Camille Mauclair vient de reprendre dans la Magie de l’amour le beau problème de la cristallisation amoureuse.
Vous n’ignorez point qu’il y a entre les idées deux espèces de liaison, l’une métaphysique et froide, et qui consiste dans un enchaînement de rapports et de conséquences ; celle-là n’est que pour l’esprit ; l’autre est pour l’âme, et c’est elle seule qui en a le tact ; elle est produite par un sentiment général qui circule d’une idée à l’autre, qui les unit, qui les entraîne toutes ensemble comme une seule et même idée, et ne permet jamais de voir ni où l’esprit s’est reposé, ni d’où il a repris son élan et sa course.
» Mais il faut quelque chose de plus grave aux oreilles romaines que cette mythologie pittoresque, et le poëte reprend alors : « Que dirai-je avant la louange tant répétée du Père souverain, qui régit les choses humaines et divines, l’Océan, la terre et le monde, dans l’ordre varié des saisons, immortel principe, d’où ne sort rien de plus grand que lui, et près de qui ne s’élève rien de semblable ou d’approchant.
Quand on commencera les biographies à la manière de Si le grain se meurt, ce qui ne les romance pas du tout, on reprendra plus franchement ici celle d’Amiel. […] Ce n’est pas dans le sol de l’arbre ancien que reprend racine et vie la branche coupée par Louis XIV. […] Son nom et sa figure se confondent dans cette turba magna d’où émane et qu’oublie une vie florissante et justifiée. « Reprenez ces papiers, jeune homme ! […] La correspondance reprend en 1861, quand Frederika est à Athènes, où Amiel a une cousine qui dirige un important établissement d’instruction. […] Et Amiel remarque quelque part que le 15 octobre est une grande date de l’année : c’est le jour où change l’horaire des bateaux et où reprennent les cours académiques.
Doué d’une puissance de labeur incroyable, pouvant écrire douze heures de suite, gagnant son pain pendant le jour avec des travaux de traduction pour les libraires, passant les nuits à son Essai sur les Révolutions, quelque fois repris par le démon du rêve et allant chercher hors de Londres un ravin ou une garenne solitaire, c’est là qu’il fit l’apprentissage de la vraie douleur. […] Quand on lit les âpres polémiques du journaliste de 1818 ou de 1829, ou ces séduisants Mémoires d’outre-tombe, dont l’air est souvent celui d’une bonhomie malicieuse, on peut se demander si le désenchantement de René n’est pas un personnage qu’il a joué au naturel un jour, qu’on a attaché une fois pour toutes à l’idée qu’on se faisait de lui, et qu’il aurait repris de temps à autre. […] Mais, devenu l’aîné, et le seul représentant de la famille, il reprit le nom de sa maison, et Alphonse, son seul fils, n’en a jamais porté d’autre. — Le « chevalier de Prat » avait servi avec distinction, et s’était signalé pendant la Révolution française au nombre des derniers défenseurs du roi. […] On ne voit pas très au juste pourquoi il s’abstint de reprendre son service après les Cent Jours Le peu de goût qu’il avait de la vie de Paris dut y être pour quelque chose. […] D’autres ont pris et quitté et repris la plume.
Au cinquième acte, Robert Walpole intercède pour son neveu, et reprend son portefeuille. […] Fidèle aux traditions académiques, il n’a pas cru pouvoir se dispenser de reprendre en sous-œuvre l’éloge de M. […] Mais maintenant que les jugeurs de profession ont une moindre prise sur l’opinion de la multitude, les passions les plus grossières reprennent le dessus. […] La France a repris le coq. […] À ces conditions, peu à peu les sens épuisés reprendront leur activité première, les désirs éteints se ranimeront, le regard, en se baignant dans l’ombre, retrouvera sa clarté.
Sans craindre le ridicule, et avec la roideur d’un spéculatif tout d’un coup heurté par la vie réelle, il écrivit des traités en faveur du divorce, les signa de son nom, les dédia au Parlement, se crut divorcé, de fait, puisque sa femme refusait de revenir, de droit, parce qu’il avait pour lui quatre passages de l’Écriture ; là-dessus il fit la cour à une jeune fille, et tout d’un coup, voyant sa femme à ses genoux et pleurante, il lui pardonna, la reprit, recommença son sec et triste mariage, sans se laisser rebuter par l’expérience, au contraire destiné à contracter deux autres unions encore, la dernière avec une femme plus jeune que lui de trente ans. […] Lui-même avait été contraint de se cacher ; ses livres avaient été brûlés par la main du bourreau ; même après l’acte général de grâce, il fut emprisonné ; relâché, il vivait dans l’attente « de l’assassinat » ; car le fanatisme privé pouvait reprendre l’arme abandonnée par la vindicte publique. […] Ensuite il reprenait ses études jusqu’à six heures, et le soir s’entretenait avec ses amis. […] La Restauration refusa de lui payer 2000 liv. sterl. qu’il avait placées sur l’Excise-Office, et lui reprit une terre de 50 liv. par an, achetée par lui sur les biens du chapitre de Westminster.
Il reprendrait avec les autres hommes sa collaboration. […] Pour reprendre l’exemple de la musique, chacun sait qu’elle provoque en nous des émotions déterminées, joie, tristesse, pitié, sympathie, et que ces émotions peuvent être intenses, et qu’elles sont complètes pour nous, encore qu’elles ne s’attachent à rien. […] Quand on reproche au mysticisme de s’exprimer à la manière de la passion amoureuse, on oublie que c’est l’amour qui avait commencé par plagier la mystique, qui lui avait emprunté sa ferveur, ses élans, ses extases ; en utilisant le langage d’une passion qu’elle avait transfigurée, la mystique n’a fait que reprendre son bien. […] Pour le moment, reprenons une comparaison qui nous a déjà servi.
Vinet reprit dans son enseignement un sujet qu’il avait traité à Bâle dans ses cours de 1832 et 1833 sur les moralistes français. […] Lorsqu’il s’est repris à croire en Dieu, il s’est repris à croire à tout le reste. […] Mais ceci admis, ses livres reprennent une valeur immense comme monument, comme document. […] Celui qui les demande paraît avoir une déférence respectueuse pour les sentiments de son ami, bien qu’il ne pense qu’à lui faire approuver les siens et à le rendre garant de sa conduite ; et celui qui conseille paye la confiance qu’on lui témoigne d’un zèle ardent et désintéressé, quoiqu’il ne cherche le plus souvent, dans les conseils qu’il donne, que son propre intérêt ou sa gloire245. » Il en est de même « des remontrances que nous faisons à ceux qui commettent des fautes ; l’orgueil y a plus de part que la bonté, et nous ne les reprenons pas tant de leurs fautes pour les en corriger que pour leur persuader que nous en sommes exempts246.
— Non, plutôt à une tarte aux prunes », reprend le mari conciliateur. […] Mais on le taquine, on l’irrite, on le reprend sur ses façons de parler. […] Non, ce n’est pas d’une coquette, ce que fait là Elmire ; ce n’est pas d’une femme ; c’est d’un notaire : « Monsieur, dans notre dernier entretien… Reprenons les choses où nous les avons laissées. » Jamais coquette n’a procédé comme cela. […] » Britannicus dit, en homme (qui ne voit rien de plus malheureux que d’être indigne de la personne qu’on aime) : « Je connais mal Junie ou de tels sentiments ne seront pas pour lui plaire. — Ça m’est égal, répond Néron. — Pour moi, reprend Britannicus, quelques périls qui me menacent, sa seule inimitié me peut faire trembler. » Et voilà le vrai langage d’un cavalier de 1640. […] Racine a repris son caractère d’Agrippine, l’a étudié à nouveau, l’a remanié, l’a complété, a supprimé certains traits, en a ajouté d’autres convenables au temps, au lieu, à son dessein particulier.
Vous le lui rendez en disant que ce n’est point cela que vous voulez ; il le reprend et vous donne à la place un « aloyau de bœuf. […] Pendant un demi-siècle la philosophie n’a guère été chez nous qu’un exercice littéraire ou un enseignement de collège, tandis qu’en Allemagne elle se développait en grandes constructions spéculatives, et qu’en Angleterre elle reprenait la vieille et bonne route, si longtemps abandonnée, de l’induction et de l’expérience. […] Au retour, l’observateur reprenait son office ; il démêlait le sens d’une réponse, d’un geste ; il se détachait de son sentiment pour juger un caractère ; il écrivait des vérités et des épigrammes, que le lendemain on lui rendait. […] A présent, transplanté dans la ville par son mariage, il y était désœuvré, il s’y trouvait à l’étroit et captif, il devenait taciturne et sombre, et ne reprenait un peu de gaieté qu’à cheval, avec son fils, en pleine campagne et au grand air. […] Ses recherches s’étendaient à l’infini, il s’oubliait, et, dans son dernier ouvrage, il avait parfois de la peine à se reprendre. — Mais, en chemin, il faisait des trouvailles.
Encore ici, nous voudrions donc qu’un médecin, ou quelque érudit versé dans la médecine, reprît et traitât le sujet. […] Il y a une justice ; et il ne faut pas enfin croire que tous ceux qui nous ont précédés aient rempli si médiocrement la tâche qu’ils s’étaient donnée qu’elle soit toujours à reprendre. […] Dans un temps en effet où toute la politique française tournait sur cette grave question de la succession d’Espagne, on reprenait aux choses d’Espagne une vivacité d’intérêt qu’à peine, pendant quinze ou vingt ans, avait-on cessé d’y porter. […] Aussitôt la paix conclue, déposant donc le harnais, il avait repris la robe. […] Après quoi, je ne trouve point que la facture de Manon Lescaut laisse tant à reprendre ou à désirer, ni le style non plus.
Et que de thèmes de La Nouvelle Héloïse ont été repris par les successeurs de Rousseau ! […] Il reprend sérieusement. » Mettons — commercialement — d’accord ces deux appréciations inverses. […] Il le dit, courageusement, dans son Mirage oriental (qui n’est pas un roman, mais presque un pamphlet, car Bertrand est combatif) et singulièrement, reprend ainsi la thèse qu’a toujours soutenue Gobineau. […] Nul ne souhaitait la guerre pour reprendre l’Alsace et la Lorraine — pas même, au fond, les nationalistes du type Barrès, qui n’utilisaient la sympathie, les regrets demeurés dans les cœurs pour les provinces perdues que comme « un mythe » où pouvait se cristalliser le sentiment national. […] L’animalité reprend le dessus : et les animaux veulent dévorer leur dieu.
Alors la Tragédie & la Comédie abandonnèrent Athènes, & se réfugièrent dans Rome, où elles reprirent un nouvel éclat. […] On reprit donc l’étude des Anciens, l’amour des Sciences se ralluma, tous les genres de Littérature furent également cultivés. […] Effectivement, reprit le Cardinal, je me rappelle qu’ils ont joué d’une manière pitoyable… De retour à Paris Desmarets & Petit ne manquèrent point d’aller prévenir les Comédiens, & de s’assurer du suffrage de plusieurs des spectateurs, ensorte qu’à la seconde représentation de Mirame on n’entendit que des applaudissemens ».
Daudet, ce soir, est repris de son idée de la fondation d’une revue qui s’appellerait la « Revue de Champrosay » où il serait prêt à mettre cent mille francs, et où il grouperait autour de lui notre monde, dont il payerait la copie, comme aucun directeur ne l’a fait jusqu’ici. […] Tout en me montrant la malle de voyage de je ne sais quel antique shogun, contenant les armoiries des grands feudataires du Japon, et le nombre de sacs de riz que produit chacune de leurs provinces : malle qui était pour lui un mémento pour l’établissement de l’impôt, le fondateur du Musée me conte ceci : Il avait fait venir un bonze de Ceylan, qui du moment qu’il n’a plus porté le vêtement de prêtre, ne s’est plus senti un pratiquant, n’a plus prié, et dans le vide de l’occupation de ses prières, a été pris d’un ennui formidable, si formidable, qu’un jour voyant passer une procession, et étant témoin de la vénération, dont était entouré le porteur du Saint-Sacrement, il avait été repris du désir des pratiques religieuses, du désir de prier, si bien qu’il s’était fait catholique, et s’il vous plaît, un catholique exalté, passant toute sa vie dans les églises, en sorte que M. […] Samedi 14 novembre J’ai repris mon travail sur La Guimard, et j’y travaille autant que me le permet mon état maladif.
Il ne peignait pas, quand il faisait grand soleil, disant : « Moi je ne suis pas un coloriste, mais un harmoniste. » Figurez-vous, reprend Decan, que Corot est resté jusqu’à quarante-cinq ans, — vous m’entendez bien, — comme un petit enfant chez son père, qui ne croyait pas le moins du monde à son talent. […] Il ajoutait : « Cependant, j’en avais fait un à quinze ans qui s’est perdu, mais qui était imbécile… ce qu’il y a de certain, c’est que la première chose que j’ai faite, je l’ai tirée de moi-même. » Puis au bout de quelques instants de silence, il reprend : « C’est vraiment curieux, chez moi, depuis 1858 — je ne vous connaissais pas — ce sont de petits cahiers, ce sont des notes jetées, au jour le jour, certes moins poussées que les vôtres, mais enfin c’est le même procédé de travail. […] Les lettres sont brutalement arrachées des mains de Marthe par Nachette, et les paroles un peu bêtotes qui suivaient, remplacées par la rentrée du mari, au moment où Marthe est penchée, aplatie sur la table, pour les reprendre : rentrée qui empêche toute explication, et qui ne fait pas la femme si complice de la vilaine action de Nachette.
Enfin il travailla à l’Histoire grecque, qu’il reprit au tems où Thucydide l’avoit laissée ; elle contient à peu près 48. ans, depuis le retour d’Alcibiade dans la Grèce jusqu’à la bataille de Mantinée. […] Reprenons à présent la partie des Mémoires particuliers sur chaque Prince. […] Ce projet, long-tems interrompu, fut repris en 1676. par un Ministre que son zéle pour les lettres a immortalisé.
En 1827, il reprit du service en France, toujours comme sous-lieutenant, dans le 49e « qu’il quitta sottement », dit-il. […] À peine arrivé à Metz, il a repris son air jeune « qui, avec sa grosse épaulette, le fait un peu regarder. — Cela m’amuse », dit-il. — Un vrai militaire français.
— Je lui demanderais, reprit le chevalier, si cette nuit lui paraît aussi belle qu’à nous.” […] Tous mes livres sont là sous ma main ; il m’en faut peu, car je suis depuis longtemps bien convaincu de la parfaite inutilité d’une foule d’ouvrages qui jouissent encore d’une grande réputation… » (Les trois amis ayant débarqué et pris place autour de la table à thé, la conversation reprit son cours.
— Non, repris-je ; si je l’avais rencontrée je ne l’aurais jamais oubliée. […] Je désire vivement aller à Londres ; mais, si vous préférez vous-même Londres à Vienne, je suis forcé de renoncer à l’ambassade d’Angleterre et de reprendre l’ambassade de Vienne.
« Quand ma patrie fut tombée dans ce dernier état, dépouillé de mes anciennes fonctions, je repris ces études, qui, tout en calmant mes douleurs, m’offraient de plus le seul moyen qui me restât d’être encore utile à mes concitoyens. […] Mais abandonnons ce sujet, que nous traiterons ailleurs, et reprenons notre discussion.
Quand je le reprends, je ne vous ôte rien du vôtre, parce que c’est de moi que vient toute grâce excellente et tout don parfait. […] Combattez comme un généreux soldat : et, si quelquefois vous succombez par fragilité, reprenez un courage plus grand dans l’espérance d’être soutenu par une grâce plus forte ; et gardez-vous surtout de la vaine complaisance et de l’orgueil.
— Voici donc, reprit l’Ingrat, ce que je me propose d’accomplir d’ici peu d’années, étant de ceux qui vivent jusqu’à l’Heure-divine. […] Toute la Douleur de l’Être vient se briser devant cet extraordinaire Contentement, qui la reprend, et se joue avec elle.
Si le milieu reprend son état primitif, l’organe tendra à y revenir, lui aussi ; il restera pourtant une trace, si faible soit-elle, de l’action qu’il avait subie dans l’intime arrangement de ses molécules. Soumis une seconde fois à la même action, il reprendra plus aisément son rôle d’organe momentané.