Les lettrés ont reconnu au passage, dans ce dénombrement, plusieurs noms qui déjà brillaient.
N’est-ce pas aussi trop exiger de ceux que l’on reconnoît généralement avoir un plus haut dégré de sensibilité que les autres hommes ? […] Les prétendues connoissances des Gens-de-Lettres ne servent qu’à fortifier un goût factice, & à les éloigner des vrais tableaux qu’ils ne sçavent plus reconnoître. […] Si l’on ne peut juger que par comparaison de la plus ou moins grande perfection de l’Art, nous ôserons dire que le François a été jusqu’ici dans l’impuissance de bien juger son théâtre ; par ce qu’il a constamment fermé l’oreille à tout ce qui pouvoit le conduire à se désentraver de ses règles arbitraires & fausses ; scrupuleux imitateur des premiers traits donnés, (foibles linéamens où lui seul a reconnu la figure humaine) il a défié néanmoins ses voisins ; & semblable au moucheron de la Fable, il a sonné la charge & la victoire, il a publié que lui seul avoit un théâtre ; que ce théâtre étoit parfait, puisqu’il étoit le sien ; & comme il parloit à lui-même, personne ne l’a contredit.
Reconnaissez la grandeur dans cette invention et dans cette audace ; celui-là seul est un homme supérieur qui trouve tout et ne copie rien. […] Car d’abord il est généralement reconnu que la science enfle les hommes, et de plus ils prouvaient leur opinion par le syllogisme suivant : les mots ne sont que du vent, et la science n’est que des mots ; ergo la science n’est que du vent.
Il fait de vous un portrait extérieur auquel Jenny (M me Coignet) n’a pas voulu vous reconnaître.
C’est un des plus doux bonheurs du poëte de pouvoir reconnaître un jour par lui-même les lieux désirés dont les noms erraient sur ses lèvres avec harmonie dans les rêves de sa jeunesse93.
Reconnais maintenant le payement de cette belle nourriture, en ayant reçu à la fois du feu et de la neige froide.
Vinet ne voudrait lui en reconnaître, et que c’est par là qu’il justifie en plein ce nom de philosophe que l’ingénieux critique lui accorde si expressément.
Le bruit du loquet fit tourner la tête à ma tante ; elle me reconnut et poussa un cri de surprise et de désespoir, qui fit jeter, sans savoir pourquoi, le même cri d’horreur à mon père aveugle.
Quand ce fut pour entrer, elle s’évanouit, et je fus obligé de la reporter à sa voiture. » Il me fut aisé de reconnaître l’étrangère qui, comme moi, était venue chercher dans ces lieux des pleurs et des souvenirs !
Dans le soupir du prisonnier qui se voudrait chez lui, en sa douce France, bien à l’aise, je ne puis reconnaître un accent de patriotisme.
Nous devenons de véritables Angevins : molles, comme dit César (ou un autre). » Cela est vraiment joli ; et j’y reconnais la trace des leçons latines de Sainte-Beuve.
À moins donc qu’il ne s’agisse du théâtre où Dieu est le protagoniste central, lequel se reconnaît à ceci, que par le cœur au moins les spectateurs y sont acteurs à la fois, où tous, auteur, acteurs, spectateurs agissent en communion, l’homme de goût préférera, absolument, la lecture.
Qui eût vu, presque à la même époque, s’élever à peu de distance l’une de l’autre, en Ombrie, la ville des gaulois de Sens, maintenant Sinigaglia, et, près du Vésuve, la ville hellénique Parthénopée, à présent Naples, eût reconnu la Gaule à la grande pierre debout toute rouge de sang, et la Grèce au théâtre.
Du reste, et c’est par là que je termine, j’ai déjà rapproché de Mirabeau l’auteur des Fleurs du mal, je le rapproche de Dante, et je réponds que le vieux Florentin reconnaîtrait plus d’une fois dans le poète français sa fougue, sa parole effrayante, ses images implacables et la sonorité de son vers d’airain.
Schlegel offre une difficulté de plus, en adoptant plusieurs origines : ce qui l’a porté, sans doute, à reconnaître ainsi plusieurs origines différentes, c’est le besoin de s’affranchir d’une difficulté non moins grande, celle d’expliquer comment des langues ont pu changer de nature, se dépouiller, par exemple, des affixes pour se revêtir des inflexions.
Lord Chesterfield écrivait, en janvier 1750, à son fils, qu’il voulait former au parfait bon ton, et dont l’étoffe était si rebelle : Lorsque vous voyez qu’un homme est universellement reconnu pour agréable, bien élevé, aimable, en un mot pour un parfait gentilhomme, tel, par exemple, que le duc de Nivernais, examinez-le, suivez-le avec soin, remarquez de quel air il s’adresse à ses supérieurs, sur quel ton il est avec ses égaux et comment il traite ses inférieurs.
En effet, il avait vu le merveilleux chef d’orchestre qui, depuis cinquante ans, menait le bal tourbillonnant des idées graves ou court-vêtues, et qui, toujours en scène, toujours en tête, conducteur reconnu de la conversation universelle, fournissait les motifs, donnait le ton, marquait la mesure, imprimait l’élan et lançait le premier coup d’archet.
En d’autres termes, toute justice est pondération ; si la pondération n’est pas exacte, la conscience souffre, bon gré, mal gré, dans l’homme, l’arithmétique divine est violée, le résultat est faux ; l’homme le sent, Dieu le venge, le coupable lui-même le reconnaît : voilà la justice.
Quand elles sont finies, on reconnaît ceci : que le genre humain a été rudoyé, mais qu’il a marché. » Le conventionnel, ajoute l’auteur, ne se doutait pas qu’il venait d’emporter l’un après l’autre tous les retranchements intérieurs de l’évêque ; celui-ci réclama cependant, timidement, indirectement, en faveur de Dieu.
Dargaud et par la plupart des historiens les plus accrédités de l’Angleterre, mais il nous est impossible de ne pas reconnaître que l’intervention de Marie Stuart dans ce piége de mort tendu à Darnley ne fut que le commentaire en action des perfidies que la correspondance lui prête.
Nous ne nous arrêtâmes que quelques minutes pour reconnaître seulement ce que nous venions visiter à travers tant de périls et tant de distances ; et sûrs enfin de posséder pour le lendemain ce spectacle que les rêves même ne pourraient nous rendre, nous nous remîmes en marche.
Du moins il faut reconnaître que sa raison aussi le conduisait à Port-Royal.
Ils mettent surtout la victoire de leur côté, parce que Racine, à la fin de sa vie, reconnut ses erreurs, crut avoir manqué l’objet du théâtre, & qu’après avoir embrasé la scène de tant de feux, il tourna son talent à des sujets plus chastes & plus nobles.
L’influence du souffle vernal doucement dilatant les immuables textes inscrits en sa chair, lui aussi, enhard par ce trouble agréable à sa stérile pensée, était venu reconnaître par un contact avec la Nature, immédiat, net, violent, positif, dénué de toute curiosité intellectuelle, le bien-être général, et candidement, loin des obédiences et de la contrainte de son occupation, des canons, des interdits, des censures, il se roulait, dans la béatitude de sa simplicité native, plus heureux qu’un âne.