qui demandent le pain quotidien, et dont personne ne paye le travail ? […] Si j’en suis le seul maître à présent, n’ai-je pas donné l’exemple du travail et de l’économie ? […] honteux travail !
Tout un mois, chaque année, au sortir des noires et mélancoliques études de la vie contemporaine, il était le travail dans lequel se recréait, comme en de riantes vacances, leur goût du temps passé. […] À cet avant-dernier fascicule devait succéder, l’année suivante, un travail général sur la sculpture du temps, où se serait détachée, comme l’expression la plus originale de la sculpture rococo, la petite figure du sculpteur Clodion. […] Le fils de Gavarni, Pierre Gavarni, que nous ne saurions trop remercier, a complété notre travail sur la vie de son père, par la communication entière de ses papiers.
Ce n’est pas que vous dédaigniez la lecture des chefs-d’œuvres d’Athènes & de Rome, la meilleure école du goût & du génie ; mais né avec un tempérament aussi délicat que votre esprit, & ne voulant pas vous faire de l’étude un travail pénible, vous avez pensé, avec raison, qu’on éprouvoit toujours quelque fatigue en lisant des Livres écrits dans une langue morte, dont les tours variés, les expressions singulieres, les inversions fréquentes mettent l’esprit à la torture. […] Je n’écrivois d’abord que pour vous, & vous ne vouliez pas que je me fisse une occupation laborieuse, d’un travail que l’amitié, qui me l’avoit fait entreprendre, me rendoit infiniment agréable. […] Dévoué depuis bien des années aux travaux les plus importans, il n’a pu consacrer à ses Conseils que quelques heures d’un tems qu’il employoit ailleurs avec tant d’utilité.
L’art, les tableaux, le théâtre, les livres, les voyages même ne m’amusent plus : ce ne sont pour moi que des motifs d’un travail fastidieux, car il est toujours à recommencer. […] Ainsi, avec leur tempérament morbide, avec leurs procédés de conception et de travail, ni unité ni fixité, ni consistance possible. […] Il s’absorbe dans les travaux les plus divers ; il fréquente les personnalités aux esprits les plus disparates. […] Son instinct lui suggérait les travaux contre lesquels protestait tout l’effort de ses sentiments. […] En tant qu’effort philosophique, peut-être même y a-t-il quelque chose de génial dans cette sorte de travail.
Le travail de leur plume était leur délassement. […] La délicatesse de ses membres, la maigreur et la flexibilité de ses doigts, le rendaient éminemment apte à ses travaux de copiste dans lesquels il excella. […] On n’arrive au repos que par le travail, et sans combat point de victoire. […] Je lui donnerai une récompense éternelle pour un travail de peu de durée, et une gloire qui ne finira point pour une humiliation passagère. […] Nous pouvons perdre en un moment, par notre négligence, ce qu’à peine avons-nous acquis par la grâce, avec un long travail.
Or l’impôt proportionnel est l’équité entre le riche et le pauvre ; l’impôt progressif, au contraire, est la destruction de la richesse et du travail. […] La mort pour prime au travail et à l’économie, voilà la théorie de la Convention. […] Pour que cette communauté des biens soit juste, il faut supposer à tous les hommes la même conscience, la même application au travail, la même vertu. […] La société a institué la propriété, proclamé la liberté du travail et légalisé la concurrence. […] Mais la liberté du travail ne donne pas les mêmes éléments de travail à celui qui n’a que ses bras et à celui qui possède des milliers d’arpents sur la surface du sol.
Trop peu confiant dans l’intelligence ou l’imagination de son lecteur, il veut tout lui expliquer ; il se commente lui-même, et le moindre risque qu’il court, c’est de nous rendre, pour ainsi dire, témoins du travail de sa composition, au lieu de nous en présenter le résultat. […] Il me semble qu’aujourd’hui on méprise un peu trop le travail et qu’on n’estime que les génies primesautiers. Chez Pouchkine la verve ne fait pas défaut assurément, mais elle est accompagnée d’un goût sévère et d’un désir de la perfection que le « travail de la lime » limæ labor, ne rebute pas. […] Voulait-il seulement, en lui confiant un travail officiel, l’accaparer en quelque sorte ? […] Il étudia consciencieusement son sujet, compulsa maints mémoires, fouilla les archives de toutes les provinces où Pougatchev avait passé, et le résultat de son travail fut un récit aussi froid que le procès-verbal d’un greffier de cour d’assises.
Il nous l’avoue en un endroit notamment où il veut se justifier au sujet d’un sien cousin, le curé Honbrel, qui revient souvent sous sa plume : Dans le même temps, dit-il, j’achevai mon travail sur la censure de l’assemblée du Clergé de 1700, que je lus tout entier à M. de Meaux, pour mériter de plus en plus ses faveurs, et dont il me sut très bon gré et me donna mille louanges ; j’entrepris aussitôt très vivement la correction du missel et du bréviaire, dont je lus aussi le travail à M. de Meaux, qui l’approuva fort ; tout cela dans le dessein de nous le rendre favorable dans les occasions. Mais l’abbé Bossuet, qui avait déjà ses vues et voulait être le maître, diminuait exprès et malicieusement le prix de mon travail et de mes assiduités auprès de M. de Meaux, de peur qu’il ne me fît de nouvelles grâces. […] Pouvais-je faire davantage que de redoubler mes assiduités et augmenter mon travail ? […] Ces quatre aunes se trouvent ainsi mises en balance avec son travail sur les Méditations. […] messieurs les érudits et les chercheurs, les déchiffreurs de chartes et de parchemins d’archives, les infatigables transcripteurs de tous authentiques documents, je vous estime, je vous révère pour votre science et vos travaux dans ce qui est du Moyen Âge ; mais que de mal, vous et les vôtres, vous avez fait sans vous en douter en propageant jusque dans la littérature moderne le culte des vieux papiers !
Depuis cette époque, M. de Blignières a revu son travail et l’a complété. […] Les dix ou douze années qu’il passa à Bourges furent des années fécondes, et dans lesquelles il posa les fondements de tous ses grands travaux. […] Pour justifier l’honneur d’un tel choix, Amyot redoubla de zèle dans son grand travail à ses heures de loisir, et il publia en 1559 les Vies complètes de Plutarque traduites, qu’il dédia à Henri II. […] Que l’on se figure, si l’on peut, le précepteur d’un fils de roi, depuis Bossuet jusqu’au digne et docte précepteur de M. le comte de Paris, s’avisant d’égayer par une publication de ce genre les travaux de son grave préceptorat. […] C’est ce qui faisait dire à Montaigne que le véritable auteur qu’il proposait comme un travail naturel à la vieillesse du bon Amyot, c’était Xénophon, parce que le style du bonhomme, dit-il, « est plus chez soi quand il n’est pas pressé et qu’il roule à son aise. » Il resterait à voir si de nos jours, à force de se piquer de mieux entendre le vrai Plutarque, on ne s’est pas exagéré quelques défauts de ce grand et incomparable biographe.
Charles Labitte, qui, le premier, lui a consacré une notice littéraire développée ; quoique ses travaux et son système philologiques aient été l’objet de plusieurs leçons de M. […] Guessard, semble promettre un tel travail qui exige des qualités et des études toutes spéciales, les seules qui confèrent à un jugement du poids et de l’autorité. […] La première empreinte locale se retrouve en lui jusque dans ses travaux d’érudit et de publiciste. […] C’est du ve au xe siècle que se fit ce grand mélange, le travail sourd et comme le broiement d’où sortirent les idiomes modernes. […] Dans les dernières années, il vivait retiré à Passy, dans l’étude, levé dès grand matin, et se plaignant de ne pouvoir pousser encore son travail dans la soirée : « Ah !
L’isolement des premiers jours n’apparaît plus qu’aux contrées demeurées en enfance intellectuelle, tandis qu’au sein de l’humanité en travail se tisse le trame immense de l’échange et de l’accord. […] Aussi ne faisons-nous ici qu’ajouter nos observations aux nombreux travaux que cette nouvelle conception a suscités. […] Après s’être nourri de tout, il devient la nourriture de tous, dans ce mystérieux travail de renouvellement qui s’accomplit au fond de l’être humain supérieur. […] La division du travail et la différenciation de plus en plus complexe des fonctions ont créé entre les groupes humains des relations matérielles de plus en plus indispensables. […] Malgré leurs défauts d’organisation en général et la futilité de leurs travaux parfois, j’ai toujours pensé qu’ils pouvaient engendrer d’immenses bienfaits pour le monde.
Artiste supérieur en quelques parties, incomplet par d’autres, mais si distingué par son principal cachet et qui mérite de vivre, quel est le rôle de Léopold Robert dans le travail moderne et dans le renouvellement de l’art ? […] Son imagination se perd, je dirai, dans ce travail matériel, et il n’est plus capable de rien produire d’original. […] Quand on arrive comme moi dans un pays dont on veut rendre le caractéristique, avant de pouvoir le rendre, il faut faire un véritable travail long et pénible. […] c’est un travail, je vous assure, qui donne bien plus de peine que celui de chercher quelque chose de touchant et de sensible dans une femme. […] Dans son bon temps, et avant que la maladie eût altéré sa faculté et sa puissance d’exécution (ce qui me paraît avoir dû être dans le courant de 1833), il avait de grandes douceurs mêlées à un travail et à une peine inévitables.
Des deux méthodes, c’est la première qui doit céder le pas, basée, comme elle l’est, et comme nous la montrerons au chapitre suivant, sur des lois incertaines et présomptives dont la critique scientifique ne pourra tirer parti qu’après avoir vérifié, par ses propres travaux, la mesure dans laquelle elles s’appliquent aux hommes supérieurs. […] Grâce à ces progrès des sciences morales, notre travail d’interprétation et d’explication doit aboutir à la connaissance complète de l’esprit dont on aura analysé les manifestations et pénétré les parties. […] Mais cette dernière profitera des travaux auxquels elle concourt. […] D’autre part, la psychologie tente d’attaquer les phénomènes de la pensée par le dehors, en s’aidant de toutes les sciences qui peuvent les éclairer, et qui comprennent la psychophysique, les analyses de pathologie mentale, les travaux encore de psychologie animale, la physiologie cérébrale, les études sur l’hypnotismecy. […] On sait que Lombroso, proche des théories de Max Nordau sur la « dégénérescence » (Dégénérescence est précédé d’une lettre-préface adressée à l’auteur de L’Homme criminel), héritées des travaux du médecin Bénédict-Auguste Morel, tenta de fonder scientifiquement une vision raciste, sexiste et antisémite de la vie sociale.
Mais le travail lui a été imposé, et il n’y a pour lui de repos que dans la mort. […] Il est très probable que les travaux d’Hercule ne sont autre chose qu’une allégorie des travaux de l’homme pour assainir et féconder la terre, car la terre ne se laisse pas cultiver comme on le croit : elle commence par résister avec violence, elle cède avec déplaisir, et même avec douleur ; elle reprend ses droits avec un empressement terrible. […] V L’amour de la patrie se compose de l’attachement au sol et aux institutions ; au sol, parce que c’est l’homme qui le fait ce qu’il est, par le travail de ses mains ; aux institutions, parce qu’elles se sont ce qu’il faut qu’elles soient pour le protéger. […] Dieu qui a voulu aussi que l’homme social eût des serviteurs parmi les animaux, a dit au taureau : « Tu abaisseras tes cornes menaçantes sous le joug, pour rendre fertile la terre que j’ai donnée à l’homme. » Il a dit au cheval : « Sois son noble compagnon dans ses travaux et dans ses dangers » ; au chameau, doué de sobriété : « Tu traverseras avec lui les déserts, en t’abstenant de boire et de manger » ; au renne : « Tu traîneras le Lapon autour des glaces du pôle ». […] On peut donc dire, en thèse générale, que les modifications doivent se faire successivement par le travail lent et graduel du temps et des mœurs.
J’ai d’ailleurs remarqué que cette amabilité des citations l’avait suivi dans toute sa carrière : alors qu’il était arrivé, n’ayant besoin de personne, il aimait à citer des travaux secondaires d’inconnus, de jeunes gens, sans intérêt alors assurément, par souci d’exactitude et minutie d’information. […] De plus, sa thèse si copieuse m’indiqua tout ce qu’on ne m’avait pas appris, les instruments de travail, les sources d’information qui doivent servir à l’étude du théâtre du XVIIIe siècle : c’est sur ses pas que je montai les cinq ou six étages au sommet desquels M. […] Encore aujourd’hui, Messieurs, cette thèse est de celles qu’on peut offrir pour modèles de ce genre de travail aux jeunes gens, avec le « Hardy » de Rigal, et avec plusieurs autres (car heureusement elles se sont multipliées). […] Larroumet a fait ce travail avec un goût parfait. […] Pour nous autres, gens du Nord et du Centre, le Gascon est, nous aimons à nous figurer qu’il est, un personnage souple, spirituel, superficiel, causeur amusant sur toute chose, sans travail et sans connaissance exacte.
La pensée se présente à moi d’une manière complexe ; la forme claire ne me vient qu’après un travail analogue à celui du jardinier qui taille son arbre, l’émonde, le dresse en espalier. […] Les travaux spéciaux, les voyages m’absorbèrent ; mes Origines du Christianisme, surtout, pendant vingt-cinq ans, ne me permirent pas de penser à autre chose. […] En résumé, si, par l’incessant travail du XIXe siècle, la connaissance des faits s’est singulièrement augmentée, la destinée humaine est devenue plus obscure que jamais. […] Supprimez l’alcool au travailleur dont il fait la force, mais ne lui demandez plus la même somme de travail. […] Selon la première idée chrétienne, qui était la vraie, ceux-là seuls ressusciteront qui ont servi au travail divin, c’est-à-dire à faire régner Dieu sur la terre.
Or, cette histoire mal connue encore, malgré des travaux honorables dans lesquels déjà l’intelligence et la justice ont introduit leur pointe de lumière, cette histoire reprise aujourd’hui par M. de Chalambert, fera-t-elle cette fois le jour, — le grand et pur jour ? […] Travail serré comme un faisceau entre ces deux dates et dont nous aimons à louer les excellentes intentions et sur bien des points la justesse, le talent, la valeur réfléchie ; travail utile, mais non décisif et définitif, sur cette grande, chose controversée : la Ligue, et par conséquent, malgré ses mérites, insuffisant. […] Seulement ce travail qui était la partie importante et capitale d’une histoire, telle que M. de Chalambert concevait la sienne, ce travail, rejeté dans une introduction, n’est point la forte et étreignante analyse que nous aurions désirée et qui eût silencé, — comme disent si heureusement et si impérieusement les Anglais, — tous ces écrivains sans vigueur d’initiative qui, avec plus ou moins d’érudition, rabâchent, même en Allemagne, les idées de la Henriade et peuvent très justement s’appeler les ruminants de Voltaire !
Il y avait encore là, sous le travail idolâtre des mots, du sentiment et de la pensée. […] Mais l’Hérodiade moderne, plus stupide et plus sordide que la courtisane de Judée, n’a pas pris plus garde à la tête qu’on lui servait qu’au travail merveilleux du plat sur lequel elle était servie. […] Dans le matérialisme qui s’alourdit tous les jours sur nos têtes, dans ce réalisme, bêtise et boue, qui nous monte d’en bas et peut ensevelir du soir au matin une littérature, les poètes de la forme auront le sort des poètes de l’idée, parce que la forme, le travail de la forme, quand il est exquis ou puissant, est une spiritualisation de la matière. […] D’ordinaire, les poètes jeunes encore, les poètes aux pensées infinies, pour parler comme eux, ne s’enterrent pas de leurs propres mains dans ce titre solennel et un peu funéraire de Poésies complètes, qui implique la fin de leurs travaux et le dernier mot de leur manière ; mais un détail touchant de cette publication, c’est que Banville, quand il en eut l’idée, croyait mourir. […] Les amis et les admirateurs de Banville (car il y en a), les puritains passionnés du style pour le style, les haïsseurs de la cheville, les sacrificateurs à la rime sévère, tous les hommes qui aiment la langue comme un beau vase, dût-on ne mettre rien dedans, trouveront ici leur théorie de la forme et du travail volontaire un peu compromise.
Littérature, travail, style, morale, philosophie, pudeur, libre arbitre, M. de Gourmont n’admet rien, ne résout rien, il agite tout et tranche tout. […] Il n’y a ni âme ni justice, ni devoir, ni vie future, ni art d’écrire, ni travail, ni formation du style, ni vérité, ni méthode, ni enseignement. […] Ce sont eux enfin, qui, en m’ayant fourni par leurs manuscrits et leurs corrections les matériaux de mon dernier livre : le Travail du style, ont définitivement et victorieusement continué toutes nos précédentes théories. […] Ce sont eux enfin, qui, en m’ayant fourni par leurs manuscrits et leurs corrections les matériaux de mon dernier livre : le Travail du style, ont définitivement et victorieusement continué toutes nos précédentes théories.
L’univers a changé ; arts, sciences, travaux, instruments, guerres, tout est perfectionné, ou du moins tout a pris une forme différente ; la vigueur du corps n’est plus rien, l’intelligence a trouvé l’art de se passer de la force. […] On sent que presque rien de tout cela n’était chez les anciens, l’homme n’avait pas encore eu le temps de rassembler autour de lui tant de machines ; il n’avait que lui-même à opposer à la nature, aux travaux, aux dangers. […] c’était là que les Grecs apprenaient à vaincre les Perses ; là ils apprenaient à mesurer le danger, à le prévoir, à user tour à tour de force ou d’adresse, à terrasser, à se relever, à lancer des poids énormes, à franchir des barrières, à parcourir rapidement de vastes espaces, à supporter les impressions de l’air, l’ardeur du soleil, les longs travaux, à voir couler leur sueur avec leur sang ; enfin à préférer la fatigue à la mollesse, et l’honneur à la vie.
Derrière le travail de l’esprit, qui est l’acte, il y a la fonction. […] Un travail de ce genre est-il possible ? […] Mais il ne faut pas oublier que le travail normal de l’intelligence est loin d’être un travail désintéressé. […] Personne ne contestera que ce soit un travail fort bien fait. Mais ce n’est que du travail bien fait.
Elle ne se rend pas compte du travail profond qui s’accomplit obscurément en elle. […] On pouvait s’en servir pour nous donner une idée du travail de préparation. […] Que n’a-t-elle analysé, enfin, les conditions sociales de cette action individuelle, et la nature du travail que l’individu accomplit avec l’aide de la société ! […] Elle consiste à diviniser et le travail social qui est préparatoire du langage, et le travail individuel de fabrication qui exige des patrons ou des modèles : l’eidos (Idée ou Forme) est ce qui correspond à ce double travail ; l’Idée des Idées ou Pensée de la Pensée se trouve donc être la divinité même. […] De fait, les conclusions que nous venons de présenter complètent naturellement, quoique non pas nécessairement, celles de nos précédents travaux.
C’est l’attente, avec la certitude escomptée que le résultat sera, dans le futur, réalisé, et que le travail minuscule d’aujourd’hui hâte sa réalisation. […] Gabriel Séailles, poursuivant ses travaux monographiques, après un premier volume sur le Vinci, publie un Ernest Renan, sous-intitulé, comme déjà le précédent tome : « Essai de biographie psychologique ». […] Séailles est bien ménager des éloges à ses travaux.
Le livre des Œuvres et des Hommes, sera en effet, distribué en autant de catégories, qu’il y a de fonctions spéciales et de vocations dans l’esprit humain, et chaque série de fonctions aura autant de volumes que le nécessiteront le nombre des écrivains et la valeur de leurs travaux. […] L’Auteur des Œuvres et des Hommes, ne faisant pas une histoire littéraire, mais un résumé critique des travaux contemporains, ne s’est point astreint à l’ordre chronologique. […] Sans être un Hercule, il file aux pieds d’une Omphale qui ne lui permettrait même pas de s’y asseoir, si elle était vivante ; mais nous n’en aurons pas moins probablement l’occasion de nous replier sur ses anciens travaux à propos de quelque édition de ses œuvres, et alors, il aura le jugement auquel il a droit comme Lamennais, Royer-Collard, Ballanche et tant d’autres qui — à quatre pas dans le passé, — semblent déjà s’enfoncer dans l’ombre d’un siècle.
Que le travail intellectuel, et en particulier le travail d’écrire, échappe en très grande partie à l’autorité de la conscience, si M. […] Il conseille le travail et conclut : l’originalité est un effort incessant. […] Savait-il à quoi il pensait si fortement, ou bien son travail cérébral était-il inconscient ? […] Rit-on de l’absurdité des inexplicables travaux d’Hercule ? […] Dans les classes supérieures, les travaux des élèves sont absolument remarquables.
D’autres services de lui, d’autres travaux seront plus appréciés des générations instruites qui nous suivent : M. […] La facilité qui était sienne, et qu’il avait en maint sujet pour venir à bout des choses avec beaucoup de travail, mais sans le laisser voir, lui manquait pour les langues : s’il les comprenait, c’était des yeux, jamais de l’oreille ; jamais il ne put s’accoutumer à l’accentuation ni à la prononciation. […] Je cite exprès le travail très-étudié de M. […] Magnin savait si bien l’usage, comblaient les interstices, et sur l’ensemble du travail brillait un vernis de netteté et comme un enduit solide et consistant. […] » Il avait projeté, avant d’en être réduit à cette extrémité, un travail sur la Danse des morts au Moyen-Age, et il avait prié un des employés de la Bibliothèque, M.
« En effet, avec notre résistance légale, notre refus de payer l’impôt, dernier refuge des libertés, nous n’en restions pas moins isolés, et la lenteur du moyen ne produisant sur le travail qu’une diminution progressive, il était à craindre que ce qui vit d’un travail journalier tombât dans le découragement, et qu’un ministère d’un peu de capacité ne tournât contre nous des ressentiments naturels à la misère. […] Trois jours de combat, et les ateliers se rouvrirent avec la certitude d’une longue sécurité ; c’est ce que voulait un peuple qui craint le joug du besoin, mais qui a accepté la nécessité du travail depuis qu’il jouit d’un peu d’aisance et d’un peu d’instruction qui doivent tendre à s’accroître, dès que des habitudes nouvelles lui ont fait comprendre qu’il n’y a rien de plus moral que le travail pour ceux qui ont leur fortune à commencer, et que la vie publique pour ceux dont la fortune est faite. » Après ce qui s’est passé dans les rues, l’auteur de la brochure comprend et indique très-bien ce qui doit se passer dans le gouvernement par rapport à la société.
Un court apprentissage permet de mener à bien ce travail d’interprétation qui est déjà un travail de synthèse. […] § 3. — Nous voici au bout de notre travail d’analyse. […] Rassembler en un tableau d’ensemble ces synthèses partielles, de telle façon que le regard puisse les embrasser d’un coup d’œil est le travail qui achève et résume ces investigations minutieuses.
C’est un de ces travaux métis d’Académie qui ont leur loi, leur genre, leur convention, leur physionomie collective, la pire des physionomies ! […] Pour ma part, je ne crois pas du tout que le livre de Barthélemy Saint-Hilaire ait été simplement inspiré par les recherches et les travaux de Muir, Sprenger et Caussin de Perceval, les modernes historiens de Mahomet, rencontrés au courant des vastes lectures de l’auteur, dans une flânerie critique ou historique quelconque. […] … Carlyle aussi avait eu intuition, dans ses Héros, — bien avant les travaux de Muir, Sprenger et Caussin de Perceval, — de la vérité de Mahomet, de la naïveté enflammée de ce mystique musulman, incompréhensible à ceux-là qui ne comprenaient rien à la mysticité chrétienne. […] Mais chaque fois qu’il en descend, il semble, jusqu’au jour où l’ardent Visionnaire verra l’ange Gabriel face à face, en descendre plus lourd et plus chargé de l’électricité divine… IV C’est cette figure de Mahomet si longtemps déguisée par l’ignorance, l’erreur et l’injustice, que Barthélemy Saint-Hilaire a fait émerger des plus profonds travaux contemporains.
Quel autre travail ! […] Un immense travail de transfert de classe. […] Le travail ! […] René Vallery-Radot, le déroulement de cette existence de travail. […] que n’ai-je à recommencer une nouvelle vie d’étude et de travail !
Duclos reconnaissait d’une manière ouverte les obligations qu’il avait au recueil de l’abbé Le Grand, déposé dès lors dans la Bibliothèque du roi : « Son travail m’a été extrêmement utile et m’en a épargné beaucoup ; c’est une reconnaissance que je lui dois, et que je ne saurais trop publier. Cependant je n’ai point suivi son plan ; j’ai encore moins adopté ses vues. » Il se flattait d’avoir apporté dans son travail plus de critique et de justesse. […] Petitot l’avait déjà fait précédemment, au volumineux travail de l’abbé Le Grand. […] quelle sorte d’addition et d’innovation a-t-il apportée au premier travail ? […] Je ne sais si on publiera jamais le travail de l’abbé Le Grand sur Louis XI comme on vient de publier celui de Tillemont sur saint Louis ; dans tous les cas le livre de Duclos, déjà mis de côté, n’en sera qu’assez obscurément écrasé et enterré : mais Saint-Simon, avec lequel Duclos s’est trop comporté comme s’il ne devait jamais être publié, a des revanches éclatantes et soudaines.
Mais, avant de revenir sur ce point qui mérite quelque discussion, je veux parler d’un travail important et neuf qui vient d’ouvrir à tous l’accès d’un Recueil souvent cité et très peu lu, l’Anthologie. […] Méléagre vivait cent ans environ avant Jésus-Christ ; charmant poète lui-même, auteur d’idylles et d’épigrammes amoureuses remplies de grâce ou de flamme, il réunissait toutes les conditions pour réussir à un travail qui demandait une main heureuse. […] Au xe siècle, un fin amateur de poésie, Cépbalas, compila toutes les Anthologies antérieures, et au xive enfin, un moine de Constantinople, Planude, plus estimable que délicat, remania encore, en augmentant d’une part et en l’écourtant de l’autre, le travail de Céphalas. […] Cependant le manuscrit d’Heidelberg trouvé par Saumaise, la source et l’objet de tout ce travail nouveau, avait passé dans la bibliothèque du Vatican, et du Vatican, par un revers étrange des vicissitudes humaines, avait été apporté à Paris comme une des dépouilles de la conquête, à la suite du Traité de Tolentino (1797). […] Un jour, d’honnêtes filles, de pauvres ouvrières trop peu occupées, ont l’idée d’offrir à Minerve un don, pour obtenir plus de travail et de commandes ; Léonidas les fait ainsi parler : « Nous, filles de Lycamédé, Athéno, Mélitée, Phinto et Glinis, ouvrières diligentes, consacrons la dîme de notre cher travail, ainsi que la quenouille laborieuse, la navette qui parcourt en chantant les fils de la trame, l’actif fuseau, ces paniers naguère pleins de laine, et ces spathes pesantes, offrande modeste : pauvres et n’ayant que peu, nous donnons peu. » Pauvres filles en effet !
Il aimait, en donnant, à rappeler ces années de détresse, ces journées d’humble et intime jouissance où lui-même il avait dû au travail de sa plume la subsistance de tous les siens. […] « C’est un legs précieux, honorable, sacré… J’avais perdu par une goutte sereine un œil dans la guerre d’Amérique ; de longs travaux avaient affaibli l’autre ; les médecins me menaçaient de le perdre, si je l’exerçais trop. […] En louant les qualités saines de jugement, de composition et de diction qui ne cessent de recommander ce long et utile travail, nous n’essayerons pas de le discuter par comparaison avec tant d’autres plus modernes qui ont eu pour but et même pour prétention de renouveler presque tous les aspects d’un si vaste champ. […] M. de Ségur se délassait de ces travaux sévères par des morceaux plus courts, par des Essais d’observation et de causerie qui, insérés d’abord dans plusieurs journaux, ont été recueillis sous le titre de Galerie morale et politique (1817-1823) : cet ouvrage, où l’auteur apparaît aussi peu que possible et où l’homme se découvre au naturel, était aussi celui des siens qu’il préférait. […] Decazes usait de sa faveur pour ramener du moins quelque conciliation entre tant de violences contradictoires, M. de Ségur passa les onze dernières années de sa vie dans un loisir occupé, dans les travaux ou les délassements littéraires, entremêlés aux devoirs politiques que les circonstances d’alors imposaient à tous les hommes d’un libéralisme éclairé.
L’âge déjà avancé de cet Auteur ne paroît pas ralentir son travail, & le mérite de ce travail doit porter à désirer qu’il puisse le continuer long-temps.
Cinq ou six Dictionnaires, tels que le Dictionnaire Iconologique, celui du Citoyen, celui de Jurisprudence & de Pratique, celui d’Anecdotes & de Traits singuliers, celui de Portraits des Hommes célebres, dont quelques-uns ont eu du succès, sont le fruit de ses travaux littéraires. […] Voilà à peu près tout le mérite que comporte ce genre de travail.
C’est pour méditer dans son cœur sur le travail que sa main exécute que la pensée a été donnée à l’homme : c’est là ce qui l’honore. […] « La cloche que nous formons à l’aide du feu dans le sein de la terre attestera notre travail au sommet de la tour élevée. […] Le travail est l’honneur du citoyen, la prospérité est la récompense du travail. Si le roi s’honore de sa dignité, nous nous honorons de notre travail. […] « Dieu a béni mon travail.
— Le sommeil dans le travail et la prise de la pensée par la création, une suspension taquine, un arrêt bête du cerveau. […] Et remarquez que ce travail est toujours fait par la danseuse. […] Vers les cinq heures, la princesse à laquelle la tension du travail met un peu le sang à la tête, sort avec tout son monde, quelquefois en voiture. […] Et il continue dans ce style, dans ce style, le portrait du mortel courageux allant à son travail, etc., etc., et le revêt de l’immortalité, que lui décernent les déesses, à la dernière ligne et au dernier mot de sa péroraison. […] Excitation de la musique sur nous, excitation plus nerveuse qu’autrefois, et plus avivante du travail littéraire et plus éveilleuse d’idées.
Il entremêle ses travaux de bureau, d’aquarelles qu’il exécute d’après les coins pittoresques de Marseille. […] Il lui a fait facile le travail, qu’il avait autrefois très difficile. C’était une espèce d’afflux d’idées et de formules, s’engorgeant à tel point, qu’il était quelquefois, au milieu de son travail, obligé de lâcher la plume. […] Il me prend sérieusement envie de faire absolument le mort : toute action, tout travail, étant punis par des choses désagréables à l’épigastre. […] J’espère que ce travail méprisable sera l’engrenage, qui me rejettera dans le travail du style et de l’imagination.
Mais nous retrouvons ici, sous une forme nouvelle, l’illusion sans cesse renaissante que nous poursuivons depuis le début de ce travail. […] La généralisation ne peut se faire que par une extraction de qualités communes ; mais les qualités, pour apparaître communes, ont déjà dû subir un travail de généralisation. […] Remarquons-le en passant : si l’on refuse d’attribuer quelque attente de ce genre aux souvenirs récents, et même relativement éloignés, le travail normal de la mémoire deviendra inintelligible. […] S’agit-il d’un travail intellectuel, d’une conception à former, d’une idée plus ou moins générale à extraire de la multiplicité des souvenirs ? […] On en trouvera l’exposé très systématique dans le travail de COWLES, The mechanism of insanity (American Journal of Insanity, 1890-91).
Bien des années après en être sorti et dans son dernier séjour à Venise, Léopold Robert à qui il était arrivé une fois par exception de recevoir d’avance d’un ami le prix d’un tableau qui n’était pas commencé, en ressentait presque un remords : Rien ne me tourmente plus que l’idée de faire un travail dû ; elle est toujours là… Jamais je ne consentirais avec personne d’être payé avant d’avoir livré un tableau qui me serait demandé. […] Les premiers temps du séjour de Léopold Robert en Italie et à Rome ne furent qu’une rapide ivresse ; puis vint le travail : il s’agissait de se diriger, de trouver et de suivre son genre de talent. […] Il n’avait encore rien rencontré qui ressemblât à Corinne, à cette date : Je suis en travail, écrivait-il à son ami Navez, sur mon tableau de Corinne… Il pourra bien s’y trouver quelques bons détails, mais j’ai bien peur de m’être fourvoyé. […] Le travail est la sauvegarde la meilleure dans ces circonstances. […] J’ose dire que je me sens des moyens dont je n’ai pu donner que des échantillons jusqu’ici ; car, pour rendre ce que je sens, ce que je vois, il faut un travail difficile et pénible.
Corneille a été, dans ces dernières années, et il est plus que jamais, en ce moment, l’objet d’une quantité de travaux qui convergent et qui fixeront définitivement la critique et les jugements qu’elle doit porter sur ce père de notre théâtre. […] Le prix fut décerné l’année suivante, en premier lieu au travail considérable de M. Marty-Laveaux, et, pour une part aussi, à un travail des plus estimables de M. […] Il est bon que de tels travaux complets soient faits, une fois pour toutes, par un éditeur qui connaît tous ses devoirs et qui est de force à les porter. […] Taschereau dans la Bibliothèque elzévirienne, travail dès l’abord fort estimable que l’auteur a de plus en plus complété et nourri, revint mettre sous les yeux toutes les pièces biographiques, précédemment ou plus récemment connues, et fournir tous les éléments pour l’étude du caractère dans un portrait futur, et qui reste à faire, du brusque et altier tragique.
Le travail sur les mots est stérile ; la pensée seule est créatrice. […] L’esprit humain est en travail. […] Le travail de tant d’intelligences exactes a déteint sur eux vaguement. […] Nous subissons un travail qui sera fécond, parce qu’il est douloureux. […] Quelle conclusion tirer de ce long travail sur la poésie ?
Quant à M. d’Argenson, repoussé de ce côté, il se replia davantage sur lui-même et continua solitairement ses travaux. […] Ce n’est pas ici un travail d’éditeur vulgaire, supplément plus utile au libraire qu’au lecteur ; c’est un monument historique et domestique tout ensemble, consciencieusement élevé avec les lumières modernes et la véracité antique. […] Le caractère du style aussi bien que de la vie du marquis d’Argenson est le bon sens, comme on le croira sans peine ; ennemi du clinquant et de ce qu’il appelle les épigrammes politiques, il ne l’est pas moins des pointes et des épigrammes du langage ; avide avant tout de vérités proverbiales, de dictons populaires, et heureux d’en confirmer sa pensée, la trivialité même ne l’effraye pas, il ne l’évite jamais ; mais par malheur la raison n’est pas toujours triviale ; il arrive donc souvent aux saillies à force de sens, et beaucoup de ses comparaisons sont piquantes parce, qu’elles sont justes, Qu’Albéroni, par exemple, vivant à Rome après sa disgrâce, entreprenne, au nom du pape, souverain temporel, la conquête de la petite république de Saint-Marin ; M. d’Argenson, qui vient de nous exposer avec précision et peut-être sécheresse les travaux et les talents du cardinal, saura bien ici nommer cette entreprise une parodie des comédies héroïques qu’Albéroni a données à l’Espagne vingt ans auparavant, et, lui-même, le montrer joueur ruiné quoique habile qui se conduit en jouant aux douze sous la fiche, comme il faisait autrefois en jouant au louis le point.
Seulement, après cinq années de travail, je me permis quelques inductions et rédigeai de courtes notes. […] Mon travail est déjà fort avancé ; pourtant il me faudra encore deux ou trois ans pour l’achever, et, ma santé étant loin d’être bonne, je me suis hâté de publier cet extrait. […] Lyell et le Dr Hooker, qui connaissaient mes travaux, me firent l’honneur de penser qu’il était bon d’éditer, en même temps que l’excellent mémoire de M.
Alphonse Lemerre Dans ses poèmes descriptifs, bien que rentrant un peu trop dans le travail technique de la flore agreste et des travaux divers de la campagne, il a cependant bien rendu les scènes de la vie rurale, parfois avec émotion, toujours avec sincérité.
Son département dans l’Histoire naturelle de M. de Buffon, est peu brillant, à la vérité ; mais il n’en a pas moins son mérite : l’objet du travail de M d’Aubenton est la partie anatomique. […] On peut le comparer à un Charpentier habile, dont le travail indispensable se cache dans le corps de l’édifice, quoiqu’il en regle l’économie & en fasse le soutien.
Il est doux, Sire, de pouvoir offrir ses travaux à un Prince capable de les apprécier ; il est plus doux encore d’ajouter, par ce moyen, les témoignages d’une admiration particuliere à ceux de l’admiration générale. […] Quoi de plus flatteur que d’avoir pour juge de ses travaux une Princesse si capable de les apprécier ? […] C’est ce que j’ai fait dans une nouvelle Edition de cet Ouvrage, qui paroîtra dans moins de six semaines, & qui auroit déjà paru, si l’impression n’en avoit été suspendue pour des raisons étrangeres à mon travail. […] Il ignore donc, ce charitable Ministre du Dieu de paix, que trois ans avant la mort de ce Vicaire, j’ai déclaré que personne n’avoit eu part à mon travail, & défié tout Littérature d’oser avancer qu’il m’eût fourni par écrit la moindre observation dont j’aye fait usage. […] Ils m'amusent, ils me transportent toutes les fois que je les lis pour me délasser de mes travaux.
Et cela a lieu fatalement, toutes les fois qu’il y a dans mon travail, la création de personnages. […] Et le reste du temps, un état trouble de la tête ne me permettant pas de travail, ou ne produisant que du mauvais travail. […] Il se couchait à quatre heures du matin, et s’étonnait de se trouver à sa table de travail, quelquefois à neuf heures. […] Et le produit de ces neuf cents heures de travail, est une nouvelle de trente pages. […] On voit par là que dans le laque, les laqueurs veulent mettre une chaleur de coloriste, et qu’en leur travail, ils se soutiennent par une véritable esquisse de peintre.
Ce qu’on sait mieux, c’est qu’à partir de cette rédaction sous Pisistrate, de nombreux travaux sont venus ordonner de plus en plus, resserrer, éclaircir et aussi polir dans le détail l’œuvre du poëte, en simplifier peut-être les contours, en faire mieux saillir le dessin, en rendre surtout plus nettes les épreuves et le texte même, jusqu’à ce qu’enfin l’œuvre soit sortie telle que nous la possédons, aussi parfaite et divine qu’on la pouvait désirer, des mains du plus grand des critiques, de celui dont le nom est devenu comme celui d’Homère un immortel symbole de perfection et de louange, — des mains d’Aristarque. […] D’ingénieux érudits semblent avoir eu regret à ce travail d’Aristarque qui résumait si heureusement et accomplissait tous ceux des grammairiens ses prédécesseurs. […] Oui, on lèverait la carte stratégique de la campagne de Troie entre les portes Scées et les lignes des vaisseaux et du rivage, de même que dans l’Odyssée on pourrait et l’on devrait faire un plan architectural du palais d’Ulysse avec ses fenêtres et ses issues ; cela aiderait à tout comprendre, et on n’aurait pour ce double travail qu’à relever les éléments précis que fournissent les deux poëmes. […] ignan, qui a honorablement tenté l’entreprise, sans doute impossible, d’une traduction complète en vers, a joint à sa seconde édition de l’Iliade un Essai instructif dans lequel il a résumé avec agrément les travaux de la critique moderne. […] Mais ces défauts si réels ne doivent pas faire condamner absolument un travail dans lequel l’auteur paraît d’ailleurs avoir apporté des soins, s’être entouré de beaucoup de secours, et qui, empruntant presque à chaque page l’alliance élégante du dessin et s’adressant aux gens du monde bien plutôt qu’aux savants, a chance de ne pas remplir trop incomplétement son objet. — Pour nous ç’a été du moins un prétexte que nous avons saisi, de nous arrêter une fois et de nous incliner devant cette grande figure d’Homère, et c’est tout ce que nous voulions.
Cette intense restitution de pensée était le résultat d’une active absorption ; sa puissante machine toujours sous pression et qui produisait un travail incessant devait être largement alimentée. […] Je ne parle pas de l’exécution, souvent lâchée, précipitée ; la perfection du travail ne se rencontre guère chez lui. […] Elle saisit trop volontiers le sujet, l’idée, pour en donner un développement qui substitue le travail de l’écrivain au travail du peintre ou du sculpteur. […] Biographie : Denis Diderot (1713-1784) refusa de prendre une profession pour s’adonner à la littérature, donna des leçons, fit des travaux de librairie, vécut misérablement souvent, jamais régulièrement, fut chargé en 1745 de la direction de l’Encyclopédie, dont le premier volume parut en 1751.
Il n’y a pas de plus grande et de plus dangereuse erreur que d’éliminer ou de faire négligemment le travail du grammairien sous le hautain prétexte qu’on fait de la littérature. […] Quand ce travail de mot à mot, pour ainsi dire, est achevé, alors il s’agit de passer du sens littéral au sens littéraire. […] Tout ce travail se fait en faisant concourir sans cesse l’impression personnelle dont on ne peut se passer, et la connaissance érudite qui sert à préciser, interpréter, contrôler, élargir, rectifier l’impression personnelle. […] Les bons effets s’en feront sentir également à celui qui lira pour réunir les matériaux d’un travail de critique ou d’histoire littéraire, et à celui qui lira pour se cultiver. […] Ainsi le travail de chaque explication nous procure un supplément d’information qui nous fait aborder la suivante avec plus de puissance et de moyens.
Il fixe alors cette vaste étendue du Ciel, cette immense Nature, qui, fiere dans toutes ses productions n’a point fait d’esclaves, elle n’a point bâti de murs, elle n’a point forgé de chaînes ; cet oiseau qui sur une aîle hardie, franchit l’espace, cet animal des bois qui erre sans guide au gré de son instinct, l’ouragan qui passe, tout parle éloquemment à son cœur, & il apperçoit au milieu de l’Univers la liberté, & il s’écrie : c’est à toi que j’adresse mes vœux, ame des nobles travaux, mere des vertus & des talens ; toi qui formes les ames vigoureuses, les esprits élevés & lumineux ; toi qui ne faisant point d’opprimé, ne fais point d’oppresseur ; toi dont la main sacrée grave dans le cœur de l’homme le caractère primitif de la Justice ; c’est à toi que je voue mes jours, conduis mes pas & ma langue ; je le sens, tu éleveras ma pensée, tu la rendras digne de l’Univers. […] Que l’ignorance confonde l’homme de Lettres avec ces hommes livrés à la paresse sous le nom de repos, qui se dérobent à l’agitation générale pour vivre dans le desœuvrement, qui dorment mollement sur des fleurs, en s’abandonnant au cours enchanteur d’une riante imagination ennemie du travail, & amie de la paix, dont la longue carrière peut être considerée comme un doux rêve, & qui tombent dans les bras de la mort, sans avoir daigné graver sur la terre le souvenir de leur existence ; cette injustice ne m’étonnera point, elle sera digne d’elle : mais l’œil qui aura suivi les travaux de l’homme de Lettres jugera différemment, il le verra souvent insensiblement miné par de longues études, périr victime de son amour pour les Arts, tomber en poursuivant avec trop d’ardeur la vérité, comme l’oiseau harmonieux des bois tombe de la branche au milieu de ses chants, ou plutôt comme ces illustres Artistes dont la main intrépide interrogeant dans la région enflammée de l’air le phénomene électrique, couronnent tout à coup leur vie par une mort fatale & glorieuse. […] Nos passions ne sont tyranniques qu’autant que nous les carressons, c’est notre foiblesse qui fait leur amorce, c’est notre complaisance qui les déifie ; l’oisiveté les nourrit, les enflamme, l’amour du travail les enchaîne, les amortit ; la dissipation augmente leur délire, étend leur racines ; la raison affoiblit l’enchantement ; & les beaux rayons de la gloire viennent enfin par leur éclat faire pâlir ces feux mensongers, comme à l’approche d’un jour pur se dissipent les horreurs d’un incendie qui jettoit une lueur affreuse parmi les ténébres. […] Le Créateur des Russies jaloux de transporter les Arts dans le sol ingrat de sa Patrie, va les chercher à travers les dangers, & les travaux ; il saisit la hache du matelot pour porter plus dignement le poids du Sceptre, & dans l’étendue de l’Europe rien n’échappe à ses avides regards.
Cet auteur, d’une incontestable originalité, d’un immense savoir et d’une rare intelligence au travail, peut passer pour exemple de ce qu’une seule mauvaise qualité peut faire perdre à une réunion de facultés éminentes. […] Ce n’est pas sans étonnement que nous voyons, dans le Discours préliminaire de la dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française, le secrétaire perpétuel reproduire contre l’auteur du Dictionnaire universel cette vieille accusation d’avoir dérobé le travail de ses confrères. […] Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ? […] Le créancier, le procureur qui poursuit en son nom, le voisin incommode, parfois le confrère envieux, souvent même le parent importun ; mais surtout c’était l’homme illettré, le rustre, le rustique, méprisant les travaux de l’esprit, dont il n’est apte à saisir ni la valeur, ni le charme ; l’homme qui n’achète pas les livres, et borne le catalogue de ses lectures aux ouvrages surannés : Les Quatrains de Pibrac et les doctes Tablettes Du conseiller Mathieu. […] « Bossuet blâma les meneurs de cette affaire… Il daigna informer Furetière que, si la chose dépendoit de lui seul, que s’il étoit chancelier, il lui accorderoit cent privilèges pour un, et il le combla d’éloges sur la beauté de son travail.
Aux Allemands, Wagner recommande qu’ils renoncent le mauvais désir des nourritures animales, l’intempérance, l’isolement des efforts et des travaux. […] Auprès, il verra les hommes, librement pareils ; avec eux il fera les tâches salutaires, partageant le travail commun pour le commun bonheur : le travail facile des moissons, des bâtiments, des vêtements. […] Le travail rustique, l’absence de vains désirs, longtemps, à son corps donnera la santé comme la paix sereine à son âme. […] » Tolstoï, au contraire, nous recommande, sans cesse, la Compassion agissante, la charité pratique des mains, le Travail pour tous, qui, seul, est bon. […] Par elle, nous oublions le besoin pernicieux d’aimer, livrant nos travaux, sans arrêt, dans le sommeil ininterrompu de nos cœurs.
Dans son impitoyable verve de bon sens, il alla même jusqu’à railler à la légère les travaux de son époque à l’aide desquels la chimie et la physiologie cherchaient à éclairer les mystères de l’organisation. […] En attendant, tous les genres de travaux qui s’offraient lui étaient bien venus ; le métier de journaliste, comme nous l’entendons, n’existait pas alors, sans quoi c’eût été le sien. […] La jeune fille qu’il aima était une demoiselle déchue, une ouvrière pauvre, vivant honnêtement avec sa mère du travail de ses mains. […] Cependant, accablé de nouvelles charges, livré à des travaux pénibles, traduisant, aux gages des libraires, quelques ouvrages anglais, une Histoire de la Grèce, un Dictionnaire de Médecine, et méditant déjà l’Encyclopédie, Diderot se désenchanta bien promptement de cette femme, pour laquelle il avait si pesamment grevé son avenir. […] Grâce à sa prodigieuse verve de travail, à l’universalité de ses connaissances, à cette facilité multiple acquise de bonne heure dans la détresse, grâce surtout à ce talent moral de rallier autour de lui, d’inspirer et d’exciter ses travailleurs, il termina cet édifice audacieux, d’une masse à la fois menaçante et régulière : si l’on cherche le nom de l’architecte, c’est le sien qu’il faut y lire.
L’œuvre d’art proprement dite, loin d’être, un simple jeu, marque le moment où le jeu devient un travail, c’est-à-dire une réglementation de l’activité spontanée en vue d’un résultat extérieur ou intérieur à produire22. Du reste, l’art n’est pas le seul jeu qui, en se compliquant, devienne ainsi un travail ; tout jeu, dès qu’il est raisonné et cherche à produire un résultat donné, constitue lui-même un travail véritable, et c’est assurément un travail très absorbant pour un enfant que le jeu de la toupie, du bilboquet ou de la corde à sauter. Quant au travail de l’esprit, c’est, dit Balzac, un des plus grands de l’homme. […] C’est là un travail fort difficile. […] Voir les travaux de M.
On le voit, c’est là un travail biographique aussi fouillé et aussi détaillé qu’il puisse être. […] Cousin dans sa nouvelle entreprise, quoi qu’on puisse s’étonner de le voir si loin de ses travaux habituels. […] D’abord l’ouvrage quête à l’anecdote, au renseignement, aux faits perdus… C’est un travail presque archéologique appliqué à l’histoire, et nous sommes tous, à ce moment, plus ou moins timbrés d’archéologie. […] Après comme avant le travail de M. […] pour me répéter, au nom de l’Évangile et de la philosophie (c’était Platon), qu’il est bien temps de renoncer à tout ce qui passe, et que la seule pensée qui me soit désormais permise est celle de quelques travaux utiles, du devoir et de Dieu !
Gorini13 [Le Pays, 26 juillet 1859] I Ce n’est point un livre réellement composé, que ces trois volumes, mais c’est un travail immense et très étonnant de détail. L’auteur de ce travail, M. l’abbé Sauveur Gorini, ne peut pas passer pour un écrivain dans le sens littéraire du mot, quoiqu’il ait souvent ce qui fait le fond de l’écrivain, — une manière de dire personnelle, — mais c’est un érudit, et un érudit d’une nouvelle espèce, venu en pleine terre, à la campagne, comme une fleur sauvage ou comme un poëte… Jusqu’ici vous aviez cru, n’est-ce pas ? […] … Mais enfin, pour un provincial et un prêtre, livré à la duperie des travaux sévères, il faut en convenir, il n’a pas été trop malheureux ! […] Les travaux de M. l’abbé Gorini ne s’envoleront pas.
Cette rage, vieille comme le monde et éternelle comme lui, et qui n’est, en fin de compte, que la révolte délirante de l’orgueil, sait se masquer avec la figure de chaque époque ; mais une pareille mascarade ne change pas le fond des choses, et le fond des choses, c’est le travail destructeur, latent ou visible, mais implacable, de la philosophie. […] Les annotations qu’il a choisies indiquent suffisamment cette tendance fixe de sa pensée : « Ce livre — est-il dit dans le prospectus très simple et très intelligent qui serait la préface naturelle de son ouvrage — n’est pas seulement le travail d’un auteur isolé, mais l’œuvre de tous les grands hommes qui ont brillé dans la société chrétienne depuis les temps apostoliques jusqu’à nos jours, qui semblent s’être levés de toutes les parties du monde et, malgré la distance des temps et des lieux, s’être réunis, comme dans un concile auguste, pour nous montrer comment nous devons concevoir Jésus-Christ et interpréter son Évangile. […] Puisse cette publication, due aux travaux et aux efforts d’un prêtre, avoir tout le succès qu’elle mérite et faire tout le bien qu’elle peut produire ! […] Depuis que le xviiie siècle a achevé dans les âmes modernes le travail putréfiant qu’y avait commencé la Renaissance, nous sommes tellement pourris de paganisme que ce qui fut, il y a dix-huit cents ans, la bonne nouvelle pour le monde, serait encore aujourd’hui la bonne nouvelle, comme au lendemain de la Rédemption.
mais autant la Fornarina que sa gloire, autant d’être mort où vous savez que d’avoir vécu dans l’assomption du travail, son astral pinceau à la main ! […] C’est ainsi que, dans quelques pièces, si l’idée de Dieu se lève tout à coup au milieu de tous ces vers de voluptueux, comme, par exemple, dans ses Victimes, ce n’est pas notre Dieu à nous, c’est celui des lâches rêveurs qui demandent un paradis sur la terre, et auquel le poète crie : Et suspends le travail du mal et du malheur ; Fais qu’à la loi d’amour l’humanité réponde ! […] Toutes les inspirations ne peuvent pas être égales à ses yeux, elles ne peuvent pas faire équation entre elles ; le dire, le soutenir, ce serait dire, ce serait soutenir que le travail des facultés humaines et sa puissance font tout le poète (ce qui n’est pas), et que la substance sur laquelle le poète accomplit son merveilleux travail n’est rien ou peu de chose, — quelque chose de grossier ou d’inerte, quelque argile.
Pourquoi ce travail, qui semble sortir de terre, sur Milton ?… Qui pense à Milton, à cette heure, dans ce monde moderne, attelé aux plus âpres besognes, qui n’est ni religieux, ni poétique, — tout ce que fut Milton, — et qui, tas de fourmis en travail, passe au pied de la statue des plus grands hommes sans avoir même le temps de la regarder ? […] L’irrésistibilité de la vocation du génie est toujours en raison directe de son originalité… La vocation poétique de Milton fut révélée par ses premières œuvres de jeunesse, mais elle fut arrêtée et suspendue par toute une vie de travaux et de préoccupations contraires. […] Sans le Paradis perdu, en effet, sans cette rose née sur une tombe entrouverte, sans cette production tardive d’une vie dévorée, que serait en réalité Milton, malgré ses soixante ans de travaux, d’efforts, de science et même de renommée, — de cette renommée qui fait du bruit quelques jours, puis qui meurt ?
L’Auteur alloit en donner une nouvelle Edition, revue & augmentée, lorsqu’il mourut épuisé de travail. […] Un Livre de cette espece, pour être bon, auroit dû être le fruit des travaux d’un seul Rédacteur.
Et ce travail, que nous avons vu se poursuivre, ce travail critique de la libre pensée appliqué à l’histoire, a tellement mordu sur nous tous, esprits contemporains, que nous ne lisons plus aujourd’hui nos anciens historiographes déconsidérés et que nous ignorons profondément les mérites de ces hommes, à qui nous serons obligés d’aller redemander quelque jour la vraie trame de l’histoire, disparue sous les festons dont on l’a brodée et les couleurs menteuses dont on l’a peinte. […] Que la Libre Pensée ait ses historiens, qui font leur histoire comme leurs romans et leurs romans comme leur histoire, mais que nous ayons, nous, un domaine public de vérité inaliénable ; que l’on puisse retrouver toujours une tradition visible et vivante, au milieu de nous, et qui puisse résister au travail dépravant et effréné de la Libre Pensée !
Son économie politique, qui supprime le travail en supprimant ce qu’il appelle le luxe, le luxe, cette chose sans nom, mystère inexplicable entre le consommateur et le producteur, seul mobile et seul répartiteur du travail, seul créateur de la richesse, cette économie politique de Fénelon serait le suicide de l’humanité, si l’humanité se laissait gouverner par la rhétorique, au lieu de se gouverner par les instincts de Dieu et du bon sens. […] Il s’enivre, paresseusement et sans choix, de lectures qui donnent le vertige à ses yeux et à son imagination ; il devient incapable d’aucun emploi honnête et sérieux de ses mains ; il s’évade de Genève sans avoir d’autre but que de fuir tout ordre réglé et tout travail utile d’une société laborieuse ; il veut de sa vie réelle faire un roman d’aventures semblables aux romans dont il est saturé. […] Il entre comme caissier dans la maison de madame Dupin, il en sort après quelques jours de noviciat ; il renonce à toute ambition de fortune par un travail régulier ; il trouve qu’il est plus facile d’accepter la pauvreté que d’acquérir l’aisance. Il se fait copiste de musique à tant la page ; ses patrons lui fournissent abondamment du travail et secourent, à son insu, Thérèse et sa mère, pour aider le pauvre ménage sans blesser les susceptibilités de l’orgueilleux copiste. […] Il en modérait lui-même le salaire pour que le travail manuel ne dégénérât pas en munificence humiliante pour lui.
Puis dans le moment, lui, l’homme du travail de la matinée, il se lève à onze heures, par suite de douleurs névralgiques, qui se changent, à une heure du matin, en d’affreuses rages de dents. […] Alors il saute à bas de son lit, et cherche l’oubli de cette opération, dans le travail, la lecture, la mise de sa pensée, dans quelque chose qui la distrait de son idée fixe. […] Une « jeune fille lisant », de Denon, dans le travail naïf de la pierre, se montre comme la jeune Parisienne de 1810, sous son air ingénu, sous sa coiffure vieillotte, sous son costume provincial. […] » C’est donc uniquement, par tendresse pour moi, qu’il m’a apporté le concours de son travail jusqu’au bout, jetant dans un soupir douloureux : « Comment, encore un volume ? […] » — et parfois, pensant à cette vie abominable de travail, que je lui ai imposée, j’ai comme des remords, et la crainte d’avoir hâté sa fin.
Les travaux scientifiques de Humboldt et de son compagnon, malgré la richesse des matériaux où chaque jour apportait à leur ardeur quelque chose de neuf et de rare, ne pouvaient apaiser les mouvements de leur cœur ; aussi Humboldt se réjouissait-il de voir briller une voile à l’horizon lointain. […] Mais Guillaume, nommé ambassadeur de Prusse auprès de la cour de Rome, retiré à Albano et plongé dans des travaux poétiques, lui écrivait alors des vers fraternels dignes de Cicéron à Atticus : « Hélas ! […] Tous deux, enchaînés si étroitement d’amitié, dans une vie de communs travaux, avaient, de tout temps, partagé peines et plaisir. […] « Son accueil était toujours poli, quelquefois gracieux ; il s’asseyait à sa table de travail en face de l’étranger. […] Il y a huit ans qu’il disait encore qu’il avait besoin de prolonger, la plupart du temps, ses travaux littéraires jusqu’à une heure où les autres dorment, parce qu’il passait les heures habituelles du travail en grande partie auprès du roi.
Il mourut prématurément en 1868, au milieu des projets du concile, aux travaux préparatoires duquel il était appelé. […] Je m’enfonçai dans le travail. […] Le grand avantage que je trouve ici, ce sont les remarquables facilités que l’on a pour le travail, lequel est devenu pour moi un besoin et, eu égard à mon état intérieur, un devoir. […] L’immense travail auquel je me livrais m’empêchait de tirer les conséquences ; ma conférence d’hébreu m’absorbait ; j’étais comme un homme dont la respiration est suspendue. […] Les travaux de M.
Pour donner une idée de l’immensité du travail administratif qui pesait sur M. […] Je me remets au Trésor avec des idées beaucoup meilleures que celles dont j’avais fait usage dans mon premier plan… Vous ne me parlez pas de votre santé ; j’aime à conclure qu’elle est meilleure, et que les courses, le travail, la fatigue même, vous auront fait du bien. […] Daru au courant des travaux littéraires de chacun : Picard, lui écrivait-il en mai 1807, fait une comédie qui me paraît une belle conception (Les Capitulations de conscience). […] Depuis Les Marionnettes, je suis possédé d’un amour de travail qui m’enchante : je crois, soit dit sans vanité ou avec vanité, que je peux faire de bonnes comédies. […] Ce travail est ce qu’on pouvait attendre d’un esprit droit, ferme, solide, qui ne se paie point de prestiges brillants, de feux d’artifice, mais qui n’est point fermé non plus aux inspirations élevées et éloquentes, fussent-elles nouvelles et imprévues.
Avec une intelligence forte et un travail vigoureux, on pouvait sans doute tenir le grand chemin, parcourir la route entière des études classiques, et au plus vite, en toute hâte, se diriger encore à temps, si l’on en avait la volonté, vers les études spéciales, mathématiques et autres, qui ouvraient l’entrée des grandes écoles savantes ; mais la question alors était tout ou rien, et un faux pas au terme faisait échouer. Il était fâcheux, il le devenait de plus en plus, que, sans déroger, sans déchoir, on ne pût à un certain moment, et tout en participant dans une juste mesure à la culture réputée la plus noble et la plus délicate, se diriger vers les connaissances précises dont on devait faire le principal de son fonds social et son instrument de travail et de vie. […] Le monde a changé de tour et de manière de voir ; il est devenu positif, comme on dit : je le répète sans idée de blâme : car, si par positif on entend disposé à tenir compte avant tout des faits, y compris même les intérêts, — disposé à ne pas donner à la théorie le pas sur l’expérience, — disposé à l’étude patiente avant la généralisation empressée et brillante, — disposé au travail et même à la discipline plutôt que tourné à la fougue sonore et au rêve ; si par positif on entend toutes ces choses et d’autres qui peuvent devenir d’essentielles qualités, au milieu de tout ce que laisserait de regrettable l’espèce des qualités et des défauts contraires, il y aurait encore de quoi se raffermir et se consoler. […] Il serait difficile de rien extraire ici d’un travail qui s’adresse particulièrement aux gens du métier ; dont tous les articles, développés avec un soin égal, sont destinés à l’application, et où rien n’est donné à l’effet. […] Le travail critique de ces cinq années, qui se trouve recueilli dans ces onze volumes, et dans lequel je crois avoir fait preuve quelquefois de fermeté véridique, n’a pas été étranger à ces démonstrations malveillantes et à cette légère avanie.
Aujourd’hui, par suite de l’immense travail que l’écrivain s’impose et que la société lui impose à courte échéance, par suite de la nécessité où il est de frapper vite et fort, il n’a pas le temps d’être si platonique ni si délicat. […] Mais cette gloire ne s’acquiert pas en se jouant ni en rêvant ; elle est le prix du travail opiniâtre et de l’ardeur appliquée : « Vous avez des idées dans la cervelle ? […] » Voilà ce qu’il pensait, et aussi ne s’épargna-t-il jamais le travail acharné de l’exécution. […] Quand il était de loisir (et il trouvait souvent moyen de l’être, livrant ses journées à la fantaisie, consumant ses nuits au travail), il aimait à aller à la chasse de ce qu’il appelait les beaux morceaux. […] Il y aurait, dans un travail moins incomplet, et si l’on était libre de se donner carrière, à bien établir et à graduer les rapports vrais entre le talent de M. de Balzac et celui de ses plus célèbres contemporains, Mme Sand, Eugène Sue, Alexandre Dumas.
Un très beau travail biographique et historique de M. […] Il y a joint à son tour un travail biographique, littéraire et même grammatical, très soigné, qui permet de classer désormais le savant ami de Montaigne au nombre des auteurs que tout le monde peut aborder directement et suivre avec intelligence. Nous profiterons de ces travaux pour dire nous-même quelque chose du docte et digne personnage qui en a fourni le sujet. […] Il applique à ce travail mixte la comparaison si naturelle de la digestion ; il insiste trop cependant sur certains détails de cette digestion laborieuse. […] Les longs travaux et les années d’épreuves, quelques pertes même domestiques au sein de sa nombreuse famille, n’avaient en rien amorti l’esprit de Pasquier ni chagriné son humeur.
Mardi 27 mai J’ai eu un succès au dîner de Brébant, avec ce mot : « La France finira par des pronunciamento d’académiciens. » 2 juin Je ne puis surmonter mon dégoût, quand je lis à la quatrième page d’un journal, dans les réclames payées : Il vient de paraître la seconde édition : De la situation des ouvriers en Angleterre… « travail où M. le comte de Paris a fait œuvre de penseur et de citoyen… » Les prétendants qui se font écrivains socialistes… Pouah ! […] Hugo fait un cours d’hydrothérapie, il nous entretient de l’ablution qu’il prend chaque matin : ablution qu’il a enrichie de quelques carafes d’eau glacée, qu’il se verse lentement sur la nuque, dans le cours de la journée, — vantant fort ce réconfort pour les travaux de l’intelligence et autres. […] Aujourd’hui, j’ai reçu un diplôme de Bethléem, qui me nomme membre de la Société, je sais par le timbre qui porte New-York, que c’est en Amérique, et voilà tout… N’y a-t-il pas des Sociétés en Australie, ayant déjà publié sur l’histoire naturelle, des travaux de la plus grande importance… Un jour il sera impossible de connaître seulement les localités scientifiques… Et la mémoire pourra-t-elle suffire… Pensez-vous qu’à l’heure présente, pour ma partie, il y a, par an, huit cents mémoires dans les trois langues, anglaise, allemande, française ! […] Après le dîner, la princesse s’est absorbée dans le travail de la tapisserie : un moyen pour elle, au milieu des grands événements, de s’absenter de son salon, de s’appartenir. […] Quand j’entends ces blagueurs, ces enflés de la parole, parler de leurs travaux sur l’antiquité, je pense à notre travail sur la révolution, à cette lecture de livres et de brochures, qui feraient une lieue de pays, à ce plongement dans cet immense papier du journalisme, où nul n’avait mis le nez, à ces journées, à ces nuits de chasse dans l’inconnu sans limites, je nous revois pendant deux ans, retirés du monde, de notre famille, ayant donné nos habits noirs, pour ne pouvoir aller nulle part, nous payant seulement, après notre dîner, la distraction d’une promenade d’une heure, dans le noir des boulevards extérieurs… et en mon dédain silencieux, je les laisse blaguer.
Les immenses Productions qu’on a de lui, prouvent d’abord son amour pour l’étude & son opiniâtreté pour le travail, & c’est déjà beaucoup en faveur de cet Ecrivain ; mais son style toujours diffus & incorrect, la marche de son esprit plus méthodique que subtile, son érudition plus étendue que choisie, sa critique plus minutieuse que profonde, dérobent à ses Ecrits la plus grande partie de la gloire qu’il auroit pu en retirer. […] On peut néanmoins le regarder comme un Savant, dont les travaux ont leur mérite, par les connoissances qu’ils supposent & par celles qu’ils sont capables de procurer aux autres.
Avant-propos Aujourd’hui que l’Œuvre des deux frères est terminé — l’un étant mort depuis des années, l’autre se trouvant trop vieux pour entreprendre à nouveau un travail d’imagination ou même un travail d’histoire de longue haleine, — il a paru intéressant au survivant de réunir, dans un volume, les préfaces et les manifestes littéraires, jetés en tête des diverses éditions de leurs livres.
Les temps modernes, qui forment la cinquième et dernière période, à partir de Bacon et Descartes, et qui constituent pour un grand nombre d’enseignements le principal de l’histoire de la philosophie, n’obtiennent pas ici tout le développement qui conviendrait peut-être ; mais c’est la partie la plus abordable, celle à laquelle les discussions habituelles du dehors initieront assez tôt les jeunes esprits, et il était plus utile de leur faire apprécier tous ces immenses travaux précédents qu’on a trop de hâte d’oublier dans la plupart des débats modernes. […] Grégoire et Collombet nous promettent pour leur prochaine traduction saint Sidoine Apollinaire, avec le texte en regard ; nous ne saurions trop encourager ces travaux de conscience et d’étude pieuse, qui font circuler dans un plus grand nombre de mains des trésors que les érudits connaissent et que toutes les personnes instruites devraient posséder. […] Paulin Paris, poursuivant ses utiles travaux sur la littérature française au moyen âge, nous a donné, après le roman de Berte aux grans piés, dont nous avons parlé en son temps, le Romancero français, ou Choix des chansons des anciens trouvères, que nous n’avons pas annoncé encore.
Si l’embryogénique histoire du fœtus de lettres, que j’esquissai tout à l’heure, vous a frappés par son air vieux jeu et déjà connu, elle n’atteste que mieux la désinvolture avec laquelle, depuis longtemps, on tient la besogne littéraire pour un travail normal, régulier, quotidien, ayant ses charges professionnelles, ses profits, ses déboires, ses privilèges, sa chambre syndicale, son autonomie. […] La liberté d’écrire, la multiplication des lecteurs, les progrès de la librairie, l’envahissement du journalisme ont donné à l’homme de lettres un semblant de raison sociale, à son travail cette autonomie que vous jugerez, je pense, illogique et pernicieuse. […] En ce siècle d’excessive division du travail, il y a des êtres dont la fonction est d’écrire pour les autres.
Le travail peut bien le perfectionner, mais je doute qu’il puisse lui donner réellement plus d’étenduë qu’il n’en a. L’étenduë que le travail semble donner aux génies n’est qu’une étenduë apparente. […] Ainsi le travail et l’experience font bien faire aux peintres, comme aux poëtes, des ouvrages plus corrects, mais ils ne sçauroient leur en faire produire de plus sublimes.
La méthode de travail de George Sand. […] On lui arrangeait un cabinet de travail. […] Le cabinet de travail était affreux, et rien qu’à le voir, il donnait le spleen. […] En attendant, son atelier de travail était sa chambre à coucher. […] Au moins dans l’ordre de ses travaux personnels, elle ne voulait en ignorer aucun.
Et nous ajoutons : il n’y a peut-être pas de travail plus utile. […] Le partage égal abolit l’émulation, et par conséquent le travail. C’est une répartition faite par le boucher, qui tue ce qu’il partage211. » Hugo admet d’ailleurs une sorte de droit moral au travail : « Le travail ne peut être une loi sans être un droit212. » C’est-à-dire que la loi sociale, « restreignant l’activité de chacun par le respect du droit d’autrui et lui permettant de se développer non dans le sens de la déprédation, mais uniquement dans le sens du travail personnel, admet implicitement l’universelle possibilité de ce travail ; le devoir de justice suppose ainsi le pouvoir de travailler ». Mais, tout en s’imaginant que la société future reconnaîtra, sous une forme ou sous une autre, le droit au travail, Hugo avoue que cette réforme est une des « dernières et des plus délicates à entreprendre. » — Ajoutons que le manque de travail, loin d’être le facteur essentiel de la misère, n’y entre que comme un élément minime, un dixième environ ; parmi les assistés de tous pays, dix pour cent seulement le sont pour cause de chômage. […] cela va me donner des semaines de salaires et de bonnes journées. — Non, il veut, lui aussi, non le travail, non le salaire, mais du loisir, du plaisir, des voitures, des chevaux, des laquais, des duchesses.
Le travail de Gœthe fut, lui aussi, en oscillation continuelle entre la Poésie et la Science. […] Nous tenons là une preuve qu’il ne s’est jamais engagé dans un travail par simple entraînement. […] Les moindres touches de ces deux physionomies révèlent le travail « d’après nature ». […] Parce qu’il s’était cru plus capable d’un autre travail. […] Dans la pension familiale et facile, tout alla bien, quoique le jeune garçon dut souvent doubler le travail de ses leçons à savoir, par le travail des placards d’imprimerie à composer.
Poursuis, comme l’astérie sourde et aveugle qui végète au fond de l’océan, ton obscur travail de vie ; obstine-toi ; répare pour la millionième fois la maille de filet qui se casse, relais la tarière qui creuse, aux dernières limites de l’attingible, le puits d’où l’eau vive jaillira. […] Tout ce que nous faisons, tout ce que nous sommes, est l’aboutissant d’un travail séculaire. Pour moi, je ne suis jamais plus ferme en ma loi libérale que quand je songe aux miracles de la foi antique, ni plus ardent au travail de l’avenir que quand je suis resté des heures à écouter sonner les cloches de la ville d’Is. […] Sa claire et ferme intelligence, sa grande puissance de travail, l’appelaient soit aux carrières qui supposent l’étude des sciences mathématiques, soit aux fonctions de la magistrature.
Vera7 [Le Pays, 20 mars 1860] I Ce sont les travaux de M. […] — que nous tenons surtout à faire connaître dans cet article bien plus que les travaux de Hegel, qui sont connus8 et mis, par certaines gens, dans la gloire. […] Et cependant, malgré cet ennui inconnu en Allemagne, mais partout ailleurs insupportable, d’une logique qui déchiquète l’abstraction plus que toutes les autres logiques qui aient jamais été publiées par les anatomistes du raisonnement, malgré l’effrayante spécialité de son langage et tout ce qui nous empêche, de peser sur le texte même d’Hegel, nous ne pourrons pas ne point l’atteindre, puisque nous voulons vous parler des travaux d’un écrivain qui en a fait le fond et le but de ses œuvres. […] Il est vrai que, dans l’ordre de ses travaux, M.
Amédée Pommier, ce redoutable classique, bâti par l’instinct et l’étude pour tous les travaux d’Académie, aurait pu aisément, s’il l’avait voulu, se constituer, comme La Harpe, une rente perpétuelle de ces prix, qu’il eût relevés par son talent de l’abaissement dans lequel ils sont depuis longtemps tombés ; car ils sont tombés jusque dans des jupes !! […] Là, il était à côté ou au-dessus de tout… Là, il travaillait avec cet amour et cette puissance de travail qui n’ont jamais été, l’un refroidi, l’autre découragée. […] Que de fois je l’ai entendu parler de vingt projets de travaux différents ! […] traductions, projets, travaux ont été interrompus par la mort de sa femme, qu’il prévoyait pourtant.
Des travaux d’un savant distingué, M. […] On ne lui voit point faire ces travaux de naturaliste où se plaisait tant Sainte-Beuve. […] Faguet n’a jamais exclu de la littérature les travaux des politiques ou des philosophes. […] Et cette particularité significative fera sans doute estimer singulièrement ses travaux. […] De grands travaux l’ont plus d’une fois tenté.
Mais elle est encore autre chose, messieurs, elle est un instrument plus puissant, ou du moins plus actif, l’expression et l’organe perpétuel des pensées, des travaux de toute une vie. […] Ce passage éloquent et tout semé d’images poétiques a enlevé les suffrages du jury : qu’il enlève aussi les vôtres, messieurs ; car la pièce entière ne pouvant vous être lu, comme va l’être tout à l’heure la première, je demande au moins à vous en dire le plus bel endroit : Cherchez l’or, dit l’enfant qui souffre ; Au travail, joug prématuré, Je meurs ; — ni le beau ciel doré Ni le bel arbre vert ne viennent, à ce gouffre. Dissiper les vapeurs dont je suis dévoré… Cherchez l’or, dit la jeune fille ; Mon travail ne me suffit pas ; Et le tentateur sur mes pas Jette rubans, tissus, joyaux, tout ce qui brille. Je pleure, et la misère insulte à mes combats… Cherchez l’or, dit la jeune épouse ; Sous les travaux mon front penché Ressemble un myrte desséché, Qui livre sa couronne à la chèvre jalouse, Ou que les vents du nord, l’hiver, ont arraché· Cherchez l’or, dit la blanche aïeule ; La bise est mortelle au vieillard ; Quand vient la neige ou le brouillard, L’âtre est vide, et le blé souvent manque à la meule Allez ! […] — Apportez le bien-être ; De la grande famille acquittez la rançon ; Au joug des ateliers l’enfant ne doit plus naître, Et le beau lis éclos des larmes du gazon, La vierge, qu’au travail comme un bœuf ou attelle, La vierge, en fredonnant, doit tisser la dentelle, Et briller dans son charme au seuil de la maison.
Monmerqué, avait donné en 1818 son édition, relativement excellente ; mais cette édition était utile surtout et recommandable par les éclaircissements, les accompagnements de tout genre, les notes : le texte n’y avait été l’objet que d’un premier travail fort insuffisant. […] Monmerqué, le plus instruit et le plus aimable des amateurs, le plus riche en documents, en pièces de toutes sortes, si au fait des sources et si porté à les indiquer, n’avait pas en lui l’esprit de critique et d’exacte méthode qui mène à terme et pousse à la perfection un travail de ce genre ; il fallait qu’un philologue de profession et à la fois ouvert à toutes les belles-lettres, un homme qui a fait ses preuves dans l’érudition antique la plus délicate et la plus ardue, et qui sait, à l’occasion, en sortir, apportât dans cette étude moderne les habitudes de la critique véritable et classique, pour que toutes les garanties, celles de la fidélité et du goût, se rencontrassent réunies : j’ai nommé M. […] Regnier au travail de la présente édition. […] Regnier lui-même et ses. collaborateurs les plus au fait de l’ensemble du travail et des résultats ; et voici ce qui m’a été répondu, ce qui me paraît à la fois curieux et rassurant, — curieux pour ceux qui veulent du nouveau, rassurant pour ceux qui tiennent à leur culte ancien. […] Paul Mesnard, qui, en profitant de tous les travaux antérieurs, y a beaucoup ajouté pour la précision.
Le travail enragé de presque tous les érudits sur le passé n’aboutit la plupart du temps qu’à découvrir ou à démontrer de petits faits purement contingents, absolument vides de signification, et dont il n’y a rien à tirer pour la connaissance de l’humanité et de son histoire. […] Leurs travaux de fourmis et de termites modifient à la longue, chez les êtres les plus intelligents de notre espèce, la vision du monde et de l’histoire. […] Ainsi comprises, les études communes, poursuivies avec le même esprit dans tous les pays civilisés, forment au-dessus des nationalités restreintes, diverses et trop souvent hostiles, une grande patrie qu’aucune guerre ne souille, qu’aucun conquérant ne menace, et où les âmes trouvent le refuge et l’unité que la cité de Dieu leur a donnés en d’autres temps. » Et voici une autre page où cet amour de la vérité s’exprime comme ferait la foi jalouse d’un croyant, en laisse voir les scrupules, les délicatesses, les pieuses intransigeances : … Il y a au cœur de tout homme qui aime véritablement l’étude une secrète répugnance à donner à ses travaux une application immédiate : l’utilité de la science lui paraît surtout résider dans l’élévation et dans le détachement qu’elle impose à l’esprit qui s’y livre ; il a toujours comme une terreur secrète, en indiquant, au public les résultats pratiques qu’on peut tirer de ses recherches, de leur enlever quelque chose de ce que j’appellerai leur pureté. […] Ce travail est un de ceux qui nous montrent le mieux comment l’examen d’une question très particulière peut servir à l’éclaircissement de questions essentielles et très générales, et quel rapport il peut y avoir entre l’effort obscur d’un vieil archiviste acharné sur quelque manuscrit poudreux et l’œuvre glorieuse d’un Mommsen ou d’un Renan. […] Il avait à raconter et à apprécier les travaux de son père.
L’excellent travail que j’ai sous les yeux, et où M. Havet a tenu compte de tous les travaux antérieurs, m’y aidera. […] Son excès de travail intellectuel l’avait de bonne heure rendu sujet à une maladie nerveuse singulière qui développa encore sa sensibilité naturelle si vive. […] Cousin le premier a provoqué ce travail de restitution complète de Pascal en 1843 ; M. […] Sa conclusion résume bien l’esprit même de tout son travail : « En général, dit M.
Mais après les heures publiques les préfets sont en usage de donner encore des leçons particulières pour une rétribution qui n’est pas forte ; et cet usage est bon à conserver, parce qu’il ménage au préfet le moyen d’améliorer son sort par son travail, et qu’il est juste que les enfants qui jouissent d’un peu de fortune en usent pour rendre leur instruction plus complète. […] Les professeurs des différentes facultés, indépendamment de leur devoir d’enseigner, forment encore un corps particulier, qui a son travail et ses séances, et auquel ceux qui, sans être professeurs publics, ont pris leurs degrés, peuvent être agrégés. Ce travail consiste à faire des réponses aux différents mémoires qui sont adressés aux facultés, à celle de médecine par les malades et souvent par le gouvernement dans les cas d’épidémie, ou pour la police des hôpitaux et autres objets de la salubrité publique. […] Ce travail est payé, et fait un revenu assez honnête pour une faculté qui a la réputation d’être bien composée. On sent aussi que la vie des membres d’une telle faculté doit être laborieuse, puisqu’indépendamment des soins qu’ils donnent à l’instructin de la jeunesse, ils sont encore les oracles des tribunaux intérieurs et étrangers, et que toutes leurs décisions, devant être motivées, demandent un travail raisonné.
Voyez comme toute interruption dans les études enrouille les enfants et les rend indociles, et dites-vous que votre inapplication et l’irrégularité ou la nullité de vos travaux sont la véritable cause de la stagnation de vos idées, que vous attribuez faussement à l’âge. […] Prenez l’habitude de ne fixer aucune pensée, gardez-vous de tout travail sérieux et suivi, tâchez de ne rien observer, d’être les yeux ouverts sans voir, de parler sans avoir pensé : alors, dans l’ennui qui vous dévore, laissez-vous aller à toutes vos fantaisies, et vous verrez les progrès rapides de voire imbécillité. […] Rien ne sauve dans cette vie-ci que l’occupation et le travail. […] Alors il reprit ses travaux, et sa blessure fut bientôt cicatrisée. […] il retournait avec une égale sérénité à ses travaux interrompus.
Œuvres de Virgile Texte latin publié d’après les travaux les plus récents de la philologie, Avec un commentaire critique et explicatif, etc., Par M. […] Les années et le travail des hommes apportent (ne fût-ce que lentement) leurs modifications incessantes et leurs résultats. […] Spohn et Wagner, de pieux disciples de Heyne, ont commencé ce travail de révision et de contrôle comme sous les auspices encore et sous l’invocation du maître. […] qu’elle ne cesse de faire à ton école le grave apprentissage des Muses ; qu’elle s’accoutume à considérer tes travaux, et qu’elle t’ait pour modèle dès ses jeunes ans ! […] Je sais que c’était de mode, il n’y a pas longtemps encore, pour bien des gens, de déprécier ses travaux sur Virgile, et particulièrement parmi ces messieurs d’Eton qui se piquent en tout d’être les premiers de la création.
Avant de rendre compte des moyens et des résultats de son travail, il importe toutefois (c’est justice) de caractériser une phase nouvelle qui semble s’ouvrir en France pour la critique littéraire, et dont M. […] Walckenaer entreprend, dit-on, un travail à fond sur La Bruyère. Nous savons un autre travail considérable sur les Lettres de madame de Maintenon commencé depuis plusieurs années par un de ses nobles héritiers, M. le duc de Noailles. […] Une des difficultés du nouveau travail était le classement de cette foule de notes et de petits papiers qui s’ajoutaient ; un excellent esprit de méthode a introduit l’ordre dans ce chaos. […] Nous aurions pu, en nous appuyant au travail de M augère, nous étendre sur d’autres points qu’il discute lui-même dans son Introduction, mais nous avons mieux aimé aller au principal.
Le jeune avocat d’Aix apprit tard le sujet de ce concours ; il ne put s’y mettre que peu avant le terme expiré, et ce fut de janvier à mars 1821, en trois mois à peine, qu’il écrivit l’excellent travail par où il marqua son entrée dans la carrière. […] Dom Brial aussi, le dernier des bénédictins, s’était montré, au sein de l’Institut, l’un des plus favorables à un travail où la nouveauté du talent rehaussait, sans la compromettre, la solidité. […] Il avait poussé assez avant ce grand travail, lorsque les événements politiques de 1829-1830 le vinrent distraire et appliquer tout entier avec ses amis à l’entreprise du National. […] Ces nombreux travaux ne l’ont pas empêché de poursuivre comme son œuvre essentielle l’Histoire de la Réformation, qui s’est encore plus enrichie que ralentie, nous assure-t-on, de tant de stations préliminaires, et qui, tout permet de l’espérer, couronnera dignement une carrière déjà si remplie. […] M.Mignet a plus fait pour Louis XIV que tous les panégyristes : il nous a ouvert l’intérieur de son cabinet et l’a montré au travail comme roi, judicieux, prudent dès la jeunesse, invariablement appliqué à ses desseins et ne s’en laissant pas distraire un seul instant, au cœur même des années les plus brillantes et du sein des pompes et des plaisirs.
Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont, à qui l’on doit déjà un bon travail sur l’Art poétique d’Horace, qui a procuré cette publication d’un manuscrit oublié. […] Ce sont là de bons travaux, et auxquels excelle l’esprit de notre temps.
C’est le jugement qu’ont porté de son travail nos Savans & ceux des pays étrangers. […] Pour rendre son travail encore plus utile, M. l’Abbé Brotier l’a enrichi de plus de six mille notes, toutes nécessaires pour l’intelligence de l’Ecrivain de l’ancienne Rome le plus rempli de difficultés par la nature de son Ouvrage.
Le travail pour parvenir par un état est sain ; non que l’état fasse toujours l’honnête homme, mais il y sert. […] Favori, il avait vendu les grâces ; serviteur utile et capable, il partage avec ses amis la récompense de son travail. […] Pour l’exciter au travail, faites-lui honte d’être vaincu. […] Quand nous pensons au travail de l’abeille, nous avons d’abord l’idée d’un choix fait, parmi toutes les fleurs, de celles qui donnent le miel ; puis l’idée d’un travail dont le profit est pour les autres. […] Choix sans méprise, travail désintéressé, ces deux idées sont inséparables de l’idée d’abeille.
Tout le travail forcé de la retouche immédiate. […] nous aurons été les martyrs du livre, — nous toujours, malgré la maladie, sur la brèche du travail et de la pensée. […] Il descend de la chambre, où il est en train de se sonder, et il commence à nous parler de notre roman, qu’il s’est faire lire dans l’intervalle de son travail, — comme un homme qui en a à dire long. […] on ne peut être partout, et suffire à tout, les horizons de nos projets de travail sont si grands et si étendus en tous les sens ! […] chez le premier, une fonction heureuse de la main et de l’œil, en regard du supplice du cerveau du second ; et chez l’un le travail qui est une jouissance et chez l’autre une peine.
La trempe de l’esprit & du caractere de Chapelle, le portoit naturellement à la Poésie légere, & ne lui permettoit pas d’autre genre de travail. […] Cette nature étoit dans Chapelle une gaieté assez continue, accompagnée d’une paresse qui le rendoit ennemi de la contrainte & du moindre travail.
On a l’impression que si on n’était pas fatigué, au moins d’une certaine fatigue, si on était totalement neuf, totalement frais, on n’irait pas même jusqu’au travail, pas même jusqu’au travail neuf, jusqu’au travail frais. Qui est le premier travail, la première zone, le commencement du travail. […] Il y a comme un entraînement de la fatigue au travail, (de la journée), comme un réensemencement, pour le travail de la journée, de tout ce résidu de tout le travail antérieur, de toute la vie passée. […] Il s’établit un certain équilibre de travail. […] La masse de travail valait, pesait la masse d’armes.
La dignité de son travail est entière, et il n’a rien à demander à ses amis que leur amitié. […] Il était puissant sur les Athéniens, riche, heureux, occupé de ses travaux, couvert des reflets de la gloire de son élève. […] « Ceci étant admis, pourra-t-on dire : Les ouvriers aussi devront donc avoir de la vertu, puisque souvent l’intempérance les détourne de leurs travaux ? […] Ce ne sont point apparemment les artisans, ni la masse des ouvriers attachés aux travaux mécaniques. […] Si les ouvriers chargés de tous les travaux appartiennent à l’État, il faut que ce soit aux conditions établies pour ceux d’Épidamne, ou pour ceux d’Athènes par Diophante.
On comprend qu’après un tel travail M. […] Sophie Arnould, cette charmante femme, qui était la joie, l’esprit, la gaieté de son siècle, est devenue, en passant par le cabinet de travail de M. de Goncourt, plus agaçante qu’une religieuse janséniste. […] Chacun croit tout faire et on arrive à ne plus souffrir le partage du travail. […] Je ne suis point de ceux qui blâment le travail de Flaubert et prétendent qu’on doit s’en passer. […] En effet, il y a dans son genre de travail non point de l’artiste, mais du bureaucrate.
Sans doute ils le pouvaient, en cédant aux conseils des hommes qui, pendant plus de quarante ans, ont contribué à leur fortune par leurs travaux. […] Mais cet argent, qui doit contribuer à leur existence et à leur éclat, ne doit pas leur être donné gratuitement ; il faut, en payant le travail, le zèle et les talents des comédiens, que le gouvernement en retire un bénéfice au profit de l’instruction publique. […] Ces entrées, dont chaque élève jouirait à son tour sans le distraire de ses travaux, lui donneraient quelques connaissances dans un genre de littérature auquel il ne faut pas être étranger : là il prendrait les formes aimables d’une bonne éducation, qui comprend tout à la fois une politesse aisée, la pureté du langage et l’élégance du débit. […] Ces qualités, Monsieur, faites-les tourner tout à fait à votre avantage par le travail et une confiance sans bornes dans le vrai, dans l’honorable public. Lui seul doit nous juger, lui seul nous fait sortir de la fausse voie qui nous égare, lui seul récompense nos travaux, et lui seul enfin, en nous indiquant ce qui est bon, ce qui est beau, nous inspire ces grands et généreux ouvrages qui conduisent leur auteur à la gloire et à l’estime publique.
Lorsqu’on a sous les yeux la magnifique édition in-folio de ce Virgile traduit, qui parut en 1649 entre les deux Frondes, avec figures, tables, remarques et commentaires, le portrait du traducteur en tête de la main de Mellan, on se prend à regretter que tant de dépense ait été en pure perte, et l’on voudrait se persuader que ce travail de Marolles et les autres travaux de lui qui succédèrent n’ont pas été inutiles à leur moment. […] Cependant tout ce travail s’est fait avec une telle diligence, qu’un ouvrage n’a pas été sitôt achevé qu’un autre a été commencé. […] C’était peut-être une injustice pour quelques-unes de ces versions qui pouvaient donner une certaine idée de l’auteur latin, en attendant mieux ; et, comme il le disait naïvement en une de ses préfaces : « Si je n’ai pas rendu en cela un grand service au public, je crois facilement aussi que je ne lui ai pas fait beaucoup de mal. » Il écrivait ces paroles d’innocence dans la préface de son Tibulle, en 1653, et s’y plaignait dès lors du peu de cas qu’on faisait de son travail, du malheur de n’avoir point pour amis « ceux qu’on tenait pour arbitres de la réputation des livres », et du silence barbare qu’affectaient de garder au sujet de ses productions quelques personnes sur l’amitié desquelles il avait cru pouvoir compter. […] Le duc de Montausier, qui eut toujours des bontés pour lui, avait obtenu pour sa traduction d’Athénée le privilège nécessaire, mais ce privilège accordé et la traduction faite, pas un libraire ne s’en voulut charger : Enfin, s’écrie Marolles qui se décide à l’imprimer à ses frais (1680), enfin, pour ne pas frustrer la grâce du privilège obtenu par le généreux seigneur à qui cet ouvrage est dédié, j’ai osé entreprendre de faire cette édition pour vingt-cinq exemplaires seulement, laissant toutefois à l’imprimeur la liberté d’en prendre tel nombre qu’il voudra de copies pour lui, afin au moins que peu de personnes connaissent après moi que ce travail n’était peut-être pas si méchant qu’il dût demeurer éternellement enseveli dans les ténèbres de l’oubli. […] Le Tourneux, on n’avait jamais trouvé à redire à la traduction du même bréviaire faite autrefois par Marolles ; mais la raison en était simple, c’est que le travail de celui-ci n’avait pas mérité qu’on s’y arrêtât : « Car il faut l’avouer à la honte de ce siècle, disait Arnauld, quand les livres ne sont pas assez bien faits pour exciter la jalousie de certaines gens, ils sont hors d’atteinte à la censure. » De ce côté aussi, avec plus de modération dans les termes, nous rencontrons le même fonds de mésestime.
Je tâcherai de le faire en m’aidant de quelques travaux publiés récemment sur lui, et surtout en l’écoutant directement lui-même23. […] Son grand souci cependant était de se procurer des livres et de se ménager du temps pour les lire, tout en faisant exactement son travail. […] Marié à vingt-quatre ans, il trouvera en elle durant des années une tendre et fidèle compagne, et qui l’aidera beaucoup dans le travail de sa boutique. […] Je ne faisais jamais de parties de pêche ni de chasse : il est bien vrai qu’un livre me débauchait quelquefois de mon travail, mais c’était rarement, c’était au logis et sans donner de scandale. […] Je ne rappellerai parmi les proverbes qu’il a frappés et mis en circulation que les plus connus : L’oisiveté ressemble à la rouille, elle consume plus vite que le travail n’use.
Cette morale consistera dans le culte du travail et de la fraternité. […] L’État doit le travail à l’individu. […] Ce furent ses années de travail suivi et de méditation féconde. […] Elle fait un travail douloureux, gauche et incomplet. […] » Voilà le travail de l’avenir.
Exercées et blanchies dans de communs travaux, ces belles existences de législateurs, judicieuses avant tout, saines et sereines, offrent au regard d’augustes longévités qui sont comme l’image de la constance et de la vigueur régulière des âmes. […] La vie de Jefferson fut de 83 ans (1743-1826) ; aucune autre, ni celle de Franklin, ni celle même de Washington, n’offre plus de travaux éminents et de services rendus au pays. […] En un mot, ce n’est que par des travaux soutenus, et non sans de continuels dangers, que nous parviendrons à conserver la liberté que nous avons conquise ; mais nous la conserverons : la masse d’influence et de richesse est assez grande de notre côté pour que nous n’ayons à craindre aucune tentative violente ; nous n’avons qu’à nous réveiller et à briser les cordes lilliputiennes dans lesquelles on nous a enlacés durant le premier sommeil qui a suivi nos travaux. » Cette délivrance, que Jefferson présageait si énergiquement en 96, il a eu l’honneur de l’accomplir.
Le cœur de l’homme a plus gagné dans ce travail que son imagination n’a perdu ; Grégoire de Nazianze en est la preuve. […] Mais c’est dans ses travaux littéraires directs qu’il nous est plus commode d’aborder M. […] En restaurant le texte altéré des éditions de Pascal, et en montrant qu’un travail analogue est à faire sur presque tous nos auteurs classiques, il a créé ce qu’on peut appeler la philologie française, et il l’a passionnée en naissant. […] C’est du moins un rêve qui sert de délassement à mes travaux, de charme à ma solitude.
qui ose aujourd’hui l’histoire, a consacré à la Femme (genre et espèce), sa puissance de talent et ses travaux historiques… Elle a déjà écrit la Femme de l’Inde, la Femme de la Bible, la Femme grecque et la Femme romaine, et elle nous promet la Femme chrétienne, la Femme du moyen âge et la Femme moderne. […] Les pédants, qui se moquent de nous, ont glosé fort à leur aise sur Hypatia, l’Alexandrine, dont les écrits n’existent plus, et qui, d’ailleurs, n’avait écrit que des Commentaires sur Diophante et les Coniques d’Apollonius de Perge, Travail à la suite ! travail inférieur d’examen et d’érudition, qui ne consistait qu’à frotter des œuvres faites comme on frotte des meubles pour les faire reluire. […] Au commencement du xixe siècle, une femme, il est vrai, certainement supérieure, par le but et la portée de ses travaux, à Mlle Clarisse Bader, — et supérieure aussi par la sagacité, quoique cette sagacité ait été bien trompée, — Mlle de La Lézardière eut l’ambition de continuer Montesquieu et publia la Théorie des lois politiques de la monarchie française.
Après les grands travaux du Père Du Halde, du Père Grosier, du Père Amyot, du Père Gaubil, et de tant d’autres Pères jésuites, qui firent, pendant un moment, de la Chine une province de leur ordre ; après les livres des voyageurs anglais sur cette Chine logogriphique, aussi difficile à déchiffrer que son écriture ; en présence surtout de ces Pères de la foi, notre Compagnie des Indes de la rue du Bac (comme les appelait un grand écrivain), et dont les observations sont le meilleur de l’érudition contemporaine sur les institutions et les mœurs de la Chine, si deux sinologues, ayant passé toute leur vie dans une Chine intellectuelle qu’ils ont redoublée autour d’eux comme les feuilles d’un paravent, se mettaient à écrire de leur côté une histoire du pays qu’ils n’ont pas cessé d’habiter par l’étude et par la pensée, il y avait lieu de croire, n’est-il pas vrai ? […] … Le livre de Pauthier et les travaux complémentaires et caudalifs que Bazin a soudés à ce livre, sous le titre de la Chine moderne 4, ne contiennent rien de plus que ce qu’on savait avant eux. […] Ils ont rapproché des travaux épars çà et là, et ils ont formé de ces détails une espèce de synchrétisme historique où la confusion des faits entassés produit quelque chose de très chinois, car cela manque entièrement de perspective et de cette clarté qui est la vie des livres écrits en français. Mais des documents inconnus sur le Céleste-Empire, et des considérations supérieures à celles que deux siècles d’incertitudes et de travaux poursuivis plus ou moins à tâtons par les Quinze-Vingts de nos Académies des sciences ont mis en circulation dans le monde savant européen, nous en avons vainement cherché la trace.
Voilà pourquoi un fabricant de romans-feuilletons peut faire une brillante fortune et arriver à ce qu’on appelle une position dans le monde, tandis qu’un savant sérieux, eût-il fait d’aussi beaux travaux que Bopp ou Lassen, ne pourrait en aucune manière vivre du produit vénal de ses œuvres. […] Remarquez, en effet, que quand un homme vit de son travail intellectuel, ce n’est pas généralement sa vraie science qu’il fait valoir, mais ses qualités inférieures. […] Letronne a plus gagné en faisant des livres élémentaires médiocres que par les admirables travaux qui ont illustré son nom.
A Monsieur Naigeon9 Cet essai, que les mêmes, lectures multipliées ont porté successivement d’un très-petit nombre de pages à l’étendue de ce volume, est le fruit de mon travail, ou, pour mieux dire, de mon loisir pendant un des plus doux intervalles de ma vie. […] En revanche, disposez de mon travail comme il vous plaira ; vous êtes le maître d’approuver, de contredire, d’ajouter, de retrancher. […] Mais, au défaut du succès, on ne nous ravira point à vous, à moi, et à quelques autres écrivains qui m’ont précédé dans la même carrière, et dont le travail ne m’a pas été inutile, la gloire de la tentative.
Enfin, pour résumer ce qu’il faut attendre de ces écrivains sans rhétorique, voici ce que nous disions de Voltaire, qui représente ce genre de style : « Ma conviction profonde est que même ce style-là est assimilable par le travail et qu’un esprit littéraire ne peut sortir d’une longue lecture de Voltaire sans en retenir le ton. […] Seulement pour l’assimilation immédiate de l’art décrire, nous recommandions et nous recommanderons toujours de préférence la lecture des auteurs dont on peut discerner le travail et les procédés. […] quelle blague que les beautés littéraires, le travail, les ratures !
Inutilement exposons-nous pendant 300 pages les procédés de travail et la psychologie littéraire des grands écrivains, pour en dégager une théorie générale et un enseignement pratique. […] Quoi d’étonnant qu’un homme si léger dans ses jugements conteste l’efficacité du travail ? […] Le travail, selon lui, n’apprend pas à écrire, parce qu’il y a de grands génies qui n’ont pas eu besoin de travailler, comme si nous n’avions pas dit cent fois qu’un Manuel de style n’est pas fait pour les grands génies et comme s’il n’était pas, d’ailleurs, historiquement prouvé que les plus grands écrivains eux-mêmes ont énormément travaillé!
La composition et la préparation d’un de ses livres est un immense travail. […] Zola apporte à son travail. […] Zola commence enfin le travail de la rédaction. […] Busnach soumettait son plan et son travail à M. […] Les passages soulignés ont été supprimés dans le travail des répétitions.
Dois-je déclarer d’ailleurs, pour excuser l’ambition de ce titre d’Histoire, que je n’ai point prétendu compléter ni résumer les travaux antérieurs qui ont paru sur cette matière ? […] Peut-être même sera-ce le principal défaut de ce travail que ma foi y paraîtra superstitieuse et que j’aurai abaissé mes dieux en les supposant si occupés de moi.
Sans doute, ils sont implicitement contenus dans le livre que nous avons récemment publié sur La Division du travail social. Mais il nous paraît qu’il y a quelque intérêt à les en dégager, à les formuler à part, en les accompagnant de leurs preuves et en les illustrant d’exemples empruntés soit à cet ouvrage, soit à des travaux encore inédits.
. — Si le degré de prospérité du pays influence ainsi la marche de la langue et la littérature, il en est de même de la forme particulière ou dominante que prend le travail national. […] Taine a dit60 : « Un homme n’arrive qu’à l’aisance par le travail qu’il fait lui-même ; s’il parvient à la richesse, c’est par le travail qu’il fait faire aux autres. […] Il me suffit de constater que les aspects inattendus pris par le travail moderne offraient et offrent encore à la verve des écrivains une riche et nouvelle matière. […] Veut-on voir grandir soudainement le salaire accordé à leur travail et du même coup les égards accordés à leur personne ? […] L’auteur apporte son travail ; l’éditeur fournit le capital pour la publication de l’ouvrage ; et le produit de la vente est partagé entre eux, bien souvent de façon fort inégale.
On était du reste très-content de mon travail, et je promettais un brillant élève si je vivais. […] Si le travail de combinaison est plus grand, la besogne matérielle est moindre. […] Aucun travail ne semblait lui coûter. […] C’est si parfait, que le travail n’a laissé aucune trace. […] De simples frottés à la terre de Cassel ont la perfection du travail le plus patient.
Le travail préparatoire n’en fut pas moins continué, et nous espérions bien avoir le bonheur d’aider notre illustre ami dans l’accomplissement de son travail. […] Tel est donc dans son ensemble le travail que nous avons accompli. […] Ce travail en est la preuve. […] De longs voyages en Orient succédèrent à ces travaux. […] Simple et modeste, tout occupé de son art, il ne sollicita jamais des travaux qu’on se fût empressé de lui accorder.
Baudelaire est un des cas les plus réussis de ce travail particulier. […] C’est la prétention des savants, que le résultat de leurs travaux demeure comme indépendant de leur personne. […] Prospero proclame « que le travail matériel est le serf du travail spirituel. […] Ce sont autant de textes à contrôler, et un vaste travail de vérification à établir. […] Seulement, la feuille laisse s’accomplir en elle ce travail de la grande sève commune, et l’homme veut le travail de ses pensées.
Sans s’assujettir aussi scrupuleusement à son Original, l’Auteur dont nous parlons s’est permis de refondre, d’ajouter, de retrancher, toutes les fois qu’il l’a jugé nécessaire à la perfection de son travail, & on peut dire qu’il l’a fait avec autant de discernement que de succès. […] Mais aujourd’hui que des lumieres plus sûres, qu’un zele mieux entendu dirige les Ecrivains qui consacrent leurs travaux au maintien de la Foi & de ses Pratiques, tout ce vain appareil de triomphe tombe & s’évanouit.
M. le chevalier de Angelis, auteur de travaux inédits sur Vico, a bien voulu nous communiquer la plupart des ouvrages italiens que nous avons extraits ou cités ; exemple trop rare de cette libéralité d’esprit qui met tout en commun entre ceux qui s’occupent des mêmes matières. […] Mais il a été principalement soutenu dans son travail par M.
Au sortir de la séance matinale, et comme édifié par la science, on s’en allait diligemment chacun à ses travaux du jour. […] Toute la série de ses travaux, de ses projets, de ses sentiments, s’y fait suivre sans interruption. […] Ampère lui présenta son travail, ou plutôt le travail, lu à une séance de la Société d’émulation de l’Ain, à laquelle M. de Lalande assistait, fut remis à l’examen d’une commission dont ce dernier faisait partie. […] La pudeur de l’homme mûr a quelque chose de plus inviolable, et c’est le travail surtout qui marque le milieu de la journée. […] En 1824, le travail de M.
C’est à ce point de perfection que tout travail sur la langue doit tendre. […] Cependant, quel est le travail de l’esprit en traduisant ? […] Et quel est le travail de l’esprit en composant ? […] Les autres poètes font des vers et même de fort beaux, mais on y sent le travail et la composition. […] Sans doute le travail du thème est de chercher un mot latin pour rendre le mot français ; mais s’ensuit-il de ce travail que le mot qu’on trouvera sera nécessairement celui qui convient ?
Ils charmaient les travaux des longues journées par de doux entretiens, par les récits de la patrie absente. » Voilà l’idéal heureux d’Halévy, son Décaméron de l’Art. […] Disait-il dans la notice sur l’architecte Gondoin, après un exposé assez détaillé de ses premiers travaux et une appréciation de son premier et si parfait monument, l’École de Médecine : « Et pourtant il fut en quelque sorte le début et le coup d’essai d’un jeune homme ; M. […] N’avons-nous donc parmi nous personne qui sache pertinemment parler de nous et de nos travaux ? […] Mais l’Éloge de Simart, le dernier de ceux qu’Halévy a eu à prononcer, est des meilleurs ; j’y noterais à peine un ou deux endroits pour le trop de mise en scène ou la fausse élégance de l’expression ; l’analyse des travaux de l’artiste y occupe une juste place, et toute cette partie est traitée avec bien du sérieux, et cependant avec animation et vie : « Simart, au reste, ne courait pas après la popularité ; il l’attendait, non comme l’homme de la fable attendait la Fortune, mais debout et laborieux. […] Rien n’égale, à cet égard, la sincérité du premier jet : je donnerai donc ici les notes mêmes ; c’est tout un portrait d’Halévy, pris sur le vif, saisi dans l’intérieur et dans la familiarité : « Il avait un don naturel d’écrire, cultivé, perfectionné par l’étude, par un goût de lecture qu’il satisfaisait partout, dans son cabinet, pendant l’intervalle des travaux, des conversations d’affaires, dans les voitures publiques, dans les réunions d’amis, dans le monde même.
Mais, pour mettre les lecteurs à même de bien juger de la valeur de tels travaux, de la confiance qu’ils méritent et des solides fondements sur lesquels ils reposent, j’ai à dire quelques mots de la position qu’occupait l’auteur, de l’accès qui lui fut ouvert de tout temps aux sources secrètes et aux documents indispensables à son entreprise. […] Dans les dernières années de la Restauration, les attachés du ministère furent invités à traiter chacun dans un mémoire la question des alliances naturelles de la France : ce fut le travail de M. […] Armand Lefebvre était naturellement désigné par ses travaux historiques pour en faire partie. […] Il avait publié, dès avril 1838, dans la Revue des Deux Mondes un grand morceau de son travail, qui comprenait l’histoire politique des Cours de l’Europe, depuis la paix de Vienne (1809) jusqu’à la guerre de Russie (1812) ; il s’était hâté de détacher ce travail pour ne pas se laisser devancer par M.
Le travail à opérer sur les peuples du Midi n’était pas d’une difficulté moins grande. […] Si l’on ne juge le résultat d’un tel travail que dans ses rapports avec les arts d’imagination, rien ne peut en donner une idée plus défavorable. […] Sans doute, si les facultés développées dans ce genre de travail n’avaient point été depuis dirigées sur d’autres objets, il n’en fût résulté que du malheur pour le genre humain ; mais quand on voit, à la renaissance des lettres, la pensée prendre tout à coup un si grand essor, les sciences avancer en peu de temps d’une manière si étonnante, on est conduit à croire que, même en faisant fausse route, l’esprit acquérait des forces qui ont hâté ses pas dans la véritable carrière de la raison et de la philosophie. […] Néanmoins, de même que le savant observe le travail secret par lequel la nature combine ses développements, le moraliste aperçoit la réunion des causes qui ont préparé, pendant quatorze cents ans, l’état actuel des sciences et de la philosophie. […] Peut-être aussi que tout le faste de ces récompenses d’opinion était nécessaire pour exciter aux difficiles travaux qu’exigeaient, il y a trois siècles, le perfectionnement des langues modernes, la régénération de l’esprit philosophique, et la création d’une méthode nouvelle pour la métaphysique et les sciences exactes.
Il n’est personne, parmi les romanciers, qui connaisse mieux Paris dans ses banlieues, ses quartiers excentriques, ses lieux de plaisir et de travail, dans ses aspects changeants de toutes heures, qui sache mieux les intérieurs divers des myriades de maisons parmi lesquelles serpentent ou s’alignent ses rues, qui porte mieux enregistrés dans son cerveau, les physionomies, la démarche, la tournure, les gestes, la voix, le parler, de ses catégories superposées d’habitants. […] Le boudoir où des Esseintes recevait ses belles impures, le cabinet de travail où il consume ses heures à révoquer le passé, ou à feuilleter de ses doigts pâles, des livres précieux et vagues, cette bizarre et expéditive salle à manger, dans laquelle il trompe ses désirs de voyage, la désolation d’un ciel nocturne d’hiver, le moite accablement d’un après-midi d’été, les floraisons monstrueuses dont se hérissent un instant les tapis, les évocations visuelles et auditives de certains parfums aériens et liquides, et par dessus tout ces phosphoriques pages consacrées aux peintures orfévrées de Moreau, à certains ténébreux dessins de Redon, à certaines lectures prestigieuses et suggestives ; ici le style de M. […] Huysmans, à l’homme normal, chez qui la sensation perçue en gros et à la hâte, est transformée par un travail conscient ou inconscient en volontés, en actes, en une conduite et une carrière ; le point morbide des créatures romanesques apparaît. […] « En effet, c’était de la gourme, des coliques et des fièvres, des rougeoles et des gifles, dès le premier âge ; des coups de bottes et des travaux abêtissants, vers les treize ans ; des duperies de femmes, des maladies et des cocuages, dès l’âge d’homme ; c’était aussi, vers le déclin, des infirmités et des agonies, dans un dépôt de mendicité ou dans un hospice. » Et, chose singulière, cette vue exclusive des misères humaines n’inspire aux pessimistes de M. […] Huysmans, par son dernier livre surtout, a donné plus que des promesses de talent ; on peut légitimement compter, sans illusion amicale, que ses travaux aideront à maintenir et à exalter l’excellence actuelle de notre école littéraire.
Nous ne reviendrons pas sur cette solution que nous avons exposée dans un travail antérieur. […] Nous-même, dans un travail antérieur, nous avons pris les mots « réalisme » et « idéalisme » dans un sens assez différent. […] Comment le ferait-il, si à un état cérébral déterminé ne correspondaient pas des souvenirs déterminés, et s’il n’y avait pas, en ce sens précis, parallélisme du travail cérébral et de la pensée ? […] Mais nous n’insisterons pas sur ce point, qui a fait l’objet d’un travail antérieur. […] Aucun travail d’abstraction, d’élimination, de diminution enfin, effectué sur la première conception, ne nous rapprochera de la seconde.
L’aiguille accroît singulièrement l’importance sociale de la femme ; allé met entre ses mains la séduction d’une utilité nouvelle ; elle marque d’une façon claire la division du travail en travail mâle et travail femelle, division déjà indiquée par la découverte du feu, dont l’entretien échéait à la femme, nécessairement. […] Ces silex sont fort petits et presque toutes les traces de travail, fort douteuses. […] Il se mettait au travail, comme on se met à table, à heure fixe. […] Son travail est critique, disons-le, autant qu’il est possible en ces matières. […] Mais ces travaux ne sont pas à la portée de tout le monde.
Henry Honorat, des expressions qui me paraissent empreintes d’un respect vraiment religieux : « à Paris, devant sa table de travail », nous dit le journaliste, « au milieu de ses livres et de ses carnets, M. […] Le résultat du travail obscur de mille paysans, serfs d’une abbaye, était une abside gothique, dans une belle vallée, ombragée de hauts peupliers, où de pieuses personnes venaient six ou huit fois par jour chanter des psaumes à l’Éternel. […] Ainsi avertis parmi nous, comment nos camarades historiens ne renieraient-ils pas aujourd’hui les primitives ambitions, les anticipations de l’un, les assurances de l’autre, et les infinies présomptions qui ont pourtant institué toute la pensée moderne ; comment ne les renieraient-ils pas, avertis qu’ils sont dans leur propre travail ; et comment travailleraient-ils même s’ils ne les reniaient pas incessamment ; sachons-le ; toutes les fois qu’il paraît en librairie un livre, un volume d’un historien moderne, c’est que l’historien a oublié Renan, qu’il a oublié Taine, qu’il a oublié toutes ces grandeurs et toutes ces ambitions ; qu’il a oublié les enseignements des maîtres de la pensée moderne ; et les prétentions à l’infinité du détail ; et que, tout bêtement, il s’est remis à travailler comme Thucydide. […] Les vieux eux-mêmes, Taine, Renan, les autres, quand ils travaillaient, oubliaient, étaient contraints d’oublier leurs propres enseignements ; leurs propres ambitions : toutes les fois qu’un volume de Taine paraissait, c’était que Taine avait, pour la pratique de son travail, pour la réalisation du résultat, oublié de poursuivre l’indéfinité du détail ; toutes les fois qu’il paraissait un livre de Renan, c’était que Renan avait, pour cette fois, renoncé à la totalisation du savoir ; ils avaient choisi ; comme tout le monde, comme les anciens, comme Hérodote, comme Plutarque, et comme Platon, ils avaient choisi. […] en exemple, en illustration d’un travail de recherche dans le cahier même où paraît Chad Gadya !
Pour la bienveillante sympathie de son accueil et le patronage de ce premier travail, nous ne saurions trop l’assurer de notre respectueuse et très profonde gratitude. […] Enfin, nos amis très proches : Émile Mignard, Pierre Richard, Georges Varenne, André Demelle et Louis Lossouarn, qui furent, en ce travail, nos dévoués auxiliaires, ont droit à un très affectueux merci.
L’excuse de sa longueur, car il paraîtra long à beaucoup, c’est qu’en ces sortes de travaux il est défendu de demander à être cru sur parole ; cette nécessité justifie encore l’aridité d’une nomenclature empruntée à différentes langues étrangères. […] Gaston Paris, dont nous sommes tous les disciples, ce qui n’est pas une raison pour qu’il ait approuvé autre chose dans mon Esthétique que le soin avec lequel j’ai défendu les principes que m’ont donnés ses travaux ; c’est plutôt en manière de dédicace, et alors je n’oublierais pas M.
J’aimerais donc que dans un travail spécial, à la suite d’une dissertation sur cette journée ou cette suite de journées sanglantes et glorieuses, on recueillît, pour ne parler que de ce qui compte, le récit de Jomini (1820), celui de M. […] Pour cela il fit diligence ; il fallait tailler en partie la route dans le roc : le commissaire général ordonna les travaux, mit lui-même le feu à la première mine, amorça la route et ne prévint qu’alors le ministre, qui fut deux jours sans oser en parler au premier Consul. […] Cretet, en lui développant son programme de travaux et d’améliorations de tout genre à l’intérieur : « J’ai fait consister la gloire de mon règne à changer la face du territoire de mon Empire. L’exécution de ces grands travaux est aussi nécessaire à l’intérêt de mes peuples qu’à ma propre satisfaction… Les fonds ne manquent pas ; mais il me semble que tout cela marche lentement, et cependant les années se passent. […] On y voit pourtant, par le détail même dans lequel il entre sur les travaux et les embellissements de Mayence, à quel point Napoléon, à ce milieu d’une année qui devait se terminer si fatalement, croyait encore gagner la partie et comptait sur un lendemain prospère.
. — Travaux historiques ; renommé conquise. — Services et carrière du côté de la Russie. — Importance d’action et d’influence par ses écrits […] Si, par hasard, un de ces aimables ou doctes écrivains me tombe sous la patte, je feuillette et admire, mais je le referme aussitôt, pour ne pas me laisser entraîner à une déviation de mes ennuyeux travaux. […] Il lui avait été permis dès 1817 de se fixer à Paris pour se consacrer à ses travaux de cabinet. […] De retour à Saint-Pétersbourg, il reprit ses studieux travaux. […] Qu’ai-je voulu, qu’ai-je cherché à mon tour dans ce long travail qui s’est étendu sous ma plume au-delà de ce que je présumais d’abord ?
Brunet, à qui le travail de de Bure servait de point de départ pour son Manuel du Libraire, n’accordait encore à Ronsard, en 1814, dans sa seconde édition, que dix-sept lignes. Dans sa cinquième édition, en 1863, il lui consacre treize colonnes en petit texte, et un travail approfondi sur les éditions originales. […] Un travail d’un tout autre genre, et qui offre un caractère didactique, est un Essai sur l’histoire de la Versification française au xvie siècle, que M. […] Puis, ce premier travail étant terminé, ils se dirent un beau jour : « La France n’a pas d’épopée, il faut lui faire ce cadeau. » Ronsard alors écrivit la Franciade. » M. […] On le sait maintenant, grâce aux travaux qui se poursuivent avec ardeur et qui ne remontent guère au-delà de ces trente dernières années : dans le haut moyen âge, époque complète, époque franche, qui, sortie d’un long état de travail et de transformation sociale, avait rempli toutes ses conditions et s’était suffi à elle-même, la langue, la littérature française qui était née dans l’intervalle, qui était sortie de l’enfance, qui était arrivée à la jeunesse (de même que l’architecture, que la théologie, que la science en général et que les arts divers), avait eu son cours de progrès et de croissance, une sorte de premier accomplissement ; elle avait eu sa floraison, son développement, sa maturité relative : poétiquement, une belle et grande végétation s’était produite sur une très-vaste étendue, à savoir l’épopée historique, héroïque.
Je sais qu’un noble esprit peut, sans honte et sans crime, Tirer de son travail un tribut légitime, disait Boileau en faveur de Racine, et c’était une manière de concession. […] Diderot, nécessiteux, donnait son travail plus volontiers qu’il ne le vendait. […] Mais, il faut le dire, avec toute l’estime qu’inspirent de semblables travaux, l’entière gloire littéraire d’une nation n’est pas là ; une certaine vie même, libre et hardie, chercha toujours aventure hors de ces enceintes : c’est dans le grand champ du dehors que l’imagination a toutes chances de se déployer. […] Quoi de plus honorable, de plus digne d’intérêt que le travail assidu (fût-il un peu hâtif et lâché) d’un écrivain pauvre, vivant par là et soutenant les siens ? […] La Société s’engage (c’est tout simple) à aider ses membres, à procurer le placement de leurs travaux, à aplanir aux jeunes gens qui en font partie l’entrée dans la carrière.
Pourtant dans ces importants travaux de M. […] Il s’est ressouvenu vivement de l’idée monarchique et a estimé qu’elle n’avait pas obtenu sa part historique suffisante, son juste rôle, dans les récents travaux des plus illustres maîtres sur nos vieilles races. […] Je me figure (car j’ai besoin d’une explication) que, pendant ces années de laborieuse absence où l’auteur préparait son important travail, il nous aura crus plus atteints que nous ne l’étions en effet de cette fièvre du symbolisme historique. […] De tels travaux, si lointains et si purement historiques qu’on les fasse, ont presque toujours leur point d’appui, leur point de départ dans les questions modernes, et leur inspiration première, leur verve, si j’ose dire, vient de là. […] L’extrême nonchalance s’allie au travail excessif, une sécurité complète aux périls les plus imminents.
Ces diverses inexactitudes de détail m’ont mis en doute sur l’ensemble du travail, et, reprenant moi-même l’étude de Condorcet dans les parties qui me sont accessibles ainsi qu’à tout le monde, je suis arrivé à une tout autre appréciation de l’homme et du caractère ; et, comme Condorcet a été un personnage politique des plus considérables, un de ceux qui font les révolutions, qui y poussent, qui en espèrent tout, qui ne s’arrêtent qu’au dernier moment, au bord extrême du précipice, et qui y tombent, j’ai cru utile de dégager mon point de vue avec franchise et hardiesse. […] Fontaine, le même que nous citions il n’y a qu’un instant, et qui était un grand géomètre, mais un assez mauvais homme, avait remarqué les premiers travaux analytiques de Condorcet et avait pu craindre de voir s’élever en lui un rival : « J’ai cru un moment qu’il valait mieux que moi, disait-il, j’en étais jaloux ; mais il m’a rassuré depuis. » C’est Condorcet lui-même qui raconte agréablement cette anecdote dans l’éloge de Fontaine, et avec bon goût cette fois. […] Aussi, quelle que fût la valeur de ses premiers travaux en analyse mathématique, Condorcet en vint assez vite à n’être plus que le secrétaire le plus fidèle, l’interprète le plus élevé et le plus éclairé des travaux d’autrui. […] Encore une fois, ce n’est pas l’idée même que nous soyons à un âge de maturité, à une époque d’égalité et même de nivellement, et qu’il faille tirer le meilleur parti de la société moderne en ce sens-là, ce n’est pas cette idée qui est la fausse vue de Condorcet ; son erreur propre, c’est de croire qu’on n’a qu’à vouloir et que tout est désormais pour le mieux, qu’en changeant les institutions on va changer les mobiles du cœur humain, que chaque citoyen deviendra insensiblement un philosophe raisonnable et rationnel, et qu’on n’aura plus besoin, dans les travaux de l’esprit, par exemple, d’être excité ni par l’espoir des récompenses ni par l’amour de la gloire. […] Quant au fond même des choses pourtant, il serait injuste de méconnaître, dans les travaux publics de Condorcet à cette époque, des témoignages multipliés de sa grande capacité d’intelligence.
Il me faut douze heures de travail, pour en avoir trois de bonnes. […] Après le second déjeuner et une longue fumerie ; du papier couvert d’écriture imbécile, du travail qui n’aboutit pas, des enragements contre soi-même, de lâches envies d’abandonner la chose. […] * * * — Merton, le financier, était en proie à une telle agitation nerveuse, produite par le travail de sa cervelle dans le champ des affaires, qu’il couchait dans une chambre où il y avait deux lits, promenant, de l’un à l’autre, une insomnie, que l’opium ne forçait pas au sommeil. […] Un cabinet de travail ayant la hauteur et la grandeur, où se lit sur la cheminée, la devise : Nulla dies sine linea , et où l’on aperçoit dans un coin un orgue mélodium avec voix d’anges, dont l’auteur naturaliste tire des accords à la tombée de la nuit. […] Chaque jour, où je m’assieds à ma table de travail, et où je me dis : « Allons, il faut encore m’arracher un chapitre de la cervelle », j’ai le sentiment douloureux, qu’aurait un homme à qui on viendrait, tous les jours, demander un peu de son sang, pour une transfusion.
Que l’on conçoive un travail psychologique, historique, littéraire de cette sorte, accompli parfaitement pour l’art, les artistes et les admirateurs dans une époque, dans un peuple ; que l’on sache celui-ci divisé par un procédé approximatif, en une série de types intellectuels et de similaires, à constitution déterminée par termes scientifiques précis : que ces types soient connus et posés comme des hommes vivants et en chair, ces foules comme des agrégats tumultueux, vivants, animés, logés, vêtus, gesticulant, ayant une conduite, une religion, une politique, des intérêts, des entreprises, une patrie, — qu’à ces groupes ainsi déterminés et montrés, on associe, si l’histoire en porte trace, cette tourbe inférieure ne participant ni à l’art ni à la vie luxueuse ou politique communeee, et dont on peut vaguement soupçonner l’être, par le défaut même des aptitudes reconnues aux autres classes ; que l’on condense enfin cette immense masse d’intelligence, de cerveaux, de corps, qu’on la range sous ses chefs et ses types, on aura atteint d’une époque ou d’un peuple la connaissance la plus parfaite que nous puissions concevoir dans l’état actuel de la science, la plus profonde pénétration dans les limbes du passé, la plus saisissante évocation des légions d’ombres évanouies. […] Les penchants que les travaux analytiques révèlent en eux, la sensibilité que ces êtres montrent, l’enchaînement divers des mobiles, des actes, des pensées, des impressions causées par les événements, des dispositions maintenues malgré les hasards de la carrière, sont des faits psychologiques vrais, comme sont vrais aussi les détails extérieurs de leurs vie, leur visage, leur teint, leur gesticulation, leurs façons de vivre, de se vêtir, de mourir. […] Le but de ce travail sera atteint s’il démontre la possibilité de pareils travaux et s’il en suscite. […] Ses travaux ont joué un rôle important dans le développement de la psychologie expérimentale allemande. […] C’est en 1884 que l’idée de suggestion apparaît dans son système, au moment même où Bernheim publie ses travaux, qu’il connaît (voir « Qu’est-ce qu’une société ?
Cependant qu’est-ce qu’un paysage, sans le travail et les ressources extrêmes de l’art ? […] Il vint avec le temps une seconde horde d’oisifs de Passy qui dirent aux agriculteurs de Chaillot : vos travaux sont pénibles, nous savons jouer de la flûte et danser, donnez-nous quelque chose, et nous vous amuserons ; vos journées vous en paraîtront moins longues et moins dures. On accepta leur offre, et voilà les gens de lettres qui dans la suite firent respecter leur emploi parce que sous prétexte d’amuser et de délasser le peuple, ils l’instruisirent ; ils chantèrent les lois, ils encouragèrent au travail et à l’amour de la patrie ; ils célébrèrent les vertus, ils inspirèrent aux pères de la tendresse pour leurs enfans, aux enfans du respect pour leur père ; et nos agriculteurs furent chargés de deux impôts qu’ils supportèrent volontiers, parce qu’ils leur restituaient autant qu’ils leur prenaient. […] Quel est le travail de l’imagination qui les produit ? […] L’homme le plus sujet aux accès de l’inspiration pourrait lui-même ne rien concevoir à ce que j’écris du travail de son esprit et de l’effort de son âme, s’il était de sens froid, j’entends ; car si son démon venait à le saisir subitement, peut-être trouverait-il les mêmes pensées que moi, peut-être les mêmes expressions, il dirait, pour ainsi dire, ce qu’il n’a jamais su ; et c’est de ce moment seulement qu’il commencerait à m’entendre.
Viennent ensuite les mouchoirs chargés de riches broderies en relief semées d’oiseaux, de paons, de perroquets brodés, d’un travail merveilleux. […] — art d’une heure, — qui t’a causé tant de veilles et de travaux ! […] Il avait pour se sauver l’enthousiasme de son travail, elle avait l’enthousiasme de son mari. […] Il n’y avait plus, sous l’humble toit des Monteil, d’autre travail que le travail de cette lente et souriante agonie. […] Tels ont été les travaux généreux de la poésie moderne ; ainsi elle a été fidèle à sa mission divine de foi, d’espérance et de charité.
Travaux sur la langue et traductions. […] Dans cette division du travail à laquelle nous assistons, il faut faire une place à part à deux ordres de travaux érudits qui intéressent particulièrement la langue et la littérature.
En prose, du moins, quel que soit un livre, s’il n’est au-dessous de tout examen, il y a des faits, quand il n’y a pas d’idées, et la médiocrité de l’auteur peut se racheter par la loyauté du travail et l’énergie de la volonté. Mais en poésie, où tout est Sentiment et Expression, ces deux purs dons de Dieu, comme la Beauté et la Naissance, le travail compte pour rien quand il est tout seul, et voilà pourquoi la Critique, qu’on croit dédaigneuse et qui ne veut pas même être sévère, laisse là, en fait de poésie, les violettes de la médiocrité, d’autant plus cachées sous le foin de leur gazon que leur parfum ne les trahit pas. […] cette chimère du passé, des réalités la plus terriblement réelle, cette inévitable fatalité du souvenir que Manfred maudit, dans Byron, et qu’il appelle l’impossibilité d’oublier, voilà, malgré les tours de force du linguiste et les travaux de joaillier que Gramont exécute sur le rhythme, ce qui distingue ses poésies et communique un charme profond à ce recueil, qui est, on le sent à travers les ciselures passionnées du poète et de l’idolâtre matériel, un fragment rompu de la vie et non un livre de vers écrit seulement pour montrer qu’on sait faire des vers !
On peut dire que par elle le génie s’étend, l’âme s’élève, l’homme tout entier multiplie ses forces ; et de là les travaux, les méditations sublimes, les idées du législateur, les veilles du grand écrivain ; de là le sang versé pour la patrie, et l’éloquence de l’orateur qui défend la liberté de sa nation. […] Elle met un prix à nos travaux, elle nous fait croire à nos vertus, elle nous rassure sur nos faiblesses. […] C’est là qu’occupé de grands travaux, on est frappé de la rapidité de la vie, et qu’on veut étendre sur l’avenir une existence si courte.
Toute leur personne ne porte-t-elle pas l’empreinte des lassitudes du travail héréditaire et quotidien ? […] Il y a une méthode de travail, et, derrière cette méthode, une doctrine d’art. […] Mais à quoi bon ajouter à ce travail d’exactitude une recherche de beauté, et comment surtout ? […] De là au travail d’étudier leurs mœurs il n’y a qu’un pas. […] Quoi d’étonnant si le pessimisme se rencontre à l’extrémité d’un tel travail ?
— C’est le travail de l’imagination, répondra-t-on peut-être. […] Le Travail : Ah ! […] Des poètes, des musiciens, des philosophes, des amoureux, s’occupent chacun a sa manière pendant le travail de l’artiste. […] Si le travail pouvait devenir du génie, assurément M. […] Qu’enfin, le droit enfantant le devoir, et le travail enfantant la liberté, ce sont ces deux mots : Droit et Travail, qui serviront de points d’appui à toutes les évolutions de l’avenir.
Rien dans leurs travaux n’était usuel ni applicable. […] Ce travail ne fut pas récompensé par le succès. […] Depuis on a profité de leurs travaux en suppléant à ces omissions. […] Leurs travaux ont plus de rapport avec la philosophie antique. […] Ce travail, comme l’a pensé Montesquieu, est évidemment oiseux et inutile.
À son retour de Russie, Horace Vernet se mit avec un redoublement d’ardeur et, on peut dire, d’acharnement, à ses grands travaux de Versailles ; pour être moins éloigné du lieu auquel ses tableaux étaient destinés et devaient s’approprier, il s’était installé à Versailles même, dont il devint non pas l’hôte, mais l’habitant. […] Horace revint vite à sa manière, à ses travaux, à la célébration des hauts faits et des exploits qui, en France, ne sont inféodés à aucun régime. […] Il était le travail incarné, tandis qu’Horace était la peinture incarnée, de sorte que l’un souffrait en composant, tandis que l’autre jouissait, en produisant. […] Je viens de louer un atelier dans mon quartier, je tâcherai d’y faire un grand tableau, qui procurera à mes jambes l’occasion de s’exercer… En me remettant au travail, j’espère qu’on ne me taxera pas d’être ‘orgueilleux, car je n’ai plus qu’à perdre. […] Huguet, neveu d’Horace Vernet, qui n’a cessé, dans tout le cours de ce travail, de me renseigner utilement et de m’aider de ses souvenirs.
« Le premier problème contient la question du travail ; « Le deuxième contient la question du salaire. […] Toutes les jouissances à quelques-uns, toutes les privations aux autres, c’est-à-dire au peuple ; le privilège, l’exception, le monopole, la féodalité, naissant du travail même. […] Le partage égal abolit l’émulation et par conséquent le travail. […] Grâce à d’habiles achats de terrains, l’ingénieux magistrat avait pu faire faire ce travail de voirie secrète chez lui, sur sa propre terre, et par conséquent sans contrôle. […] XV « En floréal, cet énorme buisson, libre derrière sa grille et dans ses quatre murs, entrait en rut dans le sourd travail de la germination universelle, tressaillait au soleil levant presque comme une bête qui aspire les effluves de l’amour cosmique et qui sent la sève d’avril monter et bouillir dans ses veines, et, secouant au vent sa prodigieuse chevelure verte, semait sur la terre humide, sur les statues frustes, sur le perron croulant du pavillon et jusque sur le pavé de la rue déserte, les fleurs en étoiles, la rosée en perles, la fécondité, la beauté, la vie, la joie, les parfums.
Une des peines attachées à ces lettres sans sujet, que la mode arrachait à la vanité, c’est le travail qu’elles exigeaient. […] Balzac m’attendrit lorsque, jetant un coup d’œil sur sa table de travail, il voit cet entassement de lettres qui demandent des réponses à être montrées, à être copiées, à être imprimées181. […] Il n’eut pas même la curiosité de savoir ce qu’on pensait de ce travail, et il n’en fit rien paraître de son vivant. […] La vie de ce travail ne vient pas du vrai, mais du vraisemblable. […] La pensée ne leur arrive pas d’abord dans sa plénitude ; un premier travail la tire en quelque sorte du fond de leur esprit, et la leur montre, incertaine encore, dans une sorte de demi-jour.
Lorsque vous verrez un homme, ou comme Bossuet, ou comme Voltaire, lorsque vous verrez un homme multiplier les écrits, multiplier les travaux, multiplier les ouvrages, soyez sûrs que c’est parce que chacun de ses ouvrages est un acte et parce que lui est avant tout un homme d’action. […] Il avait une véritable passion pour le peu de travail et pour la distraction venant très vite après le travail. […] Et puis, mon Dieu, après tout, disons-le, c’était du travail littéraire, et le travail littéraire n’est pas un travail, c’est un plaisir. […] Remarquez que La Fontaine n’a jamais pratiqué que le travail littéraire.
Je trouve nos démocraties d’un intérêt poignant, travaillées par le terrible problème de la loi du travail, si débordantes de souffrance et de courage, de pitié et de charité humaines, qu’un grand artiste ne saurait à les peindre, épuiser son cerveau ni son cœur. […] Meunier, le fabricant de chocolat, et imagina en lui-même la luxueuse installation de l’intérieur, découvrant plusieurs années après, que sa description était peu éloignée de la réalité ; avant d’écrire Nana, il obtint une introduction auprès d’une demi-mondaine, avec laquelle il eut le privilège de déjeuner ; sa laborieuse préparation au prodigieux récit de la guerre de 1870, dans La Débâcle, se compose purement de livres, de documents et d’expériences de seconde main ; quand il voulut décrire le travail, il alla dans les mines et dans les champs, mais il ne semble pas qu’il ait jamais fait un travail manuel d’un seul jour. […] N’est pas pessimiste celui qui en toute occasion chante des hymnes à la vie ; n’est pas corrupteur celui qui, sans se lasser proclame les suprêmes bienfaits du travail. Or si l’on parcourt la série des Rougon-Macquart, l’amour de la vie et la passion du travail y éclatent à chaque page. […] Voilà le sillon que j’ai creusé dans le champ ingrat de la littérature, l’amour du travail et de la vie.
Cet homme rare, qui n’était bien connu que de ses amis, a rendu dans sa vie de grands services aux Lettres, mais des services qu’il se plaisait en quelque sorte à ensevelir : il aimait à perdre ses travaux dans la renommée de ses amis. […] Il ne se décidait guère à un travail proprement dit que quand il y était sollicité par l’amitié ou par un devoir. […] Théodore Gaillard, le parfait traducteur du De Oratore et dont le travail, une dernière fois revu et retouché, venait de paraître : « (Heidelberg, 25 décembre 1852)… Vous avez aussi très-bien fait de voir M. Villemain, et je ne puis m’empêcher de croire qu’il n’ait en vue un moyen, bien simple pour lui, de rendre une convenable justice à votre travail sans en écrire pour les journaux.
Comptez les Grecs de la côte, les juifs de Samarie, ceux de Jérusalem, les Mutualis, amis ou ennemis de tous leurs voisins ; les Ansériés, tribu nomade, se glissant entre les groupes plus enracinés dans ces rochers, les Bédouins du désert, insaisissables par leur éternelle mobilité, les Arméniens, ces Génevois de l’Orient, tisseurs de tapis, brodeurs de soie, changeurs d’espèces monnayées, banque vivante de tout l’Orient, peuple qui s’enrichit d’industrie honnête, parce que l’industrie est travail, et que le travail règle et conserve les mœurs ; peuple plus épris d’ordre que de liberté, qui ne trouble jamais l’État par ses turbulences, comme les Grecs de Stamboul, qui n’intrigue point avec l’Europe et qui ne demande à l’empire ottoman que la liberté de son christianisme et la sécurité de son commerce. […] Dufour, l’auteur de ces magnifiques cartes, épuisé avant l’âge par ce travail surhumain de tant d’années, vient de laisser tomber de sa main le compas, seul instrument du salut de sa pauvre famille, et que son seul moyen d’exister aujourd’hui est une part du prix de cet atlas qui lui coûte son infirmité précoce. Nous espérons que cette infortune de l’éminent géographe plaidera mieux que nous en faveur d’un ouvrage rendu plus intéressant encore par le travail incomparable de l’illustre graveur Dyonnet.
II L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire Conférence faite à l’Université de Bruxelles Mesdames, Messieurs, Lorsque Boileau se constituait le défenseur des anciens contre Perrault et ses amis, le docte Huet déniait à ce poète si médiocrement érudit qu’il eût qualité pour le faire, et lui disait en le voyant s’échauffer : « Monsieur Despréaux, il me semble que cela nous regarde plus que vous. » J’ai peur, Mesdames et Messieurs, qu’en venant discourir ici sur la méthode scientifique moi dont la culture et l’étude sont entièrement littéraires j’ai peur que mes deux illustres compatriotes qui sont ici, le mathématicien Poincaré et le biologiste Le Dantec, ne me tirent par la manche et ne me disent : « Mon cher collègue, cela nous regarde plus que vous. » Ce n’est qu’avec beaucoup de discrétion et de réserves que j’ose transporter cette notion de méthode scientifique à l’histoire littéraire, et il faut d’abord que je précise brièvement en quel sens et dans quelle mesure nous osons prétendre que nous faisons du travail scientifique. […] Nous avons en commun, eux et nous, les instruments de travail naturels, ceux que nommait déjà Montaigne, la raison et l’expérience. […] Mais alors, si notre objet nous impose l’emploi de l’impression subjective, et si le premier commandement de la méthode scientifique est la soumission de l’esprit à l’objet, pour organiser les moyens de connaître d’après la nature de la chose à connaître, ne sera-t-il pas plus scientifique de reconnaître et de régler le rôle de l’impressionnisme dans l’étude des œuvres littéraires que de le nier, et, comme on ne supprime pas une réalité en la niant, de laisser cet élément personnel rentrer sournoisement et agir sans règle dans nos travaux ? […] Il y a, Messieurs, vous le savez, dans le travail scientifique, un principe d’unité intellectuelle.
Maintenant, debout tous, à l’œuvre, au travail, à la fatigue, au devoir, intelligences ! […] La transformation de la foule en peuple ; profond travail. C’est à ce travail que se sont dévoués, dans ces quarante dernières années, les hommes qu’on appelle socialistes. […] Les principes combinés avec la science, toute la quantité possible d’absolu introduite par degrés dans le fait, l’utopie traitée successivement par tous les modes de réalisation, par l’économie politique, par la philosophie, par la physique, par la chimie, par la dynamique, par la logique, par l’art ; l’union remplaçant peu à peu l’antagonisme et l’unité remplaçant l’union, pour religion Dieu, pour prêtre le père, pour prière la vertu, pour champ la terre, pour langue le verbe, pour loi le droit, pour moteur le devoir, pour hygiène le travail, pour économie la paix, pour canevas la vie, pour but le progrès, pour autorité la liberté, pour peuple l’homme, telle est la simplification.
De ce que j’ai écrit des articles de critique, il ne s’ensuit pas que j’aie les qualités nécessaires à ce travail, et encore moins que j’aime beaucoup ce genre de littérature. […] Je ne parle pas ici de ceux qui, vivant de la critique, y trouvent une incontestable utilité : Je sais qu’un noble esprit peut, sans honte et sans crime, Tirer de son travail un profit légitime ; mais je voudrais savoir si elle rend quelque service au public, si elle l’élève vers l’art, comme elle le prétend. […] Enfin, le travail d’invention, le plus pénible de tous, est presque nul ici, et l’on se procure, sans grande peine, le plaisir de voir son nom en grosses lettres au bas d’une page imprimée. […] On s’abandonne à ce facile travail et l’on devient peu à peu incapable d’ouvrages qui demandent un plus grand effort d’esprit.
Le livre de Lesage offrirait assez bien l’exemple d’un abrégé d’un pareil travail, mais seulement un abrégé. […] Ces excentriques ne réussiraient qu’auprès des artistes et des journalistes à qui ils font l’effet de ciselures et de travaux d’orfèvrerie. […] J’avais pensé à m’arrêter aux défauts de ce travail, mais je préfère l’analyser et en faire ressortir deux ou trois idées remarquables et importantes. […] Mais si ce travail avait par hasard pour but de restaurer la versification française, on se tromperait, elle va disparaître. […] Je suis passionné pour l’intelligence et le travail, et je hais de toute ma force l’inutilité, la stérilité et la vanité.
Il s’enrichit par le travail, et, sous le premier Stuart, il occupe déjà la plus grande place dans la nation. […] Entrez à Londres par le fleuve, et vous verrez une accumulation de travail et d’œuvres qui n’a pas d’égale sur la planète. […] Le fleuve a un mille de large, et n’est plus qu’une rue peuplée de vaisseaux, un tortueux chantier de travail. […] Dans les moyennes, l’homme s’excède de travail pour donner à sa femme des robes trop voyantes et pour mettre dans sa maison les cent mille brimborions du demi-luxe. […] Ils feront parfois des émeutes, mais point de révoltes ; ils savent déjà l’économie politique, et comprennent que violenter les capitaux, c’est supprimer le travail.
C’est une injure gratuite contre l’indépendance bien connue du Comité, auprès duquel rien ne nous a recommandés qu’un passé de travail, des livres d’histoire honorés de l’éloge d’un adversaire comme M. […] Nous vîmes notre pièce perdue, au moins pour le moment, et nous partîmes, assez désespérés, nous enterrer à la campagne dans le travail et la consolation d’un grand roman. […] Nous avons travaillé quinze ans, renfermés, solitaires, acharnés au travail. […] Notre envie de voir jouer les Hommes de lettres s’était un peu usée dans le travail que nous avions entrepris de tirer de la pièce un roman avec tous les développements du livre. […] Mais, pour cet effort, pour ce travail, il fallait avoir la santé, et mon frère ne l’avait déjà plus.