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1001. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

Je ne désire pas insister sur l’esprit poétique qui anime les jeunes écrivains.

1002. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Si quelqu’un eût dit à la fin du dix-huitième siècle, après le régent, après Voltaire, après Beaumarchais, après Louis XV, après Cagliostro, après Marat, que les Charlemagnes, les Charlemagnes grandioses, poétiques et presque fabuleux, étaient encore possibles, tous les sceptiques d’alors, c’est-à-dire la société tout entière, eussent haussé les épaules et ri.

1003. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Gossez inaugure la publication en fascicules des Provinces poétiques, anthologie complète de toute la production de ces dernières années.

1004. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

Et puis tout d’un coup l’amour-propre lui fait prendre le style le plus pompeux et le plus poétique.

1005. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Tout ce que j’ai compris de ma vie du clair-obscur » pp. 26-33

On appelle un effet de lumière en peinture ce que vous avez vu dans le tableau de Corésus, un mélange des ombres et de la lumière, vrai, fort et piquant : moment poétique qui vous arrête et vous étonne.

1006. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

car si c’est là le fretin poétique, que sont les brochets ?

1007. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

Belmontet a gardé pour sa théorie un peu de l’ivresse de la forte source poétique où sa muse s’est désaltérée.

1008. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Erckmann-Chatrian » pp. 95-105

Hugues-le-Loup est une histoire grandiose, à détails poétiques et poignants, et à la beauté de laquelle je ne reproche rien, si ce n’est un vague qui n’est pas celui que l’art produit quand l’art est profond ; car il est un vague plus terrible que la réalité la plus nettement tragique.

1009. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

Enfin nous terminerons cet essai par quelques idées générales sur le ton et l’espèce d’éloquence qui nous paraît convenable aux éloges des grands hommes ; non que nous nous proposions de donner la poétique de ce genre, nous voulons nous instruire et ne pas tracer des règles.

1010. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Avec le renouvellement universel de la pensée et de l’imagination humaine, la profonde source poétique qui avait coulé au seizième siècle s’épanche de nouveau au dix-neuvième, et une nouvelle littérature jaillit à la lumière ; la philosophie et l’histoire infiltrent leurs doctrines dans le vieil établissement ; le plus grand poëte du temps le heurte incessamment de ses malédictions et de ses sarcasmes ; de toutes parts, aujourd’hui encore, dans les sciences et dans les lettres, dans la pratique et la théorie, dans la vie privée et dans la vie publique, les plus puissants esprits essayent d’ouvrir une entrée au flot des idées continentales. […] —  Ils se piquent de peinture, du moins ils l’étudient avec une minutie étonnante, à la chinoise ; ils sont capables de peindre une botte de foin si exactement, qu’un botaniste reconnaîtra l’espèce de chaque tige ; celui-ci s’est installé sous une tente pendant trois mois dans une bruyère afin de connaître à fond la bruyère ; beaucoup sont des observateurs excellents, surtout de l’expression morale, et réussiront très-bien à vous montrer l’âme par le visage ; on s’instruit à les regarder, on fait avec eux un cours de psychologie ; ils peuvent illustrer un roman ; on sera touché par l’intention poétique et rêveuse de plusieurs de leurs paysages. […] Poëmes sérieux et grandioses qui, ouvrant une échappée sur l’infini, laissent entrer un rayon de lumière dans l’obscurité sans limites et contentent les profonds instincts poétiques, le vague besoin de sublimité et de mélancolie que cette race a manifestés dès l’origine et qu’elle a conservés jusqu’au bout.

1011. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

« Telle est l’origine à la fois philosophique et poétique de l’anthropomorphisme grec ; c’est la divinité de l’esprit humain que la Grèce adore dans la beauté du corps humain. […] Athènes, la plus religieuse des villes grecques, au rapport de Pausanias, la ville où le génie ionien s’épanouit dans toute sa beauté, l’œil de la Grèce, selon la poétique expression de Milton, Athènes fut surtout la ville des statues. […] Gropius un second Fauvel, qui s’est fait Athénien depuis trente-deux ans, et qui bâtit, comme son maître, la maison de ses vieux jours parmi ces débris d’une ville où il a passé sa jeunesse, et qu’il aide autant qu’il le peut à sortir une centième fois de sa poussière poétique.

1012. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Comparée aux œuvres précédentes, la conception poétique de Parsifal manque d’énergie, de consistance et de clarté. […] Enfin, partant d’un ensemble indéfini, de la symphonie vague parce qu’il lui manque la précision du mot, de la parole poétique vague encore parce qu’il lui manque la signification de l’accent, Wagner a défini l’une par l’autre les deux sortes de l’émission vocale. […] Au théâtre de Bayreuth, le drame peut même enseigner beaucoup de choses : avant tout, l’art, si peu connu, de la déclamation poétique.

1013. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

René est en effet son œuvre capitale ; il est la poétique autobiographie d’une génération ; il contient en germe les qualités et les défauts que l’école romantique devait développer et exagérer ; il marque un moment critique dans la vie sociale et littéraire de notre siècle. […] Chateaubriand s’empara de la langue forgée par la révolution et la mania en virtuose de génie : ce n’est que lorsque la langue romantique eut affirmé dans la prose sa suprématie rhétoricienne et eut élaboré les éléments d’une langue poétique que Victor Hugo put, à son tour, faire triompher le romantisme dans la poésie. […] Ces détails prosaïques qui déparent mais qui expliquent le poétique et mélancolique René, sont puisés dans l’Essai historique, politique et moral sur les révolutions, etc., écrit à Londres et imprimé en 1797.

1014. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Revenir sur ses pas, suivre jusqu’au bout les directions entrevues, en cela paraît consister précisément l’imagination poétique. […] C’est se méprendre étrangement sur le rôle de l’imagination poétique que de croire qu’elle compose ses héros avec des morceaux empruntés à droite et à gauche autour d’elle, comme pour coudre un habit d’Arlequin. […] L’imagination poétique ne peut être qu’une vision plus complète de la réalité.

1015. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

C’est à tort que l’auteur de l’Art poétique prétend que Thomas Corneille ne fit jamais rien de raisonnable et qu’il semble s’être étudié à copier les défauts de son frère. […] Corneille, un des auteurs, plus docile à la muse poétique qu’aux volontés du ministre, avait cru devoir faire quelques changements au troisième acte qui lui avait été confié. […] En vain le satirique Boileau lui a-t-il lancé les traits les plus acérés ; ces traits ont fini par faire plus de tort à l’auteur de l’Art poétique qu’à Quinault. […] Nul doute que si la science de la phrénologie eût été connue de son temps, on n’eût découvert sur son crâne la bosse poétique la plus proéminente. […] A quatorze ans, Lagrange-Chancel sortit du collège pour se rendre à Paris, où, piqué par la muse poétique, il s’empressa de composer une tragédie.

1016. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Un mouvement littéraire nouveau se constate jusqu’à l’évidence par une poétique nouvelle. […] Amalgame jusqu’à ce jour inouï du poétique et du grossier, qui a ses causes bien tristes ! […] Baudelaire ne soit né avec des facultés poétiques très solides, on ajouterait volontiers très aimables. […] Le fait est qu’il y fit simplement la cuisine, ce qui était moins poétique, mais aussi moins pénible. […] Avant tout, Regnard est poète, et sa langue est la perfection du style poétique.

1017. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Mais quoique ce soit un poète, chez nous, qui ait eu ce pouvoir, quoique ce doive être un autre poète aussi, Boileau, qui, pour la seconde moitié du siècle, achèvera et confirmera l’œuvre de Malherbe, il ne faudrait pas conclure, de cette espèce de préséance et de priorité de la poésie sur la prose, qui se rencontre également à des époques tout autrement primitives, que le caractère poétique, un caractère d’imagination et de fantaisie, dominera et s’imprimera à l’ensemble de la littérature. […] La langue poétique gagna pourtant à l’effort ; elle y acquit une habitude plus élevée, plus d’images, plus de couleur ; les ardeurs de Ronsard laissaient une belle trace. […] « Mon mariage a été, disait-il, une licence poétique. » Il aima sa femme, vécut avec elle en parfaite union, et en eut trois enfants auxquels il survécut, deux fils et une fille. […] Elle est sensée en même temps que fière ; elle maintient les droits de la critique, en même temps que le privilège de la royauté poétique.

1018. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

—  Le sentiment religieux et poétique. —  Vision de Mirza. […] Les pays y ont leur nom noble : l’Italie s’appelle l’Ausonie, la mer Noire s’appelle la mer Scythique ; il y a des montagnes de morts et un fracas d’éloquence autorisé par Lucien ; il y a de jolis tours d’adresse oratoire imités d’Ovide ; les canons sont désignés par des périphrases poétiques comme plus tard dans Delille900. […] Bossu dans mon premier article sur Milton, j’aurais daté l’action du Paradis perdu du discours de Raphaël au cinquième livre932. » — « Quoique l’allégorie du Péché et de la Mort puisse en quelque mesure être excusée par sa beauté, je ne saurais admettre que deux personnages d’une existence si chimérique soient les acteurs convenables d’un poëme épique. » Plus loin il définit les machines poétiques, les conditions de leur structure, l’utilité de leur emploi. […] Ce sont les nuances anglaises qui distinguent leur âge classique du nôtre, une raison plus étroite et plus pratique, une urbanité plus poétique et moins éloquente, un fonds d’esprit plus inventif et plus riche, moins sociable et moins délicat.

1019. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

S’il est un morceau, dans les deux pièces de début de Racine, qui révèle son génie, c’est ce couplet d’Antigone, où, malgré quelque uniformité dans le tour, et un certain manque de couleur poétique, on reconnaît, à la douceur et à la grâce des vers, ce cœur auquel toutes les passions humaines semblent avoir dit leur secret : Je m’en souviens, Hémon, et je vous fais justice ; C’est moi que vous serviez en servant Polynice : Il m’était cher alors comme il l’est aujourd’hui, Et je prenais pour moi ce qu’on faisait pour lui. […] Le respect pour ces règles était une superstition d’alors, plutôt qu’un consentement intelligent et réfléchi donné par l’esprit moderne à un précepte de l’esprit antique, par la poétique française à une discipline de la poétique grecque. […] Ils ne sont extraordinaires que par l’auréole poétique qui les entoure et par la scène qui les grandit.

1020. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Les meilleures études poétiques, après la méditation approfondie des grands modèles, seraient sans contredit les voyages : les lieux sont encore plus éloquents que les livres.

1021. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Que le poétique traducteur étende le cercle des auteurs et des morceaux qu’il juge bons à produire, qu’il resserre à la fois de plus en plus sa correction élégante et, s’il se peut, sa littérale exactitude ; nous lui devrons accès en une littérature jusqu’ici close, et qui, probablement, ne nous ouvrirait pas cette porte sans lui.

1022. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

L’insignifiance de l’idée fait ressortir plus fortement l’impression poétique ou pittoresque.

1023. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Frédéric Mistral, qui n’en serait pas moins ce qu’il est, quand il serait signé par le Gazonal de Balzac, n’existe, comme toutes les œuvres vraiment poétiques, que par le détail, l’observation, le rendu et l’intensité du détail.

1024. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Dix-huit auteurs ont concouru à l’œuvre poétique, savoir : le duc de Montausier, les sieurs Arnault Dandilly père et fils, Conrart, madame de Scudéry, Malleville, Colletet, Hubert, Arnaut de Corneille, des Réaux Tallemant, Martin, Gombeau, Godeau, le marquis de Briote, Montmor, Desmarets et deux anonymes.

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