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904. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

On les croit morts, comme Franklin et comme Lapérouse… mais ils ne sont peut-être que disparus, et, plus heureux, prêts à revenir. […] n’est pas revenu.

905. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Puis il revint aux nouvelles. […] Il n’y a plus à y revenir. […] Hugues est revenu au roman français. […] Yan ne revint pas et Gaud en mourut. […] Revenez à la Sibylle du même M. 

906. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Jusqu’à ce moment je me suis amusé à tendre de ma main des pièges aux grives ; je me levais pour cela avant le jour, je portais mes gluaux, et je cheminais en outre avec un paquet de cages sur le dos, semblable à Géta quand il revient du port tout courbé, chargé des livres d’Amphitryon. […] Toutes les fois que Machiavel revenait à Florence, il présidait du droit de sa renommée et de son agrément à ces entretiens. […] L’avenir ne revient jamais sur une prévention du passé. […] Son armée se débande au premier choc contre les Autrichiens ; il revient à Naples découronné et en sort le lendemain en fugitif. […] Le vieux roi Ferdinand, son mari, était revenu seul à Naples ; il y régna avec douceur et modération jusqu’en 1820.

907. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

J’étais revenu vingt fois, attiré par je ne sais quoi (c’était l’indéfinissable, ce qui attire le plus dans l’homme, dans la femme ou dans leur image). J’étais revenu le matin, à midi, le soir, étudier les différents effets des heures du jour sur cette statue du Génie de la Mort. […] Ne reviendra-t-il pas aujourd’hui ? C’est à pareil jour qu’il revint l’année dernière de ses voyages sans but à travers le monde, dont il ne rapporte jamais, dans sa valise, que des pierres cassées, des dessins à la plume ou des écritures à lignes inégales qui font chanter ou pleurer ceux qui les lisent. […] Les belles pierres de la colonnade du Vatican, les ombres majestueuses et colossales de Saint-Pierre de Rome, ne m’ont jamais laissé sortir sans un regret, sans une espérance d’y revenir !

908. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Il revenait un jour d’un cercle d’amis et trouva son vieil oiseau favori blotti dans sa cage avec les plumes gonflées et le regardant tristement ; Humboldt lui adressa ces mélancoliques paroles : “Quel est celui de nous deux qui le premier fermera les yeux à jamais ? […] Et quand il se plaignait, il devait se sentir plus faible qu’il ne le paraissait aux autres. » II « Nous apprîmes tout à coup, avec frayeur, au commencement de mai 1859, que Humboldt, sortant à la fin d’avril d’une réunion pour revenir à la maison de Mendelssohn, avait éprouvé un refroidissement qui le tenait au lit. […] Je reviens chez moi à six heures du soir, j’ouvre votre lettre et j’apprends la douloureuse nouvelle, bien chère et spirituelle amie ! […] Souvent, je l’ai abandonné, doutant de la possibilité de réaliser une entreprise trop téméraire ; toujours, et imprudemment peut-être, j’y suis revenu, et j’ai persisté dans mon premier dessein. […] Voici comment il en parle : « Puisque nous sommes revenu aux prosateurs, nous nous arrêterons avec plaisir sur la création qui a valu à Bernardin de Saint-Pierre la meilleure partie de sa gloire.

909. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

« Montesquieu, touché du récit de ce jeune homme et de l’état de cette famille intéressante, s’informe du nom du père, du nom du maître auquel il appartient ; il se fait conduire à terre, donne au batelier sa bourse qui contenait seize louis d’or et quelques écus, et s’échappe… Six semaines après, le père revient dans sa maison. […] Ce qui fait que, dans d’autres pays, on revient si difficilement des abus, c’est qu’ils n’y sont pas des effets d’abord sensibles ; le prince n’y est pas averti d’une manière prompte et éclatante comme il l’est à la Chine. […] Mauvais publiciste, il redevient bon magistrat ; c’est son métier ; il analyse assez justement les causes de ces lois, mais il les quitte vite et revient, on ne sait pourquoi, aux lois politiques. […] « La suite d’une telle situation est l’augmentation perpétuelle des tributs, et ce qui prévient tous les remèdes à venir ; on ne compte plus sur les revenus, mais on fait la guerre avec son capital. […] Il en est du public comme des particuliers, qui se ruinent lorsqu’ils dépensent exactement les revenus de leurs terres. » XVIII Il définit bien la liberté légale : — « le droit de faire ce que les lois permettent. » La liberté naturelle est l’objet de la police des sauvages ; l’indépendance des particuliers est l’objet des lois de la Pologne, et ce qui en résulte, c’est l’oppression de tous.

910. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Et alors s’établit dans le monde une nouvelle harmonie : l’homme ne peut plus voir les colonnades des forêts et les autels des montagnes, sans que l’idée d’un temple à l’Éternel ne lui revienne en mémoire. […] C’est au contraire parce qu’ils sentaient profondément la ruine du monde social et religieux du Moyen-Âge, et parce que d’un autre côté ils ne pouvaient concevoir comment il naîtrait de cette ruine un monde nouveau à la fois social et religieux, qu’ils sont revenus vers le Christianisme. […] C’est ainsi que, sous l’impulsion même de la Philosophie du Dix-Huitième Siècle, mais en réaction apparente contre elle, des âmes malades de philosophie sont revenues au Christianisme. […] La Restauration a été le fantôme qui les a inspirés et qui les a fait croire ; et eux, de leur côté, avec leur voix puissante et leur don créateur, ont communiqué à ce fantôme une sorte de vie galvanique, une vie qui n’était pas en lui, mais que son aspect seul a suffi pour éveiller dans le sein des poètes, et qui lui est revenue par eux. […] Il regarde la Corse et Sainte-Hélène, et y lit la destinée de Napoléon ; il voit cette destinée dans la bombe qui, partie de la terre, y revient après avoir touché le ciel ; il la voit dans le Vésuve, que l’œil découvre toujours au milieu de tous les sites et de toutes les merveilles de l’Italie ; et il rendra un culte d’artiste aux pyramides et à la colonne où Napoléon lui-même, ce grand artiste, a imprimé son sceau.

911. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

XII Après quelques jours passés dans les fêtes et dans les douceurs de l’amour, le héros repart pour sa capitale, et l’ermite revient après une longue absence. […] Cependant, en attendant que je revienne, après avoir visité les habitants de cet ermitage, aie soin de faire rafraîchir et baigner les chevaux. […] Au dernier acte, le saint anachorète Canoua revient au monastère après sa longue absence. […] » Sacountala revient sur ses pas, rappelée par sa tendresse pour les animaux favoris qu’elle abandonne. […] Ma fille, lorsqu’après avoir été pendant de longues années l’objet des soins de ton époux, qui ne seront partagés qu’entre toi et le gouvernement de son vaste empire, il remettra sa puissance au jeune héros que tu lui auras donné, tu reviendras alors avec lui achever de couler des jours tranquilles au sein de cette retraite, consacrée à la vertu.

912. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

J’y pense même, à vrai dire, il me revient plus souvent que je ne voudrais. […] C’était mon instinct, je n’ai eu qu’à revenir à mon instinct profond. […] Il n’en revient, on n’en récolte jamais rien de bon. […] Et ça revient au même. […] — Mais il y faudra revenir, autrement, ailleurs que dans ces pauvres notes.

913. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Mais revenons sur nos pas. […] Et on revient sur ses pas. […] Voilà pourquoi elle revient pâlie. […] Il revient le lendemain matin, et cette fois il consent à aller au temple. […] Elle lui a fait avoir une mission en Orient, d’où, ce soir précisément, il revient.

914. (1876) Romanciers contemporains

Il va, revient en arrière, s’avance de nouveau, s’échappe par un sentier. […] On termine cette lecture sous l’impression de la réalité et comme si l’on revenait d’un lointain voyage. […] Celui de ses personnages qui voyage finit toujours par revenir, comme le pigeon de notre La Fontaine, au colombier d’où il est parti. […] Au même moment, les trompettes des Prussiens, qui revenaient de l’exercice, éclatèrent sous nos fenêtres… M.  […] Paul Féval et auxquelles il revient avec complaisance, ses moyens sont, en général, très variés.

915. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Toutes ces considérations reviennent à constater la présence du mal sur la terre […] » Peut-être n’était-il pas nécessaire, pour revenir là, d’aller si loin. […] — C’était à la fois y aller et y revenir. […] Elle y revient comme à une rancune. […] Il revient à déclarer qu’il n’y a aucune espèce de souveraineté.

916. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Frémine, Charles (1841-1906) »

L’admirable poème des Pommiers, d’une si noble carrure antique et si virilement filial, suffirait à la popularité d’un poète qui n’aurait pas, comme Charles Frémine, conquis depuis longtemps sa gloire de prince des poètes normands : Quand les récoltes sont rentrées Et que l’hiver est revenu, Des arbres en files serrées Se déroulent sur le sol nu.

917. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mariéton, Paul (1862-1911) »

Il se laisse aller à un courant de vague et douce tristesse, il s’absorbe dans des pensers amers, parce qu’une image de femme revient se dresser devant lui… Nous retrouvons, chez M. 

918. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 74-75

M. l’Abbé de Voisenon dit, en parlant de M. l’Abbé Coyer : Il a voyagé, est revenu, & seroit bien de repartir.

919. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 570-571

Pour revenir à cette étrange Callipédie, on peut dire que ce sujet bizarre est traité d’une maniere très-agréable.

920. (1818) Essai sur les institutions sociales « Avertissement de la première édition imprimée en 1818 » pp. 15-16

La pensée générale aurait couru le risque d’être brisée par un travail qui eût été fastidieux pour l’auteur, parce que rien ne fatigue plus que de revenir sur ses propres idées, et qui eût été en même temps sans aucune utilité, parce que le lecteur saura bien faire lui-même l’appréciation des circonstances et des conjonctures nouvelles.

921. (1913) Poètes et critiques

Les feuilles d’épreuves revenaient d’Angleterre, lardées de reproches et lacérées de marques d’exaspération. […] Au début de l’année 1833, il revenait à l’hôpital, très gravement atteint, et il y demeurait, dans le plus lamentable état, pendant deux mois entiers. […] Et c’est pourquoi, sur la fin de sa vie, il fut heureux de pouvoir revenir à sa besogne d’artisan. […] On me dispensera d’y revenir : encore que le parodiste ait mis à l’écrire trois mois (« Mons 1874. […] S’il ne doit plus revenir Pourquoi m’en ressouvenir ?

922. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Mais revenons à la décoration de l’atelier. […] Mais revenons à notre sujet. […] Mais revenons à l’époque qui nous occupe, de l’an IV à l’an VIII, de 1795 à 1800. […] Mais revenons à la mémorable époque qui nous occupe. […] et il revint nous rendre fidèlement compte de tout.

923. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« Il se hâta de revenir. […] Gunther résiste, puis il cède, il les invite à revenir prendre leur service à la cour. […] Hagene emporta loin de lui l’arc et l’épée, puis il revint en hâte saisir la pique. […] Revenue de son évanouissement, elle faisait retentir tout le palais de ses cris. […] Priez-le d’amener en ce pays nos meilleurs amis, afin qu’il m’en revienne de l’honneur.

924. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Si nous revenons maintenant au héros, nous dirons que sa nature assez mesquine, que sa perpétuelle préoccupation de lui-même, de son bonheur et de ses jouissances parvient bientôt à nous lasser. […] Mais laissons ce sujet sur lequel nous aurons plus d’une occasion de revenir dans la suite. […] Il semblerait que le poète une fois sorti de sa maison pour apporter sa première production au public, n’est jamais revenu s’enfermer chez lui en se demandant la raison de ses défaites ou de ses victoires, en cherchant à augmenter ses forces par la réflexion. […] Mais, après tout, ceci ne nous regarde point et nous nous empressons d’en revenir au livre de M.  […] Après les premiers embrassements de famille et quelques menus attendrissements, le satirique revient à lui et tourne ses regards ironiques sur la cité natale.

925. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

La strophe se délie et le poème n’est plus, qu’un développement harmonique de l’Idée absolument maîtresse des rythmes, une suite de motifs instrumentaux, par lesquels se nuance se dérobe, revient ; domine, la Pensée. […] » La poésie a besoin d’un peu de neuf ; trop maniérée, trop virtuose, il lui faut revenir aux primitifs. […] J’ai composé, et l’un des premiers, autrefois, un grand nombre de ces vers libres, mais je suis revenu, dans mes derniers ouvrages, à la versification classique, à laquelle j’accorde maintenant l’avantage. […] Moréas, véritable pèlerin passionné, parti des ̃classiques, revient aux classiques, mais avec une volonté de classicisme épuré, agrandi, progressiste ; de son voyage vers les sables lumineux du symbole — où le Mirage remplace trop souvent, hélas ! […] Mais revenons à l’École Romane.

926. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Amand » p. 279

Il y a dans ces machines un moment où le coude de la manivelle rend la position du bras de levier très-haute ; il faut alors ou que l’homme abandonne la manivelle ou que ses bras puissent atteindre à cette hauteur, les poings fermés, sans quoi la machine revient sur elle-même et le poids redescend.

927. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Revenons à l’ensemble. […] Malgré nous, toujours nous revenons à ces yeux d’angoisse et de mystère. […] Dégoûté de sa propre banalité, l’art revient brusquement au vrai. […] Restons dans la réalité, puisque tôt ou tard il nous faudrait y revenir ! […] À coup sûr il y revient pour son compte.

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