Rien n’est plus propre d’ailleurs à faire juger de ce que je puis faire en ce genre… Et encore : J’ai fait hier une importante découverte sur la théorie du jeu en parvenant à résoudre un nouveau problème plus difficile encore que le précédent, et que je travaille à insérer dans le même ouvrage, ce qui ne le grossira pas beaucoup, parce que j’ai fait un nouveau commencement plus court que l’ancien… Je suis sûr qu’il me vaudra, pourvu qu’il soit imprimé à temps, une place de lycée ; car, dans l’état où il est à présent, il n’y a guère de mathématiciens en France capables d’en faire un pareil : je te dis cela comme je le pense, pour que tu ne le dises à personne. […] L’air natal vous vaudra encore mieux, il sera peut-être un baume pour votre mal. […] La solitude ne vous vaut rien, non plus qu’à moi. […] Il n’y a ni l’enveloppe sèche qui isole et garantit, ni le reste de l’organisation armée qui applique et fait valoir.
Il n’y a pas de critique plus instructive, car il n’y en a pas de plus précise ; toutes les esthétiques et toutes les poétiques mises ensemble ne valent pas la lecture d’une pièce de Shakspeare comparée ligne à ligne aux nouvelles italiennes et aux vieilles chroniques que Shakspeare avait en écrivant sous les yeux. […] Mais comme tout d’abord il dévoile son mensonge, et estime sa justice au prix qu’elle vaut ! […] A présent le barbare s’amuse à prouver tout au long que la simplicité des Germains vaut la civilisation romaine. […] Qu’on me die En quoi vous valez mieux que cent peuples divers ?
Mais cette manifestation excessive même fait valoir merveilleusement le ridicule, la fantaisie, l’étrange et risible bizarrerie des personnages comiques qui traversent les livres de Dickens avec de si amusants visages et de si drôles de bonnes âmes, vieux messieurs pléthoriques et coléreux, grandes dames prétentieusement pincées, aigres vieilles filles, maris intimidés, prestigieux bohèmes, et ces inénarrables ivrognes, flambant d’alcool, la langue pendante, les yeux blancs sur leurs bajoues violettes, et lui conservent imperturbablement leur décorum de gentlemen après les pires ribotes. […] Ses personnages seront nécessairement puérils et laids, car on ne saurait satiriser ce qui est grand, et le beau ne fait guère rire ; aussi quand Daumier pénètre dans les bains publics pour dames, au lieu des gracieuses nageuses qu’il aurait pu y trouver, il y met contre toute vérité d’affreuses portières et de ballonnantes maritornes ; quant à l’apogée de son talent, dans ses merveilleux Croquis dramatiques dont le dessin vaut celui des maîtres, il aborde l’actrice, c’est encore pour la vieillir, l’enlaidir et la ridiculiser. […] Les sentiments qui l’ont ému ne sont guère que des nuances de l’aversion et de l’approbation ; ils versent dans la terreur, cet étonnement devant la réalité qui est une des affections de l’inintelligence ; ils poussèrent l’écrivain à quantités d’indignations déraisonnables, le firent se moquer et s’apitoyer, s’indigner et s’effrayer d’une quantité de choses qui n’en valaient pas la peine, l’engagèrent enfin à donner de tout, de la société, des institutions, des caractères, des vertus nécessaires, des actes répréhensibles, un jugement, sans réflexion, tout de premier mouvement, tel qu’en pourrait porter un enfant ou une femme émue. […] Micawber, sa mère la femme geignarde, bavarde et sans tête qu’est Mme Nickleby, Charles Dickens fut élevé avec des frères et sœurs qui ne le valaient guère, d’abord à Chatam, au bord de la mer, puis dans une de ces désolantes petites maisons basses qui forment les faubourgs de Londres.
Mais au lieu d’interpréter Kant, il vaut mieux le laisser ici parler lui-même. […] Cette conséquence, ne vaut rien. […] Autant valent et cet instrument et ces fondemens, autant, plus tard, vaudra l’édifice entier.
Et puisque l’idée qui suit se présente à ma pensée, il vaut encore mieux que je l’indique que de l’omettre. […] Appien d’Alexandrie a redit des Romains, d’un style pauvre et petit, ce que d’autres en avaient dignement écrit ; et les morceaux d’Appien de Nicomédie sur la Bithynie et autres sujets historiques particuliers, ne valent pas mieux ni pour le fonds ni pour le style. […] Qu’on me pardonne le petit grain d’encens que je brûle devant la statue d’un maître à qui je dois ce que je vaux, si je vaux quelque chose.
On y trouve l’action fatale et funeste de la société américaine sur un génie qui devait naître ailleurs pour s’épanouir dans toute sa gloire et qui valait mieux que le sol de limaille de fer et de poussière où Dieu l’avait jeté. […] Doué de la force de cette race de puritains qui se sont abattus d’Angleterre comme une bande de cormorans affamés, ce qu’il prend aux préoccupations contemporaines ne vaut pas la force qu’il déploie pour se servir de ce qu’il a pris ; et ici nous arrivons à ce qui l’emporte, selon nous, dans Edgar Poe, sur les résultats obtenus de sa manière, — c’est-à-dire l’application de son procédé. […] Edgar Poe s’est chargé seul de cette besogne : il s’est assassiné lui-même… Moralement, l’Amérique et Edgar Poe se valent ; ils n’ont point de reproche à se faire ; ils ont tous les deux le même mal, monstrueux et mortel dans l’un comme dans l’autre : le mal de l’individualité. […] Assurément, le poète fondamental, le poète genuine, vivace et intuable, se retrouva encore dans le conteur, en Edgar Poe, — mais l’originalité cherchée, travaillée, martelée, tordue et retordue des Histoires extraordinaires, ne peut pas valoir, aux yeux de la Critique, l’originalité simple d’une poésie dont Edgar Poe avait le don et que j’aurais voulu voir dans ses œuvres exclusivement seule, et toujours !
Autant vaudrait lui demander pourquoi il oublie souvent de coudre des rimes à ses vers. […] Il est sûr d’éteindre l’incendie ; mais il vaut mieux, il ne l’ignore pas, étouffer l’étincelle. […] Les plus belles odes ne valent pas pour lui un mot parti du cœur, un cri échappé des entrailles. […] Cette remarque est toute simple, et ne vaut pas la peine qu’on y insiste. […] La question vaut bien qu’on la soulève, et comment décider, si la lutte n’est pas permise ?
Avoir vu, ne fût-ce qu’un jour, Richelieu tout-puissant dans la pourpre, et bientôt après voir la Fronde, la guerre civile déchaînée et l’anarchie, ce fut pour Bossuet un cours abrégé de politique dont il tira la juste leçon : mieux vaut certes un maître que mille maîtres, et mieux vaut encore que le maître puisse être le roi lui-même que le ministre.
La Bruyère en fait un type de toute l’espèce : « Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe pour se faire valoir. […] On l’aimait parce qu’il ne lui échappait jamais rien contre personne ; qu’il était doux, complaisant, sûr dans le commerce, fort honnête homme, obligeant, honorable ; mais d’ailleurs si plat, si fade, si grand admirateur de riens, pourvu que ces riens tinssent au roi, ou aux gens en place ou en faveur ; si bas adulateur des mêmes, et, depuis qu’il s’éleva, si bouffi d’orgueil et de fadaises, sans toutefois manquer à personne, ni être moins bas, si occupé de faire entendre et valoir ses prétendues distinctions, qu’on ne pouvait s’empêcher d’en rire.
Si nous nous demandons aujourd’hui, en lisant La Solitude p, ce que vaut pour nous cette ode et quel rang elle mérite dans le trésor lyrique de notre poésie, nous trouvons qu’elle a perdu. […] Dans ses nombreuses stances, l’intention me semble valoir beaucoup mieux que le résultat ; voici, au reste, un des meilleurs endroits où il rappelle, en se l’appliquant, une parole du saint livre : Profaner le talent, c’est pis que l’enfouir : Ces hautes paroles m’étonnent, J’en dois être en mon cœur bien plus touché que toi ; J’en blêmis, j’en tremble d’effroi, Et jusque dans mon âme à toute heure elles tonnent ; Ma plume en est confuse, et tous ses jeunes traits N’en forment à mes yeux que d’horribles portraits.
Ce n’est pas un désavantage, remarquait-il ni une preuve d’infériorité pour un souverain légitime de ne pouvoir faire en cela ce que peut l’usurpateur : « L’or ne peut couper le fer, est-ce parce qu’il vaut moins ? C’est parce qu’il vaut plus.
Au contraire, il faut lui persuader qu’elle vaut mieux qu’elle ne vaut, si on veut en obtenir tout le bien dont elle est capable.
Renaudot y a bien mis au vrai le caractère de son ami : il s’est mépris seulement à la qualité de gentilhomme ordinaire, car le défunt ne l’était pas de la maison, charge d’environ quinze mille livres, mais de la Chambre, ce qui vaut cinquante mille livres. […] Il fit valoir sa piété, sa patience dans sa longue maladie, son amitié pour la maison, la reconnaissance de la maison pour lui.
Quinet a plus d’un beau mouvement cornélien, comme quand il dit : Deux mondes sont ici, qu’en tout je vois paraître ; Ou Brutus, ou César, lequel vaut-il mieux être ? […] Je vois en lui un neveu errant et quelque peu sauvage de Corneille et de Schiller, de ce dernier surtout, un élève lyrique de Gœrres, qui, pour nous Français, a sans doute trop vécu sur le Rhin, sous les balcons de Heidelberg, et qui n’a pas assez cuvé parmi nous cette première ébriété poétique, laquelle vaut mieux pourtant qu’une clarification trop glacée.
Pour les gens de lettres eux-mêmes, s’ils en valent la peine, il n’est pas sans profit d’attendre la fin de l’épreuve et de n’arriver à l’Académie qu’un peu sur le tard. […] C’était un cours de rhétorique parlementaire très-forte, ou même de philosophie de l’histoire, qui en valait bien un autre.
La science du bonheur moral, c’est-à-dire d’un malheur moindre, pourrait être aussi positive que toutes les autres, on pourrait trouver ce qui vaut le mieux pour le plus grand nombre des hommes dans le plus grand nombre des situations ; mais ce qui restera toujours incertain, c’est l’application de cette science à tel ou tel caractère : par quelle chaîne, dans ce genre de code, peut-on lier la minorité, ni même un seul individu à la règle générale ? […] heureuse aussi, si j’avais diminué de son activité, en présentant aux hommes une analyse exacte de ce que vaut la vie, une analyse qui démontrât que les destinées diffèrent entre elles bien plus par les caractères que par les situations, que les plaisirs que l’on peut éprouver, dans quelques circonstances que ce soit, sont soumis à des chances certaines, qui, à la longue, réduisent tout au même terme, et que ce bonheur qu’on croit toujours trouver dans les objets extérieurs, n’est qu’un fantôme créé par l’imagination, qu’elle poursuit après l’avoir fait naître, et qu’elle veut atteindre au-dehors, tandis qu’il n’a d’existence qu’en elle.
« Et moi aussi, lui répliquai-je ; mais je ne crois pas que violer la Charte soit un moyen de la maintenir, et je persiste à croire que le vote de l’adresse par les 221 est un défi à la royauté, et qu’il valait mieux attendre, pour défier, une occasion constitutionnelle qui avertît le roi sans prendre l’initiative d’attenter à l’esprit de la Constitution. » M. […] L’affection de M. de Montmorency pour moi m’y valait l’accueil le plus distingué.
Il vaut mieux que sa réputation, et il a rendu en son temps de grands services. […] Cette concordance continue du physique et du moral produit cette conséquence, que Descartes ne considère pas les passions du point de vue sentimental, mais du point de vue pratique : elles ne valent pour lui que par l’action qui les suit ; il ne songe pas à en composer la vie de l’âme, abstraction faite du reste.
Malgré cela, il peut se rencontrer tel système de critique, tel ensemble de jugements qui vaille pour d’autres encore que pour celui qui les a formulés, qui « fasse autorité », comme on dit. […] Weiss valait mieux, neuf fois sur dix, que les comédies dont il nous rendait compte.
Mais dans le ménage il faut avoir de certaines complaisances ; et cent mille écus plus ou moins à une maison ne valent pas la peine de faire piailler une femme. […] Monsieur Persillet faisait état que cela lui vaudrait plus d’un million.
Et d’abord l’intellectualisme ne vaut rien, je sue dans mon Introduction à vous en prévenir vous ne me croyez pas ? […] Et il dresse un plan de réparation dont les principes sont, je pense, les suivants : La société ne vaut que par sa tête ; les parties basses n’importent pas plus que le bétail de boucherie ; le monde doit donc être disposé de façon à sauvegarder et à ennoblir l’Élite.
Donner vaut mieux que recevoir 237. » « Celui qui s’humilie sera élevé ; celui qui s’élève sera humilié 238. » Sur l’aumône, la pitié, les bonnes œuvres, la douceur, le goût de la paix, le complet désintéressement du cœur, il avait peu de chose à ajouter à la doctrine de la synagogue 239. […] On peut cependant faire valoir des arguments pour Kefr-Kenna, à une heure ou une heure et demie N.
Embrassant dans sa juridiction universelle (ce qui, je crois, ne s’était pas encore vu jusqu’à lui) tous les théâtres, jusqu’aux plus petits théâtres, obligé de parler de mille choses qui le plus souvent n’en valent pas la peine, et qui n’offrent aucune prise sérieuse ni agréable, il s’est dit de bonne heure qu’il n’y avait qu’une manière de ne pas tomber dans le dégoût et l’insipidité : c’était de se jeter sur Castor et Pollux, et de parler le plus qu’il pourrait, à côté, au-dessus, à l’entour de son sujet. […] Janin, qui vaut surtout par le bonheur et par les surprises du détail.
Jalousies, soupçons, rivalités, déguisements, des confidents qui se font valoir et qui sont des traîtres, c’est l’éternelle histoire de tous les groupes jeunes et amoureux, livrés à eux-mêmes dans les loisirs et sous les ombrages ; mais ici ce sont des jeunesses royales et qui brillent au matin du plus beau règne ; l’histoire les fixe, la littérature, à défaut de la poésie, en a consacré le souvenir ; une plume de femme les a racontées dans une langue polie, pleine de négligences décentes ; le regard de la postérité s’y reporte avec envie. […] Mon tempérament y résista, je n’en fus pas même malade ; mais ma vie devint si chagrine et si languissante, qu’elle ne valait guère mieux que la mort.