Aussitôt après la victoire, Pausanias fit élever sur la place publique de la ville un autel à Zeus libérateur — Eleutherios. — Le sacrifice de l’action de grâces ne pouvait être allumé que par le feu du temple de Delphes ; il fallait, en un jour, aller chercher et rapporter le rayon sacré.
J’étais un républicain improvisé, un républicain politique, un républicain conservateur de tout ce qui doit être conservé sous peine de mort dans une société, ordre, vies, religion libre, fortunes, industrie, liberté légale, respect de toutes les classes de citoyens les unes envers les autres, paix des nations entre elles dans leur indépendance réciproque et dans l’esprit de leurs traités, droit public de l’Europe.
Le poète qui allait venir avait donc sa place marquée dans le temps. » « Être conçu dans l’exil et y mourir », ajoute Ozanam, « remplir de hautes magistratures et subir les dernières infortunes, ce destin a été celui de beaucoup d’autres ; mais d’autres circonstances avaient ménagé à Dante une autre vie que la vie publique, une vie de cœur dont il faut, pour le comprendre, pénétrer les mystères.
— La rumeur publique, comme à l’ordinaire, s’acharnera sur l’innocent persécuté ; mais la vérité, qui dispense la vengeance, s’élèvera un jour en témoignage !
L’éducation fut sans vue, sans aiguillon, sans base solide, sans but général et public.
On flatte ainsi chez eux, et surtout on fortifie dans l’esprit du public, l’idée qu’il existe une faculté générale de connaître les choses sans les avoir étudiées, une « intelligence » qui n’est ni simplement l’habitude de manier dans la conversation les concepts utiles à la vie sociale, ni la fonction mathématique de l’esprit, mais une certaine puissance d’obtenir des concepts sociaux la connaissance du réel en les combinant plus ou moins adroitement entre eux. […] M. de Salvandy, alors ministre de l’Instruction publique, connaissait M. […] Duruy était alors ministre de l’Instruction publique.
Or, dans les Livres qui servent à des lectures publiques, on se sert de l’accent aigu, que l’on place différemment, selon que la pénultieme est breve ou longue : par exemple, dans matutinus, nous ne faisons sentir la quantité que sur la pénultieme ti ; & parce que cette pénultieme est longue, nous y mettons l’accent aigu, matutinus. […] Au reste, cette pratique ne s’observe que dans les Livres d’Eglise destinés à des lectures publiques. […] Il y a bien de l’apparence que l’autorité publique, ou quelque corps respectable, & le concert des copistes avoient concouru à ces établissemens.
On eut beau la rassurer, l’auteur du roman eut beau lui écrire pour prendre les choses sur le compte de son imagination, pour l’informer avec serment qu’il n’avait en rien songé à elle, elle imprima tout cela ; et, en dépit ou à l’aide de tant d’attestations, il resta prouvé pour le public de ce temps-là que l’anecdote du roman était bien au fond l’histoire de la réclamante.
J’ai souvent appelé l’attention publique sur ses œuvres, à mesure qu’il les produisait, mais, aujourd’hui qu’il ne peut plus y ajouter, je me placerai au-dessus d’elles, comme il y était lui-même ; — car il avait cette particularité superbe des hommes véritablement supérieurs, d’être inaccessiblement plus haut que ses ouvrages et, aurait-il fait un chef-d’œuvre, de ne s’y épuiser jamais.
Ce qui est bien plus important, il me semble, c’est d’empêcher qu’on ne fasse grimacer le génie des plus grands hommes par des analyses infidèles ou fausses, ou des admirations à rebours ; et lorsque je dis important, ce n’est pas pour eux que je parle, c’est pour le public et pour nous.
En ce livre d’un christianisme qui ne l’est pas, comme tant de livres, de superficie, il ne travaille plus pour les appétits de ce gros boa de public qu’il a pu rassasier, mais sans le faire jamais dormir.
De ces droits les gouvernements les ont plus ou moins dépouillés, sous prétexte qu’il y aurait incompatibilité entre la liberté individuelle et l’intérêt public. Les Économistes se proposent de montrer que, selon les lois de la nature, l’intérêt privé et l’intérêt public, loin de se contrarier, se supposent.
De son vivant Milsand ne publia que trois ouvrages : L’Esthétique anglaise (1865, Germer-Baillière) qui introduisait Ruskin en France (et Marcel Proust eut soin naguère de rappeler cette prioritécn) ; Les Études classiques et l’Enseignement public (1872, Germer-Baillière) ; Luther et le Serf Arbitre (1884, Fischbacher), dont William James atteste quelque part la haute valeur. […] Chez nous le problème se complique encore du fait que le public français voit dans l’écrivain étranger avant tout un exotique : or, tant qu’en un écrivain étranger n’est pas senti le prochain (dans l’acception évangélique du terme), on possède peut-être un bibelot de plus, mais non une authentique richesse spirituelle70. […] On en trouvera d’autres dans ce Cahier Vert, qui renferme des chefs-d’œuvre tels que Le Dernier Mot d’une Femme, Prospice, Une Toccata de Galuppi, Une Femme légère, etc., — de quoi mettre le public en appétit de Browning. […] Pearsall Smith (que notre public connaît déjà grâce à la présentation de Larbaud et à la traduction par Philippe Neel du savoureux petit volume : Trivia).
Le vrai réalisme ou, pour mieux dire, la sincérité dans l’art, doit donc aller croissant à mesure qu’augmente chez le public de l’artiste la capacité de réfléchir, de raisonner, de vérifier enfin la cohérence et l’enchaînement des images fournies.
Le problème est de savoir ce que telle ou telle passion, agissant dans tel milieu et dans telles circonstances, produira au point de vue de l’individu et de la société ; et un roman expérimental, la Cousine Bette, par exemple, est simplement « le procès-verbal de l’expérience que le romancier répète sous les yeux du public ».
Nous jugeons du talent d’un romancier à la puissance avec laquelle il tire du domaine public, où le langage les avait ainsi fait descendre, des sentiments et des idées auxquels il essaie de rendre, par une multiplicité de détails qui se juxtaposent, leur primitive et vivante individualité.
Les membres de ces sociétés closes se sentaient plus près du dieu qu’ils invoquaient, ne fût-ce que parce que la représentation des scènes mythologiques jouait un plus grand rôle ici que dans les cérémonies publiques.
Ce temps est encore loin, mais la cause du retard apporté dans les rapports de sympathie entre l’artiste et le gros public tient aux conditions actuelles où le poète se trouve obligé de vivre.
Que deviendrions-nous, que deviendraient les classes supérieures si tout le monde avait part à la fortune publique ? […] Des choses solitaires que ne pollue l’admiration d’aucun public… Connaissez-vous Jan Luyken ?
Seul parmi ces clercs qui pensent en écoliers studieux d’après leurs chers auteurs, et sont doublement séparés du monde à titre d’hommes de collége et à titre d’hommes de couvent, Alfred, à titre de laïque et d’esprit pratique, descend par ses traductions en langue saxonne, par ses vers saxons, à la portée de son public ; et l’on a vu que son effort, comme celui de Charlemagne, s’est trouvé vain.
Il n’y a aux mains du public que la pensée agréable et brillante ; les idées sérieuses et générales n’y sont pas ; elles sont en d’autres mains qui les détiennent.
Plus fréquemment encore, sortant d’une séance publique, d’une délibération, d’une discussion, nous nous remémorons intérieurement les principales paroles dont notre oreille a été frappée.
Il écrit : « Les mots ne sont des mots, comme on dit, du vent et plus vain que le souffle d’un fou dans un trou de serrure, les mots ne sont vides que pour les gens sans latin… Le latin porte la raison de France : il fait raisonner juste, parce qu’il fait vivre les termes du raisonnement… Le français sans le latin est une langue de hasard, comme les autres, abandonnée à la charité publique. […] Je me dis qu’il l’était déjà ; je me répète qu’il l’est toujours, et que seules jusqu’à présent m’obligeaient d’impures considérations de carrière, de public et de juges ingrats dont le poète espère en vain récompense.
Grâce aux documents conservés et par des procédés exacts de reconstruction méthodique, nous pouvons aujourd’hui supprimer la distance du temps, nous représenter en spécimens plus ou moins nombreux le Français ou l’Anglais du dix-septième siècle ou du moyen âge, l’ancien Romain, et même l’Indou de l’époque bouddhique, nous figurer sa vie privée, publique, industrielle, agricole, politique, religieuse, philosophique, littéraire, bref, faire la psychologie descriptive de son état moral et mental et l’analyse circonstanciée de son milieu physique et social, puis de ces éléments passer à des éléments plus simples encore, démêler les aptitudes et les tendances qui se retrouvent efficaces et prépondérantes dans toutes les démarches de son esprit et de son cœur, noter les conceptions d’ensemble qui déterminent tout le détail de ses idées, marquer les inclinations générales qui déterminent le sens de toutes ses actions, bref, distinguer les forces primordiales qui, présentes et agissantes à chaque moment de la vie de chaque individu, impriment au groupe total, c’est-à-dire à la société et au siècle, les caractères que l’observation lui a reconnus115.