Plus tard Heine, devenu un des chefs du parti libéral, réclama et préconisa les institutions constitutionnelles de la France ; il demeura dans ce pays pendant la fin de sa vie. […] Il a été Français et admirateur de Napoléon en Allemagne, patriote allemand en France, choisissant toujours, il faut le remarquer, le parti le plus hasardeux.
Il y a donc beaucoup à éclaircir encore en cette question, et nous sommes pour notre part d’autant plus disposé, et je dirai presque autorisé, à défendre dans toute sa latitude le principe de la liberté de penser, que nous n’appartenons pas en philosophie à ce que l’on peut appeler les partis extrêmes. […] Cependant il ne faut pas asservir les hommes éternellement aux mêmes préjugés, et quand le moment est venu de séparer la vérité de l’erreur, il faut bien en prendre son parti.
S’il prend le premier parti, la composition sera d’accord et tout à fait mauvaise ; s’il prend le second, il y aura harmonie, unité et beauté. […] Mais transportez la scène de Paris à Rome ; de l’hôtel de ville au milieu du sénat ; à ces foutus sacs rouges, noirs, emperruqués, en bas de soie bien tirés, bien roulés sur les genoux, en rabats, en souliers à talon, substituez-moi de graves personnages à longues barbes, à tête, bras et jambes nus, à poitrines découvertes, et longues, fluentes et larges robes consulaires ; donnez ensuite le même sujet au même peintre tout médiocre qu’il est, et vous jugerez de l’intérêt et du parti qu’il en tirera, à condition pourtant qu’il ferait descendre autrement sa paix.
» et dont un autre poète aurait tiré un grand parti. […] Le poète des Colifichets, ce poète du mot, qui le hacherait volontiers pour en avoir moins et qui du dernier atome de ce mot haché tirerait je ne sais quel incroyable parti encore, ce poète du mot a une haleine, et cette haleine est le plus impétueux, le plus continu, le plus long et, quand il le veut, le plus majestueusement rassis des souffles.
À quel résultat nous conduit en effet l’histoire des partis et des formes politiques au xixe siècle dans les différents pays d’Europe ? — Des deux partis extrêmes, l’absolutiste et le démocrate, qu’elle distingue au lendemain de la Révolution, — l’un voulant une société fondée sur l’inégalité héréditaire et un gouvernement fondé sur la souveraineté absolue du prince, l’autre réclamant l’égalité sociale et la souveraineté du peuple, — c’est le démocrate qui l’a emporté7.
La jeune Gomez languit longtemps de ce mal du pays plus sensible aux exilés de l’Orient qu’aux voyageurs partis de l’Europe. […] Triomphante sur la scène, admirée dans les académies, entourée d’hommages dans les réunions qu’animait sa voix, exposée peut-être aux médisantes jalousies du monde et aux calomnies des partis, la belle Gomez de Avellaneda ne donnait place dans ses vers qu’aux sentiments de patrie, de vertu, de gloire.
Il faudrait un bien grand fonds d’humilité pour en prendre facilement et vite mon parti.
Mais à quel prix M. de Balzac a-t-il fait sa découverte et en a-t-il tiré parti ?
Et ce sont, pour ainsi dire, des formules comiques que Molière emprunte aux Italiens, sauf à centupler la valeur de ce qu’il emprunte par le parti qu’il en tire, par l’usage qu’il en fait.
Orateur, dis ton âme et ton esprit, non les mensonges sournois ou brutaux d’un parti.
Si peu d’hommes savent tirer parti de leurs talents, soit pour conserver leur bien, soit pour l’accroître, la misère est une si puissante ennemie de la probité, le renversement des fortunes est si fréquent et a de si funestes effets sur l’éducation des enfants, que j’ajouterais ici les éléments de la science économique, ou de l’art de conduire sa maison ; art dont les Grecs et les Romains faisaient si grand cas.
Ce grand capitaine n’avoit étudié aucune des sciences capables d’aider un ingénieur à se former, quand le dépit qu’il conçut, parce qu’un autre noble genois lui avoit été préferé dans l’achat du palais Turfi de Genes, lui fit prendre le parti de venir se faire homme de guerre dans les païs-bas espagnols en un âge fort avancé, par rapport à l’âge où l’on fait communément l’apprentissage de ce métier.
Ce soin occupoit encore Gracchus lorsqu’il prononçoit ces terribles harangues qui devoient armer les citoïens les uns contre les autres, et qui armoient certainement contre l’orateur le parti le plus à craindre dans Rome.
Ce style, très certainement, Vallès en tirerait parti s’il le mettait au service de quelque chose de grand.
Mais, fidèle et même dévoué, comme le témoigne sa brochure, il n’en exprime pas moins les idées les plus chères aux partis vaincus, qui se reforment depuis leur défaite.
Il n’a ni le brio d’éblouissant mauvais sujet, ni la tournure, ni la fougue, ni l’élan du poète qui, parti de Cape et d’Épée, aboutit à Colombes et Couleuvres.
Isocrate prit enfin le parti de répondre ; ce discours d’un vieillard, qui, pour réfuter l’envie, fait la revue de ses pensées depuis quatre-vingts ans, et avant de descendre au tombeau, rend compte à la patrie et aux lois, de l’usage qu’il a fait de son éloquence, n’était pas moins susceptible de pathétique que de force ; mais l’ouvrage, avec des beautés, est bien loin d’avoir ce caractère ; le sujet est grand, l’exécution est faible.
Je le croirai, par exemple, pour quelques vers qui ne me semblent que le début d’un hymne à la gloire d’Athènes : « Salut, braves105, vous qui avez remporté le grand honneur de la guerre, enfants d’Athènes, habiles cavaliers qui jadis, pour votre patrie aux belles fêtes, avez consumé votre jeunesse, en suivant un parti contraire à celui du plus grand nombre des Grecs !
Le Clavecin est publié en 1932, année de la fameuse « affaire Aragon » qui témoigne des rapports conflictuels entre le groupe surréaliste et le parti communiste. […] Cependant, contrairement à Aragon qui accepte de soumettre son activité poétique au contrôle du parti communiste, André Breton affirme que, tout en participant à l’activité révolutionnaire, le groupe surréaliste doit garder son indépendance ; il refuse que l’activité politique censure l’activité poétique. Le texte de Crevel se fait en partie l’écho de ces rapports complexes entre le surréalisme et le parti communiste. […] Le roman tirait parti de tout. […] Et puis, il y a aussi les sages dont la sagesse inventa ce dilemme : Il faut savoir de tout prendre son parti, et cependant n’être, en rien, de parti pris.
Ces hommes prouvèrent par là qu’ils s’entendaient du moins à tirer parti de la vie. […] Être mis à l’index par les deux partis, n’est-ce pas un joli succès pour qui se pique avant tout d’impartialité ? […] Mais il ne pouvait se dissimuler qu’avec son chef le parti impérialiste était mort. […] Il n’a pris d’engagements avec aucun parti. […] Elle est très divisée et les partis y mènent grand bruit.
Paul Adam a traité ailleurs Agnès de « gourgandine » et l’ardeur avec laquelle il prend, contre cette petite sans-cœur, le parti de ce pauvre Holopherne d’Arnolphe est vraiment touchante. […] Elle implique de grands partis pris, des caractères vigoureusement poussés en avant, pleins de puissance, de substance et de suc. […] L’une d’elles ne serait-elle pas encore que le critique dramatique, simple délégué du public, reste en principe assez libre devant les auteurs, les acteurs et même les actrices, tandis que le critique politique juge du point de vue d’un parti, abdique une forte part de sa liberté ? S’il appartenait au parti de ceux qui n’en ont pas, et qui, selon la chanson, sont des tas, ce serait qu’il ne s’intéresserait pas à la politique. […] Brunschvicg s’emploie à une lâche de ce genre, le Problème de la Conscience dans la Philosophie occidentale, plein d’intérêt, mais pour lequel j’eusse préféré le plan de l’Esquisse de Renouvier, les grands partis de doctrines adverses et complémentaires.
Mais les femmes et la jeunesse se déclarèrent en faveur de Musset, et tous les vieux amateurs de poésie qui n’étaient pas inféodés au parti classique sentirent plus ou moins nettement qu’il y avait là du nouveau. […] Il faut en prendre son parti ; c’est la rançon des amours de gens de lettres, qu’on doit acquitter même avec Musset, qui était aussi peu auteur que possible. […] Le seul parti qui lui reste est de s’en aller bien loin, et il implore un dernier adieu avant son départ. […] Au moins serait-il juste de ne pas méconnaître qu’il a tiré un magnifique parti des ressources techniques auxquelles il s’était volontairement limité. […] Il prend le parti de chanter à sa mode et devient un poète célèbre.
Il y eut des partis pour ou contre les mots ; on cabalait pour faire entrer celui-ci dans le dictionnaire, ou pour exclure celui-là. […] La plume d’Arnauld est la plume d’un parti. […] Autant poursuivre les moyens de concilier tous les partis, d’empêcher la calomnie, de gouverner au contentement de tout le monde.
Il renaquit à l’espérance : il passa en Amérique, non pour se battre avec Lafayette et Rochambeau, mais pour changer de place ; René est remarquable par son incapacité à servir une cause, un parti et à songer aux autres ; son individualisme est féroce : Moi, toujours moi ! […] Fontanes, qu’il avait perdu de vue depuis 12 ans, jeté en Angleterre par le coup d’état de Fructidor (4 septembre 1797), fit miroiter devant ses yeux le brillant avenir réservé aux défenseurs du catholicisme, alors renaissant : il s’empressa de planter là la philosophie et de renier Jean Jacques, que cependant il admirait ; et avant que l’encre de l’Essai se fût desséchée, et avec la même plume qui annotait ses passages sceptiques, il écrivit le Génie du Christianisme ; et pour donner des gages au parti qui l’enrôlait, il imprima dans le Mercure (1er nivôse an IX) : « Ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout. » Malheureusement il avait eu l’imprudence d’envoyer son Essai à ses amis de Paris ; ils s’en souvinrent et élevèrent des doutes sur la sincérité de sa conversion. […] Mais l’honneur d’avoir découvert le parti qu’on pouvait tirer de son père et de sa mère à la ville et au théâtre appartient à René Chateaubriand : cette trouvaille est d’autant plus méritoire que le régime nouveau détruisait l’antique majesté de la famille et inscrivait dans son code l’interdiction de la recherche de la paternité.