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42. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

Croit-on donc qu’une pareille invasion compte pour peu de chose dans l’histoire intellectuelle d’un peuple ? […] * *   * Avec une pareille compréhension de la Beauté, il est aisé de se rendre compte de la singulière aversion que nous inspira l’état présent des lettres vers les premières heures de nos débuts. […] Peut-être y créons-nous le dieu futur… » De pareilles pages, et elles sont nombreuses chez cet écrivain, peuvent glorieusement figurer parmi les plus belles de notre littérature française.

43. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 16, objection tirée du caractere des romains et des hollandois, réponse à l’objection » pp. 277-289

Un pareil bouleversement a bouché plusieurs rameaux par lesquels beaucoup de cloaques médiocres communiquoient avec les grandes cloaques qui aboutissoient au Tibre. […] De pareilles révolutions sur la surface de la terre, qui causent toujours beaucoup d’altération dans les qualitez de l’air, et qui ont encore été suivies d’un si grand changement dans les alimens ordinaires, que les nouveaux habitans se nourrissent en pêcheurs et en jardiniers, au lieu que les anciens habitans se nourrissoient en chasseurs, de pareilles révolutions, dis-je, ne sçauroient arriver sans que le caractere des habitans d’un païs cesse d’être le même.

44. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Un pareil cercle est étroit et ne comprend qu’une élite ; pour être entendu de la foule, il faut parler d’un autre ton. […] Il n’y eut jamais d’écrivain qui ait possédé à un si haut degré et en pareille abondance tous les dons du causeur, l’art d’animer et d’égayer la parole, le talent de plaire aux gens du monde. […] Swift seul a risqué de pareils tableaux. […] Il a dit tout sur la nature477, sur l’art, la morale et la vie478, en deux opuscules dont vingt lectures successives n’usent pas l’attrait et n’épuisent pas le sens : trouvez ailleurs, si vous pouvez, un pareil tour de force et un plus grand chef-d’œuvre ; « rien de plus fou et de plus profond479 ». […] Tous les mécontentements accumulés, la fatigue du présent, l’ennui, le dégoût vague, une multitude de désirs enfouis jaillissent, pareils à des eaux souterraines sous le coup de sonde qui pour la première fois les appelle au jour.

45. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre V. Suite du Père. — Lusignan. »

Tu ne saurois marcher dans cet auguste lieu, Tu n’y peux faire un pas sans y trouver ton Dieu, Et tu n’y peux rester sans renier ton père… Une religion qui fournit de pareilles beautés à son ennemi mériterait pourtant d’être entendue avant d’être condamnée. L’antiquité ne présente rien de cet intérêt, parce qu’elle n’avait pas un pareil culte.

46. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Ce n’est pas à la poésie qu’il appartient de résoudre une pareille question, mais il ne lui est pas défendu de la poser. […] De pareils contresens se comptent par centaines dans les cinq cents pages du texte français. […] La méthode est la même, les résultats devaient être pareils. […] Mais une pareille modestie ne ferait pas le compte de M.  […] De pareilles tentatives ont été faites à plusieurs reprises, et chacune de ces luttes insensées n’a enfanté que des œuvres sans nom.

47. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Ce n’est plus cette fois, ni un Saint-Simon qui nous fait assister à tous les ressorts cachés, à tous les dessous de cartes, dans cet immense jeu d’une Cour à laquelle il laisse du moins, au milieu d’un fouillis sans pareil, son mouvement imposant et sa grandeur ; ce n’est plus un Dangeau nous annotant jour par jour les allées et venues, les entrées et les sorties, les mille détails et incidents du cérémonial ; ce n’est plus une princesse Palatine, duchesse d’Orléans, nous écrivant de Versailles des crudités à faire frémir, sur les princesses du sang qui boivent et fument dans les corps de garde, sur les gênes, les cuissons et les tortures intestines de l’étiquette, et nous donnant le gros menu d’un dîner du Roi ; ce n’est plus même un homme de l’art racontant les détails de la grande opération faite à Sa Majesté en 1686 : ceci est un Journal de la santé, des maladies et des incommodités de Louis XIV, dressé dès son enfance et allant jusqu’en 1711, c’est-à-dire quatre ans avant sa mort. […] Ce n’est pas d’un pareil livre qu’on dira qu’il n’y a ni sel ni sauge. […] et qui pourrait résister à une publication pareille ? […] Il faudrait, pour parler dignement de ce livre, un critique qui eût pris d’avance une potion de Rabelais ou de Molière ; le génie qui a inspiré la cérémonie du Malade imaginaire semble, à première vue, le seul esprit dans lequel il conviendrait de deviser d’un pareil Journal. […] Et a ceux qui ne sont pas médecins (quoique tout le monde, dans une bonne éducation, dût l’être plus ou moins), je dirai : Laissez le désagrément léger de ces explications techniques, de ces termes médicinaux ; voyons, n’admirez-vous pas maintenant un peu plus que vous ne faisiez auparavant ce roi qui, toute sa vie, sujet à une pareille infirmité et inquiétude, travaille assidûment, ne ralentit en rien son application, garde devant tous son égalité d’humeur, reste doux, ferme, et en apparence tranquille ?

48. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 285-289

Une pareille commission exigeoit bien du discernement & bien de l’impartialité. […] Ces derniers sont les plus foibles : en charmes féconde, à nulle autre pareille, chef-d’œuvre des Cieux, Beauté sans seconde, &c. voilà tout ce que Ménage savoit faire, & ce que Boileau lui a plaisamment reproché.

49. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Les grecs ont eu des commencemens pareils à ceux des autres peuples, et ils ont été une societé naissante avant que d’être une nation polie. […] Si les heros d’Homere ne se battent pas en duel aussi-tôt qu’ils se sont querellez, c’est qu’ils n’avoient pas sur le point d’honneur le sentiment des gots ni de leurs pareils. […] Ces discours devoient plaire à des gens qui supposoient dans les animaux un dégré de connoissance que nous ne leur accordons pas, et qui plusieurs fois en avoient tenu de pareils à leurs chevaux.

50. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

La vie d’un homme ne contient pas deux œuvres pareilles. […] On ne recommence pas impunément un pareil récit, on est fatalement condamné à le copier. […] À de pareilles âmes l’amitié ne suffit pas. […] Une pareille scène écrite par Schiller aurait eu un tout autre caractère. […] Une pareille ostentation de talent me semble impardonnable.

51. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs » pp. 554-557

Qu’on s’éleve plus haut que Virgile et que ses pareils, non point comme ce roitelet qui se mit sur le dos de l’aigle pour prendre son essort quand l’oiseau de Jupiter seroit las, afin de pouvoir lui reprocher ensuite que ses aîles le portoient plus haut que lui. […] Un homme capable par les forces de son génie d’être un grand poete, et qui pourroit tirer de son propre fond toutes les beautez necessaires pour soutenir une grande fiction, trouveroit mieux son compte à traiter un pareil sujet dans lequel il n’auroit point à éviter de se rencontrer avec personne, qu’il ne pourroit le trouver en maniant des sujets de la fable ou de l’histoire grecque et romaine.

52. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Qui est-ce qui a donc pu tenter Racine dans une pareille pièce ? […] Qui peut être à l’abri d’une pareille injustice ? […] Il n’y a ni esprit ni délicatesse dans une pareille fiction. […] Une pareille précaution était une insulte pour Louis XIV. […] Une existence de cent trente années est assurément très honorable pour une pareille farce.

53. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Or, on ne peut mettre en doute qu’un pareil traitement ne nuise à la fécondité d’une plante. […] En pareil cas, il n’est donc en aucune façon surprenant que la stérilité inhérente à la nature des hybrides aille toujours croissant. […] Dans l’Inde, ces Oies de races croisées doivent être beaucoup plus fécondes ; car je tiens de deux témoins irrécusables en pareille matière, c’est-à-dire de M.  […] Pareil fait nous fait ressouvenir de l’aptitude extraordinaire des Hippéastrums, des Lobélies, etc., à donner plus de graines, quand on les féconde avec le pollen d’une espèce distincte, que sous l’action de leur propre pollen. […] On ne saurait rendre compte de pareils faits, pas plus qu’on ne saurait dire pourquoi certains arbres ne peuvent être greffés sur d’autres.

54. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Après qu’on m’eut éveillé, je ne pus me rendormir… On saisit bien en quoi le Turenne de Bussy ne ressemble point au Condé de l’Oraison funèbre, duquel Bossuet a dit avant Rocroi : « On sait que le lendemain, à l’heure marquée, il fallut réveiller d’un profond sommeil cet autre Alexandre. » Je laisse à ceux qui ont eu l’honneur de se trouver à pareille fête à côté des héros, le soin de décider lequel des deux récits leur paraît le plus voisin de la vérité. […] De pareils livres, en réalité, sont contraires aux fondements de l’ordre et de la stabilité même des États. […] Bussy, dans l’exil, en se souvenant des femmes qu’il avait connues, disait : « Elles aimaient, de mon temps déjà, l’argent et les pierreries plus que l’esprit, la jeunesse et la beauté. » On doit plaindre Bussy de n’avoir su rencontrer que de pareilles femmes à l’époque où vivaient les Sévigné, les La Fayette et bien d’autres. […] Je fus huit jours fort content de ma cour, après lesquels je m’aperçus que le roi évitait de me regarder ; lorsque j’eus fait encore deux mois durant de pareilles observations, je voulus éprouver si je ne m’éclaircirais pas davantage en parlant à Sa Majesté. […] Saint-Évremond avait le droit d’être sévère ; car, placé dans la même condition que Bussy et tombé dans une pareille disgrâce, il résista à la tentation d’un retour ; il vécut et mourut en philosophe.

55. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Quand elle entre dans le bal où elle va chercher son ennemi, les hommes chuchotent, les femmes se voilent de leurs éventails : l’entrée de la grande Courtisane de l’Apocalypse, montée sur son dragon à sept têtes, ne produirait pas un effet pareil. […] C’est étrangement surfaire l’industrie de ce Giboyer que de lui prêter une pareille influence. […] Henri, qui ne veut pas d’un pareil beau-frère, lui rappelle le procès qui le déshonore ; sur quoi, Vernouilhet tire de sa poche un vieux numéro de la Gazette des Tribunaux qu’il met sous les yeux du jeune puritain ; puis il s’éloigne, et le banquier, survenant un instant après, trouve son fils, la honte au front et les yeux en larmes ; il prend le journal qui le fait rougir… C’est le compte rendu d’un procès pareil à celui de Vernouilhet, subi il y a vingt ans par son père… Tout s’arrange cependant. […] Agnès peut demander : Avec une innocence à nulle autre pareille, Si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille… Fernando, en restant d’une pureté parfaite, doit avoir des notions moins vagues d’histoire naturelle.

56. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

Croyez-vous que, dans un pareil monde, nous serions ce que nous sommes ? […] je répète ma question : croyez-vous que, dans un pareil monde, nous serions ce que nous sommes ? […] Sans aucun doute, une pareille assertion lui aurait paru une pure folie et il ne se serait jamais abaissé à la contrôler.

57. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Se moquant également de l’usage reçu, de l’inutilité & des inconvéniens d’une trop grande innovation, & de l’habitude des yeux qu’un pareil changement blesse, il ne s’est embarrassé que d’établir ses idées singulières, de réaliser ses rêves sur le néographisme, de mettre un accord parfait entre l’orthographe, & la prononciation. […] L’Anglois croiroit qu’il n’y a point de mot pareil dans toute sa langue. […] Les professeurs royaux se moquèrent de pareilles censures.

58. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Il faut avoir avoué que, dans la mesure où l’histoire permet de l’appliquer, la méthode inductive ne promet guère de réponses « cruciales » à de pareilles objections. […] Étendez à tous nos raisonnements de pareils renversements d’idées, et notre édifice entier est bouleversé : voici la base au sommet, et le sommet à la base. […] Toutefois, il est au moins une chose dont cette connaissance rend compte : elle montre quelles conditions seraient nécessaires pour qu’une réaction pareille eût quelque chance de succès.

59. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On sait qu’il se repentit ; c’est à la postérité à juger s’il y a des remords qui puissent effacer un pareil crime. […] Mais ici on ne trouve rien de pareil : c’est un esclave peu éloquent qui remercie son maître à genoux. […] Il faut plaindre au siècle où, avec de pareils ouvrages, on parvient cependant à être célèbre.

60. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IX. Des Epistolaires ou Ecrivains de Lettres. » pp. 265-269

Il faudroit pour un pareil livre, non un compilateur, mais un homme qui écrivît parfaitement dans le genre épistolaire, & qui composât lui-même toutes les Lettres avec le soin qu’un pareil travail demande.

61. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

En effet, le musicien obligé de mettre en musique de pareils vers, ne trouveroit pas beaucoup de ressource pour sa mélodie dans la déclamation naturelle des paroles. […] Un bon poëte lyrique, quelque riche que sa veine puisse être, ne mettra gueres dans ses ouvrages de vers pareils à ceux de Corneille que j’ai citez.

62. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Sous beaucoup de plumes un pareil titre n’aurait été qu’un prétexte à des utopies de métaphysicien ou à des déclamations de parti. […] Quoiqu’une théorie repose au fond d’un pareil ouvrage, — car de toute pensée générale, de tout fragment de vérité, il est facile de déduire ce que la science appelle une théorie, — ce livre n’est pas, à proprement parler, ce que les esprits qui recherchent ces organisations de la pensée entendent généralement par un système.

63. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

En pareille compagnie, on est contraint de trier ses idées et de serrer ses phrases. […] Voilà pour le sérieux ; l’agréable est pareil ; la fantaisie règne partout. […] Il y a des moments pareils dans la vie des nations, et celui-ci en est un. […] Sa pensée se déploie en vastes comparaisons redoublées, pareilles à celles du vieux conteur ionien. […] Eussiez-vous cru qu’un écrivain pût inventer de pareilles sottises ?

64. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Une religion qui a consacré un pareil mot connaît bien le cœur maternel. […] Quand la veuve d’Hector, dans l’Iliade, se représente la destinée qui attend son fils, la peinture qu’elle fait de la future misère d’Astyanax a quelque chose de bas et de honteux ; l’humilité, dans notre religion, est bien loin d’avoir un pareil langage : elle est aussi noble qu’elle est touchante.

65. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

J’ai la conviction cependant que de pareilles objections ont peu de poids, et que ces difficultés ne sont pas insolubles. […] En pareils cas, et l’on en pourrait trouver beaucoup d’autres analogues, les habitudes ont changé sans qu’il y ait eu dans l’organisation des modifications correspondantes. […] Ils admettront que même un organe aussi parfait que l’œil de l’Aigle peut s’être formé par sélection naturelle, bien qu’en pareil cas nous ne connaissions aucun des degrés de transition au moyen desquels cet organe a successivement acquis toute sa perfection. […] En pareil cas, la sélection naturelle peut, si quelque avantage en dérive pour l’individu, adapter à une seule fonction une partie ou un organe qui, jusque-là, en a rempli plusieurs, et transformer ainsi, plus ou moins complétement, les caractères de l’espèce par insensibles degrés. […] Le Lepidosirène semble nous rappeler les traits généraux et quelques détails possibles de l’organisation de pareils êtres et nous montre peut-être un de leurs derniers descendants.

66. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Une pareille classification est toujours possible, et le cas s’en présente souvent, tant qu’un nombre suffisant de caractères, si peu importants qu’ils soient, trahit le lien caché de l’unité généalogique. […] Parmi les insectes on trouve d’innombrables exemples de pareils faits ; ainsi Linné, trompé par des apparences extérieures, avait classé un insecte Homoptère avec un Papillon. […] En pareil cas, il serait complétement impossible de trouver des définitions pour distinguer exactement les divers groupes de leurs parents immédiats, ou ceux-ci de leurs ancêtres plus anciens et inconnus. […] Dès lors, elles demeurent attachées à leur rocher pour le reste de leur vie ; leurs pattes sont transformées en organes préhensiles ; elles retrouvent de nouveau une bouche d’une structure normale ; mais elles n’ont point d’antennes, et leurs deux yeux sont de nouveau remplacés par un seul petit œil très simple pareil à un point. […] Car, en pareil cas, il serait indispensable à l’existence de ces espèces que les descendants se modifient dès le jeune âge, de la même manière que les ancêtres, par rapport à leurs habitudes semblables.

67. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Remontant aussi haut qu’on puisse remonter dans une pareille histoire, l’abbé Huc, qui a lu sur son sujet tout ce qu’on peut lire en Chine ou ailleurs, discute avec beaucoup de compétence la légende syriaque et grecque de saint Thomas l’apôtre évangélisant les Indes, et montre, sans l’affirmer positivement cependant, que le Christianisme a pu pénétrer des Indes en Chine presque au même moment où il faisait son apparition dans le monde occidental. […] … De notion pareille, certainement il n’y en a pas. […] Une pareille pensée pourrait décourager d’autres hommes que nos missionnaires ; mais qu’importent les données de l’histoire, qu’importe la réalité humaine, et, dans un certain sens, le châtiment de Dieu sur des nations visiblement condamnées, à ces apôtres qui prêchent la folie de la croix et qui savent espérer contre toute espérance, spem contra spem !

68. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

C’était donc, avant tout, pour mettre la main fructueusement sur un pareil sujet, un esprit compétent aux choses de la politique qu’il fallait, dominant plus ou moins ce côté de l’esprit humain, et capable, non pas de raconter uniquement les faits et gestes du journalisme, qui furent, par parenthèse, bien plus souvent les Gesta diaboli que les Gesta Dei per Francos, mais aussi d’essayer une solution des grands problèmes que le journalisme a posés et n’a pas encore résolus. […] Hatin n’a rien déduit de faits pareils, et ces grands exemples ont été perdus. […] En vérité, disons-le-lui en toute franchise, de pareilles citations, qu’aucun talent n’excuse, ennuient, quand elles ne dégoûtent pas ; car elles dégoûtent souvent, et tout le monde n’est pas aussi solide que Μ. 

69. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Or, ce n’est point d’ouvrages pareils que nous avons besoin à cette heure. […] Certes, quand on descend d’une pareille chaîne d’esprits et qu’on va d’Aristote à… Sieyès, à travers le christianisme qui de toutes les manières fut une révélation, on se demande ce qui aurait manqué à l’humanité, devenue chrétienne, quand elle n’aurait pas eu, pour tracasser ses annales, tous ces gaillards-là ! […] De pareils hommes ne peuvent s’atteler, ni de gré ni de force, au joug d’un système qui regarde comme un progrès l’esprit politique du dix-huitième siècle, et qui le glorifie dans ce Quinze-Vingt de sa propre pensée, laissé par le dédain de Bonaparte, accroupi dans les ténèbres de sa constitution impossible, — l’abbé Sieyès.

70. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Il faut, en effet, que cette œuvre soit d’une sincérité bien profonde pour résister, dans l’imagination de ceux qui la lisent, à de pareilles révélations ! […] Aussi en gardait-il entre les sourcils une balafre, — pareille à la nuée que la foudre déchire, — et les salicornes et les traînasses, de son sang ruisselant s’étaient teintes jadis. » IV Encore une fois, — ne nous lassons pas d’y revenir, — le caractère de cette poésie, divinement douce ou divinement sauvage, est le caractère le plus rare, le plus tombé en désuétude, dans les productions de ce temps. […] Frédéric Mistral, qui n’entend nullement être un patoisant, et dont le génie d’expression était assez fier cependant pour avoir l’insouciance d’une question pareille, bête comme une personnalité, M. 

71. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Là ressort encore ce qu’on peut appeler, en pareille matière, l’aventure. […] Cette activité sans pareille n’avait tout son emploi et toute sa jouissance, n’était véritablement à la fête que quand elle rentrait en campagne. […] Il faudrait être Tacite ou Shakespeare pour rendre au vif ce qu’inspire une pareille vue à bien des cœurs, ce que du moins je ressens pour mon compte, et que bien d’autres sentent comme moi confusément. […] Pourtant la vérité générale de pareils tableaux se prouve aussi, se déclare d’elle-même, et, en les voyant, on a droit de s’écrier comme devant un portrait dont on n’a jamais connu le modèle : Que c’est vrai ! […] Thiers, n’avait ressemblé à ce siège, et il fallait, dans l’Antiquité, remonter à deux ou trois exemples comme Numance, Sagonte ou Jérusalem, pour retrouver des scènes pareilles.

72. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Montaigne parle bien d’une maladie pareille qu’il avait, mais il en parle à ses lecteurs, c’est-à-dire à tout le monde ; tandis qu’ici Rousseau en parle dans une lettre particulière à de jeunes femmes à qui il écrit pour la première fois : c’est là un renchérissement et un embellissement. […] Sur une lettre pareille à la dernière, Julie se fût moins offensée de mon silence qu’alarmée de mon état ; elle ne se fût point, en pareil cas, amusée à compter des lettres et à souligner des mots ; rien ne ressemble moins à Julie que Mme de… (de La Tour). […] » Le plus piquant hommage qu’on puisse adresser aux hommes de cette nature et de cette manie, c’est de leur dire : « On vous comprend, on vous connaît, on vous admire ; mais vous avez des pareils, ou du moins des semblables, plus que vous ne le croyez. » Mme de La Tour ne lit pas comme son amie Claire ; elle ne se découragea point. […] Lorsque, six mois après le départ de Rousseau pour l’Angleterre, éclata la brouille avec Hume, et que tout Paris prit fait et cause pour ou contre, Mme de La Tour n’hésita point : elle était pour Jean-Jacques quand même ; c’est l’honneur et le droit des femmes d’agir à l’aveugle en pareil cas.

73. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

D’autres aristocraties en Europe ont été conduites par des circonstances à peu près pareilles vers des mœurs à peu près semblables. […] En pareille compagnie, on peut causer ; car causer, c’est amuser autrui en s’amusant soi-même, et il n’y a pas de plus vif plaisir pour un Français221. […] Un pareil train ne va pas sans gaspillage, et les domestiques, livrés à eux-mêmes, font leur main. […] En pareil lieu et en pareille compagnie, il suffit d’être ensemble pour être bien. […] M. de Conzié est surpris à quatre heures du matin par son rival, officier aux gardes : « Point de bruit, lui dit-il, on va m’apporter un habit pareil au vôtre, je me ferai faire une queue et nous serons de niveau ».

74. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Un pareil orgueil porte en lui-même son excuse, et se justifie par son évidente sincérité. […] Certes, une pareille donnée était de nature à corriger la prédilection de M.  […] Mais que vient faire, dans un roman, un pareil personnage ? […] Une pareille menace, loin d’ajouter à l’émotion, diminue la pitié qu’inspirait Henri. […] Ponsard a-t-il rien fait de pareil ?

75. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Le petit nombre de juges compétents en pareille matière reconnaissent que, dans cette voie des investigations analytiques comparées M.  […] Puis, à côté de l’appât, les privations : on retranchait les protestants de toutes les charges, même municipales, des villes : « J’ai reçu (janvier 1679) un arrêt du Conseil qui exclut les habitants de la Religion prétendue réformée des charges politiques de la ville de Montauban, et ai proposé à la Cour d’en rendre un pareil pour toutes les autres villes. » Foucault aura souvent de ces propositions-là ; il aime à devancer la Cour, dans le sens de la Cour. […] Non content d’écrire à Louvois pour réclamer des mesures de rigueur, et avant même d’avoir la réponse, Foucault s’adresse au Père de La Chaise pour lui suggérer d’autre part des moyens auxiliaires plus doux ; il propose non plus ici des cavaliers et des dragons, mais d’autoriser une conférence, par exemple, où les points controversés soient agités, disant que les ministres et les principaux religionnaires de ces contrées ne cherchaient qu’une porte honnête pour rentrer dans l’Église : « Ceux, ajoute-t-il, qui sont les plus considérés et les plus accrédités dans le parti m’ont assuré que c’était la seule voie qui pût faire réussir le grand projet des conversions ; que celles de rigueur, de privation des emplois, les pensions et les grâces seraient inutiles. » Dans un voyage qu’il fait à Paris, il en parle également au chancelier Le Tellier, lequel a d’ailleurs peu de goût pour Foucault, et qui ferme l’oreille à sa proposition : « Il la rejeta absolument, disant qu’une pareille assemblée aurait le même succès que le Colloque de Poissy ; que le pape trouverait mauvais que l’on fît une pareille conférence sans sa participation, et me défendit d’en parler au roi.

76. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Ammon et Vacher de Lapouge, de pareilles propositions se dérobent à toute vérification ? […] — D’ailleurs, quand bien même une pareille relation serait vérifiée, il faudrait se rendre compte de la distance qui séparerait encore, de cette constatation, une explication véritable. […] Avec de pareilles « révélations » on peut bien faire une histoire, non une science. […] * ** La sociologie nous offre-t-elle, et à quelles conditions, de pareilles hypothèses ?

77. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Les fleurs éclatent, pareilles à des astres flamboyants. […] Tantôt, pareil à un Sardanapale, il réjouit ses sens. […] J’imagine que tu y souffris d’une aventure pareille à la mienne. […]Pareil à un ange fatigué, le vent se repose dans l’or éteint des moissons. […] Des arbres s’embrasent, pareils à des torches livides.

78. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Crime et Châtiment est admirable parce que ce roman est appelé à peindre l’hallucination criminelle, mais le peintre qui entoure d’une pareille hallucination indifféremment un violoniste mondain, une jeune femme charmante, Carlyle, ou de délicieux enfants roses est absurde, parce que ces œuvres sont absurdes et morbides, parce que l’absurde et le malade ne peuvent pas rationnellement prétendre prendre jamais place dans notre admiration.. […] Ratfaëlli ; grand merci si on fait fi de pareilles recherches.

79. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

Il n’y a qu’une longue et spéciale pratique qui puisse prévenir de pareilles défaillances. […] Il nous semble donc que, surtout par ce temps de mysticisme renaissant, une pareille entreprise peut et doit être accueillie sans inquiétude et même avec sympathie par tous ceux qui, tout en se séparant de nous sur certains points, partagent notre foi dans l’avenir de la raison.

80. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Et je songeais aussi, me rappelant cette manière d’expliquer de pareils dévouements, qui traîne dans tant de livres : « Tout cela est au-dessus de nous. […] Un homme qui est doué pour l’observation possédera vite, en lui-même, une collection d’images prises au hasard des chemins, incomplètes, fragmentaires, simples apparitions de la vie dans un moment de la durée, et qui ne sont que des éléments de personnages, des traits dispersés, des croquis pareils à ceux des peintres. […] Maman y a quelque droit : son grand-père, le comte Léopold de B., était colonel de la garde royale et chevalier de Saint-Louis. » J’ai grand’peur que, malgré de pareils titres, le bureau de tabac n’ait pas encore pour titulaire mademoiselle Léontine. […] Mais j’ai pour excuse la nécessité même, car, dans un problème si délicat, il est impossible de parler d’après l’expérience des autres, et nul ne saurait noter avec certitude la marche de pareilles idées, si ce n’est dans son propre esprit. […] » Il me semble qu’un phénomène à peu près pareil s’accomplit pour les personnages de roman.

81. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

L’Allemagne, à la fin du xviie  siècle, présentait — on a l’air de rêver comme elle quand on écrit de pareilles choses ! […] Encore une fois, c’était le fond de pareilles âmes que l’historien digne d’un pareil sujet devait nous montrer.

82. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Un pareil livre ne passe pas. […] … Une pareille disposition effraie assez les esprits qui étudient les pentes du siècle, pour donner le courage de réagir contre un livre, bien plus utile à des ascètes avancés dans la voie de la perfection chrétienne qu’à des gens du monde vivant dans les réalités et les épaisseurs de ce temps. […] Dans l’Imitation, rien de pareil.

83. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

pas écrit par un poète, ni même par quelqu’un qui ait le génie de l’hagiographie nécessaire pour traiter un pareil sujet, n’en donnera pas moins à l’imagination une de, ces fortes secousses qu’elle aime… Qu’est-ce, en effet, qu’Obermann, René, le Lépreux de la cité d’Aoste, ces trois fameux héros de roman dont on peut dire que l’âme du xixe  siècle en est encore pleine, en comparaison de Benoît-Joseph Labre, ce solitaire comme eux, qui, comme eux, s’était arraché des voies du monde, — pour des raisons plus hautes que les leurs : car, eux, c’était, en ce qui regarde Obermann et René, le dégoût égoïste et hautain d’âmes plus grandes, — ou, du moins, qui se croyaient plus grandes que ce que la vie sociale avait à leur donner, — et, en ce qui regarde le lépreux, la honte d’une affreuse misère ? […] Une vie pareille — vue de par-dehors — ne se raconte pas ; car l’incomparable beauté en est tout intérieure. […] Assurément, il n’y a pas à faire ici de critique littéraire ; ce serait même ridicule dans un sujet pareil.

84. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

 » La campagne d’Iéna, comme celle d’Ulm, « devait servir de modèle un jour pour apprendre aux généraux l’art de réunir à propos leurs forces, et de les diviser ensuite quand elles ont frappé : je dis modèle, si tant est qu’il y en ait à pareil jeu ; car tout jeu savant suppose le joueur, tout art suppose essentiellement l’artiste ; et la variété, la nouveauté dans l’application, qui se différencie et recommence sans cesse à chaque cas imprévu, c’est l’habileté souveraine, c’est le génie35. […] Il fallait s’informer comme on pouvait ou plutôt deviner, et l’on était responsable de l’exécution de pareils ordres ! Pour moi en particulier, aide de camp d’un général qui ne s’était pas informé un instant si j’avais un cheval en état de supporter de pareilles fatigues, si je comprenais un service si nouveau pour moi, l’on me confiait un ordre de mouvement à porter au milieu de la nuit, dans un moment où tout avait une grande importance, et l’on ne me permettait pas même de demander où je devais aller. […] Dans un mémoire adressé plus tard au duc de Bassano, il exposait ainsi sa conduite et sa démarche, qui paraîtra singulière assurément et des plus osées à pareille heure : « Tout présageait à Berlin, dans les premiers jours de novembre (1806), que l’Empereur voulait entrer en Pologne. […] On pense bien qu’en pareille matière je ne me mêle pas de dogmatiser pour mon compte ni en mon nom.

85. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

En applaudissant vivement à l’expression de ce reproche qui atteignait en partie la belle société, il est évident que le public académique prenait tout haut l’engagement de ne plus retomber dans pareille faute. […] Augier, étaient séantes en pareille circonstance et en un tel lieu.

86. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Si, avec les images qu’il nous a suggérées, nous ne pouvons sculpter un bas-relief dont se pare sa tombe éblouissante, « Que du moins ce granit, calme bloc pareil à l’aérolithe qu’a jeté sur terre quelque désastre mystérieux, marque la borne où les blasphèmes futurs des ennemis du poète viendront briser leur vol noir. » C’est fort mal traduit, et pourtant j’ai fait de mon mieux. […] Le romarin salue la tombe, le lis flotte sur la vague… » La poésie de Poe est pareille à ce paysage.

87. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Si le latin avait péri au Xe siècle, le français, sans être radicalement différent de la langue que nous parlons aujourd’hui, tout en possédant le même fonds de mots usuels, tout en usant d’une pareille syntaxe, aurait cependant évolué selon d’autres principes. […] Ce serait la seconde fois que pareille aventure aurait pour théâtre le sol de la Gaule.

88. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Ce qu’il dépense de cris, de blasphèmes, de convulsions pourrait défrayer une ville prise d’assaut, et comme il arrive toujours en pareil cas, l’effet de tout ce bruit est nul ; le spectateur reste insensible. […] Avec une pareille donnée, on a, certes, les coudées franches pour représenter le bonheur, ou au moins le plaisir ; le poète a cependant tiré un très médiocre parti de tant d’éléments réunis à si grands frais. […] Tandis qu’on accablait l’abbé Delille des plus amers sarcasmes, on s’engageait dans des sentiers pareils à ceux où il s’est embourbé. […] Ajoutez à cela que de pareils procédés ne nous font même pas connaître l’antiquité. […] Dans de pareilles mœurs intellectuelles, il y avait peut-être de la grossièreté et comme un dernier vestige de la barbarie mourante ; à la grossièreté la force sert quelquefois de noyau, et ici c’était le cas.

89. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

À un pareil peuple il faudrait un peuple d’esclaves. […] On n’imaginait pas une pareille foule. […] Il est vrai qu’un pareil procédé philosophique a des inconvénients. […] En pareil cas, il vaut peut-être mieux n’y pas voir trop clair. […] On ne vient à bout de pareilles tâches que par un effort très grand et très prolongé.

90. (1911) Études pp. 9-261

Elles s’ouvrent tout auprès de lui, pareilles à l’amour quand il nous tient sans parler contre sa poitrine. […] C’est lui qui se traduit d’abord par cette sorte de continuité basse, par cette tenue de la mélodie, pareille à la longueur des sens. […] L’océan, tourmenté et silencieux, s’étend pareil à l’oubli. […] Sous des mots contraires nous la distinguerons pareille ; nous la reconnaîtrons soudain parmi ses aveux divisés. […] Ils sont pareils à ces gens qui ne savent pas voir les choses ; ils me donnent le même malaise.

91. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Ces affolements de plantes (sports) sont extrêmement rares à l’état sauvage, mais assez fréquents sous l’action de la culture ; et, en pareil cas, l’on voit que le traitement de la plante mère a pu affecter un bourgeon ou un rejeton, sans altérer les ovules ou le pollen. […] Je ne puis douter que, si d’autres animaux ou d’autres plantes, en nombre égal à celui de nos espèces domestiques et appartenant de même à diverses classes et à diverses contrées, étaient pris à l’état de nature pour se reproduire en domestication pendant un pareil nombre de générations, ils ne varient autant, en moyenne, qu’ont varié les espèces mères de nos races domestiques actuelles. […] On chercherait vainement dans toute la famille des Colombins un bec semblable à celui du Messager anglais, du Culbutant à courte face ou du Barbe ; des plumes retroussées comme celles du Jacobin ; un jabot pareil à celui du Pigeon Grosse-Gorge ; des plumes caudales comparables à celles du Pigeon-Paon. […] On peut attribuer quelque effet à l’action directe des conditions de la vie, et aussi quelque effet aux habitudes ; mais il serait bien hardi d’attribuer à de pareilles causes les différences du Cheval de trait et du Cheval de course, du Lévrier et du Limier, du Pigeon Messager et du Pigeon Culbutant. […] Dans de pareilles matières les causes agissantes sont si variées et si nombreuses, que leur résultat complexe peut toujours avoir été le résultat de très différentes combinaisons de circonstances semblables ou dissemblables.

92. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Le grand Corneille enfin (car il est de cette famille), Corneille couvert de cicatrices, épuisé, mais infatigable et sans relâche comme ses héros, pareil à ce valeureux comte de Fuentès dont parle Bossuet, et qui combattit à Rocroi jusqu’au dernier soupir, Corneille ramènera obstinément au combat ses vieilles bandes espagnoles et ses drapeaux déchirés. […] Sanglots, soupirs, pleurs de tendresse, Pareils à ceux qu’en sa ferveur Madeleine la pécheresse Répandit aux pieds du Sauveur ; Pareils aux flots de parfum rare Qu’en pleurant la sœur de Lazare De ses longs cheveux essuya ; Pleurs abondants comme les vôtres, Ô le plus tendre des apôtres, Avant le jour d’Alleluia ! […] Shakspeare abonde en traits pareils ; les tragiques grecs en offriraient également.

93. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Je me contenterai donc de dire à leur sujet que l’inventeur fait ordinairement un mauvais usage de son esprit, quand il l’occupe à donner le jour à de pareils êtres. […] Des personnages que nous connoissons pour des phantômes imaginez à plaisir à qui nous ne sçaurions prêter des passions pareilles aux nôtres, ne peuvent pas nous interesser beaucoup à ce qui leur arrive. […] Il ne leur est point permis d’inventer des fictions, et de s’en servir à leur gré, pour exposer de pareils sujets. […] On produit tant qu’on veut de ces symboles par le secours de deux ou trois livres qui sont des sources intarissables de pareils colifichets, au lieu qu’il faut avoir une imagination fertile et qui soit guidée encore par une intelligence sage et judicieuse, pour réussir dans l’expression des passions et pour y peindre avec verité leurs simptômes.

94. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

» Une seconde mère ira plus loin : « J’ai défendu à mes enfants, dira-t-elle, d’ouvrir désormais votre publication, et si pareil scandale se renouvelle, je vous préviens que je cesserai mon abonnement. » Remarquez que l’œuvre incriminée n’a aucun caractère d’immoralité ; qu’elle est écrite, je le suppose, avec un sentiment de réserve et de respect. […] À quoi bon de pareilles lectures ? À quoi bon surtout de pareils ouvrages ? […] Le sentiment qui fait parler ou agir la foule, en pareil cas, c’est l’ennui, direz-vous.

95. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Une fois cette digue emportée, il n’y a plus de digue, et l’inondation roule sur toute la France comme sur une plaine unie  En pareil cas, chez les autres peuples, des obstacles se sont rencontrés : il y avait des lieux élevés, des centres de refuges, quelques vieilles enceintes où, dans l’effarement universel, une partie de la population trouvait des abris  Ici le premier choc achève d’en emporter les derniers restes, et, dans ces vingt-six millions d’hommes dispersés, chacun est seul. […] Au moment du danger, personne n’ose compter sur ses voisins ou sur ses pareils. […] Pour celles qui ont été averties, les avocats, procureurs et notaires des petites villes voisines ont fait leurs doléances de leur chef, sans assembler la communauté… Sur un seul brouillon, ils faisaient pour toutes des copies pareilles qu’ils vendaient bien cher, aux conseils de chaque paroisse de campagne. » — Symptôme alarmant et qui marque d’avance la voie que va suivre la Révolution : l’homme du peuple est endoctriné par l’avocat, l’homme à pique se laisse mener par l’homme à phrases.

96. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Et ce n’est pas non plus au temps qui passe qu’il l’a donnée, car pareille histoire restera. […] Ainsi, pour nous, le premier mérite de cette histoire, qui en a plusieurs, c’est d’être une histoire humaine, politique et vraie, de cet illustre calomnié, de Grégoire VII, que Macaulay n’aurait pas pu compter parmi ses décapités de l’Histoire, car un pareil homme ne se décapite pas ! […] Ces deux grands réformateurs, qui procèdent au rebours l’un de l’autre, ont, en effet, plus d’un trait de caractère pareil.

97. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

En vain y a-t-il au commencement de son livre (page 22) une petite distinction dont la clarté est telle qu’en la transcrivant je renvoie à l’auteur la responsabilité de sa lumière : c’est que « une femme n’étant jamais pareille à l’homme, et autre chose étant l’égalité, autre chose la disparité, la femme est psychiquement l’égale de l’homme, et physiquement elle ne l’est pas ». […] Il faut pourtant se résumer sur un pareil livre. […] Peut-être même ces têtes légères en riront-elles quelquefois, malgré les adroites paroles croquemitaines claquant si dru dans la préface, vous vous en souvenez : « Un pareil livre ne sera lu avec fruit que par des femmes honnêtes et des hommes d’honneur ! 

98. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Et nous autres critiques, obligés d’avaler les premiers, pour les déguster, de telles choses, nous qui, par état, sommes exposés à cette torture d’eau, — la pire des tortures, disait la Brinvilliers, n’avons-nous pas le droit d’élever des digues contre de pareilles inondations ? […] C’est sa manière de sentir et surtout de dire, qui fait l’intérêt d’une pareille publication. […] Rien de pareil dans Alexis de Tocqueville.

99. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Pareil honneur arrivera un jour à tous ceux qui ont le génie du souverain, et aux mains de qui ne dépérissent point les destinées de la patrie. […] Une réflexion toutefois qu’on ne pouvait s’empêcher de faire en assistant aujourd’hui à cette fête de l’esprit, c’est que si pareil intérêt est excité par une réunion académique, si des hommes qui autrefois se sont combattus dans l’arène parlementaire, et qui n’ont certes pas été exempts d’injustices les uns envers les autres, étaient assis là sur le même banc, tout prêts à écouter et à applaudir une parole élevée, à jouir d’un noble talent ; si bien des préventions, des colères ont complètement disparu, et si les esprits, délivrés des craintes et comme désintéressés de leurs propres passions, s’étaient donné là rendez-vous dans un concours d’admiration et de bienveillance, on le devait à quelqu’un et à quelque chose.

100. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

Ils peuvent donc, en traitant de pareils sujets emploïer ces divinitez comme des acteurs principaux, mais qu’ils observent de ne point confondre avec elles les personnages, qui, comme la Discorde et la Renommée, n’étoient déja que des personnages allegoriques dans ces tems-là. […] Le brillant qui naît d’une action metaphorique, les pensées délicates qu’elle suggere et les tours fins avec lesquels on applique son allegorie aux folies des hommes ; en un mot toutes les graces qu’un bel esprit peut tirer d’une pareille fiction, ne sont point en leur place sur le théatre.

101. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

L’utilité de pareilles démonstrations ne se limite pas ; on ne peut dire où elle commence ni où elle s’arrête. […] Albalat a demandé le secret du stylo… Quel profit on peut tirer d’une pareille tâche !

102. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Vous n’avez pas plus le droit d’exiger de moi un pareil sacrilège que de vouloir me forcer à convenir que deux et deux font cinq, quand j’ai la conviction avec vous tous que deux et deux font quatre. […] J’ajouterai, sans grand espoir de voir mon vœu exaucé, avec la conviction toutefois d’être dans le vrai : Rien ne détendrait la situation morale, rien n’apaiserait, ne désarmerait l’animosité et l’hostilité des esprits comme une pareille tolérance publiquement observée et pratiquée par tous et envers tous. […] Que de pareilles scènes soient infiniment regrettables, comme l’a dit M. le rapporteur, je le sais, — je le sais par expérience et pour y avoir passé moi-même (car j’ai eu aussi, dans mon temps, ma part de ces tempêtes scolaires) [mouvement] : mais le professeur n’a mérité aucun blâme. […] Mais n’est-il pas étrange, messieurs, que nous ayons à avoir un avis sur pareille chose, un avis impossible à recueillir et à combiner ? […] Et croyez bien, messieurs, que la Chambre des pairs de 1828 eût été bien surprise, si elle s’était trouvée saisie d’un pareil cas !

103. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Klingsor est pareil à une de ses chansons : il est court, mais je ne vois point qu’on y puisse rien ôter29. » M.  […] C’est un être comme chacun de nous, et les notions de l’existence sont en lui pareilles à celles de tous les mortels. […] — Dis-leur comme ils sont doux à voir Mes cheveux bleus comme des prunes, Mes pieds pareils à deux miroirs Et mes deux yeux couleur de lune. […] « L’âme en démence a mal de se sentir pareille aux farouches marées. […] J’aurai blessant mes pieds, tes piétinants sabots                   Je te tiendrai par les oreilles ; Dans la lutte, nos deux vigueurs seront pareilles                   Et nos mouvements seront beaux.

104. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

D’autre part, une pareille spéculation n’a rien qui ressemble à ce qu’on appelle métaphysique ; elle ne contient aucune idée a priori, aucun mot ontologique. […] Âme, vie, nature, force spontanée, tout cela peut-il être autre chose que des mots vides de sens dans une pareille philosophie ? […] Quelle foi et quelle force ne donne pas une pareille doctrine à l’agent de la puissance divine ? […] Seul le sens intime résiste à une pareille métamorphose ; seul il affirme la liberté, la personnalité de l’homme d’abord, puis l’autonomie, la spontanéité des êtres de la nature. […] Un pareil mysticisme n’est jamais dangereux pour la morale, parce qu’il n’est jamais contraire à la conscience.

105. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

En présence du vice, elle n’en conçoit ni le goût ni l’indignation ; c’est chose, à ses yeux, toute naturelle en pareil temps, toute légitime en pareil lieu, et, sans s’en étonner, elle le décrit en détail ; bonne femme d’ailleurs, incapable de médisance, et au demeurant fort honnête.

106. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Vous avez bien lu, Francisque Sarcey, qui alors… mais, depuis… On comprend qu’avec de pareils guides, Bergerat ne pouvait manquer d’aller loin. […] Beaucoup achetaient des lunettes bleues pour soutenir l’éclat d’un pareil feu d’artifice.

107. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Quelle habileté ne suppose pas le succès d’une pareille entreprise ! […] Aussi a-t-on méprisé un pareil jugement, pour ne s’attacher qu’aux motifs qui l’ont engagé à le prononcer.

108. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre V. Suite des précédents. — Héloïse et Abeilard. »

Il était impossible que l’antiquité fournît une pareille scène, parce qu’elle n’avait pas une pareille religion.

109. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 12, qu’un ouvrage nous interesse en deux manieres : comme étant un homme en general, et comme étant un certain homme en particulier » pp. 73-80

Des vers remplis de sentimens pareils aux nôtres, et qui dépeignent une situation dans laquelle nous sommes, ou même une situation dans laquelle nous aurions été autrefois, ont pour nous un attrait particulier. […] Quoique ce poëme ne nous touche plus que parce que nous sommes des hommes, il nous touche encore assez pour nous attacher : mais un poëte ne sçauroit promettre à ses ouvrages une fortune pareille à celle de l’éneïde, qui est celle de toucher sans cet interêt qui a un rapport particulier au lecteur, à moins d’une grande présomption, principalement s’il compose en françois.

110. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

C’est qu’à un pareil abolitionniste chacun eût répondu : « Vous êtes orfèvre, monsieur Josse !  […] Pareille aventure advint fréquemment dans un décor moins romanesque (c’était dans des ministères) à M. 

111. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Dübner, mort l’année dernière à pareil jour. […] Que d’ailleurs la grammaire grecque de Dübner soit plus ou moins applicable à nos classes, qu’elle remplisse ou non les conditions qu’exigent l’esprit et le cerveau français, que l’auteur ait rencontré ou non dans ses exposés l’expression juste, précise et claire, c’est-à-dire française, ou qu’il ait trop retenu du jargon scolastique, je n’ai qualité, ni compétence, ni goût, pour traiter de pareilles questions. […] Mon ouvrage n’ayant qu’à gagner à une pareille révision, j’y consentis bien volontiers, et je lui communiquai toutes mes épreuves, qu’il revit, suivant son habitude, avec le plus grand soin… » Dans une lettre de Dübner, qui se lit dans la même préface, on voit qu’en proclamant M. 

112. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Faire, à propos d’un pareil livre, une critique d’ensemble serait perdre sa peine : il suffit pour le ruiner d’en extraire quelques passages. […] Toutes celles qu’il a recueillies dans son commerce avec les classiques grecs et latins, avec les voyageurs et les poëtes du jour, avec les oiseleurs, les chasseurs au renard, les pâtres et les braconniers de ses romans, il les entasse pêle-mêle dans cette production de détresse, à peu près comme au moment du naufrage on jette à l’eau bagages et trésors : Médée, Minerve, Prospero, Robin-Hood, des magiciens, des meutes, des lévriers, des corbeaux, des tigres, l’énorme serpent Anaconda, l'Oύτις 9 d’Homère, le Lope d’Aguirre, le Thalaba de Southey, et cela en présence de pareils événements et de pareils hommes !

113. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

« Supposez-vous, leur disait-on, dans une pareille situation, et vous n’aurez pas de peine à exprimer ce que le malheureux éprouve. » Le malheur, c’est que ni vous ni moi, nous ne pouvons-nous supposer vraiment, et du fond du cœur, sérieusement, dans une pareille situation : nous ne nous y voyons pas, et, dans la froide et tout intellectuelle hypothèse que nous faisons, nous n’apercevons qu’une chose : nous aurions peur, grand’peur. […] L’isvoschik était charmant avec le col blanc de sa chemise ressortant de son caftan, et serrant son cou vigoureux et rouge ; il avait un traîneau commode, plus élevé que les traîneaux ordinaires (jamais Levine ne retrouva son pareil), attelé d’un bon cheval, qui faisait de son mieux pour courir, mais qui n’avançait pas.

114. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Là, seul comme le matin, plus seul encore, car aucun chevrier n’oserait se hasarder dans des lieux pareils à ces heures que toutes les superstitions font redoutables, perdu dans l’obscurité, il se laissait aller à cette tristesse profonde qui vient au cœur quand on se trouve, à la tombée du soir, placé sur quelque sommet désert, entre les étoiles de Dieu qui s’allument splendidement au-dessus de notre tête et les pauvres étoiles de l’homme qui s’allument aussi, elles, derrière la vitre misérable des cabanes, dans l’ombre, sous nos pieds. […] Dans une famille pareille, ainsi développée à tous les regards et à tous les esprits, pour que l’enseignement soit entier, deux grandes et mystérieuses puissances doivent intervenir, la fatalité et la Providence : la fatalité qui veut punir, la Providence qui veut pardonner. […] Car, là il y avait, certes, l’occasion d’une création majestueuse ; on pouvait, dans un sujet pareil, mêler à la peinture d’une famille féodale la peinture d’une société héroïque, toucher à la fois des deux mains au sublime et au pathétique, commencer par l’épopée et finir par le drame.

115. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Et voilà le reproche que je fais à ce livre tout d’abord, — sans préjudice des autres qui viendront après, — parce que les autres regarderont plus le temps où de pareils livres se publient, que la femme ou les femmes qui osent les publier… Je ne suis pas assez niaisement pédant pour parler morale à une Cosaque qui fait sauter son désir, — comme son cheval, — par-dessus toutes les barrières, sous lesquelles les autres femmes, qui ne sont pas Cosaques, coulent parfois subtilement le leur. […] Voilà selon moi la meilleure explication à donner de cette Cosaque par trop décosaquée… Une âme d’actrice plus que de femme, ce qui n’est pas monstrueux du tout, quoique j’en aimasse mieux une autre… Une pareille âme a obéi à sa nature et suivi son courant, en s’affolant (même avant de l’avoir vu) d’un acteur comme elle, — d’un très grand artiste, j’en conviens, — mais du plus éclatant des saltimbanques, du fameux pianiste, au sabre hongrois qu’il a remplacé par le bréviaire. […] De pareils livres ne durent pas longtemps.

116. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Tentant peut-être pour la plume, malgré son impureté, qui a écrit Lélia, un pareil roman aurait pu être essayé par Mme Sand, cette tête hermaphrodite, prise pour une tête d’homme par un siècle lâche et myope, et qui croyait, en se regardant, que la femme peut tout ce que l’homme peut. Elle n’y a pas pensé et on s’en étonne ; elle a laissé l’idée d’un pareil roman à Mme Haller qui la chiffonnée. […] Un livre pareil, d’un tel tapage, d’un tel remue-ménage nous ferait peut-être mourir d’ennui, s’il ne nous tuait pas de fatigue.

117. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

C’est que, pour un livre pareil, il ne suffit pas d’en avoir l’audace. […] Dans le second cas, au contraire, rien de pareil sans doute, mais à quel prix ? […] Logiquement, il est vrai, et de philosophie à philosophie, d’augure à augure, la chose serait bien moins ardue, car la portée d’une pareille thèse n’échappe pas.

118. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Son bon sens lui disait qu’une pareille victoire porterait ses fruits ; mais quels fruits devait-elle porter ? […] Quel auteur dramatique a jamais trouvé une pareille femme ? […] Le moyen que je rie du Malade imaginaire, au milieu d’un pareil malaise ? […] Jamais les empereurs romains, dans toute leur féroce puissance » n’ont assisté à une pareille hécatombe. […] Une pareille profanation est tout à fait insupportable.

119. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Dans le château de l’indulgent abbé, rien de pareil. […] Combien y a-t-il de livres qui méritent un pareil éloge ? […] Les plus belles méditations n’offrent rien de pareil. […] Depuis quand les grands seigneurs exigent-ils de pareils engagements ? […] Hugo excusera-t-il une pareille niaiserie ?

120. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

. —  En quoi Tennyson convient à un pareil monde. —  Le monde en France. —  La vie parisienne. —  Les plaisirs. —  La représentation. —  La conversation. —  La hardiesse d’esprit. —  En quoi Alfred de Musset convient à un pareil monde. —  Comparaison des deux mondes et des deux poëtes. […] On sourit d’entendre les gros mots savants échappés de ces lèvres roses. « Les voilà le long des bancs comme des colombes au matin sur le chaume du toit, quand le soleil tombe sur leurs blanches poitrines » ; elles écoutent des tirades d’histoire et des promesses de rénovation sociale, en robes de soie lilas, avec des ceintures d’or, « splendides comme des papillons qui viennent d’éclore » ; parmi elles une enfant, Mélissa, « une blonde rose, pareille à un narcisse d’avril, les lèvres entr’ouvertes, —  et toutes ses pensées visibles au fond de ses beaux yeux, —  comme les agates du sable qui semblent ondoyer et flotter au matin, —  dans les courants de cristal de la mer transparente1528. » — Et croyez que l’endroit aide à la magie. […] Il leur a fait mettre leurs mains dans les siennes, jurer de respecter leur roi comme s’il était leur conscience, et leur conscience comme si elle était leur roi ; de ne point dire de calomnie et de n’en point écouter ; de passer leur douce vie dans la plus pure chasteté ; de n’aimer qu’une jeune fille, de s’attacher à elle ; de lui offrir pour culte des années de nobles actions. » Il y a une sorte de plaisir raffiné à manier un pareil monde ; car il n’y en a point où puissent naître de plus pures et de plus touchantes fleurs. […] Mais la passion personnelle et les préoccupations absorbantes qui ordinairement maîtrisent la main de ses pareils lui ont manqué ; il n’a point trouvé en lui-même le plan d’un édifice nouveau ; il a bâti d’après tous les autres ; il a simplement choisi parmi les formes les plus élégantes, les mieux ornées, les plus exquises. […] Y a-t-il un poëte qui, mieux que Tennyson, convienne à un pareil monde ?

121. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La mer n’avait jamais porté pareil poids. […] Athènes répondit comme Pallas elle-même aurait répondu, d’aussi haut que si elle eût parlé du fronton d’un temple, avec un accent irrévocable et des mots pareils à ceux qu’on lit sur les marbres. […] Mais déposer les armes pour fêter un petit demi-dieu local, à une pareille heure, l’excuse était dérisoire. […] Les vieux « Rois de mer » scandinaves auraient envié un pareil exploit. […] Les deux Masques de la Tragédie et de la Comédie, à peine ébauchés, auraient perdu leurs yeux et leurs voix, pareils à ceux des fontaines taries dont le souffle se retire avec l’eau qu’ils ne versent plus.

122. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

C’est, en effet, ce sentiment de délectation très sensible chez Froissart dans la composition de son histoire et dans l’acquisition de tout ce qui peut y servir, qui le caractérise entre tous ses pareils et qui fait de lui le chroniqueur par vocation et par excellence. […] À chaque pas ce sont de pareilles histoires chevaleresques et gasconnes qui émerveillent Froissart et lui abrègent le chemin : Sainte Marie ! […] C’est ce qui a fait dire de lui à Montaigne, assez pareil de nature, et qui était si bien fait pour l’apprécier et le comprendre (il parle en cet endroit des historiens simples, qui ramassent tout ce qui vient à leur connaissance, et qui enregistrent à la bonne foi toutes choses sans choix et sans triage) : Tel est entre autres, pour exemple, le bon Froissart qui a marché, en son entreprise, d’une si franche naïveté qu’ayant fait une faute, il ne craint aucunement de la reconnoître et corriger en l’endroit où il en a été averti, et qui nous représente la diversité même des bruits qui couroient et les différents rapports qu’on lui faisoit : c’est la matière de l’histoire nue et informe ; chacun en peut faire son profit autant qu’il a d’entendement. […] En un mot, il est proprement l’organe de la chevalerie, comme d’autres en pareil temps le seraient de la chrétienté.

123. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Craufurd, et à moins que cet honorable ministre américain n’ait rêvé les yeux ouverts, qu’il recevait de Mme de Staël des lettres, que ces lettres avaient leur intention, étaient faites pour être montrées au ministre anglais ; et dans ce cas, je ne conçois pas ce qu’auraient pu être de pareilles communications, si elles n’avaient été dans le sens de la lettre même que nous venons de voir. […] Une première victoire elle-même, s’il la remportait, ne le sauverait pas. » Mais vraiment, vous ne pouvez entrer un seul instant dans une pareille supposition, vous ne pouvez retourner ni presque modifier aucun des sentiments exprimés dans cette lettre sans imaginer un rôle odieux, et devant lequel vous reculez tout le premier. […] Cette lettre, ou telle autre pareille, ne nous forcez pas à le dire, nous les amis de Mme de Staël, et qui comprenons ses premiers mouvements en plus d’un sens, c’est la compensation peut-être d’avoir écrit un jour au général Moreau de revenir d’Amérique pour nous combattre, d’avoir appelé Bernadotte le véritable héros du siècle, celui qui joint la vertu au génie ; elle a pu, dans des moments de révolte et d’irritation trop motivée, s’emporter à ces vivacités extra-françaises ; elle était femme après tout, nous ne l’en blâmons pas ; mais concevez donc aussi qu’elle a pu écrire à un autre moment cette lettre toute française en simple brave femme qu’elle était ce jour-là, et en bonne patriote. […] De ce qu’il a jeté comme un rayon d’espérance et de consolation à travers une époque morne et sombre, ce n’est pas une raison pour faire de lui un esprit entraîné et dupe de ses propres illusions, comme le voudraient bien d’autres historiens de rencontre, qui, pareils à l’orateur Drancès dans Virgile, se plaisent à exagérer les torts de Turnus et à retourner le fer dans les blessures de la patrie.

124. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Je fais grâce de l’horrible et acharnée description, à laquelle il ne manque ni les songes et les hallucinations des affamés moribonds, ni aucun des symptômes pathologiques rigoureusement observés en pareil cas, ni, au moral, les hideuses révélations de tendresse qui se déclarent à l’heure suprême entre les Hercule et les Hylas de ces bandes dépravées : de fait, après une pareille extermination, complétée par l’irruption et le choc des éléphants numides, la guerre est finie ; on a le bouquet. […] Salammbô, en comparaison, n’est que bizarre, et si masquée, si affublée, si fardée, qu’on ne se la figure pas bien, même au physique ; et, au moral, si peu entraînée ou entraînante que, malgré la complicité naturelle au lecteur en pareil cas, on ne prend nul plaisir à lui voir faire ce qu’elle fait. […] Pour revenir à des enfantillages bien innocents, mais indignes d’un pinceau sévère comme celui de l’auteur de Salammbô, je ne sais qui l’on prétend mystifier quand on nous parle sans rire de ce « lait de chienne » qui entre comme ingrédient dans un cataplasme d’Hannon, ou de ces « pattes de mouches écrasées » qui entrent dans un cosmétique de la jeune fille, et de tant d’autres singularités pareilles.

125. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Si l’on se transporte en idée à un autre siècle de distance, à l’année 1963, quel sera, quel pourra être en pareille matière le nouveau progrès conquis et gagné ? […] Notre clergé catholique lui-même, qui ne discute en pareil cas que le moins possible et comme à la dernière extrémité, qui oppose tant qu’il peut aux dissidents une fin de non-recevoir, ne tenait nul compte de ces travaux hétérodoxes, rien ne l’obligeant à s’en inquiéter. […] On l’a dit avant nous : tel qu’il est, somme toute, la publication d’un pareil ouvrage est un grand fait, et qui aura de longues conséquences. […] C’est assurément montrer qu’on fait un bien grand cas intellectuel de la majorité des hommes que d’aspirer à modifier et à diriger leur opinion et croyance en pareille matière.

126. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Oui ; mais, en ne les désarçonnant pas visiblement, cette révolution, au moment du saut, du relais imprévu, les a pris, pour ainsi dire, et les a portés du bond, sans qu’ils eussent le temps de s’en douter et sans qu’il y parût, sur un cheval nouveau, pareils à ces coureurs de l’antiquité (desultores), et ils ont couru comme fraîchement dans la carrière recommençante. […] Croyez-vous qu’à une pareille époque, et en présence de tels problèmes, il y ait honneur et vertu à se mettre à part dans le petit troupeau des sceptiques, et à dire comme Montaigne : Que sais-je ?  […] Sans avoir aucune autorité pareille, ne serait-il donc pas permis à ceux qui ne sont, qui ne veulent être que littérateurs et poètes, qui croient ainsi servir le monde à leur manière et y remplir leur humble rôle, qui s’y attachent d’autant plus que la vue des intrigues présentes leur donne plus fort la nausée ; à ceux qui écoutent avec bonheur la voix de M. de Lamartine s’élever un moment avec pureté du milieu des récriminations, et qui regrettent qu’elle n’y soit qu’une trêve, ne leur serait-il pas permis de lui demander qu’il leur laissât au moins la dignité de leur silence en politique ? […] Mais c’est trop douter ; la conscience aussi, en pareil cas, dit non et se soulève ; je reviens à la règle sûre, déjà posée : l’art, comme la morale, comme tous les genres de vérités, existe indépendamment du succès même. 

127. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Le caractère de leur style et l’allure de leurs vers sont les mêmes, et abondent en qualités pareilles ; Chénier a retrouvé par instinct et étude ce que Regnier faisait de tradition et sans dessein ; ils sont uniques en ce mérite, et notre jeune école chercherait vainement deux maîtres plus consommés dans l’art d’écrire en vers. […] Puis il en vient aux ridicules et aux politesses hautaines de la noble société qui daigne l’admettre, à la dureté de ces grands pour leurs inférieurs, à leur excessif attendrissement pour leurs pareils ; il raille en eux cette sensibilité distinctive que Gilbert avait déjà flétrie, et il termine en ces mots cette confidence de lui-même à lui-même : « Allons, voilà une heure et demie de tuée ; je m’en vais. […] Ou, s’il lui déplaisait de remanier en vers ce qui était jeté en prose, il avait en son souvenir dix autres journées plus ou moins pareilles à celle-là, dix autres scènes du même genre qu’il pouvait choisir et retracer48. […] Que si l’on nous demande maintenant ce que nous prétendons conclure de ce long parallèle que nous aurions pu prolonger encore ; lequel d’André Chénier ou de Regnier nous préférons, lequel mérite la palme, à notre gré ; nous laisserons au lecteur le soin de décider ces questions et autres pareilles, si bon lui semble.

128. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

Au cours des vicissitudes de l’invasion et de la Commune, quelques âmes chrétiennes appartenant au clergé ou y touchant de près, en présence d’une si épouvantable succession de troubles et de déroutes, sentant le sol de la patrie chavirer sous leurs pas, eurent l’inspiration dont sont saisis, en pareille circonstance, les fidèles de toutes les religions. […] La majorité de la Chambre se serait inévitablement soulevée contre une pareille offense à la nation et aurait abandonné le vœu à la seule approbation des sectaires catholiques de France. […] Édifier un pareil culte, c’est ce que l’archevêque Guibert appelle « la rénovation spirituelle de notre patrie », et M.  […] Ici nous n’apercevons plus le pied de la montagne ; la vie particulière a disparu de nos regards ; nous ne voyons plus que l’ensemble de Paris, sa personne collective, pareille à un Océan de lumière.

129. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

Le mari n’a pas le courage d’accepter un pareil avenir. […] Comment en serait-il autrement, quand le crime dont je parle est si pareil, dans son fond, à d’autres actes, absous ceux-là par le Code, ou dont la loi ne saurait connaître, et que la « morale » commune, non seulement supporte, mais avoue ?

130. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 181-190

On doit penser qu’un pareil Ouvrage étoit fait pour s’attirer des critiques ; aussi ne manqua-t-on pas de s’élever contre plusieurs des opinions de l’Auteur. […] Ses Rêves sont ceux de Jupiter ; il n’appartient, nous le répétons, qu’au Génie de créer de pareils systêmes.

131. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

C’est, mon ami, comme je crois vous l’avoir déjà dit, que tout l’effet d’un pareil tableau, dépend du paysage, du moment du jour, et de la solitude ; si des déesses viennent déposer leurs vêtements et exposer leurs charmes les plus secrets aux yeux d’un mortel, c’est sans doute dans un endroit de la terre écarté. […] Voilà, mes amis, ce qu’il faut savoir imaginer et exécuter, quand on se propose un pareil sujet.

132. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Je n’entendais rien, mais quand il souriait, je souriais involontairement et dans la même pose de tête… Jamais âme pareille n’a été mise en deux corps. […] Le lit est en bois peint en bronze vert, des canons en font les quatre montants, et la flèche du lit est une lance de laquelle tombent des rideaux pareils aux rideaux de la fenêtre, des rideaux de tente, de la cotonnade à grandes rayures bleues. […] Chez tous deux pareil bouillonnement, pareille verve. […] Et ce sont des effusions pareilles aux effusions de la sacristie à un mariage.

133. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Toutefois, si l’on met à part un certain nombre de grands noms, on peut dire qu’en général, l’homme de lettres du xvie  siècle adore l’antiquité, sans la bien comprendre, dédaigne le présent qu’il comprend moins encore, vit seul ou avec ses pareils, lit beaucoup, écrit assez et pense peu. […] Voilà l’immense, l’universelle église, dont l’établissement n’est pas le projet d’un rêveur, mais un fait constant, aussi bien qu’admirable ; pareille à la victorieuse république que proclamait un de ses généraux, elle n’a pas besoin qu’on la reconnaisse, elle se prouve par son éclat. […] Qu’il soit vrai, qu’il soit grand ; qu’il comprenne son siècle et l’exprime ; que, pareil aux végétaux du globe, il aspire l’atmosphère et la respire purifiée ; qu’il s’élève à toutes les hauteurs de l’art, il atteindra en même temps à celles de la morale. […] C’est surtout avec ses pareils qu’il doit vivre. […] Plus il en obtiendra de pareils, moins il aura besoin d’en attendre, plus il approchera de la position indépendante que nous lui avons souhaitée.

134. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

J’ai tenté d’expliquer ce fait, qui renverserait complétement ma théorie s’il était bien constaté, mais de pareilles intrusions de groupes organiques sont tout à fait exceptionnelles. […] Le Cheval, depuis que les Espagnols l’ont importé dans l’Amérique du Sud, s’y est naturalisé à l’état sauvage ; il s’est multiplié dans toute la contrée avec une vitesse de propagation sans pareille ; je devais donc me demander quel pouvait avoir été la cause de son extinction première sous des conditions de vie en apparence si favorables. […] Une pareille loi peut être vraie, et cependant n’être jamais susceptible d’une preuve complète. […] On ne saurait s’arrêter un instant à une pareille supposition. […] On conçoit qu’un pareil concours de circonstances ne peut se présenter que rarement ; mais il suffit que ce concours soit possible pour que, si le fait de la réapparition d’une espèce perdue était quelque jour bien constaté, il ne puisse fournir une objection valable contre la théorie de descendance modifiée.

135. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Que deviennent le libre arbitre, la responsabilité, la moralité, la personnalité de l’être humain, individu, peuple, race, sous l’empire d’une pareille nécessité ? […] Que tel spiritualisme, comme celui de Platon ou celui de Descartes, s’en arrange ou non, il n’est plus possible, après de pareilles expériences, de méconnaître que toute faculté psychique a son organe. […] En tout cas, rien n’est plus contradictoire au témoignage de la conscience qu’une pareille conclusion. […] Il n’y a que la méthode physiologique qui puisse aboutir à une pareille conclusion. […] Parce que, l’être humain n’étant conçu par eux que comme la simple résultante du jeu des organes, il est tout à fait impossible d’expliquer comment un pareil être pourrait jouir d’une activité spontanée.

136. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

D’une pareille méthode, on a pu tirer une belle ou forte doctrine morale, quelque chose qui, comme le platonisme ou le stoïcisme, soit propre à purifier ou à retremper les âmes ; on n’en a point fait sortir une véritable théorie scientifique. […] Il faut lire Quintilien sur Homère pour juger d’une pareille méthode critique. […] Tous ont compris, tous ont plus ou moins fortement exprimé cette vérité que les acteurs d’un pareil drame n’ont jamais eu leur pleine liberté d’action, soit pour le mal, soit pour le bien, dans le fort de la crise ; que l’âme de la France révolutionnaire est en eux avec ses idées, ses sentiments généreux et enthousiastes, ses passions mobiles et violentes, surexcitées par le danger, aigries par la défiance, exaspérées par la peur. […] Ainsi a été refaite la critique des littératures de l’antiquité ; ainsi a été fondée la critique des littératures modernes : sous l’empire d’une pareille méthode, l’histoire littéraire est devenue une science, de même que l’histoire politique. […] De pareils personnages n’auront plus, dans un avenir plus ou moins prochain, d’occasions de jouer leur rôle glorieux ou sanglant, mais toujours mortel pour la vie morale des peuples qu’ils mènent.

137. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Il s’agit d’affinités intellectuelles seulement, cela va sans dire, et non pas d’imitation : l’auteur des Ballades est trop personnel pour qu’on puisse lui faire un pareil reproche. […] Celle-ci donne la sensation d’une image d’Épinal collée au mur d’une auberge de village ; celle-là fait songer à une pierre gravée, à un camée grec, et cette autre est pareille à une feuille de parchemin, ornée et fleurie par le soigneux pinceau de l’imagier.

138. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il plaint, non le loup lui-même, mais ses pareils. […] Que sert à vos pareils de lire incessamment ? […] Il n’y a que ce vieux mot tout rustique qui puisse peindre une pareille hutte. […] Vos pareils y sont misérables. […] dans les frelons Ces enseignes étaient pareilles.

139. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Sa Syrie, toute mélangée qu’elle était, la Phénicie d’où sortit Cadmus, ne lui suggéraient pas une idée pareille. […] Que si tu m’amènes la belle enfant, je te coifferai d’une peau de lion, ô moucheron sans pareil, et je te donnerai à porter dans ta main la massue d’Hercule129. » Nous avons épuisé le chapelet de femmes que Méléagre nous avait composé tout d’abord, et il ne nous reste plus qu’Héliodora : c’est celle aussi, le dirai-je ? […] Il n’est pas dit qu’elle fît des vers comme Zénophila, mais elle avait également le doux langage, la voix pareille à un chant ; elle possédait la grâce enchanteresse et cette Persuasion ou séduction (Pitho), déesse ou fée que j’ai cru déjà ne pouvoir bien exprimer que par le charme. […] Dans un autre poëme ancien136 on possède, en effet, une description de Tyr, de cette île rattachée au continent, toute pareille à une jeune fille qui nage, offrant au flot qui la baigne sa tête, sa poitrine et ses bras étendus, et appuyant ses pieds à la terre : là seulement, est-il dit, le bouvier est voisin du nocher, et le chevrier s’entretient avec le pêcheur ; l’un joue de la flûte au bord du rivage, tandis que l’autre retire ses filets ; la charrue sillonne le champ tout à côté de la rame qui sillonne les flots ; la forêt côtoie la mer, et l’on entend au même lieu le retentissement des vagues, le mugissement des bœufs et le gazouillis des feuilles. […] Cette épigramme ne porte pas le nom d’Héliodora, mais elle est toute pareille à d’autres où cette maîtresse est nommée, et dont elle peut tenir lieu.

140. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

J’en ai vu de pareilles peintes dans un tableau qui enlevaient le repas de Phinée. […] — Eschyle n’a pas craint de noter ce bruit de leurs narines, nullement ridicule venant de pareils êtres ; le lion ronfle avant de rugir. […] La noble naïveté de l’esprit antique s’édifiait d’un pareil spectacle. […] En avant, marche la Déesse, pareille à une reine conduisant des princesses amies dans le palais qu’elle leur a fait préparer. […] C’est ainsi que les vases et les bas-reliefs nous les montrent ; sveltes sans maigreur, l’œil pensif et l’allure agile, sérieuses encore, mais non plus farouches, pareilles à des chasseresses au repos.

141. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Mais est-ce bien du roman qu’on peut dire pareille chose ? […] La ville d’Hypate célébrait tous les ans, par quelque farce ou mystification pareille, la fête du dieu du Rire. […] Il les observe, il les écoute, tout comme fera plus tard en pareil cas Gil Blas, cette fine mouche ; — et, en général, il est âne à fort observer et fort écouter les différentes sortes de maîtres au service desquels il va successivement passer ; si, en sa qualité d’âne, il n’est pas toujours au salon, à la cuisine ou dans l’alcôve, en cette même qualité il a l’oreille longue et fine, et il entend de loin. […] On y arrive d’ordinaire avec sa prévention, avec son symbole tout fait ; on se préoccupe, à l’exemple des commentateurs, de ce mot Psyché qui veut dire âme ; on cherche des sens profonds et mystérieux dans un conte de vieille qui n’a été fait et mis en ce lieu-là que pour divertir et empêcher une belle enfant de pleurer ; on y voit une allégorie, un mythe, quelque chose de pareil à ce que de graves et pieux commentateurs ont cherché dans les fables de l’Odyssée.

142. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

D’un air calme, le duc répondit qu’il s’étonnait qu’une pareille misère eut pu aller jusqu’au roi. […] Camille Rousset l’a très bien dit de Louis XIV, pour ce cas et pour quelques autres pareils : « C’était là faire, non plus la politique, mais la police de l’Europe. » Une autre fois, le prince Eugène, cousin du jeune duc et déjà au service de l’Empereur, fait un voyage à Turin (décembre 1684). […] Pareille chose et pareil excès se sont renouvelés du temps de notre jeunesse : on sait trop les suites.

143. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

L’apparition de pareils talents et de pareils caractères sera peut-être le principal avantage que des temps malheureux auront procuré à la postérité. […] Transportons-nous un peu en idée à ce moment-là et demandons-nous quelles étaient les conditions d’une publication pareille. […] Une moins ingénue qu’elle aurait mieux trouvé en pareil cas et aurait agi plus humainement ; je n’ose dire, plus moralement.

144. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Le génie humain n’a pas un si grand nombre de chefs-d’œuvre ; savez-vous que la scène des appartements de Versailles après la mort de Monseigneur est une œuvre unique, incomparable, qui n’a sa pareille en aucune littérature, un tableau comme il n’y en a pas un autre à citer dans les musées de l’histoire ? […] mon fils, s’écria-t-il, ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, c’est la mort de ce grand homme ; vous allez, selon toute apparence, perdre un père ; mais votre patrie, ni vous, ne retrouverez jamais un pareil général.” — En achevant ces mots, les larmes lui tombaient des yeux. — “Que vas-tu devenir, pauvre armée ?” […] Saint-Hilaire a raconté fort en détail la cérémonie de la dédicace, qui se fit le 28 mars 1686 : « Je ne crois pas, dit-il, qu’il se soit jamais rien fait de pareil chez les anciens Romains, même dans le temps de la plus grande adulation. […] Au sortir, les princes et princesses allèrent à une grande collation qui leur avait été préparée à l’Hôtel de ville ; elle fut suivie d’un grand bal et d’un beau feu d’artifice qui finit toute cette fête, qui n’aura, je crois, de longtemps sa pareille. » C’est au sortir de cette cérémonie qu’un des ancêtres de Mirabeau qui servait dans le régiment des gardes, passant sur le Pont-Neuf à la tête de ses hommes, fit arrêter devant la statue d’Henri IV et saluant le premier de la pique, il s’écria : « Mes amis, saluons celui-ci, il en vaut bien un autre ! 

145. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Maurice Barrès nous enchanta si fort, si profondément, il y a huit ou dix ans déjà, que je craignais une lassitude pareille à rouvrir Sous l’œil des barbares et l’Homme libre. […] On peut le certifier devant un pareil cortège la jactance des spéculateurs s’ébahirait. […] Or un pareil personnage ne sait pas au juste lui-même si des passions altruistes l’animent ou si sa tentative n’est qu’un passe-temps décoratif et émouvant.

146. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

Mais on se garda bien d’exécuter un pareil ordre, d’anéantir un ouvrage qui, malgré ses défauts, est un des plus beaux monumens que nous ayons de l’antiquité. […] Mais non, je ne dois point suivre des loix pareilles.

147. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

La posterité pourra donc blâmer l’abus que nos poëtes tragiques ont fait de leur esprit, et les censurer un jour d’avoir donné le caractere de Tircis et de Philene, d’avoir fait faire toutes choses pour l’amour, à des personnages illustres et qui vivoient dans des siecles où l’idée qu’on avoit du caractere d’un grand homme n’admettoit pas le mêlange de pareilles foiblesses. […] Or, ajoute l’auteur anglois, un pareil caractere déplairoit bientôt, si les poëtes françois le donnoient souvent à leurs amoureux.

148. (1881) Le naturalisme au théatre

Le roman feuilleton a eu un pareil succès en Europe. […] On ne dit pas assez ce qu’une pareille pièce peut faire de mal à notre littérature dramatique. […] c’est le rêve, et les gens très riches peuvent seuls se permettre une pareille tentative. […] Une pièce pareille enterre un homme. […] Mais qui a jamais demandé de la vérité historique pareille ?

149. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

L’analyse est des plus délicates, et nous l’avons déjà faite ; mais en pareil sujet on ne peut amasser trop d’exemples, et je prie le lecteur de répéter l’examen sur lui-même, en choisissant une idée bien frappante dont il ait fait récemment l’acquisition. — En voici une des miennes dont je me rappelle très nettement la naissance. […] Si le chien aboie, il rit, il est enchanté, il est doublement tenté de prononcer lui-même le son animal très frappant et tout nouveau dont il n’a encore entendu qu’une contrefaçon humaine. — Jusqu’ici, rien d’original ni de supérieur ; tout cerveau de mammifère est capable d’associations pareilles ; un renard qui saisit un lapin, a certainement imaginé d’avance le cri aigu et sec que pousse le lapin ; un chien de chasse qui entend le rappel d’une perdrix, imagine certainement la forme visuelle de la perdrix dans l’air, et, quant à la reproduction instinctive du son entendu, on connaît les perroquets et plusieurs autres espèces d’animaux imitateurs. […] Les noms que lui suggèrent ses parents et les personnes environnantes ne sont que des points de départ pour ses innombrables élans : de là sa joie et son sérieux. — Une fois qu’un nom transmis s’est associé chez lui à la perception d’un objet individuel, son esprit agit comme dans l’exemple précédent ; il applique le nom aux objets plus ou moins semblables qu’il reconnaît comme pareils. […] Une pareille expression est un substitut fort abréviatif, car elle peut être prononcée en moins d’une seconde ; on n’en a pas trouvé de plus courte en fait de sons. […] Tous ensemble forment un groupe de données plus ou moins pareilles, chacune d’elles ayant ce caractère qu’elle est une donnée distincte parmi plusieurs autres analogues.

150. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Je voudrais essayer, au sujet de la littérature, une entreprise pareille de conciliation. […] L’intention de ces poèmes les fait pareils à ceux des maîtres parnassiens. […] Les sujets mêmes, pareils à ceux de Baudelaire, disent un choix d’artiste. […] Ils gardent pieusement les traditions de l’ancien goût français : un peu pareils, hélas ! […] Puisant aux mêmes sources, avec des intentions pareilles, M. 

151. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Cette diversité de pensées accomplies, desquelles on pourrait tirer tour à tour plusieurs manières d’existences charmantes ou profondes, et qu’une seule personne n’a pu directement former de sa seule et propre expérience, s’explique d’un mot : Molière, sans être Alceste, ni Philinte, ni Orgon, ni Argan, est successivement tout cela ; La Bruyère, dans le cercle du moraliste, a ce don assez pareil, d’être successivement chaque cœur ; il est du petit nombre de ces hommes qui ont tout su. […] La Bruyère fournirait à des choix piquants de mois et de pensées qui se rapprocheraient avec agrément de pensées presque pareilles de nos jours. […] J’avais noté aussi sa plainte sur l’infirmité du cœur humain trop tôt consolé, qui manque de sources inépuisables de douleur pour certaines pertes, et je la rapprochais d’une plainte pareille dans Atala. […] Il s’ensuit un développement démesuré du détail qu’on saisit, qu’on brode, qu’on amplifie et qu’on effile au passage, ne sachant si pareille occasion se retrouvera. […] Ce n’est qu’un amas de pièces détachées… Rien n’est plus aisé que de faire trois ou quatre pages d’un portrait qui ne demande point d’ordre… Il n’y a pas lieu de croire qu’un pareil recueil qui choque les bonnes mœurs ait fait obtenir à M. de La Bruyère la place qu’il a dans l’Académie.

152. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Sur le visage presque imberbe, toutes les lignes sont fermes et précises comme sur un bronze ciselé avec insistance ; la peau recouvre d’une pâleur fauve des muscles secs, accoutumés à se manifester par un frémissement sauvage dans le désir ou dans la colère ; le nez droit et rigide, le menton osseux et étroit, les lèvres sinueuses, mais énergiquement serrées, exprimant la volonté téméraire ; et le regard est pareil ù une belle épée, dans l’ombre d’une chevelure épaisse, lourde et presque violette comme les grappes de raisin embrasées par le soleil sur le sarment le plus vivace. […] La lune se leva ; elle était à son dernier quartier : son disque renversé parut au-dessus des terrasses, mais trop diminué pour éclairer la nuit et pareil à un anneau brisé. […] Madeleine, un jour, tombera dans tes bras en te demandant grâce ; tu auras la joie sans pareille de voir une sainte créature s’évanouir de lassitude à tes pieds ; tu l’épargneras, j’en suis sûr, et tu t’en iras, la mort dans l’âme, pleurer sa perte pendant des années. […] Mais, appliquer une pareille épithète à ce délicieux roman de Fromentin, parce qu’il n’y a ni duel, ni assassinat, ni apostrophes tragiques, ni enlèvement : oh ! […] Comment une pareille confusion a-t-elle pu s’établir dans l’esprit d’une romancière qui avait quelque expérience, croit-on, des passions humaines ?

153. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Un pareil salon comporte des dépendances proportionnées ; c’est par centaines qu’il faut compter les hôtels et bâtiments occupés à Versailles pour le service privé du roi et des siens. […] Ils retrouvent leurs pareils jusque dans les figures de marbre et de bronze qui peuplent les allées et les bassins, jusque dans la contenance digne d’un Apollon, dans l’air théâtral d’un Jupiter, dans l’aisance mondaine et dans la nonchalance voulue d’une Diane ou d’une Vénus. […] Véritablement le roi ressemble à un chêne étouffé par les innombrables lierres qui, depuis la base jusqu’à la cime, se sont collés autour de son tronc. — Sous un pareil régime, l’air manque ; il faut trouver une échappée : Louis XV avait ses petits soupers et la chasse ; Louis XVI a la chasse et la serrurerie. […] M. le duc de Duras a eu jusqu’à 200 000 livres par an pour celle de Madrid, outre cela 100 000 écus de gratification, 50 000 livres pour affaires secrètes, et on lui a prêté 400 000 ou 500 000 livres de meubles ou effets dont il a gardé la moitié203. » — Les dépenses et les traitements des ministres sont pareils. […] J’ai décrit la situation des évêques : si opulents, possesseurs de pareils droits féodaux, héritiers et successeurs des anciens souverains de la contrée, outre cela, gens à la mode et habitués de Versailles, comment n’auraient-ils pas une cour ?

154. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

— Ainsi, dis-je, les enfants et leur pareils pourraient servir dans la science en qualité de très bons manœuvres. […] Je suis aussi peu l’ami de pareilles gens que je le suis d’un Louis XV. […] Je marchandai souvent un arc, mais on n’en vendait pas au-dessous de vingt francs, et où un pauvre chasseur pouvait-il trouver une pareille somme ? […] Mais je me la rappelais si bien, que j’ai réussi à en faire une pareille, et non une seule, mais toute une douzaine. […] — Aucunement, les Chinois en ont de pareils par milliers et ils en avaient déjà quand nos aïeux vivaient encore dans les bois.

155. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

. — « C’est vrai, pensais-je, un écrivain comme lui, un esprit d’une pareille élévation, une nature d’une étendue aussi infinie, comment deviendraient-ils populaires ? […] De l’autre côté, dans une petite hutte pareille, le duc était couché et dormait d’un profond sommeil. […] Quel temps que celui qui loue un pareil livre !  […] On doit en épargner la connaissance au peuple, et surtout on ne doit pas le forcer pour ainsi dire à s’enfoncer dans pareille recherche. […] J’avais là devant moi un homme parfait dans sa pleine beauté, et mon enthousiasme à cette vue me fit un instant oublier que l’esprit immortel avait abandonné une pareille enveloppe.

156. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Le christianisme y est montré pareil aux religions hindoues, tenant une égale part de la Vérité. […] Wagner, pour mille diverses raisons, n’expose point son idéal social avec une pareille netteté. […] Voulons-nous, maintenant, résumer ces deux enseignements pareils ? […] Et si nous condamnons les attachements aux choses, quel sophisme excusera le pareil attachement aux hommes ? […] et quel démenti donnerait un pareil Lohengrin !

157. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Mais, quoi qu’il en soit, il eût été imprudent à lui de rester en France dans de pareilles circonstance. […] Qui connut jamais de pareils scélérats, de pareils insensés ? […] En pareil cas et quand j’ai les mains si bien remplies, ma tâche est simple, et mon métier est tout tracé : je ne suis qu’un encadreur.

158. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Cette débutante m’avait échappé et ne méritait pas une pareille indifférence : après Mlle Mars, il n’y a point d’ingénuités qu’elle n’égale ou ne surpasse ; elle n’est pas niaise comme il arrive quelquefois aux innocentes des autres théâtres, elle n’est que franche et naïve ; l’accent juste, vrai, une excellente tenue, beaucoup d’aisance, de simplicité, de naturel ; que de bonnes qualités presque enfouies à ce théâtre ! […] Elle s’adresse à une amie que de pareils scrupules n’atteignaient pas ; les vers sont d’une pureté racinienne et méritent d’être rappelés : Le monde où vous régnez me repoussa toujours ; Il méconnut mon âme à la fois douce et fière, Et d’un froid préjugé l’invincible barrière Au froid isolement condamna mes beaux jours. […] C’est une date peu honorable dans notre histoire littéraire et qu’il faudrait effacer, mais à la condition que pareil scandale ne se reproduisît jamais : « Nous avons à la Porte-Saint-Martin, écrivait Mme de Launay (6 août 1822), une troupe de comédiens anglais. […] On conçoit que, sous l’impression que laissent de pareils élans, Michelet ait pu lui écrire un jour : « Le sublime est votre nature… » ; et qu’ayant sous les yeux son dernier recueil, il ait écrit à son fils (25 décembre 1859) : « Mon cœur est plein d’elle.

159. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Tous les dimanches, aux prônes, il se crie des lieutenances et des sous-lieutenances (de saints) : à tant la lieutenance de saint Pierre   Si le paysan tarde à mettre le prix, vite un éloge de saint Pierre, et mes paysans de monter à l’envi736. » — À ces cerveaux tout primitifs, vides d’idées et peuplés d’images, il faut des idoles sur la terre comme dans le ciel. « Je ne doutais nullement, dit Rétif de la Bretonne737, que le roi ne pût légalement obliger tout homme à me donner sa femme ou sa fille, et tout mon village (Sacy en Bourgogne) pensait comme moi. » Il n’y a pas de place en de pareilles têtes pour les conceptions abstraites, pour la notion de l’ordre social ; ils le subissent, rien de plus. « La grosse masse du peuple, écrit Gouverneur Morris en 1789738, n’a pour religion que ses prêtres, pour loi que ses supérieurs, pour morale que son intérêt ; voilà les créatures qui, menées par des curés ivres, sont maintenant sur le grand chemin de la liberté ; et le premier usage qu’elles en font, c’est de s’insurger de toutes parts parce qu’il y a disette. » Comment pourrait-il en être autrement ? […] Là-dessus, se tournant vers le maréchal-des-logis, il lui demande comment il peut croire à une pareille sottise […] Une multitude de femmes et d’enfants de l’âge le plus tendre franchissent les lignes des brigades, et, d’un autre côté, des troupeaux de chiens conduits dans le pays libre, après y avoir été enfermés quelque temps sans aucune nourriture, sont chargés de sel, que, pressés par la faim, ils rapportent promptement chez leurs maîtres. » — Vers ce métier si lucratif, les vagabonds, les désespérés, les affamés accourent de loin comme une meute. « Toute la lisière de Bretagne n’est peuplée que d’émigrants, la plupart proscrits de leur patrie, et qui, après un an de domicile, jouissent de tous les privilèges bretons : leur unique occupation se borne à faire des amas de sel pour les revendre aux faux sauniers. » On aperçoit comme dans un éclair d’orage ce long cordon de nomades inquiets, nocturnes et traqués, toute une population mâle et femelle de rôdeurs sauvages, habitués aux coups de main, endurcis aux intempéries, déguenillés, « presque tous attaqués d’une gale opiniâtre », et j’en trouve de pareils aux environs de Morlaix, de Lorient et des autres ports, sur les frontières des autres provinces et sur les frontières du royaume. […] Ils en sortent par troupes, et tout d’un coup, dans Paris, quelles figures777 « On ne se souvient pas d’en avoir rencontré de pareilles en plein jour… D’où sortent-ils ?

160. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Cependant le mari, atteint et convaincu de ne pas habiller sa femme, la promène triomphalement à son bras, pareil à un prêtre menant en procession une idole dorée par un hérétique. […] Pareille à une Némésis conjugale, Thérèse, drapée dans sa robe blanche, assiste, avec une indignation silencieuse, à ce va-tout de l’adultère besogneux. […] Je ne sais pas de spectacle plus exemplaire dans son effronterie que ce pillage de la maison conjugale par la femme et la servante, pareilles à des voleurs dévalisant une chambre dont le locataire peut rentrer. […] Le dénouement est celui qu’il fallait à un pareil drame : il est sombre, désolé, il n’a pas d’issue… Le vieillard, fou de honte et de désespoir, a fui, la tête dans ses mains, cette maison souillée.

161. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. Ve et VIe volumes. »

De ces causes cachées qui déconcertent nos raisonnements en pareille matière, et en compromettent si fréquemment la certitude, les plus réelles se rapportent à la nature même de l’homme et à sa spontanéité d’action. […] Disons néanmoins, et avec regret, que cette pitié pour les innocents n’est pas égalée par son indignation contre les bourreaux ; l’idée que ceux-ci, quels qu’ils aient pu être, ont sauvé la France de l’invasion, a trop arrêté sa plume prête à les flétrir ; il s’est trop répété que le plus énergique alors était aussi le plus digne du pouvoir ; et je souffre qu’il ait dit, en déplorant la mort des Girondins : « On ne pourrait mettre au-dessus d’eux que celui des Montagnards qui se serait décidé pour les moyens révolutionnaires par politique seule et non par l’entraînement de la haine. » Non, nul Montagnard, fût-il tel qu’on le veut, un Carnot ou tout autre pareil, ne pourrait être mis au-dessus des proscrits du 2 juin ; l’assassin n’est jamais plus noble que l’assassiné.

162. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Préface »

. — Demander l’avis du propriétaire, soumettre au peuple français les plans de sa future habitation, c’était trop visiblement parade ou duperie : en pareil cas, la question fait toujours la réponse, et d’ailleurs, cette réponse eût-elle été libre, la France n’était guère plus en état que moi de la donner : dix millions d’ignorances ne font pas un savoir. […] À la fin du siècle dernier, pareille à un insecte qui mue, elle subit une métamorphose..

163. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365

Or, autant qu’il seroit injuste de juger du mérite de ceux dont il s’agit sur un seul succès, autant me paroît-il équitable d’en juger sur plusieurs succez, ainsi que par comparaison aux succez de ceux qui auront eu à conduire des entreprises ou des affaires pareilles à celles dont les personnes desquelles il s’agit ici, auront été chargées. […] C’est aux ouvrages à se défendre eux-mêmes contre de pareilles critiques, et ce qu’un auteur peut dire pour excuser les endroits foibles de son poëme, n’a pas plus d’effet qu’en ont les éloges étudiez que ses amis peuvent donner aux beaux endroits.

164. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421

Dans Rome et sous le regne de Tibere, celui de tous ses princes qui sçut le mieux se faire obéïr, il y eut des principaux officiers de la garde de l’empereur tuez ou blessez dans le théatre en voulant y empêcher le désordre, et pour toute punition le sénat donna permission aux préteurs de releguer les auteurs de pareils tumultes. […] Les notres ne sont point sujets à de pareils orages, et le calme et l’ordre y regnent avec une tranquilité qu’il ne sembloit pas possible d’établir dans des assemblées qu’une nation aussi vive que la nôtre forme pour se divertir, et où une partie des citoïens vient armée et l’autre désarmée.

165. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

On sent assez quel doit être le caractère des ouvrages d’un pareil peuple ; mais ce qui étonne, c’est que déjà on y trouve l’art d’opposer les idées douces aux idées terribles, et de placer presque partout l’image de l’amour à côté de celle de la guerre ; peut-être ce qui nous paraît un art, n’était que l’expression naturelle des mœurs de ces peuples. […] Un pareil trait nous donne l’idée d’un siècle et des barbares au milieu desquels la nature avait jeté un grand homme4.

166. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

On n’inventerait pas de pareils truismes. […] « Par conséquent un pareil gouvernement doit offrir, plus qu’aucun autre, un mélange d’hommes de toute condition. […] Il ne resterait plus à un pareil législateur qu’à interdire le mariage et qu’à honorer le célibat philosophique pour consommer autant qu’il serait en lui le suicide de l’espèce humaine ! […] Le gouvernement démocratique, entrecoupé de fréquentes tyrannies, sortait logiquement d’une pareille situation. […] XXXVII Qu’est-ce qu’un pareil peuple aurait fait du gouvernement chimérique et pédantesque de Platon ?

167. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

et ces journaux avaient plus d’abonnés que dans les nuits d’août il ne glisse, de l’Orient à l’Occident, d’étoiles pareilles à des comètes. […] Pareille exécration des divines aristocraties de l’art. […] Il refuse de ployer, en bas, les ailes de sa rêverie pareille à ces sublimes oiseaux qui ne se posent jamais que sur les cimes. […] Pour ce qui est de la gêne qu’elle impose, assure-t-on, rien de plus saugrenu qu’une pareille idée. […] Parfois, dans quelque petit poème, s’émeut une naïveté de chanson populaire ; plus souvent, parmi les ambitieux poèmes aux efforts d’escalade, tonne, pareil à un clairon d’arrivée, un vers hautain, fort, rayonnant, pareil à ceux de Victor Hugo prophète.

168. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Nous rencontrons là une erreur pareille à celle du dix-huitième siècle sur la raison, que les philosophes supposaient égale et pareille chez tous les hommes. […] Mais son attitude entre l’armistice de novembre et le traité de juin le prouve trop : son orgueil demeure pareil, pareille sa fureur de domination. […] Une pareille interrogation paraît presque naïve. […] La révolte est au terme d’une vue pareille. […] On frémit à la pensée d’une pareille expérience, tentée en 1914 !

169. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

« On ne cesse pas sans peine de citer un pareil écrivain », dit-il en un endroit (page xxviii) ; et, en vérité, je crains que ces mots, un pareil écrivain, ne s’appliquent, dans sa pensée, non pas à Bossuet, mais à M.  […] Pareil orateur ne veut pas être regardé avec des yeux myopes.

170. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

La cour refusa de recevoir ces lettres et défendit aux Italiens de se prévaloir jamais de lettres pareilles sous peine de dix mille livres parisis d’amende, applicables à la boite des pauvres. […] Nous ne savons l’acteur qui tenait le rôle de Pedrolino (Pierrot) ; ce rôle est, dans les canevas des Gelosi, fort pareil à ce qu’il est resté sur la scène française, pétulant, grimacier, malin, gourmand et poltron. […] Une troupe pareille aurait eu probablement quelque peine à faire ses frais, si elle n’avait été à la solde du roi.

171. (1842) Essai sur Adolphe

Il n’y a dans le roman de Benjamin Constant que deux personnages ; mais tous deux, bien que vraisemblablement copiés, sont représentés par leur côté général et typique ; tous deux, bien que très-peu idéalisés, selon toute apparence, ont été si habilement dégagés des circonstances locales et individuelles, qu’ils résument en eux plusieurs milliers de personnages pareils. […] Elle était forte, et défiait le danger ; elle était confiante et résignée, et ne demandait au ciel que des jours pareils aux jours évanouis ; et voici que tout à coup la vaillance de cette femme s’est affaissée ; voici que son espérance a fléchi comme le peuplier sous le vent qui passe. […] Mais dans l’intimité sans amour, rien de pareil n’est possible ; il n’y a pas une heure d’abandon et de rêverie.

172. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Je suis persuadé, ajoute M. de Fezensac, que la belle tenue de notre armée au milieu des plus grandes misères a contribué à l’obstination de l’Empereur, en lui persuadant qu’avec de pareils hommes rien n’était impossible. […] Aussi, dans un pareil moment, sa figure n’exprimait ni indécision ni inquiétude ; tous les regards se portaient sur lui, personne n’osait l’interroger. […] Le 4e régiment, celui de M. de Fezensac, en sortant de Wilna, et au moment de franchir le Niémen, ne se compose plus que d’une vingtaine d’officiers malades, et d’un pareil nombre de soldats, dont la moitié sans armes.

173. (1761) Apologie de l’étude

On ne peut répondre qu’en riant à de pareilles déclamations. […] Peut-être après la lecture d’un pareil livre, serait-on tenté de fermer pour jamais les siens, comme on allait se tuer autrefois au sortir de l’école de ce philosophe mélancolique, qui décriait la vie au point d’en dégoûter ses auditeurs, et qui gardait pour lui le courage de ne se pas tuer. […] J’avouerai cependant, car il faut être juste, que dans ces archives de frivolité, d’erreur et d’ennui, j’ai distingué quelques historiens philosophes, quelques physiciens qui savent douter, quelques poètes qui joignent le sentiment à l’image, quelques orateurs qui unissent le raisonnement à l’éloquence ; mais le nombre en est trop petit, trop étouffé par le reste, pour me réconcilier avec cette vaste collection de livres : je la compare à ces tristes maisons, destinées à renfermer des insensés ou des imbéciles, avec quelques gens raisonnables qui les gardent, et qui ne suffisent pas pour embellir un pareil séjour.

174. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Trissotin n’est pas plus ridicule comme cuistre qu’ennemi des courtisans ; c’est un bourgeois goguenard ; lui et son acolyte Vadius sont des pédants en us, c’est-à-dire des auteurs écrivant pour leurs pareils, et point pour la cour. Si Gorgibus et le bonhomme Chrysale se produisent parfois avec avantage comme personnifications du bon sens, on ne peut nier, tant la bourgeoisie est ravalée en leurs personnes, que de pareils modèles ne soient une ironie de plus. […] Non, bien loin de vouloir donner une pareille idée de Furetière, j’avouerai toujours qu’il est un des meilleurs satyriques que nous ayons, et qu’il ne le cède en rien de ce côté à M. 

175. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Cette généreuse tante continuera-t-elle à réchauffer une pareille vipère ? […] Il y en a vingt pareilles. […] (Toute la nuit, elle avait été mangée aux puces.) « Bonté du ciel, s’écrie John Brough esquire, une dame de votre rang souffrir une pareille chose ! […] On trouve des choses pareilles dans les livres dorés, à couvertures historiées, qu’on donne pour étrennes aux enfants. […] Elle est parfaite en son genre, pareille à un cheval dangereux et superbe qu’on admire en le redoutant.

176. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

L’exactitude en pareille matière, à moins que l’auteur n’ait pris la peine de commenter ses intentions, est chimère pure. […] Ce qui est du moins indiscutable, c’est qu’en certaines circonstances la pénétration de la poésie par la musique peut se produire et qu’en pareil cas les œuvres poétiques d’une dizaine d’années en gardent l’ineffaçable empreinte. […] Le désir de rapprocher la littérature de la sculpture n’a pas abouti à un pareil mélange. […] Delacroix a surpassé les tableaux que je m’étais faits de scènes écrites par moi-même, à plus forte raison les lecteurs trouveront-ils toutes ces compositions pleines de vie et allant bien au-delà des images qu’ils se sont créées. » Mais à qui remonte en pareille occurrence l’inspiration première ? […] Mais peut-on imaginer dans un pareil endroit une conversation fine et spirituelle, une éclosion de madrigaux et de sonnets galants, des discussions sur la noblesse d’un mot ou sur une règle de grammaire ?

177. (1896) Études et portraits littéraires

Or qui, dans ces deux siècles, a formulé pareil optimisme ? […] La conscience même de Taine fut le théâtre d’une pareille lutte. […] On n’a pas le droit de faire à un homme pareille injure. […] Lintilhac vaut ceux-là ; pareilles en sont les suites. […] N’est-ce donc rien que de pouvoir se rendre pareil témoignage ?

178. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Toutes les deux ont fait leur effet en ma faveur ; mais je ferais scrupule d’en étaler de pareilles à l’avenir sur notre théâtre. » — Cela veut dire qu’à cinquante et soixante ans on se ferait scrupule, pour de bonnes raisons, de recommencer ce qu’on osait à trente. […] L’inconvenance eût paru trop grande en France où nos rois ne virent jamais rien de pareil. […] Corneille ne pouvait et ne devait rien présenter d’une pareille épreuve, encore plus matérielle que morale, et à laquelle des imaginations non préparées par la légende se fussent révoltées. […] Il y avait dix ans que les têtes de Boutteville et de Des Chapelles étaient tombées pour pareil délit.

179. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Un mot heureux qu’elle dit tout d’abord fit fortune et la classa pour l’esprit : il n’en faut pas plus en pareil cas. […] Il se donne comme admirateur du maréchal, et il l’était ; mais rien ne prouve plus la légèreté que d’être ce qu’on appelle un gentil garçon, de se dire dévoué à son général et de répéter de pareils propos en l’air, de telles suppositions, sans paraître se douter que c’est l’injure la plus grave. […] En quoi le génie historique a-t-il à gagner à de pareilles licences ? […] Or, ce qu’était l’abbé de Voisenon et quelle était son autorité plus que conjugale en pareille matière, on le sait, et je renverrai ceux qui l’ignorent, s’ils étaient tant soit peu curieux, aux lettres de M. de Lauraguais à Mme **(Paris, 1802, page 121).

180. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Tu portais un beau châle de laine à palmes, et je portais le pareil en vraie sœur. — Hélas ! […] Ce bon rêve résume ce que j’ai senti bien des fois dans ma vie, qu’il n’y a rien de pareil ni de comparable à une amitié de sœur… « Je n’entends pas parler de tes fils plus que toi, et je te plains dans tes tristesses de mère. […] appuyez-vous quelque part ce cœur… pareil au mien, mais plus convaincu encore, plus sûr ? […] Quand on écrit la biographie de certains poètes, on peut dire que l’on montre l’envers de leur poésie ; il y a disparate de ton : ici, dans cette longue odyssée domestique, on a simplement vu le fond même et l’étoffe dont la poésie de Mme Valmore est faite, et à quel degré, dans cette vie d’oiseau perpétuellement sur la branche, — sur une branche sèche et dépouillée, — près de son nid en deuil, toute pareille à la Philomèle de Virgile, elle a été un chantre sincère.

181. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Est-ce qu’on interroge, sur des questions si hautes, un gredin pareil ? […] Un talent pareil ne peut s’éclipser tout à fait. […] Monsieur Alphonse Un instant fourvoyé dans d’obscurs sentiers, pleins d’illusions et de dédales, pareils à ceux qui mènent au sabbat, M.  […] Elle le regarde à son tour, et l’on voit passer l’aveu de la femme à l’homme, pareil à un éclair qui foudroierait en silence.

182. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Le sentiment qui m’anime ici envers Condorcet n’a rien d’hostile ; sa mort a racheté, a expié sans doute quelques-uns de ses torts, et je révère, à bien des égards, sa vaste capacité d’esprit ; mais c’est un trop grand exemple, et trop orgueilleux pour qu’on ne l’approfondisse pas et qu’on n’en tire point une partie des leçons qu’il renferme, leçons humiliantes, et dont une erreur pareille à la sienne pourrait seule aujourd’hui s’aviser de faire un trophée pour la raison humaine. […] De la part d’un homme si habile à saisir les ridicules et les défauts des gens qu’il avait sous les yeux, on ne s’explique point une pareille crédulité ; ou plutôt on se l’explique très bien par l’esprit de système, qui sait concilier ces sortes de contradictions. […] Malheureuse et terrible situation que celle ou le caractère d’un peuple naturellement bon et généreux est contraint de se livrer à de pareilles vengeances ! […] On se demande ce qu’aurait ressenti à un pareil spectacle, à cette vue de son ami dégénéré, l’âme intègre et généreuse de Turgot.

183. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

L’abbé de Choisy fut de tout temps fidèle à ces articles du catéchisme de sa mère, et on le vit jusqu’à la fin idolâtre du roi, courtisan jusqu’à l’indiscrétion, d’ailleurs un modèle de complaisance et de civilité avec tous, et meilleur homme au fond, plus fidèle à ses amis dans la disgrâce qu’on n’eût pu l’attendre d’une pareille discipline. […] » L’abbé de Choisy, jeune, auprès de sa mère, avait bien des fois été l’objet d’un pareil propos, et cette situation lui était restée en idée comme la plus ravissante et la plus désirable. […] Un jour, à l’Opéra, il se trouvait dans la loge du jeune Dauphin, fils de Louis XIV, quand M. de Montausier entra : « J’étais à la joie de mon cœur, dit-il ; Rabat-Joie arriva. » Le chancelier de L’Hôpital en personne, voyant en cet état son indigne descendant, n’aurait pas ressenti plus de mépris : Madame ou mademoiselle, car je ne sais comment vous appeler, lui dit M. de Montausier en le saluant ironiquement, J’avoue que vous êtes belle, mais, en vérité, n’avez-vous point de honte de porter un pareil habillement, et de faire la femme, puisque vous êtes assez heureux pour ne l’être pas ? […] Celui qui trouve à placer le mot de minois en présence de pareils spectacles est jugé par cela même.

184. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Ma paresse s’oppose à un pareil travail, outre que tant de gens écrivent ce qui se passe dans le monde, qu’on le saura bien sans moi. […] J’opinai contre et appuyai longtemps sur les raisons de n’en jamais accorder pour pareil crime. […] Pour elle, elle est prête à se soumettre à toutes les absences, à toutes les privations, pour l’honneur et l’accroissement de réputation de celui qu’elle aime : « Quand on porte de certains noms, pense-t-elle, et qu’on est née avec la gloire de le sentir, on prend patience sur les choses auxquelles il n’y a pas de remède. » Comment Bonneval ne sut-il pas apprécier un pareil cœur, une distinction si vive et si pure, un choix et un don si absolus ? […] Là-dessus, Bonneval, qui en voulait au marquis de Prié, comme à un homme de peu et créature du prince Eugène, s’enflamme (22 août 1724) et prend fait et cause pour la vertu de cette petite reine Élisabeth de Valois, à laquelle, disait-il, il avait l’honneur d’appartenir et d’être apparenté : « Le comte de Bonneval a l’honneur d’être allié au sang royal de France par les maisons de Foix et d’Albret. » — « Comme j’ai l’honneur, disait-il encore, d’appartenir à la maison de Bourbon par des filles de souverains qui sont entrées dans la mienne, je ne pouvais, sans être déshonoré, souffrir un pareil attentat contre une princesse de France. » Pour satisfaire à ce singulier devoir, il écrit un billet contenant un démenti outrageant pour les de Prié, et des copies s’en répandent dans tout Bruxelles.

185. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Mignet, sans parler de ce qu’elle a de séduisant et d’imposant en elle-même, se présente avec les incontestables avantages d’un pareil sujet, qu’on croirait fait à plaisir pour elle, tant il s’y prête merveilleusement. […] En multipliant suffisamment de pareils accidents, et j’en ai le droit, puisqu’ils n’impliquent contradiction ni avec les causes qui ont amené la Révolution ni avec les passions qu’elle a soulevées, seules forces dont vous semblez tenir compte, il ne me serait pas difficile de concevoir une issue tout opposée à celle que vous présentez comme nécessaire.

186. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière. […] Le soldat anglais à qui on eût adressé de pareilles phrases d’éloquence, ou s’en serait moqué, ou aurait cru qu’on lui avait donné un comédien extravagant pour général.

187. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

« Un cavalier, en pareil cas, dit M. l’abbé d’Olivet, tire l’épée ; un homme de robe intente un procès ; un poëte composeroit une satyre : chacun a ses armes. […] Une pareille distinction irrita Jurieu, à qui l’on n’accorda que le plus grand mépris pour son livre.

188. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

Lynx envers nos pareils et taupes envers nous. […] Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content, etc.

189. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

S’imagine-t-on bien ce qu’un pareil génie, sans réminiscence, et placé bien en face de la nature avec son observation pour toute ressource, serait devenu et aurait fait ? […] À travers toutes ces poésies on est saisi par cette belle appropriation dont il poussa quelquefois la personnification allégorique jusqu’à la hardiesse et à l’humorisme… » Franchement, était-ce bien à Jean-Paul, le plus grand humouriste qui ait chevauché jamais l’hippogriffe aux ailes d’or et à la tête de griffon de la Fantaisie, à adresser un pareil reproche à Hebel ?

190. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Ce n’est pas, on en conviendra, la peine de réunir 450 députés pour arriver à un pareil résultat. […] que de donnera un pareil système le nom de conservateur ; cela ne ressemble-t-il pas infiniment à ce qui arrive à M.  […] Buloz, pareil à ces gens dont parle l’Évangile, qui ont des yeux et qui ne voient point, qui ont des oreilles et qui n’entendent point, M.  […] Buloz serait identiquement pareille, si l’autre n’avait pas fini par mourir de faim. […] Buloz une pareille conduite : J’ignorais alors que ce fût un système.

191. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

En pareil cas, le métier de faussaire n’est qu’un métier de dupe. […] S’abstenir en pareil cas n’est pas faire preuve de sobriété, mais d’inhabileté. […] Il me semble que l’amour paternel doit reculer devant une pareille épreuve. […] Or, n’est-ce pas la profaner que de la soumettre à une pareille épreuve ? […] Avec un pareil adversaire, le triomphe de Julien n’est pas difficile.

192. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Pour mieux défendre leurs propres intérêts, ils ont défendu les intérêts des autres, et, après avoir été les représentants de leurs pareils, ils sont devenus les représentants de la nation. — Rien de semblable en France. […] Pareils à des arbres étouffés par l’ombre d’un chêne gigantesque, les autres pouvoirs publics ont péri de sa croissance ; ce qu’il en reste encombre aujourd’hui la place et forme autour de lui un cercle de broussailles rampantes ou de troncs desséchés. […] Encore faut-il noter que, parmi ces chevaux de race, il est un troupeau privilégié qui, né auprès du râtelier, écarte ses pareils et mange à pleine bouche, gras, brillant, le poil poli et jusqu’au ventre en la litière, sans autre occupation que de toujours tirer à soi. […] — Voyez par contraste le luxe des prélats qui ont un demi-million de rente, la pompe de leurs palais, les équipages de chasse de M. de Dillon, évêque d’Evreux, le confessionnaux garnis de satin de M. de Barrai, évêque de Troyes, l’innombrable batterie de cuisine en argent massif de M. de Rohan, évêque de Strasbourg. — Tel est le sort des curés à portion congrue, et il y en a beaucoup qui n’ont pas la portion congrue, que la mauvaise volonté du haut clergé en exclut, qui, avec leur casuel, ne touchent que 400 à 500 livres, qui réclament en vain la maigre pitance à laquelle ils ont droit par le dernier édit. « Une pareille demande, dit un curé, ne devrait-elle pas être acceptée de bon gré par MM. du haut clergé qui souffrent des moines jouir de 5 à 6 000 livres de rente par chaque individu, tandis qu’ils voient les curés, au moins aussi nécessaires, réduits à la mince portion, tant pour eux que pour la paroisse ?  […] Je vois en eux des sergents qui, comme leurs pareils dans l’armée, ont perdu l’espoir de jamais devenir officiers. — C’est pourquoi il y en a chez qui la colère déborde : « Nous, malheureux curés à portions congrues ; nous, chargés communément des plus fortes paroisses, telles que la mienne qui a, jusqu’à deux lieues dans les bois, des hameaux qui en feraient une autre ; nous dont le sort fait crier jusqu’aux pierres et aux chevrons de nos misérables presbytères », nous subissons des prélats « qui feraient encore quelquefois faire par leurs gardes un procès au pauvre curé qui couperait dans leurs bois un bâton, son seul soutien dans ses longues courses par tous chemins ».

193. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Il est leur pareil et leur égal ; il est un des trois esprits souverains de la Renaissance italienne. […] Et ce jour-là nous nous garderons de suspecter sa bonne foi, même si nous remarquons qu’en pareille matière la sincérité du neveu de l’empereur doit être exposée à plus de tentations que celle du philosophe sans aïeux. […] Ici le grand Apelle, heureux dès avant nous, De sa vision même est devenu l’époux ; L’Aube est d’Angelico la sœur chaste et divine ; Raphaël est baisé par la Grâce à genoux, Léonard la contemple et, pensif, la devine ; Le Corrège ici nage en un matin nacré, Rubens en un midi qui flamboie à son gré ; Ravi, le Titien parle au soleil qui sombre Dans un lit somptueux d’or brûlant et pourpré Que Rembrandt ébloui voit lutter avec l’ombre ; Le Poussin et Ruysdaël se repaissent les yeux De nobles frondaisons, de ciels délicieux, De cascades d’eau vive aux diamants pareilles ; Et tous goûtent le Beau, seulement soucieux, Le possédant fixé, d’en sentir les merveilles. […] Car dans l’air d’ici-bas que seul nous connaissons, Jamais pareils transports n’émurent pareils sons.

194. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Je ne crois pas qu’il y ait trace dans la pensée moderne française d’une influence pareille. […] Taine une pareille lecture serait indigne d’un grand esprit. […] Vous direz : « Mais, Monsieur Taine, vous nous citez des témoignages bien suspects, vous mêlez ou plutôt vous fondez et simplifiez étrangement les époques ; Diderot, Voltaire, Rousseau ne me semblent pas des êtres tout à fait pareils ; la révolution aussi, que je goûte peu, je la vois tout de même infiniment variée, complexe, pleine de luttes contraires. […] Il y a des amateurs de tableaux qui vous parleront avec admiration de tel primitif espagnol qu’ils ont découvert quelque part et qui ignorent les Vélasquez et les Murillo les plus célèbres : M. de Goncourt était pareil à eux. […] Jules Sandeau avait eu un succès pareil avec sa Marianna et Feydeau devait en retrouver un plus tard avec Fanny.

195. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

D’autres Wagnéristes, à dire vrai, sont demeurés plus indifférents : Lohengrin leur paraissait une œuvre charmante mais encore trop pareille aux opéras connus. […] que de fois il a vu sur les flots toujours pareils se lever et se coucher le même soleil ! […] Mais ce qui frappe surtout dans ces chansons populaires, c’est la concordance extraordinaire entre les paroles et les airs ; dans dix, vingt chansons, sur des sujets pareils on retrouve la même tournure mélodique. […] Malheureusement cet idéal suppose une éducation littéraire au moins pareille à l’éducation musicale. […] que de fois nous est-il arrivé d’avoir été ravis par l’audition d’un opéra français ou italien ; et, lorsque nous quittions le théâtre, de chasser notre émotion par une moquerie et une plaisanterie impitoyable et, rentrés chez nous, d’avoir déclaré qu’on devait bien se garder d’un pareil ravissement.

196. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ce livre, nous le savons, est beaucoup plus du désespoir que de l’intelligence ; mais laissons-le passer, et même rangeons-nous pour que mieux on le voie, car un pareil ouvrage fait les affaires de la vérité par la franchise de son erreur. […] Assurément la vérité, et même toute la vérité sur l’Italie, est au fond d’une pareille idée. […] Pour écrire et même pour bien peindre l’histoire, nul critique n’est en droit d’exiger de l’historien qu’il s’élève à une pareille hauteur ; mais quand il s’y élève, il est plus qu’un historien ; il monte jusqu’au poète, le poète qui n’est peut-être que l’expression la plus intense de toutes les espèces de génie et que vous avez au-dessus de toutes les spécialités de la pensée, même de celles qui paraissent le plus prosaïques et le plus abstraites, depuis Newton jusqu’à Burdach et depuis Kant jusqu’à Cuvier ! […] Jamais on n’a roulé et déroulé des faits d’un pareil train et avec une main plus apte et plus adroite à cette besogne ; jamais on n’a mieux plié ou déplié des peuples comme on plie ou l’on déplie des tentes, et pour montrer qu’ils font toujours très régulièrement les mêmes plis. […] Ferrari les a combinés les éléments d’un pareil mirage, — et l’érudition et le calcul — et le sentiment des analogies entre les peuples qu’il faut saisir, même pour les exagérer, — et l’omniprésence historique de Bossuet dans son Histoire universelle, et que M. 

197. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

À côté des pains de beurre à la livre, dans des feuilles de poirée, s’élargissait un cantal géant, comme fendu à coups de hache ; puis venaient un chester, couleur d’or, un gruyère, pareil à une roue tombée de quelque char barbare (c’est beau et glorieux pour un fromage !) […] Il y avait des ronflements sourds du cantal, du chester, des fromages de chèvre, pareils à un large chant de basse (ô nez de Beethoven, pourquoi donc ne respires-tu plus ? […] Zola, ce ne sont que détails pareils, subtils et dégoûtants, saillant, avec un raffinement ordurier, même sur le fond de fumier et de fiente où il pose triomphalement sa favorite Désirée, — laquelle, du reste, n’est là que pour justifier ces manières de peindre et peut-être aussi pour lancer le mot de la fin de ce livre immonde, — aussi bien sous les roses de son Paradou que sur le fumier de sa basse-cour… Ce mot de la fin, je me garderai bien de l’oublier, parce qu’il donne en une fois l’idée de l’abjection intégrale du livre de M.  […] Quand de pareilles choses se lisent et ont du succès, il n’y a plus de critique à faire. […] La fortune d’un pareil livre, où la Nature humaine est mutilée, quand elle n’est pas pervertie, est bien moins dans la sympathie douloureuse qu’elle devrait exciter que dans la crudité obscène de la langue et des détails.

198. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

On peut être fier de sa croix quand elle donnée pour un pareil motif. […] De mois en mois, jusqu’en octobre 1915 où il tombera, il ne cesse de répéter :‌ Une guerre pareille… Deux ans, dix ans, vingt ans… Sait-on quand elle finira ? […] A pareils maux, pareils remèdes. […] Je n’ai jamais eu une impression pareille.

199. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

En supposant la statistique exacte et complète, un pareil résultat n’est point à dédaigner. […] Une pareille psychologie, la plus populaire de notre temps, n’a pas seulement un charme tout particulier par la nouveauté et le relief de ses révélations ; elle a un intérêt scientifique qui lui est propre, en ce qu’elle sert à confirmer par une véritable expérience les enseignements intimes et plus ou moins personnels de la conscience. […] Rien de pareil ne se remarque même chez cette espèce de singes qui occupent le haut de l’échelle animale, et que certains naturalistes nous donnent pour ancêtres. […] Mais une pareille définition dépasse trop la portée de l’expérience historique pour n’avoir pas son origine et son principe dans l’analyse psychologique. […] Il suffit d’une première intuition pour qu’il aperçoive la nécessité logique de pareils rapports.

200. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

. — Que signifient de pareilles affirmations en présence des cornues, des récipients et des réactions ? […] Ils sont les espèces de la société, pareilles aux espèces de la nature. […] De pareils sentiments aujourd’hui seraient étranges ; alors ils étaient dans les mœurs. […] Quel triste rang pour une pareille âme ! […] Arrivé à cet état, l’homme semble dénaturé, pareil à une pierre, capable de tout souffrir, mais incapable de rien aimer.

201. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Que ne devait-on pas augurer de pareils débuts ? […] Il n’y a que les femmes pour faire faire de pareils métiers à leurs héros. […] Elle trouve en lui son pareil. […] Ce ne sont pas des Italiens qui auraient eu une pareille idée. […] Il y a peu d’œuvres qui puissent résister à une pareille épreuve.

202. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

La Crise, qui me représente d’autres scènes pareilles, ayant même tendance, justifie ce qu’un bon juge du genre me disait en parlant de l’auteur : « Il met ses personnages dans des situations critiques d’où ils ne peuvent raisonnablement se tirer qu’avec une infraction et un faux pas : et il les en tire moyennant un petit moyen vertueux, bourgeois, un enfant qui accourt vers sa mère le jour de sa fête avec un gros bouquet à la main, ou tout autre expédient. […] Mais les femmes qui ont succombé peut-être à pareille épreuve lui savent gré d’avoir supposé qu’elles s’en sont tirées à bon marché, et de leur avoir ouvert une fausse porte pour entrer dans la bonne opinion de leur vertu. […] Elle est certainement la première à souffrir de cette exécution cruelle : « Mais je devais, se dit-elle, ce sacrifice à ma foi outragée, à ma piété. » Cette bonne dame qui chasse de sa maison le docteur, son ami platonique, parce qu’il a déclaré en vouloir au bon Dieu, ressemble fort dans son genre à Sibylle repoussant impitoyablement, pour pareil méfait, le jeune homme qu’elle aime et qui l’adore ; et comme elle aussi, mais plus à temps, par ce parti héroïque elle amène à résipiscence le récalcitrant et elle le convertit.

203. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

Une pareille précaution est fort utile. […] Il faut donc que le lecteur veuille bien examiner et vérifier lui-même les théories présentées ici sur les illusions naturelles de la conscience, sur les signes et la substitution, sur les images et leurs réducteurs, sur les sensations totales et élémentaires, sur les formes rudimentaires de la sensation, sur l’échelonnement des centres sensitifs, sur les lobes cérébraux considérés comme répétiteurs et multiplicateurs, sur le mécanisme cérébral de la persistance, de l’association et de la réviviscence des images, sur la sensation et le mouvement moléculaire des cellules considérés comme un seul événement à double aspect, sur les facultés, les forces et les substances considérées comme des illusions métaphysiques2, sur le mécanisme général de la connaissance, sur la perception extérieure envisagée comme une hallucination véridique, sur la mémoire envisagée comme une illusion véridique, sur la conscience envisagée comme le second moment d’une illusion réprimée, sur la manière dont se forme la notion du moi, sur la construction et l’emploi des cadres préalables, sur la nature et la valeur des axiomes, sur les caractères et la position de l’intermédiaire explicatif, sur la valeur et la portée de l’axiome de raison explicative. — En de pareils sujets, une théorie, surtout lorsqu’elle est fort éloignée des doctrines régnantes, ne devient claire que par des exemples ; je les ai donnés nombreux et détaillés ; que le lecteur prenne la peine de les peser un à un ; peut-être alors ce qu’au premier regard il trouvait obscur et paradoxal lui semblera clair ou même prouvé. […] Si Edgar Poe, Dickens, Balzac, Henri Heine, Horace Vernet, Victor Hugo, Doré, bien interrogés, avaient laissé de pareils mémoires, nous aurions là des renseignements du plus grand prix.

204. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

On doit sans doute user de pareilles licences avec sobriété ; elles doivent de plus être nécessaires. […] Mais quand on aura lieu de juger que l’auteur aura hasardé dans sa langue une expression de génie, c’est alors qu’on pourra en chercher de pareilles. […] Un tel homme pouvait-il se flatter de connaître les vraies beautés d’Homère, et Homère lui-même eût-il été flatté d’avoir un pareil admirateur ?

205. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

On voyait qu’il n’avait pas cherché pareille commission, il l’avait tout simplement acceptée. […] alors l’immortalité de pareils noms est assurée. […] « Qui m’eût proposé une pareille vie, je me serais pendue !  […] le même signe, au même bras, à tous les deux… Jamais on ne vit un prodige pareil !  […] Une pareille fiction à fille achetée au marché !

206. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

La pierre du cercueil ne sut pas t’en défendre ; Et, de ces vils serpents qui rongèrent ta cendre, Sont nés, pour dévorer les restes d’un grand nom, Pour souiller la vertu d’un éternel poison, Ces insectes impurs, ces ténébreux reptiles, Héritiers de la honte et du nom des Zoïles, Qui, pareils à ces vers par la tombe nourris, S’acharnent sur la gloire et vivent de mépris ! […] Respectez la jeunesse du monde, ou montrez-nous une langue et un vers supérieurs à une pareille langue et à de pareils vers. […] Admirez en quels termes le poète distrait du champ de carnage par le charme intime d’une image domestique : « Telle qu’une femme juste, qui vit de l’œuvre de ses doigts, prenant sa balance, place d’un côté le poids et de l’autre la laine filée, afin de rapporter à ses petits enfants son modique salaire, tel le sort du combat se balance, etc., etc. » Dans quel poète moderne trouverez-vous une comparaison pareille, tout à la fois si gracieuse, si intime, si tendre, et cependant si hardie et si neuve par le lieu où elle est aventurée par le poète antique ? Plus on est intelligent de ce qui est la moelle de l’homme dans la poésie, plus on s’anéantit devant de pareilles simplicités, qui sont en même temps de pareilles audaces. […] On ne s’étonne, en fermant ce poème, que d’une seule chose : c’est que la nature, l’étude, l’art et le génie aient suffi pour produire en un seul homme un pareil homme, et que les Grecs, qui divinisaient tout, n’aient pas fait d’un pareil homme un dieu !

207. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

En même temps qu’il a été si soigneux de rattacher à chaque page, à chaque vers, tout ce qui s’y rapporte directement ou indirectement chez les Anciens ou même chez les modernes, le nouvel éditeur ne tire point trop son auteur du côté des textes et des commentaires, et il ne prétend point le ranger au nombre des poëtes purement d’art et d’étude ; il relève avec un soin pareil, il sent avec une vivacité égale et il nous montre le côté tout moderne en lui, et comme quoi il vit et ne cesse d’être présent, de tendre une main cordiale et chaude aux générations de l’avenir : « Chénier, remarque-t-il très justement, ne se fait l’imitateur des Anciens que pour devenir leur rival. » À Homère, à Théocrite, à Virgile, à Horace, il essaye de dérober la langue riche et pleine d’images, la diction poétique, la forme, de la concilier avec la suavité d’un Racine, et quand il en est suffisamment maître, c’est uniquement pour y verser et ses vrais sentiments à lui, et les sentiments et les pensées et les espérances du siècle éclairé qui aspire à un plus grand affranchissement des hommes. […] en pareil lieu, dans l’enceinte des Muses !

208. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Imaginons donc qu’une ambition pareille, ou contraire, ne brouillera point deux amis : comme il est impossible de séparer l’amitié des actions qu’elle inspire, les services réciproques sont un des liens qui doivent nécessairement en résulter ; et qui peut se répondre que le succès des efforts de son ami n’influera pas sur vos sentiments pour lui ! […] Enfin, deux amis d’un sexe différent, qui n’ont aucun intérêt commun, aucun sentiment absolument pareil, semblent devoir se rapprocher par cette opposition même ; mais si l’amour les captive, je ne sais quel sentiment, mêlé d’amour propre et d’égoïsme, fait trouver à un homme ou à une femme liés par l’amitié, peu de plaisir à s’entendre parler de la passion qui les occupe ; ces sortes de liens ou ne se maintiennent pas, ou cessent, alors qu’on n’aime plus l’objet dont on s’entretenait, on s’aperçoit tout à coup que lui seul vous réunissait.

209. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

» s’écrie-t-elle, et elle n’a plus, avec une pareille concurrence, qu’à renoncer au métier. […] Il est placé dans un milieu pareil, au sein de la famille, où il exerce une autorité dangereuse.

210. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Ceux qui attribuent ma retraite à un dépit, sans doute ne me connaissent pas : ai-je jamais donné lieu à de pareils soupçons ? […] Quand elle dit : ceux qui attribuent ma retraite à un dépit ne me connaissent pas ; ai-je jamais donné lieu à de pareils soupçons ?

211. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Malgré tous ces défauts, on a bien peu de pareils tragiques. […] Son épitaphe est connue :         Ci gît le poëte Pradon, Qui, durant quarante ans, d’une ardeur sans pareille,         Fit, à la barbe d’Apollon,         Le même métier que Corneille.

212. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Car il a des oreilles En figure aux nôtres pareilles. […] On ne cesse de s’étonner de trouver un pareil vers dans La Fontaine, lui qui dit ailleurs : On ne peut trop louer trois sortes de personnes, Les dieux, sa maîtresse et son roi.

213. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Il ne s’élève pas au-dessus de la nature humaine, mais au-dessus de la nature humaine corrompue ; et comme il n’y a pas d’exemple d’un pareil amour, il n’y en a point d’une pareille poésie16. » Si l’on compare les amours d’Ulysse et de Pénélope à celles d’Adam et d’Ève, on trouve que la simplicité d’Homère est plus ingénue, celle de Milton plus magnifique.

214. (1865) Du sentiment de l’admiration

De pareils élèves existent, et j’en connais parmi vous. […]   Sans doute, chers élèves, vous n’avez jamais ici à recevoir de pareilles leçons.

215. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Ce n’était pas assurément une révolution conçue et réalisée dans de pareils termes qui pouvait jamais résoudre la question pour laquelle le fédéralisme se forma. […] Seulement n’est-ce pas trop de patriotisme de la part de Vaultier que de réclamer pour le compte de sa ville l’éclat de ces splendeurs de politique et de guerre, et de contester sérieusement aux Girondins arrivés à Caen l’influence d’événements pareils ?

216. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

nourrie jusque-là du pain eucharistique, et tombée des hauteurs de la Pureté et de la Grâce dans les fanges de la passion humaine, et demandez-vous ce que doivent être l’amour et sa faute, pour une pareille femme, sinon le plus grand des crimes, le plus affreux des adultères, l’infidélité à Dieu même, le sacrilège dans la trahison ! […] Nous n’en tenons pas moins pour certain que la femme qui écrivit de pareilles lettres n’appuya jamais son sein bouleversé contre les marches d’un autel.

217. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Quelle comédie pareille à la sienne vit, en nul autre âge, des magistrats nommés pour la juger, l’approuver et lui décerner des prix, tandis qu’elle les menaçait eux-mêmes ? […] Mais ces conditions, pareilles en chacun d’eux, diffèrent cependant par l’usage qu’ils en font. […] Ces deux contraires peuvent seuls rivaliser l’un avec l’autre, par l’horreur pareille qu’ils inspirent, et le désordre égal qu’ils jettent dans le monde. […] Je reviens donc à la définition des quatre espèces de caractères principaux, accessoires, pareils à eux-mêmes, et changeants. […] Le père du Glorieux pouvait être fondu dans un pareil moule ; et sa figure, moins triste, eût été mieux assortie au principal personnage.

218. (1925) Comment on devient écrivain

Pierre Hamp, n’avait encore affiché un pareil mépris du style. […] Une pareille création dépasse les possibilités du talent humain. […] Je crois qu’on trouverait peu d’exemples d’une pareille inconscience.‌ […] Une pareille décadence est inexplicable. […] Bergson lui-même n’a pas connu de pareils transports.‌

219. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Pour garder de pareilles illusions après de pareilles expériences, il fallait être insensible à l’expérience et prédestiné aux illusions. […] Rien de pareil chez Milton. […] Ne cherchez dans Milton rien de pareil. […] Pareil aux créatures énormes demi-formées, enfants des premiers âges, il est encore à moitié homme et à moitié limon. […] Il accourt déguisé en prêtre : Se peut-il qu’un mélange mortel d’argile terrestre — exhale l’enchantement divin de pareils accents ?

220. (1888) Poètes et romanciers

Les objections se pressent en foule devant une pareille énumération. […] Bien entendu que nous ne parlons ici que preuves en main ; de pareilles choses ne s’inventent pas. […] Quand on produit de pareils effets sur un peuple, on en est le maître ; les sages n’y peuvent rien. […] Quelle inspiration résisterait à des gênes pareilles ? […] Sur une pareille matière, il fallait répandre à flots la lumière, la couleur, la vie.

221. (1921) Esquisses critiques. Première série

De pareils sujets ont de l’envergure. […] On relève beaucoup moins de fautes pareilles dans ses vers libres, et sa prose en est à peu près exempte. […]   Un pareil résultat n’est pas absolument commun. […] Un véritable homme de théâtre peut-il sans rougir employer de pareils procédés ? […] Mais on ne peut promettre un pareil destin à ceux que nous venons de citer.

222. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Il faut bien qu’une pareille imagination soit violente. […] Nul homme n’a soumis les mots à une pareille torture. […] une action pareille — arrache l’âme du corps des contrats, —  et fait de la douce religion — une rapsodie de phrases. […] Pour sa main, sa taille et son pied, il n’y a rien à en dire, mais il n’y en a point de pareils. […] Pareille à l’opium, elle exalte et elle brise.

223. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Tel a été l’aide tout-puissant dont s’est servi Molière pour tirer parti d’un pareil héros, plus difficile à remuer que Tartuffe en personne. […] jamais le xviie  siècle n’en avait entendu de pareils ! […] En un mot, rien n’était plus étrange et plus inattendu dans ce siècle, qu’un drame pareil accompli à l’aide d’un pareil héros. […] Certes le public anglais est trop versé dans les choses historiques et trop habitué à respecter la véritable grandeur, pour ne pas prendre en main la défense d’un roi pareil et d’une pareille époque. […] Avant de mettre une pareille phrase dans la bouche du grand roi, M. 

224. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Concevez des âmes neuves et primitives qui, pour toute éducation et pour éducation incessante, ont de pareils spectacles. […] Le vertige religieux n’entre point dans les esprits sains et équilibrés qui ont conçu un pareil monde. […] Vivre avec Orphée, Musée, Hésiode, Homère, à quel prix chacun de nous n’achèterait-il pas un pareil bien ? […] Pourtant nous en devinons assez pour comprendre ce qu’une pareille culture peut fournir aux arts qui figurent le corps humain. […] Rien d’étonnant si une pareille cité a organisé et complété la gymnastique.

225. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Pareil sentiment se retrouve toujours dans le nouveau livre de M.  […] Mais s’il en était autrement, si on s’intéressait à pareille poésie, notre état moral serait très grave, et le goût de notre époque dans un piteux état de perversion. […] L’aventure est toujours pareille, elle a eu lieu à chaque mouvement d’art et d’idée, et nous l’avons vue se produire hier à propos de M.  […] Et puis, n’est-il pas dangereux de s’attaquer, même après décès, à un pareil adversaire ? […] Il est aisé de se figurer quels hymnes païens et magnifiques, quels tableaux ingénus et bibliques, un pareil thème a pu lui inspirer.

226. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Qu’il meure, je n’en fais aucun doute, avec une pareille corpulence et un cou si court ! […] En supposant même qu’une pareille critique soit injuste (car on reconnaît généralement chez M.  […] Les promoteurs d’une pareille excuse doivent regretter la putréfaction. […] Il est vraiment bien désagréable de dire de pareilles choses à propos d’un homme d’une aussi notoire valeur que M.  […] Avec de pareils artistes, il faut être plein de réserve et de respect.

227. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

S’adressant ensuite à Anaxarque, il l’engage à considérer qu’une pareille proposition pouvait convenir à Cambyse ou à Xerxès, et non au fils de Philippe, qui descendait d’Hercule et d’Éacus. […] L’envie seule de justifier Alexandre a pu leur dicter un pareil mensonge. […] À de pareilles définitions, je préfère beaucoup la méthode de ceux qui, comme Gorgias, se sont occupés de faire le dénombrement de toutes les vertus. […] « Ce que nous disons de la République de Platon serait encore bien autrement évident si l’on voyait un gouvernement pareil exister en réalité. […] « Même objection toute pareille contre l’aristocratie, qui se fonde sur la vertu ; car, si tel citoyen est supérieur en vertu à tous les membres du gouvernement, gens eux-mêmes fort estimables, le même principe lui confère la souveraineté.

228. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Richard Wagner eut la gloire de se refuser à un pareil choix : nous le vénérons surtout parce qu’il a compris l’intime parenté des formes artistiques, et parce qu’il a tenté la restituer. […] Je voudrais essayer, au sujet de la littérature, une entreprise pareille de conciliation. […] La littérature latine suivit un développement pareil à celui des lettres grecques, moins littéraire seulement, jusque le jour où la Grèce imposa aux Romains le désir de continuer son art. […] Laissera-t-on que je cherche, dans quelques œuvres littéraires récentes, les exemples pareils d’une littérature wagnérienne ? […] Une réforme pareille a été tentée naguère, dans un roman : Sor.

229. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Je leur conseille de suivre en pareille occasion l’exemple de ce physicien, qui voulant expliquer pourquoi les caves sont plus chaudes en hiver qu’en été, dit que cela vient peut-être de telle cause, peut-être de telle autre, et peut-être aussi de ce que cela n’est pas vrai. […] Pour éviter un pareil reproche, tirons le rideau sur ces tristes fruits de l’accueil qu’on fait dans le monde aux savants. […] Il y a bien de l’apparence que ce sont des circonstances pareilles qui ont corrompu sans retour la langue du siècle d’Auguste. […] Ce n’est qu’à ce prix qu’on mérite de l’être ; mais combien peu voudraient d’un pareil titre à de pareilles conditions ? […] Cette lettre, qui fait pour le moins autant d’honneur au prince qu’au philosophe, doit immortaliser Philippe aux yeux des sages, bien plus que l’habileté dangereuse avec laquelle il prépara les chaînes de la Grèce ; il y a longtemps que les philosophes ne reçoivent plus de pareilles lettres, je ne dis pas des princes, mais de ceux même qui n’ont aucune espérance de le devenir.

230. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Les prétendus chrétiens qui se déclarent satisfaits de pareilles théories religieuses ne sont pas exigeants en profession de foi ni même en politesses de paroles envers la divinité des cultes. […] Thiers à une pareille négociation, et de ne pas rougir pour les hommes d’un pareil commerce, où un souverain vend et livre la foi de son peuple en échange d’un droit divin de gouvernement qu’on lui concède ; aucune plume sincère ne peut appeler ici religion ce qui est politique, conviction ce qui est feinte, et vertu ce qui est trafic. […] Rastadt, Biberach, Engen, Mœsskirch, Hohenlinden, ces beaux souvenirs mis à côté d’un peu d’argent, avaient soulevé l’auditoire et provoqué des applaudissements que l’invraisemblance de la défense commençait à rendre fort rares. » Moreau est à demi absous ; il faiblit comme tout caractère sous le poids d’une faute : il n’y a de force en pareil cas que dans l’innocence ; il écrit une lettre soumise et expiatoire à son rival triomphant. […] C’est à ce titre surtout que de pareilles pompes sont dignes d’attirer l’attention de l’histoire. […] « Napoléon s’excusa auprès de l’empereur François de le recevoir en pareil lieu.

231. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Et, mesurant de l’œil tes arches colossales, Tes temples, tes palais, tes portes triomphales, Avec un rire amer demandent vainement Pour qui l’immensité d’un pareil monument, Si l’on attend qu’ici quelque autre César passe, Ou si l’ombre d’un peuple occupe tant d’espace ? […] Cette imprécation renferme ce que renferme toute imprécation, c’est-à-dire tout ce que l’imagination d’un poète, quand il rencontre un pareil sujet, peut lui fournir de plus fort, de plus général, de plus exagéré, de plus vague, contre la chose ou le pays sur lesquels s’exerce la fureur poétique de son héros. Si l’on veut une idée juste d’une pareille figure, qu’on lise les diatribes d’Alfieri contre la France, son langage, ses mœurs, ses habitants ; les imprécations de Corneille contre Rome, celle de Dante, de Pétrarque, et de presque tous les poètes italiens contre leur propre patrie, celles même de lord Byron contre quelques-uns de ses compatriotes ; qu’on lise enfin tous les satiriques de tous les siècles, depuis Juvénal jusqu’à Gilbert. De pareils morceaux n’ont jamais rien prouvé, que le plus ou moins de talent de leurs auteurs à se pénétrer des couleurs de leur sujet, ou à exercer leur verve satirique sur des nations ou des époques, c’est-à-dire sur des abstractions inoffensives. […] Le genre même de l’ouvrage peut rendre raison d’une pareille dissemblance : ce cinquième chant est, en effet, une continuation de l’œuvre d’un autre poète, œuvre où cet autre poète célébrait son propre caractère et ses impressions les plus intimes ; sorte de composition où l’auteur doit, plus que tout autre, se dépouiller de lui-même et se perdre dans sa fiction.

232. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Le Tasse a dit quelque chose de pareil de Clorinde. […] C’est une douceur profonde que de trouver de pareils amis dans le passé et de pouvoir vivre encore avec eux malgré la mort. » Elle avait fait une pièce de vers sur le Jour des morts, qui était le jour anniversaire de sa propre naissance ; elle y disait, en s’adressant à ces chers défunts qu’on a connus : Vous qui ne pleurez plus, nous aimez-vous toujours ? […] Tu portais un beau châle de laine à palmes, je portais le pareil en vraie sœur. — Hélas ! […] Ce bon rêve résume ce que j’ai senti bien des fois en ma vie, qu’il n’y a rien de pareil ni de comparable à une amitié de sœur… « Je n’entends pas parler de tes fils plus que toi, et je te plains dans tes tristesses de mère. […] Je cherche souvent en moi-même ce qui peut m’avoir fait frapper si durement par notre cher Créateur ; car il est impossible que sa justice punisse ainsi sans cause, et cette pensée achève bien souvent de m’accabler… » Quand on écrit la biographie de certains poëtes, on peut dire que l’on montre l’envers de leur poésie : ici, dans cette longue odyssée domestique, on a simplement vu le fond même et l’étoffe dont la poésie de Mme Valmore est faite, et à quel degré, dans cette vie d’oiseau perpétuellement sur la branche, — sur une branche sèche et dépouillée, — près de son nid en deuil, toute pareille à la Philomèle de Virgile, elle a été un chantre sincère.

233. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Ce fut là sa distinction, son privilège, et ce qui lui fit une place à part parmi ses pareilles. […] Léon Gozlan, nous n’avions pas assisté à pareille fête. […] Certes, les détails poignants ne manquent pas à cette fin de la courtisane : le souffle froid de la misère passant à traders les rideaux de son lit funèbre, le papier timbré de l’huissier glissé dans son cercueil entr’ouvert, la vieille lorette pareille au fossoyeur qui vole les bagues aux doigts d’un cadavre, venant escroquer ses derniers louis à cette moribonde. […] Maximilien qu’elle a donné rendez-vous dans ce pied-à-terre ; non, c’est à l’Inconnu, et, à peine arrivée, la voilà qui le cherche, et qui brûle, et qui tâte les murs… Il faut la voir se glisser, insinuante et libre, dans cette chambre de jeune homme, tout imprégnée du parfum des libres amours, pareille à une couleuvre qui circule parmi les œufs et les nids d’un colombier vide. […] L’amour va vite, après avoir pris un pareil élan.

234. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

En pareil cas, ce sont les témoins les plus immédiats qui parlent le mieux ; ils disent comme ils ont vu et comme ils sentent. […] Elle s’aperçut de bonne heure que de toutes les privations que la maladie révèle dans ces existences pauvres, la plus fréquente de toutes, c’est le défaut de linge, si nécessaire pourtant en pareil cas. […] Il y avait d’abord, à une pareille assertion, de quoi surprendre et étonner ; mais ici nous étions à la source même, à portée des renseignements, et bientôt tout s’est expliqué et vérifié. […] et aussi chemin faisant, et à plus d’une porte, ainsi qu’il arrive en pareil cas, des humiliations et des refus !

235. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

On peut considérer un individu comme exempt de passions, mais une collection d’hommes est composée d’un nombre certain de caractères de tous les genres qui donnent un résultat à peu près pareil ; il faut observer que les circonstances les plus dépendantes du hasard, sont soumises à un calcul positif quand les chances se multiplient. […] Et l’effet du gouvernement n’est pas incertain comme celui de l’éducation particulière, puisque, comme je l’ai déjà dit, les chances du hasard subsistent par rapport au caractère d’un homme, tandis que dans la réunion d’un certain nombre, les résultats sont toujours pareils. […] Dans l’examen des anarchies démagogiques ou militaires, il faut montrer aussi que ces deux causes, qui paraissent opposées, donnent des résultats pareils, parce que dans les deux états, les passions politiques sont également excitées parmi les hommes par l’éloignement de toutes les craintes positives, et l’activité de toutes les espérances vagues. […] En mécanique, on avait d’abord trouvé la machine de Marly, qui, avec des frais énormes, élevait l’eau sur le sommet d’une montagne ; après cette machine on a découvert des pompes qui produisent le même effet avec infiniment moins de moyens : sans vouloir faire d’une comparaison une preuve, peut-être que lorsqu’il y a cent ans en Angleterre, l’idée de la liberté reparut sur la terre ; l’organisation combinée du gouvernement Anglais était le plus haut point de perfection où l’on put atteindre alors ; mais aujourd’hui des bases plus simples peuvent donner en France, après la révolution, des résultats pareils à quelques égards, et supérieurs à d’autres.

236. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Alors je me demande si de pareilles institutions, neutres à la brutalité qui en battrait le mur, ne demeurent d’autre part comme qui dirait en avance : certes si, élan d’un gothique perpendiculaire, la basilique là-bas du « Jesus » ou cette vigilante tour de « Magdalen », hors de jadis ne surgissent — quant à un spectateur impartial — très droit délibérément en du futur. […] Il m’intéresserait, ou l’épreuve servirait, de voir si énoncé en public, ce propos va produire pareil effet. […] La preuve — qu’avec une ingéniosité pareille déployée dans la fabrication du livre, l’affaire tombe à un rapport moindre, si la réimpression est celle de Pradon. […] Quelle agonie, aussi, qu’agite la Chimère versant par ses blessures d’or l’évidence de tout l’être pareil, nulle torsion vaincue ne fausse ni ne transgresse l’omniprésente Ligne espacée de tout point à tout autre pour instituer l’Idée ; sinon sous le visage humain, mystérieuse, en tant qu’une Harmonie est pure.

237. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Nous sommes très-éloignés de vouloir lui supposer de pareilles vûes ; mais nous ne pouvons dissimuler que ce n'est pas en cherchant à prouver l'accord de la Philosophie avec la Religion, par soixante & treize Discours historiques & critiques, sur la Révélation, le Polytéisme, la Loi Mosaïque, les divers systêmes des anciens Philosophes, & sur d'autres sujets semblables, traités avant lui, que M. l'Abbé Yvon pourra se flatter d'arrêter les progrès de la Philosophie moderne, & de ramener aux principes religieux les esprits qui s'en sont écartés. […] Le plus raisonnable des hommes peut-il se croire plus humilié de plier sous l’autorité divine, que de ramper sous les idées de ses pareils, souvent prévenus, mais toujours foibles & faillibles ? […] Il faut bien compter sur l'indulgence ou la crédulité publique, pour hasarder de pareilles imputations. […] Ces Enfans, que les soins paternels pourroient à peine défendre contre les dangers d'un âge si tendre, sont remis sans précautions, & dans toutes les saisons, à des Voituriers publics, distraits par d'autres intérêts ; de maniere que ces malheureuses victimes de l'insensibilité de leurs parens, souffrent tellement d'un pareil transport, que près de neuf dixiemes périssent avant l'âge de trois mois.

238. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Ce n’est qu’une impression, et je ne veux pas la surfaire ; il me semble pourtant que le Théâtre-Français ne comporte point de pareils spectacles. […] Lorsqu’il s’agit de questions pareilles, la sagesse est sur les lèvres des vierges et dans le cœur des enfants. […] Un pareil acte est, sans doute, une exception ; la question est toujours urgente, la plaie reste ouverte ; mais on ne pouvait l’apaiser par un exemple plus cordial et plus salutaire. Et l’art est justement fait pour en offrir de pareils, son rôle étant d’opposer aux réalités iniques de la vie l’idéal de la bonté et de la vertu.

239. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Son billet dédaigneux ne peut l’engager, et l’insulte d’une pareille visite est encore aggravée par l’assistance que son mari prête à la femme qu’on dit sa maîtresse. D’une autre part, est-il croyable qu’à l’approche d’une pareille intruse le salon ne se vide pas subitement ? […] Je ne me récrie point sur cette fortune : on en voit de pareilles dans la finance féerique d’aujourd’hui. […] Ce mari, peu intéressant d’ailleurs, commet-il vraiment une action capable d’exciter de pareilles fureurs ?

240. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Germanisant de haute valeur, il avait beaucoup élargi son champ d’études, jusqu’à devenir un des meilleurs linguistes de l’école de Meillet, et, au moment de la déclaration de guerre, il se trouvait au Pamir, occupé à déchiffrer des textes sogdiens, pareils à ceux que M.  […] Ils ont beau dire qu’ils sont les mêmes et trouver, à le croire, une grande satisfaction, nous voyons bien que beaucoup d’entre eux sont à la fois pareils et différents, comme un arbre dans une saison nouvelle15. […] Un esprit comme Thierry, quand il se trouve au bout d’une lignée pareille, arrive à en faire la théorie ; c’est la réflexion de l’activité la plus pure de la classe ouvrière. […] Beaucoup de socialistes sont à la fois pareils et différents…‌ Enfant du Paris ouvrier, le fusilier marin Luc Platt est socialiste.

241. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Je suis fier d’être soldat, d’être jeune, de me sentir brave et plein d’entrain ; je suis fier de rendre service à mon pays, à la France… La fidélité au drapeau, l’amour de la patrie, le respect de la parole donnée, le sentiment de l’honneur ne sont pas pour moi des mots creux et vides de sens ; ils résonnent comme un appel de clairon dans mon cœur de dix-huit ans, et c’est pour eux, s’il le devient nécessaire, que je saurai aller jusqu’au bout du sacrifice… (Lettres communiquées‌ Des milliers de voix, toutes pareilles, s’élèvent des classes 14, 15, 16, 17 à mesure que la patrie les appelle. […] Tout cela s’acquiert et se mérite…‌ Et cette haute idée de la dignité du commandement, ce beau désir de tenir au mieux l’emploi le plus modeste dans la hiérarchie, nous conduisent à voir que sous cette poésie parfumée, joyeuse et d’un goût parfait, pareille aux chansons immortelles de Mistral, respire une âme forte :‌ Ne priez pas, dit-il aux siens, pour que les souffrances me soient épargnées ; priez pour que je les supporte et que j’aie tout le courage que j’espère.‌ […] Et tous pareils ! […] C’est par convenance, afin de les louer en toute liberté, mais les vivants sont leurs pareils.

242. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Mainte fois je l’ai entendu vanter pour n’avoir son pareil en France. […] Qu’on ne nous parle plus des Romances du Cid pour en faire honte à nos vieux trouvères : ici, il y a des accents tout pareils, que le vieux chantre patriotique a pris sur le vif et tirés de ces rudes courages. […] Les poètes ont fait à ce sujet des pièces de vers en divers sens, et l’on a de Simonide cette épitaphe triomphante des Spartiates : Nous les trois cents, qui avons, ô Sparte notre mère, combattu pour Thyrée contre un pareil nombre d’Argiens, — sans tourner la tête, — là où nous avions marqué le pied, là même nous avons laissé la vie.

243. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Il ne s’en cachait point, et le roi l’en plaisantait quelquefois… La fadeur et l’adulation de ses mémoires sont encore plus dégoûtantes que leur sécheresse quoiqu’il fût bien à souhaiter que, tels qu’ils sont, on en eût de pareils de tous les règnes. […] Oui, il serait à souhaiter qu’on en eût une pareille de tous les règnes, au moins de tous les grands règnes ; car ces mémoires « représentent avec la plus désirable précision, Saint-Simon le reconnaît un peu plus loin, le tableau extérieur de la Cour, de tout ce qui la compose, les occupations, les amusements, le partage de la vie du roi, le gros de celle de tout le monde ». […] On se demande d’abord comment il a l’idée de noter de pareilles choses, des minuties telles que celles qu’il enregistre : Monseigneur prit médecine et me donna deux petits tableaux de sa propre main, etc. — Le roi alla tirer dans son parc ; Mme la Dauphine se fit saigner et garda le lit tout le jour.

244. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Pareil à bien des poètes de hasard, il n’a jamais, depuis, surpassé ce coup d’essai. […] Le jour, je me promène sous des hêtres pareils à ceux que Saint-Amant dépeint dans sa Solitude ; et depuis six heures du soir que la nuit vient, jusqu’à minuit qui est l’heure où je me couche, je suis tout seul dans une grosse tour, à plus de deux cents pas d’aucune créature vivante : je crois que vous aurez peur des esprits en lisant seulement cette peinture de la vie que je mène. […] Vous trouverez bon que je ne vous exprime pas tout le dégoût que j’ai pour de pareils ouvrages. » Voilà bien un mépris tranquille, et tel que les natures hautes et nobles en conçoivent pour la difformité qui s’ingénie et qui s’évertue.

245. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Qui donc a pu avoir une pareille idée ? […] Cette beauté blanche et vermeille, Qui des heures fait des instants, Divine femme de trente ans, Dont la grâce est une merveille ; Que j’aime et trouve sans pareille ; Oh ! […] — Mais il faut finir ; il y a un moment où, en tout sujet, on doit prononcer la clôture : Claudite jam rivos… Et la meilleure raison pour s’arrêter en pareille matière est celle qu’a donnée le roi des lyriques, Pindare : « On se rassasie même du miel, même des fleurs. » 55.

246. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Vous avez ici aujourd’hui précisément une pareille abondance de sagesse. […] Je vais partir du vieux monde pour le nouveau, et je me figure que je sens quelque chose de pareil à ce qu’on éprouve quand on est près de passer de ce monde à l’autre : chagrin au départ ; crainte du passage ; espérance de l’avenir. […] En pareil cas, il aimait à laisser à ses adversaires la responsabilité de l’acte par lequel on le frappait.

247. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Ce n’était que scientifiquement que pouvait s’établir une sûreté pareille — et en recherchant quel est le sens intime et directeur de tout idiôme, mais ici particulièrement de notre langue. […]   Helmoltz me donnait donc exactement la concordance, par le pareil nombre d’harmoniques les faisant se répondre, — entre les instruments de musique proprement dits et les voyelles et diphthongues : et celles-ci, il m’était facile de les constituer intégralement comme véritables instruments, en représentant par les consonnes à chacune appropriées les rumeurs et bruits qui dans chaque instrument proviennent du mode spécial de production du son, ces rumeurs, spirantes, susurrantes, vibrantes, explosives, martelantes et stridentes. […] Des poètes, en France et en Belgique, dédaignant la routine et les vaines flatteries, ont affirmé leur talent vers mon espoir auquel les portaient de latentes et plus ou moins pareilles tendances : disons M. 

248. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Cette femme dort bien pourtant ; mais où est l’intérêt d’une pareille composition ? […] Je serais effrayé, si je voyais à un homme de pareilles joues. […] La qualité principale d’un sujet pareil serait un désordre effrayant, et il n’y en a point.

249. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

La vie actuelle nous fait tant de bruit, que nous nous imaginons volontiers qu’il n’y en a jamais eu de pareille. […] Esprits immortels de Rome et surtout de la Grèce, Génies heureux qui avez prélevé comme en une première moisson toute heur humaine, toute grâce simple et toute naturelle grandeur, vous en qui la pensée fatiguée par la civilisation moderne et par notre vie compliquée retrouve jeunesse et force, santé et fraîcheur, et tous les trésors non falsifiés de maturité virile et d’héroïque adolescence, Grands Hommes pareils pour nous à des Dieux et que si peu abordent de près et contemplent, ne dédaignez pas ce cabinet où je vous reçois à mes heures de fête ; d’autres sans doute vous possèdent mieux et vous interprètent plus dignement ; vous êtes ailleurs mieux connus, mais vous ne serez nulle part plus aimés.

250. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

De pareils spectacles, il faut en convenir, étaient bien propres à exciter de nobles cœurs et à leur donner la nausée des basses intrigues. […] de pareils récits et les turpitudes mêmes où ils font passer ont un sens sérieux : la nécessité et la légitimité de 89 sont au bout, comme une conséquence irrécusable.

251. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Les efforts de pareils individus se perdaient alors dans le tourbillon universel ; les passions déchaînées suivaient leur développement fatal ; elles étaient l’âme de la Révolution, le moteur aveugle, irrésistible de cette machine vaste et puissante. […] Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire.

252. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Je ne sais où l’on pourrait trouver une pareille exactitude de vision, unie à une pareille ampleur.

253. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 5, explication de plusieurs endroits du sixiéme chapitre de la poëtique d’Aristote. Du chant des vers latins ou du carmen » pp. 84-102

" si la tragedie peut subsister sans vers… etc. " je doute fort que ce raisonnement excusât le gout des atheniens, suposé que la musique et la danse dont il est parlé dans les auteurs anciens, comme d’agrémens absolument nécessaires, dans la representation des tragedies, eussent été une danse et une musique pareilles à notre danse et à notre musique, mais, comme nous l’avons déja vu, cette musique n’étoit qu’une simple déclamation, et cette danse, comme nous le verrons, n’étoit qu’un geste étudié et assujetti. […] Celui qui lira n’est pas, ajoûte Juvenal, un lecteur bien merveilleux, mais qu’importe, de pareils vers font toûjours un grand plaisir.

254. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Avec une pareille tournure d’esprit, il n’est pas surprenant qu’on n’ait vu dans notre enseignement que des formules, des recettes, des conseils artificiels, une rhétorique mécanique, un empirisme suspect, une méthode, en un mot, insuffisante à expliquer la sensibilité, l’inspiration et le talent personnels. […] Avec une pareille tournure d’esprit, il n’est pas surprenant qu’on n’ait vu dans notre enseignement que des formules, des recettes, des conseils artificiels, une rhétorique mécanique, un empirisme suspect, une méthode, en un mot, insuffisante à expliquer la sensibilité, l’inspiration et le talent personnels.

255. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

., à ces chefs-d’œuvre d’impression pathétique et mystérieuse et de figures héroïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’imagination humaine… Non ! […] Il y a l’inspiration de la foi religieuse, telle qu’elle est, par exemple, dans le livre divin (sans métaphore) des Harmonies, de Lamartine, Mais à côté, en descendant, il faut avouer que le scepticisme, quand il écrit de pareils vers, pénètre bien avant dans nos âmes !

256. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il y a mis une continuité subtile, terrible, émouvante, pareille à la continuité des jours que passa Charles Blanchard ici-bas. […] Mais, principalement, la réalité vivante qu’est un pareil livre ne se constitue pas ainsi. […] Cet âne fut placé entre deux bottes de foin tout à fait pareilles, également fraîches et appétissantes. […] Nos âmes seraient plutôt pareilles à une chambre toute pleine d’échos où chaque note est répercutée et ressassée. […] Elles sont pareilles à une chambre dont les murs seraient doués d’une extrême sensibilité.

257. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Pareil contraste dans son costume, qui est à la fois noblement sévère et négligé. […] Une pareille éducation réalise trop souvent la fable : Le fils de roi et l’Horoscope. […] Rien de pareil chez Dante et Goethe. […] Si l’on n’était prévenu, on aurait quelque peine à dire à qui peut appartenir une pareille demeure. […] Toutes les autres armes sont vaines, quoi qu’on dise, et l’énergie d’un Hercule faiblirait dans une pareille lutte.

258. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Jeanne est furieuse parce qu’elle dit qu’elle voudrait avoir le pareil, et moi je ne veux pas. […] La première fois que je fus le témoin d’une pareille horreur, je pensai perdre la raison, de panique, de saisissement. […] Il est curieux de connaître sur une pareille question l’opinion d’un écrivain de logique autant que d’inspiration. […] Chacune pareille à toutes et toutes pareilles à la vivante misère, elles vont, sans rires, sans paroles, sans gestes, d’une marche égale de soldats, passives, résignées enfin à la discipline de l’éternel labeur et du désespoir. […] C’est à regret qu’on ferme un pareil livre, plein de hautes pensées et de grands enseignements pour les artistes de tous les temps.

259. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Il n’y a pas d’histoire de Simbad le marin qui vaille de pareils récits. […] J’ai connu chez très peu de gens une pareille inaptitude pour les sciences exactes. […] On ne vient pas chez les gens à une heure pareille !  […] Qu’est-ce que ce Dieu qui veut de pareilles choses ? […] Un pareil surmenage faillit plusieurs fois compromettre sa santé.

260. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Et quel luxe charmant que la possession d’un pareil génie familier ! […] L’occasion lui présenta bientôt un pareil adversaire, et lord Herbert n’avait garde de la laisser échapper. […] ou de quelque autre de ses pareils, aborde un jour sur les planches du théâtre anglais. […] Rien de pareil n’existe pour Roméo et pour Juliette. […] Shandy père sur l’influence des noms de baptême, ne paraîtra pas déplacée en pareil sujet.

261. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Une seule fois, Nature aux mille visages, tu as su trouver un acteur digne d’un pareil rôle… » ? […] Des révoltes éclateraient alors, tragiques et telles qu’aucune époque n’en aurait connu de pareilles. […] Rien de pareil dans le Renan que nous dévoile ce début de la correspondance. […] Un fait pareil peut être constaté dans le recueil de poésies de l’Américain Edgar Poe. […] Celui-ci a eu sur ses pareils la supériorité de ne pas se plaindre.

262. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pittié, Victor »

Ce volume contient des poèmes pleins d’une grâce franchement juvénile comme celle des vierges de seize ans, et d’un parfum de tendresse naissante pareil à celui des fleurs nouvelles au printemps.

263. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Préface »

L’auteur qui veut barrer la rivière et prendre tout le poisson, c’est-à-dire, donner toute la littérature de ce siècle, montre, aujourd’hui, en fait de femmes, la fleur du panier, en supposant qu’un pareil panier ait une fleur… Aujourd’hui, ce n’est que quelques-unes.

264. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blot, Georges »

Sully Prudhomme Le spectacle de l’Océan, l’un des plus variés et des plus grands de la nature, vous a suggéré des enseignements moraux bien dignes d’un pareil maître.

265. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Car elle possède, au plus haut degré, la vertu coutumière de ses pareilles : la bonté. […] Jamais on n’a vu un mari pareil. […] Pourquoi cette résignation à laisser les heures se consumer dans le vide ensoleillé des journées pareilles ? […] On est stupéfait par ce fatalisme, si exempt de rancune, si prompt à excuser des étrangers responsables d’un pareil malheur. […] Mais il est enclin à toutes les défaillances dont la conscience masculine s’accommode si facilement, en pareil cas.

266. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bocquet, Léon (1876-1954) »

Il est aussi pareil au Jardinet fleuri qu’on y décrit, à la Moisson de fleurs que l’on y célèbre pour conclure.

267. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Les gens pauvres et fiers sont pareils à des cygnes. […] Mis en activité, un million ou une idée ont des aboutissements pareils ; seulement le million est limité par son chiffre, tandis que l’idée, outre qu’elle est invulnérable, peut, matériellement, être productive à l’infini. […] Il n’y a que des gestes ; les uns font du mal, ils sont pareils à ceux qui ne font rien que des signes dans l’air : Je l’ai tué sans le voir, comme un gibier que l’on chasse en rêve, Ou comme le voyageur qui se hâte vers l’auberge arrache l’importune fougère. […] Alors, puisque les hommes sont aussi cruels, vingt siècles après sa venue, qu’aux jours de sa venue, peut-être l’heure a-t-elle sonné d’une incarnation nouvelle, peut-être va-t-il descendre pareil à un pauvre de Paris, de même que jadis il vécut pareil un pauvre de Galilée ? […] Le voyant ne se trompe jamais humainement sur l’essence des âmes ou des intelligences ; son regard pénètre les écorces et les carapaces et porte jusqu’au milieu des secrets une lumière pareille à ces lampes par quoi on éclaire subitement les cavernes et les abîmes.

268. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 206

Comme personne ne se doute peut-être dans quel genre il s’est exercé, nous apprendrons au Lecteur qu’il a fait des Traductions médiocres de plusieurs Ouvrages de Cicéron, & des Romans aussi médiocres que ses Traductions : le plus répandu de tous est l’Homme moral, faussement attribué à l’Abbé Prévôt, qui se seroit bien gardé d’en faire un pareil.

269. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

De pareils travers ne seront-ils pas toujours l’aliment de la Satire ? […] D’ailleurs, ce n’est pas en cela que consiste la vraie ressemblance des Ouvrages ; c’est dans leurs proportions, c’est dans leur emplacement qu’elle se trouveroit : mais rien de tout cela n’est pareil chez nos deux Poëtes ».

270. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Si de pareilles fautes de vérité se présentent fréquemment dans nos meilleurs auteurs, il faut se garder de leur en faire un crime. […] On a rassemblé ci-dessus quelques exemples pareils entre eux de ce faux goût, empruntés à la fois aux écrivains les plus opposés, à ceux que les scholastiques appellent classiques et à ceux qu’ils qualifient de romantiques ; on espère par là faire voir que si Calderon a pu pécher par excès d’ignorance, Boileau a pu faillir aussi par excès de science ; et que si, lorsqu’on étudie les écrits de ce dernier, on doit suivre religieusement les règles imposées au langage par le critique, il faut en même temps se garder scrupuleusement d’adopter les fausses couleurs employées quelquefois par le poëte.

271. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

La nature des eaux de l’Hipocrene, ne les rend pas encore bien propres à éteindre de pareils incendies. […] La furie qui porte la rage dans le sein de Turnus et d’Amata, n’auroit été, pour parler à notre maniere, qu’une furie pareille à la tranquille Eumenide de l’opera d’Isis.

272. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Pour une femme, un pareil tort mène à tout. […] Elle écrivit ces feuilletons charmants du vicomte de Launay, chef-d’œuvre de la légèreté féminine, qui est pour le dix-neuvième siècle ce que les lettres de Mme de Sévigné sont pour le dix-septième, mais Mme Sophie Gay n’eut pas un pareil bonheur… Mme Sophie Gay, qui a fait une montagne de romans que je ne conseillerai à, personne de gravir, et dans lesquels je retrouve, ensemble ou tour à tour, les influences, déteintes ou mélangées, de Picard, de Droz, de Sénancourt, et surtout de Mme de Genlis, non pour la raison, que Mme de Genlis avait, mais pour l’agrément, que Mme de Genlis n’avait pas, Mme Sophie Gay a, comme sa fille, voulu une fois faire son livre de femme, — un livre dans lequel la prétention virile et l’imitation des littérateurs de son temps qui avaient eu du succès, — ces deux choses qui constituent le bas-bleuisme, — pouvaient n’être absolument pour rien, et ce livre, dont le titre frappe au milieu des autres titres de ses œuvres (la Physiologie du Ridicule), prouve au contraire combien chez Mme Gay, le bas-bleu avait rongé la femme, et combien elle était peu propre à traiter un sujet qui demandait plus qu’aucun autre les qualités naturelles à la femme, c’est-à-dire de la grâce sincère et, à force de finesse de la profondeur.

273. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Mais il ne faudrait pas en faire un petit… Il y aurait, dans un pareil ouvrage, un regard profond et détaillé à porter sur les travaux d’ensemble de cette corporation littéraire à qui on avait donné la langue à garder, et sur le mérite de chacun des esprits qui à toute époque la composèrent. […] D’académicien à académicien, l’examen hardi des mérites de chacun et de tous à pareille époque n’était donc pas possible, et, pour rester juste, on doit un peu laver Pélisson de l’innocence de son ouvrage.

274. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Mais, fonctionnaire trop vivant pour s’encadrer exactement dans sa fonction sans la dépasser jamais, et s’endormir quand elle est remplie, c’est en courant des Archives d’un département aux Archives d’un autre département qu’il nous a écrit son Dick Moon, ce Guide des voyageurs comme on n’en avait pas encore vu, ce livre de poste intellectuel dans lequel, à travers tant de choses, l’Érudition trotte et galope, légère, court vêtue, en petite veste, les houppes rouges au fouet qui claque et qui cingle, et ne s’était point vue en pareil costume et à pareille course, cette formidable cul-de-jatte d’Érudition, décente Callipyge qui d’ordinaire reste assise et qui n’a jamais enlevé sa base de plomb dans les airs !

275. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Pour me faire ouvrir un pareil paquet, à bon droit suspect de lourdeur, il ne me faudrait rien moins que l’affirmation de Voltaire, et encore je me dirais qu’il se moque de moi ! […] Et ce doivent être aussi des Madame de Staël et des Madame de Souza ; car il est impossible que de pareilles femmes, qui ont prouvé leur supériorité dans des livres puissants ou délicieux, n’aient pas laissé des lettres plus elles-mêmes encore que leurs écrits, et qui, pour cette raison, nous les feraient aimer et admirer davantage.

276. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Évidemment la notion d’une religion pareille n’est pas trop dure pour la foi, ce ressort rouillé et détraqué qui ne va plus. […] Depuis La Révellière-Lépeaux, d’inepte et fade mémoire, rien de pareil ne s’était vu.

277. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

couronner l’auteur d’un livre pareil, en toute circonstance c’est montrer à quel point les respectables auteurs du dictionnaire de la langue française peuvent être dupes des mots et des formes limpides que la pensée sait parfois revêtir. Mais le couronner de moitié avec l’auteur d’un autre ouvrage franchement et ardemment protestant, et cela quand il y a à côté, dans le même concours, un livre de talent réel mais pénétré de l’esprit catholique, bien plus important dans une pareille question que le talent, c’est en vérité plus fâcheux que d’obéir simplement à des impressions personnelles, la plus vulgaire des appréciations ; car c’est révéler qu’on a cédé à des doctrines fortes ou faibles, enchaînées ou éparses dans des esprits plus éclairés que résolus ; c’est démentir, par le fait, la signification de son programme de 1849, et donner à croire à ceux-là qui ne tiennent pas les Académies pour des héroïnes intellectuelles, que ce qu’il y avait de courageux — d’implicitement courageux dans ce programme — n’était que la bravoure bientôt refroidie d’un poltron d’idées révolté !

278. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Son livre doit être signalé d’autant plus aux jugements de la Critique, qu’il est d’un bon exemple qu’on sache, au moment où Augier vient d’être nommé à l’Académie, ce que la langue française doit à un pareil poète. […] Malheureusement pour Louis Bouilhet, de pareilles larmes ne s’imitent pas.

279. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Dans Le Drack, où il nous fait passer par toutes les nuances de la peur surnaturelle, il entremêle au pathétique de son sujet des vers charmants : Ce sont les fleurs les plus étranges Et des fruits d’un goût sans pareil, Des orangers remplis d’oranges, Dans des champs tout pleins de soleil ! […] De pareils vers eussent fait pleurer Wordsworth s’il les avait entendus.

280. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Il n’est pas étonnant que chez un pareil peuple, l’usage des éloges ait été établi. […] Les guerriers de la Grèce, après avoir lu ou entendu de pareils discours, devaient être plus enflammés que dans les pays où le soldat mercenaire, méprisé et payé, combat sans vertu, meurt sans gloire, essuie le dédain pendant sa vie, et l’oubli après sa mort.

281. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

On conçoit que le cabinet de travail d’un Arnaud ou d’un Nicole dut en abriter une pareille. […] Quel sens peuvent bien avoir, dans un univers pareil, les efforts de l’homme, et d’abord sa civilisation ? […] Imaginez une pareille campagne entreprise voici seulement vingt ans. […] Quoi d’étonnant si un pareil travail a très vite abouti à la plus douloureuse et à la plus impuissante des anarchies ? […] L’extermination ou l’esclavage est la logique dernière de guerres pareilles.

282. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 430

Ses autres Productions mériteroient aussi un pareil titre ; pour être moins mauvaises, elles n’en sont pas plus dignes d’être lues.

283. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 385

Ce n’est pas ainsi qu’on doit réfuter de pareils adversaires.

284. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

La Providence ménage à ces hommes rares de pareils confidents : les uns pour porter leur voix lointaine à leurs partisans, comme Las-Cases ; les autres, comme Medwin, pour donner au monde des notions familières et vraies sur une des grandes natures de leur époque. […] Ces temps de néant, il fallait que j’eusse la grande patience de les laisser s’écouler inutiles, car, dans de pareilles circonstances, ce que j’aurais écrit n’aurait rien valu. […] C’est dans de pareils moments qu’il versait tous les trésors de grandeur et de bonté que renfermait son âme, et ce sont de pareils moments qui font comprendre comment ses amis de jeunesse ont dit de lui que ses paroles étaient bien supérieures à ses écrits imprimés. » IX Les entretiens s’ouvrent par une forte maladie du vieillard, que la vigueur de sa constitution fait triompher de la mort. […] Goethe m’y engagea fortement, surtout à cause de lord Byron, homme selon lui d’une telle supériorité, qu’une pareille ne s’est pas rencontrée et sans doute ne se rencontrera pas de nouveau. […] Et où sont les auditeurs auxquels on aurait du plaisir à faire un pareil récit ?

285. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

l’hôtel du Bœuf-Rouge n’aura jamais un temps de prospérité pareille ! […] Goulden, sous ses grands rideaux, la couverture tirée sur le nez et le bonnet de coton sur les yeux, était éveillé depuis un instant ; il m’entendit et me cria : « Joseph, il n’a jamais fait un froid pareil depuis quarante ans… je sens ça… Quel hiver nous allons avoir !  […] C’est égal, avec une mine pareille on fait toujours son chemin. » Il avait à peine fini son discours, que la salle du conseil de révision s’ouvrit et que l’autre gendarme, Werner, se penchant à la porte, cria d’une voix rude : « Joseph Bertha !  […] Il était convaincu que j’allais être réformé tout de suite ; aussi quelle ne fut pas sa surprise de nous voir entrer ensemble dans une désolation pareille. […] quoique ce soit terrible de voir des choses pareilles. » Catherine ne me quittait pas ; elle s’était assise à côté de moi, et nous nous embrassions.

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