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733. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 150-151

Le Temple du Silence, où il seroit à souhaiter que les trois quarts des Auteurs modernes allassent faire un peu de séjour, est un Roman où l’imagination, la philosophie, l’élégance, se disputent l’avantage de captiver & d’amuser le Lecteur.

734. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 178-179

Ces pointes, que l’ignorance des Spectateurs applaudissoit, ont été proscrites par le bon goût ; mais on y substitue aujourd’hui des maximes de Morale & de Philosophie, qui ne sont pas moins ridicules, ni moins applaudies par les ignorans.

735. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 204-205

Jamais on n'attaqua plus finement & avec plus de force, des vices consacrés par le pouvoir & la grandeur, & respectés par la flatterie & la fausse Philosophie.

736. (1870) La science et la conscience « Avant-propos »

Si ce travail peut attirer l’attention des savants et des penseurs de toutes les écoles sur le problème capital qui en fait l’objet, et de provoquer une solution décisive après un examen approfondi, il n’aura pas été tout à fait inutile à la philosophie de notre temps.

737. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Je n’ai parlé non plus ni de la philosophie sociale, ni de la philosophie religieuse, ni de l’éloquence politique, ni de l’éloquence de la chaire, qui pourtant, à un certain moment, ont brillé d’un vif éclat. […] La philosophie spiritualiste qui a inspiré Corinne, gagne tous les jours du terrain. […] Quand la philosophie matérialiste voulait définir le devoir, pouvait-elle le définir autrement ? […] C’est que le théâtre ne dogmatise guère : sa philosophie est toute de sentiment ; sa morale est toute en action. […] Froide et triste philosophie, qui mutile le cœur humain sous prétexte de l’élargir, et méconnaît les premières lois du monde moral !

738. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Le xvie  siècle avait été dans son ensemble une vaste décomposition de l’ancienne société religieuse, catholique, féodale, l’avénement de la philosophie dans les esprits et de la bourgeoisie dans la société. […] Molière au reste est tellement homme dans le libre sens, qu’il obtint plus tard les anathèmes de la philosophie altière et prétendue réformatrice, autant qu’il avait mérité ceux de l’épiscopat dominateur. […] Cinq ans lui suffirent pour achever tout le cours de ses études, y compris la philosophie ; il fit de plus au collège d’utiles connaissances, et qui influèrent sur sa destinée. […] Chapelle, resté pur gassendiste par souvenir de collège, comme quelque ancien barbiste de nos jours qui, buveur et paresseux, est resté fidèle aux vers latins, Chapelle disputait à tue-tête dans le bateau sur la philosophie des atomes, et Molière lui niait vivement cette philosophie, en ajoutant toutefois, dit l’histoire : Passe pour la morale ! […] Mais bientôt, en l’embrassant d’une plus équitable manière, en la comparant, selon la philosophie et l’art, avec d’autres renommées des nations voisines, il l’a mieux comprise encore et respectée.

739. (1902) La poésie nouvelle

Philosophie : Louis Weber. ‌ […] Mais c’est à la philosophie de l’Inconscient de Hartmann qu’il doit le plus. […] Une nouvelle philosophie a conduit à ce principe qu’il n’y a rien de vil dans l’esprit humain. […] Une philosophie très pure inspire ces « élévations », sublimes parfois de détachement. […] Elle fut abolie, le vers déclaré libre, et chaque poète put donc l’adapter à son tempérament propre, à sa philosophie.‌

740. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumur, Louis (1860-1933) »

Des déclamations redondantes ou plates, exprimant la médiocre philosophie d’un mauvais élève des derniers romantiques ; des phrases d’un français déplorable, construites sans art, avec la plus absolue méconnaissance du sens des mots ; des tropes ridicules ; des comparaisons d’une désespérante banalité.

741. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gineste, Raoul (1849-1914) »

Dans l’une, le poète a concentré sa rêverie : là, dans quelques échappées de philosophie mélancolique et résignée, apparaît peut-être mieux qu’ailleurs « la couleur de son âme ».

742. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 122-123

En un mot, c’est dans les Ecrits de ce jeune Auteur qu’on trouve la saine Philosophie, & non dans les productions de ces Ecrivains orgueilleux qui la font consister dans des maximes ampoulées, dans des sentences froides & de commande, dans des déclamations aigres & séditieuses, faute de pouvoir mieux faire.

743. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 434-435

François de Sales, Ouvrage où la Philosophie est aimable, autant que la Religion s’y fait respecter.

744. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 311-312

A quoi sert donc la Philosophie, si la conviction, au lieu de l’aveu de l’erreur, ne produit que de l’opiniâtreté ?

745. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 363-365

Gaillard est chargé de la partie Littéraire du Journal des Savans ; ce qui est certain, c’est que, depuis quelques années, depuis sur-tout que la Philosophie cherche à s’emparer des Tribunaux littéraires, ce Journal est devenu, comme la plupart des autres, un dépôt d’encens pour les Philosophes du jour, ou de critiques injustes à l’égard de ceux qui ne le sont pas.

746. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 463-464

Tel a été de tout temps le caractere du défunt Patriarche de la Philosophie ; il lui falloit des Lecteurs bénévoles ou de timides Adversaires & faciles à subjuguer, sans quoi il se dépitoit & prodiguoit les injures.

747. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 16-17

Belles-Lettres, Langues savantes, Philosophie, Mathématiques, Théologie, Critique, Histoire sacrée & profane, ecclésiastique & littéraire, tout a été de son ressort, & voilà pourquoi il n’a fait qu’effleurer chacune de ces parties.

748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 525-526

C’est donc à tort que certains Auteurs se sont efforcés de le décrier *, apparemment parce qu’il s’est toujours fait un devoir de soumettre les lumieres de sa philosophie au respect dû à la Religion.

749. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Rigault, laissant tous ces gros et peut-être insolubles problèmes à ses collègues de la philosophie, se bornant à les bien comprendre, ne les eût envisagés que par les ouvertures fréquentes que lui procurait son joli sujet, déjà bien assez spacieux. […] Il veut peut-être concilier et assembler trop de choses, tenir trop d’éléments en présence et en équilibre, religion et philosophie, régularité et liberté, impartialité et émotion, stabilité et progrès, culte du passé et aspiration vers l’avenir… C’est après tout une noble ambition, l’ambition des esprits jeunes, même quand ils sont le plus modérés.

750. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Lorsqu’on accuse la philosophie des forfaits de la révolution, l’on rattache d’indignes actions à de grandes pensées, dont le procès est encore pendant devant les siècles. […] à chaque page de ce livre où reparaissait cet amour de la philosophie et de la liberté, que n’ont encore étouffé dans mon cœur ni ses ennemis, ni ses amis, je redoutais sans cesse qu’une injuste et perfide interprétation ne me représentât comme indifférente aux crimes que je déteste, aux malheurs que j’ai secourus de toute la puissance que peut avoir encore l’esprit sans adresse, et l’âme sans déguisement.

751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Cet Ouvrage, composé pour l’instruction du Duc de Bourgogne, son Eleve, offrira à la Jeunesse un contre-poison victorieux contre les délires de notre espece de Philosophie. […] C’est à ces traits qu’il faut reconnoître sa véritable & sublime philosophie, & non dans un Couplet absurde que M. de Voltaire lui impute, & qu’il n’a jamais fait.

752. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Le clergé n’est donc pas seul l’Église, comme l’entend l’ignorante philosophie qui a mis en poudre le diamant de la notion catéchistique, et comme l’entend Ernest Semichon, qui vaut mieux qu’elle, mais qui a été élevé par la philosophie, et dont le livre, fécond en confusions inouïes, porte au front cette confusion mère.

753. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Au moins il y avait là une idée, sinon un système, un essai de philosophie, malheureux, j’en conviens, défaillant, impossible à organiser, mais qui montrait dans les tendances de son auteur des besoins de zénith et d’horizon que sa pensée, ramenée sur la terre par la politique au jour le jour, ne connaît plus… Pelletan était jeune encore dans ce temps-là ; plein d’un enthousiasme, qui avait l’excuse de son inexpérience, pour des idées qui lui paraissaient généreuses. […] En voulant descendre des hauteurs humiliées de la philosophie qui avait inspiré la Profession de foi du xixe  siècle, Pelletan n’a pas su aborder fermement et tranquillement l’histoire.

754. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

« Rien de certain, rien qui se démontre, la philosophie radicalement impuissante, la raison, sotte, Dieu donc et Dieu, c’est-à-dire Jésus-Christ », tel est le fond : mais la forme et plus que la forme, — car, au point de vue extérieur, cette forme, c’est Montaigne, Montaigne, c’est l’écorce du style de Pascal, — mais l’âme inouïe qui circule dans tout cela, qui passe à travers ce fond de si peu d’invention et cette forme de tant de mémoire, voilà le Pascal en propre, voilà l’originalité qu’on n’avait pas vue et qu’on ne reverra peut-être jamais ! […] Les Philosophies se succèdent.

755. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Il n’était pas un de ces Siméon Stylites, passés marbre sur leur colonne, avec lesquels la Philosophie puisse se donner les airs des explications indiennes et qu’elle traite sans façon de fakirs. […] Fascination de Jésus-Christ, charme de Jésus-Christ, tel fut le secret de la force du Curé d’Ars, dans un temps où la philosophie se vante assez haut d’avoir enterré Jésus-Christ de manière à ce qu’il ne puisse pas, une seconde fois, ressusciter.

756. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Ou, comme tant de modernes, n’est-il que de cette philosophie qui est sortie du protestantisme ? […] nous nous attendions ici à une œuvre de protestantisme et de philosophie, dont nous n’aurions même pas discuté les principes dans une polémique inutile ; mais puisqu’il s’agissait du protestantisme et de Calvin, nous nous attendions, cependant, à une œuvre, sinon forte, au moins substantielle de l’ancienne substance de Guizot.

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