et, selon que cette lecture directe et familière leur a été possible ou non, n’y aurait-il pas un certain trait à en déduire par rapport à chacun, une certaine réflexion qui porte sur l’ensemble du talent ? […] Une sorte d’Énéide était-elle possible en France au xvie siècle ?
Quant à ses lieutenants qui vers la fin lui font faute par excès de lassitude et se refusent à ce qu’il attendait d’eux pour une revanche possible encore, mais tardive, l’historien dit très bien ici, par une de ces pensées morales qu’il ne prodigue pas, mais qu’il sait aussi rencontrer : « Les hommes habitués au danger le bravent toutes les fois qu’il le faut, mais à condition qu’il ne soit pas sorti de leur pensée et qu’ils y aient à l’avance disposé leur âme. » Dans la relation qu’il fait des diverses opérations de guerre, l’historien ne manque jamais de noter les points faibles et sujets à la critique. […] Je comprends que lorsqu’on a à écrire, non pas seulement quelques pages, mais des volumes tout entiers, et à fournir un long cours de récit, on ne se laisse pas trop aller à ces bonnes fortunes qui tentent, que l’on choisisse de préférence un ton simple, uni, qu’on s’y conforme et qu’on y fasse rentrer le plus possible toutes choses, au risque même de sacrifier et d’éteindre quelques détails émouvants.
C’était la solution inévitable, la seule possible alors et la seule bonne, pensaient M. […] À y bien réfléchir, était-il possible qu’il en fût autrement et que le malaise des esprits ne fût pas au comble ?
Il a sur les coalitions une théorie commode, la théorie anglaise, la plus large possible ; il oublie la différence des deux pays, ou plutôt il la sait très bien et il n’en tient compte, il passe outre. […] Quel beau problème politique, économique et d’utilité populaire, que de rechercher et de préparer l’avenir tel qu’il est possible, tel qu’il est tout grand ouvert pour la France, avec un chef qui a dans la main la puissance de Louis XIV, et dans le cœur les principes démocratiques de la Révolution française ; car il les a, et sa race est tenue de les avoir.
Voici une autre anecdote que j’ai recueillie de sa bouche ; je demande à la répéter ici dans les mêmes termes que je lui ai soumis et que je lui ai fait en quelque sorte adopter, un jour que je m’étais appliqué à reproduire son récit aussi fidèlement que possible : « M. […] Les sciences, « unies par une philosophie commune, » y sont montrées « s’avançant de front, les pas que fait chacune d’elles servant à entraîner les autres. » Plus de danger sérieux désormais pour l’ensemble des connaissances humaines ainsi liées étroitement et toutes solidaires entre elles, plus de période rétrograde possible depuis la découverte de l’imprimerie : « Lorsqu’au milieu d’une nuit obscure, perdu dans un pays sauvage, un voyageur s’avance avec peine à travers mille dangers ; s’il se trouve enfin au sommet d’une haute montagne qui domine un vaste horizon, et que le soleil, en se levant, découvre à ses yeux une contrée fertile et un chemin facile pour le reste du voyage, transporté de joie, il reprend sa route, et bannit les vaines terreurs de la nuit.
Elle lui répond que « pour plaire à l’Impératrice, elle se coifferait de toutes façons possibles » ; et La Chétardie, qui est des opposants et d’une intrigue qui va le perdre, fait une pirouette à gauche et ne s’y frotte plus. […] Il dit qu’une philosophe de quinze ans ne pouvait se connaître soi-même, et que j’étais entourée de tant d’écueils, qu’il y avait tout à craindre que je n’échouasse à moins que mon àme ne fût d’une trempe tout à fait supérieure ; qu’il fallait la nourrir avec les meilleures lectures possibles : et à cet effet il me recommanda les Vies illustres de Plutarque, la Vie de Cicéron, et les Causes de la grandeur et de la décadence de la République romaine, par Montesquieu.
Le caractère des dessins que je n’ai pas qualité pour juger est pur, simple, linéaire ; l’artiste, évidemment, s’est attaché à interpréter le plus possible son auteur dans le sens délicat et chaste, dans l’intention du beau pur ; il ne faut chercher ici rien de ce que les gravures du Régent faisaient saillir, l’ingénuité traduite spirituellement, galamment, et même avec une pointe de libertinage. […] Tous les accidents, tels que surprises, vols, guerres, qui viennent troubler le cours heureux du récit principal sont racontés lu plus vite possible, et, aussitôt passés, ne laissent derrière eux aucun souvenir.
Il y a une scène fort belle où Sibylle ne me paraît pas excéder la mesure du possible : c’est lorsque la duchesse Blanche, son amie, mariée par raison à un homme estimable, retrouve après des années celui que toute jeune elle préférait et de qui elle aurait aimé à faire choix, et lorsque entraînée sur une pente rapide elle se sent bien près de manquer à ses devoirs : dans son trouble, elle s’ouvre tout d’un coup à Sibylle, à cette jeune fille grave, et pour qui elle a conçu une haute estime. […] Ma conclusion, c’est que les caractères, dans cette Histoire de Sibylle, ne sont pas vrais, consistants, humainement possibles ; ils n’ont pas été assez étudiés d’après nature et sur le vif.
Eût-il été possible de déjouer ce concert, de rompre ces engagements occultes et cette promesse de coopération ? […] Si, pour sa nouvelle existence à Berlin, il vous est possible de lui donner des renseignements ou de faire quelque chose pour lui, je vous en serai bien reconnaissant ; même en dehors de ces bons offices que vous pouvez lui rendre, il attache le plus grand prix à faire votre connaissance ; jusqu’à présent il vous aime, vous apprécie et vous admire un peu sur parole ; je suis d’autant plus charmé que votre vue le confirme dans ses sentiments. » Gœthe répondit par un mot de remerciement à M.
À cela, il me répondit par un gros rire railleur qui semblait me dire : “Est-ce assez bête à toi, de croire ça possible ! […] Cette ignorance authentique et splendide n’est à vrai dire plus possible en notre époque vulgarisatrice, surtout en ces dernières années de plus particulière attention médicale.
Elle a l’égoïsme généreux, une soif furieuse de bonheur pour elle et pour les autres ; de là, pour les autres, la pitié, l’appel énergique à la justice, la haine de l’oppression ou du despotisme ; pour elle, l’expression violente de l’individualité, la révolte contre toutes les contraintes et les limites ; elle veut le plus possible se développer en tout sens ; elle veut jouir d’elle-même. […] Elle modifie d’une curieuse façon la théorie de Montesquieu ; on ne l’a pas assez remarqué. « La division du corps législatif, l’indépendance du pouvoir exécutif, et avant tout la condition de propriété : telles sont les idées simples qui composent tous les plans de constitution possible. » Le premier article et le troisième sont surtout importants.
c’est bien possible ! […] Vraiment elle se livre, s’abandonne, se déchaîne toute, et je ne pense pas qu’il soit possible d’exprimer les passions féminines avec plus d’intensité.
La naturalisation, quant aux caractères et aux mœurs, est aussi complète que possible. […] Si c’est chose possible, monsieur, comptez sur moi à coup sûr.
Il veut que nous prenions parti : « Il y a un irréductible désaccord qu’il faut voir… La justice et l’amour sont-ils le bien sûr, la loi sûre, et le port sauveur, ou bien sont-ils de possibles illusions, des vanités probables ? […] L’article du Mercure où il est louangé et qui s’intitulait d’original « D’un avenir possible pour cette chère littérature française », cet article et la préface du nouveau recueil notifient la dernière pensée de M.
Pourtant, en fait de musique comme en tout, il est évident que Franklin n’aime que la partie simple ; il veut une musique toute conforme au sens des mots et du sentiment exprimé, et avec le moins de frais possible. […] Quoi qu’il en soit, il n’en admirait pas le désordre sublime, et il faisait tout son possible pour empêcher les tonnerres de Moïse d’arriver jusqu’à nous, absolument comme pour l’autre tonnerre.
Barthélemy, dans sa vue de la Grèce, n’a rien d’un Montesquieu : « Il faut que chaque auteur suive son plan, a-t-il dit ; il n’entrait pas dans le mien d’envoyer un voyageur chez les Grecs pour leur porter mes pensées, mais pour m’apporter les leurs autant qu’il lui serait possible. » Il reste à savoir pourtant si les pensées des Grecs, exprimées par eux et traduites sous nos yeux sans explication préalable, sont suffisamment à notre usage. […] J’en détourne mon esprit autant qu’il m’est possible.
Il suffit qu’il soit possible de la suivre, et cela n’est pas douteux. […] Pour avoir cette ambition noble et pour la croire possible, il suffit de se rappeler que, au-delà du début de la vie, il y a une égalité au moins parmi les hommes : qu’ils ont tous souffert, qu’ils ont tous crié, et que, si variées que soient les peines et les plaintes, tout se résume dans le même besoin d’une infinie justice.
est-il possible pour les âges modernes ? […] Il n’aura pas, comme Byron, couru le monde barbare et voluptueux de l’Asie pour y ramasser des images, et, s’il est possible, des accidents nouveaux de la nature et du cœur.
Il y a, comme on le voit, un grand intérêt à déterminer aussi exactement que possible quel est le contingent que la comédie italienne a apporté à Molière et par lui à notre littérature comique.
Le maniement de l’alphabet hébraïque et de ses combinaisons numériques, le symbolisme profond des noms divins et la théorie merveilleuse des Séphiroth y sont expliqués avec autant de pénétration et de clarté que possible. » Psyché commente le livre de Péladan : Comment on devient mage.
On y voit son valet, rendant cette justice à son maître, d’être estimé des bons écrivains, & de n’avoir pour ennemis, Qu’un tas de jeunes veaux, Un tas de rimasseurs nouveaux, Qui cuident eslever leur nom Blasmant les hommes de renom ; Et leur semble qu’en ce faisant, Par la ville on ira disant : Puisqu’à Marot ceux-cy s’attachent, Il n’est possible qu’ilz n’en sçachent.
Elle fut jouée dans cette ville, avec toute la magnificence possible, & le succès le plus étonnant.
Je remarque avec tout le monde que Drumont parle le plus possible aux reporters de sa petite maison de Soissy.
Il est douteux en effet que les Chevaliers d’Aristophane, avec les mœurs politiques que le temps nous a faites, fussent possibles aujourd’hui. […] Il était possible d’enfermer le drame entier dans le champ de la conscience. […] Comme le seul mouvement possible dans ce paysage est le mouvement des saisons, il est malaisé d’intéresser le lecteur. […] Une fois que le poète laisse entamer sa fantaisie par de mesquines chicanes sur la vraisemblance, il n’y a plus de poème possible. […] Mais dans l’intimité sans amour, rien de pareil n’est possible.