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1939. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Alors il cria avec tant de force, que tous les échos du fleuve retentirent de la puissance de sa voix ; car le héros était excessivement fort: « Viens me prendre, moi, Amelrîch.

1940. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Les maîtres du drame et du roman s’appliquent souvent à concentrer là toute leur puissance.

1941. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Renouvier a tort de croire que, pour Kant, l’intuition pure du temps soit simplement « la puissance mentale du classement des objets de la pensée en tant que successifs et plus ou moins durables », une simple « fonction du temps », une simple « loi » aboutissant à la « représentation des successifs »132.

1942. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Vendredi 24 janvier Conversation du temps, où apparaît l’infiltration de la puissance de l’argent chez les marmots : conversation entre le petit garçon d’un comédien et la petite fille d’une comédienne.

1943. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Ce n’est donc que dans le cas de modifications relativement récentes et extraordinairement grandes, que nous pouvons nous attendre à trouver ce qu’on pourrait appeler la variabilité générative encore présente et actuellement capable d’agir avec une certaine puissance ; parce qu’en pareil cas seulement la variabilité n’aura encore été que rarement anéantie par la sélection constante des individus variables d’une manière déterminée et selon le degré requis, et par la destruction de ceux qui tendaient à revenir à un état antérieur moins modifié.

1944. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

J’ai une telle confiance dans la puissance du principe de sélection, que je ne doute en aucune façon qu’on ne puisse obtenir une race de bétail produisant constamment des bœufs à cornes extraordinairement longues, en prenant seulement le soin d’apparier constamment les vaches et les taureaux qui produisent ensemble les bœufs pourvus des cornes les plus longues ; et cependant aucun bœuf n’aurait jamais contribué lui-même à propager une telle race.

1945. (1925) Comment on devient écrivain

Souvent je voudrais changer un mot, et pourtant je le laisse, la puissance d’exécution ne répondant pas à mon goût. […] L’ignorance augmente le charme et la puissance de cette illusion ; les traités de géographie s’intitulent Abrégé des merveilles ; les récits de Marco Polo, de Mandeville, enchantent le moyen âge, qui distingue mal entre les réalités et les fables. »‌ L’attrait de l’exotisme remonte à Robinson Crusoé et aux Mille et une nuits. […] … » et ensuite il s’écrie : « Telles sont les paroles, chrétiens, mes frères, que Marie entendit aujourd’hui dans le ciel, lorsqu’elle y parut, habillée depuis la tête jusqu’aux pieds de toutes les vertus et de toutes les grâces dont la puissance divine peut enrichir une âme d’un ordre tout singulier : Ah !

1946. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Agnès est féroce ; Agnès n’est qu’une petite bête d’instinct ; et là, d’ailleurs, est sa vérité et sa puissance. […] Car, outre que la poésie, si on la considère comme un méchant métier, suppose en général un méritoire détachement du gain matériel, elle implique la faculté d’être ému, la puissance d’aimer, l’intelligence et le goût de l’ordre et de l’harmonie. […] Alors, éperdu (il n’a du reste plus rien à attendre de la vie, ayant joui de la puissance jusqu’à l’assouvissement ; puis le voisinage de la mort achève de le détacher ; et enfin, vieilli lui-même, il se sent près de ce Dieu qui ne reconnaît pas la morale des rois), ses genoux fléchissent, et il tombe aux pieds de la vieille reine, qui l’absout et l’attire dans ses bras, et lui tend, elle-même, la couronne qu’il a juré de déposer… Et ce dernier acte est d’une étrange grandeur. […] Et enfin, tel qu’il est, le drame est d’une indéniable puissance.

1947. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Naturellement et sans calcul, la manière de penser et même de croire se met d’accord avec ce don, cette puissance de dire, quand elle existe à ce degré souverain.

1948. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Pendant toute la durée du chant, Malherbe se montre comme saisi et possédé d’une légère ivresse, jusqu’à conseiller à Henri IV la reprise des guerres et des conquêtes : Mon Roi, connais ta puissance, Elle est capable de tout, Tes desseins n’ont pas naissance Qu’on en voit déjà le bout… Il y a dans ces strophes bien de la légèreté martiale et de l’élégante hardiesse.

1949. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Quelle doit être cette architecture élevée par la puissance infinie, sous la direction de la sagesse infinie920 ! 

1950. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

L’orgueil y avait trop de part pour qu’ils fussent ratifiés par ce que les anciens nommaient la destinée, et par cette puissance incorruptible que nous nommons Providence.

1951. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

19 octobre Un mot qui dit tout sur les juifs, qui éclaire leur fortune, leur puissance, leur rapide ascension, en ce siècle d’argent.

1952. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

J’aurai voulu aussi lui demander, dans La Puissance des ténèbres, quand Nitika assis sur la planche fait craquer les os de l’enfant, et que l’on entend piauler le petit écrasé, s’il croyait que la pièce aurait été plus loin, si Tolstoï était Français, et s’il croyait encore, que les trois actes de Mademoiselle Julie auraient été joués, si Strindberg était Français.

1953. (1925) La fin de l’art

Alors il se trouve entraîné par la puissance du préjugé à confondre la liberté avec l’imprévisible.

1954. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Il me dit : après les analyses des infiniment petits du sentiment, comme cette analyse a été exécutée par Flaubert, dans Madame Bovary, après l’analyse des choses artistiques, plastiques et nerveuses, ainsi que vous l’avez faite, après ces œuvres-bijoux, ces volumes ciselés, il n’y a plus de place pour les jeunes ; plus rien à faire ; plus à constituer, à construire un personnage, une figure : ce n’est que par la quantité des volumes, la puissance de la création, qu’on peut parler au public. […] Il ajoute : « Vous avez créé des types, c’est une puissance que n’ont pas toujours les gens de très grand talent ! 

1955. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Sous ce charme féminin, on sentait une puissance de fer, vraiment virile ; — et l’on songeait au présent fait par Ulysse à l’adolescent Achille : une épée cachée parmi des parures de femme. […] Ou bien… Mais vous savez que je ne crois pas du tout, du tout, à votre candeur ; vous savez que je me juge sainement et que je suis beaucoup plus que découragée, ce à quoi vous avez aidé avec une puissance de trente-six chevaux et ce dont je vous en veux pas mal.

1956. (1897) Aspects pp. -215

Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache Noire et froide où, vers le crépuscule embaumé, Un enfant accroupi, plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai…5 Toute cette fin du Bateau ivre préfigure les dernières années de Rimbaud comme le reste du poème raconte d’avance sa vie… Il existe, chez certains hommes d’exception, un instinct très net de ce que sera, selon la puissance formidable et sans règles qu’ils sentent en eux, leur existence à venir. […] L’artiste complet se doit de produire beaucoup : c’est par la fécondité que se marque sa puissance. […] Cherbuliez, ce Suisse à la troisième puissance !

1957. (1774) Correspondance générale

Je suis entre deux puissances dont l’une me montre le bien et l’autre m’incline vers le mal. […] Assurément elle y est en puissance, mais ceux qui croient tout savoir n’ont guère la tentation de s’instruire. […] Il fallut que la Révolution brisât la puissance du clergé pour lever l’interdiction qui pesait sur L’Honnéte Criminel.

1958. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Mais moi, de tout mon cœur et de toute ma puissance, Je l’ai dit, je veux aimer jusqu’à la fin Mon cher cœur, mon fidèle chevalier, À qui mon cœur s’est si fort attaché, Comme lui à moi, que cela durera toujours190 !

1959. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

La Pologne, ce théâtre habituel de toutes les déclamations contre les Russes, avait des droits légitimes à revendiquer de trois puissances, la Russie, l’Autriche et la Prusse.

1960. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Si, au milieu de ces développements nécessaires, et qui pourraient être beaucoup plus approfondis, le fil de nos idées ne s’est pas rompu dans l’esprit du lecteur, il a compris sans doute avec quelle puissance le grotesque, ce germe de la comédie, recueilli par la muse moderne, a dû croître et grandir dès qu’il a été transporté dans un terrain plus propice que le paganisme et l’épopée.

1961. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Je ne sais jusqu’où s’étendait réellement sa puissance, mais je remarquai que, dans les salles où elle entrait, un parfum délicieux, une odeur d’encens se répandait aussitôt autour d’elle, et toute l’atmosphère en était imprégnée, quoiqu’on ne vit ni encensoir, ni brûle-parfums. […] des désirs de cruauté, pour rien, pour éprouver sa puissance — ou pour changer.

1962. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

On peut bien dire honnêtement à un homme qu’un autre est plus puissant que lui ; parce que la puissance est un avantage extérieur qui ne touche pas au mérite personnel ; mais on ne sçauroit dire sans injure, et sur tout à un roi, qu’un autre est plus vaillant que lui ; parce que la valeur est un devoir de héros dont il se doit piquer, et sur lequel il lui seroit honteux de le ceder à quelqu’autre. […] L’un a l’avantage de la naissance, l’autre celui de la puissance ; deux avantages extérieurs qui demandent chacun leur considération particuliere.

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