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2341. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Mais, à côté de ces pièces, où sont appliqués docilement les procédés du romantisme, on en trouve d’autres, comme, par exemple, cette ballade à la lune : Sur un clocher jauni, Comme un point sur un i, cette lune, à laquelle Alfred de Musset adresse toutes sortes de questions saugrenues : C’était dans la nuit brune, Sur le clocher jauni,           La lune, Comme un point sur un i. […] Alfred de Musset, à cette question : Qu’est-ce que c’est que la poésie ? […] Mais, quoi qu’il en soit, son œuvre a été efficace : elle a été utile et elle a ramené les écrivains, les poètes, à avoir un souci plus complet de leur métier, à faire attention davantage aux questions de forme, à donner à l’expression un souci sévère qu’ils n’avaient pas jusque-là.

2342. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

« En arrivant, j’ai trouvé, comme vous me l’aviez dit, une lettre de vous datée du 9, mon cher Delaroche ; quoique vous ayant vu depuis, j’y réponds par la raison toute simple qu’elle traite des questions graves qu’il m’importe à mon tour de traiter de vous à moi ; car je veux et je dois vous ouvrir mon cœur tout entier, au risque de vous déplaire sous certains rapports, et peut-être de voir nos relations se refroidir de nouveau ; mais il est des circonstances où ce serait un crime de se taire, puisqu’il y va de votre bonheur à venir et de vous préserver du plus affreux de tous les malheurs, de cette douleur sans compensation de rester seul sur la terre !

2343. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

On m’assure pourtant qu’il ne sera ni tout à fait inutile, ni désagréable pour ceux mêmes qui le savent déjà, de citer le sonnet célèbre, qu’on s’attend à lire chaque fois qu’il est question de Du Bellay ; j’obéis donc à cette observation qui m’est faite au dernier moment, d’autant plus que c’est la meilleure preuve que je n’ai pas surfait le poète : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !

2344. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Ainsi elle écrit à Bancal : « Il n’est pas encore question de mourir pour la liberté ; il y a plus à faire, il faut vivre pour l’établir, la mériter, la défendre. » Et ailleurs : « Je sais que de bons citoyens, comme j’en vois tous les jours, considèrent l’avenir avec un œil tranquille, et, malgré tout ce que je leur entends dire, je me convaincs plus que jamais qu’ils s’abusent. » Et encore : « Je crois que les plus sages sont ceux qui avouent que le calcul des événements futurs est devenu presque impossible. » Elle s’étend en un endroit (p. 233) avec un sens parfait sur cette patience, vertu trop négligée et toutefois si nécessaire aux gens de bien pour arriver à des résultats utiles ; mais, par une singulière contradiction, elle manque, tout aussitôt après, de patience.

2345. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Avant de reprocher à la philosophie de n’avoir pas compris le vrai et durable christianisme, l’intime et réelle doctrine catholique, il convient de se souvenir que le dépôt en était alors confié, d’une part aux jésuites intrigants et mondains, de l’autre aux jansénistes farouches et sombres ; que ceux-ci, retranchés dans les parlements, pratiquaient dès ici-bas leur fatale et lugubre doctrine sur la grâce, moyennant leurs bourreaux, leur question, leurs tortures, et qu’ils réalisaient pour les hérétiques, dans les culs de basse-fosse des cachots, l’abîme effrayant de Pascal.

2346. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Hobbes, l’un des premiers auteurs de cette théorie, raconte qu’au milieu d’une conversation sur la guerre civile d’Angleterre quelqu’un demanda tout d’un coup combien valait, sous Tibère, le denier romain ; question abrupte et que rien ne semble lier à la précédente ; il y avait pourtant un lien, et après un peu de réflexion on le retrouva.

2347. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Après des études précieuses dans la maison du prince, son père, il vint à Rome et offrit de soutenir une joute littéraire sur vingt-deux langues et sur neuf cents questions philosophiques. « C’était, dit son rival Politien, un homme ou plutôt un être extraordinaire, à qui la nature avait prodigué tous les avantages du corps et de l’esprit.

2348. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

La première question à résoudre est celle-ci : Eut-il du génie ?

2349. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Sans débattre la question s’il y a des poèmes en prose, et semblant même l’admettre, quand il appelle de ce nom les romans, Boileau, en général, regarde le vers comme la forme originale et propre de la poésie.

2350. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Au-dessous d’eux, les frères Pithou éclaircissaient les questions si délicates des rapports soit de la couronne avec le Saint-Siège, soit de l’Église gallicane avec l’Église romaine.

2351. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

questions douteuses ou à demi résolues.

2352. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

M. de Latouche avait des sentiments nationaux et patriotiques sincères ; mais sur cet esprit de démocratie extrême où le jetèrent à la fin sa misanthropie littéraire et ses mécomptes d’auteur, je ne ferai plus qu’une seule question : Comment peut-on en venir à professer que le peuple est un sage, quand on croit être si sûr que le public est un sot ?

2353. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Certaines pudeurs sont des questions de mode et de temps.

2354. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Autant qu’il est permis d’affirmer et de généraliser, dans une question éminemment subjective et complexe, je crois donc que l’esquisse d’un roman est une opération rapide de l’esprit, ordonnant en un instant une matière déjà rassemblée.

2355. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Ce n’est pas le moment d’examiner la grande question philosophique de l’esprit et de la matière ni celle de la liberté et de la responsabilité humaines ; redoutables problèmes qui ne sont pas faits pour être tranchés en quelques lignes.

2356. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

si pourtant le Pétrone en question fut jamais Consul.

2357. (1888) Portraits de maîtres

Ses intimes à un certain moment, surtout Gustave Planche et Léon de Wailly, l’entretenaient dans cette conviction : ils le poussaient à s’ériger en chef d’une école dissidente, opposant l’idée à la forme, comme si la forme pouvait chez un poète aussi artiste que Vigny se séparer de l’idée, comme si l’idée était le monopole d’un homme dans un siècle où la poésie a remué toutes les questions contemporaines. […] Autant de questions dont Michelet s’est inquiété le premier. […] À combien de nos amis de la province devrait-on répéter cette question de Michelet : « Faites-vous assez pour le peuple ?  […] L’idée d’ensemble nous paraît élevée et impartiale ; dans le détail on dirait une encyclopédie de faits et d’aperçus ; les titres seuls des chapitres indiquent et le nombre et l’importance des questions traitées. […] Il avait renoncé à creuser les anciennes questions ; où il trouvait un abîme il plaçait une divinité qui en cachait les profondeurs sous la pourpre.

2358. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

« Ces illusions persistent toujours et conservent la même intensité pendant toute la vie ; on peut s’en convaincre par des questions adressées aux amputés longtemps après qu’ils ont subi l’opération. […] Dans d’autres cas, le malade répond aux questions qu’on lui adresse, puis il retombe aussitôt dans l’assoupissement ; la mémoire est perdue, tantôt complètement, tantôt incomplètement.

2359. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

. — Non… et cependant, tenez… sous un régime monarchique c’était logique, mais sous un gouvernement républicain, l’ironie de la chose est vraiment amusante pour un sceptique… Mais examinons de haut la question… Nous avons comme président, un président qui peut être un parfait honnête homme, mais qui est la personnification du néant, et qui n’a dû sa nomination qu’à la constatation par tous de ce néant, et par là-dessus c’est un président très pudibard… Maintenant nous avons une Chambre qui est la représentation de la médiocratie intellectuelle de la province… car à l’heure qu’il est, Paris est sous le joug de l’obscurantisme des prétendus grands hommes de chefs-lieux… Autrefois, du temps où il y avait plus de Parisiens à la Chambre, il y en avait certes de médiocres dans le nombre, mais le Parisien médiocre ressemble un peu à nos jeunes gens sans grande intelligence de la diplomatie, qui au bout d’un certain nombre d’années, par la fréquentation de l’humanité supérieure des grandes capitales ou ils passent, ont dépouillé quelque chose de leur médiocrité. […] Là, il est question du Rêve, ce qui amène Coppée à demander à Zola, s’il a vraiment joué de la clarinette.

2360. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Or le calicot en question, savez-vous qui c’était ? […] Pendant deux heures qu’il reste au Grenier, il touche à un tas de questions anciennes et modernes, et parle spirituellement de la rapidité, à l’heure présente, avec laquelle les produits matériels passent d’un pays dans l’autre, et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu’il explique un peu par l’abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapuck d’autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays.

2361. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Je la savais d’avance devoir contrarier au vif ces admirateurs de Moréas ne le tenant pour grand qu’au titre de poète rallié au classicisme […]. » L’article en question est « Jean Moréas. […] Il consacrera plusieurs articles importants à la même question dans Documents, la revue de Georges Bataille, en 1929 et 1930.

2362. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Mais il y est question d’amour ; Racine avait seize ans ; et il créait lui-même l’enchantement de cette histoire. […] Et presque tout de suite après, sentant bien qu’au point de vue du pur christianisme, c’est Port-Royal qui a raison, il laisse la question doctrinale et, en parfait journaliste, prend brusquement l’offensive : De quoi vous êtes-vous avisés de mettre en français les comédies de Térence ? […] — N’avez-vous jamais vu donner la question ? […] Il n’en reste pas moins que la question agitée d’un bout à l’autre d’Iphigénie est celle-ci : « Égorgera-t-on une jeune fille pour obtenir des dieux un vent favorable ? 

2363. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

On demande si la comédie est un poëme ; question aussi difficile à résoudre qu’inutile à proposer, comme toutes les disputes de mots. […] C’est une question de fait sur les Arts ; nous nous en rapportons aux artistes. […] & à la question, lequel des deux voulez-vous imiter ? […] Sous les tyrans & parmi les esclaves la question n’est pas douteuse ; il est de la politique de rapprocher l’homme des bêtes, puisque leur condition doit être la même, & qu’elle exige également une patiente stupidité. […] Sur la question si la fiction est essentielle à la poésie, voyez

2364. (1898) La cité antique

Pourquoi ces questions ? […] Telles étaient les principales questions que l’on adressait à celui qui allait être magistrat. […] Il est vrai que nous n’avons aucun renseignement sur les questions auxquelles le consul devait répondre ; mais nous savons du moins que cet examen était fait par les pontifes, et nous pouvons bien croire qu’il ne portait que sur l’aptitude religieuse du magistrat536.

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