Non, mais c’est qu’il a vécu par son cœur sensible et par son génie observateur dans toutes les familles ; c’est que tous les lieux et tous les temps se ressemblent par ces intimités de la maison et par ces mystères d’intérieur qui sont les mêmes pour tous les hommes pétris de la même chair et du même sang par la même nature !
Personne n’ignore que les premieres années du siecle d’Auguste furent un siecle de fer et de sang.
La moisson déroule ses enivrants spectacles. le dimanche sonne ses joyeux carillons et rit dans ses habits de fête, pendant que la douleur s’apprête à faire irruption au foyer rustique, avec cette terrible échéance de l’impôt du sang, et qu’on voit s’allonger sur le seuil les doigts crochus de l’usure. […] Mademoiselle Pauline Grangé Est une Parisienne pur sang, douée d’un nez oriental.
L’organe rend possible la fonction, et la fonction est la condition de l’organe ; la contraction musculaire active la circulation du sang, et la circulation du sang entretient la contraction musculaire.
Ministres, magistrats, évêques, souverains, tout devint l’objet de sa satyre ; & ce qu’il y a de singulier, c’est qu’il n’est point méchant, & qu’il donneroit son sang pour sa patrie & pour son roi : mais une démangeaison de parler, le rend insupportable dans la société des hommes calmes & judicieux. […] Nous convînmes unanimement qu’on se plaignoit à tort de ce que les médecins n’avoient d’autres moyens que de diminuer le volume du sang, ou d’expulser les humeurs, tantôt en donnant des calmans, & tantôt des confortatifs, tantôt en ordonnant des boissons rafraîchissantes, & tantôt des purgations. […] l’immensité, pour en gratifier une matiere inerte, & se persuader qu’un peu de bile, qu’un peu de limphe, qu’un peu de sang, ont la faculté de former un raisonnement… Ce n’est pas ici du ridicule, mais de l’extravagance la plus outrée.
Non, car c’est seulement en leur donnant notre âme qu’elles acquièrent le pouvoir de continuer à vivre : c’est notre sang qui les fait parler à nous. […] L’élément mélodique aurait son analogie dans le sang et la chair qui revêtent si différemment la charpente intérieure du corps et, en en modifiant l’apparence extérieure, créent l’innombrable variété des types humains19. […] Il faudrait, au préalable, une transformation et une altération de la race par la fusion des espèces et le mélange des sangs.
Voici la conclusion de Cruelle énigme : « Il avait aimé cette femme du plus sublime amour ; elle le tenait maintenant par ce qu’il y avait de plus obscur et de moins noble en lui… La Dalila éternelle avait une fois de plus accompli son œuvre, et, comme les lèvres de la femme étaient frémissantes et caressantes, il lui rendit ses baisers. » Celle de Mensonges est toute pareille : « René venait de découvrir chez lui-même cette monstruosité sentimentale : l’union, du plus entier mépris et du plus passionné désir physique pour une femme définitivement jugée condamnée… C’était cette chair blonde et blanche qui troublait son sang, plus rien que cette chair. […] Le sang n’est pas assez généreux, la sève n’est pas assez abondante, la vie animale n’afflue pas avec assez de libéralité : rien ne faisant contrepoids, la machine est abandonnée tout entière à l’influence des nerfs. […] On comptait sans les fatalités d’un sang qui, depuis des générations, coulait dans des veines de marins.
Mauriac le nie, sous prétexte qu’elle n’est pas du même sang qu’Hippolyte ! […] Toute une part du Discours de la méthode traite de la circulation du sang et annonce la physiologie que réalisera Claude Bernard. […] Les familles selon le sang n’ont pas de droits valables sur la pensée des hommes éminents dont elles portent le nom. […] Bremond, j’aime un peu moins Du sang, de la volupté et de la mort et Amori et dolori sacrum , où il y a des pages admirables, mais légèrement factices.
Si un hardi coquin faisait tomber les têtes des trois cents défenseurs de la justice qui figurent dans l’album de Gerschel ; si l’Église osait bénir, à la face du ciel, les poignards de la nouvelle Saint-Barthélemy que ses vœux appellent tout bas, le sang de l’horrible tragédie pourrait laver la honte de cette lâche résistance au droit.. […] Entre des frères, entre des cousins, l’étranger par le sang découvre un air de famille dont les personnes apparentées ont si peu conscience que cette découverte leur cause souvent de la surprise. […] Contre toute raison, contre toute espérance, nous continuerons donc de chérir l’illusion qui nous soutient et d’aspirer à la cime inaccessible qui couronne les avenues de la littérature, si assiégées de vivants et de morts, si glissantes de sang et de pleurs, si encombrées de ruines, qu’on ne peut plus s’y frayer ni route ni sentier. […] Telle chose qui a eu un immense succès peut n’avoir eu aucune célébrité : par exemple, un nouveau mot qui se glisse, un jour, dans une langue et l’envahit peu à peu sans attirer l’attention ; un rite religieux, une idée nouvelle, qui fait insensiblement et obscurément son chemin dans le peuple ; un procédé industriel, sans nom d’auteur, qui se répand à travers le monde. » On attribue à Harvey la découverte de la circulation du sang : il l’a simplement complétée ; avant lui, Michel Servet avait découvert la circulation pulmonaire, qui devait facilement conduire à l’autre116.
C’était dans le sang.
Des merveilles d’Olympie il reste bien peu de traces ; les alluvions du Gladée et de l’Alphée ont couvert sous vingt pieds de terre l’hippodrome, le bois sacré de l’Altis, les sculptures d’Alcamène dont Pausanias a parlé ; c’est à peine si les architectes de la Commission de Morée ont découvert par leurs fouilles la base de quelques colonnes, seul reste de ce majestueux temple de Jupiter, plus grand et plus vénéré que le Parthénon : et cependant aucun lieu ne répond plus fidèlement à l’idée qui s’attache à son nom ; aucun paysage n’est plus harmonieux dans ses lignes, plus doux aux regards ; ces plaines fécondes, ces eaux paisibles, ces collines verdoyantes écartent l’idée de la souffrance, de la haine, du sang versé ; la joie et la paix y respirent ; c’est là que des peuples de frères doivent se réunir pour oublier leurs querelles et jurer de s’aimer toujours. » Il ne se peut de plus beau commentaire littéraire ; Gandar s’y complaisait et aurait eu peu à faire pour y exceller.
Va, porte dans son sang la plus subtile flamme ; Change en désirs ardents la glace de son cœur ; Et qu’elle sente la chaleur Du feu qui brûle mon âme !
Alors la chanson commence ; on l’écrit presque sans la juger, avec peine ou facilité, mais toujours avec une sorte d’émotion, une certaine accélération dans le mouvement du sang, qui, tant qu’elle dure, fait l’illusion du talent et ressemble à la verve.
Lorsqu’un médecin vous parle d’aider, de secourir, de soulager la nature, de lui ôter ce qui lui nuit, et lui donner ce qui lui manque, de la rétablir et de la remettre dans une pleine facilité de ses fonctions ; lorsqu’il vous parle de rectifier le sang, de tempérer les entrailles et le cerveau, de dégonfler la rate, de raccommoder la poitrine, de réparer le foie, de fortifier le cœur, de rétablir et conserver la chaleur naturelle, et d’avoir des secrets pour étendre la vie à de longues années, il vous dit justement le roman de la médecine.
Il a, outre sa grimace, un caractère et un tempérament ; il est gros, fort, rouge, brutal, sensuel ; la vigueur de son sang le rend audacieux ; son audace le rend calme ; son audace, son calme, sa promptitude de décision, son mépris des hommes font de lui un grand politique.
La vie est ainsi réduite à un équilibre essentiellement instable, mouvant, où quelque partie doit toujours prédominer, quelque membre se lever ou s’abaisser, où enfin le sentiment dominant doit être exprimé au dehors et courir sous la chair, comme le sang même.
Sous l’empire d’une passion violente, alors que mon cerveau brûle, que mon sang bout, que mon cœur saute dans ma poitrine, que ma chair s’horripile, vous venez à moi, me prenez les mains et votre amitié en sollicitant la confidence hâte mon soulagement.
Là il représente le poète chantant « avec un visage de mort, tout vide de sang, les nobles faits qui sont les historiques de rois, princes et dignes empereurs. » Au milieu du théâtre, sous une tente, des hommes « d’une contenance effrayante, le visage défiguré par des masques, jouaient par signes, à la vue du peuple, ce que le poëte avait chanté en haut. » Lydgate, moine et poëte, prêt à rimer une légende ou une ballade, à composer les vers d’une mascarade ou à dresser le plan d’une pantomime religieuse, avait peut-être figuré dans quelque représentation de ce genre, et sa description nous donne, à coup sûr, l’idée de ce qui se passait de son temps. […] Que l’action nous eût révélé les maux que traîne avec soi l’oppression ; que nous eussions vu Joad excité, poussé par les cris des malheureux en proie aux vexations de l’étranger ; que l’indignation patriotique et religieuse du peuple contre un pouvoir « prodigue du sang des misérables » fût venue légitimer à nos propres yeux la conduite de Joad ; l’action ainsi complétée ne laisserait dans notre âme aucune incertitude ; et Athalie nous offrirait peut-être l’idéal de la poésie dramatique, tel du moins que nous ayons pu le concevoir jusqu’à ce jour.
Que par exemple un père doute de sa paternité, ce n’est plus, comme dans un temps bien lointain, « la voix du sang » qui le tirera d’inquiétude, ce sera l’atavisme. « Quand le marquis eut trouvé que l’atavisme le faisait le père de Denise, il éprouva un profond soulagement. » Et quel cas d’atavisme ! […] Or, Julien a le goût du sang ; sa première victime est une souris blanche, puis ce sont les oisillons du jardin, et les pigeons du colombier. […] Mais un matin d’hiver, dans une forêt fantastique, et, depuis les premières lueurs du jour assouvissant sa soif de sang et sa rage de tuerie, comme, adossé contre un arbre, il contemple « d’un œil béant l’énormité du massacre », voici qu’un cerf se présente, suivi d’une biche et d’un faon. […] Vouloir peindre avec les mots, et prétendre épuiser avec les ressources finies du langage l’infinie diversité des aspects des choses, c’est un peu comme si l’on voulait, en peinture, à force d’empâtements, donner aux objets qu’on y représente leur épaisseur réelle, ou encore, en sculpture, donner au marbre la couleur vraie de la chair, et sous la transparence de l’épiderme faire courir visiblement du sang dans le réseau des veines.
si j’avais un jour en route ramassé Quelque enfant oublié sur le bord d’un fossé, Pour lui donner mes biens et le nom de ma race ; Si c’était cet enfant qui fût à cette place, Je me dirais : « C’est un vieil instinct renaissant, Mais cette abjection ne sort pas de mon sang ! […] La vieille servante Mian fait remarquer que le sang de Eanette a jailli sur les enfants et les a tout trempés. « Ah ! […] Gerbert est un ancien moine, qui veut tout mettre à feu et à sang, parce qu’on ne l’a pas nommé prieur de son abbaye. […] A peine est-elle sauvée, Gerbert arrive avec ses pillards tout couverts de sang.
Chez Balzac, c’est le sang, ce sont les nerfs, ce sont les muscles qui soutiennent la lutte. […] La corde, près du confessionnal, tombait du plafond, nue, râpée, terminée par un gros nœud, que les mains avaient graissé, et elle s’y pendit de toute sa masse, à coups réguliers, puis s’y abandonna, roulant dans ses jupes, le bonnet de travers, le sang crevant sa face rouge. […] L’autel de droite, où se disaient les messes de mort, était surmonté d’un Christ en carton peint, faisant pendant à la Vierge ; le Christ, de la grandeur d’un enfant de dix ans, agonisait d’une effroyable façon, la tête rejetée en arrière, les côtes saillantes, le ventre creusé, les membres tordus, éclaboussés de sang. […] Là où Edgar Poë, agissant en algébriste, avait dit : un crime a été commis dans la rue A…, dans des conditions que nous désignerons par les lettres B C D ; il faut dégager l’x qui est le coupable ; là où il avait porté toute son attention sur le problème, sans se préoccuper d’autre chose et sans se soucier des mannequins qu’il faisait mouvoir, Gaboriau a créé une action intéressante, inventé des personnages animés chacun de leur vie propre, créé un dialogue, multiplié les incidents ; là où, en un mot, le premier avait seulement construit la carcasse du système, le second y a mis les chairs, le sang, le souffle, la vie.
Les princesses du sang fument la pipe. […] voici le poignard qui du sang de son maître Fut souillé lâchement ; il en rougit, le traître ! […] 3º Les Œuvres. — Nous avons de Hardy quarante et une pièces, qui sont : une interminable tragi-comédie de Théagène et Chariclée, tirée du roman d’Héliodore, en huit journées ; — onze tragédies empruntées de l’antiquité, dont une Didon, une Mariamne et un Alexandre ; — douze tragi-comédies, de sujet antique ou moderne, imitées de l’italien ou de l’espagnol, Gésippe, Phraarte, Cornélie, La Force du sang, Félismène, La Belle Égyptienne ; — enfin cinq Pastorales ; — et cinq Pièces mythologiques, dont une Alceste et une Ariane.
À lire seulement la scène qui ouvre son livre, le sang bout dans les veines. […] Tout son sang paraissait avoir quitté ses veines ; elle se tenait là, pâle comme la mort. […] Sa marque est un drapeau, il mourra pour elle, et son sang versé apprendra sur tous les coins du globe à ses correspondants, qu’ils n’ont pas confié à des mains indignes l’édifice commun de leur fortune et de leur honneur.
III, la noblesse [le prince du sang, le hobereau, le marquis] Il n’y a pas de rois sans roitelets ; au reste, c’est l’esprit royal, transporté ailleurs, mais le même à tous les étages.