On y verra comment une femme pénitente mourut, par son repentir, avec le courage de la vertu.
On dirait que les peuples ont les vices de leur beauté et les vertus de leur laideur.
Ces deux tiges de l’art, si l’on empêche leurs rameaux de se mêler, si on les sépare systématiquement, produiront pour tous fruits, d’une part des abstractions de vices, de ridicules ; de l’autre, des abstractions de crime, d’héroïsme et de vertu.
Une solution, sinon complète, du moins simple et séduisante, du problème, serait de considérer l’étendue comme toujours donnée à l’esprit avec certains états, et de lui attribuer la vertu de susciter le jugement de perception externe ; la présence de l’étendue dans un état étant alors la condition nécessaire et suffisante de la perception externe, on pourrait dire qu’elle est le signe de l’extériorité, et la perception externe serait la conclusion d’un syllogisme : Ce phénomène est étendu ; — or tout étendu m’est étranger ; — donc ce phénomène n’est pas mien.
Elle n’a pas, elle ne peut receler de vertu mystérieuse.
Il nous explique la durée limitée de l’être vivant, car la mort doit arriver quand la nutrition s’arrête, non parce que les aliments font défaut, mais parce que l’enchaînement évolutif de l’être est parvenu à son terme, et que l’impulsion cellulaire organisatrice a épuisé sa vertu. […] Il est bien évident que ce sont des actions purement chimiques ; mais il est non moins clair que ces actions chimiques en vertu desquelles l’organisme s’accroît et s’édifie s’enchaînent et se succèdent en vue de ce résultat qui est l’organisation et l’accroissement de l’individu animal ou végétal.
Il demeure celui dont Mirabeau disait : « Cet homme ira loin car il croit tout ce qu’il dit. » La conviction profonde, enracinée par la méditation solitaire et par la haine de l’adversaire ; une volonté infatigable de faire passer, par la force d’une logique continue, claire et véhémente, ce qu’il croit dans toutes les oreilles qui l’écoutent ; et le but qui, à mesure que l’orateur va plus loin s’éloigne d’aussi loin, puisqu’il n’est rien d’autre que le règne de la vertu. : tout cela donne à Robespierre ce qu’il reste seul à avoir possédé entièrement, un temps, sous la Révolution : l’autorité. […] C’est chez une mondaine, dans une troisième génération de salons illustres, la même spiritualité protestante, la même grande destinée conjugale, la même nature ardente, généreuse, la même rayonnante vertu. […] Il faut la juger (et c’est aussi de ce point de vue que l’a jugée Napoléon) comme manifeste, pour sa vertu excitatrice, et comme nous jugeons les Lettres anglaises de Voltaire. […] Dans leur pays originel, l’Allemagne, mais plus encore dans les pays romains où leur génie féconde et renforce des populations amollies, les vertus germaines, l’amour de la liberté et de la justice, le respect des femmes, aboutissent à l’institution de la Chevalerie. […] Aux peuples romans de reprendre contact avec les vertus, l’art, la poésie, les légendes de leur moyen âge !
Le bon M. de Monthion fonde un prix de vertu ; à ce mot, le ministère a peur ; M.
Telle est la vertu des facteurs ou éléments primitifs, lorsqu’ils sont aussi simples, aussi abstraits, aussi généraux que possible : de leurs lois dérivent les lois de leurs composés moins généraux et moins abstraits, et ainsi de suite, d’étage en étage, par une descente graduelle, sans que jamais, d’un étage à l’autre et du plus haut flot à la plus basse nappe, la continuité fasse défaut.
Si certains poètes firent parfois intervenir les noirs cyprès, les mélèzes et les gris oliviers, ce n’est pas qu’ils y découvraient une| beauté spéciale, ni par prédilection particulière, mais bien pour la rigoureuse signification de vertus fictives.
Edmond et Jules de Goncourt sur Mme de Pompadour… Mais enfin, si les livres d’étrennes, selon l’antique usage qui avait bien sa raison d’être, et sans prêcher la vertu et le renoncement, devraient pouvoir être lus et feuilletés indifféremment par tout le monde, on eût sans doute mieux fait d’attendre un autre temps et une autre occasion pour publier, cette nouvelle édition de Mme de Pompadour… Cette Revue des Deux Mondes, à l’heure présente, est vraiment, — vraiment, bien pudibonde.
Les idées générales et fondamentales étant en nous latentes, stagnantes, inaperçues, hors du temps, les mots ont, par une sorte d’association préétablie47, la vertu de porter à l’acte et à la conscience tel ou tel fragment plus ou moins considérable de la pensée que tout homme porte en lui dès sa naissance ; l’esprit est comme une table obscure sur laquelle la parole promène un étroit sillon de lumière48 ; par la parole, la pensée entre dans la durée, devient discursive et consciente.
Et quant à cette blancheur éblouissante qui semble avoir frappé Stendhal, qui dira jamais tout son charme idéal et toute sa vertu philosophique ? […] Méfions-nous d’une idylle où la vertu est dépouillée de ses caractères les plus nécessaires, et où la religion consacre l’union de l’amour et de l’argent, après en avoir été l’entremetteuse. » Quand il ne comprenait pas quelque chose, Jules Lemaître le disait nettement. […] Je me rappelle entre autres choses, avoir soumis au bon dominicain quelques objections morales qui ont dû lui paraître un peu naïves. « Il est évident, lui disais-je, que la nature a donné à certaines femmes un tempérament calme qui doit singulièrement aider leur vertu, tandis que d’autres, au contraire, ont bien de la peine à résister à leur naturel ardent. — « Oui, sans doute, me disait-il, mais je suis persuadé que Dieu, qui est la justice même, tiendra compte à chacun des difficultés de la lutte. » Après l’avoir remercié de l’invitation qu’il voulut bien me faire d’aller le voir à Paris, je quittai à Nice le père Didon.
Cette politique-là est comme la vertu des vierges, d’autant plus pudique qu’on n’y touche pas et qu’on ne l’éprouve jamais.
Après des compliments, il nous demande pourquoi nous n’avons pas parlé des vertus provinciales, de la vie sociale de la province, de cette vie si particulière, si tranchée, si caractéristique, et qu’on trouvait surtout dans les villes de parlement comme Dijon, de cette vie aujourd’hui complètement morte… « Oui, reprend-il, la province ne se fait plus envoyer les livres de Paris, on ne lit plus ; quand il vient des voisins chez moi à la campagne, je leur donne des livres, personne ne les ouvre… » Puis il nous parle de l’article de Sainte-Beuve sur notre livre, et nous dit qu’à cette place où nous sommes, Sainte-Beuve venait souvent causer avec lui en 1848, lui avouant que c’était dans le but de l’étudier, et lui demandait comment il faisait pour parler, et prenait des notes, en se frottant joyeusement les mains : « Je lui ai connu bien des phases d’existence.
Il ne demande à la musique rien de ses moyens, mais il voudrait par d’autres voies — les voies naturelles du verbe — arriver à certains de ses effets, transposer dans la poésie ce qui est la vertu propre de la musique : cette puissance même de suggestion. […] Le mot, surgi seul, par sa propre vertu musicale, apporte avec lui le malaise de ne tenir point sa place dans une poésie ni dans l’ordre d’une phrase, l’angoisse de rester sans précédent et sans suite.
Devant un auditoire choisi, composé de colonels en retraite, traducteurs d’Horace, de diplomates ensevelis dans d’opulentes redingotes pareilles à des linceuls, de professeurs tournant le petit vers, de philosophes éclectiques, intimement liés avec Dieu, et de bas-bleus quinquagénaires rêvant tout bas, soit l’œillet de Clémence Isaure, soit l’opprobre d’un prix de vertu, un jeune homme pâle, amaigri et se boutonnant avec désespoir comme s’il eût collectionné dans sa poitrine tous les renards de Lacédémone, s’avançait hagard, s’adossait à la cheminée, et commençait d’une voix caverneuse la lecture d’un long poème où il était prouvé que le Ciel est une patrie et la terre un lieu d’exil, le tout en vers de douze ou quinze pieds ; ou bien encore, quelque vieillard chargé de crimes, usurier peut-être à ses heures, en tout cas ayant pignon sur rue, femme et maîtresse en ville, chantait les joies de la mansarde, les vingt ans, la misère heureuse, l’amour pur, le bouquet de violettes, le travail, Babet, Lisette, Frétillon, et finalement, tutoyait « le bon Dieu » et lui tapait sur le ventre dans des couplets genre Béranger. […] Quel écrivain, — poète, romancier ou auteur dramatique, — n’a pas hasardé la prétention — sincère ou hypocrite, — de dire la vérité entière, de montrer, comme dans un miroir fidèle, les passions, les caractères, les vertus et les vices ?
Faguet, qui écrit depuis trente ans, s’efforce en vain depuis trente ans de « colorer artificiellement » la pâleur jaunâtre de son écriture universitaire. « Le style de Taine est un miracle de volonté. » Sachez donc vouloir à votre tour, au lieu de nous vanter béatement une vertu dont vous êtes incapable ! […] Boutmy, a le plus profondément étudié Taine, refuse d’admettre que son écriture doive la moindre de ses vertus « au procédé ou à l’artifice ».
Mallanné marque son aboutissant fatal, avec sa croyance excessive à la vertu musicale des mois, avec ses recherches d’analogies par trop subtiles, finalement avec l’obscurité de ses concepts et l’incorrection de sa langue.
D’un autre côté les professionnels, en cherchant à se donner des raisons d’être fiers des travaux qu’ils exécutent, ne se sont pas contentés de les représenter comme nécessaires ; il se sont laissé entraîner à en exagérer les vertus et la portée. […] On a donc raison de dire que la vertu cardinale de l’érudit, c’est la patience. […] Mais ce n’est qu’une apparence sous laquelle a vite fait de se glisser la scolastique, le mot, n’ayant pas de sens concret, devient une notion purement verbale (comme la vertu dormitive dont parle Molière).
Le réalisme se posa de la même manière ; il se formula par opposition à l’idéalisme, en utilisant les mêmes termes ; de sorte qu’il se créa chez les philosophes certaines habitudes d’esprit en vertu desquelles l’« objectif » et le « subjectif » étaient départagés à peu près de même par tous, quel que fût le rapport établi entre les deux termes et à quelque école philosophique qu’on se rattachât. […] Il ne s’agit plus, comme tout à l’heure, d’ériger la philosophie en synthèse des sciences positives et de prétendre, par la seule vertu de l’esprit philosophique, s’élever plus haut que la science dans la généralisation des mêmes faits.
L’hérédité ne transmet pas seulement les caractères ; elle transmet aussi l’élan en vertu duquel les caractères se modifient, et cet élan est la vitalité même.
L’opium fait dormir, disaient les médecins de Molière, parce qu’il y a en lui une vertu dormitive ; les êtres organisés vivent, disaient les anciens chimistes, parce que leurs éléments sont maintenus agrégés par la force vitale. […] Cette nichée cultivait donc à Copenhague la vertu la plus austère, quand le patriarche Jean Monod fut, on ne sait par qui, d’ailleurs, nommé pasteur à Paris.
Celui-là nous vient évidemment de la littérature Marion Delorme, qui consiste à prêcher les vertus des assassins et des filles publiques.