Collé ne les avoit point composées pour le Public, mais pour la récréation de ses amis, ou plutôt pour celle du Prince auquel il est attaché ; & quand on ne travaille que pour un Théatre de Société, il est très permis de céder aux idées d’autrui, quoique peu conformes aux principes.
Ils sont sur-tout choqués de le voir dégrader la Philosophie par l’égoïsme* perpétuel qu’il se permet, en entrant jusque dans les plus petits détails sur tout ce qui le regarde.
Mais est-il permis à un époux, à un père d’avoir cette fierté et d’être sourd à la plainte, aveugle sur la misère qui l’entoure ?
Il ne permettait guère à la critique, même la plus bienveillante et la plus admirative, de prendre ses mesures et encore moins à la biographie de s’orienter autour de son œuvre ou de sa personne ; il a défendu, même au plus pieux et au plus filial des éditeurs, qu’un seul mot de préface fût mis en tête de ses Œuvres posthumes : il considérait volontiers tout appareil de ce genre comme un tréteau au pied d’une statue, comme une baraque au pied d’un temple ; mais lui-même, et ne se confiant qu’à lui seul, il dégageait et dressait amoureusement sur son socle de marbre blanc une figure élevée, pure, une image sereine, chaste, éblouissante, austère et sans tache, sa forme incorporelle, si l’on peut dire. […] La recherche est permise, le champ est ouvert à la curiosité. […] Dans une jolie pièce, le Bal, il se montrait d’une grâce aimable, et en même temps plus moderne, plus direct d’inspiration, plus souple de ton qu’il ne se permettra de l’être dans la suite. […] Enfin, s’il faut bien le dire, il était amoureux, et sans nous permettre assurément de regarder dans les choix délicats qu’il a pu faire, ni parmi les tendres beautés qu’il a célébrées sous les noms d’Éva ou d’Éloa, il est impossible de ne pas voir ce qui fait partie de sa vie de théâtre et ce qui a éclaté. […] Lamartine, s’il est permis de le rapporter à aucune école, avait été accueilli dès 1829 : Charles Nodier fut admis sans difficulté en 1834 ; Victor Hugo, tant combattu, entra par la brèche en 1841.
Vous vous répondrez : C’est celui qui ne permet à aucun homme de rester une brute, qui base tous les droits des citoyens sur une éducation préalable et qui flétrit l’ignorance volontaire comme un crime envers l’Être suprême, car Dieu nous a donné l’intelligence pour la cultiver. […] Il ouvrit, pour la première fois, dans sa propre maison, une école publique d’histoire, de science, de morale et de politique ; puis s’élevant bientôt à une mission plus haute et plus universelle : « Je sens enfin, dit-il, que je dois le peu que le ciel m’a donné ou qu’il m’a permis d’acquérir à tous les hommes, puisque tous les hommes sont également mes frères et que la patrie de l’humanité n’a pas de frontière. » Il partit alors suivi d’un grand nombre de disciples de tous les royaumes voisins pour aller, non prophétiser, mais raisonner dans tout l’empire où l’on parlait la langue de la Chine. L’espace limité de ces pages ne nous permet pas ici d’entrer dans le récit circonstancié de ces longues missions philosophiques et de rapporter les mille anecdotes et les cent mille leçons dont chacun de ses pas fut l’occasion. […] « 5º Enfin la bonne foi, ce grand jour réciproque qui permet aux hommes en société de voir clairement dans le cœur et dans les actions les uns des autres… (N’est-ce pas ce que nous appelons l’opinion ?) […] Il déposa les six livres commentés sur un autel, puis, s’agenouillant, il remercia à haute voix le ciel et l’âme des ancêtres de lui avoir permis de restaurer et d’achever ce monument intellectuel de la religion, de la philosophie et de la politique des hommes de son temps.
J’avais fait connaissance avec quelques jeunes seigneurs de Naples, mais sans me lier avec eux ; mon caractère assez sauvage ne me permettait pas de rechercher les autres, et cette sauvagerie, vivement empreinte sur mon visage, empêchait les autres de me rechercher à leur tour. […] Elle avait vingt-cinq ans ; un goût très vif pour les lettres et les beaux-arts ; un caractère d’ange, et, malgré toute sa fortune, des circonstances domestiques, pénibles et désagréables, qui ne lui permettaient d’être ni aussi heureuse ni aussi contente qu’elle l’eût mérité. […] En 1745, Jacques III permit à son fils Charles-Édouard, alors très jeune, d’aller tenter en Écosse la seconde aventure d’une restauration des Stuarts. […] “Volontiers, dit la comtesse, si mon mari le permet.” […] N’ayez pas peur que, sans un miracle évident, je n’aurais jamais le courage de vous le conseiller ; mais comme il est probable que le bon Dieu a permis ce qui vient d’arriver, pour vous émouvoir à la pratique d’une vie édifiante par laquelle la pureté de vos intentions et la justice de votre cause seront justifiées aux yeux de tout le monde, il peut se faire aussi que le Seigneur ait voulu, par le même moyen, opérer la conversion de mon frère.
S’il en est parmi nous qui veulent connaître l’histoire de leur foi, les occupations de la vie commune, l’insuffisance de l’éducation, ne leur permettent pas d’y faire assez de progrès pour sa rendre familière cette grande éloquence du dogme, et se diriger à travers les obscurités des mystères. […] Il reste ce qui n’a pas de nom dans la critique, l’élan, la force, l’enthousiasme du prédicateur ; l’image visible et pourtant indescriptible de son âme ; cette liberté si fière, cette fougue qui s’accommodent du langage le plus exact ; cette abondance qui ne se permet pas plus une expression vague qu’une pensée vulgaire. […] Il semble qu’il n’ait pas osé élever ses regards jusqu’à elles, et qu’il n’ait pas cru permis au chrétien de s’en faire des images trop sensibles. […] Elle sait aussi que la coutume, les mœurs publiques, l’opinion, toutes ces règles inégalement variables, nous instruisent assez de ce qui nous est permis, outre notre propre penchant et l’exemple des autres. […] Le temps seul donne la science, les solides couleurs, la variété, l’abondance des traits qui permet la sévérité du choix.
La décadence dans l’art, c’est la substitution du talent au génie, c’est l’affectation du savoir-faire, avec la charlatanerie que Baudelaire prétend permise au génie même311. […] Le déterminisme que professent les partisans de l’évolution ne les empêche nullement de reconnaître que tel individu, telle espèce, telle société est en progrès ou en décadence sous le de la rapport vitalité, par conséquent de la force de résistance dans la lutte pour la vie, de l’unité et de la complexité internes, qui permettent aux êtres supérieurs de s’adapter à leur milieu et de le dominer, au lieu d’en être dominés. […] Les écrivains modernes ne sont pas seulement amenés a l’étude des vices ou des passions fortes, mais aussi à l’étude des monstruosités, et cela pour diverses raisons : la première est l’intérêt scientifique ; on éprouve une plus grande curiosité à l’égard de tout ce qui est dans l’espèce une anomalie, un « phénomène » ; en outre la science moderne, — physiologie ou psychologie, — attache une importance croissante à l’étude des états morbides, parce que ces états permettent de saisir sur le fait la dégradation de nos diverses facultés, de constater celles qui ont la plus grande force de résistance, d’établir ainsi des lois de la vie physique ou psychique valant même pour les êtres bien portants. […] Seulement un objet de faux luxe vaut moins pour sa valeur artistique que pour sa rareté : la rareté en matière de luxe est, pour la plupart, le critérium suprême de la valeur des objets ; or c’est un critérium antiartistique, puisqu’il permet d’estimer au même prix tel bibelot et telle œuvre d’art accomplie. […] « Après tout, un ne lui messied peu de charlatanerie est toujours permise au génie et même ment pas.
Mais on peut assembler en une mesure harmonieuse de douze, dix, huit syllabes, des mots ne présentant à l’esprit rien de poétique ; il est des vers admirables musicalement et techniquement, faits de noms propres d’inconnus ; enfin des mots dont l’ensemble manque de nombre, peuvent donner la grande impression du lyrisme ; il faut donc qu’il y ait quelque caractère intrinsèque des mots ou plus généralement de l’expression et des idées exprimées, qui constitue le poétique, et ce caractère doit nécessairement être fort général et fort simple, pour permettre de classer ensemble des écrits aussi différents qu’un poème de Shelley, certaines descriptions de Zola, Salammbô et les Méditations, un tableau de l’Iliade, une analyse psychologique de Baudelaire, une aventure galante contée par Byron, les petites pièces lyriques de Heine, des pensées de Pascal, certaines hautes conceptions de la science, quelques-unes des plus belles toiles et presque toute la grande musique. […] Quant à Dickens, nous avons aperçu en lui le type de l’artiste qui implique sans cesse dans ses descriptions, ses personnages, ses scènes, les sentiments qu’ils lui suggèrent ; ses procédés nous ont permis de déterminer exactement ce que c’est qu’un humouriste et ce qu’est particulièrement humouriste spécial du vautdeville, de l’opérette, de la caricature. […] Qu’est-ce donc que le réalisme pour permettre de telles dérogations à ce qui passe pour son principe même ? […] Certains signes permettent de croire que si les poètes sont en divergence avec la société affairée qui les tolère et possèdent une organisation cérébrale, merveilleusement apte à les faire souffrir, c’est qu’ils sont les types avant-coureurs déplacés et admirables d’une humanité future. […] La vie de société, telle qu’on l’entend aujourd’hui, développe simultanément, à mesure quelle avance, ces deux conditions, unissant les hommes par leurs intérêts seuls et les risques qu’ils courent, les dispensant de s’unir de cœur, par suite même de la perfection actuelle des institutions légales, policières, de politesse, qui, permettant de vivre sans que l’on se heurte, empêchent aussi que l’on se touche.
Certes nous avons assez prouvé jusqu’ici notre admiration presque filiale pour l’antiquité, nous la prouverons bientôt à propos de la littérature de la Chine ; nous allons nous confirmer dans ce culte de la littérature antique à propos de la Perse, de la Grèce et de Rome : qu’on nous permette de confesser aussi ce même culte de l’immortalité de l’intelligence dans le présent et dans l’avenir. […] Mais, si vous voulez nous permettre, à titre de poète, une image très peu neuve, mais très frappante, nous vous répondrons que cette prétendue diminution de lumière intellectuelle et morale, à mesure qu’un plus grand nombre d’hommes participe à la clarté, est tout simplement un effet ou plutôt un mensonge d’optique. […] VIII Mais, s’il ne nous est pas permis de substituer nos calculs au calcul divin, et de dire avec certitude : « Voici le soir, car la lumière baisse dans les esprits », il nous est permis de faire usage de notre raison, de notre expérience historique, et de conjecturer avec plus ou moins de vraisemblance si nous sommes au lever ou au coucher d’une époque, « l’heure qu’il est au cadran des âges. » Eh bien ! […] Digression historique XV Ici, permettez-moi une digression involontaire, mais que l’occasion amène sans que je l’aie cherchée sous ma plume.
C’est dire qu’elle lui permet de n’être plus seul, ce qui est la chose du monde qui l’attriste le plus. […] Ils sont comme les gardiens de la justice et de l’équité parmi ces hommes à qui ils ont permis de vivre. […] Et ceci précisément nous permet d’échapper au panthéisme matériel, si l’on peut parler ainsi. […] Elle ne permet pas qu’à force de dire : « Tous les arts doivent être moraux », on s’habitue à considérer la morale comme une convenance, une décence ou une mesure de police. […] — Mais je le veux bien, quand bien même en me le demandant tu te moquerais un peu de moi, ce que j’ai toujours permis, à charge de revanche.
Une des meilleures applications esthétiques du principe de l’économie de la force, c’est la règle qu’on en peut déduire de ne pas dépenser la sensibilité du lecteur, de permettre au système nerveux et cérébral la réparation nécessaire après chaque dépense d’énergie et d’attention. […] » Entre certaines émotions morales ou intellectuelles et les émotions d’ordre purement sensitif, il y a une correspondance qui permet d’éclairer et d’analyser les unes par les autres. […] Tout rythme, il est vrai, en permettant des mouvements réguliers, prévus, bien adaptés, économise de « l’énergie », mais il y a bien autre chose dans le rythme, qui est déjà de la musique, qui est aussi un moyen de donner une forme et une architecture aux idées, aux phrases, aux mots. […] qu’il soit permis d’en baiser la poussière Au moins crédule enfant de ce siècle sans foi, Et de pleurer, ô Christ, sur cette froide terre Qui vivait de ta mort et qui mourra sans toi ! […] Le temps n’est plus au privilège, et le langage des vers est celui d’une trop restreinte aristocratie pour demeurer uniquement en honneur dans un siècle où il faut compter avec les masses ; la prose, parlée de tous, plus généreuse et accueillante, permet à toute pensée, quelle que soit sa nature, de se faire jour.
Partout ailleurs, nous aimons mieux construire un mécanisme qui nous permette, au besoin, de dessiner à nouveau l’image, parce que nous sentons bien que nous ne pouvons pas compter sur sa réapparition. […] C’est le tout de la mémoire, comme nous verrons, qui entre dans chacun de ces circuits, puisque la mémoire est toujours présente ; mais cette mémoire, que son élasticité permet de dilater indéfiniment, réfléchit sur l’objet un nombre croissant de choses suggérées, — tantôt les détails de l’objet lui-même, tantôt des détails concomitants pouvant contribuer à l’éclaircir. […] Alors les verbes, dont l’essence est d’exprimer des actions imitables, sont précisément les mots qu’un effort corporel nous permettra de ressaisir quand la fonction du langage sera près de nous échapper : au contraire les noms propres, étant, de tous les mots, les plus éloignés de ces actions impersonnelles que notre corps peut esquisser, sont ceux qu’un affaiblissement de la fonction atteindrait d’abord. […] Cet organe est précisément construit en vue de permettre à une pluralité d’excitations simultanées de l’impressionner d’une certaine manière et dans un certain ordre en se distribuant, toutes à la fois, sur des parties choisies de sa surface. […] Maintenant, supprimez l’objet extérieur, ou l’organe des sens, ou l’un et l’autre : les mêmes sensations élémentaires peuvent être excitées, car les mêmes cordes sont là, prêtes à résonner de la même manière ; mais où est le clavier qui permettra d’en attaquer mille et mille à la fois et de réunir tant de notes simples dans le même accord ?
On introduit de même dans son intérieur un petit tube qui permet de recueillir la salive parfaitement pure et sans aucun mélange de sang. […] Nous trouvons donc là un caractère qui va nous permettre de reconnaître le tissu d’une glande salivaire, non pas par ses caractères anatomiques, mais par un procédé tout à fait expérimental et physiologico-chimique. […] Je suivis à cet effet le procédé expérimental ordinaire, c’est-à-dire que je pratiquai, dans l’hypocondre droit, au-dessous du rebord des côtes, une incision qui me permit d’amener au dehors le duodénum et une partie du pancréas. […] Cela permettra d’expliquer toutes les qualités intermédiaires possibles du suc pancréatique, depuis son état normal ou d’activité parfaite jusqu’à son état de complète altération ou d’entière inertie. […] Ce résidu ne permet pas de conclure avec certitude à l’existence expérimentale de la glycérine dans l’expérience n°2, malgré la dissolution de l’oxyde de plomb et le goût légèrement salé du résidu.
Il se permettrait toutefois, si je l’ai bien connu, une observation au sujet dc dédain qu’on y témoigne, tout à côté, pour l’inspiration lamartinienne.
Mais en ce qui est de la poésie, nous avons peine à ne pas voir plutôt un avantage dans cette espèce de langue, non pas artificielle, mais supérieure à la langue usuelle et d’un ordre plus élevé, d’un ordre à part, qu’il est permis et même imposé à tout poëte sérieux de ressaisir et de s’approprier.
Qu’il nous permette de lui affirmer, sur l’honneur, que la mer est dans
Donnay ait subitement aboli toute sa verve, la vivacité et l’ingéniosité de son esprit, mais le sujet de Lysistrata ne prêtait point aux grâces de la poésie, ni ne permettait les sentiers pittoresques de la fantaisie.
C’est Hellas tout de joie exquise et de poésie, à qui le dieu nouveau ne permet plus de sourire… [Anatole France (1883).]
L’art de l’auteur nous permet de retrouver leur véritable caractère derrière les phrases qu’ils écrivent.
Conclusion La cause et la loi que nous venons d’assigner aux variations du goût ont ce mérite et ce défaut d’être très générales ; l’une fait comprendre pourquoi l’évolution littéraire est incessante ; l’autre permet de tracer la trajectoire sinueuse et pourtant régulière que parcourt une littérature.
Il ne s’est jamais permis le moindre trait contre la Religion ; mais ce qui honore bien davantage la mémoire de ce véritable Bel-Esprit, comme l’a fort bien remarqué M. l’Evêque de Senlis*, « c’est que pouvant monter facilement aux premieres dignités de l’Eglise qui vinrent le chercher de bonne heure, il résista par probité aux offres les plus flatteuses.
Du pas dont vous allez, peut-être dans deux ans d’ici, vous sera-t-il permis de tenter de ces grandes machines-là.
C’est certainement un des signes de grandeur de la France que cela ne lui ait pas été permis. […] Quant aux pertes d’hommes, s’il était permis de parler d’un pareil sujet avec une froideur qui a l’air cruel, je dirais qu’elles sont à peine sensibles. […] En restant sur sa victoire, en ne faisant violence à aucune partie de la population française, elle enterrait la guerre pour l’éternité, autant qu’il est permis de parler d’éternité, quand il s’agit des choses humaines. […] Il est permis d’espérer que deux chambres ainsi formées serviraient au progrès libéral, et non à la révolution. […] Le système des Privatdocent permettrait en outre à toutes les doctrines de se produire en dehors des chaires dotées.