Ce dernier fait était vrai. » L’idée de la chronologie et de l’ordre des siècles s’était effacée et ne faisait plus son office habituel.
“C’était une couronne qu’on lui présentait, dit M. de Reumont, une couronne tombée assurément, mais si brillante encore de l’éclat que lui avaient donné plusieurs siècles sur un des premiers trônes de l’univers, une couronne illustre autrefois et consacrée de nouveau par la majesté de l’infortune, par le dévouement de ses serviteurs, par le hardi courage de l’homme qui avait essayé de la ressaisir tout entière.”
Dans l’imagerie wagnérienne, Parsifal prend souvent les traits du Christ, comme dans les gravures de Franz Stassen par exemple ou dans certaines mises en scène de Bayreuth du début du siècle passé.
Et puisque cette figure de Tristan ne tarda pas à être entraînée dans le giron des légendes de la Table Ronde, déjà si imprégnées d’orientalisme, qu’il fut chanté par les Trouvères et par les Minnesinger, et puisque, surtout, les poètes français des 12e et 13e siècles n’avaient point du tout le respect religieux des mythologies celtiques qu’ils ne comprenaient point, et qu’au contraire ils ont profondément altéré ce qui en restait pour le mettre au diapason de leur époque, en faisant de ces vénérables divinités des preux chevaliers et de belles princesses, pour toutes ces raisons, nous n’apercevons plus aujourd’hui ce mythe de Tristan que comme à travers un épais nuage.
Nous le voyons, par exemple, jeter sur le papier — quand on le lui demande — des thèmes musicaux qui n’acquièrent leur plein développement qu’un quart de siècle plus tard, lorsque les circonstances lui permettent de faire la partition. — Je crois que pour Wagner le poème était — pour ainsi dire — une chose bien plus fortuite que la musique ; celle-ci, au contraire, était nécessaire, elle ne pouvait être autrement, elle répondait à un ordre de vérité plus vague dans un certain sens et pour lequel la fable dramatique pouvait en conséquence varier, mais de vérité plus profonde dans sa généralité, plus certaine, plus absolue.
Après de si longs siècles, une si lente éducation de l’humanité sauvage, revenir à la barbarie du nombre, à la victoire de l’imbécillité des multitudes aveugles.
J’en suis arrivé à ce détachement de la vie militante, où dans le dernier siècle, un homme, comme moi, s’enterrait dans un couvent : un couvent de Bénédictins.
L’homme le plus près d’accomplir cet acte d’adhésion à tout le réel, qui est le principe de tout grand poète et de tout grand penseur, est aujourd’hui le plus loin de cette soumission : il n’a souci que de réformer l’homme et la société, mettant en balance nos innombrables siècles de souffrances, de leçons, de règles lentement acquises, chimériques inspirations dont s’est consolée son âme inquiète.
C’est dans ce siècle et sous ce règne que la nation épuisée ne forme aucune grande entreprise, aucuns grands travaux, rien qui soutienne les esprits et élève les âmes.
Nous verrons plus loin que lorsque l’astronome prédit une éclipse, par exemple, il se livre précisément à une opération de ce genre : il réduit infiniment les intervalles de durée, lesquels ne comptent pas pour la science, et aperçoit ainsi dans un temps très court — quelques secondes tout au plus — une succession de simultanéités qui occupera plusieurs siècles pour la conscience concrète, obligée d’en vivre les intervalles.
Ainsi cette sensation de lumière rouge éprouvée par nous pendant une seconde correspond, en soi, à une succession de phénomènes qui, déroulés dans notre durée avec la plus grande économie de temps possible, occuperait plus de 250 siècles de notre histoire.
du haut de ces monuments, quarante siècles vous contemplent ! […] L’œuvre achevée, chose ordinairement sans forme et sans fond, — mannequin d’idée, grotesquement vêtu de loques de style ramassé sous les piliers des halles littéraires, il s’étonnera que le fœtus ne marche pas tout seul, et il commencera à s’alarmer à propos, de l’indifférence coupable du siècle en matière de chef-d’œuvre— inédit ? […] Mais si mademoiselle Rachel est morte bien jeune, sa carrière n’en reste pas moins aussi pleinement remplie que puisse le souhaiter l’ambition humaine : son nom reste un des plus sonores qu’ait répétés le siècle.
Les hommes n’étaient pas tous de la même taille. « La liberté enfantait des colosses et des choses extraordinaires228. » Mais, dans notre siècle de fer, l’uniformité est partout, dans la coupe des habits, dans les usages du monde et dans la forme des gouvernements.
Alamanni et Cesano, hommes de lettres et savants de ce siècle ; et, malgré mes travaux pressants, je causais souvent des heures entières fort gaiement avec eux ; l’ouvrage me venait de tous les côtés.
XXX Tel est ce beau vestige de la littérature chevaleresque de l’Allemagne dans les premiers siècles du christianisme.
Ces deux ouvrages ont fait regarder Homere comme la Divinité du Parnasse ; mais il s’est trouvé dans le siècle dernier & dans le nôtre plusieurs infidéles qui ont voulu renverser ses Autels.
Qu’on appelle espèces nos races de Pigeons, ou celles du moins qui sont restées pures pendant des siècles, les faits observés parmi elles ne présenteront-ils pas des analogies frappantes avec les faits observés chez les espèces du genre Cheval ?
Dans notre siècle, on tend de nouveau à éliminer les qualités et à ramener le physique au mécanique. […] Le problème est plus pressant aujourd’hui qu’il ne l’était encore au siècle dernier.
ANDRÉ VÉSALE, le premier des anatomistes de son siècle, donna, dans son ouvrage De corporis humani fabrica, une bonne description de la parotide. […] Les anatomistes modernes ont continué dans ce siècle la même comparaison ; l’anatomie de structure a montré que le pancréas ne différait pas des glandes salivaires, et que ces organes rentraient les uns et les autres dans la classe des glandes en grappe. La plupart des physiologistes ont voulu encore, dans ce siècle, retrouver que les fonctions du pancréas étaient semblables à celles des glandes salivaires, et que le suc pancréatique, par conséquent, était analogue par ses propriétés à la salive. […] Dans ce siècle, M. […] Bérard : « Au siècle dernier, dit ce professeur, on disait que le suc pancréatique avait pour but de modérer l’activité, de diminuer l’acrimonie, la viscosité de la bile ; que le pancréas était très grand chez le crocodile, parce qu’il avait une bile très âcre.
Monsieur, j’admets, — non sans de grandes réserves, notez bien… car on est toujours plus ou moins responsable du milieu où l’on vit, des courants qu’on subit, du tour habituel que l’on donne à ses pensées… — mais enfin j’admets que vous soyez victime de l’incrédulité du siècle, que vous soyez tout à fait innocent de votre scepticisme… de votre athéisme, puisque vous ne craignez pas les gros mots, n’en est-il pas moins certain que l’union d’une croyante comme ma nièce avec un homme comme vous serait un désordre moral, dont les conséquences pourraient être désastreuses ? […] Ses tristesses et ses révoltes s’exaltaient encore quand elle se disait qu’en France et au dehors on jugeait du ton et des mœurs de la société française sur l’échantillon de cette élite artificielle, mélangée et tapageuse, dont les fêtes, les aventures, les scandales, les toilettes faisaient chaque matin la joie des reporters et la jubilation railleuse du public. — À l’heure du siècle où nous sommes, et dans l’état des esprits en France, au moment où une sorte de jacquerie morale, en attendant mieux, déchaîne dans les foules populaires des appétits et des convoitises désormais sans frein, Mme de Vaudricourt, sans s’occuper autrement de politique, était atterrée de voir chez la partie la plus apparente des classes supérieures une si belle insouciance et une préoccupation si exclusive de se divertir. […] Les peuples qui n’ont pas ce livre le mendient, Et vingt siècles penchés dans l’ombre l’étudient. […] C’est le cri lamentable des générations qui savent d’avance qu’elles seront trompées dans leur lointain espoir et qui, là quelques siècles près, calculent que le trésor de leurs sacrifices périra sans remède.
jusqu’à la fin des siècles, cela prouverait grand’chose, n’est-ce pas ?
Il s’éboulera, probablement plusieurs siècles avant que les anatomistes soient capables de suivre les courants nerveux en fibre en fibre et de cellule en cellule, depuis leur commencement jusqu’à leur terminaison : les éléments de l’appareil sont trop menus, trop délicats ; leurs connexions sont presque invisibles, et leur jeu est tout à fait invisible.
Mardi 10 mars Ce matin, dans le lit, ruminement des mauvais articles d’hier et d’aujourd’hui, et l’indignation de cet article de Bigot, du Siècle, qui cherche à me faire siffler, en proclamant que l’adultère de ma pièce est plus immoral que les adultères de toutes les autres pièces, et en donnant à entendre que le frère aîné est un maquereau.
Un siècle plus tard, Rivarol, dans son mémoire sur l’Universalité de la langue française, nomme et décrit sommairement la parole intérieure : « L’idée simple a d’abord nécessité le signe, et bientôt le signe a fécondé l’idée ; chaque mot a fixé la sienne, et telle est leur association, que, si la parole est une pensée qui se manifeste, il faut que la pensée soit une parole intérieure et cachée ; l’homme qui parle est donc l’homme qui pense tout haut… Que dans la retraite et dans le silence le plus absolu un homme entre en méditation sur les sujets les plus dégagés de la matière, il entendra toujours nu fond de sa poitrine une voix secrète qui nommera les objets à mesure qu’ils passeront en revue.