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1015. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Quelque réponse d’ailleurs qu’on fasse à cette question très générale, un point reste hors de doute : c’est qu’il ne peut pas y avoir solution de continuité entre le plaisir du jeu, chez l’enfant, et le même plaisir chez l’homme. […] Et la question reste en effet insoluble, tant qu’on veut trouver l’explication d’un trait amusant dans ce trait lui-même, isolé de ce qu’il nous suggère. […] Négligez cet arrangement, vous abandonnez le seul fil conducteur qui puisse vous guider dans le labyrinthe du comique, et la règle que vous aurez suivie, applicable peut-être à quelques cas convenablement choisis, reste exposée à la mauvaise rencontre du premier exemple venu qui l’anéantira. […] Il ne nous reste plus alors, pour compléter notre analyse, qu’à chercher ce qu’il y a de comique dans l’idée de porter un diagnostic sur l’enfant après auscultation du père ou de la mère. […] Elle a donné naissance au poème héroï-comique, genre un peu usé, sans doute, mais dont on retrouve les restes chez tous ceux qui sont enclins à exagérer méthodiquement.

1016. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 178

La Reine mere, Anne d’Autriche, répondit au Libraire Bertier, qui n’osoit imprimer la vie du Cardinal de Richelieu, parce que l’Historien y parloit peu avantageusement de plusieurs Seigneurs de la Cour : Travaillez sans crainte, & faites tant de honte au vice, qu’il ne reste plus que de la vertu en France.

1017. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 413-414

Dans le dernier surtout, il s'éleve, avec raison, contre cette manie de basse plaisanterie, qui ne sauroit être qu'un triste reste de la barbarie où nous avons vécu si long-temps.

1018. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Après cette explication de la théologie, des querelles religieuses et de l’inspiration mystique, que reste-t-il, même de l’Église anglicane ? […] Que lui reste-t-il, sinon à égorger le reste de l’invention humaine ? […] Il marque les dimensions et le reste en bon ingénieur et statisticien, n’omettant aucun détail trivial et positif, expliquant la cuisine, l’écurie, la politique : là-dessus, sauf de Foe, il n’a pas d’égal. […] Il reste une enveloppe à lever, la plus trompeuse, la plus intime. […] Les femelles avaient de longs cheveux plats sur la tête, mais non sur la figure, ni rien sur tout le reste du corps qu’une sorte de duvet.

1019. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rambert, Eugène (1830-1886) »

Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple : Je reste vigneron et paysan dans l’âme, écrit-il encore plus tard.

1020. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 219

Pluche ; tout le reste est foible, monotone, languissant, & prosaïque.

1021. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Préface »

Préface Voici quarante ans, que je cherche à dire la vérité dans le roman, dans l’histoire et le reste.

1022. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Restout » p. 91

Un seul fléchit le genou ; le reste est debout, et l’on cherche en vain le personnage intéressant.

1023. (1761) Salon de 1761 « Sculpture —  Challe  » pp. 161-162

Le reste est commun.

1024. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Sa passion de la nature égale, en ardeur, celle de Camille Lemonnier, mais elle reste âpre : jamais un sourire, jamais un abandon. […] Albert Giraud possède les qualités d’un admirable joaillier, il reste trop insensible aux misères et aux gloires de la vie. […] En lisant l’œuvre de Verhaeren, on reste étonné tout d’abord de sa puissance et de son universalité. […] Au reste, les alexandrins y abondent. […] Mockel reste poète : il continue de chanter lorsqu’il juge et je remarque la même émotion dans telles pages critiques que dans ses recueils de vers.

1025. (1890) Dramaturges et romanciers

Tous les anciens cadres y sont rompus, et de tous les vieux genres si tranchés que nous avons connus, il ne reste plus que des débris. […] Feuillet n’a pas employé cet incident pour dénouer la situation, qui reste aussi embarrassée qu’auparavant ? […] Les années s’écoulent et le souvenir de cette apparition reste toujours vivant dans le cœur de Sibylle. […] En dépit de quelques légers défauts, Autour d’une source reste l’œuvre maîtresse de M.  […] En dépit de l’intention, Gabrielle reste une pièce blafarde de sentiments et ennuyeuse de composition.

1026. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trolliet, Émile (1856-1903) »

Et que de belles choses aussi dans le reste du volume !

1027. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

Ces discours, au nombre de seize, sont écrits comme le reste de l’Ouvrage, c’est-à-dire que le style en est lourd & dissus, que les réflexions en sont triviales, les détails ennuyeux, les faits mal exposés.

1028. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 50

Au reste, ce Poëte est le premier qui ait tenté d’introduire dans notre Poésie les Vers blancs ou sans rime.

1029. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 206

Au reste, ce Poëte est le premier qui ait fait passer le Madrigal, de la Poésie Italienne dans la nôtre, & c'est lui qui en a fixé le véritable caractere.

1030. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Guerin » p. 221

Pour le bureau de loterie et d’autres morceaux de même grandeur et de l’invention de l’artiste, ils ne seront pas décrits, non, de par dieu, ils ne le seront pas, et vous entendez de reste ce que cela veut dire.

1031. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Que lui reste-t-il ? […] Cousin continua : — Au reste, il n’y a plus que l’homme qui m’intéresse. […] Mais une fois qu’ils ont abordé, leur regard reste vague, leur pas lourd et mal assuré. […] Ils étendirent même leurs études sur le reste de la littérature anglaise dont M.  […] Il ne reste qu’à regretter que MM. 

1032. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Grâce à la justice des immortels et à ma prudence, il me reste une ressource : le fils de Claude est vivant ; je le montrerai à l’armée. […] Reste-t-il ? […] Thraséas reste inutile dans un sénat déshonoré, et personne ne l’en blâme ! […] Il suffit de ce qui nous reste, pour regretter ce qui nous manque. […] Ordre à tout le reste de quitter l’Italie, ou de renoncer à leur culte profane dans un jour marqué. » TACIT.

1033. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

D’abord un reste de Christianisme. […] Elle est donc, partie reste de Christianisme, partie réaction contre le Christianisme, comme le Christianisme avait été partie reste du judaïsme, partie réaction contre le judaïsme. — Et enfin elle s’appuie sur la faiblesse humaine, elle y fait appel, et elle la divinise. […] Vous avez analysé le premier fait et peut-être vous l’avez dissous ; il vous reste à analyser le second. […] Il reste bien des endroits pour ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l’odeur des mers silencieuses. […] Reste ce fait que, cependant, tous les hommes ont une morale.

1034. (1932) Le clavecin de Diderot

Maintenant, elle y est, elle y reste. […] Elle rêve de voir englouti le peu de solide qui nous reste. […] Nous y sommes revenus ou plutôt, nous n’avons pas cessé d’y être, nous y restons, chacun reste sur son quant-à-soi. […] Et elle connaît l’art d’accommoder les restes. […] Des scrupules sophistiqués, des démangeaisons confessionnelles, rien ne reste.

1035. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Les cérémonies des visites, les prosternations, les invocations, les encensements et tout le reste, n’ont pas été inventés par Mahomet, je suppose. […] Lorsque je fis le roman de Volupté, qui, au vrai, n’est pas précisément un roman et où j’ai mis le plus que j’ai pu de mon observation et même de mon expérience, j’avais eu cependant à inventer une conclusion, et je voulais qu’elle parût aussi vraie et aussi réelle que le reste. […] Ces différences légères de jugement s’expliquent au reste très-bien : vous voyez la plupart de nos littérateurs et poëtes dans leur ensemble et dans une sorte de raccourci ; nous, nous les avons vus à l’œuvre au jour le jour et dans leur développement continu. […] Il ne me reste plus qu’à parler, en le remerciant, de mon secrétaire actuel, M. 

1036. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

………… Et moi, debout, saisi d’une terreur secrète, Je n’osais m’approcher de ce reste adoré, Comme si du trépas la majesté muette L’eût déjà consacré ! […] je me serais prosterné devant toi, puis, te prenant dans mes bras, j’aurais prié l’Éternel de te donner le reste de ma vie. » « On retrouve là, adouci à peine, le cri de Chactas dans la forêt, le cri d’Eudore tenant Velléda sur le rocher. […] Quant à moi, je restai attendri et mélancolique le reste du jour. […] Tout le reste de ses écrits politiques, d’ambition ou de circonstance, est mort avant lui, et ne méritait pas de vivre.

1037. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

De ces emprunts, la langue nationale s’en assimile une partie et rejette le reste. […] Parmi tant de doutes qui nous travaillent, soit au sujet de certaines influences longtemps souveraines, soit sur la forme même de l’ordre social et politique sous lequel nous vivons, de quel prix ne serait-il pas de ne point douter du moins de la chose d’où dépend tout le reste, je veux dire la nature même de l’esprit de notre pays ? […] Au reste, l’art n’est pas facile, même aux mieux doués. […] L’objet de cette histoire étant l’esprit français, défini, autant qu’il a été en nous, par tout ce qu’il n’est pas et n’a pas pu être, considéré comme l’idéal de la vie pratique comparé à l’esprit ancien, distingué de l’esprit des autres nations modernes, montré dans le génie même et les conditions de la langue française, il reste à savoir qui nous éclairera et nous guidera dans cette étude.

1038. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

»), lui exprimait quelques idées très aristocratiques, qui lui étaient si familières : La nation, lui disait-il, n’est sortie de la barbarie que parce qu’il s’est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu’elle refusait à tout le reste… Notre nation n’a de goût que par accident. […] Il la perdit, et parut avoir enseveli avec elle les restes de son cœur. […] M. de Lassay, homme très doux, mais qui avait une grande connaissance de la société, disait qu’il faudrait avaler un crapaud tous les matins, pour ne trouver plus rien de dégoûtant le reste de la journée, quand on devait la passer dans le monde. […] Chamfort, au reste, pensait de même : « J’ai, disait-il, du Tacite dans la tête et du Tibulle dans le cœur. » Ni le Tibulle ni le Tacite n’ont pu en sortir pour la postérité.

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