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52. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Elle vient de rentrer au logis, et il l’apostrophe vivement dans sa colère : Vous venez de chez M.  […] Osez m’assurer que vous ne venez pas de chez M.  […] Je ne veux pas vous mentir ; il est vrai, je viens de parler à M.  […] Les éloges y étaient prodigués : Buffon venait de mourir, et Florian dit que la vie de l’immortel écrivain serait comptée au nombre des époques de la nature, ce qui parut pourtant un peu excessif. […] On l’a voulu faire venir de l’Orient, et voilà que le Moyen Âge nous la montre arrivant du Nord dans cet admirable Roman de Renart, qui est toute une épopée.

53. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Paté, Lucien (1845-1939) »

Paul Pionis Je viens de lire ce livre de poésie, Le Sol sacré, de poésie qui chante et qui claironne, qui chante avec les cloches l’amour du pays natal, qui claironne avec les fanfares la charge pour la défense du sol sacré. […] Lucien Paté vient de faire paraître un livre plein de beaux vers et de hautes pensées ; ce sont, pour la plupart, des pièces où il chante la France et ses gloires qui composent un volume dont je voudrais citer bien des morceaux… Parmi les pièces les plus émouvantes de ce recueil de belles inspirations, je signalerai, entre bien d’autres : Le Berceau, la Mort de Démosthène.

54. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 11, que les beautez de l’execution ne rendent pas seules un poëme un bon ouvrage, comme elles rendent un tableau un ouvrage precieux » pp. 71-72

Section 11, que les beautez de l’execution ne rendent pas seules un poëme un bon ouvrage, comme elles rendent un tableau un ouvrage precieux Il n’en est pas des poëtes, qui n’ont d’autre merite que celui d’exceller dans la versification, et qui ne sçavent pas nous dépeindre aucun objet capable de nous toucher ; mais qui, pour me servir de l’expression d’Horace, ne mettent sur le papier que des niaiseries harmonieuses, comme des peintres dont je viens de parler. […] La rime n’est pas l’imitation d’aucune beauté qui soit dans la nature : mais, comme je viens de le dire, il est d’une imitation précieuse des beautez de la nature dans les tableaux du peintre qui ne sçait que bien colorier.

55. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Léon XIII, vient de faire paraître quinze panégyriques prononcés à l’occasion de certaines fêtes de l’Église. […] Ernest Legouvé vient de publier chez Garnier sous ce titre : Le Béranger des Écoles. […] Un désir fou me vint de sauter dans le train, d’aller la voir. […] Bardoux vient de publier une très consciencieuse étude. […] Hugues Le Roux, une anecdote qui vient de m’être contée et qui n’est pas sans saveur.

56. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Beyle est malade à Paris, et son père qui habite Grenoble, vient de lui refuser une avance sur sa pension. « Je viens de réfléchir deux heures à la conduite de mon père à mon égard, étant tristement miné par un fort accès de la, fièvre lente que j’ai depuis plus de sept mois. […] « Si, après cela, vous m’accusez d’être fils dénaturé, vous ne raisonnez pas, votre opinion n’est qu’un vain bruit et périra avec vous. » Et il y revient encore avec un acharnement maladif : « Ou vous niez la vertu, ou mon père a été un vilain scélérat à mon égard ; quelque faiblesse que j’aie encore pour cet homme, voilà la vérité, et je suis prêt à, vous le prouver par écrit à la première réquisition. » Or, il paraît bien que ce père était un homme assez rude et désagréable ; mais, si vous songez que ce tyran, n’ayant lui-même que dix mille francs de rente, faisait à son fils, alors âgé de vingt-deux ans, une pension de deux mille quatre cents francs qui en vaudraient plus de cinq mille aujourd’hui ; que Stendhal avait, en outre, une rente de mille francs qui lui venait de sa mère et que, si l’argent lui avait manqué pour se soigner, c’est qu’il en dépensait beaucoup pour ses habits et pour le théâtre, vous verrez peut-être autre chose que de l’indépendance d’esprit dans cette furieuse impiété filiale. […] Il relit un de ses cahiers, il en est content et il ajoute : « Il y a quelquefois des moments de profondeur dans la peinture de mon caractère. » Il vient de prendre une leçon de déclamation : « J’ai joué la scène du métromane avec un grand nerf, une verve et une beauté d’organe charmantes.

57. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Je sais trop de quoi il est fait pour annoncer qu’il vient de naître un homme de génie de plus à la littérature française, et pourtant il est vrai de dire que le Poème humain de Gustave Rousselot, malgré les énormes défauts que j’y signalerai tout à l’heure, a plusieurs des qualités fortes qui constituent le génie poétique, et je suis d’autant moins suspect lorsque j’affirme qu’il les a, que le poème en question, avec son titre que je n’aime pas, est écrit tout entier dans une inspiration que je déteste. […] Le souffle, chez des poètes dignes de ce nom, vient de l’enthousiasme. […] Mais à ces incorrections, qui sont des défaillances et qui ne sont pas sans remède, il s’en ajoute d’autres plus coupables, qui viennent de perversion intellectuelle, de volonté et de système. […] Quant à Gustave Rousselot, qui a l’âge de la candeur, s’il est candide, il est, comme je l’ai dit et comme je viens de le prouver, aussi inconséquent à son orgueil, dans la misérable conception de sa poétique, qu’insolent pour la poésie elle-même.

58. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

C’était dans le temps que l’on venait de donner les fermes générales ; les fermiers craignaient fort qu’on ne leur retirât le domaine de Paris. […] Colbert alla rendre compte au roi de ce qu’il venait de faire, et lui dit que Sa Majesté pouvait déclarer le carrousel, qu’il était même convenable qu’il fût annoncé dans toutes les cours étrangères et indiqué pour dans trois ou quatre mois. Ce conseil fut suivi exactement ; il vint de toutes parts un prodigieux nombre d’étrangers. […] Ce court intervalle ayant obligé ceux qui étaient venus de rester à Paris, la consommation extraordinaire que cette affluence attira dans la ville augmenta considérablement les revenus de Sa Majesté par rapport aux entrées, et lorsque la fête eut été donnée avec toute la magnificence possible et que le roi voulut savoir ce qu’elle lui coûtait, M.  […] M. le cardinal ayant conté au Roi ce qui venait de lui arriver, Sa Majesté lui dit qu’il avait fait changer les gardes (les gardes ou garnitures de la serrure).

59. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Mais la jeune Russe venait de partir pour l’Italie avec sa mère (1828). […] Je viens de vous découvrir une amie que je ne vous connaissais pas ; c’est Mme Saladin de Crans, qui a son cœur tout en dedans et presque en arrière de son esprit. Elle vient de me parler de vous avec chaleur. — Je viens de recevoir votre lettre. […] [NdA] Une amie russe qui venait de mourir en Italie.

60. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Je n’insiste donc pas davantage et je rappelle l’hypothèse que je viens de faire : je suppose que j’aie constaté que les impressions que j’attribue à B me sont transmises à l’instant β par ces mêmes fibres tant optiques que tactiles qui, à l’instant α, m’avaient transmis les impressions que j’attribuais à A. […] Ces deux assertions n’ont qu’un seul et même sens et nous venons de voir quel était ce sens. […] Reprenons maintenant les deux séries S et S′, inverses l’une de l’autre, dont nous venons de parler. […] Mais nous venons de constater que S + σ + S′ était une des séries σ′ . […] Ce que nous venons de dire de l’identité des deux espaces tactiles nous dispense de discuter la question de l’identité de l’espace tactile et de l’espace visuel qui se traiterait de la même manière.

61. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Je crois que le Christ nous viendra de là. […] Cousin vient de partir afin de l’étudier aussi de plus près. […] Ami, pardonnez-moi ce que je viens de vous dire. […] Dieu, l’infini, et l’air pur qui vient de là est la vie. […] Je voudrais pouvoir commenter, ligne par ligne, votre lettre que je viens de recevoir, il y a une heure, et vous communiquer les réflexions qu’elle a fait naître en moi en mille sens divers.

62. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Nous venons de distinguer deux « simultanéités dans l’instant » : aucune des deux n’est la simultanéité dont il est le plus question dans la théorie de la Relativité, je veux dire la simultanéité entre des indications données par deux horloges éloignées l’une de l’autre. […] Mais il est clair que la théorie de la Relativité elle-même ne pourra s’empêcher d’admettre les deux simultanéités que nous venons de décrire : elle se bornera à en ajouter une troisième, celle qui dépend d’un réglage d’horloges. […] Nous venons de dire, et nous montrerons tout à l’heure avec plus de détail, pourquoi la théorie de la Relativité ne peut pas exprimer toute la réalité. […]   Mais nous venons de prononcer le mot « réalité » ; et constamment, dans ce qui va suivre, nous parlerons de ce qui est réel, de ce qui ne l’est pas. […] Cf. ceux de nos travaux que nous venons de citer.

63. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Mais, nous venons de le dire, la vérité est tout autre. […] Nous venons de voir qu’à ce problème est suspendu celui de la paix entre nations. […] Mais le moment est venu de fermer notre trop longue parenthèse. […] Nous venons de citer une satisfaction de luxe issue d’une invention mécanique. […] Nous venons de voir que cette relation est purement hypothétique, qu’elle n’est pas démontrée par la science, mais exigée par une métaphysique.

64. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Alexandre Dumas, dans ce monde étrange qui lui appartient désormais, et dans les sables mouvants duquel il vient de planter son pavillon d’une main si ferme et si victorieuse. […] Sur ce, la dame se lève, lui fait part de la fin de leur amour, qui vient de mourir, à la fleur de l’âge, et elle sort. […] M. de Nanjac aime la femme qu’il vient de surprendre en tête à tête avec lui ; il s’est cru devant un rival ; de là cette mauvaise humeur qu’il n’a pas su contenir. […] Giraud, si bien que son père s’imagine que ce refus vient de la pudeur d’une faute mystérieuse. […] Le bruit se répand, au dernier acte, que Jean Giraud vient de partir pour New-York.

65. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Déjà l’analyse que nous venons de faire a montré comment cette théorie traite le rapport de la chose à son expression. […] Mais nous venons de nous placer dans un cas particulier. […] On vient de voir comment la notation d’une quatrième dimension s’introduit pour ainsi dire automatiquement dans la théorie de la Relativité. […] On le croirait au premier abord, comme nous venons de le dire. […] Il se contentera de décrire ce qui vient de se passer.

66. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rameau, Jean (1859-1942) »

Philippe Gille Un vrai poète, Jean Rameau, vient de publier la Chanson des étoiles, un de ses plus beaux livres. […] Philippe Gille Dans le Satyre, que Jean Rameau vient de publier, je trouve un peu de tout, et surtout de la poésie, bien que le livre soit un roman écrit en vile prose.

67. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Plein de la leçon que je venais de donner aux barbons dans ma Lettre à d’Alembert, j’eus honte d’en profiter si mal moi-même. […] — Mme de Bouffiers, comme elle vient de le dire, avait déjà écrit à M.  […] « Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, et auteur de plusieurs écrits qui vous sont vraisemblablement connus, vient de composer un Traité sur l’Éducation en quatre volumes, où il expose plusieurs principes contraires aux nôtres, tant sur la politique que sur la religion. […] Si l’on examine de près et que l’on récapitule les circonstances de l’épisode que nous venons de toucher, on trouvera que les deux personnes de Paris qui jugèrent le plus sainement alors de cette déplorable et ridicule querelle, sont Turgot, dont la lettre à Hume est connue, et Mme de Boufflers. […] John Hill Burton (1856), au tome II, page 107. — Toutes ces lettres de Mme de Boufflers qui nous viennent de l’Angleterre sont peu connues en France.

68. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre I. La demi-relativité »

Les paradoxes qui ont tant effrayé les uns, tant séduit les autres, nous paraissent venir de là. […] Nous venons de supposer, il est vrai, que l’observateur terrestre suivait l’aller et le retour du rayon lumineux de O en A et de A en O, et mesurait la vitesse de la lumière sans avoir à consulter d’autre horloge que celle du point O. […] Nous venons de voir que les zéros des deux horloges ont été placés de telle manière qu’un rayon de lumière parût toujours, à qui tiendra les horloges pour concordantes, mettre le même temps à aller de O en A et à en revenir. […] Mais ce me sera facile, grâce aux indications que tu viens de me fournir. […] Il importe de remarquer que, si nous venons de reconstituer les formules de Lorentz en commentant l’expérience Michelson-Morley, c’est en vue de montrer la signification concrète de chacun des termes qui les composent.

69. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Une crise analogue à celle que nous venons de décrire pourrait bien se manifester dans le sein du spiritualisme philosophique, si certaines tendances contraires, enveloppées jusqu’ici dans une apparente unanimité, venaient à se manifester un peu plus énergiquement. […] Il faut bien qu’il y ait quelque chose de vrai dans des reproches qui nous viennent de côtés si différents. […] Telle est aussi la conclusion à laquelle arrive un savant et profond penseur qui vient de nous donner l’intéressant tableau des études philosophiques en France au xixe  siècle36. […] Fouillée, dont l’Académie des sciences morales vient de couronner un mémoire sur la philosophie de Platon, aussi remarquable par la pensée que par la science.

70. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Nos murmures ont éclaté aussi : nous avons redemandé un instant les dieux de l’Égypte, le pain des esclaves ; nous avons été punis aussitôt, en voyant briser sous nos yeux les tables de la loi qui venait de nous être donnée au milieu des foudres et des éclairs. […] Les délibérations des Chambres, considérées, ainsi que nous venons de le faire, comme organes immédiats de l’opinion, la jurisprudence des tribunaux de la justice, forment un ensemble de traditions, qui devient la loi, et que le prince promulgue avec des formes établies : c’est là seulement qu’il faut puiser la raison de l’initiative royale. […] J’ai vu naguère la ville éternelle, la ville antique des souvenirs, la ville qu’un pauvre voyageur, venu de la Judée, seul, mais accompagné de la force de Dieu, rendit la ville des destinées nouvelles, la capitale du monde chrétien, comme elle avait été la ville des destinées anciennes, la capitale du monde païen. […] C’est toujours en menaçant qu’il demande tantôt du pain et des spectacles, tantôt l’abolition des dettes et le partage des terres, tantôt, ainsi que l’on vient de le voir en Angleterre, l’anéantissement de ces machines muettes qui multiplient les produits de l’industrie sans le secours de la main de l’homme.

71. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

Quand on vient de lire l’incroyable volume d’Auguste Vacquerie, on se demande à quelle classe d’esprits appartient l’auteur de ces pages… amusantes, car elles le sont ; mais à quel prix ? […] nous venons de le lire et nous pouvons affirmer que, quoique la position de Vacquerie fût, dans son genre, considérable, quoique la renommée donnât pour lui un assez joyeux coup de trompette, la position s’est augmentée encore et la trompette doit être remplacée par un instrument moins héroïque et plus folâtre. […] la tragédie, qu’il confond, non sans raison, avec l’homme qui se l’est appropriée par la perfection dont il a joué de cette chose difficile, force le théoricien de l’admiration effrénée que nous venons de voir à se tenir devant, le poing fermé, au lieu de se tenir derrière, à comparer malhonnêtement la vieille tragédie au jeune drame, et à ramasser non plus la plume du poète, qu’il ferait bien de garder s’il la ramassait, mais des injures inouïes et des raisons exhilarantes contre les objets de sa double détestation. […] Il vient de la faire vibrer d’une manière charmante.

72. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VI » pp. 22-24

Je viens de lire le fragment cité par le Globe : cela joue l’antique, mais à faux. […] Il vient de paraître un volume de poésies : Itinéraire poétique, par M.

73. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

C’est ainsi que nous fûmes frappé non-seulement au cœur, nous-même, ami, collègue et voisin de campagne, presque contemporain d’années de M. de Marcellus, il y a quelques mois, en recevant le billet de faire-part qui nous convoquait inopinément à ses obsèques, mais frappé à l’esprit ; c’est ainsi qu’en nous interrogeant quelque temps après avec plus de sang-froid sur ce que la France venait de perdre en lui, nous nous répondions : « La France vient de perdre non un orateur, non un poète, non un écrivain de profession, non un savant de métier, mais plus qu’un orateur, plus qu’un poète, plus qu’un écrivain, plus qu’un érudit ; elle vient de perdre un homme de goût ! […] voilà ce que la France littéraire venait de perdre avec M. de Marcellus. […] Charles-Albert, prince royal de Piémont, tour à tour complice ou proscripteur des révolutionnaires piémontais, venait de faire défection à la cause italienne à Novare et de se réfugier en Toscane, et ensuite à Paris, pour obtenir l’honneur de combattre en Espagne les carbonari qu’il venait de déserter à Turin ; son pardon était au prix de cette palinodie ; il le mérita bien pendant vingt ans d’un gouvernement asservi aux jésuites. […] « Depuis que cet homme n’est plus sur le trône, tout est changé ; le trouble reparaît partout ; l’Espagne n’a plus de roi ; l’Angleterre et l’Allemagne sont déchirées de factions ; un horrible assassinat vient de recommencer la révolution en France, je vous plains tous et je vous fuis. […] « “Je visitais mes juments arabes, suivant mon habitude de tous les soirs, me répondit-elle, et je viens de recevoir un coup de pied qui m’a atteinte légèrement.”

74. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Sa mort vient de me ravir l'honneur de lui offrir à lui-même cette image d'un regne aussi glorieux que sage. […] J’ose, Sire, joindre à cet hommage celui d’un Livre que je viens de donner au Public, & que les honnêtes gens de ma Patrie ont accueilli avec estime. […] J’ose joindre à cet hommage, Madame, celui d’un Ouvrage que je viens de mettre au jour, & que les Hommes zélés pour les vrais principes ont honoré de leur suffrage & accueilli avec applaudissement. […] De produire aucun papier signé ou seulement écrit de ma main, qui contredise ce que je viens de dire au sujet de mes Lettres. 3°. […] L'Auteur du prétendu Problême a gardé le silence sur cette Réponse, & ne m'a repliqué que par la Lettre qu'il vient de m'écrire.

75. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

pourquoi, en présence des collègues ou des rivaux politiques tout occupés de l’intérêt ou du péril du moment, ne s’être pas dit : Je pense, moi, à l’avenir, au lendemain ; je le conjure, je le prépare ; je viens de temps en temps à la tribune donner mon coup de main à la politique générale, mais mon principal souci est ailleurs, et je serai content de ma part d’action si je puis être le grand maître perpétuel, non seulement de l’Université, mais des jeunes générations survenantes ? […] Il a peu gardé de son calvinisme primitif dans tout ce qui tient au dogme ou à l’histoire ; on s’en aperçoit assez évidemment aujourd’hui ; la singulière brochure qu’il vient de lancer en ce moment même, sans aucune nécessité, pour sa propre satisfaction, et qui n’est autre qu’un manifeste de fusion protestante avec Rome, le dit assez haut, et ses coreligionnaires ont tout droit de lui en vouloir14. […] Molé : « La Coalition vient de porter un terrible coup au trône, et ce qu’il y a de curieux, ce sont des monarchiens qui l’ont réduite a ce piteux état… Ah ! […] Il n’en sortira, certes, pas grand bien encore ; mais c’est déjà beaucoup que cette émeute parlementaire, dont les chefs ne me paraissent pas avoir pressenti toutes les conséquences. » Le bonhomme se frotte les mains ; et prévoyant que la nouvelle monarchie pourrait bien, comme l’autre, prendre un jour la route de Cherbourg : « La Coalition, répète-t-il, vient de lui porter un coup qui laissera des cicatrices, et je vous avoue que je n’aurais rien conçu à ces attaques dirigées par des hommes qui se prétendent monarchiques, si les ambitions personnelles n’expliquaient bien des choses. […] Guizot, préoccupé des dangers dont toutes les communions chrétiennes et le christianisme lui-même sont menacés par le redoublement d’efforts et d’attaques de la philosophie, estime que l’heure est venue de se comporter comme on ferait « dans une place assiégée », quand l’étranger et l’ennemi est aux portes : il conseille, en conséquence, à toutes les communions chrétiennes de s’unir pour la défense commune, en mettant de côté leurs querelles et leurs différends.

76. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Millevoye, Charles (1782-1816) »

Millevoye, le même dont nous venons de parler, vient de donner au public un recueil de ses poésies.

77. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

Victor Hugo vient de publier. […] Mais, hier, une circonstance heureuse et imprévue nous a, pour ainsi dire, contraint à nous souvenir que nous avions été poète aussi, et de répondre par un bien faible écho à la voix qui nous vient de l’Océan.

78. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

» Verlaine venait de réhabiliter le mot décadent. […] Jules Laforgue venait de publier ses Complaintes. […] Jules Lemaître est le plus heureux des hommes : il vient de faire jouer à l’Odéon une pièce qui n’a pas été sifflée. » — « Un des associés de la maison Alexandre Dumas (manufacture de romans) vient de mourir. […] C’est alors que l’idée nous vint de publier, sous sa signature, des sonnets du style décadent le plus pur, idoines, dirait Tailhade, « à exaspérer le Mufle ».

79. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

« Il vient de se marier, dit Grimm, avec la fille d’un limonadier, qui fait des vers. […] On se relève du Dorat et des traits que peuvent lancer des adversaires de ce calibre ; mais on reste abîmé sous des coups comme ceux que Le Brun vient de frapper. […] Plein de ces désolantes idées, mon cœur était abattu et s’adressait tout bas à Dieu que je venais de retrouver, et qu’à peine connaissais-je encore. […] Quand on apprit que La Harpe, divorcé et veuf, venait de se remarier le 9 août 1797 avec une jeune et jolie personne (Mlle de Hatte-Longuerue), et presque aussitôt quand on sut que la jeune femme demandait le divorce et se disait trompée par sa mère dans le choix du mari, je laisse à penser si les rieurs se tinrent pour battus. […] La Harpe suppose que quelqu’un lui demande si cette prédiction est véritable, si tout ce qu’il vient de raconter est bien vrai.

80. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Alphonse Daudet vient de publier en sont la preuve. […] Virginie venait de sauter à la gorge de Gervaise. […] La bonne sœur avec un air de componction dit qu’« elle venait de passer ». […] Le moment était venu de la résoudre. […] Venait de prononcer ce nom : « Charles Leguay ! 

81. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Vinet viennent de recueillir, et qui se compose des leçons et des articles qu’il a donnés en différents temps sur ce sujet. […] J’avais vu dans une splendeur inusitée cette reine superbe : Saint-Pierre m’avait apparu avec un surcroît de baldaquins et d’or, avec de magnifiques tentures et des tableaux où figuraient les miracles d’un certain nombre de nouveaux saints qu’on venait de canoniser. […] Vinet m’écrivit : « Monsieur, on vient de m’envoyer la livraison de la Revue des Deux-Mondes, où se trouve l’article que vous avez bien voulu me consacrer.

82. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Fulvio invoque l’appui de son valet Scapin, le roi des fourbes ; ce dernier fait une première démarche auprès de Celia et de Mezzetin, le maître de Celia ; mais Fulvio survient après lui, et dit tout le contraire de ce que le valet vient de dire, de sorte que Mezzetin s’écrie : Signor, ho inteso il tuono della canzone, ma la musica non fa melodia, « j’ai entendu la chanson, mais votre musique n’est point d’accord24 ». […] ACTE DEUXIÈME L’étudiant Cintio Fidenzio vient acheter Celia ; il dit à Mezzetin de remettre la jeune fille à la personne qui viendra de sa part et montrera son anneau. […] Scapin, qui a entendu les conventions que l’étudiant vient de faire avec Mezzetin, feint d’être brouillé avec Fulvio son maître qui l’a battu ; il entre au service de Cintio, qui l’envoie demander l’argent à Beltrame, et qui lui confie l’anneau à la vue duquel on lui délivrera Celia.

83. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 1, idée generale de la musique des anciens et des arts musicaux subordonnez à cette science » pp. 6-19

Comme les chants qui étoient l’ouvrage de la composition, se nommoient alors quelquefois ainsi qu’ils se nomment à present : de la musique absolument, les anciens divisoient la musique prise dans le sens que nous venons de dire, en trois genres, sçavoir, le genre diatonique, le genre chromatique et le genre enarmonique. […] Nous venons de voir que par rapport à l’exécution, la musique se divisoit en trois arts, l’art de jouer des instrumens, l’art du chant et l’art du geste. […] Nous venons de voir qu’Aristides Quintilianus comptoit six arts musicaux, sçavoir, l’art rithmique, l’art de composer la melopée, l’art poetique, l’art de jouer des instrumens, l’art du chant et l’art du geste ; mais nous reduirons ici ces six arts à quatre, en ne comptant l’art poetique, l’art de composer la melopée et l’art du chant que pour un seul et même art.

84. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Le problème que nous venons de poser va nous permettre de revendiquer les droits de la raison sans retomber dans l’idéologie. […] Il sortira d’embarras en procédant comme nous venons de dire. […] Cependant, ce critère écarté, non seulement on s’expose à des confusions et à des erreurs partielles, comme celles que nous venons de rappeler, mais on rend la science même impossible. […] Mais nous venons de voir que l’anormal, lui aussi, est une menace pour le vivant dans la moyenne des cas. […] Nous venons de montrer au contraire que, souvent, ce qui est morbide pour le sauvage ne l’est pas pour le civilisé.

85. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

. — On me racontait que Mérimée est un être uniquement fabriqué de la crainte du ridicule, et que cela vient de ceci. […] Il vient de se plonger dans les livres sacrés de l’Inde, et il en sort comme ébloui de soleil. Il trouve qu’on s’est trompé sur ces peuples… que leur douceur pour les animaux n’est pas venue de la métempsycose ; bien au contraire, c’est elle, la métempsycose, qui vient de cette douceur : « Ce n’est pas leur foi, dit-il, qui a fait leur cœur, c’est leur cœur qui a fait leur foi !  […] Il finit par déclarer que se produire, vient de notre bassesse littéraire, et qu’il n’y a qu’une chose de vraie et d’estimable en ce monde : la sainteté. […] On cause des sœurs qui soignent les malades, de celle qui vient de quitter la maison, après avoir fermé les yeux de M. 

86. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Année 1887 Samedi 1er janvier Dîner chez les de Béhaine, en tête à tête avec le mari, la femme, et leur fils venu de Soissons, où il est en garnison. […] Je la vois, le jour d’un grand dîner à Breuvannes, et où je venais de manger sur l’abricotier de la cour, le seul abricot mûr, et que mon père se faisait une fête d’offrir au dessert, je la vois soutenir, avec une belle impudence, que c’était elle qui l’avait mangé, et recevoir les quelques coups de cravache, que mon père lançait sur moi, ne la croyant pas, la chère femme ! […] On va ce soir, en troupe, visiter le cottage que Drumont vient de louer à Soisy, au milieu du jardin ruineux, créé par Hardy, l’ancien jardinier de Versailles, un potager aux allées mangées par les mauvaises herbes, aux arceaux croulants, aux vieilles quenouilles lépreuses, et comme tordues fantastiquement par la paralysie : une sorte de Chartreuse, faite pour la description d’un Edgar Poë. […] Il vient de la mêlée de la délicatesse des sentiments, du style et de l’action, avec son réalisme théâtral. […] Gustave Geffroy, qui vient de réveillonner chez Rollinat, racontait que le curé de l’endroit, qui leur a donné à déjeuner le lendemain de Noël, quand il se mettait à dire, ce curé singulier, quelque chose d’un peu vif, d’un peu audacieusement philosophique, jetait au commencement de sa phrase : « Si j’étais un homme ! 

87. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

Dans la conception dont je viens de parler (et que j’appellerai la conception scientifique), toute loi n’est qu’un énoncé imparfait et provisoire, mais elle doit être remplacée un jour par une autre loi supérieure, dont elle n’est qu’une image grossière. […] Peut-être trouvera-t-on que c’est là faire la part bien large au nominalisme et que l’introduction de ce sens nouveau du mot contingence n’aidera pas beaucoup à résoudre toutes ces questions qui se posent naturellement et dont nous venons de dire quelques mots. […] Mais, si le principe d’induction tel que nous venons de l’énoncer est vrai, il y en aura qui seront à peu près pareilles et qu’on pourra classer les unes à côté des autres. […] Par les communications que nous avons avec les autres hommes, nous recevons d’eux des raisonnements tout faits ; nous savons que ces raisonnements ne viennent pas de nous et en même temps nous y reconnaissons l’œuvre d’êtres raisonnables comme nous. […] Or nous venons de le dire, c’est dans les relations seulement que l’objectivité doit être cherchée ; il serait vain de la chercher dans les êtres considérés comme isolés les uns des autres.

88. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

C’est une comédie qu’elle vient de jouer, concertée avec Lebonnard, qui n’a trouvé que ce remède, impudique plutôt qu’héroïque, pour la guérir d’un indigne amour. […] Après un an de mariage, son bonheur vient de se briser en éclats. […] Le notaire de la famille, auquel il vient de les enlever, s’effrayait, tout à l’heure de ce détournement mystérieux, comme d’un larcin domestique. […] La princesse Georges sait cela ; toute à sa colère, elle lui répond qu’elle vient de chasser sa femme. « Et pourquoi ?  […] On sentait que la princesse Georges venait de juger son mari et qu’elle l’avait condamné.

89. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

D’abord, ils n’en sont que les échos, je ne dis pas les imitateurs ; et les préceptes qu’ils répètent après lui, en leur donnant plus de grâce, ne viennent pas de leur propre génie. […] Il suffit de quelques morceaux du genre de ceux que je viens de discuter, pour affirmer sans la moindre hésitation qu’ils appartiennent bien réellement à celui dont ils portent le nom. […] Elle vint de la Sicile en Grèce. […] Quand on vient de lire attentivement sa Psychologie, on s’attriste au lieu d’admirer. […] Tout ce que l’on vient de voir ne le prouve-t-il pas assez ?

90. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Ces gens-là sont les plus grands dépensiers du monde, et qui songent le moins au lendemain, comme je viens de le dire. […] Le 29, un gentilhomme de Mingrélie y vint de nuit avec une trentaine de gens et y mit tout en pièces. […] Le soir, un chiaoux (tchâoùch) turc vint à la forteresse où j’étais, et fit savoir qu’il venait de la part du pacha. […] Toute louange non rapportée à Dieu est vaine ; et tout le bien qui ne vient pas de lui n’est qu’une ombre de bien. […] Les mahométans appellent candilgi (qandyldjy), ces mêmes officiers que je viens de dire, que les Grecs appellent candilaphty.

91. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

Dans tout ce que nous venons de dire de la poésie française, nous désirons être bien compris ; nous ne prétendons en rien diminuer le mérite des poëtes français dont quelques-uns sont si évidemment supérieurs, nous ne parlons que de la langue même dans laquelle ils ont écrit et des conditions qu’elle leur a fait subir. […] Sainte-Beuve commente ici, à propos de Manzoni, son article sur Fauriel qui venait de paraitre dans la Revue des Deux Mondes, et qu’il a recueilli depuis dans les Portraits contemporains (tome IV).

92. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gourmont, Remy de (1858-1915) »

Albert-Aurier Remy de Gourmont, cet esprit si rare qui vient de publier, sans qu’on s’en doute, un roman (Sixtine) qui est quasiment un chef-d’œuvre. […] Yvanhoé Rambosson Remy de Gourmont vient de publier à petit nombre et avec un rare souci de bibliophile quelques strophes amères, tourmentées et d’une sorte de perversité sacrilège, intitulées : Oraisons mauvaises.

93. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Il en est pourtant dont la grâce vraiment enchanteresse ne saurait s’oublier : « En Amérique, dit l’auteur, quand la marée s’est retirée, surpris quelquefois de trouver une fleur dans le fond d’un rocher stérile sur lequel le flot vient de se briser, vous voulez cueillir cette aigrette flottante qui résiste si bien aux orages et qui méprise la rosée du ciel ; tout à coup la fleur se retire des doigts indiscrets qui viennent de la toucher. […] Si la beauté confie à la colombe messagère le secret qu’elle n’oserait révéler à ses austères gardiens, il ajoute : « Prête à voir l’oiseau charmant s’élever dans les airs, en emportant les vœux de sa tendresse, elle voudrait le retenir, comme on retient un aveu qui va s’échapper. » S’il parle des bouquets mystérieux qui racontent et les tendres inquiétudes et les douces espérances d’une jeune captive : « Messager, dit-il, plus discret que notre écriture, maintenant si connue, son parfum est déjà un langage, ses couleurs sont une idée. » L’ouvrage dont nous venons de rendre compte est suivi d’une espèce de nouvelle historique sur la vie du Camoëns.

94. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Rossel et Demangeot, viennent de nous donner une de ces déceptions que le public parisien ne pardonne pas volontiers… Une intervention gouvernementale de la dernière heure a provoqué l’ajournement illimité de leur exécution, qui n’était pas moins impatiemment attendue que celle de Lohengrin. […] Il suppose qu’un arrêté préfectoral vient de fermer les bains Deligny, « attendu que ledit établissement de bains est entièrement construit en bois, ce qui l’expose d’une façon particulièrement grave aux dangers du feu… ». […] Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit  Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.

95. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Si après renseignement préalable, quelqu’un, — n’importe qui, — avait osé publier sur Mme de Saman, qui n’a pas, je crois, toujours porté ce nom-là en littérature, le livre qu’elle vient de publier sur elle et eût dit à la troisième personne ce qu’elle dit, elle, à la première, à quel effroyable procès en diffamation ne serait-il pas exposé ? […] Pour réaliser cette combinaison que je viens de signaler, d’un Rousseau doublé d’un Richelieu, il ne faut être qu’un bas-bleu, comme l’auteur des Enchantements de Prudence. Sans le bas-bleuisme, le fléau du temps qui vient de plus en plus sur nous, nulle femme, pas même les bergères, étendues sur l’herbe tendre, … Ne conterait ses amours À qui les voudrait entendre !

96. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Sans compter les deux illustres que nous venons de nommer, vous pourrez encore y apprécier de nobles ouvrages de Guérin et de Girodet, ces maîtres hautains et délicats, ces fiers continuateurs de David, le fier Cimabué du genre dit classique, et de ravissants morceaux de Prud’hon, ce frère en romantisme d’André Chénier. […] Le divin Marat, un bras pendant hors de la baignoire et retenant mollement sa dernière plume, la poitrine percée de la blessure sacrilège, vient de rendre le dernier soupir. […] Marat peut désormais défier l’Apollon, la Mort vient de le baiser de ses lèvres amoureuses, et il repose dans le calme de sa métamorphose.

97. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Le 13 mars 1820, c’est la poésie lyrique qui venait de naître en France. […] Tout ce qui ne vient pas de notre nature, nous vient de là. […] Et de cette enfance qu’il a passée comme je viens de vous le dire, il me semble que se dégage très évidemment certains résultats au point de vue de son œuvre. […] Chez Victor Hugo, par un mouvement en sens contraire, la poésie vient de l’extérieur et se répercute dans l’âme du poète. […] Et vous voyez déjà par ce que je viens de vous dire en quoi Alfred de Musset diffère de ses illustres rivaux, d’un Lamartine et d’un Victor Hugo.

98. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Scribe, voilà en quoi a consisté la besogne de la critique durant la quinzaine qui vient de finir. […] Edmond et Jules de Goncourt viennent de l’effondrer. […] Fiorentino vient de prêcher un converti : son sermon, pour s’être fait attendre, me paraît donc excellent, — sauf un peu d’emphase. […] Il peut réussir ailleurs, et il vient de le prouver, mais là seulement il est complet. […] Arthur Ponroy, le directeur du Portefeuille, une Revue qui vient de ressusciter.

99. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Accoutumées à une vie errante, toujours combattues par les Romains, jamais domptées, nous les voyons attendre dans leurs forêts que l’heure soit venue de refouler chez eux les conquérans, et d’attaquer leurs agresseurs. […] Il y obéit donc toujours et partout ; elles sont pour lui un fondement inébranlable de certitude ; l’erreur ne saurait venir de là, il faut qu’elle vienne d’ailleurs. […] La matière de la connaissance nous est fournie par le dehors et par les objets extérieurs ; la forme vient de l’intérieur, du sujet même capable de connaître. […] Nulle connaissance ne précède l’expérience ; toutes commencent avec elle. » Mais Kant distingue entre commencer avec l’expérience et venir de l’expérience (mit, aus). […] Restent les jugemens synthétiques à posteriori dont la certitude vient de l’expérience.

100. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Les Saugrain eux-mêmes étaient une famille d’anciens libraires, venus de Pau avec Henri IV, très honoré dans leur profession, ayant donné des syndics au corps. […] Je ne crois pas rêver à cette distance, et il me semble que, sauf rectification, mes souvenirs ne me trompent pas ; la petite comédie se passa à très peu près comme je viens de la raconter, à la chinoise. […] J’ai sous les yeux et je viens de parcourir la plupart de ses articles au National : l’impression que j’en reçois est bien mélangée. […] Ramée, celui même qui venait de faire mouler cette statue de la reine Nantechild, avait distillé à M.  […] Magnin, nous devons le dire, furent marquées par des changements profonds que nous n’avons à juger en aucun cas, et qui ne le laissèrent pas tout à fait le même que nous venons de le montrer.

101. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Et alors vous auriez précisément ce que je viens de vous indiquer, un conte symbolique où Psyché serait présentée comme l’être humain qui cherche sans cesse à anatomiser ses passions et ses sentiments, et qui, à ce jeu terrible, finit par les mortifier, comme on disait si bien au dix-huitième siècle, et par les ruiner. […] Toutes les choses  je viens de faire la comparaison  toutes les choses qui ravissent dans Psyché ne sont pas d’Apulée, elles sont de l’invention de La Fontaine. […] Or, ceux qu’il a choisis ont le caractère que je viens de vous dire et, donc, on peut dire qu’il a dirigé le travail de ses contes dans le sens que je viens de vous indiquer. […] Il est bon que je vous signale que, quelquefois, malgré tout ce que je viens de dire, le conte de La Fontaine est une nouvelle sentimentale, une nouvelle comme on en fait encore, comme on en fit beaucoup au dix-huitième siècle, et qui, seulement, est en vers. […] Et remarquez que non seulement dans Silvia, qui est le conte dont je viens de vous lire quelque chose, mais dans son autre conte aussi, dans Simone, Musset procède exactement comme La Fontaine : Il veut que son conte soit une conversation, une causerie.

102. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Sur cette adolescence, rien ne subsiste que les diversités qui viennent de la nature et de l’histoire, qui sont dans le métal même et qui constituent l’alliage français. […] Déjà nous les avons croisés, dans les divers groupes que nous venons de parcourir, ces « bleuets » de toutes familles, enfants lumineux, pleins de vie, aimant la nature, leurs parents, la patrie, et acceptant si bien de mourir. […] Voici, prise au hasard, une de leurs copies :‌ Tremblez, Allemands, la France vient de lever à la hâte son plus grand espoir, la classe 14. […] D’autres ont aimé la nature autant que l’aime cet enfant, et Maurice de Guérin, quand il venait de son beau Midi, a senti comme ce petit Provençal le ciel du Nord, mais que faisaient-ils, ces grands peintres, de leur enivrement agreste ? […] Une multitude de jeunes soldats sont les égaux de ceux que je viens de décrire, il faudrait les entendre tous.

103. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Suit Je viens de terminer une nouvelle tragédie : c’est Admète et Alceste, sujet tiré de notre Euripide. […] Sans doute il y a de belles scènes dans le Roi Lear, dans Hamlet, dans Roméo et Juliette, dans Œdipe chez Admète, et même dans ce Macbeth qui vient de tomber ; mais de belles scènes ne constituent pas seules un bel ouvrage. […] Ces triomphes obscurs et journaliers sont plus méritoires que les grandes vertus, où l’on est soutenu par l’importance de la victoire et l’étendue même du sacrifice ; ces triomphes, mon ami, sont dignes de vous. » De loin, il cherche à le distraire en lui donnant des nouvelles du théâtre, des succès ou des chutes, — de l’arrivée de Voltaire, fêté, couronné, visité, qui vient de se rompre un petit vaisseau dans la poitrine et qui va succomber à son triomphe : « Bon Dieu ! […] Il l’interroge cependant sur Rousseau qui vient de se retirer à Ermenonville et que Deleyre fait dessein d’aller visiter : « Est-il vrai, comme on me l’assure, qu’il ait pleuré la mort de Voltaire, et qu’à la nouvelle du refus de sépulture, il ait eu un saignement de nez de colère et d’indignation ? […] Rousseau, le reconduisant et prenant congé de lui sur le palier, lui dit : « Nous venons de passer ensemble des moments bien agréables ; il serait tout naturel que je vous retinsse à dîner ; mais, si vous étiez malade ce soir, on dirait que je vous ai empoisonné. » — Ducis avait raconté l’anecdote à M. 

104. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Un soir de samedi saint, il lui était arrivé des huîtres toutes fraîches : dans sa joie il courut vers la grande-duchesse pour la convier à en manger : elle venait de se mettre au lit, harassée des exercices de dévotion de la semaine sainte, et ayant à être debout à minuit pour les matines de Pâques. C’eût été pourtant le désobliger et s’exposer à une grosse querelle que de ne pas se lever pour faire fête à ces bienheureusés huîtres qui venaient de son pays de prédilection. […] Il n’eut garde non plus de se vanter de ce qui venait de lui arriver, parce que nous l’assurâmes qu’à la moindre impolitesse ou matière qu’il nous donnerait à nous plaindre de lui, nous renouvellerions la même opération, voyant qu’il n’y avait que ce moyen-là pour venir à bout de lui. […] Je viens de dire que je plaisais, par conséquent la moitié du chemin de la tentation était faite, et il est en pareil cas de l’essence de l’humaine nature que l’autre ne saurait manquer ; car tenter et être tenté sont fort proches l’un de l’autre, et malgré les plus belles maximes de morale imprimées dans la tête, quand la sensibilité s’en mêle, dès que celle-ci apparaît, on est déjà infiniment plus loin qu’on ne croit, et j’ignore encore jusqu’ici comment on peut l’empêcher de venir.

105. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Je viens de lire ses Lettres posthumes, publiées par un de ses amis et disciples, l’abbé Perreyve, qui semble lui avoir emprunté quelque chose de sa parole et de son glaive : il faut voir avec quelle fermeté, avec quelle certitude le panégyriste enflammé lui décerne son titre de saint, lui assigne son rang et son rôle d’apôtre, et le propose pour modèle aux jeunes générations catholiques de l’avenir. […] Comme le solitaire de Bethléem, il avait assisté aux révolutions des empires ; il avait vu tomber Versailles et persécuter le Christianisme ; comme lui, victime d’une mélancolie native que les événements du monde avaient nourrie, il avait cherché dans de lointains exils le remède de ses douloureuses contemplations ; la foi lui était venue de ses larmes, et, purifiant tout à coup son génie jusque-là sans règle, elle lui avait inspiré, sur les ruines de l’Église et de la monarchie, les premières pages qui eussent consolé le sang des martyrs et les tombes de Saint-Denis. […] Moi qui lis cela avec intérêt, qui, bien que de ceux qu’on appelle sceptiques, me tiens pour parfaitement sûr et certain de ce qu’il y a de faux et d’imaginaire dans le point de départ et dans certaines suppositions premières de celui qui écrit ; qui n’en cherche pas moins avec plaisir les preuves de talent, d’élévation, ou les saillies d’esprit, j’en trouve une, de ces saillies, et qui me paraît des plus agréables, dans une lettre à laquelle l’éditeur, qui s’y connaît et qui s’entend à étiqueter les matières, a donné ce titre piquant : Un religieux à cheval. — « Tôt ou tard on ne jouit que des âmes. » Le commencement de la lettre se rapporte à des affaires de l’Ordre, au choix que venait de faire le Chapitre provincial d’un successeur du Père Lacordaire et à d’autres points particuliers ; mais voici le côté aimable, et qui me rappelle, je ne sais trop comment, de jolies lettres de Pline le Jeune : «  Quant à vous, mon bien cher qui montez à cheval dans la forêt de Compiègne avec l’habit religieux et qui le trouvez tout simple, je n’ai rien à vous dire. […] Et de plus, la venue de l’une de ces Maries en Provence ne repose que sur des rapprochements puérils, faits à une fort basse époque. » Voilà le dernier mot de la critique impartiale.

106. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Il a causé avec une comtesse poitevine, « assez jeune et de taille raisonnable », qui avait de l’esprit, déguisait son nom et venait de plaider en séparation contre son mari, « toutes qualités de bon augure ; j’y aurais trouvé quelque sujet de cajolerie, si la beauté s’y fût rencontrée. […] En effet, toutes les occupations chez lui se tournent en plaisirs, et on le retrouve dans ses vers tel qu’on vient de le voir dans sa vie. […] On l’appelle « le bonhomme. » En conversation, il ne sait pas de quoi on parle autour de lui, « rêve à toute autre chose, sans pouvoir dire à quoi il rêve. » Il paraît « lourd, stupide. » Il ressemble à « un idiot », ne sait raconter ce qu’il vient de voir, et, « de sa vie, n’a fait à propos une démarche pour lui-même. »14 Sa sincérité est naïve ; il pense tout haut, montre aux gens qu’ils l’ennuient. […] Il rêve toute une nuit de la princesse de Conti qu’il vient de voir parée et prête à partir pour le bal : L’herbe l’aurait portée, une fleur n’aurait pas     Reçu l’empreinte de ses pas… Vous portez en tous lieux la joie et les plaisirs15 ; Allez en des climats inconnus aux zéphyrs, Les champs se vêtiront de roses.

107. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Sa fumée vient de sa flamme. […] Pour vous rendre compte de son idiosyncrasie ouvrez la première venue de ses pièces, c’est toujours, d’abord et avant tout, Shakespeare. […] La nudité des vierges vient de la nudité des odalisques. […] L’heure est venue de s’entr’aimer.

108. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Ce dernier, dans l’ouvrage qu’on vient de publier, et qui est l’extrait d’une Correspondance écrite par lui pendant ces deux dernières années, laisse percer à chaque page ce caractère originel du satirique et du poète. […] Heine, qu’on vient de publier, traite des événements politiques de la France depuis la fin de 1831 jusqu’à la fin de 1832. […] Sainte-Beuve ait confondu, dans ses propres souvenirs, avec cet article du National qu’on vient de lire.

109. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 9, de la difference qui étoit entre la déclamation des tragedies et la déclamation des comedies. Des compositeurs de déclamation, reflexions concernant l’art de l’écrire en notes » pp. 136-153

Justin martyr, dans l’écrit que nous venons de citer la traite de grande clameur. […] Mais Donat que nous venons de citer, dit : (…). […] Ce port de voix extraordinaire dans la déclamation, étoit excellent pour marquer le désordre d’esprit où Monime doit être dans l’instant qu’elle apperçoit que sa facilité à croire Mithridate, qui ne cherchoit qu’à tirer son secret, vient de jetter, elle et son amant dans un péril extrême.

110. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

L’ère de Charlemagne, à son tour, vient de finir. […] Or, s’il est vrai que les inconvénients dont nous venons de parler existent, et que ces inconvénients soient inhérents à nos mœurs et à nos institutions, il est vrai aussi que Dieu a retiré à la société le droit de vie et de mort : ainsi que nous l’avons remarqué plus d’une fois, Dieu ne s’explique souvent sur la société que par l’ordre social lui-même. […] Ce qu’on a appelé la force des choses constitue aussi, je le sais, une sorte de fatalité ; mais lorsque la société nouvelle sera définitivement assise sur ses véritables bases, la force des choses viendra de moins loin, aura moins d’intensité, et les rênes seront plus flottantes.

111. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — V. L’avare et l’étranger »

cria-t-il à sa femme, enlève le touho et quand l’étranger entrera, annonce-lui que je viens de mourir ». L’étranger arrive : « Mon mari vient de mourir, lui déclare la femme. — Bon, répond-il j’ai beau avoir faim, il me reste assez de force pour lui creuser une tombe.

112. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Et ces Messieurs qui liront cette troisième lettre, comme ils viennent de lire la première ! […] Un jour qu’il venait de livrer l’avant-goût de son siècle de Jean Bart, par un chapitre à la Walter Scott, qui avait été imprimé dans je ne sais quel recueil, M.  […] Victor Hugo est le plus jeune de trois frères dont l’aîné vient de mourir. […] Puis, peu de temps après, les feuilles publiques annoncèrent que le jeune écrivain venait de succomber à une affection cérébrale. […] Félix Davin, mon cher Monsieur, puisque ce jeune écrivain vient de mourir bien réellement.

113. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

L’y vient de l’ibi des Latins, & a la même signification. […] ) ce mot vient de ambo, deux, & de ago, pousser, mener. […] ) A l’égard de elle, il vient de illa, illa veretur. […] Il vient de la Chine, du Japon, de l’Amérique, du Perou. […] Il vient de la Flandre francoise.

114. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305

Ponsard vient de prononcer son discours de réception, a été une des mieux remplies et à la fois des plus complètement littéraires qu’on ait vues depuis longtemps. […] Ponsard a prouvé, une fois de plus, dans ce discours académique, que là, comme au théâtre, il y a des cordes qu’il sait faire vibrer, et que, sans trop d’art ni de raffinement, sans trop demander à l’expression, et en disant directement les choses comme il les pense et comme il les sent, son talent a en soi une force qui vient de l’âme et qui parle aux âmes.

115. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

L’un voua ces pompeux Portiques ; Son fils vient de les élever. […] Il est aisé de connoître par ce que nous venons de citer, que M. de Voltaire a été de tout temps très-sensible.

116. (1925) La fin de l’art

Évidemment, je suis de mauvaise humeur et le cinéma n’est peut-être pas tombé partout aussi bas que je viens de le voir. […] Mais on vient de récompenser le recueil choisi de ses œuvres et voici une occasion, plus sensée qu’un anniversaire, de rappeler son souvenir. […] Quoi qu’il en soit, un syndicat de médecins dénonça cette femme pour exercice illégal de la médecine et après plusieurs jugements favorables ou défavorables, la Cour d’appel vient de l’acquitter définitivement et, par conséquent, lui rendre la liberté d’imposer les mains tant qu’elle voudra. […] Ainsi je viens de lire un excellent livre sur les « concepts fondamentaux de la science » du philosophe, italien malgré son nom, Federigo Enriques. […] Mais son tour est enfin venu de connaître la mode, de recevoir et peut être de garder les visiteurs.

117. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Alamanni et Cesano, hommes de lettres et savants de ce siècle ; et, malgré mes travaux pressants, je causais souvent des heures entières fort gaiement avec eux ; l’ouvrage me venait de tous les côtés. […] Je venais de donner en ce moment un coup de pied à un petit garçon français, qui m’avait fait une sottise, et qui alla se cacher dans les jambes du roi ; ce qui le fit beaucoup rire. […] Si quelqu’un de vous ici parle de ce qui vient de se passer, leur dis-je en bon français, il peut être certain de sa mort. […] Il avait pris pour type de son héros mythologique l’instant où Persée élève dans sa main la tête de Méduse qu’il vient de couper, et où il foule du pied droit le tronc sanglant qui palpite encore. […] Le duc devint furieux de cette estimation ; et, lorsque j’en eus connaissance, je dis que je ne voulais rien de ce qui venait de Bandinello.

118. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Ses facultés étaient revenues assez au complet dès le huitième mois, depuis une visite qu’il reçut de son frère le révérend John Cowper, homme d’église, savant et régulier, et qui était venu de Cambridge pour le voir, en juillet 1764. […] La famille Unwin se composait du père, de Mme Unwin, plus âgée que Cowper de sept ans, et qui devint pour lui comme une mère, du fils dont je viens de parler et d’une fille : Ce sont les plus aimables gens qu’on puisse imaginer, écrivait Cowper à un de ses amis dès les premiers temps de cette relation ; ils sont tout à fait sociables, et en même temps aussi affranchis que possible de toutes ces civilités cérémonieuses, ordinaires au monde comme il faut de province. […] On lui en avait donné un auquel il avait pris plaisir, et, quand on le sut, il lui en vint de plusieurs côtés : J’entrepris, a-t-il raconté dans un agréable récit, d’élever trois des levrauts qu’on m’avait apportés, et pour les distinguer ici, je vous dirai les noms que je leur avais donnés, Puss, Tiney et Bess. […] Bess, qui mourut peu après avoir atteint sa pleine croissance, et pour être rentré trop tôt dans sa loge qu’on venait de laver et qui était encore tout humide, Bess était un lièvre de l’humeur la plus gaie et la plus drôle. […] [NdA] Cowper a en France depuis assez longtemps des admirateurs et des amis qui le lisent et le cultivent en silence : la traduction que je viens de donner est due à un poète bien connu, M. 

119. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

C’est ce faux goût et cette absence de tout scrupule que nous avons de nouveau à constater et qui se vérifie trop bien dans l’ouvrage posthume de lui qu’on vient de publier. […] La comparaison qu’on vient de faire de la première lettre authentique et de cette même lettre embellie, pourrait se reproduire à chacune des suivantes. […] Le roi écrit-il quelque part : « Dans la métaphysique il y a beaucoup de labyrinthes, et où je crois en physicien avec un Maupertuis, j’ose douter dans la métaphysique avec un Locke. » — « Ce n’est pas assez », se dit La Beaumelle, et après avoir remanié quelque peu la phrase qu’on vient de lire, il y ajoute de son chef et sous le couvert de Frédéric (p. 268) : « Ce Locke n’est pourtant pas encore assez sceptique pour moi. […] Frédéric invite Maupertuis à venir à Potsdam, où il lui fait préparer un appartement : « J’espère, lui fait dire La Beaumelle (p. 289), que dans huit jours tout sera fait et distribué de façon que je pourrai recevoir convenablement mon ami dans ma gentilhommière, et mettre mon philosophe à l’abri de toute incommodité. » Il n’y a ni ma gentilhommière ni mon ami, ni mon philosophe dans la vraie lettre, amicale mais non coquette, de Frédéric : « Mais cela fera bien », se dit toujours La Beaumelle. — Maupertuis a une grande douleur, il vient de perdre son père. […] Cette correspondance, telle que je viens de la lire et de l’examiner à sa vraie source, me paraît une des branches les plus précieuses de la correspondance du roi de Prusse, et de celles qui le font le mieux connaître dans l’intimité de sa nature.

120. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Vers le 20 janvier (1555) on apprit à Sienne que le marquis de Marignan faisait venir de Florence une artillerie complète pour battre la ville. […] Messieurs mes compagnons, quand vous vous trouverez en telles noces, prenez vos beaux accoutrements, parez-vous, lavez-vous la face de vin grec, et la faites devenir rouge ; et marchez ainsi bravement parmi la ville et parmi les soldats, la care levée (la face levée), ne tenant jamais autre propos sinon que bientôt, avec l’aide de Dieu et la force de vos bras et de vos armes, vous aurez en dépit d’eux la vie de vos ennemis, et non eux la vôtre… Mais si vous allez avec un visage pâle, ne parlant à personne, triste, mélancolique et pensif, quand toute la ville et tous les soldats auraient cœur de lions, vous le leur ferez venir de moutons. […] Cependant il fallait un terme à ces souffrances des habitants ; il était trop clair pour tout le monde qu’aucun secours ne viendrait de la part du roi. […] Quant à la paix qui venait de se conclure, il l’estimait désavantageuse à la France et, funeste, non seulement pour les conditions, mais aussi en ce qu’elle allait laisser vacants et sans emplois tant de grands capitaines, qui n’eurent plus qu’à « s’entremanger » ensuite dans les guerres civiles, et tant de soldats aguerris qui, faute de pain, durent prêter leurs bras aux factions qui les enrôlèrent.

121. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Augustin Thierry, qui se faisait beaucoup lire, un jour qu’il entendait ces Stances au chêne, arrêta son lecteur au vers que je viens de citer, et fit observer, en souriant de son fin sourire d’aveugle, qu’il n’y avait pas de raison pour qu’on ne dît pas à une citrouille : Pour ta rotondité, je t’aime entre nos sœurs. […] Le nouveau volume que vient de publier M. de Laprade, et où se trouve son discours de réception, est un recueil de prose ; il se compose d’une douzaine de morceaux de diverse provenance et dont plusieurs paraissent avoir été de premières leçons, des discours d’ouverture de Faculté. […] Je viens de lire de suite tous ces morceaux, et ce n’a pas été, je l’avoue, sans effort et sans fatigue. […] Le volume de prose qu’il vient de publier n’indique pas qu’il y ait en lui l’étoffe d’un critique : tout au contraire.

122. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Bon nombre de pièces lyriques ou autres (chansons, sonnets, épîtres) ont été publiées depuis dans la Revue des deux mondes et ailleurs : ce sont celles qu’on vient de recueillir, en y ajoutant quelques morceaux inédits. […] Un journal vient de publier la réponse en vers que fit M. de Lamartine à M. de Musset, réponse qui date de 1840, et qui, en paraissant aujourd’hui, a presque un air d’injustice ; car M. de Musset n’est plus, il y a beau jour, sur ce pied de débutant en poésie où l’a voulu voir M. de Lamartine. […] Les vers lyriques que M. de Musset a laissé échapper depuis ses Nuits et qu’on vient de recueillir offrent quelques pièces remarquables. […] Non, par ce pur flambeau dont la splendeur m’éclaire, Ce blasphème vanté ne vient pas de ton cœur.

123. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

) La terminaison stus venue de sto, marque stabilité habituelle. […] partage les noms en deux classes, l’une des génériques, & l’autre des inviduels ; c’est la même division générale que nous venons de présenter sous d’autres expressions. […] Si elle est aspirée, elle donne au son de la voyelle suivante cette explosion marquée qui vient de l’augmentation de la force expulsive, & alors elle a les mêmes effets que les autres consonnes. […] Muto, disent les Etymologistes, vient de motu, mutare quasi motare. […] de leg.) ; & elle trouve un nouveau degré de probabilité dans les passages mêmes que l’on vient de citer.

124. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Gustave Geffroy vient de publier sous ce titre : l’Enfermé. […] Henry Roujon vient de faire paraître. […] Un incroyable hasard vient de faire découvrir par M.  […] Henry Rabusson vient de publier sous ce titre : Vaine rencontre. […] Henri Lavedan vient de publier sous ce titre : les Petites Visites.

125. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VII » pp. 25-29

— On dit que les troisième et quatrième volumes de l’Essai sur la formation du dogme catholique de la princesse Belgiojoso viennent de paraître : je ne les ai pas vus encore. […] Le public est, avant tout, bienveillant, avide et porté à tout ce qui l’intéressera ; il vient de le prouver.

126. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Je viens de terminer notre première course dans l’intérieur, j’ai rempli autant que possible ma mission avec prudence, et je rapporte les documents nécessaires pour faire la bataille d’Isly avec toute la vérité que je tiens à mettre dans la représentation de nos faits de guerre. […] Le brave commandant de la place, qui vient de contresigner cet ordre du jour triomphal et pompeux, avait une fille charmante qu’il désirait faire admettre dans une des maisons de la Légion d’honneur ; il avait tous les titres par ses excellents services, et il recommandait sa demande à Horace Vernet, qui, toujours serviable et bon, l’appuyait vivement auprès du maréchal Gérard. […] Homme de vérité à sa manière, lui qui vient de reprocher à Murillo son trop de vérité, il ne néglige rien pour être exact et fidèle dans le moindre détail de ce qu’il peut avoir à reproduire : « À bord du Lavoisier, ce 17 avril 1845 … Les Marocains sont excessivement soupçonneux. […] Aussitôt la razzia finie, le sous-gouverneur s’en revient au galop avec son butin et son cortège ; Horace, qui les guettait avec impatience, va nous les montrer comme si nous les voyions : « Nous avons vu venir de loin sur le sable des fantassins et quelques cavaliers suivis de troupeaux, de prisonniers et d’une arrière-garde. […] Je viens de louer un atelier dans mon quartier, je tâcherai d’y faire un grand tableau, qui procurera à mes jambes l’occasion de s’exercer… En me remettant au travail, j’espère qu’on ne me taxera pas d’être ‘orgueilleux, car je n’ai plus qu’à perdre.

127. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Il est à remarquer, en effet, qu’à l’époque que l’on vient de considérer et où les sociétés occidentales se forment, chacune d’elles a le pouvoir de distinguer dans quelle mesure le poison chrétien lui est utile. […] Or, cette attitude de défense s’est dissimulée sous le masque de cette même idée générale dont on vient de montrer l’origine dans le principe chrétien accommodé au goût du protestantisme anglo-saxon, l’idée humanitaire qui, sous l’influence d’un besoin plus complexe, s’est enrichie d’une inflexion nouvelle et est devenue ici l’idée cosmopolite. […] VI On vient de considérer différents cas, où une collectivité humaine se conçoit différente d’elle-même pour avoir subi la suggestion d’une idée générale inventée par un groupe étranger. […] Traduisant avec violence la tendance contemporaine que l’on vient de noter, Mme Alving s’écrie : « Ah ! […] Le beau livre de Fustel de Coulanges nous montre en effet les Grecs et les Romains dominés sur les deux points que l’on vient de dire par la croyance ancienne, alors que cette croyance n’est plus pour eux qu’un argument poétique.

128. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Forgues ne vient pas de se montrer cet historien-là. Si on lit son livre d’aujourd’hui comme nous venons de le lire, après celui d’un autre que nous allons nommer, on reconnaît en son ouvrage bien moins présente la Correspondance qu’il affirme que la vieille biographie de Southey dont il ne parle pas. […] … Spontané de génie sur mer, comme le grand Condé le fut sur terre, pour être Nelson comme l’autre fut Condé, s’étant tout simplement donné la peine de naître ; inspiré, illuminé, rapide, Nelson fut d’âme ce qu’il était de génie, tout aussi naïf, tout aussi involontaire, et tout aussi résolu à aller devant lui à travers tout obstacle, et ses fautes mêmes vinrent de cette spontanéité téméraire de cœur qui le fît se donner sans se reprendre, — candide jusqu’à l’aveuglement — à une femme qui l’a déshonoré un jour, car derrière lady Hamilton il y a Caracciolo ; derrière le vice il y a un crime ; derrière le serment profané de l’époux à l’épouse, il y a le serment militaire, le serment de l’homme aux hommes, honteusement violé !

129. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

n’a pas rendu justice aux qualités que je viens de signaler. […] IV Je viens de dire ce qu’elles sont, ces lettres… Ce sont des conseils à un jeune homme, qui rappellent, tout en contrastant avec elles, les lettres de Lord Chesterfield à son fils. […] Honoré Bonhomme vient de nous en faire goûter quelques gouttes encore, mais je prétends les avoir dégustées mieux que lui.

130. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

On sent qu’il s’arrête parce qu’il veut s’arrêter, mais que sa brièveté vient de sa volonté et non de son impuissance. […] répondait Étienne, qui venait de livrer le sien à moitié prix. […] Puis, à peine l’eut-il bu qu’il dit : « Je viens de faire encore une promenade en ville. […] Il revient, il étale la paille sous son lit, puis présente le lait à la pauvre bête qu’il venait de sauver. […] — Oui, répéta le sommelier, qui venait de rouvrir sa fenêtre.

131. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Établie chez sa tante, elle se trouva dans le monde le plus différent de celui qu’elle venait de quitter, dans un monde pourtant à sa manière presque aussi belliqueux. […] On venait de s’entretenir avec feu du désastre du Système, et la perte que plus d’un interlocuteur y faisait avait animé le discours. […] On était donc à s’étendre asse complaisamment à l’article des sollicitations de Mme de Pontivy, quand Mme de Tencin, qui venait de la complimenter sur son redoublement de beauté, ajouta tout d’un coup, comme saisie d’une inspiration lumineuse : « Mais que ne voit-elle M. le Régent ? […] Le printemps venait de l’emmener dans une terre assez éloignée avec sa tante, lorsque M. de Murçay, qui était resté à Paris jusqu’à la terminaison de l’affaire, arriva une après-midi de mai pour leur en annoncer le résultat. […] » dit-elle, et elle montra du doigt une lettre qu’elle venait de recevoir, et qui était restée entrouverte sur le banc du berceau.

132. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Restée seule avec sa soeur Julie, Philiberte lui raconte comme quoi elle vient de se découvrir un attrait, un charme, la possibilité d’être aimée ; puis les paroles du chevalier reviennent à sa mémoire, et elle s’étonne de rougir si tard de cette impudence. […] Ce baron est un cousin du comte Sigismond, dilettante excentrique qui vient de mourir en laissant un splendide héritage. […] Les propos s’aigrissent, le débat s’envenime, et l’artiste, après avoir livré son œuvre, jette au grand laquais qui le suit la bourse d’or que le baron vient de lui tendre. […] La margrave, qui est, elle aussi, quelque peu cousine du comte Sigismond, ne doute pas un instant qu’elle ne soit l’héritière, et elle vient remplir le vœu du défunt en achetant à Frantz des airs d’enterrement ; mais Frantz n’a plus son Requiem ; le baron vient de l’emporter. […] Alors le baron, qui a monté tout ce guet-apens, montre à l’amphitryon, assis dans le désert de son raoût, une lettre que vient de lui écrire un feld-maréchal en personne, et, dans cette lettre, plus infamante et plus brutale qu’une volée de schlague, ce guerrier bavarois demande à son ami Berghausen de quel front un vil histrion ose inviter à ses noces les Sérénités et les Grâces de l’Almanach de Gotha.

133. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Dumas, par sa nouvelle pièce, vient de lancer une sorte de défi au public ; la critique doit le relever avec lui. […] Il lui apprend que ledit bellâtre, s’étant épris d’elle, au lieu de remplir sa mission d’amant politique, vient de disparaître pour toujours, à la mode vénitienne ou turque. […] Alexandre Dumas vient de rentrer dans sa voie ; et à la façon dont il la parcourt, on dirait qu’il a repris un nouvel élan. […] L’idée lui est venue de faire recueillir par M. de Montaiglin, qui a été l’ami de son père, la jeune Adrienne. […] Elle vient d’envoyer Adrienne chercher des joujoux dans la voiture qui l’a conduite au château ; elle se penche à la croisée et s’écrie que l’enfant vient de tomber entre les pieds des chevaux.

134. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Hors barrières Un jeudi en province Les horloges de la ville de *** viennent de sonner trois heures — sans ensemble, les unes après les autres, à l’instar de ces gardes nationaux novices qui dépose arme ! […] » Les dernières espérances de Maillet venaient de s’écrouler douloureusement en lui. […] Le soir d’une de ses premières (on venait de baisser la toile) je l’ai entendu demander avec des clameurs furieuses par une salle en délire. […] Après une pause : « Vous ne savez pas ce qu’elle vient de me dire ? […] * *   * Voilà, mon ami, pour le côté matériel de Toulouse. — Je viens de te parler des pierres, — veux-tu connaître les caractères ?

135. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Je viens de citer un rêve bien connu. […] Et, tous ensemble, ils courent à la porte qui vient de s’entr’ouvrir. […] Maintenant, ce sont des formes plus vagues qui se dessinent à mes yeux, ce sont des sons plus indécis qui impressionnent mon oreille, c’est un toucher plus indistinct qui est éparpillé à la surface de mon corps ; mais ce sont aussi des sensations plus nombreuses qui me viennent de l’intérieur de mes organes. […] Car l’esprit continue à fonctionner pendant le sommeil ; il s’exerce — nous venons de le voir — sur des sensations, sur des souvenirs ; et soit qu’il dorme, soit qu’il veille, il combine la sensation avec le souvenir qu’elle appelle. […] Le moi de la veille, qui vient de paraître, va se retourner vers le moi du rêve, qui est encore là, et lui dire : « Je te prends en flagrant délit.

136. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

— Il vient de paraître un livre très-savant et capital de Raspail, intitulé : Histoire naturelle de la santé et de la maladie chez les végétaux et chez les animaux en général et en particulier chez l’homme, avec l’indication de nouveaux moyens de traitement (2 gros volumes grand in-8°). […] C'est intéressant et spirituel comme tout ce qui vient de ce savant, lequel a été remplacé par M.

137. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

exécute bien vite ce que tu viens de nous promettre ; et ne t’irrite pas ainsi, ne te mets pas en colère contre ton enfant, car il changera par la suite. » La rivalité de Junon et de Vénus, au premier livre de l’Énéide, a certes plus de grandeur ou de gravité, et elle domine tout le poëme ; mais ici les scènes d’un ton moins élevé, qui interviennent comme ressort secondaire, ont beaucoup de grâce ; elles sont d’un jeu habile, ingénieux, et tout le sérieux de la passion va se retrouver dans les effets. […] Le fol Amour s’est échauffé au jeu : « tenant contre sa poitrine la main gauche toute pleine des osselets d’or qu’il venait de gagner, il était debout, triomphant : une molle rougeur fleurissait le teint de ses joues. […] Son cœur se précipitait à coups pressés d’au dedans de sa poitrine : comme un rayon de soleil, rejaillissant d’une eau qu’on vient de verser dans une chaudière ou dans un baquet, s’agite à travers la maison et va frapper tantôt ici, tantôt là, avec un tournoiement rapide, ainsi le cœur de la jeune fille se débattait dans son sein. […] Je me rappelle, dans un roman, dans la Princesse de Clèves, une situation assez analogue à celle qu’on vient de voir. […] Et si jamais tu m’oubliais, qu’il me vienne de loin, ou quelque renommée, ou quelque oiseau messager !

138. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Impassible, il reprend la parole : « Le jugement que vous venez de prononcer, Athéniens, m’a un peu ému ; mais ce qui m’étonne bien plus, c’est d’être condamné à une si faible majorité ; car, à ce qu’il paraît, il n’aurait fallu que trois voix de plus pour que je fusse absous. […] Mais un mot d’abord sur l’origine antique et mystérieuse des belles et saintes idées que Socrate et Platon vont développer dans ce dialogue ; car rien ne vient de rien, et la philosophie grecque, qui devait bientôt, après Platon, servir d’ancêtre à la philosophie des écoles chrétiennes de Byzance et d’Alexandrie, avait certainement elle-même des ancêtres. […] « — Sur quoi roula l’entretien entre ces amis que tu viens de nommer ?  […] Ce dialogue de Platon, le Phédon, est un jet de cette lumière venue de plus loin et répercutée sur l’âme d’un philosophe aussi saint que lumineux. […] « Et tout ce long discours que je viens de faire devant vous, pour vous prouver que, dès que j’aurai avalé le poison, je ne demeurerai plus avec vous, mais que je vous quitterai pour aller jouir des félicités ineffables, il me paraît que tout cela a été dit en pure perte pour lui, comme si j’avais voulu seulement par là le consoler et me consoler moi-même.

139. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

« Pardon, si je fais des pointes ; je viens de lire deux pages de La Vie de Marianne », écrivait Voltaire à M. de Mairan. […] On parle du livre que celui-ci vient de faire paraître ; il en demande son avis à l’officier, qui lui répond d’abord : « Je ne suis guère en état d’en juger ; ce n’est pas un livre fait pour moi, je suis trop vieux », donnant à entendre qu’en vieillissant, le goût, comme le palais, devient plus difficile. […] Dans sa feuille périodique Le Spectateur français, parlant des Lettres persanes qui venaient de paraître, il les loue pour l’esprit, mais les critique sur un point. […] Elle débute par une scène de raillerie et de satire du monde, où elle drape à ravir cinq ou six originaux qu’elle vient de quitter.

140. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Arago vient de paraître : il contient, après une introduction de M. de Humboldt, une centaine de pages intitulées Histoire de ma jeunesse, qui sont des mémoires assez détaillés jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, et une suite de notices biographiques que l’auteur eut à prononcer comme secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences : la série de ces notices ne remplira pas moins de trois volumes. […] L’astronome Méchain, qui, après avoir observé, de concert avec Delambre, l’arc terrestre compris entre Dunkerque et Barcelone, s’était chargé de la prolongation de la méridienne en Espagne et qui voulait la pousser jusqu’aux îles Baléares, venait de mourir à la peine et laissait un grand travail interrompu : M.  […] L’astronome Lalande venait de mourir : l’Académie des sciences élut Arago pour le remplacer, le 18 septembre 1809, à la majorité de quarante-sept voix sur cinquante-deux. […] Il me semble que lorsqu’on vient de lire chez M. 

141. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Nous avons à rappeler l’idée même et le sujet de l’important travail qu’il vient de mener à fin. […] Sayous vient de s’appliquer à ce travail, non pas ingrat, mais lent, difficile, et qui demande un graveur encore plus qu’un peintre. […] Barni : elle vient de nous rendre, après des années de séjour, M.  […] Je pense surtout, en écrivant ces lignes, à un jeune critique dont le début vient de marquer la place entre les meilleurs, M. 

142. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Desjardins venait de ceux qui l’espéraient accoucheur de leurs virtualités. […] Bérenger, pas celui du Sénat, celui des Étudiants, le même rajeuni, vient de produire L’Effort attendu, le roman sur l’action qui convenait pour confondre les derniers opposants et rallier les perplexes. […] Alors, au contraire de M. de Wyzewa, on peut espérer que le salut viendra de la science. […] Et quand il vient de s’apercevoir du chef-d’œuvre qu’est le Sermon sur la Mort, M. 

143. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Si l’on relit, comme je viens de le faire, Le Roi Lear de Shakespeare, et qu’on lise à côté la soi-disant imitation française, il est impossible de voir dans celle-ci autre chose qu’un travestissement sentimental à l’usage de ce xviiie  siècle qui a tant abusé des mots de vertu et de nature, mais jamais plus que par la bouche de Ducis. […] La mort de Thomas, survenue à l’improviste au moment où son ami venait de guérir, arrêta l’impression de ridicule et remit aux choses un cachet de gravité. […] dans tous ses vers, il n’y a rien qui soit mieux que ces deux lignes de prose qu’on vient de lire. […] Campenon, qu’étant allé le voir à Versailles par une assez froide journée de janvier, je le trouvai dans sa chambre à coucher, monté sur une chaise, et tout occupé à disposer avec une certaine pompe, autour de la tête de l’Eschyle anglais, une énorme touffe de buis qu’on venait de lui apporter : « Je suis à vous tout à l’heure », me dit-il comme j’entrais, et sans se déranger ; et, remarquant que j’étais un peu surpris de l’attitude où je l’avais trouvé : « Vous ne voyez donc pas que c’est demain la Saint-Guillaume, fête patronale de mon Shakespeare ? 

144. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Toutefois entre les deux cas extrêmes que l’on vient de signaler, c’est-à-dire dans l’intérieur des limites où la faculté de se concevoir autre trouve à s’exercer et où la vie est possible, il y a place pour bien des nuances. […] *** Les quelques principes d’évaluation que l’on vient de formuler trouvent dans la biologie leur confirmation. […] Observons aussi que le rôle de la durée pour fixer les réalités, pour restreindre ou abolir leur pouvoir de métamorphose, observons que ce rôle de la durée dont on vient de signaler l’importance, reçoit des faits biologiques une confirmation éclatante. […] *** Il appartient au sociologue d’appliquer aux collectivités humaines, pour apprécier leurs chances de durée, les remarques que l’on vient de faire, et dont les exemples, empruntés à la biologie, ont paru confirmer la justesse.

145. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Mais ne serait-on pas en droit d’exiger qu’un ancien élève de l’École normale, un homme qui vient de se nommer à l’unanimité porte-drapeau du « bon sens », se donnât la peine d’avoir du sens commun ? […] Personne ne s’est formalisé de cette prétention. « L’entrepreneur » n’a exigé aucun serment maçonnique de ma part, et l’on ne m’a point fait jurer sur les mânes de Basile d’exterminer la probité et le talent, partout où je les rencontrerais : ce qui n’a pas laissé de me surprendre un peu, après ce que vous m’aviez dit, toi et l’ami Jacques : il est vrai (je viens de l’apprendre) qu’on avait refusé trois ou quatre manuscrits de Jacques pour insuffisance d’orthographe. […] Le vieux capitaine Durand, qui fut sous le Directoire l’amant d’une ex-déesse Raison, et à qui les réquisitoires contre le « parti prêtre » viennent de causer un retour de jeunesse en lui rappelant Le Constitutionnel de 1825, fera voter pour toi tous ses métayers. — Il va résilier son abonnement à L’Indépendant de Quévilly pour prendre L’Opinion nationale. […] Et Poulet-Malassis, qui vient de publier une nouvelle édition d’Émaux et camées !

146. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Ne sortons point de ce qui fait la matière de ce chapitre ; et, après les considérations générales auxquelles nous venons de nous livrer, entrons dans quelques développements et quelques remarques de détail : ne mettons pas trop de soin à faire des applications particulières ; elles se montreront d’elles-mêmes par la suite. […] Qu’on y réfléchisse, et l’on verra que ce qui conserve les religions fausses, ou les propage, avant comme après la venue de Jésus-Christ, c’est ce qu’elles renferment de chrétien. […] Il paraît qu’elle est destinée à conserver encore quelque temps, à l’extrémité de l’Europe, le dépôt des vieilles traditions de l’ordre de choses qui vient de finir ; il est peut-être, en effet, utile qu’il reste des témoins de plusieurs âges de civilisation. […] J’abandonne à la méditation des sages le simple essai que je viens de présenter.

147. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Or, il n’y a dans les nouvelles que nous venons de lire rien de moins sec que l’esprit d’Hippolyte Babou. […] Nous venons de le dire plus haut, il appartient à ce groupe d’esprits qui se sont pris pour la Renaissance d’un goût rétrospectif et passionné, et qui ont relevé et réchauffé dans leur imagination le symbolisme tombé et refroidi de cette mythologie que le xviiie  siècle — ce siècle aimé de Babou pourtant — a flétrie et déshonorée. […] La coiffe avait exactement la forme d’une coquille d’œuf que vient de percer le bec d’un oisillon ; elle encadrait le front, elle pressait les joues, elle cachait presque le menton de cette figure amaigrie, — une vraie tête d’oiseau ! […] Lui, le satirique qui veut être critique aussi par-dessus le marché ; lui, l’esprit malin, taquin et lutin, — car sa grâce tient parfois du prestige, — a certainement bien trop d’entrain et de mouvement dans la moquerie pour pouvoir, la main encore vibrante du trait qu’il vient de lancer, être l’opérateur patient et à la main sûre qui en dépeçant l’œuvre d’un homme n’a pas pour but de le faire souffrir.

148. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Voici une page écrite sans légèreté et sans emphase, noble ; mesurée, et pourtant pressante, d’un style ample et grave, sans rien de monotone ou d’académique, qui semble du dix-septième siècle et qui n’est point une copie, qu’on peut relire dix fois, et qu’on trouvera toujours plus belle, et qui, certainement, donne une idée de la perfection : Depuis les premiers jours des sociétés humaines jusqu’à la venue de Jésus-Christ, tandis que dans un coin du monde une race privilégiée gardait le dépôt de la doctrine révélée, qui, je vous prie, a enseigné aux hommes, sous l’empire de religions extravagantes et de cultes souvent monstrueux, qui leur a enseigné qu’ils possèdent une âme, et une âme libre, capable de faire le mal, mais capable aussi de faire le bien ? […] Je le demande, quelle puissance a enseigné tout cela à tant de milliers d’hommes dans l’ancien monde, avant la venue de Jésus-Christ, sinon cette lumière naturelle qu’on traite aujourd’hui avec une si étrange ingratitude ? […] Mais peut-être cette nécessité vient de la construction de notre esprit, et nous sommes comme des gens nés avec des lunettes vertes, qui, ne pouvant imaginer que des objets verts, en concluraient que nécessairement tous les objets sont verts. […] Il s’agit des amours de Condé, autre soldat impétueux qu’il admire en frère, et dont il vient de raconter la passion pour Mlle du Vigean.

149. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Je vois qu’on m’avait donné une très injuste opinion de vous ; vous me paraissez dans les bons principes, et je suis prête à signer tout ce que vous venez de me dire. […] Alexandre, César, ce roi philosophe dont je viens de vous parler, tous d’aussi bonne maison que ces messieurs, et à ce que je crois, un peu plus grands hommes, seraient d’un autre avis, plus juste et plus flatteur pour celui dont je parle ; et le public, plus fort que tous les gens à la mode, le dédommagera, par son suffrage, de ceux qu’il n’aurait pas le bonheur d’obtenir : ce public, un peu dur quelquefois, mais toujours respectable, prendrait la liberté de dire à ses frivoles censeurs : Rien n’est si ridicule que de vouloir attacher du ridicule aux talents, et de paraître dédaigner ce qu’on n’est pas en état de faire. […] Ce dialogue fut fait dans le temps où le conte de Voltaire, sur l’éducation d’un prince, venait de paraître.

150. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Et même en supposant que ces choses hétérodoxes vinssent de l’ignorance de la dame, il resterait toujours à lui dire, à cette aimable dame qui veut ramener le Christ sur la terre, c’est-à-dire convertir le monde, ce qu’un des derniers curés de Sainte-Clotilde disait un jour en chaire, avec une onction si plaisamment spirituelle, à des ouailles trop échauffées aussi du zèle des conversions : « Mesdames, je vous en supplie, laissez-nous notre besogne. […] Tout le bruit qu’il a fait est venu de ce qu’il paraissait avec un double parrainage, entre M.  […] La licorne est, dit-on, — un animal fabuleux ; et il est fabuleux, en effet, qu’un dominicain, qui devrait être grave et dont la parole a une portée qui ne vient pas de lui, mais de son sacerdoce, donne si légèrement à une femme, pour le moins sans empire sur l’expression déréglée de sa foi, une approbation d’une intimité sans prudence, — dont il s’est vite excusé, aussi vite qu’il l’avait donnée !

151. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Pour un esprit comme le sien, pour un esprit jeune alors, animé, plein de sève, et par-dessus tout cela poétique (il venait de publier un volume de vers), c’était une charge, mais non une charge d’âme, que de continuer Sismondi, — Sismondi, l’historien érudit, si l’on veut, mais l’historien sans vie réelle, sans mouvement, sans chaleur, et l’un des écrivains de cette belle école grise de Genève qui, pour le gris, le pesant et le froid, a remplacé avantageusement Port-Royal ! […] Mais, sll se posa la question que nous venons de signaler, il ne s’en fît pas attendre la réponse, et elle fut nette, comme vous allez voir. […] Par respect ou par pitié pour lui on s’obstine à croire que tout le mal ne vient pas de ses fautes, et, de fait, il n’en vient pas uniquement non plus.

152. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Il vient de paraître à la librairie des Didot quatre volumes d’une publication, matériellement très soignée. […] … II Franchement, c’est à ne pas y croire, qu’une telle publication, on ne sait pourquoi de douze volumes qui, si j’en juge par les quatre — que je viens de lire avec le soin et l’attention qu’on met à étudier les insectes… lorsqu’on les aime, — ne contiennent pas douze pages, et peut-être douze lignes de renseignement véritablement nouveau et historique ! […] Hors les faits appartenant aux quatre catégories que je viens de signaler, il n’y a absolument rien, pas même le hasard d’un document, pas même (ce qui est bien plus singulier, car enfin nous sommes à la cour de France !)

153. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Elle vient de ce que les premiers sont des philosophes et les seconds des hommes politiques, et que la politique est maintenant la seule passion qui vive dans ce siècle tari, épuisé, mourant de faiblesse intellectuelle entre la négation et le doute, moins viril encore que la négation ! […] II C’est cet état de débilitation philosophique que le Dr Athanase Renard nous a mis à même de vérifier et de juger, dans l’histoire critique qu’il vient de faire de la Philosophie moderne. […] Physiologiste donc avant tout et d’étude première, ce qui l’a d’abord frappé, c’est le vice de l’École de Médecine d’où il est sorti, et qui n’a cessé, depuis le commencement de ce siècle, de vouloir justifier scientifiquement la misérable idéologie de l’Encyclopédie, qui, sans cette École, n’eût pas eu de portée ; car, ainsi que l’a dit le Dr Athanase Renard dans un éclair : « Le Matérialisme n’est pas français. » Il vient de Bacon et de Locke.

154. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Un servant de maçons se disposait à monter la truellée qu’il venait de gâcher. […] — C’est mademoiselle qui vient de dire un mot. […] Quand son ami vint lui annoncer la découverte qu’il venait de faire dans sa cuisine, M. […] Mais je viens de les envoyer à la Banque. […] On peut le dire sans exagération, c’est une tête couronnée que la mort vient de toucher.

155. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Rabaut-Saint-Étienne, dont on vient de réunir les ouvrages, est un de ces précurseurs et fondateurs de notre liberté, de qui le souvenir ne périra pas plus, nous l’espérons, que ce grand bienfait auquel il est attaché. […] L’évêque de Nîmes, M. de Becdelièvre, digne successeur de Fléchier par ses vertus conciliantes, venait de mourir, regretté des protestants non moins que des catholiques.

156. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Douze viennent de fonctionnaires révoqués qui réclament, les uns avec des lamentations et les autres avec des injures, le second mois de leurs appointements. […] Rochefort et Dillon sont venus de Londres voir le général.

157. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre III. Des moyens de trouver la formule générale d’une époque » pp. 121-124

Tout tient à tout et le moment est venu de replacer la littérature au milieu de tout ce qui l’environne-. […] Je crois, en un mot, qu’il importe de renverser les procédés dont je viens de parler : j’entends que l’historien de la littérature doit mettre les données de la sociologie et de la psychologie au service de l’histoire particulière qu’il élabore, et non pas faire le contraire pour le plus grand avantage peut-être de la philosophie, mais au détriment certain de la tâche qui lui incombe.

158. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre deuxième. »

Au contraire, le lièvre qui vient de parler de sa vaillance, parle de sa poltronnerie dans les deux derniers vers. […] mon ami, pourquoi n’étais-tu pas aux fêtes qu’on a données pour la paix qui vient de se conclure ? 

159. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

Champfleury ; Desnoireterres10 I C’est surtout quand on vient de lire les poésies de Hebel11, que les Contes d’été 12 de Champfleury doivent paraître une lecture insipide et glacée ! […] … II Les Talons Rouges 13, de Gustave Desnoireterres, ont paru dans les derniers jours de l’année qui vient de finir.

160. (1802) Études sur Molière pp. -355

Il est nuit, et Sganarelle peut ne pas reconnaître Isabelle, lorsque, couverte d’un voile, elle va chez Valère, sous le nom de Léonore ; mais, un instant après, Valère dit qu’il vient de donner sa foi à Isabelle, qu’Isabelle vient de lui donner la sienne ; il nomme bien distinctement Isabelle, Ariste le fait remarquer à son frère : est-il possible que Sganarelle n’ouvre point les yeux ? […] J’ai trouvé, dans celle que nous venons de voir, toute l’allure d’une confidente dégourdie. […] Le dénouement. — Nous venons de le juger71. […] Molière reprit haleine, au jugement de sa majesté ; et aussitôt il fut accablé de louanges par les courtisans, qui tous, d’une voix, répétaient tant bien que mal ce que le roi venait de dire de l’ouvrage. […] Enfin, parmi les dénouements à citer, et qui sont très rares, l’on distingue ceux qui, aux deux qualités dont nous venons de parler, réunissent la plus nécessaire, la vraisemblance.

161. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

On commençait déjà à distinguer la forme des arbres que le vent et la pluie venaient de battre avec tant d’acharnement. […] — s’écria tout à coup Birouk d’une voix tonnante. — Ces paroles furent suivies d’un cri plaintif comme celui d’un lièvre… Une lutte venait de s’engager. — Non ! […] Je ne voulus point demeurer plus longtemps, dans la crainte de perdre une partie des douces impressions que je venais de ressentir. […] Mais, tout à coup, on lui répondit à l’extrémité de la plaine, et d’une voix qui semblait venir de l’autre monde : — Quoi… oi… oi… oi… ? […] Les chevaux de volée frissonnent, s’ébrouent et piétinent avec grâce : une paire d’oies blanches qui viennent de s’éveiller traversent la route lentement et en silence.

162. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

quel dîner nous venons de faire !  […] Plus loin, il trouva des herbes plus grossières que celles qu’il venait de quitter : il s’en indigna. […] disait-il, comme c’est ferme, ces cerises qui viennent de l’arbre ! […] fit Kobus, qui venait de mettre sa capote et décrochait son feutre. […] Sûzel, tu viens de l’entendre : réponds toi-même.

163. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Poirier : car l’affreux beau-père, pour compléter son œuvre, vient de faire afficher la vente du château de Presles, et M.  […] le bourgeois se risque ; il pose sa fille sur la table, la fait sonner, comme un sac qui vient de la Banque, et l’offre à brûle-pourpoint au jeune gentilhomme, sans lui demander de reçu. […] Ceci dit, le gentilhomme s’incline et sort ; et Roussel se demande s’il vient de rêver. […] Au surplus, voici que M. de Trélan lui rapporte ses cinquante mille francs, dont il ne veut pas ; il vient de se battre, il a le bras en écharpe. […] Baudel vient de lui donner en arrhes, elle détache une perle pour la lui offrir.

164. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Nous venons de dire que la quantité d’oxyde réduit était toujours en rapport avec la quantité de sucre contenu dans le mélange. […] Voilà donc une assertion contradictoire à l’expérience que nous venons de faire devant vous. […] Par l’orifice que nous venons de pratiquer, nous allons chercher du sang dans le cœur droit en pratiquant une sorte de cathétérisme cardiaque. […] Si l’on n’avait pas le soin de diriger l’instrument comme nous venons de le dire, il serait conduit en bas dans la veine cave inférieure, au-dessous du cœur. […] Nous vous avons montré un foie qui était dans ce dernier cas, et qui venait de l’École pratique.

165. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Note ajoutée à l’édition définitive (1832) »

Ils ont été écrits en même temps que le reste de l’ouvrage, ils datent de la même époque et sont venus de la même pensée, ils ont toujours fait partie du manuscrit de Notre-Dame de Paris. […] On vient de démolir l’archevêché, édifice d’un pauvre goût, le mal n’est pas grand ; mais tout en bloc avec l’archevêché on a démoli l’évêché, rare débris du quatorzième siècle que l’architecture démolisseur n’a pas su distinguer du reste.

166. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 8, des instrumens à vent et à corde dont on se servoit dans les accompagnemens » pp. 127-135

Il est facile de comprendre après ce que nous venons de dire, pourquoi l’on a marqué avec tant d’exactitude au bas du titre des comedies de Terence le nom des instrumens à vent dont on s’étoit servi dans la representation de chaque piece, comme une information sans laquelle on ne pouvoit pas bien comprendre quel effet plusieurs scenes devoient produire dans l’execution, ou comme une instruction necessaire à ceux qui voudroient les remettre au théatre. […] Or on voit bien que le chant vitieux dont on vient de parler, ne sçauroit être imputé aux acteurs de l’antiquité.

167. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

La Revue Indépendante vient de publier une édition auto-lithographique de ses poésies, éparses jusqu’ici en maintes revues ; le poète avait fait paraître en 1876 une idylle : L’Après-midi d’un Faune. […] Francis Vielé-Griffin Après un petit volume Cueille d’avril, qui n’a rien de bien remarquable, vient de publier Les Cygnes où son talent s’affirme davantage.

168. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Son histoire que je viens de relire a déjà fini son temps. […] Nous venions de nous mettre à table quand M.  […] Ce matin, allant dîner chez Goethe, j’appris en route que la grande-duchesse mère venait de mourir. […] « — Quel est le monsieur qui vient de sortir ? […] De ce nombre était Goethe, dont Eckermann vient de perpétuer la vie en nous donnant ses conversations.

169. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Voilà papa qui vient de me visiter dans ma chambre et m’a laissé en s’en allant deux baisers sur le front. […] Nous venons de la promenade, papa, moi et mon chien, le joli chien de Lili : chère petite bête ! […] J’aurai un nid sous ma fenêtre ; une tourterelle vient de chanter sur l’acacia où il y avait un nid l’an dernier. […] « Je viens de faire mettre Bijou dans la garenne des buis, parmi les fleurs et les oiseaux. […] « Les gracieuses choses qui se voient dans les champs et que je viens de voir !

170. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

La Revue et Gazette reproduisit encore un article de la Revue des Deux Mondes, par Blaye de Bury (sous le pseudonyme de Lagenevais) : « Puisque nous sommes en Allemagne, (on vient de parler de Mendelssohn), restons-y pour nous donner un amusant spectacle… » Ensuite un développement de ce thème : « Heureuse Bavière, Bavaria félix… qui possède M.  […] — En présence de Dieu et des saintes reliques, que je vois ici, s’écria Yseult, je jure que nul homme autre que le roi ne m’a tenu dans ses bras, si ce n’est le pauvre ladre qui vient de me porter pour passer le ruisseau !  […] Alors un vieillard lui dit : — Belle, dame, nous avons ici une douleur comme personne n’en eut jamais : Tristan, le preux, le franc, est mort ; c’est une désolation pour tous ceux du royaume : il était généreux envers les pauvre gens et secourable envers les affligés ; il vient de mourir dans son lit d’une blessure qu’il a reçue. […]   Correspondance de Genève : Nous aurons prochainement la première représentation de Lohengrin, grâce à la générosité d’un amateur de notre ville qui vient de mettre, à cet effet, une somme de 25 000 francs à la disposition de la Direction. […] Gravière, notre directeur, vient de partir pour Dresde et Munich où ont lieu actuellement des représentations de cette œuvre et, dès son retour, les études en seront poussées activement. — L.

171. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Les quatre grands noms que nous venons de citer sont une preuve de ce que le génie cultivé gagnait à cette alliance. […] Le dernier volume que Béranger vient de publier comme adieux achève de nous dessiner le poëte. […] La circonstance la plus apparente dans la carrière du chansonnier, l’occasion politique, qui avait décidé du cours de sa verve, venait de manquer brusquement, après quinze ans d’escarmouches et de combats : il semblait qu’il fût désarmé par le triomphe.

172. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Sans doute il a dû trouver en des temps plus voisins quelque descendant de ces vieux et respectables maîtres, qui l’aura introduit dans leur familiarité : car l’idée ne lui serait jamais venue de restituer immédiatement leur faire et leur dire, ainsi que l’a tenté de nos jours le savant et ingénieux Courier. […] Walckenaer, d’exposer avec précision quelles furent, selon nous, l’éducation et les études de La Fontaine, quelles sortes de traditions littéraires lui vinrent de ses devanciers, et passèrent encore à plusieurs poëtes de l’âge suivant. […] La venue de Malherbe n’interrompit point brusquement ces habitudes nationales, et son disciple Maynard fut plus d’une fois, dans l’épigramme, celui de Saint-Gelais.

173. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Puisque je viens de citer Martial, je le citerai encore ; j’y pensais involontairement, tandis qu’on célébrait et (qui plus est) qu’on récitait avec sensibilité les vers touchants de la Pauvre fille ; ce n’est qu’une courte idylle, et voilà qu’entre toutes les œuvres du poëte elle a eu la meilleure part des honneurs de la séance. […] En fait d’architecture, il a été l’un des premiers chez nous qui ait promulgué des idées générales et produit une théorie historique complète de génération pour les époques du moyen âge : sur ces points-là, bien des notions, aujourd’hui vulgaires, viennent de lui. […] Cette faveur du public à laquelle il est accoutumé et qui avait accueilli avidement son précédent discours, qui avait comme saisi ce discours au premier mot, si bien que c’était à croire (pour employer l’expression du moment) qu’on venait de lâcher l’écluse, — cette faveur ne lui a point fait défaut cette fois sur une surface plus unie et dans des niveaux plus calmes.

174. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Albert Wolff et Émile Blavet On vient de rendre un tardif hommage au plus grand poète de ce siècle : c’est Lamartine que je veux dire. […] Enfin la Revue illustrée vient de donner son portrait, après ceux de MM.  […] Lisez au milieu : « L’heure est venue de réagir contre les idées prudhommesques qui nous étranglent.

175. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

. — Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. […] L’importance politique qu’on attache aux langues vient de ce qu’on les regarde comme des signes de race. […] Nous venons de voir ce qui ne suffit pas à créer un tel principe spirituel : la race, la langue, les intérêts, l’affinité religieuse, la géographie, les nécessités militaires.

176. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Dans d’autres cas, le malade perd la faculté d’écrire et de lire avec celle de parler ; et cette impuissance d’écrire ne vient pas de la paralysie54. […] Trousseau, écrit devant lui : « Je suis bien heureux, monsieur, d’être venu vous voir » ; et il ne peut relire la phrase qu’il vient de tracer, ou du moins il ne peut lire que le dernier mot ou la dernière syllabe. […] Quelque intéressants que soient par eux-mêmes les faits que nous venons de rapporter, il est difficile d’en tirer une théorie générale, et c’est assez arbitrairement qu’on désigne des phénomènes si différents sous le nom général d’aphasie, à moins qu’on ne convienne que c’est là une étiquette purement arbitraire, qui sert à dénommer tous les troubles, de quelque nature qu’ils soient, qui peuvent affecter les rapports du langage et de la pensée.

177. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Un publiciste de Genève vient de publier un ouvrage qui contient la même doctrine. […] Le seul avantage que conservèrent les religions anciennes, ce fut de perpétuer le sentiment religieux chez les peuples qui leur furent soumis ; car, comme nous l’avons déjà remarqué, l’erreur même sert quelquefois à conserver la vérité ; et c’est le sentiment religieux, toujours si respecté par les philosophes anciens, que les philosophes modernes ont tenté d’ébranler, parce qu’ils parce qu’ils toujours, comme nous venons de le dire, de retomber tout vivants dans le christianisme. […] On pense bien que c’est du philosophe que je parle, car c’est comme philosophe qu’il vient de recevoir une nouvelle apothéose.

178. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

Indépendamment de sa Physionomie de saints, des Paroles de Dieu et des Contes extraordinaires que je viens de rappeler, il a publié les deux traités : L’Homme et le Style, Le Jour du Seigneur ; Renan, l’Allemagne et l’athéisme au xixe  siècle ; les Œuvres choisies, mises en ordre et précédées d’une Introduction, de Jeanne Chezard de Martel ; La bienheureuse Angèle de Foligno et Rusbrock l’admirable, et tout cela, qui mériterait pourtant de retentir, n’a pas rompu le silence étendu autour de cet harmonieux nom d’Hello, si bien fait, à ce qu’il semble, pour résonner comme un clairon d’or sur les lèvres de la gloire ; tout cela n’a pas mordu sur l’esprit d’un temps éperdument sorti des voies où la pensée et la piété de M.  […] Mais Saint-Bonnet, qui vient de mourir et dont la mort a fait un trou dans le siècle, que personne, du reste, ne voit, ne se résigna pas comme Brucker, et ses Œuvres, malgré tout ce que j’en ai crié, sont à peine lues, même par les lettrés. […] L’horrible et l’inepte oubli dans lequel est tombé Lamartine, le plus grand poète que la France ait jamais eu, vient de cet hébétement mortel du sens religieux.

179. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

C’est alors qu’il créa des naturalistes qui durent l’aider dans le gouvernement de ce Jardin, ouvert aux produits des quatre règnes de la nature et qui vinrent de tous les coins du globe s’y accumuler ! […] Ce n’est plus là seulement un ouvrage agréable ou piquant comme cette notice biographique dont nous venons de rendre compte, mais c’est un livre dans lequel on constate une véritable supériorité. […] Les idées de Buffon sur l’économie animale, sur la génération et sur la dégénération des animaux, etc., etc., etc., toutes ces diverses vues sont passées au crible de la plus subtile et de la plus patiente analyse, mais, la conclusion que nous venons de citer l’atteste, ce qui reste au fond du crible, c’est le génie de l’homme qui a remué toutes ces questions !

180. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

I Dans ce temps de boutique qui envahit et avilit tout, la librairie Lemerre, comme je viens de le dire au chapitre précédent, se distingue et rappelle l’époque où il y avait de vrais libraires en France et non pas des marchands de papier mal imprimé et mal cousu. […] Et cependant, pour toute Critique virile, et qui s’attache surtout dans l’appréciation des œuvres fortes à la profondeur de l’accent qui y retentit et qui semble venir de si avant dans l’âme humaine qu’on dirait qu’il en est littéralement arraché, rien de l’exécution la plus savante, la plus pondérée, la plus précise et tout à la fois la plus pittoresque et la plus musicale, ne vaut ce rugissement de l’âme élevée à sa plus haute puissance et qui rencontre un mouvement et une expression en équation avec sa foudroyante énergie ! […] » La notice et les notules de l’édition qu’on vient de faire d’André Chénier dépaysent l’admiration et prosaïsent le poète.

181. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Nous venons de voir chez M.  […] Je viens de recevoir une lettre collective de mes 700 amis (soyons raisonnable). […] Or, je suis assuré que les manuscrits inédits que vient de publier M.  […] On venait de le découvrir. […] Au cours des deux volumes que nous venons de regarder ensemble, MM. 

182. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

C’est une règle puisée dans la nature, qu’il ne faut point parler d’amour quand on vient de commettre un crime horrible, moins par amour que par ambition. […] Il est obligé de sortir ; et elle écoute tranquillement les plaintes de son amant qui lui reproche ce qu’elle vient de faire pour lui prouver à quel point elle l’aime. […] Dans le Cid, par exemple, un vieillard respectable vient de recevoir un affront ; il ne peut se venger : il rencontre son fils, il le charge de sa vengeance. […] Cinna vient de rendre compte à Émilie de la conspiration contre Auguste ; Évandre arrive et dit : Seigneur, César vous mande, et Maxime avec vous. […] C’est ainsi, comme on vient de le voir, qu’Énone sauve Phèdre de l’horreur qu’elle inspirerait si elle accusait elle-même Hyppolite.

183. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Nous venons de les lire en italien, pour y trouver quelques traces justes et vives de son intimité artistique avec Mozart. […] Il l’appelle dans sa maison, lui montre son trésor ; il lui propose de lui donner en mariage sa fille unique, beauté accomplie qui vient de sortir du couvent, et qu’il fait apparaître devant lui dans toute la fraîcheur de son adolescence : d’Aponte est enivré à la fois par l’amour et par la fortune, mais sa fatale passion pour la courtisane qu’il aime et qu’il redoute le fait hésiter. […] En ce moment, mon père se trouvant donc à table, entouré de ses fils, de ses gendres, de ses petits-fils, de ses petits-neveux, venait de les convier à boire à ma santé, et en portant un brindizi (un toast) il venait de se lever de sa chaise et de dire : À la santé de notre Lorenzo, absent depuis tant d’années ; et prions Dieu qu’il nous accorde la grâce de le revoir avant l’heure de ma mort ! […] Il m’avait demandé mille et mille fois des particularités sur elle ; je lui avais répondu toujours par des généralités, sans lui laisser ni soupçonner ni espérer que ma Nancy était celle que j’avais épousée ; comment imaginer et surtout comment peindre sa surprise, en la reconnaissant sous le voile qui venait de l’autre ? […] Mais cela vient de cette maudite exagération. » Un homme basané. « Oui, oui !

184. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Quand je sortis des collèges, et que mes parents, pour me perfectionner dans les arts et dans les lettres, me firent voyager, le poète piémontais Alfieri venait de mourir. Son amie, dont nous allons beaucoup vous parler, venait de lui faire élever un lourd et assez plat monument funéraire à côté des tombeaux de Machiavel et de Michel-Ange (ces vrais grands hommes !) […] C’est un citoyen passionné pour l’antique liberté que la Providence des nations vient de faire revivre à Turin, pour donner le ton aux murmures confus du Piémont abâtardi sous ses rois et sous ses prêtres ! […] Saint-René-Taillandier, rédacteur de la Revue des Deux-Mondes, viennent de nous fournir des documents raisonnés sur cette liaison d’Alfieri et de la comtesse d’Albany. […] Gehegan, qui les suivait, ces religieuses sont d’une exquise politesse : elles viennent de me jeter la porte au nez !

185. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Camille Rousset vient de terminer l’ouvrage et, on peut dire, le monument qu’il a consacré à Louvois et à l’histoire de son ministère. […] Louis XIV venait de dicter la Paix de Nimègue (1678) ; il avait quarante ans et se voyait au comble de l’ambition et de la gloire. […] Ce sont les dernières instructions de M. le marquis de Louvois pour M. l’Intendant d’Alsace, et les gens du premier, venus de Fontainebleau, les ont transmises aux gens du second, venus de Brisach ou de Béfort. » On aurait dit d’une conjuration.

186. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

L’Institut venait de couronner sur la tête de La Harpe la critique régulière et plate, et les esprits les plus fins ne faisaient que retourner ou expliquer le Traité des sensations et la Langue des calculs. […] Nul oreiller n’est plus doux, plus semblable au paisible lit qu’on vient de quitter, meilleur pour retenir ceux qui n’aiment pas à courir les aventures de l’esprit. […] Toutes ces raisons semblent annoncer qu’on énumérera longtemps encore les trois facultés, la première, la seconde et la troisième, et que, jusqu’à la fin du siècle, pour expliquer l’idée de l’infini, on dira qu’elle vient de la raison, faculté de l’infini. […] Voici qu’on vient de déterrer le plus grand psychologue du siècle, Henri Beyle, qui avait manqué la popularité, parce qu’il avait fui le ton sublime ; et plusieurs personnes déjà préfèrent ses petites phrases précises, dignes d’un code et d’une algèbre, aux métaphores de Victor Hugo et au galimatias de Balzac.

187. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Trois ans après, dans la discussion la plus vive, il la cite aussi exactement que s’il venait de l’écrire, ouvre le carton à l’endroit précis, et la présente à son adversaire pour ne rien dire que pièces en main. […] Sa bienveillance, qui est extrême, vient de son tempérament, non de son raisonnement. […] Ces jours derniers, il rencontra les articles que vous venez de parcourir, cher et redoutable lecteur. […] Avec le scalpel et le microscope, on constate qu’il vient de diverses glandes tubuleuses, les unes à cellules arrondies, les autres à cellules cylindriques.

188. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 39, qu’il est des professions où le succès dépend plus du génie que du secours que l’art peut donner, et d’autres où le succès dépend plus du secours qu’on tire de l’art que du génie. On ne doit pas inferer qu’un siecle surpasse un autre siecle dans les professions du premier genre, parce qu’il le surpasse dans les professions du second genre » pp. 558-567

Le mérite des ouvriers illustres et des grands hommes dans toutes les professions dont je viens de parler, dépend principalement de la portion de génie qu’ils ont apportée en naissant, au lieu que le mérite du botaniste, du physicien, de l’astronome et du chymiste, dépend principalement de l’état de perfection où les découvertes fortuites et le travail des autres ont porté la science qu’ils entreprennent du cultiver. […] Enfin, dit ailleurs l’auteur anglois que nous venons de citer, nous pouvons être plus exacts que les anciens, mais nous ne sçaurions être aussi sublimes.

189. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

Ainsi chez les uns l’opposition venait de la force de leur caractère ; chez les autres, d’une sorte de timidité qui est une marque certaine de droiture. […] Voilà pourquoi vous avez vu, durant l’année qui vient de s’écouler, des prodiges inouïs de contresens et de désharmonie.

190. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

À l’instant un des interlocuteurs change de ton ; il essaye de se rétracter, ou du moins d’atténuer ce qu’il vient de dire : On le regarde, on se regarde, on ne sait d’où vient un changement si subit. […] Il suppose que son républicanisme prend à volonté toutes les formes : « Il a serpenté avec succès, dit-il, au travers des orages et des partis, se réservant toujours des expédients, quel que fût l’événement. » Rien ne paraît moins juste que cette assertion quand on a suivi, comme je viens de le faire, la ligne de Roederer jour par jour d’après ses écrits. […] Dans cette première conversation qu’eut Roederer avec le général Bonaparte, on causa beaucoup des signes et de leur influence sur les idées ; c’était un sujet qui était cher à l’Institut de ce temps-là, qu’on venait de mettre au concours et sur lequel les disciples de Condillac ne tarissaient pas. […] C’est là que le premier consul a montré cette puissance d’attention et cette sagacité d’analyse qu’il peut porter vingt heures de suite sur une même affaire, si sa complication l’exige, ou sur divers objets, sans en mêler aucun, sans que le souvenir de la discussion qui vient de finir, la préoccupation de celle qui va suivre le distraient le moins du monde de la chose à laquelle il est actuellement occupé. […] Je ne l’ai jamais vu distrait d’une affaire par une autre, sortant de celle qu’il discute pour songer à celle qu’il vient de discuter ou à laquelle il va travailler.

191. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Benoist s’est donné pleine carrière : c’est à l’endroit des Géorgiques (livre I, 322) où le poète, décrivant une tempête dévastatrice des moissons, montre les épais nuages qui viennent de la mer : Collectæ ex alto nubes. […] Benoist entend par ex alto non point ex alto cœlo, mais ex alto mari, et il ajoute à l’appui de ce sens : « Les nuages qui amènent la pluie semblent toujours venir de la mer Tyrrhénienne. […] Au chant XX de l’Iliade, chant terrible et sublime où Jupiter déchaîne les dieux, leur donne toute licence de se mêler aux guerriers et de les protéger selon leurs prédilections et leurs caprices, sauf à lui de rester assis en spectateur au sommet de l’Olympe, dans ce chant XX où bouillonne toute l’âme de l’Iliade, Achille à la colère duquel Neptune vient de soustraire Énée, Achille exaspéré exhale sa fureur en menaces ; il parle de tout massacrer, et de son côté Hector essaye de rassurer les Troyens, et d’une voix puissante il les exhorte à marcher contre Achille : « Achille, s’écrie-t-il, ne mettra pas à effet toutes ses paroles. […] Pour peu qu’on prenne la peine de suivre et de refaire par soi-même, devant son Homère et son Virgile ouverts en regard, le petit travail délicat que je viens de décrire, on arrivera, comme moi, à rendre parfaitement compte de ce procédé accompli de la poésie studieuse et réfléchie du tendre Virgile : deux ou trois couleurs qui viennent se fondre en un seul rayon, deux ou trois sucs divers qui ne font qu’un seul et même miel. […] La France et l’armée viennent de perdre un militaire de distinction, esprit poli, délicat, homme de bien, — homme comme il faut, — le duc de Fezensac.

192. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Ce jour n’est pas éloigné, je l’espère, d’après les dispositions que l’Empereur vient de montrer pour vous. » Cette lettre, qui touche avec justesse des points chatouilleux et délicats, donne envie de mieux connaître quel était ce correspondant si sage, le baron Monnier. […] Mon cher Monnier, je viens de recevoir votre lettre du 20 ; vous devez juger à quel point j’en suis atterré. […] … Envoyé aux arrêts, mis à l’ordre comme un chef d’état-major incapable, après ce que je viens de faire à Bautzen, et au moment où j’attends une promotion pour prix d’une conduite que peu d’officiers auraient osé tenir !! […] … Ce qu’il y a de plus terrible dans mon affaire, c’est que le misérable état de situation qui en est le prétexte arrivait sans doute à Dresde au moment même où le courrier qui vient de me déshonorer aux yeux de l’armée en partait. […] Olivier, en plus d’une page de ses Études d’histoire nationale, Monnard même dont je viens de parler dans l’Histoire (continuée) de la Confédération suisse 58, ont parfaitement défini son rôle.

193. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Cependant, Clytemnestre sortant du palais confirme au Chœur la vérité du message ; elle lui dénombre les fanaux l’un après l’autre allumés, qui, du mont Ida, viennent de la transmettre au mont Arachné. […] Au dehors, tout est fête, splendeur, allégresse ; de cime en cime, une Victoire immense vient de se poser sur Argos, ses ailes de flamme se mêlent aux feux de l’aurore ; des hymnes portés sur des nuées d’encens montent vers le ciel. […] Hélène est toujours la femme d’autrefois. » Cette beauté venait de la protéger dans les massacres de Troie, contre l’épée de Ménélas dressée sur sa tête : en la revoyant, le glaive était tombé des mains de l’époux ravi. […] Cependant Clytemnestre invite la captive à entrer dans le palais avec elle ; Cassandre ne répond pas et semble absorbée dans la stupeur d’un grand rêve. — « Elle a l’air — dit le Chœur — d’une bête fauve qu’on vient de prendre. » La reine s’impatiente et insiste : — « Ta langue est-elle donc celle de l’hirondelle, étrangère, inintelligible ? […] Le Chœur l’excite à pousser sa piste sanglante : — « L’étrangère est sagace comme un chien de chasse, elle flaire les meurtres qu’elle va découvrir. » — Elle vient de flairer, en effet, celui qui s’apprête dans l’intérieur du palais ; elle tombe en arrêt devant lui, l’œil ardent, la bouche écumante.

194. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Au premier acte, une lettre de notaire la présentait au comte de Thommeray comme une femme besogneuse, âpre aux intérêts, venue de Paris pour lui faire payer, au double de sa valeur, la ferme qu’elle veut lui vendre. […] Le million de la tante qui vient de mourir, en fera les frais. […] Les Fourchambault Il faut applaudir deux fois à l’éclatant succès que les Fourchambault viennent de remporter au Théâtre-Français : d’abord et surtout pour la pièce elle-même : ensuite pour la façon parfaitement digne dont ce succès s’est produit. […] Ce qu’il a d’amer et de violent dans le caractère vient de la rancune qu’il couve sourdement contre lui. […] Alors Bernard, les bras ouverts, tend à Léopold la joue qu’il vient de frapper : « Efface ! 

195. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Alexandre Dumas vient de donner au Théâtre-Français avec l’Étrangère. […] Elle sait que Gérard l’a connue en Italie, qu’il est en relation d’affaires avec son mari, et mistress Clarkson vient de lui signifier effrontément qu’elle l’aimait. […] M. de Septmonts montre à sa femme la lettre qu’il vient de saisir ; il pourrait s’en faire une arme de séparation scandaleuse, il préfère la changer en traité de paix. […] Il n’entend point, d’ailleurs, que M. de Septmonts lui tue un garçon dont il a besoin, et qui vient de lui fournir un procédé pour le lavage de l’or, à l’aide duquel il économisera vingt-cinq pour cent sur ses frais d’extraction minière. […] » Et Lionnette lui répondra : — « Il faut dire qu’il m’aime aussi, c’est son excuse. » Elle aurait dû se dire cela, songer à cette excuse, avant de se laisser emporter par la crise de folie furieuse dont nous venons de voir les accès.

196. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Le Bovarysme, tel qu’on vient de l’observer chez l’individu, et parmi les collectivités, apparaît ainsi qu’un cas exceptionnel. […] Le choix est nécessairement déterminé par le nombre et la qualité des éléments que l’on vient de dire, l’action de ces éléments, facteurs de l’acte, combinée elle-même avec l’inclination dominante, intéressée, passionnelle, intellectuelle ou morale, de l’être qui choisit. […] Mais l’illusion contraire vient de ce que l’on confond constamment le fait de prendre conscienced’un acte, d’une intention, d’un effort, ou d’un désir de s’efforcer, le pouvoir spectaculaire de constater que cet acte, cette intention, cet effort, ce désir se sont élevés de l’inconnu physiologique, — avec le pouvoirde susciter cet acte, cette intention, cet effort, ce désir. […] En sorte que la suite des mensonges que l’on vient de décrire s’achève ou plutôt prend sa source en cette fiction originelle d’un instinct spectateur qui se croit l’auteur et l’acteur unique d’un drame à cent personnages auquel il assiste. II Le Bovarysme de la personnalité que l’on vient de décrire explique et légitime les autres mensonges qui gouvernent l’humanité et la contraignent à réaliser certaines fins déterminées avec les moyens mêmes dont elle use pour en posséder d’autres qui se dérobent à ses prises.

197. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Théophile Gautier commente la découverte qu’il vient de faire sur ce goût d’huile qui depuis si longtemps l’intriguait, dans les beefsteaks, et qui provient de ce que maintenant les bestiaux sont engraissés avec des résidus de tourteaux de colza ; Saint-Victor cause bibliographie érotique, catalographie de livres obscènes, et demande à emprunter aux bibliophiles qui sont là, Le Diable au corps d’Andréa de Nerciat. […] Et ce qu’on vient de trouver de mieux en ce genre, c’est d’habiller les femmes en militaires : de greffer le chauvinisme sur l’érotisme. […] 11 juillet Après avoir fait des dépôts de Sœur Philomène, toute la journée, je dîne ce soir chez Charles Edmond, qui vient de passer quelques jours avec Hugo, à Bruxelles. […] Sur ce travail énorme et congestionnant, je ne sais plus qui, l’autre jour, — je crois que cela vient de Mlle Bosquet, l’institutrice de la nièce de Flaubert, — me contait qu’il avait donné l’ordre à son domestique de ne lui parler que le dimanche, pour lui dire : « Monsieur, c’est Dimanche !  […] Le mauvais Sainte-Beuve vient de là.

198. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

La vitalité de ce livre vient de cette étude. […] Il vient de passer des heures auprès de celle qu’il aime, à s’enivrer de pureté. […] Tel aussi nous le retrouvons avec ses maîtres, ceux que je viens de nommer : Dumas, Biot, Balard. […] Il les rencontre au couvent de Chalais, où les Dominicains venaient de s’établir. […] Je viens de voir passer le convoi d’une monarchie.

199. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

La littérature est plus en vacances que jamais ; l’Académie vient de prendre les siennes en donnant sa séance solennelle où elle distribue prix de vertus et prix d’éloquence. […] Autre exemple : lorsque Créon revient désespéré, apportant le cadavre de son fils dans ses bras, on accourt lui annoncer, comme dernier surcroît de malheur, que sa femme vient de se tuer : et on apporte celle-ci sur le théâtre.

200. (1881) Le naturalisme au théatre

Il sera convaincu par le fait naturaliste comme il vient de l’être par le fait romantique, sur le tard. […] Mettons que la formule de la vérité dans l’art nous vienne de Platon et d’Aristote. […] Il vient de donner les Abandonnés, et il doit s’en trouver bien. […] Jules Claretie, viennent de soulever la grave question du drame historique moderne. […] Je viens de nommer Horace Vernet, ce peintre médiocre qui a été si cher au chauvinisme français.

201. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

M.Taine venait de perdre sa mère et j’étais venu lui rendre visite dans l’appartement de l’avenue du Maine où il était descendu. […] Les Pisans venaient de remporter une victoire navale près de Palerme sur les Sarrasins. […] Ce n’est pas comme cela que ces gens, qui viennent de parler ainsi, voient la vie. […] Le Bossuet dont nous venons de saluer la mémoire commenterait en termes bien émouvants ce témoignage du peu que représente la grandeur humaine. […] M.André Pascal vient de l’insérer dans sa première édition des autographes de l’illustre poète.

202. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Un homme qui n’est pas suspect quand il s’agit de juger les femmes célèbres, qui ne les aimait ni savantes, ni politiques, ni philosophes, et qui n’a jamais pu pardonner à Mme de Staël une certaine affectation de sentimentalité et une teinte de métaphysique, Fontanes, ennemi d’ailleurs de la Révolution et des révolutionnaires, écrivait dans un journal, le Mémorial, à l’occasion d’une Histoire du Siège de Lyon qui venait de paraître (1797) : « L’auteur dévoile très bien les intrigues assez basses du ministre Roland qui réunissait à quelques connaissances un orgueil sans bornes et un pédantisme insupportable ; mais il paraît injuste envers Mme Roland. […] Danton parle comme un traître de tragédie (passe encore si c’était Rarère) ; il harangue en ces termes ses complices Robespierre, Rarère, Hérault-Séchelles, etc. : c’est à Rarère effrayé et qui vient de tracer de la situation un tableau très sombre, qu’il répond : Avant de m’expliquer sur ces grands intérêts, Je dois de ce récit adoucir quelques traits. […] Elle lui prêtait de son rayon, et, en l’aimant, elle restait fidèle encore à son programme de jeune fille : « Dans les âmes honnêtes et délicates, l’amour ne se présente jamais que sous le voile de l’estime. » Je viens de relire les Mémoires de Buzot ou ce qu’on appelle ainsi, les pages d’apologie écrites par lui au milieu de sa proscription : elles sont assez véhémentes et animées d’une vertueuse indignation, mais ternes, sans intérêt pour nous aujourd’hui, sans un éclair. […] Dans les lettres récemment retrouvées, elle lui écrit d’abord de la prison de l’Abbaye, à la date du 22 juin 1793 ; elle venait de recevoir des lettres de lui où il lui annonçait qu’il était avec quelques-uns de leurs amis en sûreté dans le Calvados : « Combien je les relis !

203. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Deux petits volumes modestes me sont venus de Bordeaux, Les Hirondelles de Mussonville (1849), et Le Glaneur de Mussonville (1850). […] Arsène Houssaye, le plus aimable de tous, rassemblait sous sa houlette dans son journal de L’Artiste, et auxquels la nouvelle Revue de Paris vient de rendre un asile. […] Brizeux, auteur bien connu de Marie et des Bretons, vient de publier un nouveau recueil de vers qui a pour titre Primel et Nola (1852) : c’est le titre particulier d’une pièce que M.  […] Une jeune et riche veuve campagnarde, Nola, autrefois servante, vient de perdre son vieux mari, qui l’avait épousée par reconnaissance de ce qu’elle lui avait cédé un dimanche sa place à l’église.

204. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

e division d’infanterie : « Modèle de dévouement et de courage ; s’est particulièrement fait remarquer à X… et à Y… où il a accompagné tous les assauts, prodiguant ses soins aux blessés qui venaient de tomber sans aucun souci du danger et malgré le feu violent de l’artillerie ennemie. » (J. […] Même en me bornant, comme je viens de faire, aux citations pour croix de guerre avec palme, pour médaille militaire et pour légion d’honneur, ces preuves rempliraient un volume…‌ Ces textes officiels, d’ailleurs, sont immobiles comme des pierres tombales, et c’est dans leur passion et leur frémissement que nous voudrions saisir ces prêtres animateurs.‌ […] Vendredi saint. — La nuit vient de clore la période des combats… A partir de onze heures, le gros calibre commence. […] Un obus vient de tomber à quelques mètres ; lampe éteinte ; soldat tué.

205. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Or, pouvons-nous affirmer que les hypothèses que je viens de faire soient absurdes ? […] La difficulté dont nous venons de nous occuper a été, je l’ai dit, souvent signalée ; parmi les ouvrages les plus récents où il en est question, je citerai, outre l’opuscule de M.  […] Ce que je viens de dire nous montre peut-être pourquoi nous avons cherché à faire rentrer tous les phénomènes physiques dans un même cadre.

206. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Nous venons de dire : la littérature sécrète de la civilisation. […] Nous venons de signaler les théoriciens, quelques-uns d’ailleurs droits et sincères, qui, à force de craindre la dispersion des activités et des énergies et ce qu’ils nomment « l’anarchie », en sont venus à une acceptation presque chinoise de la concentration sociale absolue. […] Le moment est venu de conclure.

207. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Ce second vers paraît froid après le premier ; mais La Fontaine l’ajoute à dessein, pour rentrer un peu dans son caractère de bonhommie, dont il vient de sortir un moment par un vers si satirique contre l’espèce humaine. […] La Fontaine tire un parti ingénieux du ton qu’il vient de prêter au bœuf, c’est de le faire appeler déclamateur par l’homme qui lui reproche de chercher de grands mots : tout cela est d’un goût exquis. […] Le despotisme n’est jamais si redoutable que quand on vient de le convaincre d’absurdité.

208. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Ce que dit Monsieur Racine dans la préface des plaideurs, que les atheniens étoient bien sûrs quand ils avoient ri d’une chose qu’ils n’avoient pas ri d’une sotise, n’est que la traduction du latin que nous venons de citer, et ceux qui ont repris l’auteur françois de l’avoir écrit, lui ont donné, pour me servir de l’expression de Montagne, un soufflet sur la jouë de Ciceron, témoin qu’on ne peut reprocher dans le fait dont il s’agit. […] Mais, comme dit Tite-Live en racontant les faits que je viens de rapporter, il en est des hommes comme des plantes et des animaux. […] Il en est de même de la graine de melon, de rave et de plusieurs légumes qu’il faut renouveller pour les avoir bonnes, du moins après un certain nombre de generations, en faisant venir de nouvelles graines du païs où elles atteignent leur perfection.

209. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Le mal vient de ce qu’on prend une saison pour une autre. […] Nous sommes bien loin du temps où le critique se bornait à dire, ou à peu près : « Il vient de paraître tel ouvrage par un tel ; lisez-le ; j’y ai trouvé du profit et du plaisir. » Il est vrai que l’éloquence n’y trouvait pas son compte, et qu’il n’y avait guère moyen de réunir ces articles sous un titre plus ou moins modeste : « Mélanges, Causeries de tel ou tel jour de la semaine » ; mais le lecteur avait du moins un renseignement précis. […] La critique peut-elle du moins hâter la venue de ce génie sauveur, le nommer avant sa naissance et l’amener par la main au milieu du monde qu’il doit régénérer ?

210. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Le succès de nos livres, les encouragements qui nous sont venus de tous côtés, les approbations nombreuses que nous ont données professeurs, écrivains et artistes, adouciraient au besoin notre amertume, si l’on pouvait en avoir contre un adversaire qui vous sort si publiquement de l’obscurité. […] Vous en avez des exemples dans le morceau que je viens de vous lire ; ou plutôt tout ce morceau en est composé. […] On va jusqu’à dire : « Tout ce qui, dans un manuscrit, est venu de jet, est spontané, innocent et inconscient, M. 

211. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Il faudrait également que je caractérisasse à la fois et Delille que nous venons de perdre, et M. de Chateaubriand qui est encore dans la force du talent, doués, l’un d’une immense richesse de détails poétiques, l’autre d’une imagination vaste et féconde, placés tous les deux sur les derniers confins de notre ancien empire littéraire, et venant terminer d’une manière admirable toutes les traditions de notre double langue classique dont le règne va finir : ce qu’il y a de plus remarquable dans l’association que je fais ici de ces deux noms, c’est que leurs ouvrages, honneur éternel de cette époque, sont à la fois des monuments littéraires et des monuments de nos anciennes affections sociales. […] Voltaire cependant venait de flétrir de sa plume cynique et impie l’un de nos plus beaux souvenirs historiques ; et il recueillait des applaudissements égaux pour toutes ses injustices, comme si on eût voulu verser le discrédit à la fois sur notre passé et sur notre avenir. […] Je ne parle même pas de ces heureux préjugés qui subsistaient encore naguère, sans raison de leur existence, débris vénérables des temps anciens, qui viennent de disparaître du milieu de nous, sans autre raison aussi de leur fin.

212. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Sous le titre de Précis de l’histoire de la Philosophie, MM. de Salinis et de Scorbiac, directeurs du collège de Juilly, viennent de publier un manuel fort plein de science et de faits, non-seulement à l’usage de leur établissement, mais encore à celui du grand nombre des enseignements philosophiques dans les collèges, et même d’une utilité applicable à tous les lecteurs amis de cette haute faculté de l’esprit humain. […] Le docteur Léon Simon vient de donner une traduction fort soignée du grand ouvrage de Dugald Stewart, Philosophie des facultés actives et morales de l’homme.

213. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

Walewski, qui a fait tant de bruit hors de la scène et tant de chuchoteries dans la salle40, vient de paraître avec préface et dédicace. Nous venons de, la lire à tête reposée, et de tâcher de nous former un avis sur cette œuvre controversée, qui résume l’observation de plusieurs années que l’auteur a données au mouvement du monde.

214. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Et de quel droit en aurais-je privé un charmant jeune homme de Lausanne qui vient de me confier qu’il a « appris à sentir » dans les vers de cet aède ? […] La voix des enfants, plus tard, a un accent qui vient de là.

215. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Pour donner une idée complette de la bonne foi de cet Ecrivain, nous ne devons pas laisser ignorer qu’il fait entendre à ses Lecteurs que c’est contre son gré que nous avons loué ses Ouvrages, tandis que son déchaînement contre nous vient de ce que nous ne lui avons pas accordé autant d’éloges qu’il en désiroit. […] Je tâcherois de vous procurer quelque plaisir du même genre que celui dont vous venez de me régaler ».

216. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Au jour le jour, il prenait des notes qu’on vient de publier. […] Ce livre qu’on vient de publier, c’est, avec une élévation de ton qui nous éloigne trop des parades fameuses de Rodolphe Salis pour qu’on y songe tout d’abord, une charge à fond contre le bourgeois, contre le philistin, issue exactement de cette même sensibilité qui constitue le dédain « artiste » des cabarets de Montmartre pour les « ronds-de-cuir ».‌

217. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Concluons de tout ce que nous venons de dire, qu’un bon dictionnaire de langue est proprement l’histoire philosophique de son enfance, de ses progrès, de sa vigueur, de sa décadence. […] À l’exception des termes d’arts et de sciences, dont nous venons de parler un peu plus haut, tous les autres mots entreront dans un dictionnaire de langue. […] Ce que nous venons de dire de l’orthographe, nous conduit à parler des étymologies. […] Il ne faut pas croire cependant qu’avec un dictionnaire tel que je viens de le tracer, on eût une connaissance bien entière d’aucune langue morte. […] Le morceau que nous venons de citer renferme une idée si noble et si belle, qu’il est assurément très éloquent par lui-même, et je ne crains point de le traduire pour le prouver.

218. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

C’est alors que, dans l’été de 1726, Mme de Calandrini vint de Genève passer quelques mois à Paris, et se lia d’amitié avec elle. […] Voltaire, qui avait eu communication du manuscrit pendant son séjour en Suisse, écrivait à d’Argental (de Lausanne, 12 mars 1758) : « Mon cher ange, je viens de lire un volume de lettres de Mlle Aïssé, écrites à une madame Calandrin de Genève. […] Maury, de la Bibliothèque de l’Institut, Haidé est un nom circassien que portent souvent les femmes qui viennent de ce pays, et qu’on leur conserve en les vendant. […] A-t-elle pu penser de l’homme qui l’avait tirée du vil état d’esclave, et de la femme qui l’avait élevée, le mal que l’on trouve dans le recueil que l’on vient de publier ? […] Philippe Le Valois, marquis de Villette, chef d’escadre, dont M. de Monmerqué vient de publier les Mémoires (1844).

219. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Ajoutons que ces nouvelles nous viennent de journaux allemands et que nous n’avons pas eu le temps de les contrôler. […] Pour terminer, rendons hommage au créateur de Siegfried à Bayreuth, Georg Unger qui vient de mourir le 2 février, à Halle. […] Enfin, ce n’est pas la théorie philosophique en tant qu’explication abstraite du monde et basée sur ces déductions logiques, qui « gagna » Wagner, mais la théorie de l’art, notamment celle de la musique, ainsi que la morale (comme on vient de le voir par la phrase citée). […] R. de Egusquiza i vient de paraître et est en exposition au bureau de la Revue Wagnérienne. […] Le buste que vient de terminer M. de Egusquiza, nous semble échapper aux inconvénients des autres ; il ne montre ni un Wagner béatement magnifié, ni une caricature comme celles qui remplissent le livre de M. 

220. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Je remue mon bras : le mouvement part du centre et va vers la superficie ; vous remuez mon bras : le mouvement vient de la superficie et va vers le centre. […] N’apprenons-nous pas fort bien à distinguer ce qui se passe uniquement dans l’intimité du cerveau et ce qui nous vient de la périphérie du corps, fut-ce de la surface du crâne ? […] Quand je parcours un champ de neige, l’image affaiblie de ce que je viens de voir, l’image mnémonique persiste à côté de chaque sensation actuelle ; de plus, entre l’image mnémonique et la sensation, il y a une réciprocité d’adaptation telle que mon attente n’est jamais trompée. […] Parfois enfin le sentiment de familiarité et de reconnaissance produit par une impression nouvelle vient de ce que nous avons rêvé des choses analogues. […] En outre, nous l’avons montré, la conscience des ressemblances et des différences, qui fait le fond de la reconnaissance, vient de ce que chaque image vive est saisie simultanément et classée avec d’autres plus faibles qui lui sont semblables, quoique différentes par leurs cadres et leurs milieux.

221. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Je viens de passer un après-midi dans la Vallée-aux-Loups, non loin de Verrières. […] La pensée leur vint de vider le pot de basilic. […] Cela fit soutenir que Marionnette venait de Marion, petite Marie. […] Balzac venait de voyager dans cette voiture avec sa femme moscovite. […] Rachel pendit la crémaillère dans l’hôtel qu’elle venait de faire bâtir rue Trudon.

222. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Nul ne voit venir de plus loin le nuage de la disgrâce. […] C’est donc un rêve que je viens de faire. […] la république vient de signer la capitulation de la France. […] Allez le demander à l’heureux grand-père à qui sa petite-fille vient de donner le baiser du matin. […] Est-ce que j’ai rien en moi qui ne me vienne de la France ?

223. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Savez-vous au monde une impression de stupeur et d’épouvante affolée comparable au bouleversement d’âme d’une mère à qui l’on vient de ravir son enfant ? […] Ponson l’avertit qu’il venait de boucler le dénouement. […] voici dans quelle situation je viens de le placer. […] Quelle rage vous est venue de vous dénigrer en personne dans le feuilleton qui paraît chaque jour, sous votre nom ? […] Je ne veux pas davantage, Monsieur le Directeur, abuser de votre temps par un plus long exposé de l’idée que je viens de vous soumettre.

224. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Tout le monde connaît en Angleterre sa pièce à Mme Unwin, malade et infirme, intitulée À Marie, et quoique je vienne de dire que je ne citerai plus rien de Cowper, je ne puis m’empêcher de donner quelques strophes ou plutôt quelques versets de cette tendre et incomparable plainte, écrite avec des larmes. […] Je remarquerai seulement qu’en Angleterre, la vie privée est plus close, plus abritée, mieux encadrée dans son ensemble, plus conforme par son esprit aux mœurs générales de la race et de la nation ; ainsi ornée et préservée, ainsi à demi enveloppée de son mystère comme le cottage l’est dans ses roses ou comme un nid dans le buisson, elle prête davantage à cette douce et poétique ferveur qu’elle inspire et dont on vient de voir tant de purs exemples. […] [NdA] Cette étude sur Cowper m’a valu trois gracieux sonnets en anglais qui me sont venus de la patrie du poète, et qui ont été écrits le soir autour de la table à thé, pendant qu’on lit en famille un livre ami et que l’on en cause. […] Pourtant je n’ai souci ni de la bise amère, Ni des lampes d’argent dans le blanc firmament, Ni de la feuille morte à l’affreux sifflement, Ni même du bon gîte où tu m’attends, mon frère ; Car je suis tout rempli de l’accueil de ce soir, Sous un modeste toit où je viens de m’asseoir, Devisant de Milton, l’aveugle au beau visage ; De son doux Lycidas par l’orage entraîné ; De Laure en robe verte, en l’avril de son âge.

225. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Mais nul lieu commun d’ailleurs, nulle déclamation ; tout est de source et vient de nature. […] Il venait de publier un Essai de tactique, précédé d’un discours sur l’état de la politique et de la science militaire en Europe. […] Elle en souffre déjà, elle se reproche d’en souffrir ; elle vient de recevoir une lettre de M. de Mora, toute pleine de confiance en elle ; elle est prête à lui tout sacrifier, « mais il y a deux mois, ajoute-t-elle, je n’avais pas de sacrifice à lui faire ». […] Elle se fait apporter les lettres qui lui viennent de M. de Guibert, partout où elle est, chez Mme Geoffrin, chez M. 

226. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Voilà l’honnête homme dans Saint-Simon, et avec les restrictions qu’on vient de lire, la part faite des préventions et des antipathies invincibles, rien dans ce qu’il a écrit ne le dément. Et tout d’abord, parlant de son propre père qu’il vient de perdre, et le dépeignant dans un sentiment filial plein d’élévation et de noblesse, que dira-t-il ? […] On est en avril 1711, et la famille royale est encore au complet, lorsque tout à coup on apprend que le fils de Louis XIV, Monseigneur, gros homme d’une cinquantaine d’années, et à qui le trône semblait destiné prochainement selon l’ordre naturel, vient de tomber dangereusement malade à Meudon. […] Restons-en sur l’incroyable aveu de jubilation qu’on vient de lire, et disons hardiment : Tel était cet homme qui ne ment pas, qui ne dissimule pas, qui ne se fait pas meilleur qu’il n’est, et qui se trahit lui-même par son pinceau comme il traduit les autres.

227. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Raynouard vient de détruire le maléfice. » Il l’avait détruit à l’aide de quelques qualités très mêlées de défauts, mais venant à point et frappant à propos. […] Un autre jour encore, un écrivain distingué venait de lui lire une tragédie […] Mais allant chez ma future, j’entrai un jour par la cuisine, où la domestique venait de laisser fuir le lait qui était sur le feu, et elle la grondait, mais sur un tel ton, que je me suis dit : Ce ne sera pas pour cette fois encore. […] On vient de voir que, si c’était là une hardiesse, Raynouard crut devoir aussitôt la racheter par la plus énorme louange : mieux valait rester tout d’abord dans la justesse.

228. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Les juifs d’Algérie, durant cette guerre, nous font voir Israël qui vient de se lier à la civilisation française et qui désire ardemment coopérer à nos droits, à nos devoirs et à nos sentiments. […] Je considère cette guerre comme une occasion bien venue de « régulariser la situation » pour nous et pour nos enfants. […] C’était son opinion avant la guerre ; il s’y confirme en décembre 1915, deux mois avant sa fin héroïque, « Je viens de lire la Bible. […] Un long cortège d’exemples vient de nous montrer Israël qui s’applique dans cette guerre à prouver sa gratitude envers la France.

229. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Le rire, disent-ils, vient de la supériorité. […] Aussi, il fallait dire : Le rire vient de l’idée de sa propre supériorité. […] On en a ri après la venue de Jésus, Platon et Sénèque aidant. […] La rivalité de Harlequin et de Léandre vient de se déclarer.

230. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Comme nous lui en faisions un jour l’observation, il nous répondit par l’explication que nous venons de donner, et qui du reste n’était pas un mystère. […] Sainte-Beuve en a posé le premier jalon dans l’étude à laquelle nous venons de renvoyer le lecteur (pages 200 et 201).

231. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Évidemment ils appartiennent à la famille qu’on vient de décrire, et chacun d’eux est le premier terme sensible, apparent d’un couple. […] III Maintenant, supposons qu’au lieu de m’appesantir sur ce mot Tuileries et d’évoquer les diverses images qui lui sont attachées, je lise rapidement la phrase que voici : « Il y a beaucoup de jardins publics à Paris, des petits et des grands, les uns étroits comme un salon, les autres larges comme un bois, le Jardin des Plantes, le Luxembourg, le bois de Boulogne, les Tuileries, les Champs-Élysées, les squares, sans compter les nouveaux parcs qu’on arrange, tous fort propres et bien soignés. » Je le demande au lecteur ordinaire qui vient de lire cette énumération avec la vitesse ordinaire : quand ses yeux couraient sur le mot Tuileries, a-t-il aperçu intérieurement comme tout à l’heure quelque, fragment d’image, un pan de ciel bleu entre une colonnade d’arbres, un geste de statue, un vague lointain d’allée, un miroitement d’eau dans un bassin ?

232. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »

Mais celle qui vient de naître au xe  siècle, rude et raide, toute concrète, impuissante à abstraire, a déjà la netteté, la clarté, la rapidité, et cette singulière transparence qui, la condamnant à tirer toute sa beauté des choses qu’elle exprime, lui confère le mérite de l’absolue probité. […] Au nord de la ligne idéale dont on vient de parler, toute la Gaule romaine à peu près appartient au français, un peu diminuée pourtant au Nord-Est, où les invasions barbares ont fait avancer le tudesque au-delà du Rhin jusque vers la Meuse et les Vosges, et à l’Ouest, où les Bretons chassés de Grande-Bretagne par la conquête anglo-saxonne ont rendu au celtique une partie de l’Armorique.

233. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

Paul et Victor Margueritte Cet homme qui vient de mourir, et que les jeunes gens avaient appelé durant sa vie le prince des poètes, était vraiment un prince. […] Une part de sa stérilité lui vient de cette sorte d’aristocratie anarchique qui, comme à Baudelaire, comme à Villiers de l’Isle-Adam, lui fit concevoir le dédain de certaines actions nécessaires.

234. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Laurent Tailhade à l’hôpital C’est à visiter les poètes que j’ai connu tous les hôpitaux de Paris : Laennec avec ses toits de prieuré, sa façade d’ancienne abbaye ; Broussais, qui semble, bâti sur pilotis, une bourgade de l’époque lacustre ; Necker aux murs nus et froids de caserne, mais où chante dans la cour une éternelle eau plaintive ; Saint-Louis, dont les tourelles Louis XIII pointent si joliment derrière les feuillages de l’avenue ; l’Hôtel-Dieu, qui ordonne parmi les colonnades et les degrés de pierre, la pompe païenne d’un décor antique… C’est précisément à l’Hôtel-Dieu que je viens de voir Laurent Tailhade, à peine remis d’une douloureuse et grave opération. […] Mais, au moins, souffre-t-il qu’en sa présence on dise du bien de ses ennemis, et, justement, le voici qui cause amicalement avec Ledrain qui vient de consacrer, dans la Nouvelle Revue, Marie Krysinska, chef de l’école symboliste.

235. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Oratio, nous apprend-il, vient de os et ratio, raison de la bouche, (ce qui lui paraît d’une admirable profondeur), caecutire, caecus ut ire ; sortir, sehorstir ; maison est un mot celtique ; sopha vient de l’hébreu, de la racine saphan, laquelle, dit-il, signifie élever, d’où vient le mot sofetim, juge, les éleveurs des peuples (encore un sens profond) !

236. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 2, de l’attrait des spectacles propres à exciter en nous une grande émotion. Des gladiateurs » pp. 12-24

Le monde dans tous les païs va voir en foule les spectacles horribles dont je viens de parler. […] Antiochus qui formoit de grands projets, et qui mettoit en oeuvre pour les faire réussir le genre de magnificence qui est propre à concilier aux souverains la bienveillance des nations, fit venir de Rome à grands frais des gladiateurs pour donner aux grecs amoureux de toutes les fêtes un spectacle nouveau.

237. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 33, de la poësie du stile dans laquelle les mots sont regardez en tant que les signes de nos idées, que c’est la poësie du stile qui fait la destinée des poëmes » pp. 275-287

Mais, comme je viens de le dire, il faut qu’hors de ces deux occasions le stile de la poësie soit rempli de figures qui peignent si bien les objets décrits dans les vers, que nous ne puissions les entendre sans que notre imagination soit continuellement remplie des tableaux qui s’y succedent les uns aux autres, à mesure que les periodes du discours se succedent les unes aux autres. […] Un peu de reflexion sur la destinée des poëmes françois publiez depuis quatre-vingt ans, achevera de nous persuader que le plus grand merite d’un poëme vient de la convenance et de la continuité des images et des peintures que ses vers nous présentent.

238. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

Car c’est un esprit de feu, composé de foi et d’enthousiasme, que ce Léon Bloy inconnu, qui ne peut plus l’être longtemps après le livre qu’il vient de publier… Pour ma part, parmi les écrivains catholiques de l’heure présente, je ne connais personne de cette ardeur, de cette violence d’amour, de ce fanatisme pour la vérité. […] Et c’est la toute-puissance inattendue, qui vient de plus profond que de l’âme ou du génie de l’homme, et qui plane au-dessus de toute littérature.

239. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

Cette famille s’essaya lentement à créer le génie de celui qui vient de l’anoblir, et par M. […] Mais contrarier la nature, l’exalter, c’est un magnifique dressage. » Les grands hommes que je viens de citer sont des forces conservatrices ; ils risquent d’enrayer le mouvement vers l’inconnu, qui est la vie même.

240. (1907) L’évolution créatrice « Introduction »

Elle avait commencé par nous montrer dans l’intelligence un effet local de l’évolution, une lueur, peut-être accidentelle, qui éclaire le va-et-vient des êtres vivants dans l’étroit passage ouvert à leur action : et voici que tout à coup, oubliant ce qu’elle vient de nous dire, elle fait de cette lanterne manœuvrée au fond d’un souterrain un Soleil qui illuminerait le monde. […] L’idée nous serait-elle jamais venue de mettre en doute cette valeur absolue de notre connaissance, si la philosophie ne nous avait montré à quelles contradictions notre spéculation se heurte, à quelles impasses elle aboutit ?

241. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Comment donc le moment ne serait-il pas venu de reconnaître enfin et de tolérer, — et j’entends tolérer de cette vraie tolérance qui n’est pas une tolérance de support et de souffrance, mais bien d’une tolérance d’estime et de respect, — cette classe de plus en plus nombreuse d’esprits émancipés qui ne s’en remettent qu’à la raison et à l’examen pour les solutions quelconques des questions qui avaient été précédemment livrées aux religions positives ? […] Sée, je viens de le dire, est israélite. […] Dumas n’a pas entendu la parole que je viens de prononcer ; je reconnais M.  […] quoi, parce que je vote pour l’ordre du jour ainsi que je venais de le motiver, j’ai voté contre la liberté ! […] Le programme d’enseignement et le conseil utile qu’elles contiennent sont le complément obligé du Discours qu’on vient de lire, et nous ne croyons pas faire double emploi en reproduisant ici cette petite allocution improvisée : « Messieurs, ancien élève, trop faible élève de l’École de médecine, mais fidèle et reconnaissant, rien ne pouvait m’être plus sensible qu’une démarche comme la vôtre.

242. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

L’empereur vient de me donner une superbe division : huit régiments de troupes légères, huit pièces de canon. […] le général thiébault. — Il est arrivé ici à quatre heures du matin ; je venais de me coucher. […] Tout à coup il prend un air grave et regarde son camarade ; il lui dit : « Monsieur, vous venez de passer une nuit dans la débauche ; cela est affreux !

243. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Tandis que Villeroi agissait avec le plus de zèle et allait de Mayenne à Henri IV pour la prolongation de la trêve en vue de la paix, un jour, à Fontainebleau, Henri IV le surprit fort en lui donnant à lire la formule d’un serment que le duc de Mayenne et ses adhérents venaient de prêter derechef à Paris sur les saints Évangiles, le 23 juillet 1593, devant le légat, l’ambassadeur et les ministres d’Espagne, et par lequel on renouvelait toutes les promesses de Ligue inviolable et de guerre à mort au roi de Navarre. […] Il y avait d’autres circonstances (on vient de le voir) où Villeroi, en temporisant, attendait de la part d’autrui des retours de raison et de sagesse. […] À la fin nous vîmes Flessingue, première ville de Zélande ; et quelque devoir que fissent les matelots, il était sept heures de nuit que nous étions encore à trois milles du port, où les vaisseaux ne pouvaient entrer qu’au lendemain et au retour de la marée qui nous venait de faillir ; cela n’empêcha point que cet homme sans peur, contre le conseil du pilote, ne se mît à la nuit et par un mauvais temps dans la chaloupe du vaisseau, duquel on tira quelques coups de pièces pour avertir que l’ambassadeur arrivait.

244. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Il ne se sentait aucune irritation contre ce qu’il venait de quitter ; à peine un léger mouvement de réaction, bientôt apaisé, marque-t-il ses premiers écrits. […] Renan porte un bien grand respect et une bien haute révérence à sa majesté l’esprit humain, Mais dans un pays comme la France, il importe qu’il vienne de temps en temps des intelligences élevées et sérieuses qui fassent contrepoids à l’esprit malin, moqueur, sceptique, incrédule, du fonds de la race ; et M.  […] On vient de rétablir l’enseignement de la philosophie dans nos lycées (1863), et cette restauration a été saluée comme un progrès ou tomme un retour au bien.

245. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Vous avez reçu si respectueusement la Constitution, que je ne saurois douter que vous ne receviez de même un bref qui vient de la même source. […] Il rappelle aux supérieurs de la Congrégation leur faiblesse dans l’affaire de la Constitution Unigenitus : « Vous avez reçu si respectueusement la Constitution, que je ne saurois douter que vous ne receviez de même un bref qui vient de la même source. » Il ne craint pas de montrer le bout de l’escopette, de laisser entrevoir au besoin, si on l’y force, toute une série de Provinciales nouvelles, déjà en embuscade, et prêtes à faire feu sur les rangs de la Congrégation : « Il est injuste, dit-il, que les Jésuites en fournissent toujours la matière. » Prevost a du faible pour les Jésuites, quoiqu’il les ait deux fois quittés. […] Au tome VI du Pour et Contre (1735), parlant du Voyage de Jordan qui venait de paraître, Prevost touche quelques mots de l’accusation, à la fois vague et grave, dont il s’y voit l’objet ; mais, soit qu’il se sente la conscience moins nette, soit que les compliments mêlés à ce mauvais propos l’aient amolli, il répond moins vivement qu’il n’avait fait, l’année précédente, à Lenglet-Dufresnoy : « Je me suis attendu, depuis mon retour en France, dit-il, à ces galanteries de MM. les protestants, et je ne suis pas fâché d’avoir occasion de m’expliquer sur la seule manière dont je veux y répondre.

246. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre III. Des idées générales et de la substitution à plusieurs degrés » pp. 55-71

Je puis négliger toutes leurs qualités respectives, être frappé seulement de ce qu’une partie de mon impression s’est répétée, sentir que l’expérience que je viens de faire sur le jeton rouge est semblable, par un certain point, à celle que j’achève sur le jeton blanc, éprouver, après ces deux expériences successives, une tendance consécutive distincte et correspondante à leur nombre, c’est-à-dire à la propriété qu’elles ont d’être deux. — Comme toutes les tendances, celle-ci aboutit à un signe ; admettons pour ce signe le mot ordinaire, deux. […] On vient de voir comment, en combinant ensemble des abstraits, nous fabriquons de toutes pièces le premier terme d’un couple dont le second est hors de notre portée, et comment, en étudiant la formule génératrice, nous découvrons les propriétés de l’objet qu’elle doit engendrer. […] Quand nous apprécions une distance, il faut bien qu’elles soient présentes ; et pourtant nous ne les démêlons plus, quelque envie que nous en ayons ; elles sont pour nous comme si elles n’étaient pas ; il nous semble que nous connaissons, directement et sans leur entremise, la position que seules elles dénotent ; si parfois elles nous frappent, c’est en s’exagérant, par exemple lorsque, obligés de lire de trop près ou de trop loin, nous éprouvons dans les muscles de l’œil une fatigue notable ; hors de ces cas, elles sont invisibles et comme évanouies. — Pareillement, un compositeur qui vient de lire un air d’opéra ne se souvient pas des croches, des blanches, des clefs, des portées, et de tout le barbouillage noir sur lequel ses yeux se sont promenés, mais seulement de la série des accords qu’intérieurement il a entendus ; les signes se sont effacés, les sons seuls surnagent. — Quand il s’agit de mots, nous pouvons marquer les divers degrés de cet effacement.

247. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Dans l’exemple que je viens de citer, elles sont presque toujours évidentes, mais j’aurais pu en trouver d’autres où elles auraient été beaucoup plus cachées ; souvent il faut pour les découvrir une perspicacité peu commune. […] Leur faiblesse a besoin d’un bâton plus solide et, malgré les exceptions dont nous venons de parler, il n’en est pas moins vrai que l’intuition sensible est en Mathématiques l’instrument le plus ordinaire de l’invention. À propos des dernières réflexions que je viens de faire, une question se pose que je n’ai le temps, ni de résoudre, ni même d’énoncer avec les développements qu’elle comporterait.

248. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Sophocle et Euripide coururent après lui la même carrière ; et en moins d’un siècle, la tragédie grecque, qui avait pris forme tout d’un coup entre les mains d’Eschyle, arriva au point où les Grecs nous l’ont laissée : car, quoique les poètes dont je viens de parler, eussent des rivaux d’un très grand mérite, qui même l’emportèrent souvent sur eux dans les jeux publics, les suffrages des contemporains et de la postérité se sont néanmoins réunis en leur faveur. […] Les passions vives et courtes sont donc les vrais mobiles propres à animer le théâtre ; car si ce que je viens de dire est vrai dans la nature, le spectacle qui en est une imitation, doit s’y conformer d’autant plus, que les passions, fussent-elles feintes, se communiquent d’homme à homme d’une manière plus soudaine que la flamme d’une maison embrasée ne s’attache aux édifices voisins. […] Je me contente de remarquer, par ce que je viens de dire, la différence exacte des expositions du poème épique et de celles des tragédies, afin qu’on distingue nettement ce qu’Eschyle et les tragiques grecs ont emprunté de l’Iliade, et ce qu’ils ont changé quant à l’exposition du sujet.

249. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Autrefois il y avait un vieux proverbe qui disait : « À beau mentir qui vient de loin !  […] Or, c’est ce tableau, ou plutôt ce livre, que nous demanderons aujourd’hui à deux voyageurs contemporains qui viennent chacun de publier son voyage, tous deux appartenant à cette race d’écrivains préoccupés du pittoresque, qui ne vivent que pour le pittoresque, et qui vont l’un et l’autre justifier, l’un malgré des qualités souvent charmantes, et l’autre par ses défauts très réels et très persistants, ce que nous venons de dire des livres de voyages. […] Voilà en quelques mots (et il ne mérite pas davantage) ce livre sur la Hollande que du Camp vient de publier, et, comme tout livre de voyageur n’est jamais au fond que le voyageur lui-même, voilà aussi le voyageur !

250. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Cette horreur instinctive de la France pour tout ce qui vient de l’étranger se synthétise dans une conception du nationalisme couramment pratiquée sous nos yeux. […]  » Sa conclusion est également typique : « Pourtant, après ces fêtes où vient de se manifester, avec tant d’éclat, la force nationale de nos voisins, je ne puis m’empêcher de songer bien tristement aux luttes stériles qui nous épuisent aux périls extérieurs qui nous menacent ; et j’ai frissonné, en me demandant avec angoisse si, dans mes veines de Latin, je ne sentais pas couler le poison de la décadence. »‌ Voici enfin mon troisième texte dû à M.  […] Je sais bien qu’il y a quelque dilettantisme et quelque littérature dans les phrases pessimistes que nous venons de citer, et que leurs auteurs ne sont peut-être aussi persuadés qu’ils en ont l’air.

251. (1915) La philosophie française « I »

Nous venons de parler du problème de l’origine des espèces. […] Dans le coup d’œil que nous venons de jeter sur la philosophie française du XVIIe et du XVIIIe siècles, nous avons pris une vue d’ensemble ; nous avons dû laisser de côté un grand nombre de penseurs et ne considérer que les plus importants d’entre eux. […] Préparée par les aliénistes français de la première moitié du XIXe siècle, elle s’est constituée d’une manière définitive avec Moreau de Tours, et elle n’a pas cessé, depuis, d’être représentée en France par des maîtres, soit qu’ils fussent venus de la pathologie à la psychologie, soit que ce fussent des psychologues attirés vers la pathologie mentale.

252. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Est-il besoin d’ajouter que ce que je viens de dire de la comédie de Lanfranc ne prouve nullement qu’il y ait du talent ? […] Un homme vient de lire Iphigénie en Aulide de Racine, et le Guillaume Tell de Schiller ; il me jure qu’il aime mieux les gasconnades d’Achille que le caractère antique et vraiment grand de Tell. […] Un bibliothécaire de mes amis, qui affiche les opinions classiques, faute de quoi il pourrait bien perdre sa place, vient de me donner, en secret, la liste des ouvrages qui sont le plus souvent demandés à sa bibliothèque. […] La Pandore du 29 mars 1824 dit avec des injures ce que la lettre que je viens de transcrire présente avec beaucoup de politesse et d’esprit. […] Un de mes voisins vient de renvoyer son abonnement au Journal des Débats (février 1825), parce que son troisième fils est surnuméraire dans un ministère.

253. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

La marquise sa mère, auteur d’opéras mythologiques et champêtres, a fait bâtir un théâtre dans le château : il y vient de Bourbon-Lancy et de Moulins un monde énorme ; après douze semaines de répétitions, la petite fille, avec un carquois et des ailes bleues, joue le rôle de l’Amour, et le costume lui va si bien qu’on le lui laisse encore pendant neuf mois à l’ordinaire et toute la journée. […] On jouissait de la vie, et, quand l’heure était venue de la perdre, on ne cherchait pas à dégoûter les autres de vivre. […] Pris en eux-mêmes, les passe-temps du monde ne se laissent pas décrire ; ils sont trop légers ; leur charme leur vient de leurs accompagnements. […] Barbier, IV, 155. — Le maréchal de Soubise avait un rendez-vous de chasse où le roi venait de temps en temps manger une omelette d’œufs de faisans, coûtant 157 livres 10 sous. […] Duc de Lauzun, 51. — Chamfort, 39. — « Le duc de…, dont la femme venait de faire un scandale, s’est plaint à sa belle-mère ; celle-ci lui a répondu avec le plus grand sang-froid : Eh !

254. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« “Ô reine, sois compatissante ; après tant de souffrances que je viens de subir, tu es la première que j’approche, et je ne connais aucun autre des hommes qui habitent la ville ou le pays. […] Mais maintenant que tu as atteint notre territoire et notre pays, tu ne manqueras ni de vêtements, ni de toutes les choses qu’il convient d’offrir à un infortuné qui vient de loin et supplie : je t’enseignerai la cité, et je vais te dire le nom de ses habitants. […] Mais se figure-t-on le rire sur la perte du misérable dont un huissier vend le grabat par autorité de justice, ou qui vient de se suicider par peur du ridicule ? […] Tout ce qui soulage vient de Dieu ; vous êtes très fort, mon ami, vous êtes héroïque dans vos tortures comme Philoctète à Lemnos. […] Nos penchants étaient nés de notre solitude, Et notre amour venait de cinq ans d’habitude,         Cinq ans de travail et d’ennuis.

255. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

D’autres venaient de l’Orient et du poëte Pilpaï. […] Pour apprécier les caractères communs de tous les écrits en vers antérieurs au xive siècle, il y faut distinguer avec soin ce qui nous est venu de l’imitation, de ce qui appartient en propre au génie de notre pays. […] On vient de voir Gerson le calquant pour l’attaquer, et subissant son influence littéraire au moment même où il veut détruire son influence morale. […] On venait de retrouver les poésies de Charles d’Orléans24. […] La pièce suivante dérobe pour ainsi dire, sous l’enjouement de la forme, cette douce mélancolie qui s’épanche librement dans les vers qu’on vient de lire.

256. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Lisons-le donc un peu pour lui, un peu pour revenir, plus charmés par la comparaison, au divin poète chez qui la rime n’est qu’une grâce de plus qui nous invite à apprendre par cœur les vers que nous venons de lire. […] Parlez au premier venu de Turcaret, le nom évoque l’homme ; plus d’un qui n’a pas la pièce de Lesage connaît pourtant Turcaret. […] On venait de trouver le moyen de faire passer le spectateur dans la même soirée par les deux états extrêmes de l’âme, le rire et les larmes. […] Imités du roman le plus populaire d’alors, Clarisse Harlowe, ils ont eu le sort d’une mode venue de l’étranger : après beaucoup de bruit, l’oubli. […] Tout vient de la nature et de l’habitude qui sont tout l’homme, d’où vient à son tour le style.

257. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Cette nation venait de toute antiquité de Grèce ou d’Égypte. […] Je venais de passer un hiver à Naples, dans de vagues souffrances de nerfs qui sont la croissance de l’esprit et qui donnent à l’âme les mêmes angoisses que la croissance trop accélérée du corps donne aux sens. […] Il me sembla que le rideau du monde matériel et du monde moral venait de se déchirer tout à coup devant les yeux de mon intelligence ; je sentis mon esprit faire une sorte d’explosion soudaine en moi et s’élever très haut dans un firmament moral, comme la vapeur d’un gaz plus léger que l’atmosphère, dont on vient de déboucher le vase de cristal, et qui s’élance avec une légère fumée dans l’éther. […] On vient de le voir : j’ai appelé le Dante un grand homme, un Michel-Ange de la poésie, un rival d’Homère, de Virgile, de Shakespeare, quelquefois supérieur à eux par fragments épiques ; mais j’ai eu l’audace de dire que son poème était obscur, que les expressions se perdaient quelquefois dans les nuages de la théologie mystique, et descendaient souvent jusqu’au scandale de l’image et jusqu’au cynisme du mot ! […] Il vient de me lancer à ce titre une indulgente épigramme dans un article de journal ; nous l’avons acceptée en toute humilité.

258. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

— Et c’est sur cette base-là, ajoute-t-il, qu’a été élevé ensuite tout mon édifice. » Ce fut à la campagne, à la maison d’Athée qui lui venait de sa mère, qu’il éprouva une autre vive impression de lecture ; il vient de parler des jeux de son enfance : J’y ai joui aussi bien vivement, nous dit-il, dans mon adolescence, en lisant un jour dans une prairie à l’âge de dix-huit ans les Principes du droit naturel de Burlamaqui. […] Mais, en faisant une exception pour elle, il pensait aux femmes de Paris quand il écrivait cette pensée qu’on vient de lire ; il avait en vue celles dont il a dit encore : J’ai comparé quelquefois les dames tenant cercle et recevant les flagorneries des hommes à un Grand Turc, et ces hommes frivoles et oisifs aux sultanes de son sérail lui faisant la cour et encensant tous ses caprices… ; tant le pouvoir rongeur de la société a changé les rapports et la nature des choses ! […] Au moment de sa mort (12 juin 1847), j’écrivis pour moi seul alors ce qui me revient en ce moment : Ballanche vient de mourir ; il a eu en partage une douce gloire, et il en a joui.

259. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

C’était l’heure précisément où l’on venait de reprendre Corbie sur les Espagnols (14 novembre 1636), où Voiture écrivait à ce sujet la lettre si éloquente et si française qui, en révélant dans ce bel esprit un sens politique supérieur, est, à sa manière, une pièce d’histoire. […] Rodrigue vient de faire la veille des armes, et le roi, voulant honorer et récompenser en lui son père, va le faire chevalier en lui donnant sa propre armure. […] Ce Rodrigue après lequel on court est dans la maison où on ne le cherche pas, la maison même de celui qu’il vient de tuer, dans l’appartement de Chimène. […] — Va, laisse-moi mourir……. » C’est par ce soudain tutoiement, et par rien autre chose, que Rodrigue marque qu’il vient de l’entendre dans le cours de son épanchement avec Elvire.

260. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Mais que direz-vous quand vous apprendrez que nous venons de voir la tête véritable du Laocoon, possédée par ce duc d’Aremberg, au prix de 460,000 francs ? […] Dans les moments de calamité de fortune, vous voyez que c’est un secours immense, et je vous embrasse de toute ma tendresse pour la manière dont vous venez de vous le prouver à vous-mêmes… » Les lettres à Mme Pauline Duchambge ont un caractère particulier. […] Un jour que Mme Duchambge indiquait à Mme Valmore un livre qui venait de paraître, et qui disait crûment de certaines choses meilleures à cacher, Mme Valmore répondait : « (22 avril 1857)… Tu craignais de m’avoir fait mal en me racontant Mme Dorval. […] Quand votre lettre n’appellerait pas la mienne, vous sauriez donc, presque en même temps que moi, l’admission positive de mon pauvre beau-frère au meilleur asile de retraite de Paris. — La Providence s’est laissé toucher pour lui et pour nous ; et le meilleur des hommes vivants 103 vient de m’accorder un si grand bienfait sans le moindre droit pour l’obtenir, avec quatre motifs d’exclusion !

261. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Liée avec Mme de Staël, avec Chateaubriand, qui venait de donner Atala, no négligeant point pour cela son vieil ami Saint-Pierre, accueillant les poëtes et n’oubliant pas les journalistes, elle dresse ses batteries pour atteindre du premier coup à un grand succès. […] Ce voyage à Paris, qu’elle désire de toute son âme et qu’elle vient de provoquer, elle le présente comme une obligation sérieuse et plutôt pénible ; peu s’en faut qu’elle n’en parle presque déjà comme d’une mission sacrée : « Je regarderais comme une lâcheté, écrit-elle à Mme Armand, de ne pas produire un ouvrage qui peut âtre utile (son roman), et voilà comme mon voyage à Paris devient un devoir, tandis que mon cœur, mon imagination, tout m’entraîne au bord de votre lac où je brûle d’aller, dégoûtée du séjour de Paris, blasée sur ses succès, n’aimant que le repos et les affections douces. » En produisant de telles lettres, M.  […] Une vie comme celle de Mme de Krüdner, et de la façon dont vient de l’écrire M.  […] Mme de Staël, dans le roman de Delphine, qui venait de paraître.

262. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Lancé par lui, en 1814, pour précipiter dans la boue celui qui venait de tomber du trône, il racontait, dans cette invective, que Bonaparte était allé voir le pape à Fontainebleau, et qu’il l’avait injurié et outragé de sa bouche et de ses mains en le traînant par ses cheveux blancs sur le plancher du palais. […] On était las d’anarchie ; il venait de rentrer d’Égypte et de tenter le 18 Brumaire à demi réussi. […] Il venait de rentrer. […] La lettre était cruelle : « Mon ami, nous venons de perdre la meilleure des mères : je t’annonce à regret ce coup funeste… Quand tu cesseras d’être l’objet de nos sollicitudes, nous aurons cessé de vivre. 

263. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Un nuage vient de passer sur leur ciel, une de ces brouilles qui se fondent dans des raccommodements délicieux. […] Vous vous rappelez peut-être cette scène de la Contagion où d’Estrigaud, se trouvant en tête-à-tête avec une marquise millionnaire, apprenait qu’un mouvement de Bourse venait de le ruiner subitement. […] Ce qui viendrait de l’église retournerait au boudoir. […] A en croire la pièce, il n’aurait pas tort ; car un tribunal d’honneur, convoqué par d’Estrigaud, vient de décider qu’on ne peut se battre avec un voyageur en commandite qui part pour l’Afrique par le petit coupé d’une danseuse.

264. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Du fond de cette province énergique et rude, d’où nous sont venus de grands écrivains, des novateurs plus ou moins révolutionnaires, les Lamennais, les Broussais, et un autre René, Alain-René Lesage nous arriva, mûr, fin, enjoué, guéri de tout à l’avance, et le moins opiniâtre des esprits : on ne trouverait quelque chose du coin breton en lui que dans sa fierté d’âme et son indépendance de caractère. […] Quand on vient de lire René pour la première fois, on est saisi d’une impression profonde et sombre. […] On lit à ce propos, dans un journal tenu par un curieux du temps, la note suivante, qui nous donne au juste le ton des contemporains sur Lesage : Lesage, auteur de Gil Blas, vient de donner (janvier 1733) la Vie de M. de Beauchêne, capitaine de flibustiers. […] Je viens de lire sa Foire des fées, son Monde renversé, de fort jolies farces vraiment.

265. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Nous venons de passer, Benjamin et moi, deux mois et demi assez doux entre Goëthe et Schiller, et un prince homme de beaucoup d’esprit, ce qui n’est pas commun maintenant. […]  » N’ai-je pas fait planter une quantité innombrable de violettes au pied de la butte que je viens de faire moi-même dans le jardin, uniquement pour justifier ce nom ? […] On vient de voir ce qu’en a dit Ginguené. […] Pour moi, qui viens de lire au long les volumes de M. […] Les chants bretons devinrent bientôt l’entretien favori et comme le rendez-vous passionné de ces deux esprits venus de bords si différents.

266. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

On est en automne : la nature se dépouille, et le ciel s’attriste : C’est la saison où tout tombe Aux coups redoublés des vents  Un vent qui vient de la tombe Moissonne aussi les vivants. […] Les nuages et la nuit couvrent presque tout le ciel ; il n’y a plus qu’à l’occident, à l’endroit où le soleil vient de sombrer dans la mer, une seule porte éclatante, une arche de feu où tout se précipite et va s’engloutir, jour, nuées, aquilons, poussière, écume, et l’âme du poète.

267. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Isolé jadis dans un milieu réfractaire aux idéologies comme aux lettres, le provincial qui pense et qui s’hypnotisait dans l’adoration de Paris et le désir de quitter au plus vite le sol natal a dès à présent la facilité de s’affilier à un des groupements que nous venons de nommer et où il trouvera toutes sortes d’avantages moraux et des raisons plus grandes d’aimer les arts et d’aimer aussi sa région. […] Il vient de se fonder une société des écrivains régionaux.

268. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

Il est vrai qu’au sentiment des meilleurs critiques le traité contre les spectacles que je viens de citer, n’est pas de saint Cyprien, ainsi son autorité ne seroit point d’un poids bien considerable, s’il s’agissoit d’une question de théologie. […] Ce que je viens de dire du traité contre les spectacles que nous avons parmi les ouvrages de saint Cyprien, je puis le dire aussi pour ne point le repeter ailleurs, de quelques écrits qui nous sont restez sous le nom de S.

269. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247

L’homme de génie dont je viens de parler avoit conçû par la seule force de son imagination que le spectacle pouvoit tirer du pathetique, même de l’action muette des choeurs, car je ne pense pas que cette idée lui fut venuë par le moïen des écrits des anciens, dont les passages qui regardent la danse des choeurs n’avoient pas encore été entendus, comme nous venons de les expliquer.

270. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

« Faits divers : On vient de découvrir en province une arrière-petite-fille de Racine. […] Regarde. « On vient de découvrir… Droits à percevoir… » Et plus bas : « Hier, une foule innombrable… Légataire universel… Au théâtre de l’Odéon… »

271. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

J’aurais voulu qu’il eût dit du poète italien, avec l’autorité d’un artiste qui vient de mouler la piètre anatomie d’un homme : « Il n’était pas plus grand que cela !  […] II Mais moi qui ne l’ai pas traduit, moi qui viens de le lire, je ne dirai pas tout chaud, mais tout froid, dans la traduction de M. 

272. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

23, le docteur Véron vient de publier une brochure dont nous voulons dire quelques mots. […] Nous pensions qu’en une certaine mesure l’instinct politique ne manquait pas à un homme que Mazarin, qui aimait les heureux, aurait employé pour cette raison-là, et nous n’avions pas prévu cette nouvelle physionomie qu’il vient de prendre.

273. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Erckmann-Chatrian » pp. 95-105

I Ces deux têtes dans un bonnet qu’on appelle d’un seul nom, fait avec les deux leurs, Erckmann-Chatrian, pour l’appeler comme ces deux têtes s’appellent, vient de publier de nouveaux Contes fantastiques. […] Quand on venait de nous donner les mordantes eaux-fortes qui s’intitulent les Contes arabesques d’Edgar Poe, faites pour la substance dure de l’organisme américain, mais réellement trop fortes pour le public qui crée le succès en France, les lithographies d’Erckmann-Chatrian devaient réussir, et cela n’a pas manqué.

274. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Janikan, applaudi du roi extérieurement, comme je viens de le dire, et de toute la cour, qui l’allait féliciter de son lâche assassinat comme d’un rare exploit de guerre, crut qu’il était monté en haut de la roue ; et il y était effectivement monté, mais c’était pour rendre sa chute plus éclatante et plus terrible que la fortune l’avait comme guindé si haut. […] Soixante années de bons services rendus à Votre Majesté et à ses prédécesseurs, et son extrême vieillesse, valent bien qu’on lui pardonne quelque faute ; toutefois, s’il en a fait de telle nature qu’elle exige punition, ôtez-lui sa charge, et laissez à la mort, qui est si proche de lui, à lui ôter la vie. » Le roi lui répondit: « Anâ kanum 18, duchesse, ma mère, son affaire est faite ; il vient de mourir. » Les femmes, dans tout l’Orient, surtout celles de qualité, ne s’étudient point à réprimer les passions, ce qui fait qu’elles en sont toujours agitées avec fureur. […] Celui dont je viens de faire la description rend seize mille livres par an au propriétaire, qui était, de mon temps, une cousine du feu roi. […] Le roi seul en peut tirer, comme je le viens de dire, ou son ordre spécial ; or, quand le roi donne cet ordre, ce n’est pas directement, mais en défendant de porter à manger au fugitif dans le lieu où il est, ce qui le réduit enfin à en sortir. […] Ce que je viens de représenter n’est proprement que le dessus de cet admirable pont, lequel est porté par trente-quatre arches35 de belle pierre grisâtre, plus dure que le marbre, mais pas si polie, bâties sur un fondement de même pierre, lequel est plus large que le pont, et l’excède de dix pieds d’un et d’autre côté, avec des soupiraux aux bouts et au milieu, en sorte que, quand l’eau est basse, on peut se promener à sec sur ce fondement-là, l’eau passant toute par ces soupiraux ou ouvertures.

275. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Ainsi, il y a soixante à soixante-dix ans, la poésie romantique est venue de ses branches fleuries balayer le classicisme mort. […] Emil Heckei qui venait de mourir. […] L’heure est donc venue de résumer en quelques lignes les travaux accomplis, pendant les quatre derniers mois, par les vaillants artistes de la troupe allemande. […]     ROME. — La Société Orchestrale, bien connue dans la haute société et dans le monde artistique de Rome, aussi bien qu’à l’étranger, vient de donner, pour la première fois en Italie, une audition d’une partie du Parsifal, sons la direction de M.  […] Or, à la fin de l’opéra, un chœur annonce qu’un miracle vient de se produire et que le bâton a refleuri.

276. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Quand, dans l’asile d’Earlswood, un imbécile peut répéter exactement une page de n’importe quel livre, lue bien des années auparavant et même sans la comprendre ; quand un autre sujet peut répéter à rebours ce qu’il vient de lire, comme s’il avait sous les yeux une « copie photographique des impressions reçues » ; quand Zakertorf joue, les yeux bandés, vingt parties d’échecs à la fois, sans regarder autre chose que des échiquiers imaginaires ; quand Gustave Doré ou Horace Vernet, après avoir attentivement contemplé leur modèle, font son portrait de mémoire ; quand un autre peintre copie de souvenir un Martyre de saint Pierre par Rubens avec une exactitude à tromper les connaisseurs, on devine bien que la conservation et la reproduction si exactes des impressions reçues doit avoir ses causes dans les organes. […] Il en est de même dans le domaine de la vue, quand nous venons de regarder un objet brillant et que le nerf optique continue de vibrer. […] Ce qu’il y a de passif et d’encore mécanique dans la reproduction des impressions comprend : 1° les sensations consécutives ou post-sensations, dues à la persistance de l’excitation périphérique même après la disparition du stimulus extérieur ; par exemple, la vision consécutive d’un objet qu’on vient de regarder au microscope et qu’on ne regarde plus. […] Les trois sortes de reproductions passives et mécaniques que nous venons de décrire ne sont pas encore l’image mnémonique primaire. […] Dans une expérience que je viens de faire, j’ai provoqué un réel mal de dents dans une molaire qui y est d’ailleurs sujette.

277. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Épisode Dans les derniers jours de l’automne qui vient de finir j’allai assister seul aux vendanges d’octobre, dans le petit village du Mâconnais où je suis né. […] Un vent du midi tiède, sonore, méditerranéen, prélude voluptueux d’équinoxe, soufflait de la vallée du Rhône, avec les murmures et les soubresauts alternatifs des lames bleues de la mer de Syrie, qui viennent de minute en minute heurter et laver d’écume les pieds du Liban. […] J’entendais les voix dans l’enclos : je savais que c’étaient les voix d’étrangers venus de loin pour acheter le domaine, qui arpentaient les allées encore empreintes de nos pas, qui sondaient les murs encore chauds de nos tendresses de famille, et qui appréciaient les arbres, nos contemporains et nos amis, dont l’ombre et les fruits allaient désormais verdir et mûrir pour d’autres que pour nous ! […] Après avoir effleuré et touché cela d’un long coup d’œil, envoyé du cœur une pensée, un souvenir, une adoration à chaque lieu et à chaque pan de ce firmament, je descendis par un sentier rapide et sombre, bordé d’un côté de forêts, de l’autre de prés ruisselants de sources, le revers de la chaîne que je venais de franchir. […] Dans ce pauvre homme je venais de reconnaître un des plus vieux coquetiers de ces montagnes, qui louait à notre mère des ânesses au printemps pour donner leur lait à ses pauvres femmes malades, qui lui servait de guide, d’écuyer pour promener ses enfants avec elle sur ces solitudes élevées, où elle voyait la nature de plus haut, et où elle adorait Dieu de plus près.

278. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Est-ce que la fatalité ne vient pas de la faute ? […] Ferrari, lui, finit par voir le bien dans le mal même qu’il vient de signaler, et l’anxiété qu’il produit est si grande, que son lecteur est en droit de lui dire : Auquel de vos deux Charlemagne croirons-nous ? […] Trop fort dans la réalité pour s’abuser sur le personnage de l’Italie, il l’a déterminé, on vient de le voir, dans son premier volume, avec une netteté souveraine. […] Les jugements sur l’Arioste, sur Dante, sur Boccace, sur Métastase, sur Pétrarque, sur Pétrarque surtout, « cette Rosière du Capitole », sont des chefs-d’œuvre de critique étincelante et à fond de lame, et quand on vient de les lire, comme nous les avons lus, la sympathie pour un talent si brillant et si spirituel engendre le regret de ne pas voir l’auteur des Révolutions d’Italie refaire Ginguené, comme il a refait Sismondi ! […] En effet, d’ordinaire, quand les erreurs d’un homme ne viennent pas de l’infirmité de ses facultés, ses facultés deviennent bientôt des infirmités comme ses erreurs, et telle cependant jusqu’ici n’a pas été l’histoire de M. 

279. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Je m’en étais toujours douté… Dans un autre vers, moins ridicule que celui que je viens de citer, Victor Hugo a dit un mot qu’on pourrait graver sur son cimier de poète sans équilibre, parce qu’il le timbrerait très bien : Le prodige et le monstre ont les mêmes racines. […] Car l’Énormité, voilà l’écueil de Victor Hugo… L’écueil, pour les poètes comme pour les rois, vient de trop de puissance… Dans cette double pièce de vers intitulée Le Cheval qui commence et finit ce volume, d’une composition si peu surveillée qu’on y trouve une pièce qu’on dirait oubliée de La Légende des Siècles, — un Souvenirs des vieilles guerres ; dans cette pièce de vers où le poète, pour faire du neuf à bon marché, a démarqué le linge de Boileau (procédé peu fier pour le chef de l’école romantique) et appelé Pégase un cheval au lieu de l’appeler bravement cheval, Hugo, enchaîné à ce mot d’énorme comme le coupable à l’idée de son crime, adresse à Pégase ce vers singulier : Ta fonction, c’est d’être énorme ! […] Le moment était venu de jouer sa dernière carte pour Hugo et de gagner la partie. […] les premiers venus de Rois !)  […] Et c’est après ces conversations, pendant lesquelles il se croit le Pape idéal et saint de la canonisation de Hugo, qu’il se réveille et qu’il s’écrie (le mot de la fin) : … Quel rêve affreux je viens de faire !

280. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Mais, quand des esprits aussi attentifs, aussi sagaces, aussi pénétrants que les psychologues dont nous venons de parler, explorent une réalité positive, bien que d’une observation délicate et difficile, il est impossible qu’il n’y ait pas quelque chose de vrai et d’instructif dans leurs analyses et leurs explications, quel que soit d’ailleurs le point de vue auquel ils se placent. […] Si l’on recherche les antécédents de l’école dont nous venons de citer les noms les plus connus, on peut remonter jusqu’à Locke et même jusqu’à Bacon. […] Néanmoins, de ce que cette origine est possible, on ne saurait conclure qu’elle est véritablement celle des phénomènes dont nous venons de parler, à moins toutefois qu’elle ne puisse être expérimentalement démontrée16. » S’agit-il d’expliquer la notion de cause et le principe de causalité ? […] A part un très-petit nombre de facultés élémentaires et de faits vraiment primitifs qui sont le point de départ de la vie morale, tout s’explique par l’habitude, et l’école psychologique dont on vient de parler pourrait prendre pour devise ce vers si connu : La nature, crois-moi, n’est rien que l’habitude. […] Maine de Biran, Jouffroy et bien d’autres philosophes de l’école spiritualiste, après Platon, Aristote, Leibniz, ont su féconder par l’analyse ces révélations spontanées, et en faire sortir une science véritable de l’homme, science intime et profonde, bien autrement compétente, bien autrement décisive sur certains phénomènes moraux que la science expérimentale de l’école dont on vient de parler.

281. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Ce que nous venons de dire des perdrix est également vrai de la caille. […] CharIton Bastian, reprend la parole, et M. de Varigny vient de traduire de l’anglais son curieux plaidoyer. […] Sachant tout cela, ce n’est pas sans émotion que j’ai lu la phrase que je viens de citer. […] Courtier a été chargé du rapport, qui vient de paraître. […] Il vient de se manifester dans une étoupille et notre naïveté fait que nous surveillerons les étoupilles.

282. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Elle ne peut venir de l’extérieur, où tout est multiple et est perçu par nous comme indéfiniment divisible. […] Tantôt, elle fait tout venir de la sensation. […] Nous reconnaissons qu’il ne vient pas de se produire pour la première fois. […] Nous venons de définir l’habitude. […] Il distingue deux sortes de causes à nos actions : les mobiles, qui viennent de la sensibilité ; les motifs, qui viennent de l’intelligence.

283. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Le fils du marquis de Parny, brillant, aimable, nouveau venu de Versailles, dut être une bonne fortune pour la société de Saint-Paul ; sa condition lui ouvrait toutes les portes, ses talents lui ménagèrent des familiarités. […] Parny arrivait sur les rangs et en première ligne ; mais le délire d’imagination auquel il venait de se livrer lui fit perdre des suffrages, et l’aimable Legouvé l’emporta sur lui. […] Cette douce et pure esquisse, ou plutôt ce pastel, aujourd’hui fort pâli, s’offrait en naissant avec bien de la fraîcheur et dans toute la nouveauté de ces teintes d’Ossian, que l’imitation en vers de Baour-Lormian venait de remettre à la mode. […] Tissot, qui venaient de traduire avec feu les Baisers de Jean Second ; aux compliments gracieux qu’expriment ces petits billets rimés, il savait mêler en simple prose et dans la conversation des conseils d’ami et de maître191. […] le donnerai ici une ode au Plaisir qu’on peut supposer traduite en prose d’un élégiaque étranger, allemand ou anglais ; elle exprime sous une autre forme la pensée que nous venons de rencontrer à propos de Parny ; mais il y faudrait la fraîcheur de touche d’un Gray ou d’un Collins : « O doux et cher Génie, au regard vif et tendre ; au vol capricieux, rapide ; à l’accent vibrant, argenté, mélodieux ; dont la chevelure exhale un parfum sous la couronne à demi penchée ; dont la main porte un rameau de myrte en fleur, ou d’amandier tout humide de gouttes de rosée qui brillent au soleil du matin ; ou qui, le soir, assoupis tes pas sur les gazons veloutés aux rayons de la lune ; « O Dieu de la jeunesse et de la tendresse, langoureux comme une femme, hardi comme un amant ; volage, imprévu, consolateur ; — ô Plaisir, à toi, avant que ma voix ait perdu son timbre qui pénètre et cet accent que tu connais, à toi mes adieux !

284. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Et, pour beaucoup d’entre eux, mal définis encore, le moment n’est pas venu de tenter une explication. […] L’après-midi que je viens de passer à la campagne avec des amis s’est décomposé en déjeuner + promenade + dîner, ou en conversation + conversation + conversation, etc. ; et d’aucune de ces conversations, qui empiétaient les unes sur les autres, on ne peut dire qu’elle forme une entité distincte. […] Elle vient de ce que le souvenir ravivé, conscient, nous fait l’effet d’être la perception elle-même ressuscitant sous une forme plus modeste, et rien autre chose que cette perception. […] Toute description claire d’un état psychologique se fait par des images, et nous venons de dire que le souvenir d’une image n’est pas une image. […] Nous venons de décrire les trois principaux aspects sous lesquels nous nous apparaîtrions à nous-mêmes, à l’état normal, si nous pouvions assister à la scission de notre présent.

285. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Chevrier vient de publier et qui sont tirées des papiers de famille, achèveront de le dessiner heureusement et de l’entourer d’une lumière morale complète. […] ce jeune guerrier si intrépide, si intelligent, si actif et si infatigable, hésite à accepter le grade de général de brigade qu’il vient de mériter et de gagner, au vu et su de tous ! […] Ce général de brigade, qui vient de prendre les chariots et les bagages de l’ennemi, se voit dans la nécessité d’écrire à son père : Un peu de numéraire pour changer mes habits et harnacher mes chevaux me serait nécessaire.

286. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Il vient de m’arriver, Monsieur le maréchal, un tambour de l’armée des alliés : je vous l’envoie, imaginant que vous ne voulez pas, surtout après la journée d’avant-hier, leur rien cacher. […] Ils viennent de faire la paix sans mon entremise ; mais voilà ma marte qui veut manger ma pie. […] Cependant, comme le comte de Clermont a été de l’Académie française, il n’est pas indifférent de mettre, ne fût-ce qu’en note, un échantillon de son orthographe ; ainsi le billet qu’on vient de lire est orthographié dans l’original de la façon suivante : « A Cedan le 7 avrille 1747.

287. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Dans tout ce qu’on vient de lire sur  Sénancour, il y a l’étude du génie de l’homme, de son talent d’écrivain, et presque rien sur les faits particuliers de sa vie. […] Il faudrait distinguer scrupuleusement ce qui vient du sort et ce qui vient de son âme. […] Les gendarmes, qui venaient de saisir mon contrat de mariage, me conduisirent à Besançon, comme jeune prêtre déporté, mais rentré pour fanatiser les campagnes.

288. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Mais sa bonne nature lui révéla bientôt la faute qu’il venait de commettre. […] S’il faut en croire un récit, le grand-prêtre alors l’aurait adjuré de dire s’il était le Messie ; Jésus l’aurait confessé et aurait proclamé devant l’assemblée la prochaine venue de son règne céleste 1107. […] La circonstance d’un chant religieux, rapportée par Matth., XXVI, 30, et Marc, XIV, 26, vient de l’opinion où sont ces deux évangélistes que le dernier repas de Jésus fut le festin pascal.

289. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Mais la solennité de ce cercle Rambouillet convient peu à l’idée que je voudrais réveiller en ce moment, et j’irais plutôt chercher dans des coins de monde plus discrets et plus réservés les véritables précédents du genre de salons dont le dernier sous nos yeux vient de finir. […] Dans cette demi-retraite, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte au monde, cette ancienne amie de M. de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers, d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la Cour, pour la visiter, des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite, des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. […] Un jour, en 1802, pendant cette courte paix d’Amiens, non pas dans le brillant hôtel de la rue du Mont-Blanc, que Mme Récamier occupait alors, mais dans le salon du château de Clichy où elle passait l’été, des hommes venus de bien des côtés différents étaient réunis, Adrien et Mathieu de Montmorency, le général Moreau, des Anglais de distinction, M. 

290. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Lorsque Charlemagne, dans son immense pensée, imposait à l’Europe l’ordre social qui vient de finir, il donnait pour base à l’instruction publique l’enseignement du grec et du latin. […] Le temps est venu de commencer à introduire dans les premiers rudiments de l’éducation l’étude des langues orientales, de se former de nouvelles traditions littéraires. […] La plupart des observations que nous venons de faire sur la littérature s’appliquent aux arts : les arts aussi sont de la poésie.

291. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Mais tu ne croiras pas, avant d’avoir inondé ces plaines de ton sang, et jusqu’à ce que ce fleuve apporte des milliers de tes morts dans la vaste mer, à l’extrémité de la terre fertile, et que ta chair serve de pâture aux poissons, aux oiseaux, et aux bêtes féroces qui habitent ces terres. » Puis, de cette réminiscence homérique appliquée si tragiquement aux blessures récentes de Rome, la même prédiction, le même texte mystérieux, passait à d’autres révélations plus consolantes : « Romains, disait-il, si vous voulez chasser l’ennemi et ce chancre dévorant qui vous est venu de loin, il faut, c’est mon avis, consacrer des jeux qui, chaque année, se renouvellent pieusement pour Apollon, le peuple en acquittant une partie et les citoyens le reste, chacun pour soi. […] Ainsi, lorsque ce Romain, presque Grec de naissance, Ennius, venu de la Calabre colonisée par la Sicile, voudra montrer aux Romains l’Iphigénie d’Euripide, et leur rendre familiers sur la scène ces noms et ces souvenirs, dont les entretenait déjà sa traduction d’Homère, ne croyez pas qu’il renouvelle la pompe et la poésie du drame joué dans Athènes. […] « Sur la nouvelle du sénatus-consulte de rappel, qui venait de passer au sénat réuni dans le temple de la Vertu, ce grand artiste, dit Cicéron165, toujours au niveau des premiers rôles dans la république comme sur la scène, les yeux en pleurs, avec un rayon de joie mêlé de douleur et de regret, défendit ouvertement ma cause, par des paroles plus puissantes que je n’aurais pu en trouver moi-même.

292. (1930) Le roman français pp. 1-197

On vient de parler du Petit Jehan de Saintré, roman d’amour. […] La grande industrie, qui vient de naître de l’emploi de la vapeur et de la houille, est encore dans l’enfance. […] Quand Barrès a protesté que, au cours de son existence littéraire (et politique) il n’avait jamais écrit qu’un seul livre, L’Homme libre, ce manuel d’égotisme, et que son nationalisme venait de son égotisme comme le fruit vient de l’arbre, il n’exagérait pas. […] L’inspiration en est venue de l’amour de Wagner pour Mme Wesendonck. […] Je viens de recevoir Un amateur d’âmes.

293. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Lélut, et les hallucinations auditives qu’il faut bien lui attribuer208 étaient très simples, très rudimentaires ; presque toute leur importance venait de l’interprétation qu’il leur donnait. […] Joyeuse fait un rêve terrible », etc. «… Je viens de tuer un homme dans un omnibus ! […] » (X… est un des orateurs du parti qui vient de triompher. ) Voilà l’homme de passion. […] » Il ne pouvait pas, entre la question et la réponse intercaler mentalement la longue phrase que je viens de citer ; il l’avait donc réduite à deux mots : « Eh ! […] Dans cette nouvelle, un jeune homme, Gilbert, commence à s’intéresser à la jeune comtesse Emmeline qui ne semble pas très heureuse dans son mariage avec M. de Marsan, et après la scène citée par Egger où songeant à elle, il heurte un passant au carrefour Bussy « à qui il venait de dire tout haut : ‘Si je vous le disais, pourtant, que je vous aime ?’

294. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait eu pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane — Si nous étions riche, si nous étions ministre de l’instruction publique ou si nous étions seulement membre influent d’une de ces associations qui se donnent charitablement la mission de répandre ce qu’on appelle les bons livres dans les mansardes et dans les chaumières, nous ferions imprimer à six millions d’exemplaires le petit poème épique dont nous venons de donner une si brève et si imparfaite analyse et nous l’enverrions gratuitement, par une nuée de facteurs ruraux, à toutes les portes où il y a une mère de famille, un fils, un vieillard, un enfant capable d’épeler ce catéchisme de sentiment, de poésie et de vertu, que le paysan de Maillane vient de donner à la Provence, à la France et bientôt à l’Europe.

295. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Armand Silvestre Je viens de relire l’œuvre considérable d’Alfred de Vigny et je suis tout entier à l’impression élevée, vivifiante qui s’en dégage. […] Il se fait leur avocat devant le grand juge, et la fierté de ses accents lui vient de ce qu’il parle au nom de l’humanité tout entière, dont les plaies saignent à son propre cœur.

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