C’était une captivité de Babylone pour toutes les aristocraties de l’Europe, un peuple dans un peuple, qui avait ses doctrines, ses passions, sa langue à part.
D’autres le suivent à la file ; tandis que les parents s’agitent, pleins d’alarme, aux environs, et font retentir leur bruyant chit, chit, dont les diverses intonations indiquent le degré de passion qui les anime. — En rase campagne, on peut facilement prendre un jeune troglodyte à la course ; et j’ai aussi entendu dire qu’un vieux ne tarde pas à être fatigué, par un temps de neige, alors qu’il ne trouve rien pour se cacher.
Nous n’avons jamais considéré le premier des Bonaparte comme une autorité en matière de goût poétique, ni de haute raison philosophique et diplomatique, mais nous l’avons toujours reconnu le plus grand écrivain de son temps, et l’homme de la plus forte imagination, toutes les fois que ses passions ambitieuses ne l’emportaient pas à mille lieues, du triste et du vrai.
Et puis quel intérêt prendre à des messagers, à des ministres, sans initiative, ni passion ?
(Les passions ont avec les sons un lien puissant et secret, a écrit Jean-Jacques Rousseau « La pensée, qui tient à la lumière, s’exprime par la parole, qui tient au son », a dit incidemment Balzac.)
Une telle passion est d’un maniement fort délicat, or ce sont des âmes faibles que nous présente l’auteur.
(Voir Jean-François Sirinelli, Intellectuels et passions françaises, Folio/histoire, p. 77) as.
Cette dissociation des éléments constitutifs de l’idée, qui aboutit à l’abstraction, est trop commode pour que nous nous en passions dans la vie ordinaire et même dans la discussion philosophique.
Mais de plus lui-même, sans s’en douter, il avait gardé du christianisme en lui ; les anciens n’aimaient pas, à ce degré de passion qu’on lui verra, l’amour et la mort : quelques-unes de ses pièces semblent être d’un Pétrarque incrédule et athée (pardon d’associer ces mots !)
Je crus que celui-ci en mourrait de honte et de jalousie ; et quoiqu’il lui revînt le tiers de cet argent, comme maître de la boutique, cette dernière passion fit plus d’effet sur lui que l’avarice.
Je me représente des successions de sensations, de passions, de plaisirs, de peines, de volitions, de motions, etc. ; mais une succession toute seule, sans rien qui se succède, voilà ce que je ne parviens pas à me figurer, pas plus qu’un animal en soi, qui ne serait ni homme, ni cheval, etc.
Je ne saurais voir aucune différence entre ces divers actes et ceux qu’accomplit le pur instinct à l’état sauvage : chacun d’eux est accompli sans le secours de l’expérience, par les jeunes individus comme par les vieux, à peu près par tous de la même manière, et par tous avec passion.
Ce fut le mariage d’un idéaliste et d’un chrétien ; mariage non de passion, mais de haute raison, de tendresse et d’estime. […] Ils voyaient ondoyer en bas, à grandes ombres, La bruissante mer de leurs feuillages sombres… Autres merveilles, et plus soutenues : la prodigieuse description de la terre avant le déluge ; le chœur des cèdres, les mœurs des tribus nomades, le culte des ancêtres et les discours des vivants aux morts ; les amours de Daïdha et de Cédar ; leur fuite dans la forêt vierge ; le défilé des peuples devant les géants, fresque lamentable, fourmillante et démesurée, mais piquée de détails violemment réalistes ; fresque symbolique et qui fait songer à l’éternelle et vaine procession de l’humanité douloureuse sous les yeux d’un Dieu méchant : Ils passaient, ils passaient, squelettes de la faim… ; tout le rôle de Lackmi, qui est la figure la plus vivante du poème, sa passion humble et furieuse, ses discours ardents, sa ruse, sa mort amoureuse ; la suprême malédiction jetée par Cédar au monde et à Dieu ; Et surtout, surtout, le Fragment du Livre primitif !
Descartes admettait en ce sens que, lorsqu’une passion se produit en nous par suite d’une action extérieure, nous ne sommes pas condamnés à nous attacher aux pensées que cette passion provoque.
J’ai cependant la satisfaction de voir que les passions irréfléchies ne cherchent pas leur aliment à mes leçons ; qu’un assez grand nombre d’auditeurs fidèles et sérieux s’accoutument à l’indépendance et à la modération de mon langage, et qu’en somme on est disposé à me suivre dans les voies moyennes où me mène ma sincérité.
Il se déclare vraiment, dans le moment, une passion curieuse pour le bric-à-brac vermoulu et la loque d’atelier.
Indulgence Hier, entre quelques amis, nous passions en revue la qualité de pensée de tels ou tels écrivains momentanément célèbres ?
Voici une image de Flaubert, philosophique comme une analyse de passion, et qui est la traduction du moral en physique : « Elle n’avait plus de ressort (contre la destinée), elle se laissa entraîner… il lui semblait qu’elle descendait une pente266. » 3° Transposition de la sensation en sentiment.
Mais la suggestion deviendrait persuasion si le moi tout entier se l’assimilait ; la passion, même soudaine, ne présenterait plus le même caractère fatal s’il s’y reflétait, ainsi que dans l’indignation d’Alceste, toute l’histoire de la personne ; et l’éducation la plus autoritaire ne retrancherait rien de notre liberté si elle nous communiquait seulement des idées et des sentiments capables d’imprégner l’âme entière.
Ses lettres à elle ont un accent de tendresse, de grâce et de passion. […] Elles n’ont, pour la plupart, qu’une inspiratrice, qui n’est ni la fantaisie, ni la passion, mais la dure, l’âpre nécessité.
Il a exprimé les sentiments et les idées conformes à la morale ou à la mode de son public ; même quand il en avait personnellement d’autres, il a déformé les faits de façon à les adapter aux passions et aux préjugés de son public. […] Il ne lui reste d’autre procédé que d’examiner les conditions générales du document. — On peut examiner s’il y a un caractère commun à toutes les affirmations du document indiquant qu’elles proviennent toutes de gens ayant mêmes préjugés ou mêmes passions : en ce cas la tradition suivie par l’auteur est « colorée » ; la tradition d’Hérodote a une couleur athénienne et une couleur delphique. […] On commence par réunir les renseignements généraux sur le document et sur l’auteur, avec la préoccupation de chercher les conditions qui ont pu agir sur la production du document : l’époque, le lieu, le but, les péripéties de la composition, — la condition sociale, la patrie, le parti, la secte ou la famille, les intérêts, les passions, les préjugés, les habitudes de langue, les procédés de travail, les moyens d’information, la culture, les facultés ou les défauts d’esprit de l’auteur, — la nature et la forme de la transmission des faits. […] Mais la question du miracle a soulevé de telles passions qu’il peut être bon d’indiquer comment elle se pose pour les historiens180.
Mais nous avions bien autre chose en tête, nous avions bien autre chose à faire, une folie nous dévorait, qu’à voir que nous passions par-dessus des points critiques. […] D’une première part, moins extérieure, il faisait constamment varier les situations tragiques mêmes de ses personnages, (et les situations scéniques), les situations passionnelles réciproques de ses amants et de ses maîtresses ; (mais tout cela était déjà donné, indiqué, limité, mesuré dans Andromaque, une fois pour toutes, une fois pour toutes ses tragédies, une fois pour toute sa carrière, le jeu maximum était donné dans Andromaque, le jeu à quatre, avec maximum d’irréversibilité (dans la passion, chacun des quatre, (ou des cinq, exactement, car il faut y mettre Hector), chacun des cinq aimant qui aime un(e) autre, (et le circuit ne s’arrêtant que parce qu’Hector est mort), (et (ainsi) (ou peut-être même non ainsi, non pour cela) parce qu’Andromaque et lui, (seuls), forment un couple clos), (et ce couple clos seul peut arrêter le circuit, un tel circuit, y mettre un terme). […] — La force de (la) grâce de Corneille est telle qu’elle n’effectue pas seulement cette célèbre purgation des passions que disaient, que voulaient les anciens ; cette purgation des caractères et des mœurs.
Kobus et lui s’acheminent vers la ferme, tremblants que les promesses de mariage faites à un autre ne soient un obstacle invincible à la passion de Kobus.
Mais s’il n’y a rien de plus juste, ils feraient bien de considérer qu’un système de pénalités, quelle qu’en soit la force, ne suffira jamais à sauver les nations : vint nullarn pœnarum futuram tantam qitæ conservare respublicas sola possit . « La crainte, comme l’enseigne excellemment saint Thomas, est un fondement infirme. » Vienne l’occasion qui permet d’espérer l’impunité, ceux que la crainte seule a soumis se soulèveront avec d’autant plus de passion contre leurs chefs que la terreur les avait jusque-là contenus avec plus de violence.