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706. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 466-467

Ne falloit-il pas les produire au grand jour pour s’élever contre leurs travers, & en préserver ceux qui auroient été tenter de les imiter ?

707. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 511-512

« Marquer tous les pas de l’Art de guérir, soit qu’ils l’approchent, soit qu’ils l’éloignent de la perfection ; annoncer en quel temps & par qui il fut accéléré ou retardé dans sa marche ; présenter les découvertes vraiment originales, les vûes propres de chaque Inventeur ; disposer les inventions dans l’ordre de leur naissance ; indiquer où elles se trouvent, afin d’épargner au Lecteur qui sait qu’elle existe ; la peine de les chercher, & à celui qui l’ignore, celle de les inventer ; montrer comment une découverte a produit d’autres découvertes ; rapporter les inventions de tout genre à leurs véritables Auteurs ; déterminer le temps, le lieu, & les circonstances qui ont vu naître ces Auteurs, & recueillir les fruits les plus frappans de leur vie ; faire connoître le rang que la Chirurgie a tenu dans tous les temps parmi les autres Arts, le degré d’estime accordé à ceux qui l’ont professée, & le mérite personnel de ses promoteurs » : telle est la tâche étendue & pénible que M.

708. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Cependant, il ne serait ni juste de dire, ni raisonnable de croire que ce triple mouvement ait été un effet sans cause, et que cette application excessive du libre examen à la religion, à la philosophie et à la politique, quelque téméraire qu’il ait été, n’ait produit ou ne soit appelée à produire aucun progrès. […] Le libre examen appliqué sans mesure à la philosophie et à la politique a produit et produira, malgré les ruines qu’il a entassées, des conséquences analogues. […] En outre, la guerre, quoiqu’elle soit un grand mal, peut produire de grands biens : le sacrifice, le dévouement, l’expiation, la régénération. […] Cet enseignement produisit un effet dont les contemporains ont conservé le souvenir. « On vit se réunir au pied de la chaire de M.  […] Il produisait une espèce d’illusion d’optique éminemment propre à tromper les esprits dans l’histoire comme dans la politique.

709. (1895) Hommes et livres

Il fallut bien s’en inquiéter, quand, après quarante années d’existence toute littéraire et artificielle, la tragédie se produisit sur un vrai théâtre, devant un vrai public. […] Cette lassitude se produisit vers 1630 : tous ceux qui défendirent les règles, la sentirent et l’exploitèrent en leur faveur. […] Mais il se produisit cette conséquence imprévue : l’unité de temps et de lieu aboutit à l’annulation du temps et du lieu. […] Pauline a aimé Sévère parce que jamais Rome N’a produit plus grand cœur ni vu plus honnête homme. […] Il aurait pu produire à longs intervalles des œuvres fortes, comme cet unique chef d’œuvre de Turcaret, avec ce dialogue serré où tout porte.

710. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jasmin, Jacques (1798-1864) »

C’est ainsi que ces poèmes mûrissent pendant des années avant de se produire au grand jour, selon le précepte d’Horace, que Jasmin a retrouvé à son usage, et c’est ainsi que ce poète du peuple, écrivant dans un patois populaire et pour des solennités publiques rappelant celles du moyen âge et de la Grèce, se trouve être, en définitive, plus qu’aucun de nos contemporains, de l’école d’Horace que je viens de nommer, de l’école de Théocrite, de celle de Gray et de tous ces charmants génies studieux qui visent dans chaque œuvre à la perfection.

711. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 311-312

A quoi sert donc la Philosophie, si la conviction, au lieu de l’aveu de l’erreur, ne produit que de l’opiniâtreté ?

712. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 527-528

Ce n’est pas qu’il ait tiré tout de son propre fonds : la vie d’un homme ne suffiroit pas pour produire une si grande abondance d’idées & de préceptes sur tant de matieres différentes : mais on doit lui savoir gré d’avoir soutenu si courageusement la fatigue & le dégoût des recherches, & d’avoir présenté les pensées d’autrui sous un jour qui les rend plus sensibles & plus intéressantes que dans les originaux.

713. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 105-106

Ce Recueil, formé de beaucoup d'autres, offre un grand nombre d'articles intéressans, qui prouvent que si le Compilateur n'est pas en état de produire par lui-même de bonnes choses, il a du moins le mérite de les distinguer dans les Productions d'autrui.

714. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre II. De la patrie d’Homère » pp. 258-259

Si les villes grecques se disputèrent l’honneur d’avoir produit Homère, c’est que chacune reconnaissait dans l’Iliade et l’Odyssée ses mots, ses phrases et son dialecte vulgaires.

715. (1890) L’avenir de la science « VI »

On se figure volontiers que c’est parce qu’il ne peut produire qu’il recherche, édite et commente les œuvres des autres. […] Tout cela prouve aussi une chose assez triste, c’est que l’art, la science et la littérature ne fleurissent pas chez nous par suite d’un besoin intime et spontané, comme dans l’ancienne Grèce, comme dans l’Italie du XVe siècle ; puisque, là où il n’y a pas d’excitation extérieure, rien ne se produit.

716. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Cette rude école de dispute, où l’esprit européen s’est engagé depuis Abélard, produit des moments de sécheresse, des heures d’aridité. […] Parlant d’un passé qui m’est cher, j’en ai parlé avec sympathie ; je ne voudrais pas cependant que cela produisit de malentendu et que l’on me prit pour un bien grand réactionnaire.

717. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

C’est par ces heureux ressorts qu’il fera éprouver, dans la postérité, les mêmes impressions qu’il produisit dans son siecle. […] Là, se fait sentir davantage ce genre d’éloquence qui est propre à Fénélon ; cette onction pénétrante, cette élocution persuasive, cette abondance de sentiment qui se répand de l’ame de l’Auteur, & qui passe dans la nôtre ; cette aménité de style qui flatte toujours l’oreille, & ne la fatigue jamais ; ces tournures nombreuses où se développent tous les secrets de l’harmonie périodique, & qui, pourtant, ne semblent être que les mouvemens naturels de sa phrase & les accens de sa pensée ; cette diction, toujours élégante & pure, qui s’éleve sans effort, qui se passionne sans affectation & sans recherche ; ces formes antiques qui sembleroient ne pas appartenir à notre langue, & qui l’enrichissent sans la dénaturer ; enfin cette facilité charmante, l’un des plus beaux caracteres du génie, qui produit de grandes choses sans travail, & qui s’épanche sans s’épuiser ».

718. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

La littérature périra par la facilité de produire sans labeur. […] Le plaisir d’écrire, c’était de vivre avec une pensée, de la mûrir, de la vêtir, de la faire forte et belle … Autrefois, on faisait un livre comme on élève un enfant, avec diligence, avec patience 28. » Quoi qu’on dise, Louis Veuillot n’eût donc pas désapprouvé une méthode comme la nôtre, qui enseigne, comme il en exprimait le désir, à méditer, à corriger, à produire avec labeur, avec diligence, avec patience. ‌

719. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

La Critique littéraire a pour fonction de juger les œuvres de l’esprit, combinées pour produire un effet de pathétique et de beauté spéciale. […] — qu’une femme peut avoir du talent, quand elle obéit à ses sentiments personnels et qu’elle les exprime, mais que très rarement elle est capable de produire un livre en dehors de ses sentiments.

720. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Quel effet bizarre produit sur nous Fournier, ce singulier racleur de mots, cet effaceur d’esprit, qui semble suspendu sur une planchette d’érudition que je crois très mince et très fragile, mais pourtant avec moins de risques que ses confrères en regrattage, et dont tout le soin est d’enlever le noir et la poussière à l’histoire, d’essuyer incessamment avec son torchon d’érudit cette estompe poétique que les proprets de l’exactitude bien lavée prennent pour une tache, et de s’acharner, jusqu’à ce qu’elles soient abattues, sur ces fleurs tombées on ne sait d’où, ces traditions qui voilent moins l’histoire qu’elles ne l’ornent, et qui ne sont pas contraires à la réalité parce qu’elles sont beaucoup plus belles ! […] Ces historiettes même ne sont pas excessivement nombreuses, et, quand nous aurons signalé les plus piquantes, on verra que l’étonnement ne doit pas exister dans le sens où croit le produire ce dénicheur d’erreurs plus ou moins déjà dénichées, mais plutôt dans le sens contraire.

721. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Les héroïnes-modèles de Michelet, transportées de l’ensemble d’événements auxquels elles appartiennent, et mises à part dans des cadres et des fonds qui repoussent vigoureusement ce que Michelet croit leurs beautés, peuvent produire sur la moralité de celles qui les lisent un effet de jettatura funeste. […] , et qui commence ainsi : « Ne cherchez point le prêtre dans les sciences ou les lettres, etc., etc. », il écrit avec aplomb que le prêtre « peut garder les petites facultés d’intrigue et de manège, mais les grandes facultés viriles, surtout l’invention, ne se développent jamais dans cet état maladif… Depuis cent cinquante ans surtout, il s’est énervé et n’a plus rien produit ».

722. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

C’est parfaitement en vue du succès sur place et de l’effet à produire sur l’opinion, tout de suite, qu’Alexandre Weill a choisi pour titre de son ouvrage cette phrase, où s’étale si rondement l’abdomen de ce Je que Pascal ne pouvait pas souffrir. […] Il a des impatiences d’auteur et un esprit plus facile que vraiment fécond, plus hâté de produire que mâle de production.

723. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Oscar de Vallée s’est trouvé tout naturellement en ardente communion de sentiments et d’idées avec André Chénier, mort si tragiquement aux premières floraisons d’une révolution qui n’a produit, en somme, que des fleurs empoisonnées, et qui a même taché — il faut bien le dire !  […] Aussi l’a-t-il donné pour le premier journaliste de son temps, où cependant il y avait Camille Desmoulins, latin dans sa prose comme André Chénier était grec dans ses vers, et Rivarol l’éblouissant, qui fut plus qu’un journaliste, puisqu’il a laissé un magnifique livre d’histoire. — Et peut-être le regarde-t-il comme le premier aussi des temps qui ont suivi le temps de Chénier, et qui ont produit, par exemple, des journalistes de la volée de Chateaubriand, de Bonald, de Lamennais, et de celui-là qui s’est tu trop tôt sous la maladie et dont le silence que nous entendons après sa voix fit un silence si grand3… IV Je dis peut-être… car M. de Vallée ne l’a pas écrit expressément dans son livre, et il a même laissé entrevoir la raison qui l’a empêché de l’écrire.

724. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

M. d’Héricault donne même la date du jour où cette effroyable chose se produisit. […] L’épouvante qu’il produisait revenait sur lui ; il tremblait en frappant et frappait encore, tant qu’enfin les lâches se révoltèrent et frappèrent à leur tour… Il ne finit point dans la majesté sans remords de Sylla.

725. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

On empile pesamment les unes sur les autres ces feuilles éphémères privées maintenant de l’électricité du moment qui les produisit, mais à quoi bon ? […] Sous l’influence de cette ambition masquée, le bonapartiste de sentiment qui n’avait pu rester sous-lieutenant, et qui avait saisi sa plume de journaliste comme il avait dit qu’il saisirait l’aune de son père, eut-il, en voyant l’effet qu’il produisait, la risible illusion d’être le second Bonaparte d’une seconde république ?

726. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

pour que cette publication se produise en paix et s’impose à la Critique comme un sentiment auquel le respect défende de toucher ? […] Et puisque ces écrits répondent, avec le calme qui est en eux, à cette lubie d’être un passionné qui le reprenait après l’avoir lâché un instant, pourquoi donc avoir voulu produire ces deux Tocqueville inconnus, — le Tocqueville de feu et le Tocqueville couleur de rose, — quand avec celui que nous connaissons il est impossible de les admettre et même de les supposer !

727. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

En dehors du saint-simonisme et de la doctrine de Fourier, qui furent moins des philosophies que des essais d’institutions sociales, nous vivons à peu près sur le fonds d’idées qui s’est produit de 1811 à 1828. […] Fatigué d’une étreinte si vaine, il peut un jour prendre dans ses bras autre chose que cette nuée et produire une œuvre vivante.

728. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Parmi les grands succès contemporains, — (et dans ce temps-là on aimait la poésie pour elle-même, on n’avait pas les ineptes dégoûts d’à présent,) — rien de plus prompt ne s’était produit. […] Il eut tort, puisque le Pianto fut ce chant du cygne mourant qui doit emporter la voix et le cygne ; puisque après le Pianto son génie devait disparaître d’un coup, brusquement, presque avec effraction, absolument de la même manière qu’il s’était produit.

729. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Il est évidemment conformé pour produire. […] Le violent, l’intempérant, l’extravagant (pour les bourgeois), l’indécent Richepin, l’impie Richepin, ce Capanée qui fourbit actuellement et damasquine ses Blasphèmes, se resserre tout à coup, se ramasse, se froidit, se simplifie, se métamorphose, et produit un roman d’analyse impartiale et patiente, — patiente… à impatienter le journal dans lequel il l’avait publié d’abord en feuilleton, et qui, lui, l’a raccourci, haché et châtré, ne voulant pas en perdre tout, puisqu’il l’avait payé à l’avance, et disant comme ce grand poète, qui n’est pas le Père prodigue, à son fils qui n’avait plus faim : « Mange donc cette côtelette encore, puisqu’elle est payée. » Le public, moins despotisé, n’a mangé qu’une partie de la côtelette de M. 

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