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1876. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 339-340

Il suffit de le lire avec un peu de réflexion, pour sentir combien sont dangereux & absurdes les systêmes de la moderne Philosophie, & combien sont consolantes les vérités fondamentales de la Religion.

1877. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 426-427

Dom Calmet est moins excusable de n’avoir pas assez senti les différentes nuances des qualifications, en prodiguant le nom de célebre, d’illustre, &c. à des Ecrivains ignorés jusque dans leur propre patrie.

1878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 497

Le style de ce Poëte seroit plus constamment agréable, si la frivolité actuelle ne s’y faisoit trop sentir.

1879. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 500-501

Bossuet en a senti tout le mérite ; & le grand usage qu’il en fait dans son Discours sur l’Histoire universelle, prouve que le génie sait s’approprier tout ce qui peut favoriser son essor.

1880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 566-567

Quelquefois l’Auteur en fait sentir les beautés & les défauts ; mais ce n’est pas toujours avec cette habile précision qu’on admiroit dans les jugemens de son prédécesseur.

1881. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 76-77

Si ces Mémoires étoient cependant écrits par-tout de la même force, les meilleurs Historiens Grecs & Latins n'auroient rien qui leur fût supérieur ; mais il s'en faut bien que le style soit également soutenu dans le cours de la narration ; l'assoupissement & les inégalités s'y font sentir dans mille endroits.

1882. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 290-291

L'homme de Lettres se fait sentir dans presque tous ses Ouvrages ; qualité rare & propre à venger l'Erudition, du décri où l'ont jetée plusieurs Savans, dont le mérite ne consistoit qu'à savoir, & plusieurs Beaux-Esprits, dont le défaut ordinaire est de savoir trop peu.

1883. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Perroneau » p. 172

Un mot là-dessus suffit à qui sait entendre, une page de plus n’apprendrait rien aux autres ; c’est une chose à sentir.

1884. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Je ne savais pas même la mort de ce pauvre Heine : j’aurais voulu sentir devant cette bière, qui emportait tant de feu et d’esprit, ce que vous avez si bien senti. […] Cela sent l’école buissonnière, le Jardin d’Épicure, la flânerie, la dissipation. […] Je me donne toute, pour toujours, vous le sentez bien. […] Il a cru sentir, dans la salle des Pas-Perdus, l’odeur glacée des caveaux. […] Cette belle juive se sentait née pour être la favorite d’un padischah.

1885. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

La réflexion sur cette absence nous fait reconnoître que nous ne sentons point : c’est pour ainsi dire sentir que l’on ne sent point. […] D’ailleurs ne sentons-nous pas tous les jours qu’il vaut mieux avoir que de n’avoir pas ? […] transversa tuentibus hircis, où transversa est pour transversè, de travers ; il sent bon, il sent mauvais, il voit clair, il chante juste, parlez bas, parlez haut, frappez fort. […] Par exemple, dans ces façons de parler, tenir bon, tenir ferme ; bon & ferme sont pris adverbialement, constanter perstare : sentir bon, sentir mauvais ; bon & mauvais sont encore pris adverbialement, bene, ou jucundè olere, male olere. […] Par exemple, en déclamant cet hémistiche du premier vers de l’Enéide de Virgile, Arma virumque cano, on sent qu’on éleve d’abord la voix, & qu’on l’abaisse ensuite.

1886. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

On sent la fatigue d’une personne, qui n’est pas habituée à écrire, et qui en a assez au bout d’un certain nombre de pages. […] Conçoit-on chez les pauvres filles du peuple, qui ne se sentent pas la force physique nécessaire pour gagner leur vie, les angoisses secrètes, le crucifiement journalier qu’elles éprouvent ? […] C’est étonnant comme sur ces culs-de-sac transcendantaux, on se sent inférieur, parlant comme tout le monde, pas mieux que des enfants. […] Hading, cette actrice, que je venais voir avec la prévention d’une actrice d’Ohnet, joue très intelligemment le rôle de Sapho, et même tous les dessous psychiques du rôle, avec le flottement mou et las de son corps, la volupté de ses regards longs, l’impudeur de sa bouche, la fermentation des mauvaises pensées qu’on sent habiter son front, les chatteries sensuelles de ses gestes. […] Les journalistes semblent devoir caner devant le succès, qu’ils sentent ne pouvoir enrayer.

1887. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Au Grenier, on cause de Huysmans qui se dit malade, inquiété par des espèces d’attouchements frigides le long de son visage, presque alarmé par l’appréhension de se sentir entouré par quelque chose d’invisible. […] Il déclarait que lui, resté un fervent catholique, sur cette terre, il sentait un peu mourir chez lui l’idée religieuse, ne croyant plus que Dieu pût s’intéresser à la prière de l’animalcule qu’il lui semblait être, en cette poussée incessante et ce fourmillement de création ! […] Je trouvais Daudet triste, très triste, et il me disait que tant qu’il a eu des jambes, tant qu’il pouvait aller, marcher, quoi qu’il pût craindre, il y avait chez lui une tranquillité d’esprit, parce qu’il tenait si peu à sa peau… mais que maintenant, il se sentait mal à l’aise moralement, inquiet, tourmenté par l’idée de ne plus se sentir le défenseur de sa maison, le protecteur des siens. […] Elle est émerveillée de la connaissance que j’ai de la femme, et me cite le passage, où je décris le côté ankylosé que prenait le côté droit ou le côté gauche de la Faustin, quand ce côté se trouvait près d’un embêtant, déclarant qu’elle sent en elle, comme une dilatation de son être près d’une personne sympathique. […] Comme on lui reproche de ne pas assez travailler, il nous dit qu’il est le jumeau d’un frère mort, et qu’il se sent seulement une moitié de vie, et qu’il lui faut un effort énorme pour s’entraîner.

1888. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Combien de choses senties et qui ne sont pas nommées ! […] Les mots ne suffisent presque jamais pour rendre précisément ce qu’on sent. » (Diderot.) […] Combien de choses senties, et qui ne sont pas nommées. […] J’avoue que je n’ai jamais su dire ce que j’ai senti dans l’Adrienne de Térence et la Vénus de Médicis. […] On ne retient presque rien sans le secours des mots, et les mots ne suffisent presque jamais pour rendre précisément ce qu’on sent. » (Diderot, Pensées détachées sur la peinture, la sculpture, l’architecture et la poésie.

1889. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gineste, Raoul (1849-1914) »

Dans l’autre, il ouvre ses yeux au spectacle de la rue, aux misères du peuple, non pas en badaud, en flâneur misanthropique, ni même en pur artiste, mais en homme qui sait voir, comprendre et sentir, cela sans fade sentimentalité ni déclamation oiseuse.

1890. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafargue, Marc (1876-1927) »

Il voit en artiste et sent en poète.

1891. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Magre, André (1873-1949) »

Une enfance, une adolescence, les premières joies et les premières tristesses de la Chair, décrites en de successifs états d’âmes, d’une subtilité d’analyse et d’un art infinis, tel est ce livre d’où se dégagé un charme enveloppant et profondément émouvant, parce qu’il est fait de sincérité et que l’on sent, par-delà les musiques charmeuses des mots, passer un intense frisson de vie.

1892. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 122-123

Il a senti, malgré les préjugés de la naissance, que la premiere de toutes les élévations est celle de l’esprit, & le premier de tous les mérites, celui d’éclairer ses concitoyens.

1893. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 283-284

M. de Méhégan n’avoit sans doute pas lu tous ces Ouvrages où la Morale est si fort défigurée sous le pinceau philosophique ; ces Romans où la vertu n’est rien moins que le but de ceux qui les ont composés ; ces Tragédies où le sentiment a beaucoup plus d’appareil & de machinisme, que de naturel & de réalité ; ces tirades aussi déplacées qu’audacieuses, qui ne peuvent plaire qu’à des esprits gâtés, qui ne peuvent être pardonnées que par des ignorans qui ne sentent pas combien elles sont hors de propos.

1894. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Il y a des âmes qui apportent dans la vie comme un besoin de souffrances et une faculté singulière de sentir la peine : elles sont d’ordinaire servies à souhait. […] L’âme qui a senti de la sorte court risque de ne jamais guérir et de rester inconsolable en effet, dans une attitude de suppliante, avec sa blessure non fermée, et implorant toujours son pardon : Le secret perdu Qui me consolera ?

1895. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

La part faite au blâme, et faite aussi large qu’on voudra, il reste assez de place pour l’admiration ; on sent qu’on serait fier d’avoir siégé jusqu’au dernier jour dans cette Assemblée de bourgeois, qui si souvent brava les poignards populaires et qui brava toujours l’Europe conjurée. […] Thiers l’a rêvé aussi, ce rôle idéal ; il s’en fait l’interprète pour tous, et de même que dans les chants du chœur antique, dans ces vœux, ces prières, ces conseils jetés au milieu de l’action sans la hâter ni la ralentir, le spectateur aimait à entendre le cri de la nature humaine et à reconnaître ses propres impressions, de même, en lisant l’historien, on éprouve une vive et continuelle jouissance à retrouver partout l’accent simple et vrai d’une émotion qu’on partage et à sentir un cœur d’homme palpiter sous ces attachants récits.

1896. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

L’écrivain, l’orateur se sent exalté par l’importance morale ou politique des intérêts qu’il traite. […] Il trouvera des idées, des expressions que l’ambition du bien peut seule faire découvrir ; il sentira son génie battre dans son sein, il pourra s’écrier un jour avec transport, en relisant ce qu’il aura écrit, ce qu’il aura dit dans un tel moment, comme Voltaire en entendant déclamer ses vers : « Non, ce n’est pas moi qui ai fait cela. » Ce n’est pas, en effet, l’homme isolé, l’homme armé seulement de ses facultés individuelles, qui atteint de son propre essor à ces pensées d’éloquence dont l’irrésistible autorité dispose de tout notre être moral : c’est l’homme alors qu’il peut sauver l’innocence, c’est l’homme alors qu’il peut renverser le despotisme, c’est l’homme enfin lorsqu’il se consacre au bonheur de l’humanité : il se croit, il éprouve une inspiration surnaturelle.

1897. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Ces progrès, au contraire, sagement conduits, ne sont jamais qu’une source de biens et de jouissances : si la plupart des hommes ont senti le besoin d’un avenir par-delà cette vie, d’un appel à l’inconnu dans les tourments de l’âme, ne faut-il pas, dans les intérêts même du monde, un principe de décision entre les opinions diverses, qui n’ont aucun rapport direct avec la morale, et sur lesquelles elle ne prononce point ? […] Dans cette imperfection, à laquelle la nature humaine est condamnée, des qualités fortes et généreuses font oublier des égarements terribles, pourvu que le caractère de la grandeur reste encore imprimé sur le front du coupable, que vous sentiez les vertus à travers les passions, que votre âme enfin se confie à ces hommes extraordinaires, souvent condamnables, souvent redoutés ; mais qui, néanmoins, fidèles à quelques nobles idées, n’ont jamais trahi le malheur, ni frémi devant le danger.

1898. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Cet orgueil, Jean Richepin l’a eu ; ce courage, il l’a senti vibrer en lui. […] Cela se sent à ses articles, à ses livres ; et son besoin de se renouveler s’affirme par tout un travail pour la présentation de l’idée ; que ce travail soit d’apparence clownesque comme ici, sérieux comme entre d’autres choses de lui, il n’en existe pas moins, précieux à constater.

1899. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Hervieu (Revue des Deux-Mondes, premiers-Paris applaudisseurs, thèmes de conversation aux cinq-à-sept), si L’Armature est un roman mal réussi, je voudrais vous faire sentir que cette défaillance littéraire est encore tout à l’honneur de l’écrivain. […] Elle sent l’huile.

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