À la fin du Directoire, lui qui représente l’idée, il est le premier à sentir son impuissance, et il s’écrie : Il me faut une épée.
Pour que la sociologie traite les faits comme des choses, il faut que le sociologue sente la nécessité de se mettre à leur école.
Il fallait, puisqu’on l’osait, — puisqu’on ne laissait pas dans leur oubli et dans leur tombe les cadavres qui sentent mauvais, — boire fièrement et courageusement toute honte, être spirituel, mordant, de bonne humeur, chaud de peinture et écrire à la cardinal de Retz l’histoire plus détaillée que la sienne de cette Amazone de l’intrigue qui s’affuble de la casaque d’un mousquetaire non pour charger, mais pour s’enfuir, et qui dit (mais pour l’héroïque M.
Qui ne fut pas alors atteint, qui ne fut pas choqué et ne sentit pas la rougeur s’élever des plus délicates sources de son âme ?
Mais, après les avoir données, ces raisons, voilà que le Camors se met à pleurer, à mordre de désespoir les barreaux d’une chaise, et à sentir toutes sortes de remords, qu’un Camors, s’il ôtait digne de son nom, de l’éducation de son père, de sa propre volonté intelligente, ne devrait pas seulement connaître.
Dans la tradition moderne, et entre ses instincts nationaux maintenus à degrés divers, il n’est pas de vérité plus sentie que l’aversion pour la barbarie mahométane, et ce besoin de l’éloigner de l’Europe, partout attesté dans l’histoire.
En plongeant un thermomètre dans l’oreille gauche, nous y trouvons quatre degrés de plus que dans l’oreille droite, Vous-même pouvez sentir à la main cette différence de température, tant elle est évidente et considérable. […] On a instinctivement senti la relation intime qui existe entre les actes normaux et les phénomènes morbides, au point de manifester constamment la tendance de faire découler les seconds des premiers. […] Nous arrivons ainsi assez facilement dans l’oreillette droite, ce que nous sentons aux mouvements imprimés à la sonde et au jet saccadé du sang qui s’en écoule, synchroniquement avec les battements du cœur. […] C’est là, comme vous le sentez bien, un fait très important, et qui doit éclairer la pathologie générale au point de vue des phénomènes de nutrition qui ont lieu pendant la maladie. […] On sent également qu’on est dans cet organe lorsque la tige du thermomètre est agitée par les battements cardiaques.
À mesure que la science marche, on sent de plus en plus la nécessité d’installations particulières où soit rassemblé l’outillage nécessaire aux expériences physiques, chimiques et aux vivisections, à l’aide desquelles la physiologie pénètre dans les profondeurs de l’organisme. […] Nous sommes ainsi arrivé, croyons-nous, aux deux faits généraux les plus caractéristiques des êtres vivants ; mais cela ne suffit pas, l’esprit a besoin de sortir du fait : il se sent entraîné au-delà, et il édifie des hypothèses auxquelles il demande l’explication des choses et le moyen de les pénétrer plus profondément. […] La sensation de la soif, qui est sous la dépendance de ce système, se fait sentir toutes les fois que la proportion de liquide diminue dans le corps à la suite de quelque condition telle que l’hémorrhagie, la sudation abondante ; l’animal se trouve ainsi poussé à réparer par l’ingestion de boissons les pertes qu’il a faites. […] Regnault et Reiset ont fait bien sentir cette différence qui existe entre les machines vivantes et les machines inertes, quand dans leurs belles recherches sur la respiration, ils ont analysé le travail de Dulong et Desprez sur la chaleur animale. […] Toutefois dans chaque tissu, quelle que soit la spécialité qu’il revêt, le protoplasma ne perd jamais la faculté de sentir les excitants qui doivent entrer en contact ou en conflit avec lui pour amener la manifestation d’une de ses propriétés spéciales.
Nous l’agaçâmes d’une maniere honnête, & ce ne fut pas sans étonnement qu’elle nous apprit, que son prétendu sérieux lui coûtoit infiniment, mais que n’ayant point assez de fortune pour suivre la mode & le torrent des frivolités, elle avoit pris ce rôle dont il falloit s’acquitter ; elle ajouta qu’il n’y avoit presque pas de femme qui traversant le Jardin des Tuileries, ne sentît un desir de devenir coquette, qu’un je ne sais quoi regnoit dans ce lieu, de maniere à tourner les esprits, & à déranger les têtes, que des dévotes mêmes lui avoient avoué qu’elles tenoient leur cœur à deux mains, quand elles filoient le long de ces arcades, où l’on rencontre autant de pieges que de colifichets. […] on y étouffe, & c’est dans la ville d’Angers qu’on veut aller, & qu’on s’y trouve au mieux, jusqu’au lendemain que le soleil continue à se faire sentir. […] Ils sentent l’opulence, mais à force de bâtir, on les a tellement diminué & reculé, que vous n’aurez des légumes qu’à prix d’argent. […] Il prit ma réflexion au sérieux, & il partit de-là pour me faire sentir au doigt & à l’œil, que l’agriculture depuis trente ans, a fait les plus grands progrès, & que par la maniere dont elle procede aujourd’hui, il y a des récoltes bien plus abondantes, & beaucoup moins de risques à courir. […] Dans ce moment tous les cœurs ont senti le bienfait qui alloit résulter d’une pareille institution.
Quoi de plus doux pour l’adversaire en pensée que de sentir la présence de l’adversaire. […] (Quand il aurait tant à dire, quand il se sent plein d’œuvres qui jamais ne seront conduites sur les cortèges, sur les zébrures du papier). […] Nul peut-être ne peut le sentir autant que moi. […] On la sent, on la subit, et par là on sait qu’elle pèse. […] Le prêtre sentit le coup et marqua le coup.
On sent qu’il a pour toutes les professions étrangères aux chiffres et à la chicane, le mépris qu’ont les paysans pour les métiers où l’on ne sue pas.
Le Réalisme, pour user du mot bête, du mot drapeau, n’a pas en effet l’unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue ; il est venu au monde aussi, lui, pour définir, dans de l’écriture artiste, ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela, en une étude appliquée, rigoureuse et non conventionnelle et non imaginative de la beauté, une étude pareille à celle que la nouvelle école vient de faire, en ces dernières années, de la laideur.
Quand les disciples se sentent devenus assez forts, ils n’aiment pas que leur maître continue de penser, et si surtout, il pense autrement qu’eux, c’est lui qu’ils accusent de ne plus se comprendre !
Elle a simplement extrait du devenir ce qui intéresse la science, et la science ne pourra d’ailleurs utiliser cet extrait que parce que notre esprit rétablira le devenir éliminé ou se sentira capable de le faire.
» Sainte-Beuve réplique coléreusement : « La propriété littéraire pas plus que l’autre… Il ne faut pas de propriété… Il faut que tout se renouvelle, que chacun travaille à son tour… Dans ces quelques paroles, jaillies du plus secret et du plus sincère de son âme, on sent, dans Sainte-Beuve, le célibataire révolutionnaire, et il nous apparaît presque avec la tête d’un conventionnel niveleur, d’un homme laissant percer contre la société du xixe siècle des haines à la Rousseau, ce Jean-Jacques auquel il ressemble un peu physiologiquement. […] D’une voix étouffée, il s’essaye cependant à nous faire ses amicales plaisanteries d’autrefois, mais nous y sentons son effort et son courage.
Il semble qu’il parle toujours devant un petit cercle choisi de gens très fins et de façon à leur donner à chaque instant l’occasion de sentir leur finesse.
Il semblait qu’une joie sortait du ciel, de l’eau, de l’arbre, de la terre, avec les rayons, et disait, dans le cœur, aux oiseaux, aux animaux, aux jeunes gens et aux jeunes filles : « Enivrez-vous, voilà la coupe de la vie toute pleine. » Dans ces moments-là, monsieur, on se sentait, de mon temps, soulevé pour ainsi dire de terre, comme par un ressort élastique sous les pieds.
Aussitôt je sentis dans ma chambre une forte odeur de soufre.
La nuit tombe ; le vent tiédit, édulcoré Par la calme fraîcheur des pièces d’eau voisines ; On sent dans l’air du lilas neuf et des glycines, Tandis qu’un astre vieux, d’or détérioré, Émerge, puis un autre un peu moins incolore ; Or les jeunes étoiles ont aussi jailli ; Alors, honteux du premier astre trop vieilli, Voilà le ciel soudain qui le réincorpore. […] Le temps poétique actuel a senti tout l’artificiel du poème à forme fixe, et de la strophe : avec elles pas de mouvement logique et progressif de l’idée.
C’est-à-dire : Il y a une immense tourbe d’hommes qui sentent par sentiments tout faits, dans la même proportion qu’il y a une immense tourbe d’hommes qui pensent par idées toutes faites, et dans la même proportion il y a une immense tourbe d’hommes qui veulent par volontés toutes faites, dans la même proportion qu’il y a une immense tourbe de « chrétiens » qui répètent machinalement les paroles de la prière.
Les rameurs sentent leurs rames glisser et serpenter dans leurs mains ; les cordages sifflent et dressent vers le ciel des têtes d’hydres.
Car la seule digne histoire du sang et du rêve, n’est-ce pas de l’initial Tressaillement du prime plasma qui veut sentir à l’extase de l’homme génial, de la dualité alvine et idéale qui…
Dieu sentit une douleur, Le poids prit une forme, — et, comme l’oiseleur Fuit emportant l’oiseau qui frissonne et qui lutte, Il tomba, traînant l’ange après lui dans sa chute.
À l’aspect des habitants de ces îles volcaniques, isolées dans l’océan Pacifique, le naturaliste sent cependant qu’il est encore sur une terre américaine.