Heine est plutôt celui d’un poète que celui de tout le monde ; il n’a pas seulement de ces traits inattendus, saisissants, courts, de ces rapports neufs et piquants qu’un mot exprime et enfonce dans la mémoire ; il a, à un haut degré, l’imagination de l’esprit, le don des comparaisons singulières, frappantes, mais prolongées, mille gerbes, à tout instant, de réminiscences colorées, d’analogies brillantes et de symboles. […] Ainsi que me le faisait remarquer un ami, homme d’esprit, Robert a recueilli d’abord en lui les figures que lui offrait la nature, et de même que les âmes ne perdent pas dans les feux du purgatoire leur individualité, mais seulement les souillures de la terre, avant de s’élever au séjour des heureux, ainsi ces figures ont été purifiées dans les flammes brûlantes du génie de l’artiste, pour entrer radieuses dans le ciel de l’art, où règnent encore la vie éternelle et l’éternelle beauté, où Vénus et Marie ne perdent jamais leurs adorateurs, où Roméo et Juliette ne meurent jamais, où Hélène reste toujours jeune, où Hécube au moins ne vieillit plus davantage. » Voilà de la critique certainement éloquente, et je crois, très judicieuse.
Malheureusement il semble qu’on ait seulement changé de joug : la délicatesse mondaine était au moins une forme d’esprit nationale, au lieu que l’élégance antique de la littérature du premier empire n’est qu’un froid pastiche, une inintelligente copie de formes étrangères. […] Cela vaut par l’ironie acérée, par la netteté des formules dans le décousu du développement et l’incertitude de la pensée générale, par l’esprit qui revêt la violence, par un accent de passion sincère où la déclamation emphatique et les souvenirs classiques mettent seulement la date.
Seulement cette vue farouche du monde s’accompagnait chez Flaubert de lyrisme romantique. […] Cela, sans pédanterie, sans nul prétentieux effort — et seulement parce qu’une tristesse sort des choses vues comme elles sont.
C’est que les astres ne nous envoient pas seulement cette lumière visible et grossière qui frappe nos yeux de chair, c’est d’eux aussi que nous vient une lumière bien autrement subtile, qui éclaire nos esprits et dont je vais essayer de vous montrer les effets. […] Ce n’est pas tout : l’Astronomie ne nous a pas appris seulement qu’il y a des lois, mais que ces lois sont inéluctables, qu’on ne transige pas avec elles ; combien de temps nous aurait-il fallu pour le comprendre, si nous n’avions connu que le monde terrestre, où chaque force élémentaire nous apparaît toujours comme en lutte avec d’autres forces ?
Pigalle, jettez-moi à bas et ce squelette, et cet Hercule, tout beau qu’il est, et cette France qui intercède ; étendez le maréchal dans sa dernière demeure, et que je voie seulement ces deux grenadiers affilant leurs sabres contre la pierre de sa tombe ; cela est plus beau, plus simple, plus énergique et plus neuf que tout votre fatras moitié histoire, moitié allégorie. […] Falconnet en aurait fait autant, seulement il aurait dit : écrivez.
Brunetière perd son temps, s’il veut persuader au public que là se borne notre enseignement et que nous avons publié trois volumes pour répéter seulement ce que d’autres ont dit avant nous et ce qu’il dit lui-même après tant d’autres. […] Nous faisions seulement remarquer que les défauts qu’ils peuvent avoir n’ajoutent rien à leurs qualités, et que leurs qualités sont même infiniment supérieures à leurs défauts, parce que ces qualités sont fondamentales et constituent l’essence même de l’art d’écrire.
Seulement, comme, au bout du compte, dans ce Livre des Orateurs, il faut bien pourtant que le tour des orateurs arrive, on prend patience en traversant ces généralités communes ; mais les orateurs que l’auteur nous amène ne sont pas encore ceux que nous attendions. […] Que diriez-vous du peintre de ces portraits surchargés, détaillés, minutieux, qui n’expriment que ce qu’on sait depuis des siècles, non pas seulement de tel ou tel orateur, mais de tous les orateurs ?
Seulement, le public, le gros public, ce Cyclope aveugle qui forge la gloire et qui prend pour elle le bruit que fait son marteau en tombant sur l’enclume, à côté, le public ne le savait pas. […] Il faut, à elle, pour qu’on puisse seulement la regarder, que sa toilette soit entièrement faite.
Ces Mémoires qui révèlent la Russie à elle-même, et qui sont , dit l’introduction avec l’enflure des joues d’un sonneur de trompe, un de ces ouvrages hardis et venus à propos qui agissent fortement sur les idées d’un peuple et prennent date dans son histoire , méritent fort peu ce grand fracas, et s’ils prennent date quelque part, ce ne sera pas dans l’histoire des mœurs et des institutions de la Russie, mais dans la belle histoire aux pages vastes et vides de la littérature Russe ; car ces Mémoires étincellent d’un talent très vif, et le talent littéraire, comme on le sait, ne neige point là-bas14… Seulement, hors cela, — le talent littéraire que nous allons tout à l’heure mesurer, — il n’y a réellement pas dans le livre d’Yvan Tourgueneff de quoi justifier les illusions de son enthousiaste traducteur. […] Seulement, il est bien obligé de la prendre, cette chose, où elle se trouve, pour lui qui n’est pas un voyageur, c’est-à-dire de la prendre dans le milieu où Dieu l’a placé.
Seulement, vous ne vous douteriez jamais de ce que peut être ce petit et doux évangile de ménage… Eh bien, ce n’est ni plus ni moins que le Traité du Prince, transporté du dais des souverains à la cuisine. […] Comme disait sublimement Byron : « Il s’éteignit par la cime ( died by the top ) », expression qui fait un voile de pourpre en deuil à la plus abjecte de nos misères… Seulement, dans l’avenir déjà commencé, il n’y aura pas de Byron qui puisse couvrir avec un mot brillant l’extinction de cette gloire qui mourra aussi de la cime au pied, — tout entière !
Seulement, c’est trop peu ou ce n’est pas assez que sa déclaration d’aujourd’hui. […] Seulement, à part l’inspiration de sacerdoce rétrospectif qui l’a saisi, il n’a pas été autrement inspiré.
Seulement les deux pièces se ressemblent comme la lumière, irisant l’eau d’une source, ressemble à un empâtement de vermillon ! […] Nous n’avons pas, comme M. de Laprade, l’esprit des sommets, qui finit par devenir un personnage dans son livre, et qui n’est pas seulement, comme on pourrait le croire, le vent de la montagne : car le vent est quelquefois spirituel.
Seulement, par cela même, il est très-peu apte à manier cette grossièreté matérielle que l’on appelle le roman d’aventures, et, certes, il y a une manière de l’entendre, ce roman-là, qui n’est celle ni de l’auteur des Mousquetaires adoré des bourgeois, ni de ce Casanova, autre romancier d’aventures, quoiqu’il se soit donné comme un historien, et que le prince de Ligne avait appelé Aventuros. […] Ce type de grandeur cachée, ce beau sujet à traiter pour un observateur profond, épouvante les écrivains en France, où le ridicule a tant d’empire : or, celui qu’on a jeté sur la position de la vieille fille est si grand et si officiel, qu’ils croiraient peut-être le voir rejaillir jusqu’à eux, s’ils considéraient seulement la vieille fille par les côtés touchants, élevés, héroïques, et voilà pourquoi ils se sont abstenus de la peindre dans la splendeur possible de son isolement désespéré ou courageux.
Ampère n’a pris que l’air dans sa promenade, mais il l’a bien pris, — comme on le prend sur une surface de trois mille lieues ; — seulement il n’a pris que cela, et, soyons juste ! […] il est impossible de moins se surfaire et de mieux apprécier son livre tout en l’expliquant… Seulement, la Critique littéraire, qui voit les facultés où elles sont et qui lit les feuillets des livres qui n’ont jamais été écrits, regrette que des intelligences faites pour mieux se contentent de brûler le pavé et ne rapportent au logis, sur des peuples qu’on a regardés du dehors au dedans, au lieu de les regarder du dedans au dehors, rien de plus que des impressions personnelles, fussent-elles aussi vivantes que peuvent l’être ces impressions !
Ce droit rigoureux fondé sur la lettre même de la loi, n’était pas seulement en vigueur parmi les hommes ; ceux-ci jugeant les dieux d’après eux ; croyaient qu’ils l’observaient aussi, et même dans leurs serments. […] Mais la preuve la plus forte en faveur de notre explication du droit héroïque, c’est qu’à Athènes, lorsqu’on prononça sur le théâtre le vers d’Euripide, ainsi traduit par Cicéron, Juravi linguâ, mentem injuratam habui, J’ai juré seulement de la bouche, ma conscience n’a pas juré, Les spectateurs furent scandalisés et murmurèrent ; on voit qu’ils partageaient l’opinion exprimée dans les douze tables : uti linguâ nuncupassit, ita jus esto .
Guéris par un si terrible remède, les peuples deviennent comme engourdis et stupides, ne connaissent plus les raffinements, les plaisirs ni le faste, mais seulement les choses les plus nécessaires à la vie. […] Les théories des philosophes relativement à la vertu fournissent seulement des motifs à l’éloquence pour enflammer le sentiment, et le porter à suivre le devoir121.
« Viennent seulement les temps où Dieu doit accomplir toute espérance ! […] Seulement ce qui était pour Ausone une idolâtrie n’était pour lui qu’une distraction, aimée longtemps et combattue.
Don Quichotte n’est pas seulement un symbole de l’Espagne ; il a été, et en plus d’un sens, un personnage historique et qui a réellement vécu. […] Nous n’avons qu’un moyen, un seul, d’éviter l’erreur de don Quichotte : c’est d’être persuadés de la vérité qui le frappa seulement à l’heure de sa mort. […] comment pouvons-nous être infidèles à notre âme, mentir à nos affections, ou même seulement à nos plaisirs ? […] s’il avait seulement un levain de bassesse, si léger qu’il fût, quel chemin il ferait dans le monde ! […] Ce n’était pas seulement chez ses amis et ses camarades qu’il soulevait cette gaieté irrésistible, c’était chez tous ceux qui avaient le bonheur de le contempler une minute.
Joseph Declareuil Il inaugura cette Chanson falote qui n’est pas seulement un livre, chef-d’œuvre d’humour et de verve bizarre, mais sa vie même : Spleen gai !
Ceci, ce n’est pas seulement l’enthousiasme qui le proclame, c’est le bon sens qui le constate. […] Je n’ai même pas parlé de son admirable prose, nombreuse et pompeuse comme les plus beaux vers ; et j’ajouterai seulement quelques mots. […] et les hautes aspirations, désintéressées de toute notoriété immédiate, mal acquise, seulement éperdues du noble, du grand, du beau ! […] Il ne ressemble à aucun autre poète, tant il est soucieux de cultiver seulement, avec des gestes de rythmes doux, le joli jardin de son âme isolée. […] Vielé-Griffin, seulement mûr, et le mien, déjà vieilli.
Seulement Vous rêvez très vite. […] Ce n’est pas seulement le Danemark, c’est le monde entier qui vous paraissait sombre. […] Il ne s’attaque pas seulement à la Bête. […] Seulement, on leur donnait un autre nom et on y prenait moins garde. […] Je m’amuserai seulement un peu tout autour.
Pierre Quillard Leconte de Lisle se serait plu aux tierces rimes ironiques et féroces de la Justice du mandarin, aux paysages et aux animaux étudiés et décrits en traits sobres et durs, et aux belles strophes où la pensée métaphysique se laisse apercevoir seulement sous un voile d’images éclatantes.
Nous ne la rapporterons point, parce qu’elle est fort connue ; nous avertissons seulement qu’elle est défigurée dans beaucoup de compilations, & dans celle, entre autres, qui a pour titre, Nouveau Dictionnaire historique, Ouvrage plein d’erreurs, de fautes & de confusion.
Donnez-lui seulement un témoignage de pitié ; la vertu prendra les armes contre la fureur, et le combat sera court. […] Seulement je me sentais prise de pitié pour toi. […] Je reconnais volontiers que son érudition est de bon aloi ; je regrette seulement qu’il la prodigue en pure perte. […] Je regrette seulement qu’il n’ait pas mis plus de vivacité dans le dessin des caractères. […] C’est à ce prix seulement que l’école naïve obtiendra une attention sérieuse.