On sait les tâtonnements, les incertitudes, les contradictions de l’histoire et même de l’économie politique dans cette partie la plus haute, mais aussi la plus difficile de leur œuvre. Il n’en est pas moins vrai que ces sciences tendent de plus en plus, par la réduction des phénomènes à des lois vers ce déterminisme qui fait le caractère propre de toute œuvre scientifique. […] Pour le moment, voyons à l’œuvre la méthode physiologique. […] Ce fut l’œuvre de la méthode expérimentale, sinon inventée, du moins pratiquée pour la première fois avec suite et ensemble par les physiologistes de notre temps. […] L’homme, n’ayant pas la liberté de ses actes, ne peut plus être qu’un agent bienfaisant ou malfaisant, dont on peut bénir ou maudire les œuvres comme on bénit ou l’on maudit les effets des puissances naturelles.
C’est le chef-d’œuvre du roman réaliste, parce que c’est l’œuvre du bon sens, du sens juste et naïf des choses comme elles sont. […] À lire les autres œuvres de Marivaux, on soupçonne cette lacune ; à lire le Spectateur, on s’en assure. […] Je reviendrai plus tard sur ces choses ; pour le moment, je ne montre que l’ensemble et le contraste entre ces deux œuvres d’imagination, et je crois voir que ce sont bien des œuvres, en effet, où l’imagination domine. […] Le roman, de Le Sage à Marivaux, d’œuvre de moraliste, devient œuvre de psychologue, avec les défauts et les qualités aussi que comporte ce genre. […] Il n’y a aucune œuvre qui fasse plus réfléchir.
Toute son œuvre est antichrétienne. […] Jean-Jacques Rousseau, puis Laclos n’ont pas été étrangers à cette bonne œuvre. […] C’est comme la preuve empirique de la vérité d’une œuvre. […] Car votre douleur, à vous, n’a été l’œuvre que des mauvais hasards : la sienne sera l’œuvre d’une volonté, d’une volonté ingénieuse et acharnée. […] L’œuvre est comme invertébrée.
» et il se sera mis résolument à l’œuvre. […] Mais à cela près, le livre flamboie et reluit : c’est l’œuvre d’un artiste ardent. […] Nous autres critiques, placés entre la tradition et l’innovation, c’est notre plaisir de rappeler sans cesse le passé à propos du présent, de les comparer, de faire valoir l’œuvre ancienne en même temps que d’accueillir la nouvelle (car je ne parle pas de ceux qui sont toujours prêts à immoler systématiquement l’une à l’autre).
Émancipés aujourd’hui, fils de l’Occident, héritiers de tant d’œuvres, et comme portés sur les épaules de tant de générations, espérons mieux ; mais, si nous nous appelons philosophes, n’en venons jamais, par une sorte d’orgueil intellectuel, à oublier les origines si grossières et si humbles de toute société civile. […] Lisant une autre fois les Mémoires historiques du grand Frédéric, il en dira : Je vous renverrai sous peu les Mémoires du grand Frédéric, que j’ai lus ; c’est assurément une œuvre remarquable, bien moins cependant que l’homme même dont elle émane. […] Pour s’arracher de lui-même, pour se distraire et s’absorber, il se mit courageusement à l’œuvre ; il tenta de renouveler sa vie ; il s’appliqua à l’étude de l’allemand, à toutes sortes de lectures ; il entreprit son travail sur l’Ancien Régime et sur les causes de la Révolution.
Il n’est pas dénué de cette espèce d’avantage et de dédommagement qui semble revenir surtout aux œuvres modernes : il peint les mœurs modernes, les coutumes et costumes d’un temps ; il en est un témoignage. […] En ce sens, notre vieux Mystère a quelque chance de ne pas être tout à fait oublié : en faisant bon marché de l’œuvre comme art, comme élévation, comme composition, on pourra toujours le consulter pour ces quelques scènes, quand on voudra donner une idée fidèle et piquante de la vie de salon, des habitudes et du ton de la société galante et déjà polie au xve siècle. […] Des historiens distingués lui doivent d’avoir fait des chapitres bien systématiques ou un peu fous ; et la dernière histoire qu’on a d’elle75, une histoire que l’Académie française a eu la complaisance extrême de couronner, est bien la faiblesse même et de plus une œuvre imprégnée d’un léger esprit de superstition.
Mieux vaut un bon tiens que deux tu l’auras ; mieux vaut un moineau dans la main que la grue qui vole en l’air. » — Mais aussi le même Sancho (car il a deux bâts à son âne) dirait « que mieux vaut tard que jamais ; qu’il n’y avait nul péril en la demeure ; que bonne espérance, après tout, vaut mieux que chétive possession, et qu’on peut attendre patiemment quand on est déjà si bien loti d’ailleurs et si bien nanti. » Le fait est que la dernière œuvre de M. […] Si le temps me le permettait, je vous dirais à présent quelqu’une des choses que fit ce soldat ; cela suffirait pour vous intéresser et pour vous surprendre bien plus assurément que le récit de mon histoire. » C’est dommage que le compagnon n’ait pas cédé à la tentation et ne nous ait pas donné toute l’histoire ; mais, certes, ce n’était pas trop d’orgueil ni de vanité à Cervantes que de jeter ainsi sa signature et de profiler sa silhouette au cœur de son œuvre. […] Tout dans ses œuvres et dans ses écrits annonce et déclare si bien la netteté de la conscience, l’habitude de l’honnête homme en lui, qu’il serait bien surprenant qu’il se fût montré autre dans les actes de sa vie.
Mais, au reste, l’érudit est soutenu par cette idée qu’il travaille à une grande œuvre collective, où l’effort de chaque ouvrier peut sembler de peu de fruit, mais où l’effort de tous est nécessairement fécond. […] Je ne puis me tenir de détacher de la conclusion ces lignes où l’émotion de l’érudit, tout en se contenant, teint son style d’une couleur charmante : … Certes nous avons eu, depuis la Renaissance, une littérature plus belle, plus variée, plus riche pour le cœur et pour l’esprit que la poésie rude et simple de Roland ; et, quand nous revenons écouter ce langage naïf en sortant des harmonies savantes de nos grandes œuvres littéraires, il nous semble entendre le bégayement de l’enfance. […] Ce travail est un de ceux qui nous montrent le mieux comment l’examen d’une question très particulière peut servir à l’éclaircissement de questions essentielles et très générales, et quel rapport il peut y avoir entre l’effort obscur d’un vieil archiviste acharné sur quelque manuscrit poudreux et l’œuvre glorieuse d’un Mommsen ou d’un Renan.
« L’argument le plus souvent invoqué par les poètes obscurs en faveur de leur obscurité est le désir de protéger leur Œuvre contre les atteintes du vulgaire. » Le plus souvent ? […] Dès lors, abstraction faite des puérilités (vraies ou fausses), tout aliment intellectuel, spécialement littéraire, apparaît obscur ou clair suivant la réaction de l’esprit en présence d’une œuvre. […] Une œuvre perçue sans nulle attention ne sera jamais connue si intimement que celle pour laquelle nous aurons médité.
Parce que les conditions intérieures et extérieures de la société ont changé ; parce que certaines découvertes et inventions ont été faites par la science et l’industrie ; parce que certains événements ont eu lieu qui ont modifié les choses et les gens ; parce que certaines œuvres ont été composées qui déterminent en partie la nature des œuvres venant après elles. […] Malherbe a l’air de rompre en visière sur tous les points à Ronsard et à ses disciples ; par aversion de leur langue trop savante, il renvoie les poètes à l’école des crocheteurs du Port-au-Foin ; par réaction contre un lyrisme qui lui semble de verve et de versification trop lâches, il soumet la poésie à une discipline sévère qui en régente et le fond et la forme ; mais, ce faisant, il reprend à son compte en les aggravant des critiques qui avaient été dirigées avant lui contre l’abus du grec et du latin, témoin la fameuse rencontre de Pantagruel avec l’écolier limousin ; et, d’autre part, il consolide l’œuvre de la Pléiade, puisqu’il conserve l’emploi de la mythologie, les genres usités chez les anciens, l’imitation de l’antiquité.
Âgé de trente-cinq ans, il se tourna à cette œuvre avec le feu et la précision qu’il mettait à toute chose : de nouveaux désordres plus graves, qui survinrent dans sa santé, l’empêchèrent de l’exécuter avec suite, mais il y revenait à chaque instant dans l’intervalle de ses douleurs ; il jetait sur le papier ses idées, ses aperçus, ses éclairs. […] Fénelon, on le sait, commence par demander ses preuves de l’existence de Dieu à l’aspect général de l’univers, au spectacle des merveilles qui éclatent dans tous les ordres ; les astres, les éléments divers, la structure du corps humain, tout lui est un chemin pour s’élever de la contemplation de l’œuvre et de l’admiration de l’art à la connaissance de l’ouvrier. […] Leur premier chapitre est de prouver la Divinité par les ouvrages de la nature. » Et continuant de développer sa pensée, il prétend que ces discours, qui tendent à démontrer Dieu dans ses œuvres naturelles, n’ont véritablement leur effet que sur les fidèles et ceux qui adorent déjà.
Non ; permettez-moi aussi de vous dire qu’il faut avoir meilleure espérance et d’un pays et d’une littérature où tant de plumes distinguées se remettent à l’œuvre, et où vous-même donnez l’exemple en revenant aux choses que vous savez et que vous exposez si bien. […] Rester en France, y rentrer du moins dès qu’on le peut honorablement, et, pour cela, désirer simplement y revenir, y achever ou y entreprendre de ces œuvres d’esprit desquelles la politique distrait trop souvent et sans compensation suffisante ; s’adresser dans ces nobles études à la société française, qui est toujours prête à vous entendre, et jamais à cette métaphore changeante qu’on appelle le peuple français ; ne pas mêler à ces œuvres plus ou moins sérieuses ou agréables de ces traits qui ne sont là qu’à titre d’épigramme ou d’ironie, et pour constater qu’on est un vaincu ; s’élever sur les faits accomplis d’hier à un jugement historique, et par conséquent grave et respectueux ; tirer parti avec franchise, et sans arrière-pensée, d’une société pacifiée, mais tout industrielle et matérielle, pour y relever, avec un redoublement de zèle et avec une certaine appropriation au temps présent, les goûts de l’esprit, de la vérité littéraire et historique sous ses mille formes, de tout ce qui n’est incompatible avec un gouvernement ferme que s’il s’y mêle des idées hostiles.
Avec les trois œuvres qui l’ont précédé, jointes aux romans antérieurs des deux frères, il semble que l’on peut maintenant définir, en ses traits essentiels, la physionomie morale de l’auteur de Chérie, le mécanisme cérébral que ses écrits révèlent et dissimulent, comme un tapis de fleurs la terre. […] Ce penchant qui le conduisit à recueilir les dessins du XVIIIe siècle, à étudier en toutes ses faces et à faire revivre en son entier cette époque de la grâce française, qui lui fit aimer dans les objets du Japon leur puérilité, l’ingénu et l’impromptu de leur art, pénètre et détermine ses œuvres d’imagination, leur infuse comme une nuance et un parfum à part, les farde et les poudre. […] De cet amalgame est fait le charme et le heurt de son œuvre, ce par quoi elle nous séduit et nous terrifie.
Le moindre poète ayant su et pratiqué son art est populaire chez les peuples voisins : et chez nous pendant longtemps on n’a guère retenu du passé que les œuvres étudiées au collège, inscrites sur le programme du baccalauréat. […] Ainsi l’épopée de Tasse et surtout l’œuvre héroï-comique d’Arioste se relient par une filiation continue à nos plus anciens monuments épiques. […] Dans les œuvres de nos illustres pères le Vrai, c’est-à-dire la poursuite de la tolérance, la réclamation de toute l’égalité possible, l’ambition de la paix et de la fraternité, se personnifia avec une telle force, un tel éclat, que de tous les côtés de l’Europe les regards se portèrent encore non plus sur Versailles mais sur Paris.
Sa poésie, emphatique et creuse, elle ne cessa de la mêler à tout et on la retrouve jusque dans ses œuvres en prose, qui ne sont que des prétextes à vers. […] La seule invention qu’il y eût, dans un pareil livre, c’était probablement beaucoup de mensonges… Mais quant à de l’invention, comme les grands écrivains et les grands artistes en mettent dans leurs œuvres, — de l’invention dans le sens de l’idéal et de la beauté — il n’y en avait pas. […] Je l’ai dit déjà, ce qui les distingue, c’est leur néant comme œuvre, humaine et littéraire ; c’est cet incompréhensible néant dont les passions, qui ont toute honte bue et tout ridicule bu, n’ont jamais pu les faire sortir.
C’est une œuvre de nature et ensemble une œuvre de grâce. C’est une œuvre de vie intérieure et ensemble de vie publique. C’est une œuvre de vie spirituelle et ensemble de vie civique. […] Elle aussi elle est une œuvre sans péché. […] Il a posé ces deux termes aux frontières de son œuvre.
Si l’on vous disait donc que, de toutes les œuvres écrites de l’esprit humain, il n’y en aurait qu’une à sauver dans un second déluge, nous dirions : Sauvons l’histoire ! […] Il n’y a pas d’œuvre de l’esprit dans laquelle l’homme se confonde plus avec ce qu’il écrit. […] Je répondrai qu’il serait bien désirable d’avoir tous ces dons à la fois, et que toute histoire où se montre une seule de ces qualités rares est une œuvre appréciable et hautement appréciée des générations futures. […] Il écrit avec ostentation des lettres conciliantes au roi d’Angleterre et à l’empereur d’Allemagne ; en attendant les réponses, il organise le système administratif que nous voyons encore aujourd’hui, système plus simple que parfait, né de lui-même, de la destruction des provinces et de la division en départements, œuvre de l’Assemblée constituante. […] Tout ce qui était venu des armées du Rhin montrait peu de penchant pour l’expédition d’Égypte ; au contraire les officiers originaires de l’armée d’Italie, quoique fort tristes de se voir si loin de la France, étaient favorables à cette expédition, parce qu’elle était l’œuvre de leur général en chef.
Ces lettres, écrites il y a environ dix-huit mois et publiées seulement depuis quelques semaines, sont l’œuvre d’un jeune homme mort à vingt-trois ans. […] Or, voilà pourquoi le christianisme est resté en chemin de son œuvre ; voilà pourquoi de Maistre, génie autant mosaïque qui catholique, ne conçoit pas que Dieu, auteur de la société des individus, n’ait pas poussé l’homme, sa créature chérie et perfectible, jusqu’à la société des nations ; voilà pourquoi les juifs s’obstinent à contempler avec un sentiment orgueilleux de supériorité leur loi, si complète en elle-même, que le christianisme a brisée avant d’avoir à rendre au monde l’unité définitive ; voilà pourquoi la religion de l’avenir, qui devra renfermer tous les caractères du judaïsme et du christianisme, renfermera aussi dans ses temples les juifs et les chrétiens, en les mettant d’accord, selon qu’il a été dit dans les anciennes et les nouvelles Écritures.
N’est-ce pas des conceptions idéologiques qui précédèrent la création artistique dans tous ses livres, c’est-à-dire dans tous ses romans, car la série la plus variée de romans est l’œuvre de Rousseau : Discours, Contrat social, Nouvelle Héloïse, L’Émile, Confessions, Rêveries d’un promeneur. […] Il a réuni sous une appellation trop vague des œuvres infiniment diverses, en les opposant à une forme de roman également mal définie.
« Et puis, que t’importe : tu auras produit une œuvre, l’œuvre qu’une société vraie admettrait pour ta contribution au labeur commun, puisque tu auras créé de la vie à ton image.
C’est dans ce chaos qu’il trempe son pinceau, et il en tire l’œuvre de la création. […] Il se lève, il s’éloigne, il jette un coup d’œil sur son œuvre.
Ce n’est pas même un livre, ce sont des pages inspirées, arrachées à l’âme comme ses cris et ses larmes, et dans lesquelles l’Amour, sans le savoir, a produit ce que l’Art, qui le sait, produit dans les œuvres des hommes de génie ! […] Depuis Pascal et madame de Sévigné, il fut encore des succès faciles et des livres dont on peut expliquer la tranquille possession d’état parmi les œuvres qu’on ne discute plus, sans avoir recours au phénomène du génie.
la chute, ni ce monde tombé à la fin, ni un monde nouveau qui s’est élevé, ni le temps qui fait guenille de tout et qui a passé sur ses œuvres légères, rien n’a eu pouvoir de flétrissure sur cette gaîté inaltérablement charmante ! […] Le Traité du Prince et L’Esprit des Lois, dépassés, jugés, presque méprisés, dans leur fond, à cette heure, grâce à notre éducation et à notre expérience politiques, sont encore vivants par leur forme, qui, si elle n’est pas immortelle, mettra du moins plus de temps à mourir… Et s’il en est ainsi pour les œuvres de Machiavel et de Montesquieu, qui eurent leur jour de nouveauté et de profondeur dans la pensée, à plus forte raison pour un livre inférieur à ceux-là, pour un recueil, écrit au jour le jour, d’observations piquantes, — je le veux bien !
Se voir tel qu’on s’est fait soi-même, en défaisant, tant qu’on l’a pu, l’œuvre du bon Dieu, est une chose expiatoire et réparatrice. […] Quand la Satire Ménippée est froidie, quand Les Provinciales elles-mêmes ont pâli, quand Junius, cette œuvre qui a soulevé l’Angleterre, n’a plus que la fascination impatiente du masque qu’on n’a pu pénétrer, ce ne sont point quelques chansons, de la même inspiration momentanée, léchées et pointillées par un patient, gouttelettes d’huile qui sentent la lampe d’où elles sont lentement tombées, ce n’est pas tout cela que le Temps, ce grand balayeur de toutes choses, n’emportera pas !
Ce style superbe ne sauvera pas non plus l’œuvre inouïe sur laquelle il brille. […] Cette vieille et inepte amoureuse d’histrions et de cochers s’abaissa et s’avilit aux choses petites dans lesquelles meurent les peuples qui furent grands, et qui, quand ils sont vieux, se voûtent jusqu’à terre, mais elle n’est pas tombée dans des choses aussi petites que les choses inventées par un romancier ennuyé de l’œuvre de Dieu !
Que nous fait l’avenir, si nous vivons célèbres ; Si le siècle applaudit nos œuvres des ténèbres ; Si nos contemporains, sur la foi des journaux, Nous prennent bêtement pour des soleils nouveaux ; Si, courbés sous le poids des honneurs littéraires, Nous voyons, l’or en main, accourir les libraires ; Si, grâce à nos patrons, la cassette du roi Nous paie en bons louis nos vers de faux aloi ? […] Que me sert d’enrichir l’éditeur de mes œuvres, Si j’ai toute ma vie avalé des couleuvres ?
Les œuvres littéraires peuvent donc être étudiées à un double point de vue : le point de vue individuel, c’est-à-dire le génie propre des écrivains, leurs qualités natives, leur nature et l’influence qu’ils ont exercée sur leur temps ; le point de vue général, c’est-à-dire l’impulsion qu’ils ont reçue des idées dominantes, et l’effet qu’a exercé sur leur talent, et par suite sur leurs œuvres, l’atmosphère dans laquelle ils ont été plongés ; car il y a une respiration intellectuelle pour les esprits comme il y a une respiration physique pour les corps. […] La médiocrité du but diminua la grandeur des œuvres. […] Il n’est pas possible que cet ensemble de résultats analogues soit l’œuvre du hasard, ils doivent être dominés par une loi, et cette loi n’est pas difficile à découvrir. […] C’était donc un livre plein de cet attrait toujours attaché aux œuvres d’opposition d’un écrivain persécuté qui allait révéler l’Allemagne à la France. […] Il avait fallu faire en quelque sorte violence au poëte pour l’obliger à laisser publier son œuvre.
Mais du moment que ces volontés sont organisées, elles imitent un organisme ; et dans cet organisme plus ou moins artificiel l’habitude joue le même rôle que la nécessité dans les œuvres de la nature. […] L’œuvre géniale est le plus souvent sortie d’une émotion unique en son genre, qu’on eût crue inexprimable, et qui a voulu s’exprimer. Mais n’en est-il pas ainsi de toute oeuvre, si imparfaite soit-elle, où entre une part de création ? […] Mais l’émotion provoquée en nous par une grande œuvre dramatique est d’une tout autre nature : unique en son genre, elle a surgi dans l’âme du poète, et là seulement, avant d’ébranler la nôtre ; c’est d’elle que l’œuvre est sortie, car c’est à elle que l’auteur se référait au fur et à mesure de la composition de l’ouvrage. […] Alors seulement survenait une morale destinée à embellir sa vie en la traitant comme une oeuvre d’art.
Ce paradoxe apparent est à l’image de la complexité d’un personnage tel que René Crevel, mais aussi à l’image de la singularité de son œuvre. […] Il le désigne en utilisant l’expression de « clavecin mal tempéré », jouant ainsi avec le titre de l’œuvre de Bach. […] Wilde est passé par là : Mettre le génie dans sa vie, le talent dans son œuvre. […] « Préface aux œuvres d’Arthur Rimbaud » par Paul Claudel dans Illuminations, Edition Paterne Berrichon, 1912). […] Paul Eluard, Nécessités de la vie et conséquences des rêves, in Œuvres complètes, op. cit.
Ce qu’il parvint à réaliser à grand-peine vingt ans plus tard avec le cardinal Mazarin, il le concevait, jeune, auprès du président de Mesmes ; il préludait à cette création (car c’en fut une), à cette espèce d’institution et d’œuvre. […] Naudé, si enfoui par le reste de ses œuvres, garde du moins, par celle-ci, l’honneur d’avoir apporté une pièce indispensable et du meilleur aloi dans un grand procès historique : son nom a désormais une place assurée en tout tableau fidèle de ce temps-là. […] Quoi qu’il en soit, le coup était porté pour l’auteur même ; l’intégrité et l’honneur de l’œuvre unique avaient péri […] On peut trouver cependant qu’il ne lui a pas été fait de funérailles suffisantes : on’n’a pas recueilli ses œuvres complètes ; il n’a pas été solennellement enseveli. […] la vie presse, la marche commande, il n’y a plus moyen de tout embrasser ; et nous-même ici, qui avons tâché d’exprimer du moins l’esprit de Naudé, et de redemander, d’arracher sa physionomie vraie à ses œuvres éparses, ce n’est, pour ainsi dire, qu’en courant que nous avons pu lui rendre cet hommage.
L’humour est l’invasion de la personne de l’auteur dans son œuvre, à la place de son objet, — escamoté. […] La démocratie a accompli l’œuvre figurée prophétiquement par le lit de Procuste. […] Ils se sont pris d’admiration pour des œuvres médiocres, et ont osé afficher avec une hardiesse effrontée leur enthousiasme pour les productions faibles ou de mauvais goût d’un genre vicieux qu’ils ont donné comme le point culminant de l’art. […] Le droit et l’ordre, la loi et la moralité émanent des héros, et sont là comme une œuvre individuelle qui leur appartient, et ne peut se détacher de leur personne. […] Tout est l’œuvre artificielle et technique du tailleur.
Ce n’était pas assez pour lui de s’être rempli des auteurs illustres, d’avoir leur œuvre entière incessamment présente, de semer volontairement et involontairement toutes ses pages de leurs souvenirs. […] Il manie les alambics, les cornues, les récipients, comme s’il avait passé sa vie à chercher le grand œuvre. […] Mais que Jonson rencontre des passions âpres, visiblement méchantes et viles, il trouvera dans son énergie et dans sa colère le talent de les rendre odieuses et visibles, et produira le Volpone, œuvre sublime, la plus vive peinture des mœurs du siècle, où s’étale la pleine beauté des convoitises méchantes, où la luxure, la cruauté, l’amour de l’or, l’impudeur du vice, déploient une poésie sinistre et splendide, digne d’une bacchanale du Titien138. […] imaginez que ces bonnes œuvres Serviront à cacher vos mauvaises. […] De même que les révolutions compliquées des corps célestes ne deviennent intelligibles qu’au contact du calcul supérieur, de même que les délicates métamorphoses de la végétation et de la vie exigent pour être expliquées l’intervention des plus difficiles formules chimiques, ainsi les grandes œuvres de l’art ne se laissent interpréter que par les plus hautes doctrines de la psychologie, et c’est la plus profonde de ces théories qu’il faut connaître pour pénétrer jusqu’au fond de Shakspeare, de son siècle et de son œuvre, de son génie et de son art.
L’intérêt du consul et la pensée du ministre travaillaient dans un parfait accord à cette œuvre préliminaire de toute reconstitution d’une monarchie. […] C’eût été le suicide de son œuvre. […] Rallier les souverains contre Napoléon, c’était rallier les armées de l’Europe contre les armées de la France : c’était une œuvre de Thémistocle. […] C’était l’œuvre des orateurs et des tribuns, des hommes de caractère et de paroles. […] Je puis attester que le vétéran de la diplomatie avait la conscience de l’œuvre honnête qu’il accomplissait, et j’ajoute, la joie intime de la conscience satisfaite.
Pour moi, j’ai toujours pensé que l’on ne saurait rendre trop hautement justice aux acteurs, eux dont l’art difficile s’unit à celui du poète dramatique, et complète son œuvre. — Ils parlent, ils combattent pour lui, et offrent leur poitrine aux coups qu’il va recevoir, peut-être ; ils vont à la conquête de la gloire solide qu’il conserve, et n’ont pour eux que celle d’un moment. […] Tout fut complet, excepté la morale, dans cette œuvre. […] » Ma première pensée fut, non pas de la réduire, c’eût été trahir la patrie, mais de la faire plus départementale que nationale, c’est-à-dire de la diviser organiquement en quelques grands corps recrutés dans certaines zones départementales du pays, y résidant toujours sous l’influence de l’opinion locale et sous le commandement de généraux pris, autant que possible, dans les mêmes provinces, de peur que l’ascendant naturel d’un Auguste popularisé par le nom de César ne pût disposer de l’armée entière et rétablir l’empire, œuvre des soldats, au lieu de la république ou de la monarchie tempérée, œuvre des citoyens. — Les raisons que je me donnais à moi-même pour cette organisation de nos forces étaient puissantes. […] C’est là une œuvre divine à faire. — Pour moi, frappé de ce signe heureux, je n’ai voulu et ne pouvais faire qu’une œuvre bien humble et tout humaine, et constater simplement ce que j’ai cru voir de vivant encore en nous. — Gardons-nous de dire de ce dieu antique de l’Honneur que c’est un faux dieu, car la pierre de son autel est peut-être celle du Dieu inconnu. […] XII Là s’arrêtent les œuvres imprimées de M. de Vigny.
Lorsqu’il revint au commencement de 1830 pour sa réception à l’Académie française et pour la publication de ses Harmonies, il fut agréablement étonné de voir le public gagné à son nom et familiarisé avec son œuvre. […] On comprend l’homme par sa vie avant de le comprendre par ses œuvres. […] « Ayant renoncé, non pas de cœur, à son pays de Mantoue, Virgile, comblé des faveurs d’Auguste, passa les années suivantes et le reste de sa vie, tantôt à Rome, plus souvent à Naples et dans la Campanie Heureuse, occupé à la composition des Géorgiques, et, plus tard, de l’Énéide ; délicat de santé, ayant besoin de recueillement pour ses longs travaux ; peu homme du monde, mais homme de solitude, d’intimité, d’amitié, de tendresse ; cultivant le loisir obscur et enchanté, au sein duquel il se consumait sans cesse à perfectionner et à accomplir ses œuvres de gloire, à édifier son temple de marbre, comme il l’a dit allégoriquement. […] Nous n’avons rien, dans les œuvres modernes, qui réunisse ce mérite savant et ce mérite naturel. […] Votre admirable distinction entre le chantre antique, l’histoire vivante et poétisée, telle qu’Homère, qu’on écoute au bord de la mer ou sur le seuil de sa demeure, et le poète épique, qui écrit son œuvre à loisir et qu’on lit par amusement ou par une froide admiration dans les académies ou dans son cabinet, suffirait pour nous réconcilier.
Toutes ses œuvres ont été traduites en françois par l’Abbé Jaubert à Paris 1769. quatre vol. […] in-12., & plus complettes dans l’édition des mêmes œuvres procurée par M. […] On trouvera ces imitations dans le recueil de ses œuvres, Paris, 1716. deux vol. […] On trouve cette Histoire romanesque dans le tome premier des œuvres de La Chapelle, Paris 1960. […] Dans ses œuvres mêlées, Paris, 1732.
Ballanche a pu retrancher le livre du Sentiment de son œuvre complète sans se montrer trop sévère. […] Ainsi vont se modifiant en perspectives diverses les œuvres du poëte. […] L’œuvre en lui s’est édifiée autrement. […] Ballanche, tant cette théorie, capitale dans son œuvre, était née en quelque sorte avec lui ! […] Ballanche fit une grande maladie pendant laquelle plusieurs des symptômes antérieurs, tels qu’ils sont décrits dans Hébal, se reproduisirent ; mais, au sortir de cette nouvelle crise, son organisation fut comme un instrument plus complet et plus monté aux vastes œuvres ; il mit encore davantage son âme et sa substance intime dans chacune de ses pensées.
L’engouement de ce siècle a élevé Dante au-dessus de ses œuvres, sublimes par moment, mais souvent barbares ; l’oubli de ce même siècle a négligé Pétrarque, le type de toute beauté de langage et de sentiment depuis Virgile. […] Ces deux hommes d’œuvres si différentes semblaient être du même cœur ; leur correspondance et leurs entretiens ont le charme de la confidence, de l’amitié, de la poésie douce et des lettres intimes. […] Boccace, informé de sa perte par François de Brossano et par Francesca, fille de Pétrarque, leur écrivit une lettre touchante qu’on retrouve dans ses œuvres. […] On recueillit, on répandit à profusion toutes les œuvres et toutes les correspondances de cet homme divin. […] Bien que toutes les œuvres de ce beau génie soient presque parfaites et dignes de l’antiquité, comme de la postérité, sans les sonnets, qui est-ce qui se souviendrait des poèmes, des négociations, des discours, des poèmes épiques latins du poète de Vaucluse ?
On connaît leur liberté et leur égalité à leurs œuvres ; ils auront la liberté d’être proscrits de l’État comme six millions de vagabonds sans maître, mais sans feu ni lieu, sans qu’aucun maître ait la responsabilité de leur existence ! […] La Providence aide une bonne œuvre. […] La patience d’un bénédictin, la passion d’un artiste, ont été consacrées par lui à cette étude : il a poursuivi son œuvre à travers tous les dangers et l’a recommencée avec une persévérance sans égale. […] « Le nombre de mes dessins augmentait ; ma collection se complétait ; je commençai à rêver la gloire ; le burin d’un graveur européen ne pourrait-il pas éterniser l’œuvre de ma jeunesse, le résultat de ce labeur continu et de ce zèle persévérant ? […] Est-ce qu’une solitude innocente peuplée des œuvres neuves de Dieu n’était pas supérieure en réalité à ces carnages d’hommes altérés du sang de leurs frères et se disputant la prééminence du dollar du Nord sur le dollar du Sud ?
J’en ai rendu compte dans la partie politique de mes œuvres complètes intitulée : Mémoires politiques. […] (Voyez Graziella, Œuvres complètes.) […] J’achetai ses œuvres en douze volumes, et je voyageai par tous pays muni de ce viatique ; je fus longtemps avant de découvrir que le vide était plus sonore que le plein, et que la froide déclamation n’était pas de la poésie, encore moins du drame. […] XXIX La véritable maladie dont Alfieri mourut à quarante ans était l’ennui qu’il éprouvait lui-même de ses propres œuvres ; aussi se réfugiait-il dans l’étude du grec et dans des poésies systématiques, épigrammatiques, civiques, démocratiques, aristocratiques, qui fatiguaient l’esprit sans nourrir le cœur. […] Le genre même de l’ouvrage peut rendre raison d’une pareille dissemblance : ce cinquième chant est, en effet, une continuation de l’œuvre d’un autre poète, œuvre où cet autre poète célébrait son propre caractère et ses impressions les plus intimes ; sorte de composition où l’auteur doit, plus que tout autre, se dépouiller de lui-même et se perdre dans sa fiction.
Mais l’invention est un fait biologique et psychologique avant d’être un fait social ; elle est l’œuvre d’un cerveau déterminé et non d’une vague socialité. […] Ce dogmatisme a priori a trouvé son expression éthique et sociale chez un Platon et chez un Kant traçant le plan l’un de sa cité idéale, l’autre de sa République des Fins. — Mais il est évident que de telles conceptions n’ont aucun caractère socialement impératif ; elles sont l’œuvre d’un cerveau individuel auquel un autre cerveau peut opposer légitimement une vérité différente. […] Ce qui se dégage de son œuvre, c’est le pyrrhonisme complet, absolu, sans atténuation aucune dans ce qu’il a de paradoxalement outré. — C’est une machine à douter des autres et de lui-même. […] Si faible, si rare que soit l’originalité véritable, si difficile qu’elle devienne par suite de la complexité croissante des tâches et des œuvres, de la division croissante du travail et du développement illimité des spécialismes et des compétences, cette originalité reste malgré tout possible : elle reste le facteur du progrès, la fleur de la culture, la raison d’être de l’effort intelligent. […] Le novateur doit sans doute engager une lutte terrible contre son milieu pour faire triompher l’idée nouvelle qu’il apporte ; mais il a foi dans cette idée et dans son triomphe ; il a foi dans la culture ; il se rattache à une série d’efforts où vient s’intégrer le sien ; il est un moment dans l’œuvre d’humanisation à laquelle il collabore.
Pour Victor Hugo, ce génie lyrique par essence, à l’inspiration large toujours, sinon toujours mesurée, les choses prenaient vie et âme : il croyait les entendre tour à tour, ou mieux encore toutes ensemble, et il a fait de son œuvre un chœur immense, puissant parfois jusqu’à assourdir, duquel se dégage, comme une voix d’airain retentissante et prophétique, la voix même de la nature, telle qu’elle a résonné au cœur du poète. […] » Il s’accomplit tout seul, artiste, œuvre et modèle ; Ni petit, ni mauvais, il n’est ni grand, ni bon. […] Ils vouaient leur génie à cette œuvre illusoire ; Se fiant à lui seul, ils ne pouvaient pas croire Qu’ayant l’intelligence ils dussent regarder. […] Et c’est du sein même de l’homme que naîtra l’idée de la justice, et cette idée détrônera celle de Dieu, de l’être prétendu parfait et bon dont l’œuvre est imparfaite et mauvaise. […] Le poète présente modestement son œuvre comme la « Bible de l’Athéisme247 !
Et pourtant il est vrai de dire que, hors de l’enceinte des Facultés, et dans ce qu’on peut appeler le grand milieu de la littérature courante, ce progrès des lettres anciennes se marque assez peu et ne se produit par aucun représentant notable, par aucune œuvre lue de tous. La philosophie fait exception, et elle a sa jeune milice déjà brillante : le feu sacré n’a cessé d’être entretenu, d’être attisé de ce côté par la main et par le souffle d’un maître qui ne s’endort pas ; mais je parle de la littérature proprement dite, de la poésie des Anciens, de ces œuvres sans cesse invoquées de tous et trop peu ressaisies à leur source même. […] ittré ne rentre pas dans l’ordre d’idées plus expressément littéraires que nous recherchons), on peut se demander quelle œuvre s’est produite en France qui mette l’antiquité grecque de pair avec le mouvement moderne et qui la fasse circuler. […] C’est dans un tel état de choses, anarchique tant qu’on le voudra, mais riche d’éléments, fécond de germes, et qui a peut-être encore son avenir, si, comme nous l’espérons, la France a le sien, — c’est dans un tel moment ou jamais que de telles œuvres peuvent avoir à la fois toute leur liberté d’exécution et leur part d’efficacité. […] Les belles œuvres industrieuses occupent les abeilles nées des flancs des taureaux, et, assises sur la ruche, elles fabriquent les blanches beautés des rayons humides aux mille trous.
L’ambassadeur américain455, homme pratique, explique à Washington avec une ironie grave la jolie parade académique et littéraire qui précède le tournoi politique et public. « Les discours sont lus d’avance dans une petite société de jeunes gens et de femmes, au nombre desquelles se trouve ordinairement la belle amie de l’orateur ou la belle dont il désire faire son amie ; et la société accorde très poliment son approbation, à moins que la dame qui donne le ton au petit cercle ne trouve à blâmer quelque chose, ce qui naturellement conduit l’auteur à remanier son œuvre, je ne dis pas l’améliorer. » Rien d’étonnant si, parmi de pareilles mœurs, les philosophes de profession deviennent des hommes du monde. […] Car c’est là le trait le plus frappant de ce style, la rapidité prodigieuse, le défilé éblouissant et vertigineux de choses toujours nouvelles, idées, images, événements, paysages, récits, dialogues, petites peintures abréviatives, qui se suivent en courant comme dans une lanterne magique, presque aussitôt retirées que présentées par le magicien impatient qui en un clin d’œil fait le tour du monde, et qui, enchevêtrant coup sur coup l’histoire, la fable, la vérité, la fantaisie, le temps présent, le temps passé, encadre son œuvre tantôt dans une parade aussi saugrenue que celles de la foire, tantôt dans une féerie plus magnifique que toutes celles de l’Opéra. […] Voilà l’avantage de ces génies qui n’ont pas l’empire d’eux-mêmes : le discernement leur manque, mais ils ont l’inspiration ; parmi vingt œuvres fangeuses, informes ou malsaines, ils en font une qui est une création, bien mieux une créature, un être animé, viable par lui-même, auprès duquel les autres, fabriqués par les simples gens d’esprit, ne sont que des mannequins bien habillés C’est pour cela que Diderot est un si grand conteur, un maître du dialogue, en ceci l’égal de Voltaire, et, par un talent tout opposé, croyant tout ce qu’il dit au moment où il le dit, s’oubliant lui-même, emporté par son propre récit, écoutant des voix intérieures, surpris par des répliques qui lui viennent à l’improviste, conduit comme sur un fleuve inconnu par le cours de l’action, par les sinuosités de l’entretien qui se développe en lui à son insu, soulevé par l’afflux des idées et par le sursaut du moment jusqu’aux images les plus inattendues, les plus burlesques ou les plus magnifiques, tantôt lyrique jusqu’à fournir une strophe presque entière à Musset480, tantôt bouffon et saugrenu avec des éclats qu’on n’avait point vus depuis Rabelais, toujours de bonne foi, toujours à la merci de son sujet, de son invention et de son émotion, le plus naturel des écrivains dans cet âge de littérature artificielle, pareil à un arbre étranger qui, transplanté dans un parterre de l’époque, se boursoufle et pourrit par une moitié de sa tige, mais dont cinq ou six branches, élancées en pleine lumière, surpassent tous les taillis du voisinage par la fraîcheur de leur sève et par la vigueur de leur jet. […] Un soir, au moment de partir pour le bal de l’Opéra, elle trouve sur la toilette la Nouvelle Héloïse 486, je ne m’étonne point si elle fait attendre d’heure en heure ses chevaux et ses gens, si, à quatre heures du matin, elle ordonne de dételer, si elle passe le reste de la nuit à lire, si elle est étouffée par ses larmes ; pour la première fois, elle vient de voir un homme qui aime Pareillement, si vous voulez comprendre le succès de l’Émile, rappelez-vous les enfants que nous avons décrits, de petits Messieurs brodés, dorés, pomponnés, poudrés à blanc, garnis d’une épée à nœud, le chapeau sous le bras, faisant la révérence, offrant la main, étudiant devant la glace les attitudes charmantes, répétant des compliments appris, jolis mannequins en qui tout est l’œuvre du tailleur, du coiffeur, du précepteur et du maître à danser ; à côté d’eux, de petites Madames de six ans, encore plus factices, serrées dans un corps de baleine, enharnachées d’un lourd panier rempli de crin et cerclé de fer, affublées d’une coiffure haute de deux pieds, véritables poupées auxquelles on met du rouge et dont chaque matin la mère s’amuse un quart d’heure pour les laisser toute la journée aux femmes de chambre487. […] Joseph de Maistre, Œuvres inédites, 8, 11.
« Tu les écraseras avec une houlette de fer, tu les concasseras en morceaux comme l’œuvre d’argile du potier ! […] » Que chanterions-nous de mieux aujourd’hui après ce Te Deum de l’âme, tour à tour abaissée jusqu’à la poussière et relevée jusqu’aux étoiles par la contemplation de l’œuvre de Dieu en soi et hors de soi ? […] » XI Et il le chante en effet dans les hymnes d’adoration qui suivent ce chant de triomphe avec une magnificence de parole égale à la magnificence des œuvres divines qu’il célèbre. « Les cieux racontent la gloire de Dieu ; le firmament prophétise l’œuvre de ses mains ! […] « Que tes œuvres me réjouissent à contempler, ô mon Dieu !
Auguste Lacaussade, dans l’édition elzévirienne des Œuvres de Marceline, semble en savoir plus long qu’il n’en dit. […] Rivière… on pourrait voir s’il n’y aurait pas, dans les œuvres du comte de Marcellus, quelque chose qui expliquerait le choix que fit Marceline de ce « nom de convention. » Ou peut-être est-ce un nom emprunté à quelque roman du temps ? […] Or, cette lettre était l’œuvre d’un loustic. […] Cette indigente passe son temps à faire la charité à de plus pauvres qu’elle ; aumône d’argent quand elle peut, aumône de consolations, de visites, de démarches, toujours trottinante dans les rues, sous son châle étroit, vers quelque œuvre de bonté. […] La Voix perdue est un des souvenirs de ces veilles poignantes. » (Œuvres de Marceline Desbordes-Valmore, III, p. 251.)
Soutenir que notre pensée était encore confuse, c’est confondre les deux groupes d’idées que tout bon esprit distingue, celui qui appelait l’expression, et celui que l’expression a apporté avec elle, la pensée qui est l’œuvre originale de l’esprit et celle que lui fournissent malgré lui les associations de la mémoire verbale. […] est leur devise ; ils ne se reposeront jamais ; le sommeil de l’habitude n’est pas fait pour eux ; à les entendre, leur œuvre est toujours incomplète. […] Ce que le maître aura trouvé sans parvenir à le faire entendre, sinon à un petit nombre d’adeptes, ceux-ci le diront clairement à tous ; pour achever ces grandes œuvres de la pensée qui renouvellent l’esprit humain, deux générations sont-elles donc de trop ? […] Si les plus grands philosophes des temps modernes, comme Kant et Maine de Biran, sont de si maladroits écrivains, s’ils sont morts avant d’avoir trouvé l’expression limpide où chacun aurait pu lire sans équivoque leur vraie pensée, c’est que la grandeur même de l’œuvre entreprise imposait à leurs facultés d’expression une tâche qu’ils n’ont pas eu le loisir ou le courage ou la générosité d’entreprendre ; la plupart ont laissé à leurs disciples le soin de les vulgariser, moins par dédain de la postérité que par suite de cette loi de la nature humaine qui veut que l’on perde en souplesse ce que l’on gagne en profondeur et que la spécialité soit la rançon du génie.
Un socialiste soigné pour blessure de guerre dans un hôpital de l’Ouest, écrit : Pendant trois mois, il m’a fallu tuer… On se dit pour se donner de l’ardeur, que l’œuvre que l’on accomplit est une œuvre libératrice ; qu’elle a pour but d’abattre un impérialisme odieux ; que, cela fait, le champ sera libre pour nous, pour l’accomplissement de nos projets de rénovation sociale ; que, sur les charniers où nous nous sommes roulés, pourra fleurir enfin l’égalité. […] Le vieux Corneille donnerait une place dans son œuvre à ces hommes raidis, cabrés, furieusement concentrés dans l’idée qu’ils ne veulent pas obéir, et qui se soumettent souvent avec une espèce de tendresse virile aux disciplines de l’armée et aux ordres des « galonnards ». […] Arthur Gervais, bien connu dans l’enseignement, m’écrit : « Votre article sur l’œuvre et la vie de mon collègue, l’instituteur syndicaliste Albert Thierry, éclaire singulièrement l’opinion que depuis la guerre, je me suis faite sur la vraie mentalité des instituteurs syndicalistes, que j’ai combattus autrefois.
Œuvres de François Arago. […] Le premier volume des Œuvres de M. […] Ceux qui l’ont connu et cultivé dans les dernières années de sa vie, les Walter Scott, les Jeffrey, le trouvaient encore plus étonnant et plus admirable de près dans sa personne que dans ses œuvres : « Jeffrey, dans une éloquente notice, a dit M.
La bizarrerie du poème continuait à être un obstacle et une sorte d’épouvantail : cette bizarrerie ne pouvait cesser d’être réputée telle que lorsqu’on aurait pénétré dans l’œuvre par la vraie voie, par la véritable entrée qui était encore peu expugnable, celle du Moyen Âge. […] Cependant, ce que je demanderai la permission d’appeler l’école de Fauriel, poursuivait son œuvre d’érudition et d’analyse, appliquées méthodiquement et par tous les côtés à La Divine Comédie. […] On est revenu de l’idée de trouver dans les œuvres du passé, fût-ce même dans les chefs-d’œuvre, des modèles parfaits d’idéal et de pure et facile beauté.
. — Mais je n’ai pas à analyser ici les productions de Guérin ; il me suffit d’en rappeler l’idée et d’en provoquer le réveil : ses œuvres complètes, on nous l’annonce enfin, vont paraître, prose et vers, lettres et fragments d’art, grâce aux soins des mêmes amis qui se sont voués à l’honneur de son nom et à la conservation de sa mémoire. […] Les deux amis nous promettent une édition prochaine des œuvres de Maurice de Guérin : nous les engageons à ne plus tarder, et notre vœu, qui, nous le pensons, ne pourra qu’être partagé de ceux qui auront lu cet extrait, c’est qu’aux œuvres du frère ils ajoutent la meilleure partie des pages que le présent volume, réservé à un trop petit nombre, renferme et fait de loin admirer.
Satisfait de savoir et de bien savoir, sans prétendre en informer l’univers, prêt toutefois à faire part à quiconque le consultait du vaste et tranquille trésor de ses connaissances, il était tout l’opposé du metteur en œuvre, qui tire aussitôt parti de ce qu’il sait et se hâte d’en faire montre, de celui dont le poète satirique a dit : Scire tuum nihil est, nisi te scire hoc sciat alter. […] » Mais Pline était un metteur en œuvre ; il ne se bornait pas à l’étude, il voulait de belles pensées et se donner le plaisir de les exprimer en termes brillants et qui se vissent de loin. […] [NdA] Les Œuvres de Schlegel écrites en français ont été publiées en trois volumes, par M.
Jamais éducation de prince (et en parlait ainsi, je me souviens de celle du Dauphin son père, élevé par Montausier et Bossuet) ne convoqua et ne réunit un groupe d’hommes plus distingués, plus appropriés à l’œuvre à laquelle ils se vouaient : M. de Beauvilliers, gouverneur ; — Fénelon, précepteur ; — l’abbé Fleury, sous-précepteur, conjointement avec l’abbé de Beaumont, neveu de Fénelon ; — l’abbé de Langeron, lecteur ; et le reste choisi à l’avenant. L’œuvre était difficile. […] Un Néron, un Domitien pouvait en sortir aussi bien qu’un Titus, si l’on manquait l’œuvre et si l’on se trompait de moule.
Patin, prenant au sérieux la gageure et se piquant d’émulation, se mirent de leur côté à l’œuvre, et composèrent un petit opéra de Pygmalion, qui alla jusqu’à être mis en répétition à je ne sais quel théâtre, mais que diverses circonstances leur firent laisser là, puis oublier. […] Il semble alors qu’une noble et sainte alliance se forme entre cinq jeunes hommes, pleins de foi et de vaillance. — “Moi, je couvrirai ces toiles, ces murailles de mes peintures vivantes : graveur, prépare ton burin et répands mon œuvre dans le monde entier.” — “Je ferai respirer l’argile, dit le statuaire, et le marbre tremblera devant moi, comme il tremblait devant le Puget.” — “Moi, je saurai créer des mélodies sublimes, et mes chants inspirés se marieront aux belles harmonies de l’orchestre obéissant.” — L’architecte prend la parole et dit : “Moi, je construirai le temple où vivront tes peintures, où respireront tes statues ; je bâtirai le théâtre immense où frémira le public sous l’empire de tes chants ! […] si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.
Léonce de Lavergne ou Arthur Young ; quand, par exemple, il étudie l’étable et le bétail ; quand il nous montre à l’œuvre et en ardeur de piocher, hiver comme été, le bon bêcheur à son compte ; quand il nous fait assister au premier essai de la nouvelle charrue, de l’instrument aratoire moderne qui a contre soi la routine et bien des jaloux ; quand il nous décrit la race des bœufs du mezenc (montagne du pays) qui, au labour, craignent peu de rivaux, et qui rendent au maître plus d’un office : Le lait, le trait, la chair, c’est triple bénéfice. […] Il est des œuvres qui sont faites pour orner les voies sacrées, les voies triomphales, pour décorer les avenues et les degrés des Panthéons et des Capitoles, pour devenir à leur tour les exemplaires classiques de l’avenir. […] Mais il est de ces fragments, de ces accidents heureux d’art et d’étude, qui, n’ayant rien à démêler avec les œuvres triomphales, n’en existent pas moins sous le soleil : — un rien, un rêve, une histoire de cœur et d’amour, une vue de nature, une promenade près de la mare où se baignent des canards et qu’illumine un rayon charmant, — et ce que je voyais l’autre jour encore à l’exposition du boulevard des Italiens, une vue de Blanchisserie hollandaise, par Ruisdaël, le Moulin d’Hobbema, ou un simple chemin de campagne regardé et rendu à une certaine heure du soir par un pauvre diable de paysagiste français nommé Michel, qui avait le sentiment et l’amour des choses simples.
Amérique, Grèce, chère Italie aujourd’hui à l’œuvre ! […] Moi-même, si parva licet…, si j’ose, en présence de tant de noms et d’œuvres d’alors, me rappeler tout bas ce premier souvenir de ma vie littéraire, lorsqu’en 1824 j’entrais comme apprenti rédacteur au Globe, que me demandait comme échantillon, comme premier essai de ma plume, mon ancien maître M. […] Il se regardait, selon sa magnanime expression, « comme une des nombreuses vagues avant-courrières qui doivent se briser et mourir sur le rivage avant que la marée soit haute. » Dans son ambition modeste et mâle, il n’ambitionnait que « la fosse du soldat », Le premier et le plus glorieux des philhellènes, il se montra, dans le court espace de temps qu’il lui fut donné de vivre encore et d’être à l’œuvre, homme d’action et homme pratique, d’une générosité judicieuse, propre à l’organisation et au commandement.
Ce fut un soulagement pour lui d’être soustrait à ce simulacre de rôle et de quitter un théâtre où la diplomatie avait épuisé son jeu et où la force militaire, seule, était à l’œuvre. […] Frappé au mois de juin 1862, à l’âge de soixante-deux ans, d’un accident soudain qui le saisit et le paralysa dans toute la force de la pensée, il ne se releva pas, assista deux années durant à sa lente destruction, et succomba le 1er septembre 1864, avant d’avoir pu terminer l’Histoire des Cabinets de l’Europe, « cette œuvre, tourment et bonheur à la fois de sa vie. » Je dis tourment, et on va le comprendre. […] Mais, on le conçoit, et même chez un esprit que les succès littéraires ne préoccupaient point, même pour le seul penseur, il y eut, il dut y avoir des tristesses intimes et profondes, de grandes défaillances morales, de voir ainsi l’œuvre de sa vie compromise et découronnée, de se sentir arriver au public tout haché et morcelé, lui qui précisément avait la conception une et entière ; d’assister au développement et au plein succès d’une autre vue que la sienne, et que naturellement il estimait moins exacte et moins vraie, sur cette grande époque et sur l’homme étonnant qui la personnifie.
A voir un poëte du peuple occuper et, selon eux, usurper ainsi l’entière renommée, de jeunes et beaux esprits provençaux s’étaient dit qu’ils avaient, eux aussi, un passé et un avenir ; ils se mirent de parti pris à remonter aux sources, à les rechercher et à étudier, tout en chantant ; ils fondèrent cette union de poëtes, la société des Félibres, assez singulièrement nommée, mais qui s’est justifiée et démontrée par ses œuvres : l’un d’eux, Mistral, charmant poëte, esprit cultivé et resté en partie naïf, s’est d’emblée tiré du pair et illustré par la pastorale de Mireïo. […] Ô fleur qui n’es pas fugitive, Qui nais tard et vis longuement, Quand des beaux jours la fleur hâtive A l’existence d’un moment, Tu nous dis que l’œuvre légère De la jeunesse est passagère, Et que, dans son travail parfait, L’œuvre lente de notre automne Vit. — Loin que le temps s’en étonne, Il respecte ce qu’il a fait.
Œuvres choisies de Charles Loyson publiées par M. […] Je suis fâché que l’éditeur des Œuvres choisies n’ait pas connu notamment un article que Loyson écrivit au sujet du tome Ier de l’Essai sur l’Indifférence, à l’occasion de la deuxième édition. […] Patin à entreprendre une édition de ses Œuvres, et s’il vivait, il saluerait aujourd’hui avec bonheur l’accomplissement d’un de ses vœux.
Qu’est-ce que la mort d’une vague individualité si elle sert à l’éclosion d’une œuvre immortelle et à créer, selon l’expression de Keats, une source éternelle de ravissement ? » Comme je lui parlais de ses œuvres, Oscar Wilde m’arrêta du geste : « Oh ! […] Je veux faire de ma vie elle-même une œuvre d’art.
Janin nous raconte dans sa préface qu’à travers ses occupations de chaque semaine et les feuilles qu’il jette au vent, il voulait, lui aussi, faire son volume et son livre, qu’il avait depuis dix ans sur le chantier son œuvre capitale, son canot de Robinson. […] Qu’on joigne à cela de bonnes œuvres, l’éducation gratuite des jeunes filles, l’instruction des calvinistes nouvelles converties, le soin des pauvres, et l’on aura quelque idée de cet institut habilement concerté, fait pour séduire, attrayant, et utile peut-être, mais empreint évidemment d’un reste d’orgueil humain, et même de coquetterie mondaine. […] Mais rien n’y fit ; elles ne se rendirent pas ; il fallut la violence et les dragons de M. de Bâville pour consommer l’œuvre du père de La Chaise.
Il ne manque pas d’esprits sérieux, solides et dignes d’estime, qui parce que la société vient d’échapper à un péril ou va bientôt avoir à en affronter un autre, voudraient tout rallier autour d’eux dans le combat, tout discipliner, et imposer à chaque écrivain une mission, une faction dans l’œuvre commune. […] Un peu d’eau tiède a bientôt délayé cette pâte, et ici l’œuvre commence du pain de chaque jour. […] Savez-vous de quelle façon j’entends la suite de ces chapitres dans l’œuvre de Janin ?
Il suffit, pour accomplir cette œuvre de réhabilitation, de confesser le vice inhérent à la composition de cette étude. […] Une telle transposition a pour effet, on le sait, de modifier quelque peu le sens que comporte le mot dans l’œuvre de Flaubert. […] L’œuvre nouvelle qu’il met au monde procède du mode des germinations et des floraisons naturelles.
Tout auteur qui écrit une pièce en vue d’une étoile, en vue de tel ou tel acteur ou de telle ou telle actrice, n’écrit point pour le lecteur, se résigne à n’être pas lu et condamne en vérité sa pièce comme œuvre d’art. […] De quelque art, du reste, qu’il s’agisse, le secret du dilettante, c’est d’attraper l’état d’esprit où l’artiste a été lui-même en composant son oeuvre et de savoir plus ou moins pleinement le garder et s’y maintenir. « Je ne trouve pas cette femme si belle, disait un Athénien devant une statue de Phidias. — C’est que tu ne la vois pas avec mes yeux, lui dit un autre. — Es-tu donc l’auteur ? […] On voit qu’une des plus vives jouissances de réflexion dans la lecture des poètes dramatiques est de reconnaître ce qu’ils mettent eux-mêmes dans leurs œuvres.
Fouiller des bibliothèques, déchiffrer d’horribles manuscrits, restaurer les textes mutilés, choisir entre les leçons, discuter l’authenticité du document, conjecturer son âge, chanceler partout sur le sol mouvant des probabilités, se plonger dans la foule querelleuse des commentateurs, user sa vue et sa pensée sur les sottises innombrables et sur les platitudes incroyables dont la populace littéraire et philosophique obstrue les œuvres des grands hommes, c’est là une étude si minutieuse, si stérile en conclusions générales et en vérités certaines, qu’il fallait pour l’entreprendre les instincts et les habitudes d’un érudit. […] Cet amour des textes et ce goût du détail appliqués à la critique littéraire ont produit deux œuvres fort belles, la restitution des Pensées de Pascal et le Commentaire du Vicaire savoyard. […] II Tel est cet orateur que l’imagination poétique et l’esprit d’érudition ont promené dans l’érudition et égaré dans la philosophie, qui, après avoir voyagé parmi divers systèmes et hasardé un pied, et même deux pieds, dans le panthéisme, est venu se rasseoir dans les opinions moyennes, dans la philosophie oratoire, dans la doctrine du sens commun et des pères de famille ; qui, pensant faire l’histoire du dix-septième siècle, en a fait le panégyrique ; qui, croyant tracer des portraits et composer des peintures, n’a su que recueillir des documents et assembler des textes ; mais qui, dans l’exposition des vérités moyennes et dans le développement des sujets oratoires, a presque égalé la perfection des écrivains classiques, et qui, par la patience de ses recherches, par le choix de ses publications, par la beauté et la solidité de ses monographies, a laissé des modèles aux érudits qui continueront son œuvre, et des matériaux aux philosophes qui profiteront de son travail.
Observons pourtant qu’en histoire, les faits étant du domaine de tous, l’historien, s’il veut que son œuvre soit durable, doit la marquer fortement de son empreinte, et y apposer en chaque endroit comme un sceau ineffaçable. […] Mais sans chercher à prévoir les destinées à venir de l’œuvre de M.
Ou plutôt ce monument existe, mais par fragments ; et comme un esprit, unique et substantiel est empreint en tous ces fragments épars, le lecteur attentif, qui lit Diderot comme il convient, avec sympathie, amour et admiration, recompose aisément ce qui est jeté dans un désordre apparent, reconstruit ce qui est inachevé, et finit par embrasser d’un coup d’œil l’œuvre du grand homme, par saisir tous les traits de cette figure forte, bienveillante et hardie, colorée par le sourire, abstraite par le front, aux vastes tempes, au cœur chaud, la plus allemande de toutes nos têtes, et dans laquelle il entre du Goethe, du Kant et du Schiller tout ensemble. […] Sainte-Beuve a dit en note (page 515) : « Ce que j’ai lu de plus favorable à Louis XV est dans un petit écrit intitulé : Portraits historiques de Louis XV et de madame de Pompadour faisant partie des œuvres posthumes de Charles Georges Leroy, pour servir à l’histoire du siècle de Louis XV (Paris, 1802).
Chez les Grecs, chez les Romains, chez les classiques français du dix-septième et du dix-huitième siècle, chez la plupart des écrivains, des causeurs qui, dans nos journaux, dans nos salons, portent sur les œuvres de l’art et de la poésie des jugements d’éloge ou de blâme, la critique littéraire n’a jamais douté d’elle-même. […] Une école bien connue reprend et termine son œuvre qu’elle déclare inachevée. — Vous êtes, dit-elle à sa devancière, fort habile à détruire.
(La préoccupation de la mort est très sensible dans l’œuvre de Maupassant.) […] Mont-Oriol me semble, dans l’œuvre de Maupassant, un roman de transition.
Jamais plus séparés, plus dispersés, n’ont été tous ceux — et ils sont légion — qui tâchent à mettre debout quelque œuvre d’art. […] La plupart des œuvres annoncées ont paru.
Je leur dois beaucoup. » Tout le monde, certes, a le droit d’attaquer mes œuvres, mais on oublie peut-être trop que j’ai moi-même réfléchi beaucoup plus longtemps pour les écrire que certains critiques pour les réfuter. […] Je leur dois beaucoup. » Tout le monde, certes, a le droit d’attaquer mes œuvres, mais on oublie peut-être trop que j’ai moi-même réfléchi beaucoup plus longtemps pour les écrire que certains critiques pour les réfuter.
Chateaubriand pensait qu’on ne dure que par le style et que le style immortalise les œuvres. […] Deux novateurs de cet ordre, deux créateurs de cette puissance ont pu imposer leurs œuvres, comme points de départ et premiers modèles d’une évolution littéraire dont l’origine et les conséquences sont ineffaçables.
Ils laissaient ses œuvres dormir dans les éditions de Hollande. […] En présence d’un mérite si mince et si solitaire, on comprendrait à peine, même pour une heure, la béotienne admiration des contemporains de La Grange-Chancel, si l’on ne savait que l’admiration des hommes n’est le plus souvent ni générosité ni justice, mais joie grossière de se retrouver, soi et sa passion, dans l’œuvre d’un écrivain qui vous fait miroir, comme le ruisseau le faisait à cet imbécille de Narcisse !
Je lui rappelai ce qui donne à la Muse le plus magnifique accent qu’elle puisse avoir, c’est-à-dire l’inspiration chrétienne, qu’à tant d’endroits de ses œuvres a le dieu de sa génération poétique, notre grand et adoré Byron ! […] Les Œuvres et les Hommes.
« C’est le prix de nos journées ; c’est l’art dont nous vivons ; c’est notre première œuvre, quand le soleil ranimé se lève. » Les strophes suivantes languissent et deviennent bizarres, dans quelques détails sur la lutte nocturne de Jacob contre un ange. […] On craint presque d’associer tes idées de littérature et d’art à ces œuvres d’une vertu si fervente ; mais oublier ce mélange serait altérer la vérité.
Anonyme Le titre est étrange ; l’œuvre est âpre et douloureuse.
Nicolas, Georges (typographe) [Bibliographie] Brins d’œuvre (1896).
La Légende des siècles, tome premier, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Philippe Gille Ces chants ont le rare mérite d’être l’œuvre d’un poète convaincu.
Émile Portal Son œuvre : un recueil de poèmes où, malgré le titre : Luttes stériles, s’affirment lyriquement un généreux amour de l’Humanité et l’invincible espérance du Mieux.
Côme à Paris ; n’est connu que par la peine inutile qu’il s’est donnée de traduire ou plutôt de travestir en Vers latins les Œuvres poétiques de Despreaux.
Émile Trolliet Tel récit (de cette œuvre : Le Coin vert) touchant et symbolique, qui a la même inspiration que certains poèmes de François Coppée ou d’Eugène Manuel, semble avoir la même valeur.
Mais c’est une œuvre forte, vigoureuse et saine.
On trouve dans ses Œuvres mêlées, plusieurs petits Ouvrages qui annoncent un homme éclairé, un Observateur judicieux, un sage Moraliste, un Ecrivain qui, sans être de la premiere ni de la seconde classe, ne laisse pas d’avoir du mérite.
Charles Fuster L’œuvre est courte, mais rien n’y manque, et l’on ne saurait en distraire une ligne.
Charles Fuster La Fidèle Chanson, une œuvre sincère bien variée, où tous les sentiments d’une âme sont dépeints « fidèlement ».
Très bien machinée la pièce, et une œuvre toute délicate, toute artiste. […] Marillier me disait, que les étudiants avec lesquels il avait causé, étaient enthousiasmés de l’œuvre. […] Voudrais-tu me céder l’œuvre lithographique, eaux-fortes et procédés de ton père ? […] Le véritable titre de cette préface devrait être : la Femme dans l’œuvre des Goncourt. […] Nous nous entretenons des œuvres de Victor Hugo qui restent à publier, et qui ne peuvent maintenant dépasser cinq ou six volumes.
Adolphe Ribaux La Lyre, œuvre originale, d’un souffle puissant, d’une inspiration élevée, à laquelle tous les sincères amoureux de la poésie, tous les vrais lettrés ont fait un accueil sympathique.
Charles Fuster Cet œuvre à la Musset, très passionnée, et, on le sent, très sincère, est précédée d’une préface où l’auteur fait le procès des symbolistes.
C’est une suite de tableaux, je dirai d’impressions d’après nature, traduites en vers pleins de vie et de lumière, œuvre attrayante de peintre et de poète à la fois.
Anonyme L’œuvre de M.
Sans l’avoir prouvé par des œuvres, — car ses vers, ainsi que l’avoue leur titre, ne sont guère qu’admirables pastiches, — il sait.
Cet Auteur sera caractérisé, en disant que son Eloge de la Roture n’a rien de noble ; son Livre des Causes de la Dépopulation, & des moyens d’y remédier, rien que d’utile ; sa Traduction de l’Imitation de Jésus-Christ, rien que d’édifiant ; & celle des Œuvres d’Ausonne, rien que de médiocre.
Préface Voici le cinquième volume des Œuvres et des Hommes.
L’œuvre est cependant très distinguée.
[L’Œuvre (1898).]
On a recueilli toutes ses Pieces couronnées, sous le titre d’Œuvres diverses de M. de la Visclede ; mais la lecture de ce Recueil n’est propre qu’à faire voir combien il faut peu de talent pour obtenir le suffrage des Académies.
Dédicace des « Travailleurs de la mer » (1866) Les Travailleurs de la mer, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Auguste Lacaussade Les œuvres de M.
Alphonse Lemerre Le dernier volume publié par Félix Frank, La Chanson d’amour (1885), qui annonce plus de maturité et une plus grande sûreté de main comme exécution, est une œuvre chaude et colorée, qui semble remonter au paganisme dans sa modernité.
Léon Cladel Ses œuvres de début lui valurent les encouragements de ses aînés, qui le tenaient déjà pour un artiste de race et qui ne peuvent que l’applaudir sans restriction pour son dernier recueil de poésies : Les Farouches.
Alphonse Lemerre Ses premières œuvres sont quelquefois d’un sentiment trop juvénile et d’une forme encore hésitante.
Or, la traduction de cette biographie japonaise, était-ce suffisant encore pour faire connaître l’Homme et son Œuvre ? […] Il fallait tenir entre ses mains cette œuvre presque complète, — et, soit au Japon soit en Europe, il n’existe cette œuvre, je crois, que chez Hayashi qui, depuis nombre d’années, collectionne son peintre favori. […] Dans l’œuvre d’Hokousaï, les femmes de ces années ont une parenté avec les femmes de Hokouba. […] Propos qui blessaient Hokousaï et qui lui faisaient dire que, si le talent du peintre consistait dans la grande dimension et les grosses touches d’une œuvre, il était prêt à étonner ses adversaires. […] Houki, Kaivasaki, Masouda ; mais le Japonais n’aime pas la publicité autour de ce qu’il possède, et le catalogue de l’œuvre d’un peintre est très difficile à établir en ce pays artistique.
Si le malheur augmente, je m’élance au sommet de la montagne, et, loin de la vue des hommes, je m’y réfugie dans un monde où je ne suis plus en leur pouvoir. » Parmi les lettres qu’on lui adressait de toutes parts, il y en avait de si romanesques, qu’on les croirait l’œuvre de l’imagination. […] Aimé Martin, qui le respectait comme un sage et qui l’admirait comme un écrivain, l’aidait à préparer les éditions de ses œuvres, le patrimoine futur de sa femme et de ses enfants. […] Rousseau, les huit volumes d’œuvres diverses complétèrent sous sa plume et encadrèrent Paul et Virginie, et furent couronnés par un remarquable Essai sur la vie et les ouvrages du Platon de l’amour moderne. […] Dès qu’il a déposé sur le papier ce qu’il a vu dans l’intérieur de sa conception, cela suffit, il s’arrête, son œuvre est accomplie, il ne se croit pas capable d’embellir la nature ; il se regarde comme un traducteur qui ajouterait à son texte et qui mentirait en l’exagérant. […] VII des Œuvres.
Voilà pourquoi j’ai toujours haï la caricature, cette ironie de l’œuvre de Dieu, ce blasphème au crayon. […] À chacun ses œuvres. […] Aussitôt que son œuvre de 1830 fut accomplie, il souffla ce ballon, coupa la corde et l’abandonna aux vents. […] Il faut avoir assisté cent fois comme moi à ces consultations de ce médecin des âmes, dans son antichambre, pour se faire une idée du bien qu’il avait fait à la fin de sa journée, avant de reposer sa tête sur son oreiller de bonnes œuvres. […] Ses œuvres n’étaient pas seulement des instincts satisfaits, ses œuvres étaient ses prières.
Francis Vielé-Griffin De l’œuvre de M.
Il a fait des libretti pour Massenet, Lefebvre, Maréchal, César Franck, et certes, dans des œuvres si applaudies, le poète était à la hauteur du musicien.
Olivaint nous semble, au demeurant, un éclectique, et nous ne saurions dire, après avoir lu ce volume, si, dans d’autres œuvres, il sera fidèle à l’Extrême-Orient.
Achille Delaroche Son œuvre, encore peu volumineuse, vaut surtout par la qualité et le met au rang des meilleurs.
Garasse attribue un certain Parnasse satirique, Ouvrage rempli d’impertinences & d’obscénités, où l’on trouve un grand nombre d’Epigrammes & d’autres Pieces de la façon de Sicognes, de Motin, de Théophile, de Ménard, de Sarrasin, &c. si licencieuses, que ces Auteurs n’ont osé les insérer dans la collection de leurs Œuvres.
L’auteur y procède par tableaux grandement espacés au point de vue chronologique, mais ces tableaux sont si bien choisis, que leur enchaînement s’éclaire de lui-même à travers les siècles… Le vers, bien construit, aux rythmes variés, juste de ton, accommodé aux effets voulus, se soutient sans défaillance pendant tout le cours de l’œuvre.
S’il avait à repasser aujourd’hui sur ce sujet, je ne doute pas qu’il ne le traitât autrement, et cependant je serais fâché qu’il ne l’eût pas traité comme il l’a fait, dussent quelques parties de cette première œuvre être un peu trop abrégées et incomplètes. […] Le souffle de cette Histoire, dans toute son étendue, est le même, bien que dans les derniers volumes les réflexions, les regrets et les critiques s’y mêlent plus fréquemment : mais l’admiration, l’amour pour le héros, pour sa personne encore plus que pour son œuvre, subsiste.
Indiana, par ce manque d’ensemble et, pour ainsi dire, de continuité, se trouve au-dessous de quelques romans de moindre dimension, et peut-être aussi de moindre portée, qu’on doit à la plume de femmes célèbres : Eugène de Rothelin, Valérie, comme œuvres, sont autrement complets et harmonieux dans leur simplicité. […] Les deux romans ont en outre cela de commun, d’obéir à une tendance philosophique, de viser à une moralité analogue, plus explicite et tout en dehors chez Mme de Staël, plus sous-entendue et laissée à la sagacité du lecteur dans Indiana ; les divagations métaphysiques à la mode, du temps de Mme de Staël, et dont elle ne s’est pas fait faute dans Delphine, sont remplacées de préférence, dans le roman de 1832, par les hors d’œuvre pittoresques, les descriptions d’intérieur et de boiseries de salon, si à la mode aujourd’hui, et auxquelles l’auteur d’Indiana s’est laissé quelquefois aller un peu complaisamment, mais qui sont après tout assez de mise dans le roman domestique.
Entre tant de gens de talent qui se fourvoient, et qui semblent, à chacune de leurs œuvres nouvelles, vouloir réaliser sur eux-mêmes la décadence dont parle le vieux Nestor à l’égard des générations successives, c’est un vrai plaisir qu’un succès soudain, brillant, facile, qui, pour l’un d’eux, remet toutes choses sur le bon pied, et montre qu’une veine heureuse n’est point du tout tarie. […] Il ne laisse pas d’être singulier qu’on en soit venu, sans s’en douter, à ce point que, pour juger de la vraisemblance d’une œuvre dramatique, il faille presque approfondir un cas de médecine légale : je saute dessus ; le public a fait de même.
« Dans les portraits littéraires que j’esquisse, dit un critique contemporain3, je ne cherche qu’à reproduire l’image que je me forme involontairement de chaque écrivain, en négligeant ce qui dans son œuvre ne se rapporte pas à cette vision. » Voilà précisément comme vous devez faire. […] Elle a commencé par se la faire à elle seule, puisqu’on ne l’y aidait pas, et puis elle a vu qu’elle avait fait une œuvre qui trompe, et, comme un bon esprit qu’elle était, elle a cherché sa part ailleurs, d’un air un peu triste et sombre, comme une personne fatiguée qui a beaucoup et inutilement travaillé.
. — Œuvres posthumes (1860). […] L’invention chez lui n’était pas des plus fortes ; vous retrouvez dans toutes ses œuvres les traces de bien des auteurs, Shakespeare, Byron, Calderon, Schiller, puis Boccace, La Fontaine, Régnier, Ronsard, Marivaux, Béranger et tous nos vieux conteurs ; ce qui faisait dire à une femme d’esprit : Quand je lis M. de Musset , je crois toujours avoir lu cela quelque part.
La commedia sostenuta Les acteurs Italiens accoutumés à jouer la comédie improvisée ne laissaient pas de représenter, à l’occasion, la comédie écrite et soutenue, de réciter les œuvres de l’Arioste, de Bibbiena, de Machiavel, de l’Arétin. […] Le Mascarille des deux premières pièces du comique français avait donc, à l’origine des deux œuvres, porté les masques divers des deux zanni italiens, ce qui explique comment il se ressemble si peu à lui-même.
Si oui, Voilà qui est fait et maintenant à l’œuvre. » Et l’on se met à l’œuvre.
Les Zélateurs du sentiment, qui en ont eux-mêmes si peu, voudroient-ils qu’il eût perverti les genres ; qu’il nous eût donné des doléances aussi déplacées que celles qui nous endorment dans leurs Romans, dans leurs Tragédies, dans leurs Œuvres philosophiques, dans leurs Comédies…. ? […] Et va-t-on reprocher à Corneille & à Racine de n’avoir pas inséré des saillies & des bons mots dans leurs Tragédies, comme on fait un crime à Boileau d’avoir négligé dans ses Œuvres un ressort qui leur étoit absolument étranger ?
Si l’imagination n’a pas à sa disposition une main et un oeil capables de la seconder à son gré, il ne résulte des plus belles idées qu’enfante l’imagination, qu’un tableau grossier, et que dédaigne l’artisan même qui l’a peint, tant il trouve l’oeuvre de sa main au-dessous de l’oeuvre de son esprit.
Mais quand un seul, délicat ou profond, colore sans mélange toute une œuvre, il donne à cette œuvre une véritable individualité.
II Elle est leur jonction dans la même œuvre. […] Mais, au seizième siècle, elle est formée, sa mue est faite ; elle a traversé le Moyen Âge, elle a passé à travers Froissard et Commines, puis elle s’est engouffrée dans Rabelais, dans cette espèce d’orgue immense, aux mille tuyaux redoublés et prodigieux aux mille spirales sonores, et elle en est sortie, en harmonies variées et toutes-puissantes, pour ruisseler dans les œuvres d’un temps fécond en écrivains comme ceux que j’ai nommés plus haut.
Le chef de cette commune, directeur de l’œuvre commerciale avant d’être magistrat municipal, s’appela prévôt des marchands jusqu’au 15 juillet 1789 : « Élevé à sa fonction par le vote universel, il gouvernait à la fois tous les arts et tous les métiers, et devenait ainsi le symbole social. […] L’œuvre d’Étienne Boileau, chargé par le roi de la réorganisation de l’État populaire, est regardée, avec raison, par F.
Schmidt et Chastel sur cette question du paupérisme qui est la grande question des sociétés modernes, lesquelles tuent l’âme au profit du corps, et n’ayant osé accepter non plus la solution catholique du travail de Martin Doisy (la seule solution qui puisse exister jamais en Économie politique), l’Académie, avec cette grandeur de pressentiment, cette haute divination de critique qui entraîne vers les œuvres fortes, se tourna vers le livre de Mézières vanté par Villemain, et, y reconnaissant tout ce qu’elle aime en fait de tranquillité d’aperçu et de vues grandes comme la main, elle lui décerna la couronne. […] La critique, qui exigera davantage, sera bien obligée de reconnaître que le Remède au paupérisme a pour tout mérite une consciencieuse vulgarité, et on n’expliquera son succès qu’en disant qu’il est une de ces œuvres qui reposent une Académie lasse de penser, comme madame Grant, d’apathique et de somnolente mémoire, reposait le prince de Talleyrand.
Nul doute que les curieux de lettres rechercheront pieusement les rarissimes volumes qui forment son œuvre poétique, et les placeront à côté de ceux des meilleurs poètes de sa génération.
[L’Œuvre (1896).]
On trouve ces qualités dans son œuvre, soit qu’il se livre à son goût particulier pour le rire, soit qu’il s’abandonne à des inspirations plus douces et quelquefois même à une certaine mélancolie.
[Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1862).]
in-folio, n’a pas laissé d’être d’une grande utilité à M. l’Abbé d’Olivet, dans l’édition complette que cet Académicien nous a donnée des Œuvres de Cicéron.
C’est, en effet, une œuvre d’une distinction infinie que ce recueil de vers où abondent les vers de poète, ceux en qui se formule une pensée dans une image.
Nul abus de déclamations ; les Cités futures ne sont qu’incidemment œuvre de sociologue, le Poète domine le sujet.
Savinien Lapointe était un enfant chéri de notre grand poète ; aussi retrouve-t-on parfois dans l’élève, et très certainement à sa gloire, la manière naturelle, simple ou élevée quand il le faut, mais toujours populairement philosophique, qui distingue les œuvres du grand maître de la chanson de nos jours.
L’orthodoxie d’une œuvre n’est point pour la recommander à mes yeux, car je ne saurais m’inquiéter que de sa valeur littéraire.
Legouis équivaut alors à une œuvre considérable.
Mais vraiment je ne puis détacher la moindre phrase de l’ensemble de l’œuvre.
[L’Œuvre (1898).]
On peut dire qu’un frais atticisme est répandu sur toutes les pièces du recueil, parfois éloquentes de l’accent convaincu d’idéal des œuvres saines de la jeunesse, parfois délicieuses et fraîches comme une première rosée de mai ; c’est à ces dernières qu’il faut demander le secret de la personnalité de l’auteur.
Il n’est pas d’usage, je crois, d’ajouter à une critique littéraire l’ornement d’une dédicace, car elle se dédie d’elle-même au prosateur ou au poète dont les œuvres en forment l’objet.
Il auroit dû s’abstenir d’insérer, dans l’édition des Œuvres de Chapelle, de Bachaumont, de Chaulieu, de Pavillon, des Pieces qui n’appartiennent point à ces Poëtes, ou qu’ils avoient rejetées eux-mêmes.
Le grand Frédéric déclara cette traduction une œuvre originale. […] Si, de 1800 à 1813, il domina de sa renommée et décora de ses œuvres abondantes la poésie dite de l’Empire, il ne fut rien moins lui-même qu’un poète de l’Empire. […] Cette veine de larmes, en fécondant la seconde partie de ses œuvres, donna à sa renommée poétique un caractère sérieux et touchant, que salua avec transport la société renaissante, et qui couronna dignement sa vieillesse. […] Pour nous, les œuvres, la vie et la personne du poëte sont devenues ressemblantes. […] Remard, dit-il, m’a communiqué un manuscrit de sa composition, intitulé Supplément nécessaire aux Oeuvres de J.
Œuvre supérieure et singulière, où le mauvais esprit philosophique côtoie sans cesse le bon, mais où le bon est de telle sorte qu’il n’y en a guère de meilleur. […] On n’est que médiocrement fâché de voir les grands esprits faillir aux mauvaises œuvres. […] De cet excès de confiance dans la vue de l’esprit est résulté ce mélange de systèmes faux et de théories vraies, de rêveries brillantes et de divinations fécondes, qui se heurtent dans ses œuvres. […] Il en a pourtant, et du meilleur, pour ceux du moins qui le sentent dans le ton, l’accent, l’excellence de l’œuvre, et qui ne mettent pas au-dessous de l’imagination le sentiment, don plus rare encore, quoique de moindre prix dans l’estime du commun des hommes. […] Ce fut l’œuvre de Rollin.
Curieux invalide, que ce bohème, cet ancien graveur sur bois, goutteux et presque aveugle, espèce de philosophe agreste et crapuleux, sorte de Thomas Vireloque, laissé en sentinelle là, par l’œuvre de Gavarni, faisant sa compagnie de deux terriers féroces dont il appelle l’un : le Comique, et encore d’un duc remisant, le jour, dans le trou noir de la Glacière, où frissonne, sous le plâtre tout écaillé, la Frileuse de Houdon. […] Et il se met à nous prêcher d’écrire pour le public, de descendre nos œuvres à l’intelligence de tous, nous reprochant presque notre effort, l’ambition de notre conscience littéraire, le travail de nos livres, pour ainsi dire, sués de notre sang, enfin la passion, que nous mettons à nous satisfaire. […] Il gronde, il grogne, il argutie, avec cet agacement de nerfs, que tous ceux qui le connaissent, lui ont toujours vu pour une œuvre un peu haute, l’espèce de petite colère qui le congestionne dans la discussion, et encore avec la mauvaise foi féminine qui le caractérise. Au fond, il est pris d’une inquiétude jalouse de l’acceptation de l’œuvre par le public présent ou futur, et alors il mêle les coups de boutoir aux reproches aigus, et sort de ses habitudes de politesse… Puis tout à coup, dans ses paroles, nous sentons percer la visite d’un ami qui ne nous aime pas. […] 10 novembre Nous travaillons à Gavarni : l’homme et l’œuvre, malgré tout.
Le prince de Ligne y contribua ; il confesse tout ce manège, non pas dans ses lettres à la marquise de Coigny, écrites sur le moment et faites pour être vues, mais dans une relation écrite plus tard après l’événement, et qui peut se lire dans le XXIVe tome de ses Œuvres. […] Il lisait, il écrivait chaque matin à tout hasard ; il faisait imprimer ses Œuvres trop mêlées et trop noyées, toutes criblées des fautes de l’imprimeur, sans parler des siennes. […] Dans tout ce qui précède, je n’ai point voulu faire une biographie ni même un portrait du prince de Ligne, mais seulement présenter de lui et, pour ainsi dire, sauver de l’ancien naufrage de ses Œuvres quelques beaux ou jolis endroits, et le rappeler à l’attention comme un des plus sensés parmi les arbitres des élégances, un des plus réellement aimables entre les heureux de la terre38.
Sa vie, son caractère sont pleins de naturel et d’originalité, et merveilleusement assortis à son œuvre. […] Pour prendre idée du zèle et du sentiment que Froissart apportait à la confection de son œuvre, il faut lire les diverses préfaces et les passages où il s’en exprime avec effusion. […] Il est curieux de l’entendre lui-même exposer ses raisons de voyage, tout rempli qu’il est de l’importance de l’œuvre honorable qu’il veut parfaire et achever.
Il traite brièvement des deux premiers points et réserve tous ses développements pour la troisième vérité qu’il dédie expressément à Henri IV ; et dans cette dédicace il exprime particulièrement sa joie comme Parisien « pour cette tant douce et gracieuse, et en toutes façons tant miraculeuse réduction de cette grande ville du monde à l’obéissance de son vrai et naturel roi, à son devoir et à son repos. » C’était l’heure de la Satyre Ménippée, cette œuvre parisienne aussi et si décisive pour le triomphe de la bonne cause. […] — Voilà ce qu’un païen très sage a dit très sagement… Ces raisons, en partie morales, en partie politiques, et dont les adversaires ne laissaient pas dans leurs réponses et réfutations d’indiquer le point faible40, étaient pourtant bien reçues au lendemain des révolutions et quand un souffle plus doux circulait déjà ; elles aidaient auprès de beaucoup d’esprits à l’œuvre d’apaisement et de pacification, qui était celle de Henri IV. […] Mourin, il s’en levait bientôt vingt autres prêts à continuer leur œuvre avec la même violence et le même succès. « Charron un énergumène !
Santeul fut l’auteur de choix qu’on employa dans cette œuvre de réparation, disait-on alors, — d’altération, dit-on aujourd’hui, — et il en porte en ce moment la peine. […] Et de plus, quelque chose de l’âme de ceux qu’il expose, et dont il nous exprime les œuvres et la vie, semble le soutenir jusque dans ce travail assez ingrat d’annotateur. […] Dedisti camina quibus lauderis : da mihi preces, da lacrymas vitae non satis christianae, qua nomen sanctum et magnum tuum pollui non timui, dum illa mea scripta celebrabant… Et il ajoutait : « Faites maintenant parler la voix de vos larmes et de vos bonnes œuvres, afin de faire taire celle de vos péchés.
Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M. […] On ne prête pas assez d’attention en France à cette publication des Œuvres du grand Frédéric. […] Un peu d’application et d’étude suffit pourtant bientôt pour dissiper ou pour réduire la plupart de ces fausses vues et de ces objections exagérées à distance : à le considérer de près, dans ses actes et dans ses Œuvres, on reconnaît qu’avec ses défauts et ses taches Frédéric est de la race des plus grands hommes, héroïque par le caractère, par la volonté, supérieur au sort, infatigable de travail, donnant à chaque chose sa proportion, ferme, pratique, sensé, ardent jusqu’à sa dernière heure, et sachant entremêler à son soin jaloux pour les intérêts de l’État un véritable et très sincère esprit de philosophie, des intervalles charmants de conversation, de culture grave et d’humanité ornée.
Les hommes éminents qui tiennent le haut bout à l’Académie, et dont la carrière est si remplie, ne peuvent être informés de tout : ils ignorent presque forcément bien des œuvres, et jusqu’à bien des noms. […] Léon Halévy a le même honneur et fait preuve du même dévouement ; il embrasse dans ses traductions élégantes, harmonieuses, les plus belles pièces du Théâtre grec, et il ne manque à son succès que la consécration d’une soirée et cette représentation émue qui refait d’une traduction même une œuvre actuelle, et qui lui confère le baptême de vie. […] A-t-il daigné se demander pourtant ce que ces mêmes titres seraient comptés à un homme tout à fait nouveau et uniquement fils de ses œuvres ?
) Il n’y a pas en elle de sens pour ce que nous appelons poésie ; d’une œuvre de ce genre elle ne s’assimile que la passion, l’éloquence, l’esprit général ; mais si le bon lui échappe parfois, elle n’estimera jamais le mauvais. […] Elle a été donnée par M. le baron Rœderer, dans le tome VIII, page 659, des Œuvres qu’il a recueillies et fait imprimer pour les distribuer, du comte Rœderer, son père ; je l’ai citée moi-même au tome I, page 72, de Chateaubriand et son Groupe littéraire. […] Voir au tome Ier, page 189, des Œuvres d’Auguste-Guillaume de Schlegel, écrites en français et publiées par Édouard Bocking (Klincksieck, rue de Lille, 11).
Ce fut l’œuvre du xviiie siècle tout entier de mûrir, de rassembler, de coordonner, de propager ces vues plus justes, plus salutaires et tendant à une civilisation meilleure. […] Sieyès, cette tête profonde qui avait conçu avant 89 la reconstitution totale de la société et, qui plus est, de l’entendement humain, cet esprit supérieur a pu tomber dans le découragement et dans l’apathie quand il a vu la refonte sociale dont il avait médité et dessiné le plan échopper à son empreinte ; l’artiste en lui, l’architecte boudait encore plus que le philosophe ; il était injuste envers lui-même et envers son œuvre qui se poursuivait sous les formes les moins prévues, mais qui se poursuivait, c’est l’essentiel : qu’on relise sa célèbre brochure, et qu’on se demande s’il n’a pas gagné la partie et si le Tiers-État n’est pas tout. […] Un La Rochefoucauld, sortant de là avec son petit volume, même chef-d’œuvre, eût paru un hors d’œuvre, la souris enfantée par la montagne, exiguus mus.
Œuvres de M. […] Lebrun publiait les deux premiers volumes de ses Œuvres, contenant ses tragédies et pièces de théâtre : Ulysse, Marie Stuart, et ce Cid d’Andalousie dont l’insuccès même fut un honneur ; son poème de la Grèce, et aussi cet autre poème lyrique sur la Mort de Napoléon. […] Lebrun ne passa pas moins de neuf belles saisons, jouissant du bonheur présent, anticipant en idée l’avenir, prenant volontiers sa paresse pour de l’étude, préparant de longues œuvres, se jouant à de moindres essais, se laissant aller à l’inspiration du moment, s’oubliant peut-être parfois en d’autres doux songes et en des erreurs qui valent mieux que la gloire.
La raison qu’il en donne est que « Bourges est bien l’endroit le plus triste, le plus monotone et le plus ennuyeux du royaume », et que le roi, ne devant être suivi que des gens graves de sa Cour, se trouvera là en parfaite harmonie avec les lieux : dans ce séjour d’ennui choisi tout exprès, il pourra se livrer sans distraction et sans partage à l’œuvre immense de réparation qui pèse sur ses bras : « Milton, ajoute-t-il, si médiocre dans les écrits qu’il a faits pendant qu’il jouissait de la vue, devint sublime et fit son Paradis perdu, dès que, devenu aveugle, il ne fut plus distrait de ses inspirations et de ses méditations. […] Une des réformes qu’il propose avec le plus d’insistance et d’énergie, c’est de changer la loi des successions et de rendre au père de famille l’entière liberté testamentaire, moyennant laquelle celui-ci pourrait instituer un principal héritier chargé de continuer son œuvre. […] Le Play eût fait preuve à la face du monde, dans la réalisation magnifique de cette Exposition universelle dont il a été le principal directeur, d’un génie de classification et de méthode qui embrasse, divise et distribue en la coordonnant toute l’œuvre de la civilisation.
C’est l’œuvre, aujourd’hui, d’une civilisation savante et créatrice de renouveler et de rajeunir, s’il se peut, les fonctions de chaque pays, de chaque peuple, de les répartir et de les approprier de nouveau. […] Il dira lui-même de l’histoire que c’est œuvre d’orateur ; et en effet Tite-Live souvent fera le panégyrique de la République romaine, et Tacite le procès de l’Empire., La poésie épique, enfin, dégénérée de la perfection de Virgile, est inspirée dans la Pharsale d’un souffle tout oratoire et mérite à Lucain ce jugement de Quintilien, qu’il était plutôt un orateur qu’un poète. » C’est ingénieux et incontestable. […] L’œuvre de la philosophie est maintenant plus modeste ; elle ne doit pas affecter une si ambitieuse tâche. » Et un autre jour, après quelque dégoût amer et quelque expérience nouvelle de l’ingratitude ou de l’inintelligence des hommes : « Supporte patiemment la mort, en songeant que tu n’as pas à quitter des hommes qui pensent comme toi.
En accouplant deux hommes si éloignés par le temps où ils ont vécu, si différents par le genre et la nature de leurs œuvres, nous ne nous soucions pas de tirer quelques étincelles plus ou moins vives, de faire jouer à l’œil quelques reflets de surface plus ou moins capricieux. […] Or j’ai soigneusement recherché dans ses œuvres les traces de ces premières et profondes souffrances ; je n’y ai trouvé d’abord que dix vers datés également de Londres, et du même temps que le morceau de prose ; puis, en regardant de plus près, l’idylle intitulée Liberté m’est revenue à la pensée, et j’ai compris que ce berger aux noirs cheveux épars, à l’œil farouche sous d’épais sourcils, qui traîne après lui, dans les âpres sentiers et aux bords des torrents pierreux, ses brebis maigres et affamées ; qui brise sa flûte, abhorre les chants, les danses et les sacrifices ; qui repousse la plainte du blond chevrier et maudit toute consolation, parce qu’il est esclave ; j’ai compris que ce berger-là n’était autre que la poétique et idéale personnification du souvenir de Londres, et de l’espèce de servitude qu’y avait subie André ; et je me suis demandé alors, tout en admirant du profond de mon cœur cette idylle énergique et sublime, s’il n’eût pas encore mieux valu que le poète se fût mis franchement en scène ; qu’il eût osé en vers ce qui ne l’avait pas effrayé dans sa prose naïve ; qu’il se fût montré à nous dans cette taverne enfumée, entouré de mangeurs et d’indifférents, accoudé sur sa table, et rêvant, — rêvant à la patrie absente, aux parents, aux amis, aux amantes, à ce qu’il y a de plus jeune et de plus frais dans les sentiments humains ; rêvant aux maux de la solitude, à l’aigreur qu’elle engendre, à l’abattement où elle nous prosterne, à toute cette haute métaphysique de la souffrance ; — pourquoi non ? […] Pourtant, et sans vouloir ériger notre opinion en précepte, il nous semble que comme en ce bas monde, même pour les rêveries les plus idéales, les plus fraîches et les plus dorées, toujours le point de départ est sur terre, comme, quoi qu’on fasse et où qu’on aille, la vie réelle est toujours là, avec ses entraves et ses misères, qui nous enveloppe, nous importune, nous excite à mieux, nous ramène à elle, ou nous refoule ailleurs, il est bon de ne pas l’omettre tout à fait, et de lui donner quelque trace en nos œuvres comme elle a trace en nos âmes.
Cinquante fois de suite et sans un seul cas contradictoire, elle s’est tour à tour éveillée à l’aspect des cinquante arbres ; seule, elle s’est éveillée cinquante fois de suite ; toutes les autres qui correspondaient aux particularités de chaque arbre se sont effacées et annulées par leur contradiction mutuelle ; elle est donc la seule qui surnage, et maintenant son œuvre, comme celle de toute tendance, est une expression. Au dedans, cette œuvre est une image plus ou moins vague, celle d’une ligne élancée, puis épanouie ; au dehors, elle est l’attitude et le geste imitatif du corps ; dans le langage primitif, chez les peuples enfants, à l’origine de la parole, elle est une autre imitation poétique et figurative, dont nous retrouvons çà et là des fragments ; aujourd’hui, elle est un simple mot appris, pure notation, reste desséché du petit drame symbolique et de la mimique vivante par laquelle les premiers inventeurs, véritables artistes, traduisaient leurs impressions. […] À chaque instant, nous voyons ces tendances opérer dans les enfants, et contre la langue, en sorte qu’on est obligé de rectifier leur œuvre spontanée et trop prompte. — Une petite fille de deux ans et demi avait au cou une médaille bénite ; on lui avait dit : « C’est le bon Dieu », et elle répétait : « C’est le bo Du. » Un jour, assise sur les genoux de son oncle, elle lui prend son lorgnon et dit : « C’est le bo Du de mon oncle. » Il est clair qu’involontairement et naturellement elle avait fabriqué une classe d’individus pour laquelle nous n’avons pas de nom, celle des petits objets ronds, munis d’une queue, percés d’un trou et attachés au col par un cordon, qu’une tendance distincte, correspondante à ces quatre caractères généraux et que nous n’éprouvons point, s’était formée et agissait en elle. — Un an plus tard, la même enfant, à qui l’on faisait nommer toutes les parties du visage, disait, après un peu d’hésitation, en touchant ses paupières : « Ça, c’est les toiles des yeux. » — Un petit garçon d’un an avait voyagé plusieurs fois en chemin de fer.
Le trait général des œuvres religieuses est d’être particulières, c’est-à-dire d’avoir besoin, pour être comprises, d’un sens spécial que tout le monde n’a pas : croyances à part, sentiments à part, style à part, figures à part. Les œuvres religieuses sont pour les adeptes ; il y a pour elles des profanes. […] Ce regret ne se remarque pas chez les premiers sceptiques (les philosophes du XVIIIe siècle par exemple), lesquels détruisaient avec une joie merveilleuse et sans éprouver le besoin d’aucune croyance, préoccupés qu’ils étaient de leur œuvre de destruction et du vif sentiment de l’exertion de leur force.
Quand il écrivait ses mémoires dans sa retraite, il les adressait à un de ses amis, archevêque de Vienne, et il a l’air d’espérer que cet ami, ancien aumônier de Louis XI, et, de plus, savant médecin et astrologue, ne les lui a demandés que pour les mettre ensuite en latin et en composer quelque œuvre considérable. […] Commynes pense qu’il serait bon de tenir des États réguliers ; que ceux qui s’y opposent en élevant ces grands mots de majesté et d’autorité royale, ne le font que par des motifs personnels, parce que, n’étant que gens frivoles et propres à conter fleurette dans l’oreille, ils n’auraient pas de quoi figurer dans une grande assemblée où il faudrait discuter avec sérieux, et qu’aussi ils ont peur que leurs œuvres ne soient connues et blâmées. […] [NdA] Se rappeler la lettre du marquis d’Argenson à Voltaire, écrite du champ de bataille de Fontenoy (Commentaire historique… au tome I des Œuvres de Voltaire).
Il eut cela de particulier entre tant d’autres hommes éminents qui concoururent vers ce temps à la même œuvre, c’est qu’il était resté pur, qu’il avait traversé la Révolution sans aucune tache (et parmi ses plus recommandables et ses plus savants collègues, quelques-uns, égarés autrefois ou faibles, avaient leur tache de sang). […] Mais cette monarchie administrative n’était pas dans des mains assez fortes ni assez dignes pour que l’œuvre de Richelieu et de Louis XIV se continuât. […] L’artiste (si l’on ose employer ce mot en pareille matière), le metteur en œuvre chez Portalis fait un peu défaut quand il écrit : l’honnête homme n’en était que plus à nu quand il parlait.
Comme conseiller d’État, dès cette époque, l’ordre des services rendus par Portalis est double : les uns se rapportent à la rédaction du Code civil, et les autres à l’œuvre du Concordat. […] Le second ordre de services que Portalis rendit sous le Consulat et sous l’Empire se rapporte à l’œuvre du Concordat et de l’administration des Cultes. […] Investi de toute l’estime et de toute la confiance de Napoléon, qui lui témoignait de l’attachement même, Portalis mourut, après une courte maladie, le 25 août 1807, à l’âge seulement de soixante et un ans, mais plein de services et d’œuvres, et ayant même un moment recouvré la lumière, assez pour voir ses petits-enfants.
Le lecteur qui lit en critique se prive à la vérité de plaisirs médiocres ou moyens ; mais c’est la rançon ; et, par compensation de cette perte, il se prépare des plaisirs exquis quand il découvrira l’œuvre exquise. […] Délivré de son isolement en s’alliant à celui-ci, il put oser entreprendre une guerre monstrueuse contre les oeuvres d’art d’Eschyle, de Sophocle, et cela non par des ouvrages de polémique, mais par ses œuvres de poète dramatique opposant sa conception de la tragédie à celle de la tradition. » Voilà donc le poète conscient, le poète qui comprend, le poète qui analyse, le poète qui est mêlé d’un critique et qui fera exactement ce qu’il aura voulu faire.
Les disciples récents n’y ont rien ajouté ; s’ils ont travaillé à l’œuvre commune, c’est par des retranchements et des omissions. […] Chacun sait que l’esprit du dix-huitième siècle eut pour fond la défiance et pour œuvre la critique. […] Chacun sait que cette science est le plus grand effort et la plus grande œuvre du siècle.
En 1880, il a fait paraître les Satires contemporaines, qui devraient plutôt s’appeler les « Satires inoffensives » et qui ne sont guère que des fantaisies plus malicieuses que méchantes ; puis, en 1884, Ad Memoriam, œuvre de poésie personnelle et intime qui exprime la tristesse d’un rêve brisé !
[Bibliographie] Œuvres poétiques, publication posthume (1834).
Sur cette donnée, que d’aucuns auraient volontiers compliquée ou d’épisodes secondaires ou de dissertations savantes, il a écrit une œuvre qu’il nous est bien difficile d’exactement apprécier.
Edmond Pilon Évidemment, des analogies avec les belles œuvres de M.
C’est le premier et le dernier grand effort épique d’Amédée Rolland et son œuvre vraie.
Les Œuvres d’un Versificateur de cette trempe ne peuvent que déshonorer cette collection.
Son Commentaire sur les Œuvres de Moliere ne se borne point à des Remarques grammaticales ; il offre encore des observations pleines de goût, de finesse & de solidité sur les mœurs, les usages, les modes ; des anecdotes relatives à chaque Comédie, & des réflexions critiques, très-propres à ramener les esprits aux vrais principes d’un art qui se dénature tous les jours.
On auroit pu se passer de ce Recueil qui n’offre rien de piquant, & le Réformateur de notre Parnasse n’avoit assurément pas l’intention qu’on rendît publiques ses Réponses au Commentateur de ses Œuvres.
Le Recueil de ses Œuvres est divisé en quatre parties ; la premiere consiste dans des Odes, qui sont ce qu’il a fait de mieux ; la seconde renferme des Elégies ; la troisieme des Epigrammes, & la quatrieme offre un mélange d’Epitaphes, de Fables, de Paraphrases, & d’Imitations diverses.
Les Misérables, première partie : Fantine, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Les Contemplations, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Je pouvais montrer à ma manière soit l’unité, soit l’incohérence de l’œuvre de Rousseau ; — expliquer, comme M. […] Les grands classiques sont pour nous tout entiers dans leurs œuvres. […] (Son œuvre elle-même apparaît dans la littérature comme une éruption morbide.) […] Arrivé là, il contemple son œuvre avec admiration. […] Le mensonge est l’âme des trois quarts de l’œuvre de Jean-Jacques.
L’Espagne ne l’avait pas fait encore ; mais si elle a tardé, combien son œuvre sera grande ! […] À cette vue, les fidèles multiplient leurs bonnes œuvres, et espèrent le jardin céleste et les robes de soie. Les pécheurs redressent leurs voies égarées, et font par expiation de bonnes œuvres. […] Mais il ne se pressait pas d’accomplir cette œuvre. […] Nous chercherons pourquoi cette littérature si féconde n’a pas produit quelque œuvre de génie.
Henri Beauclair, — apte, sans doute, à une œuvre forte, et qui s’amuse, en attendant.
Firmin Roz Les Mythes et poèmes et surtout peut-être le Chemin du bonheur auront révélé un très grand poète, dont l’œuvre, venue sur le tard d’un siècle, à l’émouvante beauté d’une aurore douloureuse.
Besnus, Émile (1867-1897) [Bibliographie] Le Navire d’Isis, œuvre posthume avec une préface de Maurice Pottecher (1899).
François Coppée Les Poèmes en miniature sont l’œuvre d’un poète ému et d’un artiste raffiné.
La valeur de ce livre de Nicolette Hennique : Des rêves et des choses, est grande, car on y trouve quelque chose de nouveau ; et cette nouveauté, ce n’est ni la vigueur, ni la mélancolie, ni la beauté qui certes y abondent ; ce ne sont pas non plus les savantes expressions, ni les bons vers — toutes ces qualités ne font que mettre ce livre parmi les meilleurs — la vraie nouveauté qui ressort de l’ouvrage de Nicolette Hennique, c’est cet élément imprécis mais certain qui distingue les œuvres solides et qui, cette fois, nous dénote la naissance d’un nouveau caractère.
Mais combien son talent gagnerait à ne pas se morceler, à nous donner une œuvre plus synthétique, plus une !
Et dire à tous, devant ton œuvre triste et pure, En me portant garant de ta sincérité : « Vous entendez le cri ; moi, j’ai vu ta blessure !
L’Homme qui rit, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
À Monsieur Siméon Luce, Membre de l’Institut Cher Monsieur et cher Compatriote, En attendant la place glorieuse que vous méritez et qu’on vous doit dans cette Revue critique des Œuvres et des Hommes au xixe siècle, je veux vous dédier ce volume, consacré à quelques-uns des historiens d’un temps que vous aussi avez illustré.
Carrière, dont l’œuvre immense est, sur quelques points, remarquablement approfondie ; comme érudits M. […] Nous nous passionnions pour les débats que souleva la publication de ses œuvres posthumes. […] Je connaissais aussi très bien François de Sales, par la continuelle lecture qu’on faisait au séminaire de ses œuvres et surtout du charmant livre que Pierre Camus a écrit sur son compte. […] Mais l’impression de mortel ennui qui se dégage de ces milliers de pages permet à peine d’être équitable pour cette œuvre édifiante de l’excellent abbé Gérard. […] Toutes ces « preuves », tous ces arguments apologétiques ruinent malheureusement l’œuvre de fond en comble l’éloquence et la dialectique de Rousseau, de Diderot, d’Helvétius, d’Holbach, voire de Voltaire, différant très fort de celles de l’abbé Gérard.
Ce soin de présenter son œuvre intégrale explique la présence là de quelques pages aptères commentées par leur millésime. […] Ni le travaillé, le voulu de Mallarmé, ni le tact et l’infinie nuance de l’œuvre de Paul Verlaine ne possèdent le public. […] Son œuvre propre est enfin connue, et un clan d’écrivains campe sur cette terre novale. […] Œuvres d’une élégance sans imprévu et d’un aspect parfois saponacé. […] Subsista la sigillaire influence de cet enfant dans toute l’œuvre de son âme.
Nous savions bien qu’ils avaient fait leur éducation et leurs études dans les livres et les choses du xviiie siècle, et qu’ils avaient doublé, dans leurs œuvres, le sensualisme de ce temps-là du sensualisme de celui-ci. […] Et j’insiste sur ce point avec d’autant plus de force qu’Edmond de Goncourt — la pensée survivante de son frère — dit, dans sa préface, que la fabulation de ce roman de Renée Mauperin, à l’instar de tous les romans, n’est que secondaire dans cette œuvre, et que les auteurs ont préféré à tout « peindre la jeune fille moderne avec le moins d’imagination possible ». […] Les hommes qui l’ont écrit avaient trempé la fine extrémité de leurs doigts, faits pour toucher à de plus nobles choses, dans ce réalisme dont nous voyons les œuvres dernières. […] Edmond de Goncourt, à propos de son Histoire remaniée de Madame de Châteauroux, des heureuses modifications introduites dans son esprit et dans son œuvre, et du jugement, si difficilement impartial pour un écrivain, qu’il avait stoïquement porté sur son talent et sur sa manière. […] — dit M. de Goncourt, — commencé par la canaille, parce que la femme et l’homme du peuple, plus rapprochés de la nature et de la sauvagerie, sont peu compliqués… » Humble aveu de faiblesse, qui déshonore l’œuvre qu’on a commise !
. ; au théâtre de l’Œuvre, le Chariot de terre cuite, etc.
. — Poésie de la dernière saison, œuvre posthume avec une notice par M.
Or, indifférent au monde extérieur et au train des choses, ce perpétuel contemplatif, toujours sincère, naïf aussi, est bien, lui, l’homme de son œuvre.
Sa Traduction des Œuvres de Démosthene, lui donne des droits à la reconnoissance publique.
Ses Œuvres mêlées forment deux volumes, & renferment plusieurs Lettres assez agréables, parsemées de petites Pieces de vers, quelquefois ingénieuses, plus souvent foibles, toujours exemptes d’enflure & de prétention.
— Œuvres poétiques (1837).
C’est à ce même Compilateur qu’on doit les Œuvres choisies de J.
C'est effrayant comme de nos jours on vit vite et peu : les œuvres comme les hommes.
Je ne le lui reproche pas, car vraiment il aurait pu choisir plus mal ; cependant il aurait intérêt à se dégager des maîtres qu’il aime, et dont les œuvres — M.
& d’autres Œuvres de piété en vers, qui prouvent que la prose étoit son véritable genre.
Le Recueil de ses Œuvres, publié depuis peu, donne l'idée la plus favorable de son esprit & de ses mœurs.
Les Travailleurs de la mer, texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
Aujourd’hui, pour le jugement définitif du livre et le rang qui lui est dû dans l’ordre des œuvres de l’art, cette fin de Werther nuit aux parties principales, et quand on considère le caractère si opposé de l’auteur, et ses destinées en un sens si inverse, elle a peine à ne pas nous faire l’effet d’une mystification. […] Goethe a senti bien vite, même à travers les premières irritations des deux amis, qu’ils ne lui en veulent pas mortellement, et il s’empresse de profiter de la disposition pour les remercier, pour les ramener et les entraîner, s’il le peut, dans le sens de son œuvre : Oh ! […] Mais certes, on n’a jamais plaidé avec plus de hauteur et de passion le droit qu’a l’œuvre, fille immortelle du génie, d’éclore à son heure, de jaillir du divin cerveau, et de vivre, dût-elle, en entrant, heurter quelques convenances établies, et froisser quelques susceptibilités même légitimes. […] Il en avait tiré l’usage principal qu’il en désirait, l’œuvre !
Pour cela, elle aurait à tenir au courant et à mettre à jour, — tous les vingt-cinq ans, par exemple, — le Dictionnaire de l’usage qu’elle a laissé par trop s’arriérer, et elle ne devrait pas éviter non plus d’intervenir par un examen motivé dans la plupart des questions ou des œuvres qui émeuvent et partagent l’opinion publique littéraire. […] Elle n’a qu’à persévérer dans la même voie, mais en osant un peu plus que par le passé, en concédant moins à des genres neutres, à des productions estimables, mais sans relief, et en s’attaquant davantage aux œuvres en qui sont en jeu les questions présentes et pendantes. […] Elle s’est, de plus, montrée ingénieuse à composer avec les reliquats des sommes, et moyennant autorisation du Gouvernement, des prix particuliers tout littéraires, soit pour d’utiles et bonnes traductions, soit pour la meilleure tragédie, soit (ce qui vaut mieux) pour les œuvres dramatiques en général. […] Enfin, l’Empereur ayant créé, le 22 décembre 1860, le grand prix biennal de 20,000 francs pour être attribué tour à tour, à partir de 1861, « à l’œuvre ou à la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays, qui se sera produite pendant les dix dernières années dans l’ordre spécial des travaux que représente chacune des cinq Académies de l’Institut impérial de France », l’Académie française a eu, la première, à en faire l’application, et après de longs débats intérieurs ou bien des noms célèbres furent contradictoirement discutés et agités, sans qu’on pût se fixer sur aucun, elle en vint à proposer l’Histoire du Consulat et de l’Empire par M.
1834 Ce qu’il y a d’excellent surtout, selon moi, aux vrais mémoires des vrais grands hommes, c’est que déjà connus par leurs œuvres publiques, par des actes ou des productions hors de ligne et qui resteraient des fruits un peu mystérieux pour le gros du genre humain, ces hommes nous apparaissent dans leurs mémoires par leur lien réel avec la nature de tous. […] Mais ce que je veux noter, ce qui me semble fâcheux et répréhensible, c’est qu’en passant à la région de pensée et de poésie, l’idée obsédante du grand homme a substitué presque généralement la force à l’idée morale comme ingrédient d’admiration dans les jugements, comme signe du beau dans les œuvres. […] Au nom de cette classe intermédiaire, de plus en plus nombreuse, qui flotte entre les admirateurs aveugles et les admirés déifiés, qui n’est plus le vulgaire idolâtre et qui ne prétendra jamais au rang des demi-dieux, qui devra pourtant accorder sa juste estime et son admiration à qui méritera de la ravir, on est tenté de redemander quelques-uns de ces beaux et purs grands hommes dont les actes ou les œuvres sont comme la fleur du sommet de l’arbre humain, comme l’ombre bienfaisante qui s’en épanche, comme le sue mûri qui en découle. […] Victor Hugo ; les succès fatigués de ses derniers drames s’interprétaient en chutes ou du moins en échecs ; la critique avait eu contre son œuvre, contre sa personne, depuis quelques mois, de presque unanimes et vraiment inconcevables clameurs.
On ne lui reprochera point d’ailleurs de surfaire le mérite de son œuvre ; dans cette même épître, il commence en parlant bien modestement de son escript et de cette idée qu’il a eue de Cuider coucher en finy vers et mectre Ung infiny vouloir soubz maulvais mettre. […] Quand on lit de suite et tout d’une haleine cette série d’épîtres plates, de rondeaux alambiqués et amphigouriques, et qu’on tombe sur quelque dizain vif et bien tourné, on est surpris, on est réjoui ; mais il arrive le plus souvent que l’éditeur est oblige de nous avertir qu’il se rencontre quelque chose de pareil dans les œuvres de Marot ou de Saint-Gelais. […] Eh bien, ce qu’il a fait dans son nom, il l’a fait dans ses œuvres ; il a traduit les pièces de théâtre que publiaient à Florence ou ailleurs ses parents les Giunti. […] Quoi qu’il en soit, une honnête mesure d’exactitude et de finesse suffirait à l’œuvre.
Aussi, tandis que dans les œuvres de ses deux amis la critique peut compter plus d’une partie séchée, tout vit, tout est toujours vert dans La Fontaine. […] Sans cela, toute fable est un œuvre imparfait. […] Après avoir été les instruments des plaisirs de la foule, ils ont laissé, comme les acteurs célèbres, un nom sans œuvres ; et l’on est réduit à conjecturer leur génie d’après quelques passages où il s’est fait jour, comme on conjecture l’art des grands acteurs par quelques traditions de foyer. […] Œuvres diverses, ép.
Berthelot aimait autant que moi ce que je faisais ; j’aimais son œuvre presque autant qu’il l’aimait lui-même. […] L’étranger même m’a aidé dans mon œuvre autant que mon pays ; je mourrai ayant au cœur l’amour de l’Europe autant que l’amour de la France ; je voudrais parfois me mettre à genoux pour la supplier de ne pas se diviser par des jalousies fratricides, de ne pas oublier son devoir, son œuvre commune, qui est la civilisation. […] Egger, dès les premiers mois de 1846, devenait mon ami et mon guide dans l’œuvre difficile de reprendre tardivement mes études classiques.
Justin, les Œuvres de St. Clément d’Alexandrie, quelques traités de Tertullien ; l’ouvrage d’Origéne contre Celse, les Œuvres ou les Lettres de St. […] le premier volume de sa Bibliothèque universelle des Auteurs Ecclésiastiques, contenant l’histoire de leur vie, le catalogue, la critique & la chronologie de leurs ouvrages, un abrégé de ce qu’ils renferment, un jugement sur leur style & sur leur doctrine, & le dénombrement des différentes éditions de leurs œuvres. […] Bossuet, que l’on trouve à la fin du second volume des œuvres posthumes de cet illustre soutien de la saine Doctrine.
Nous commencerons par les derniers échelons de cette échelle de Jacob de l’histoire, qui ne conduit pas au ciel, quoiqu’elle soit fort longue, et sur laquelle on voit peu d’anges monter ou descendre Nous irons des petits aux grands, ou des plus faibles aux plus forts, dans cette tournée critique que nous voulons faire, à travers les œuvres historiques de ce temps. […] II En effet, elle peint un trumeau, voilà tout, et quand elle l’a peint et suffisamment vermillonné, son œuvre est achevée et elle est contente. […] Capefigue fait une série d’œuvres, entreprises à l’honneur calomnié d’une époque plus pure qu’on ne croit, selon M. Capefigue, l’histoire de Mme Du Barry devrait être l’œuvre suprême, le dernier mot du temps, et M.
J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.
André Lemoyne Pour résumer en quelques mots l’impression sur les œuvres du poète, nous dirons que sa muse, très française et souvent gauloise, nous apparaît comme une svelte et riche meunière, dont le moulin commande un petit cours d’eau, frais, voisin de la mer ; la belle paysanne peut suivre de l’œil la grande courbe du goéland dans son vol et saluer de regards amis l’émeraude filante du martin-pêcheur sous les saules verts-cendrés.
Philippe Gille Voici une nouvelle édition des Poésies d’Henri-Charles Read, ce poète mort à l’âge de dix-neuf ans et laissant déjà une œuvre qui peut donner la mesure de la perte que les lettres ont faite en sa personne.
Les Chansons des rues et des bois, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
1831 Voici deux livres nouveaux, deux œuvres de poésie éminentes et originales, deux productions bien diverses et en apparence tout à fait contraires de deux talents réfléchis et inspirés, de deux sensibilités, on ne saurait plus antipathiques au premier coup d’œil, et pourtant parentes au fond et presque sœurs. […] Si, laissant le fond, nous examinons l’art et la forme chez les deux poëtes, nous les trouvons également habiles, composant chacun leur œuvre avec une gradation savante, consommés aux procédés techniques et aux détails précieux.
Charles Nodier après les funérailles189 La mort est à l’œuvre et frappe coup sur coup. […] Entouré de la famille la plus aimable et la plus aimée, d’une famille que l’adoption dès longtemps n’avait pas craint de faire plus nombreuse, de ses quatre petits-enfants qui Jouaient la veille encore, ne pouvant rien comprendre à ces approches funèbres, de sa charmante fille, sa plus fidèle image, son œuvre gracieuse la plus accomplie, Nodier a traversé les heures solennelles au milieu de tout ce qui peut les soutenir et les relever ; si une pensée de prévoyance humaine est venue par moments tomber sur les siens, elle a été comprise, devinée et rassurée par la parole d’un ministre, son confrère, l’ami naturel des lettres193.
Mais plus on entre avant dans son rêve, plus, en même temps, on regrette dans son œuvre cette mollesse primitive de nuances et de contours qu’il n’a pas assez respectée. […] Quel poète, vraiment poète, a jamais pu réaliser ce qu’il avait dans l’âme, et comparant son œuvre à sa pensée, s’est osé rendre ce témoignage proféré par Dieu seul, lorsqu’au milieu des splendeurs naissantes de l’univers, il vit que ce qu’il avait fait était bon ?
Le génie, la plupart du temps, n’était lui-même qu’un moyen ; il se subordonnait à des haines, à des déclamations, à une tactique philosophique reçue et imposée ; il se rabaissait à une œuvre de tous les jours, utile, mais simplement destructive. […] La mission, l’œuvre de l’art aujourd’hui, c’est vraiment l’épopée humaine ; c’est de traduire sous mille formes, et dans le drame, et dans l’ode, et dans le roman, et dans l’élégie, — oui, même dans l’élégie redevenue solennelle et primitive au milieu de ses propres et personnelles émotions, — c’est de réfléchir et de rayonner sans cesse en mille couleurs le sentiment de l’humanité progressive, de la retrouver telle déjà, dans sa lenteur, au fond des spectacles philosophiques du passé, de l’atteindre et de la suivre à travers les âges, de l’encadrer avec ses passions dans une nature harmonique et animée, de lui donner pour dôme un ciel souverain, vaste, intelligent, où la lumière s’aperçoive toujours dans les intervalles des ombres.
La critique ne vise plus qu’à expliquer l’œuvre artistique ou littéraire : analyser les éléments qui la composent, rapporter chacun d’eux à son origine et trouver le pourquoi de leur combinaison : faire exactement la part des circonstances biographiques, de l’esprit du siècle, des dispositions de la race, isoler le plus possible ce résidu qui est plus grand dans les plus grandes œuvres, ce je ne sais quoi où l’on aboutit toujours, et qui est le génie individuel et inexpliqué.
Le don ou le pouvoir de vivre sur cet acte de foi implicite, je crois qu’il peut être développé ou diminué par l’éducation ou par l’expérience, mais que rien ne peut le communiquer aux créatures manquées qui ne l’apportent pas en naissant ou qui n’en ont pas, du moins, un petit germe, et qu’ainsi il y aura longtemps encore, dans le grand œuvre, un énorme déchet de forces inemployées ou nuisibles, mais que tout de même le grand œuvre se fera … Amen.
Malgré les différences qu’on a cru voir entre le de Maistre qui parle à cet être abstrait et sans visage, le public, et le de Maistre qui parle à ses amis ou à ses enfants, aux visages qu’il aime, il y a pour le vrai critique le de Maistre de toutes les Correspondances dans le de Maistre des Œuvres, et j’en atteste particulièrement les Soirées de Saint-Pétersbourg ! […] Être doué d’un esprit prodigieux dans le sens le plus leste et le plus brillamment impertinent de ce mot d’esprit, qui souvent dominait chez Joseph de Maistre toutes les gravités du génie, et devenir d’autant plus spirituel qu’on est plus respectueux, et gagner, dans cette compression féconde, mais douloureuse, d’un respect même immérité, des formes toutes — puissantes ou délicieuses pour sa pensée, qu’on n’aurait peut-être jamais eues sans cela, voilà ce que nous tenions à faire remarquer, nous qui pensons que la moralité d’un homme ajoute toujours à la beauté de ses œuvres !
… Nouveaux essais de critique et de littérature fut le titre peu original, mais modeste, sous lequel Prévost-Paradol a publié ses premières œuvres. […] II En effet, ceci, c’est mon métier, c’est de la critique littéraire… Dans ces deux volumes de Prévost-Paradol, intitulés : Essais de littérature et de politique, j’ai cherché vainement le soubassement nécessaire à tout livre de littérature et de critique un peu forte, je veux dire le symbole quelconque — religieux ou philosophique, s’il n’est pas religieux, — sur lequel doivent s’appuyer les œuvres intellectuelles des hommes, et je n’en ai trouvé aucun, même à l’état d’essai.
Or, l’une de ces lois, c’est de s’adorer dans ses œuvres, et, comme le hibou de la Fable, aveugle d’égoïste maternité, de trouver beaux les petits monstres qu’elle a faits. […] La Philosophie les a faits l’on et l’autre ce qu’ils sont, et elle reconnaît plus ou moins son œuvre dans tous les deux.
Or, l’une de ces lois, c’est de s’adorer dans ses œuvres et, comme le hibou de la Fable, aveugle d’égoïste maternité, de trouver beaux les petits monstres qu’elle a faits. […] La Philosophie les a faits l’un et l’autre ce qu’ils sont, et elle reconnaît plus ou moins son œuvre dans tous les deux.
Mais, quoique je n’aie jamais cru aux traducteurs ou aux illustrateurs à la douzaine, quoique la puissance de s’incorporer à un génie, déjà très rare, n’implique nullement la puissance de s’incorporer avec tous ou avec plusieurs, et qu’interpréter à merveille les Contes drolatiques de Balzac, par exemple, ne soit pas une raison pour bien interpréter Shakespeare, cependant la difficulté de traduire les différents génies qui concourent à cette grande œuvre de la Bible, à cette Babel sans confusion de langues qui ne menace pas le ciel, mais qui le fait descendre sur la terre, cette difficulté tient encore plus à la grandeur des scènes et des personnages qu’on y trouve qu’à la diversité des génies qui les ont exprimés, et ici la question du surnaturalisme revient par un autre côté, car bien évidemment l’Histoire, la stature de l’Histoire et de l’homme, sont ici dépassées. […] La Bible, pour lui, — comme pour tout autre artiste qui aurait eu l’idée de son œuvre, — devait être un Thabor pour son talent, et elle ne l’a pas été.
Le pauvre Edgar Poe l’a poussé comme Pascal ; Edgar Poe, organisé comme Pascal, mais dans un milieu différent, qui eut horreur de cet enfer du matérialisme d’être enterré vivant, comme Pascal avait horreur de l’autre enfer ; Edgar Poe, qui eut le cerveau timbré de cette terrible idée, qui en timbra ses œuvres, qui en timbra sa vie, et qui en mourut fou plus encore que du delirium, tremens ! […] … Après cela, tout a été fini, — et ils sont allés, fiers comme des paons, écouter la Patti et souper, croyant avoir fait une grande œuvre, insoucieux de la mort qui a déjà la main sur eux ou sur leurs proches !
Sur elles seules, sur les Harmonies seules, quand il n’eût pas fait d’autres œuvres, on pourrait le juger sans qu’il perdît rien de sa toute-puissance poétique, montrée pourtant avec tant de profusion et de munificence ailleurs. […] On ne s’étonne plus de la grâce de bucolique qui, partout, dans ses œuvres poétiques, se mêle sans cesse au lyrisme grandiose de Lamartine, quand on voit de quel nid était sorti le rossignol qui chantait inextinguiblement en lui, quand l’aigle, qui y était aussi, ne criait pas… La première impression que reçut son génie, cette première impression dont nous restons marqués à jamais, fut l’impression de la maison de son père, où il était né parmi les pasteurs, comme Virgile, et les vendangeurs du Mâconnais.
Nous avions caractérisé leurs œuvres avec une sévérité qui nous avait trop coûté pour vouloir peser sur notre premier jugement. […] Le seul inconvénient de ces portraits est pour la modestie des auteurs, qui semblent avoir voulu intéresser l’amour-propre de leurs juges naturels à leur faire trouver leur livre une œuvre vraie et éclatante, — ce à quoi ils n’ont évidemment pas pensé.
Les Dialogues des Dieux, qui forment le premier volume de ses Œuvres, sont pleins de délicatesse & de gaieté, dans le goût de Lucien.
La Métromanie est sa pièce de montre, son œuvre endimanchée ; son talent, tous les jours, était l’épigramme. […] L’Étude qu’on va lire a paru d’abord dans la Revue contemporaine du 31 octobre 1864 ; elle a été reproduite en tête d’une édition des Œuvres choisies de Piron, publiée chez MM. […] Voir p. 167 et suivantes des Œuvres inédites de Piron, publiées par M. […] Œuvres inédites de Piron, publiées par M. […] Page 296 des Œuvres inédites de Piron, publiées par M.
Mais vous ne pouvez tout faire et vous êtes bien obligés de vous en remettre, pour empêcher ceux-là de mourir de faim, à des œuvres plus anciennes et plus riches que la vôtre. […] Votre œuvre vous fait mieux connaître la vie et les hommes. […] Ces œuvres sont trop près de moi pour cela. […] Encore faut-il qu’elle porte sur d’assez vastes ensembles pour que nous y puissions saisir les justes relations que soutiennent entre elles les œuvres particulières. […] Elle peut, quelquefois et de très loin, lui préparer sa besogne, en commençant pour elle, modestement, le triage des œuvres.
. — Œuvres, 3 volumes (1818) ; 8 volumes (1824-1897). — Souvenirs d’un sexagénaire, 4 volumes (1833). — Fables nouvelles (1834).
Jules Barbier et leur donnent une place fort distinguée parmi les œuvres des poètes contemporains.
Eh bien, quand elle s’y couchera le cœur tout entier, nous aurons un Canova de la poésie… [Les Œuvres et les Hommes : les Poètes (1862).]
Celui-ci, en effet, sans autre labeur que de suivre son naturel, atteint aussitôt l’étrange et le compliqué ; les mots s’assemblent pour lui en couples imprévus et extravagants et, jusque dans le titre de ses livres, il consent même au calembour, si bien qu’il est assez difficile de distinguer en son œuvre où finit la farce et où commence l’émotion.
C’est, comme Aphrodite, un retour à l’antique, et, quoique plus brève, l’œuvre n’en est pas moins remarquable.
. — L’Œuvre du Mal (1888). — Romantique folie (1889). — Les Dix Monsieur Dubois (1890). — Déjeuners de soleil (1891). — Don Juan à Lesbos (1892). — Le Mur (1892). — Le Bouchon de paille (1893). — Madame Tout le Monde (1893). — Feuilles à l’envers (1894). — Mademoiselle Personne (1894). — Dernier cri (1895). — Les Contes de la chandelle (1896). — Le Geste (1896). — Les Détraqués (1897). — La Fraude (1900).
Sa personnalité politique s’y dessine mieux que dans les termes généraux de la satire… La meilleure pièce des Italiennes est celle que l’auteur adresse à Chateaubriand… Veyrat n’est pas seulement une des figures poétiques, c’est une des âmes, un des témoins de ce temps-ci : un Donoso Cortès de la Savoie… Sa lyre et son âme, sa vie et son œuvre sont une même chose.
Ils appeloient cela, commenter les Œuvres de Cujas ; plaisanterie indécente, qui ne faisoit pas honneur à leur reconnoissance.
On trouve, dans le Recueil de ses Œuvres, quatre Sermons prononcés à l’assemblée des Etats de Languedoc, deux Instructions pastorales, un grand nombre de Harangues, qui, sans égaler l’éloquence des Discours de son prédécesseur, prouvent qu’il avoit du goût & des talens pour la Littérature.
Odes et Ballades, in Œuvres complètes de Victor Hugo.
. — Ses œuvres. — Tamerlan. — Le Juif de Malte. — Edward II. — Faust […] I Essayons donc de remettre devant nos yeux ce public, cet auditoire et cette scène ; tout se tient ici ; comme en toute œuvre vivante et naturelle, et s’il y eut jamais une œuvre naturelle et vivante, c’est celle-ci. […] Pareillement ici les poëtes conviennent à l’œuvre. […] Monuments, statues et peintures, théâtre, éloquence et poésie, de Sophocle à Racine, ils ont coulé toute leur œuvre dans le même moule, et produit la beauté par le même moyen. […] Avec quelle énergie, avec quel dédain des ménagements, avec quelle violence de vérité elle ose frapper et marteler la médaille humaine, avec quelle liberté elle peut reproduire l’âpreté entière des caractères frustes et les extrêmes saillies de la nature vierge, c’est ce que ses œuvres vont montrer.
L’œuvre d’Amiel est née. […] Et il y avait là peut-être une œuvre à accomplir, un milieu à féconder, une bataille littéraire et morale à mener, les pages blanches, large ouvertes, d’une saine activité. […] Ils avaient passé leur vie et écrit leur œuvre dans leur pays. […] Le goût d’Amiel pour l’œuvre de Frederika Bremer datait de loin. […] Ce serait étrange et contradictoire si Teste n’était géomètre et mécanicien, si, à cette précision de l’œuvre extérieure et construite, son génie n’avait substitué une autre précision, celle d’une pensée qui est arrivée à ne rien penser de vague, d’une langue qui est censée ne rien dire de vague, si l’action enfin n’était remplacée chez lui par une algèbre de l’action, l’œuvre réelle par une mécanique abstraite de l’œuvre, la technique par une caractéristique. « Je n’apprécie en toutes choses, dit Teste, que la facilité et la difficulté de les connaître, de les accomplir.
On trouve dans cette œuvre une richesse un peu violente de clameurs, avec aussi le sentiment d’une exquise et noble tendresse.
Les épisodes de la vie paysanne et de la vie rustique se déroulent à travers son œuvre comme en une fresque naïve qui, pour ne point viser aux grands effets, n’en a pas moins son charme et, à tout prendre, sa beauté.
Maurice Tourneux Antony Deschamps n’a produit qu’un petit nombre d’œuvres d’une inspiration mélancolique et d’une forme très personnelle.
Voilà de « simples études » très supérieures à nombre d’œuvres audacieusement proclamées irréprochables.
Eugène Crépet Il a, dans ses volumineuses œuvres, laissé d’admirables vers que les plus illustres contemporains signeraient hardiment, et cependant c’est à peine si son nom est sorti de cette pénombre qui confine à l’oubli… Entre toutes ces pièces, une surtout fut remarquée c’est celle qui a pour titre : Hommage aux mânes d’ André Chénier , et qui se termine par ces vers : Adieu donc, jeune ami, que je n’ai pas connu un de ces vers-proverbes qui profitent plus au public qu’à leur auteur, car tout le monde s’en souvient et les cite, sans que personne puisse dire qui les a écrits.
. — L’Œuvre nuptial (1896). — Trois Cœurs, un acte (1897). — Cœurs en détresse (1898). — Les Arts de la vie et le Règne de la laideur (1899).
Peu d’œuvres possèdent à un plus haut degré une telle richesse de coloris, une plus fine pureté de lignes, une plus délicate originalité dans les idées.
Cette œuvre, très haute, dont je n’ai cité qu’un fragment (car on trouvera dans le livre bien d’autres chapitres semblables), ne peut se comparer, comme quelques critiques l’ont maladroitement fait, aux chansons de Richepin ou de Bruant ; elle est, en sa langue pittoresque, un réquisitoire heureux contre l’iniquité des Forts et des Puissants, une leçon à l’usage d’une société soi-disant chrétienne, dont la conscience semble dormir en toute sécurité au milieu d’un bourbier… [La Province nouvelle (juillet 1897).]