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734. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Ceci n’est pas à la vérité une règle de morale : ce n’est qu’un conseil de prudence ; mais il ne répugne pas à la morale.

735. (1760) Réflexions sur la poésie

Il semble que le même esprit de sagesse qui a présidé à la formation de notre langue, a présidé aussi aux règles de notre poésie française.

736. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Aristote avait reconnu que les règles premières de nos jugements étaient données par la logique et par les formes absolues du langage ; Kant a déduit de ces formes absolues les notions a priori de l’entendement.

737. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

D’ailleurs, règle absolue pour moi : quand je suis devant un bas-bleu, j’ai honte d’être l’homme qu’il veut être, et je me sens devenir la femme qu’il n’est plus.

738. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Il aurait alors, avec cette mesure, avec cette règle d’or de la civilisation chrétienne, vu à quoi se bornaient ces civilisations américaines qui lui font ouvrir les yeux si grands.

739. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Règle générale, il grandit tous ceux-là, poètes, philosophes, historiens, qui ont touché à la chose suprêmement utile pour Barot, c’est-à-dire à l’idée révolutionnaire, et révolutionnaire dans toutes les sphères ; car la Révolution va jusqu’à Dieu, quand elle ne commence pas par lui.

740. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Et, en effet, je l’ai dit plus haut, mais il faut le répéter à ceux qui ont appelé la guerre et son art du nom avilissant de militarisme pour mieux l’insulter, tout se passe, dans tous les mondes possibles, comme dans le monde de la guerre ; et ce que dit l’auteur des Études sur le Combat de la discipline des armées, on peut le dire de toutes les institutions de l’humanité, — religion, législation, gouvernement et art même, car l’art a ses règles, — qui toutes ont leurs disciplines, ces institutions, ou, pour parler mieux, qui ne sont que des disciplines sans lesquelles l’homme, faible créature, s’abolit, s’efface et se réduit au rien qu’il est , comme disait Bossuet !

741. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

Elle y était venue, attirée par son amie madame de Chantai, qui en était supérieure, et elle y resta, captivée par la règle de ce François de Sales qui savait mêler à tout un miel divin.

742. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

Cet homme anti-convenance, ce contempteur des règles, cet indompté, oublie le respect qu’il doit à Hugo, en le surpassant.

743. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

En ne s’expliquant pas plus qu’il ne le fait sur les sentiments, purement humains, de Notre-Seigneur, l’Évangile, qui est la vérité, et qui devrait être la règle de ceux qui croient qu’il est la vérité, l’Évangile aurait dû arrêter le R. 

744. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Ce n’était pas uniquement, comme ceux qui ne l’ont pas lue ont la bonté de le concéder, une femme supérieure par l’imagination, par la disposition poétique » exaltée par la prière et trouvant dans réchauffante macération de la Règle et du Cloître l’expression embrasée qui ressemble chez elle à un encensoir inextinguible, le cri qui épouvante presque les cœurs et qui fait croire que le Génie a des rugissements comme l’Amour !

745. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

Funck Brentano, mais toutes les contradictions, les confusions, les fausses règles, les non-sens des deux sophistes anglais, y sont étalés, percés à jour, déchiquetés, pulvérisés, réduits à rien, et plus l’auteur des Sophistes contemporains accomplit et prolonge ce travail de destruction, qui, sous une autre plume que la sienne, serait ennuyeux, — non par sa faute, à lui, mais par la médiocrité même des sophistes qu’il a devant lui, — plus il rayonne d’esprit et mêle à la raison et à la profondeur une imagination charmante.

746. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

J’admets pourtant une exception à cette règle, que j’ose poser comme absolue : c’est quand la réponse aux critiques, cessant d’être personnelle, implique l’idée du livre même et la creuse ou l’éclaire plus profondément en le défendant.

747. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Selon Caro et la vérité, montre à la main, c’est Hegel qui règle les destinées de la minute dans laquelle nous avons le bonheur et l’honneur de vivre.

748. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Le xviie  siècle, fils de Richelieu et de Malherbe, le siècle de la Règle en tout, et le xviiie , le siècle, en tout, du Dérèglement, ne pouvaient avoir de mémoire au service de ce protestant fanatique, qui, après la mort de Henri IV, ne s’était pas rendu et s’en était allé guerroyer en Suisse, chef d’opinion religieuse et tellement protestant qu’il n’en était même plus Français !

749. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Je n’ai point voulu percer devant vous une croisée régulière, à carreaux blancs, sobrement encadrée, selon les règles de la maison bourgeoise ; mais, disposant capricieusement ces quarante chapitres autour d’une idée centrale, j’ai prétendu élever, tout au fond de votre cœur, avec des images entassées jusqu’au fouillis et des couleurs étendues jusqu’à la profusion, la flamboyante rosace de la mort. » Et ce qu’il a voulu faire, il l’a fait, cet enlumineur de vitrail jusqu’à l’incendie, ce faiseur de rosace de la mort, dont il grave les feuilles de flamme jusque dans les plus noires obscurités de nos cœurs !

750. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

C’est là qu’ont été formulées, on sait avec quelle vigueur et quelle amplitude, les règles de la critique scientifique. […] On trouverait facilement des exceptions à ces règles qui n’ont rien de fixe, puisqu’ici comme ailleurs le tempérament fait tout. […] Les uns, continuant la tradition du Parnasse, obéissent à des règles fixes telles que les ont établies les maîtres. […] Eugène Simon de se dire qu’un petit coin de terre se conforme à des règles qu’il a méticuleusement tracées ! […] Il a une vision unique du monde extérieur, des minces épisodes de la vie courante et de l’automatisme qui règle tout ici-bas.

751. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Si Dieu existe, sa loi édictée dans les livres saints donne une règle de justice inattaquable. […] La première de ces règles, celle qui revient constamment dans cette correspondance, c’est l’impersonnalité, ou, pour prendre le langage des esthéticiens, l’objectivité absolue de l’œuvre. […] L’essayer en effet, le réussir même serait un tour de force gratuit, et contraire à toute règle d’esthétique. […] L’âme poétique sera même préservée plus aisément, si jamais cette indifférence devient la règle, des tentations de vanité auxquelles son pouvoir d’imagination la condamnait. […] Par conséquent, ils devront rester moyens, ils ne seront ni trop réussis ni trop avortés ; car ni l’extrême intensité, ni l’excessive dépression ne sont la règle commune.

752. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Je crois finalement que lorsque la critique littéraire, ou n’importe quelle autre critique  parvient au ton serein qu’atteignent justement ceux qui jugent dans un sentiment de communion en même temps que par la pensée désintéressée, cette critique sincère, puissante, presque irrésistible, fortifie mieux la véritable amitié que les tristes « échanges de services », qui sont l’unique règle de conduite de certains marchands bornés ou de quelques ambitieux de petite envergure. […] Poursuite justifiée, en principe, par les règles de la doctrine et de la jurisprudence actuelles, mais à laquelle j’eusse opposé cette théorie de l’abus du droit dont il était question plus haut… Quant à votre question troisième, mon cher confrère, j’ai répondu trop longuement aux deux premières pour que je puisse l’aborder, car elle est délicate. […] En un mot, tout est une question d’espèce, à vouloir tracer des règles trop rigoureuses ou trop absolues, on risquerait de priver l’histoire politique, littéraire ou simplement mondaine, de documents intéressants et même indispensables. […] En effet, on peut établir comme règle absolue : qu’une lettre privée ayant presque toujours été précédée de conversations également privées, ne saurait être pleinement intelligible que pour celui qui l’a écrite et pour celui qui l’a reçue. » Sur le dernier point, sans contester la valeur du point de vue de M. 

753. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Le poète des Vaines tendresses menait, contre les ennemis des règles sacro-saintes, une campagne ardente et rude. […] La croyance est la soumission de la raison discursive ; et le raisonnement, s’il garde quelque initiative de nous, se soumet néanmoins aux règles de la dialectique. […] Il rédigerait peut-être ainsi une règle de sa grammaire : Ayez l’imparfait du subjonctif élégant. […] Bourget le découvre : dans la règle catholique. […] La règle principale, — ne l’improvisez pas, la règle : — ayez en vénération la durée. — Mais il y a des changements nécessaires ?

754. (1893) Alfred de Musset

Faites des systèmes, mes amis, établissez des règles ; vous ne travaillez que sur les froids monuments du passé. […] Elle avait cru que le monde comprendrait qu’il ne fallait pas juger leur histoire d’après les règles de la morale vulgaire. […] Nous devons à cet affranchissement de toute règle un rêve historique qui est la seule pièce shakespearienne de notre théâtre, et une demi-douzaine d’adorables songeries sur l’amour dans lesquelles « la mélancolie, disait Théophile Gautier, cause avec la gaieté ». […] Tout en discutant la coupe d’une robe ou les règles d’une figure de cotillon, il avait pénétré cet être, fermé et énigmatique comme un bouton de fleur : la jeune fille. […] … Qui t’a appris à siffler ainsi contre tous les usages et toutes les règles ?

755. (1894) Études littéraires : seizième siècle

À la vérité, le talent se moque des règles et la poésie se moque de la poétique, et dans ce genre, faux par définition, Marot aurait pu montrer du talent. […] C’est un art qui n’a pas de règles, à proprement parler, et qui est un don, et qui, parce qu’il est un pur don, se rencontre chez fort peu de gens. […] C’est-à-dire un autre concile à qui s’appliqueront les mêmes règles que vous venez d’établir pour le premier, et ainsi de suite. […] Il n’a écrit exactement que « pour être entendu. » C’est la première règle et c’est la première qualité du style ; mais il y en a d’autres. […] De là l’utilité, non pas d’un traité sur l’invention : il n’y a pas de règles pour avoir des idées ; mais d’un petit traité de auxiliis inventionis.

756. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Sainte-Beuve a suivi, dans son nouveau recueil, la règle qu’il semble donner dans ces vers ; mais, eût-il quelquefois en effet négligé la forme pour le fond, ce n’est pas une raison pour la critique de sacrifier, dans l’examen de ce livre, le fond à la forme. […] il semble que ce soit là en fait de style sa règle unique. […] Comment satisfaire, sous de telles conditions, aux règles de la suite, de la proportion et de l’ordre ? […] Nous n’appliquerons point ce mot à la théologie de la vraie religion ; elle n’est pas une halte dans le mouvement ; elle en est la règle et le modérateur ; elle accueille ce mouvement, et, sans l’arrêter, elle le dirige. […] Quand le poète fait pénétrer l’un dans l’autre ces deux mondes, il y a des moments où l’expression elle-même ne connaît plus de limites certaines, où, les objets oubliant leur nature, tout ce qui se dit de l’un peut se dire de l’autre, où les caractères s’échangent arbitrairement entre les choses, où l’imagination n’a plus de règle dans ses écarts, ni de raison dans ses procédés, ni d’analogie avec elle-même.

757. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Je croyais n’avoir plus de goût que pour les soins de l’épiscopat et pour les règles de la discipline de l’Église ; mais j’ai senti que j’aimais encore les sonnets, les stances et les idylles, et qu’au milieu des occupations les plus sérieuses j’étais encore capable d’amusement. […] le velours et la soie, Saint-Simon ajoute : Le dedans était tout autre que le dehors ; c’était un très bon homme, doux, sociable, serviable, et qui s’en faisait un plaisir ; qui aimait la règle et l’équité, autant que les besoins et les lois financières le pouvaient permettre ; et au fond honnête homme, fort instruit dans son métier de magistrature et dans celui de finance, avec beaucoup d’esprit, et d’un esprit accort, gai, agréable.

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