Mais, la part faite aux erreurs de goût et de logique, il reste assez de vues originales et fécondes dans ces deux parties du Génie du Christianisme, pour faire du livre une date dans l’histoire de la critique et des doctrines esthétiques. […] Atala et René ne sont que des débris des Natchez ; ces deux récits étaient allés d’abord grossir le Génie du Christianisme : Atala s’en détache avant l’impression ; René y reste incorporé jusqu’en 1805. […] Ici nous tenons un grand peintre : dans ses tableaux, les cadres ou les prolongements sentimentaux se décollent d’eux-mêmes ; il ne reste que la nature fortement saisie, fidèlement rendue en sa beauté originale et locale.
La magistrature, la diplomatie, la littérature se tient encore, ainsi que certaines professions libérales (barreau, officiers ministériels, etc…), mais tout le reste est perdu pour l’ancienne culture. […] Reste à savoir si ce n’est pas le latin qui a eu de la chance de se mêler à notre évolution pour devenir la langue de Paul-Louis Courier, au lieu de devenir bêtement italien. […] … Je reste sur ce point d’interrogation, désespérant non seulement de résoudre, mais même de comprendre la question.
Le reste n’est que contrefaçon. […] Ou Peppa qui s’embobeline Dans une pâle manteline ; Que du jeune et cher Courteline Tu nous chantes le juste fos, Ou que tu piques jusqu’à l’os Brunetière et Monsieur Buloz ; Toujours ta grâce reste sûre ; Tu jongles sans une blessure À l’Art noble ; ton goût rassure ; Tu fais toujours, divin pervers, Loucher tous les poètes vers La perfection de ton vers ; Car il est le tissu qui : tulle (Mot vraiment ailé), s’intitule, Moins léger que ton vers, Catulle ! […] Dans les premières œuvres, mettons hors de pair Pierre le Véridique ; avec sa langue contournée, précieuse, sa surcharge presque d’expressions d’atmosphère et de mots chronologiques, il reste la meilleure évocation que nous ayons de l’ancienne civilisation de langue d’oc, avant l’invasion du Nord.
La suggestion, c’est pour eux la poésie même : Et tout le reste est littérature. […] L’abus de la pompe, l’étrangeté de la métaphore, un vocabulaire neuf où les harmonies se combinent avec les couleurs et les lignes : caractéristiques de toute renaissance. » Après cela, on voit de reste pourquoi M. […] Voilà, Monsieur, tout ce que je voulais vous dire : car, pour le reste, la plus prolixe controverse ne saurait aboutir.
Son jeu reste inhérent au passé, tel que le répudierait, à cause de cet intellectuel despotisme, une représentation populaire, la foule y voulant, selon la suggestion des arts, être maîtresse de sa créance. […] Le reste est complètement annihilé. […] Le modèle wagnérien n’est pas « le terme du chemin » mais le musicien reste « à mis côte de la montagne sainte » (cf.
Ce n’est qu’un travers d’esprit où l’honnêteté du cœur n’est point engagée ; mais, la question de moralité une fois écartée, reste la question d’art, et ici la critique peut à bon droit se montrer sévère. […] Que va devenir la république, si le manteau de la déesse reste aux mains des barbares ? […] Elle est chaste, elle est pieuse, un rien l’effarouche, et quand elle reproche aux barbares les profanations qu’ils ont commises, pressant son cœur à deux mains, elle reste quelques minutes les paupières closes à savourer l’agitation de tous ces hommes .
On ne peut qu’approuver ce noble désir, et nous ne sommes pas de ceux qui, par haine du christianisme, espèrent et souhaitent qu’il reste en hostilité déclarée avec les principes de la société moderne dans la pensée qu’on en aura plus aisément raison. […] Laissons au reste ces questions, qui sont d’intérêt contemporain, pour aller, avec M. […] On donne le péché originel comme l’explication du mal ; mais lui-même est un mal, le plus grand mal, et il reste toujours à expliquer l’explication.
Ainsi il arrive sans cesse à un théoricien incrédule de signaler, dans les restes de foi qui survivent au milieu de l’ébranlement général des croyances religieuses, un phénomène morbide, tandis que, pour le croyant, c’est l’incrédulité même qui est aujourd’hui la grande maladie sociale. […] — Il est vrai ; mais il reste à savoir si nous les faisons à propos. […] Non seulement il implique que la voie reste ouverte aux changements nécessaires, mais encore, dans certains cas, il prépare directement ces changements.
Il y reste des portions de vérité ; l’élément catholique faussé et brisé y respire : belles ruines sauvées dans un dessein caché aux hommes, mais clair à Dieu, et avec lesquelles, vous le verrez, on pourra un jour reconstruire ! […] Le Dr Pusey, le chef des anglo-catholiques, s’arrêtera-t-il devant ce qui lui reste encore à accomplir ? […] Que bientôt il n’en reste plus !
Alors, au-delà de cette ombre et de ce reste de feuillage qui allait disparaître, bien haut, sortant des oliviers comme une pierre précieuse des griffes de sa monture, une ville blanche apparut. […] Le reste est plus ou moins factice. […] Et le seul souvenir qui lui reste d’un mois de séjour à l’étranger, imaginez ce que cela peut bien être ?
Il en connaîtrait tout juste ce qui est exprimable en gestes, attitudes et mouvements du corps, ce que l’état d’âme contient d’action en voie d’accomplissement, ou simplement naissante : le reste lui échapperait. […] Oui, mais la maladie peut tenir aux causes les plus diverses, prendre les formes les plus variées, débuter en un point quelconque de la région cérébrale intéressée et progresser dans n’importe quelle direction : l’ordre de disparition des souvenirs reste le même. […] Vous pensez bien que je ne vais pas trancher au pied levé, pendant la demi-minute qui me reste, le plus grave des problèmes que puisse se poser l’humanité.
Qui l’a vu est grand ; qui ne le voit pas reste petit. […] Comment supposer en effet que, dans cette immense bibliothèque, où non seulement les chefs-d’œuvre des beaux temps de la Grèce, les plus précieux manuscrits de l’Attique et de la Sicile étaient recueillis, mais où s’accumulaient aussi les monuments des langues persane et chaldéenne, les livres de religion et d’astrologie apportés de Babylone, il n’y eût pas de bonne heure une place pour les écrits de ce peuple juif à demi indigène de l’Égypte, ramené par sa défaite au foyer de son ancien esclavage, et maintenant employé par les successeurs d’Alexandre au soutien de leur domination sur le reste du pays. […] Et cependant l’or ne reste pas inutilement amassé dans son palais, comme l’épargne de la fourmi laborieuse.
Ne l’oublions jamais ; supplions la science et la poésie, tout ce qui reste d’organes à la raison publique de le redire sans cesse : ces beaux climats de l’Ionie, ces deux rives du Bosphore, cette ceinture asiatique de l’Europe, n’attendent pour revivre que le souffle et les arts du monde chrétien. […] Ici fut un temple ; et de tout il a reste quelques vestiges à peine. […] Tels je me figure Troie et son antique rempart : telle aussi toi-même, Rome, à qui ton nom reste à peine, ô patrie des dieux et des rois !
Après un discours en quatre points il a enlevé le consentement de la mère ; reste celui de M. […] Tous ces articles doivent être considérés comme les croquis d’un grand tableau qui reste à faire. […] jouis de ton reste… T’as beau faire… enfoncée… au panier… Elle n’a pas de sang ! […] — Vous ne dites rien ; voulez-vous que je reste là pour rien ? […] Le reste de son costume s’en allait à l’avenant.
Au reste, dans les débats compliqués et ardents qui s’agitent autour de nous, chacun prend la situation que lui indique sa conscience. […] Retranchez dans le fini et le contingent les éléments particuliers, il reste l’infini et le nécessaire. […] Reste que ce soit la raison. […] Les phénomènes naturels se modifient sans cesse autour de nous, et le tableau qui nous environne ne reste jamais un instant immobile. […] serait-ce un reste de piété naturelle qui, dans le vide fait par la réflexion, s’attache à une ombre conservée par l’imagination ?
Il s’agit du garde des sceaux d’Argenson tel qu’il était en province dans sa jeunesse : Voici le vrai texte : Au reste, il était gaillard, d’une bonne santé, donnant dans les plaisirs sans crapule ni obscurité ; la meilleure compagnie de la province le recherchait ; il buvait beaucoup sans s’incommoder, avait affaire à toutes les femmes qu’il pouvait, séculières ou régulières, un peu plus de goût pour celles-ci… Il disait force bons mots à table, il était de la meilleure compagnie qu’on puisse être.
Je crois qu’il serait injuste d’imputer le scepticisme réel aux principaux éclectiques de l’école : ils ont sur deux ou trois points des convictions, des principes ; ils ont foi intellectuellement à la liberté humaine et au spiritualisme de l’âme ; mais, à part ces quelques points, le reste est court et le symbole intérieur pourrait sembler bien flottant.
Il y a quelques mois, une église manquait à Vergt en Dordogne, ou plutôt la cloche de cette église, car on avait pourvu au reste par souscription : il n’y avait plus que le clocher à bâtir.
La douleur est fixe, et rien ne peut la déplacer qu’un événement, ou le courage ; alors que le malheur se prolonge, il a quelque chose d’aride, de décourageant, qui lasse de soi-même, autant qu’il importune les autres ; on se sent poursuivi par le sentiment de l’existence, comme par un dard empoisonné ; on voudrait respirer un jour, une heure, pour reprendre des forces, pour recommencer la lutte au-dedans de soi, et c’est sous le poids qu’il faut se relever, c’est accablé qu’il faut combattre, on ne découvre pas un point sur lequel on puisse s’appuyer pour vaincre le reste.
On ne trouverait au reste la plupart du temps que des transitions plates, ou de fausses transitions, qui ne lient pas les choses, mais les phrases : comme sont toutes ces formules banales de rapprochement, de comparaison et d’opposition, qui s’appliquent à tout, pareilles aux crochets dont on raccommode les assiettes cassées ; porcelaine fine ou terre grossière, cela mord partout ; peu importe l’objet, pourvu qu’il ne soit pas entier.
Pour l’écrivain, le dessin et le plan de l’œuvre ne valent que si l’on passe à l’exécution, et ne se complètent à vrai dire que dans l’exécution : tant qu’il ne l’a pas toute écrite, elle reste flottante et vague, à l’état de pure possibilité : il ne peut donner à chaque chose sa place propre et sa juste grandeur que par le style : la seule mesure de l’idée, c’est le mot.
Quant au reste, ce sont de vagues, harmonieuses et mystiques rêveries sur l’amour et la mort.
Francis Vielé-Griffin C’est un art indubitablement mièvre, fluide et décadent que professe l’auteur de l’Aquarium mental ; l’aberration esthétique que dénote, seul, le choix d’un pareil titre, l’a mené loin — trop loin, pour que cette notice reste, comme nous l’eussions souhaitée, totalement élogieuse.
Pour le reste, ses amis vantent son intelligence.