Le roman de M. […] Le roman de M. […] Sainte-Beuve n’a donc pas voulu nous donner un roman d’analyse. […] Quand le roman de M. […] voilà le rôle des hommes dans ce nouveau roman.
Il est presque banal de rappeler les aspects multiples de ce triomphe : le roman s’efforçant d’être impersonnel, documenté et de calquer le langage parlé ; le théâtre s’ingéniant à réduire au minimum la part de la convention et à porter au maximum l’exactitude de la mise en scène ; l’histoire se confinant dans les travaux d’érudition et dans les recherches minutieuses ; la critique se faisant scientifique, analytique, aussi impartiale qu’elle peut l’être ; la poésie même s’inspirant de la science ou de la vie familière. […] Et alors dans le roman, dans la poésie, à la tribune se multiplient les attaques contre cette survivance des âges barbares. […] Peintures tragiques de soldats qu’on fusille ou torture, souvent pour une peccadille ; puis, par contre-coup, éveil d’un sentiment d’horreur contre les férocités de ce livre de sang ; enfin dessein avoué d’y faire pénétrer un souffle d’humanité79 ; voilà ce qu’on rencontre dans une quantité de drames et de romans qui, depuis un siècle, ont exploité ce filon. […] On sait en revanche à quelles catastrophes aboutissent dans nos drames modernes et dans nos romans de passion les défaillances de la fidélité conjugale et les complications causées dans le ménage par l’intrusion d’un tiers trop aimé. […] Madame Bovary, de Flaubert, la Chanson des gueux, de Richepin, ont-elles mérité d’être traduites en justice et condamnées plus que tel ou tel roman de l’école naturaliste ?
En prose et sous forme de roman, c’est un mérite, une originalité du même genre que celle de La Fontaine. […] Une des premières scènes entre les deux valets, Crispin et La Branche, offre un exemple de cette légèreté dans le comique, qui est le propre de Lesage, soit à la scène, soit dans le roman. […] Tel est surtout le caractère qu’elle offre dans son roman de Gil Blas, ce facile et délicieux chef-d’œuvre, auquel son nom est à jamais attaché. […] D’après les deux mots qu’il laisse échapper à regret sur Gil Blas, Voltaire ne paraît pas se douter qu’il sera infiniment plus glorieux bientôt d’avoir fait ce roman-là que le poème de La Henriade. […] Quant à la question des imitations et emprunts, des sources où Lesage a puisé tant pour Gil Blas que pour ses autres romans, un travail impartial et complet là-dessus est encore à faire.
Aucune époque ne fut aussi pauvre en romans et en comédie de mœurs. […] De la philosophie, la contagion s’étendait à toute la littérature, roman, poésie, théâtre, et aux genres mêmes dont la définition répugne le plus au dilettantisme, tels que la critique. […] Mais c’est surtout dans la tragédie et dans le roman, qu’il faut en attendre d’immédiates réalisations. […] Jean Viollis objectait : « Si M. de Bouhélier voulait strictement s’en tenir à sa théorie, il rendrait, par le fait même, impossible tout roman et tout théâtre. […] À l’heure où les modes d’existence tendent à se diversifier, tous les écrivains dédaignent l’observation des mœurs, dans le roman et au théâtre, pour rabâcher éternellement les mêmes aventures de romanesque sentimental, de fantaisie vieillotte ou les mêmes évocations de rétrospective passionnelle.
Il était impossible de lire distraitement même un roman, de tourner les pages avec une langueur somnolente, en sautant tout ce qui prend l’air sérieux : dans ces formidables romans en dix tomes, diffus, interminables, bourrés de conversations et de dissertations, débordant de distinctions et d’analyses, l’histoire, les faits étaient peu de chose, et s’ils offraient à la curiosité frivole l’attrait de l’actualité et des allusions, c’était par les caractères finement dessinés, dont il fallait regarder de près les ressemblances. […] Dans les livres de Jules Verne on lit le roman : combien y en a-t-il qui ne sautent pas les explications scientifiques ? […] des romans même, autres que les succès bruyants du jour, par mode, ou les histoires intriguées, fades et fausses, par goût ?
Dans les romans (je citerai seulement ceux de Cyrano) se donne libre carrière une imagination débridée, capricieuse, celle qu’on allait nommer bientôt la folle du logis. […] Tallemant des Réaux, qui reste dans la mémoire comme un conteur rabelaisien d’anecdotes crues et drolatiques, a porté dans les ruelles le nom d’Astibel, un héros de roman galant, et il a fourni sa fleur à la guirlande de Julie. […] Ainsi le Roman de la rose n’est dans sa première partie qu’une idylle gracieuse et quintessenciée ; il devient dans la seconde une terrible machine de guerre contre la religion catholique et la féodalité. […] Le roman à thèse, le théâtre à tendance trahissent en elle l’invasion des débats qui agitent la société environnante. […] Et déjà le roman s’imprègne de pitié pour les faibles, de tendresse pour les petits.
Léon Daudet dans son dernier roman : Suzanne. […] Daudet a pris le point de départ de son roman. […] Léon Daudet, c’est dans cette seconde partie du roman qu’il se révèle surtout. […] Le roman de M. […] C’est là qu’est le roman.
On disoit que, pour écrire ses Romans, elle s’étoit d’une plume tirée des ailes de l’Amour ; louange peut-être excessive, mais due au talent avec lequel elle a su peindre la puissance de ce Dieu. […] Dans tous, on reconnoît une adresse singuliere à profiter de certains traits de l’Histoire, pour parvenir au but qu’elle s’étoit proposé ; & ce but est toujours une morale agréablement embellie, seul mérite qui puisse faire valoir un Roman. […] Après avoir lu les Romans de Madame de Villedieu, on est fâché de savoir qu’elle est l’Auteur de Manlius, de Nicetis, & d’une espece de Tragi-Comédie, intitulée, le Favori, trois Pieces qui prouvent combien elle a méconnu son talent.
Il nous faut un roman pour cet hiver ! […] Le romancier à la manière anglaise, et c’est la bonne, — le roman est la meilleure gloire de l’Angleterre, — le romancier de la vie familiale et des mœurs intimes, avec de la profondeur sous la bonhomie, de l’attendrissement sous la gaîté, il y a telles pages, comme un Paysage disparu et le Vieux salon, de ces Propos littéraires et pittoresques, que je vous donne et que vous prendrez pour des chapitres exquis — mon Dieu ! […] d’un roman inédit dont je ne sais encore ni la conception ni les caractères.
En revanche, le roman, ce cadre élastique, s’il en fut, a admis beaucoup plus d’éléments empruntés à la science. […] Les romans de Jules Verne sont les modèles du genre. […] Toutefois nous restons jusqu’ici à la surface du roman : c’est dans sa constitution intime qu’il a été modifié par la science. […] Le roman naturaliste a été scientifique par le but qu’il s’est proposé : toute la vérité, rien que la vérité, telle fut sa devise ambitieuse. […] Les romans et le théâtre ont une teinte réaliste ; le décor, la mise en scène y prennent une importance nouvelle.
Et il dit, que cette hantise de la mort, et peut-être une évolution des idées philosophiques, amenée par le décès d’un être cher, il songe à l’introduire dans un roman, auquel il donnerait un titre, comme « La Douleur ». Ce roman, il le cherche, dans ce moment, mais en se promenant dans les rues de Paris, sans en avoir encore trouvé l’action, car à lui, il faut une action, n’étant pas du tout, dit-il, un homme d’analyse. […] Je voudrais que la contexture fût différente, que ce livre eût le caractère de Mémoires d’une personne, écrits par une autre… Décidément le nom roman ne nomme plus les livres que nous faisons. […] Je serais cependant bien heureux de finir mon roman commencé… Après que la mort me prenne, quand elle voudra, j’en ai assez de la vie. […] Ce qu’il y a de curieux, c’est que cette imagination avait le côté hallucinatoire de ces petits romans, que les enfants inventent, et jouent tout seuls, dans des coins noirs de chambre.
C’est alors que commence le roman. […] Voilà pourquoi le dernier roman de M. […] France, et son roman s’appelle le Lys rouge. […] Ludovic Halévy le supplie de mettre plus de femmes dans ses romans, M. […] Très habile à construire un roman, M.
Mademoiselle de Scudéri donna dans les romans. […] Persuadée que les romans ne sont au fond que des poëmes épiques en prose, elle imagina d’en composer qui contînssent des histoires véritables sous des noms déguisés. […] Avant que de se coucher, Scudéri demande ce qu’ils feroient du prince Masard, un des héros du roman de Cyrus. […] Ce qui brouilla ces deux caustiques écrivains, que la même humeur & le même caractère avoient unis, c’est l’insipide roman de Macarise, ou la Reine des isles fortunées, histoire allégorique contenant la philosophie morale des stoiques, sous le voile de plusieurs aventures agréables. […] On fit des vers à la louange de Macarise ; & ces vers, d’Aubignac les mit à la tête de son roman.
Le bas-bleu fait surtout du roman, comme on dit industriellement d’une chose qui devient de plus en plus industrielle, parce que le roman est la furie d’une société que l’ennui de la réalité tue, et qui n’a plus en elle de développé que deux facultés, — la faculté de l’imagination et la faculté des combinaisons scientifiques. […] L’imagination, ce singe de l’intelligence, a dit Schiller, — ce qui n’est pas mal pour un Allemand, — l’imagination, qui est la première des facultés de la femme et d’un misérable siècle, chez qui la Raison est épouvantablement affaiblie, doit entraîner la femme, quand elle veut être littéraire, vers le roman dans lequel, d’ailleurs, elle cherche toujours un peu une place pour ses souvenirs et un miroir pour sa personne… D’un autre côté, par cela seul que le Roman est la forme la plus populaire des formes littéraires de ce temps, il rapporte du succès à plus bas prix… et l’Histoire, la sévère, l’Histoire, la désintéressée, n’a pas ces avantages… Il faut se croire très homme pour l’aborder. […] Les femmes la perdent, quand elles se font bas-bleus, et elles tournent alors au solennel, comme Mme André Léo en ses romans, quand ce n’est pas au rechigné… C’est aussi une institutrice que Mme Bader.
Charrière, qui nous a traduit le roman de Gogol, M. […] Ces Âmes mortes, qui veulent être un roman de mœurs gigantesque, devaient nous montrer la Russie sous tous Ses aspects. Malheureusement, l’auteur, qui, comme tous les littérateurs de son pays, imite perpétuellement quelqu’un ou quelque chose, et qui, comme Michel Cervantes, avait appelé poème son roman, est mort au dix-neuvième chant de ce poème qui n’est pas un poème, et qu’il avait, comme Virgile (toujours comme quelqu’un !) […] Les personnages du roman de Gogol, tous ineptes, ne sont plus que superficiels quand ils cessent d’être profonds d’ineptie. […] Depuis l’émancipation, le roman de Gogol n’est plus qu’une page d’histoire.
Le premier livre qui le tira de ce pêle-mêle, en lui donnant un terme de comparaison, et qui l’initia à la littérature classique, ce fut Gil Blas, qu’il vit entre les mains d’un ami ; le livre, à peine lu, le dégoûta à l’instant « de la faconde moderne, du roman d’intrigue, du roman de thèse, du roman de passion, et de tout cet absurde et de toute cette emphase qu’il avait tant aimés. » Ce prompt effet du naturel et du simple sur un esprit ferme et né pour le bon style est rendu à merveille. […] Son roman de l’Honnête Femme(1844) ne peut être passé sous silence. […] Mais dans la première partie de ce roman, où le sermon prendra trop tôt sa revanche, que de jolis chapitres pourtant, gais et fins, bien enlevés et dignes d’un Charles de Bernard, avec le trait plus accusé ! […] Croyez qu’il n’y a point de Dieu ; mais il y a un journaliste, un gamin… car enfin je ne suis qu’un gamin… « Au fait, je ne sais pas jusqu’à quel point je vaux mieux qu’eux… Je fais un métier de bourreau, et je ne suis pas absolument sûr de le faire par conscience… Ils ont leurs passions, j’ai les miennes ; ils cherchent leurs plaisirs, et moi, en les tourmentant, je cherche le mien… » Voilà des aveux. — La fin du roman me déplaît et déplaira, je crois, à bien du monde ; le parti pris s’y faitsentir.
C’est dans tous les genres que, du règne d’Henri IV à la Révolution, notre Prose multiplie ses chefs-d’œuvre ; pamphlets vengeurs tels que la Ménippée et les Provinciales, pensées, maximes, portraits, mémoires, traités de morale, correspondance, éloquence sacrée, histoire, comédie, roman, conte, rien ne lui est étranger. […] Aujourd’hui même on y conserve, on y réédite sous le nom de Royaux de France un recueil de romans en prose dérivés de nos vieux poèmes. […] À cette époque d’ailleurs le français, comme l’attestent bien des manuscrits découverts, était dans l’Italie du Nord la langue littéraire et classique : on a retrouvé dans les bibliothèques toute une série de romans carolingiens écrits en vers français. […] Nous les retrouvons en Angleterre, chez les Scandinaves, aux Pays-Bas, en Allemagne où plus tard le thierepos, l’épopée des animaux dont les Allemands sont si fiers, provient de notre Roman du Renart, antérieur à la première version germanique, puisqu’il date au moins en partie de 11477. […] Paulin Pâris sur le Roman du Renart, Paris, 1861.
Tous ses premiers sentiments, ses premières pensées se ressentent nécessairement de cette position fausse ; les deux Émile, celui du roman et celui de la réalité, se confondent sans qu’on les puisse distinguer, si ce n’est par la conclusion. « J’ai fait, disait Émile à vingt ans, j’ai fait du malheur de ma naissance la méditation de toute ma vie. » Cela est vrai d’Émile à vingt ans, de l’Émile du roman qui nous est montré se consumant dans sa méditation et succombant sous son malheur. […] Le duel joue un grand rôle dans ce roman d’Émile, et il y a dans cet épisode du livre comme un pronostic singulier et un sinistre augure. […] Ce qui frappe le plus dans ce roman d’Émile, fait et publié par un auteur de vingt et un ans « qui a connu la souffrance à l’âge où les jeunes gens, en général, ne connaissent encore que le plaisir », c’est l’expérience précoce du monde, la connaissance anticipée des hommes. […] Le premier Émile, celui du roman, meurt de désespoir et dans un transport au cerveau pour s’être vu enlever Mathilde au moment de l’obtenir : le second Émile, celui à qui nous aurons affaire désormais, sort de cette épreuve, au contraire, trempé, résolu, aguerri et enhardi, regardant la société en face, certain d’y entrer, décidé à forcer la barrière et à emporter l’obstacle, fut-ce d’assaut.
Au banquet du Pèlerin passionné, qui fut en quelque sorte l’apothéose de Moréas, Maurice du Plessys fait l’apologie du Symbolisme et quelques semaines après, à la suite de divisions dans ce groupe, il passe à l’École romane. Dans sa Dédicace à Apollodore, il proclame emphatiquement Moréas le « restaurateur du Verbe roman ». […] Jusqu’au banquet du Pèlerin passionné il quémandait les adhésions et il était bien près de constituer un nouveau groupe lorsque l’éclosion de l’École romane déjoua toutes ses combinaisons. […] Mais après le banquet il comprit que l’absorbante personnalité de Moréas ne lui permettait pas de jouer ce rôle, et comme il ne pouvait se résigner à n’être qu’un infime satellite, il fomenta les divisions qui ont amené la naissance de l’École romane. […] À la première se rattachent les Symbolistes, les Romans, les Anarchistes, les Magiques, les Magnifiques ; à la seconde appartiennent les Décadents et les Socialistes.
Comment, me dira-t-on, est-ce que le Père Goriot, Ursule Mirouët, le Lys dans la Vallée, les Chouans et dix autres romans de Balzac, est-ce que Madame Bovary, Bouvard et Pécuchet de Flaubert, est-ce que la grande majorité des nouvelles de Maupassant n’ont pas pour théâtre la Touraine, l’Anjou, la Bretagne, la Normandie, la province enfin, qu’ils devaient connaître, puisqu’ils en ont écrit ? […] Il semblerait que non, à lire les romans. […] Cette province patriarcale, parcimonieuse, toute gonflée de traditions, de recettes et de légendes, ne vit plus guère que dans le roman. […] Ils jugent enfin que la science de l’amusement a été de tout temps le plus redoutable ennemi de la gaieté, et ils assurent que ces habitants de la province, qui devraient s’ennuyer d’après tant de romans, sont habituellement d’une plus solide gaieté que beaucoup de Parisiens qui s’amusent. […] Mais la nouveauté de tels romans, je le répète, serait due à d’autres causes plus profondes, et d’abord à cette constatation que la vie humaine est partout digne du même intérêt, capable de provoquer les mêmes émotions, les mêmes colères, les mêmes admirations.
. — Le beau roman ! […] — Mais, si j’avais introduit un pareil personnage dans un roman, et que je lui eusse fait tenir cette conduite, comment le trouveriez-vous ? — Vrai. — Et pourquoi dans le roman, sinon parce qu’il l’est en nature ? […] Les lecteurs curieux de ces sortes de cas particulier trouveront, pages 209 et 319, un petit roman métaphysique où toutes les finesses de l’amour-propre et de la coquetterie, toutes les jalousies et les délicatesses de l’amitié, sont en jeu et luttent pour ou contre un sentiment profond sincère et désespéré, c’est presque un pendant à l’histoire d’une Jeune grecque moderne, par l’abbé Prévost ; c’est une rareté précieuse, comme M. de Stendhal en a réuni plus d’une dans son livre de l’Amour.
C’est que Kestner, l’Albert du roman, a écrit et donné tous les éclaircissements désirables sur Werther. […] Goethe ne songea point à faire tout aussitôt un roman et un livre de cette liaison qui n’avait rien pour lui d’une aventure. […] Eût-il conclu de même s’il avait prévu tout l’effet de son roman, cet effet qu’il a comparé à celui d’une allumette qui met le feu à une mine ? […] Je travaille maintenant à un roman, mais cela va lentement… Encore une confidence d’auteur : mon idéal grandit et embellit de jour en jour, et si ma vivacité et mon amour ne m’abandonnent pas, il y aura encore beaucoup de choses pour ceux que j’aime, et le public en prendra aussi sa part. […] Ajoutez, pour combler le désagrément, que l’aventure de Jérusalem se confondant dans le roman avec l’amour de Goethe, et Kestner ayant réellement prêté ses pistolets à Jérusalem, qui s’en était servi pour se tuer, on ne savait plus comment séparer à temps l’Albert de la fin du roman d’avec celui de la première moitié.
M. de Latouche fut des premiers ; il fit plus, il composa en secret un petit roman qu’il fit paraître sous le titre d’Olivier (1826), sans nom d’auteur, et dans une forme d’impression exactement la même que celle des autres romans de Mme de Duras. […] Un des amis de M. de Latouche, en causant, lui avait donné l’idée d’un roman psychologique sur ce sujet. […] Le roman de Fragoletta est traversé de scènes tortueuses, insidieuses, qui inquiètent l’imagination et surprennent les sens. […] Ou pourrait, ce me semble, bâtir là-dessus le plus beau de tous les romans par lettres, et le plus sublime. […] Il prit part sourdement par des romans politiques, par des préfaces ambiguës, et jusque dans des élégies, à toutes les animosités des dix-huit années.
Zola eût pu, tout comme un antre, se borner à faire des romans, les meilleurs qu’il eût dépendu de lui. […] Hugo aux romans de George Sand, où l’humanité moderne ne croie retrouver à un degré plus ou moins éminent les mêmes mérites, et c’est de cela justement qu’elle les admire. […] Jadis on nous faisait voir des criminels, on nous fait voir aujourd’hui des malades, et le roman est devenu une clinique d’hôpital. […] Le bon Dieu heureusement a d’autres moyens d’information que les romans naturalistes, et s’il les lit, ce dont il est permis de douter, il sait ce qu’ils valent. […] Nos romans modernes forment ainsi comme une rallonge au livre de M.