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1296. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Publiée en 1830, sa première pièce fut cette fameuse Curée, qui, sans préparation, sans grondement antérieur, tomba, comme la foudre, dans la publicité, et y embrasa tous les esprits, y alluma toutes les curiosités… Depuis, je crois, le grand Corneille, personne n’avait donné un pareil tressaillement d’admiration aux entrailles de tout un pays.

1297. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Mais, il faut bien le dire, il n’y a pas encore, en ce moment, de pareille œuvre dans la littérature du dix-neuvième siècle, et, quand la Critique se pose cette question-là, elle se fait l’effet de se pencher sur le bord d’un gouffre… Seulement, disons que, quoi qu’il en puisse être et quoi qu’on puisse penser du génie, qui n’a pourtant jamais dit, et qui ne dira jamais le mot de ce fat de Calonne à une femme, et qu’il trompait encore !

1298. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Dans l’état actuel de ces sciences, serait-il méthodique de leur demander, dès l’abord, de pareilles solutions ?

1299. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

On ose dire qu’une pareille institution serait utile à l’État et au prince.

1300. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Et pourtant, si on y regarde de près, la grande loi, chez eux, demeure pareille. […] Barrès lui-même, une pointe extrême de la Lorraine, pareille à cette pointe extrême d’Europe que Du sang évoquait ? […] … Ô Thérèse, messagère de mon esprit, pareille à moi, mais plus légère, tu volais plus audacieusement. […] Silas est resté le même et sur cet homme pareil le second coup de la destinée est pareil au premier : c’est la même erreur qui l’abuse. […] Shakespeare, Corneille sont des natures pareilles à la nature, et qui s’en sont détachées en l’imitant, en continuant son mouvement créateur, comme les planètes se sont détachées du soleil.

1301. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Pareille chose s’est produite au temps des Romains de l’Empire. […] Or, contre une pareille affirmation, les faits protestent avec véhémence. […] Un pareil roman paraît singulièrement propre à exciter notre curiosité, puisqu’il met en lumière l’empreinte de notre culture sur Demolder. […] Une pareille gaieté, une pareille sève chez un Wallon ! […] Elle est formée de l’énergie, des désirs, des pensées, des souffrances, des passions de nos frères, et nous devrions connaître ces passions puisqu’elles sont pareilles aux nôtres.

1302. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

C’est épouvantable… Il faut aller à Kairouan, à la mosquée des Aissaouas, pour voir de pareilles folies. […] Son langage courant et pittoresque, tout pareil à son écriture, leur fit l’effet « d’un ruisseau sur des herbes et sur des cailloux ». […] Ici, rien de pareil. […] Il était facile, en un pareil sujet, de prendre une grosse voix de sibylle, de prédire la fin de Sodome et de tonner contre les orgies de Gomorrhe. […] Tous, nets et pareils, consistent à proférer le nom monosyllabique d’une partie de son corps.

1303. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Peut-on faire un pareil abus des mots, aller si avant dans l’absurde ! […] Chose plus grave, ou plutôt (car, en pareille matière, tout est grave également) autre chose : M.  […] Nous sommes étonné qu’une pareille accusation parte de ce critique au goût sûr, au jugement sain, qui s’appelle Édouard Thierry. […] C’est possible, mais on n’a pas le droit de transporter, de la vie réelle dans la vie artistique, de pareils phénomènes, sans les expliquer. […] … » Il ne l’a point essayé, fort heureusement pour lui, pareil dessein étant hors de réalisation.

1304. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il n’y a rien de pareil. […] Une pareille intolérance aboutirait bientôt à rendre toute littérature impossible. […] Cependant une pareille intransigeance nous étonne. […] Mais que penserait-il d’un ministre qui opposerait une pareille réponse à une interpellation de M.  […] Avez-vous vu jamais pareille merveille : un voleur qu’on indemnise ? 

1305. (1929) La société des grands esprits

De tout autre qu’un savant professeur d’Oxford, on se demanderait, après une pareille phrase, s’il a lu le Timée. […] Évidemment, Platon ne pouvait être un philistin et un ennemi des Muses : toute la doctrine, toute l’œuvre de ce prince des prosateurs, qui lui-même est un poète, proteste contre une pareille hypothèse. […] Le stupéfiant est que nos politiciens radicaux suivent de pareils docteurs. […] L’homme n’est donc pas libre au sens où il l’imagine, ni pareil à un empire dans un empire, mais soumis lui aussi au déterminisme, car rationnellement tout s’enchaîne et rien n’est discontinu. […] Le roi paye la note de frais, mais déclare que « jamais bouffon de grand seigneur n’eut de pareils gages ».

1306. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Lamartine a aimé Elvire sur le lac du Bourget, mais qui n’a éprouvé en fait ou en rêve des amours et des tristesses pareilles ? […] Rien ne pourra détruire ni amoindrir la portée d’un pareil témoignage. […] Ceux-ci veulent savourer Georges Ohnet et ses pareils, mais avec bonne conscience, et sans qu’on prenne leur dire que cela ne vaut pas du Balzac. […] Il admirait beaucoup Michelet, qui, comme Renan, Gautier et Leconte de Lisle, lui rendait la pareille. […] Même au prix d’un don de style comme celui de Barrès, je ne voudrais pas avoir signé un pareil livre.

1307. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Il donnait, comme don Juan, « au nom de l’humanité », au nom de la solidarité humaine, pareil en cela, aux philanthropes du siècle suivant. […]                           Et d’un pareil manque de foi ;                           Dans la Grèce, que va-t-on dire ? […] Mais il est vrai qu’il ne s’agissait de rien de pareil à la révélation dont Severo est bouleversé. […] … Ô justice infinie, J’ai promis d’observer et de venger tes lois ; Mais prince eut-il jamais à faire un pareil choix ! […] Seulement, comme nous n’étions point là pour nous amuser, mais pour distribuer des prix, je dois dire qu’un pareil choix de morceaux n’était peut-être pas pour rendre facile l’appréciation du mérite des candidats.

1308. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Mais pourquoi ne voit-on plus leurs pareils ? […] III)  ; et Livilla, sa sœur, ne cessait de plaindre le peuple romain, à qui le sort destinait un pareil maître. […] Mais que peuvent de pareilles autorités contre le caractère de l’homme ? […] Jean-Jacques n’a-t-il rien fait de pareil ? […] Une pareille insolence serait plus sévèrement châtiée de nos jours.

1309. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Il joignoit à une mémoire prodigieuse une application pareille à l’étude. […] Quel honneur pour un républicain de se mesurer avec un pareil adversaire ! […] Il est étonnant que la troupe n’ait pas plutôt songé à faire une pareille acquisition pour son théâtre. […] Une pareille opinion alloit directement contre celle des franciscains. […] Il n’y a point de grace pareille ».

1310. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Jamais l’Amour n’eut un chantre pareil. […] En fait, c’est l’apothéose de l’anatomie, et il a si bien conscience de sa splendeur qu’il vous entretient de son tibia ou de son thorax comme si personne au monde n’avait le pareil. […] Il a fait place à une douleur ardente, à un dédain terrible, à une rage farouche, à une passion pareille à la flamme. […] cette doctrine mystique pareille à un cauchemar, conçue dans une crise de fièvre, n’est plus étudiée. […] Il était pareil à un homme qui lutte de vitesse avec son ombre, qui fait du bruit pour qu’on n’entende pas l’écho.

1311. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Souvent, en pareil cas, nous produisons une inspiration prolongée, pour renouveler amplement l’air de nos poumons. […] Pour conclure, voyons ce qu’il faut entendre par l’expression courante ; « diriger volontaire-aient son attention sur un objet », et ce qui se passe en pareil cas. […] Nous avons, en pareil cas, le sentiment très net d’un effort soutenu. […] Dans la vision réelle, on doit passer, en pareil cas, de l’état de convergence à l’état de parallélisme des axes visuels, c’est-à-dire innerver les muscles moteurs de l’œil d’une autre manière. […] Mais cette instabilité qu’ils expliquent à leur façon, par leur indignité d’un pareil bonheur, par l’impossibilité pour un être fini de devenir infini, s’explique en réalité par des causes psychologiques et physiologiques.

1312. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Les grands Parnassiens, Coppée, Dierx, Hérédia, Mallarmé, Mendès, n’ont garde d’offrir de pareils scandales. […] Ce sont les fleurs les plus étranges Et des fruits d’un goût sans pareil, Des orangers remplis d’oranges Dans des champs tout pleins de soleil. […] Entre autres choses si intéressantes, dont il était prodigue envers ceux qu’il estimait dignes de pareilles confidences, j’en veux faire connaître, sur un point particulier, d’absolument inédites et par moi recueillies dans le salon de Paul Meurice devant le magnifique buste en marbre de Victor Hugo-Dante par David d’Angers. […] En revanche, avec quel tact infaillible dans l’éloge, il traite du Palais des Machines, ce presque chef-d’œuvre de force légère et de grâce sui generis : « Étudiez, écrit-il, la légèreté de la structure, le jet hardi et la courbe gracieuse des formes qui fendent l’espace, pareilles aux ailes déployées d’un oiseau dans son vol, et essayez de détailler votre impression : les idées éveillées en votre esprit sont celles déjà force, de la grandeur et de l’aisance ; l’harmonie des proportions, en dissimulant l’étendue de la surface couverte, donne à l’invention gigantesque le prestige de l’élégance et, ce qui retient et captive, c’est, sans contredit, la jouissance esthétique ». […] mais la qualité, mais la bonne foi, mais l’effort des poètes soient tels qu’il est rare qu’un pareil spectacle, consolant et rassurant, ait jamais été donné avec cette intensité de talent, et de conscience dans le talent.

1313. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Si nous réussissions à souhait et selon tout notre idéal, un bon nombre de ces articles médiocrement sévères et de ces portraits ne seraient guère autre chose qu’une manière de coup d’œil sur des coins de jardins d’Alcibiade, retrouvés, retracés par-ci par-là, du dehors, et qui ne devraient pas entrer dans la carte de l’Attique : cette carte, c’est, par exemple, l’histoire générale de la littérature, telle que la professait ces années précédentes et que l’écrira bientôt, nous l’espérons, notre ami Ampère, ou quelqu’un de pareil. […] Un malentendu, un oubli, une mauvaise humeur peut changer ses sentiments à notre égard ; et combien sur un pareil sujet les moindres reproches qu’on se fait à soi-même ne doivent-ils pas être douloureux ! […] Mlle*** dit que tout le monde pouvait faire un pareil livre : « Essayez, » lui dit son frère.

1314. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Aristote n’avait rien de pareil à sa disposition ; et cette vaste expérience lui a été refusée, à la fois par l’époque où il a paru, et par le peuple auquel il s’adressait. […] Susciter de pareilles controverses n’est pas absolument, comme on pourrait le croire, un privilège du génie. […] Il y aura de plus cet avantage que, si la sentence portée au nom de Platon est toute pareille à celle que nous eussions portée au nom de Descartes, le jugement pourra passer pour infaillible ; ce sera l’expression même de la vérité, découverte d’abord par le génie, et confirmée par le témoignage des temps.

1315. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

» Oui, c’est vraiment positif, au fond le scientifique est devenu le goût de toutes les intelligences, depuis les plus hautes jusqu’aux plus basses, et ne voilà-t-il pas une pauvre petite créature, qui au lieu de couper des romans au bas des journaux, coupe des articles de science, et a l’envie passionnée d’aller à un cours médical, comme autrefois l’une de ses pareilles avait l’envie d’aller au bal. […] Puis il tire d’une commode, des cahiers, où il nous montre de nombreuses pages contenant l’historique de ces évocations, et nous montre enfin un tableau, représentant une femme aux mains lumineuses, qu’il dit être venue l’embrasser, et dont il a senti sur sa joue, ses lèvres, des lèvres pareilles à des lèvres de feu. […] L’enfant donné aux cochons, du Conte de Noël qui précède la pièce d’Ajalbert, et plus encore la sempiternelle répétition d’un chant sur les cloches et clochettes de la nuit adoratrice, mettent la salle dans une exaspération telle, qu’Antoine rentre deux ou trois fois dans sa loge, nous disant : « Je n’ai jamais vu une salle pareille ! 

1316. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

D’autres qui vivent encore mériteroient que je fisse une mention honorable de leurs ouvrages, mais comme dit Velleius Paterculus, en un cas à peu près pareil, vivorum censura difficilis. […] De pareilles guerres anéantissent certainement les arts et les sciences dans les païs qu’elles désolent. […] Jamais perte n’auroit été moins réparable que celle d’un pareil dépôt, composé des chef-d’oeuvres de ces artisans rares, qui contribuent autant que les grands capitaines, à rendre leur siecle respectable aux autres siecles.

1317. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

II Jamais, en effet, rien de pareil ne s’était vu, et, quoique la synonymie des deux époques soit assez frappante, cependant, il faut bien l’avouer, l’avantage revient au Directoire. […] Jamais, dans les plus courageuses publications contemporaines, on n’a jaugé d’une pareille main d’Hercule, et les idées auxquelles l’opinion est demeurée si longtemps en proie, et les différents partis dont l’action bruyante, turbulente et inepte, a caché la France à la France. […] Aux Instituts, ils savent très bien quelles sont les habitudes de main de Cassagnac, et s’ils ont, par hasard, entrouvert son livre, qu’un pareil chêne ne se coupe pas avec des couteaux à papier et des grattoirs d’Académie.

1318. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

taches que j’aurais fait sauter en arrachant l’étoffe, si j’avais été François Hugo ; car je supprimerais mes préfaces et me contenterais d’une traduction où des choses pareilles ne se trouvent pas, grâce à Shakespeare ! […] C’est la comédie encore plus que la tragédie qui fait le mérite sans pareil du poète anglais dans son drame de Roméo et Juliette. […] parce que c’est peut-être vrai, et que dans tous les cas c’est une idée profonde et justifiée, à ce qu’il semble, par la conception que nous avons du génie sympathique de Shakespeare, que de prétendre et de poser qu’un pareil homme, rencontrant Jeanne d’Arc dans l’Histoire, ne puisse avoir pour cette fille, unique en sa grandeur, qu’un sentiment digne de ce génie, unique dans la sienne, qui vibrait si magnifiquement à chaque coup de toute chose grande et belle, et dont la vaste personnalité, embrassant toutes les personnalités humaines, comme jamais esprit ne les avait jusque-là embrassées, a paru si extraordinaire qu’on n’a rien trouvé de mieux à en dire que de l’appeler de l’impersonnalité.

1319. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Elles le sont encore plus dans les rôles des paroisses, où l’on trouve une infinité de cotes faites sur des biens abandonnés que les collecteurs afferment et dont le produit souvent ne suffit pas pour le payement de l’impôt. » — De pareils chiffres sont d’une éloquence terrible, et je crois pouvoir les résumer en un seul. […] Il suffit de repasser l’histoire de ses crues périodiques pour montrer à l’homme du Tiers que, seul ou presque seul, il a payé et paye698 pour la construction des ponts, chaussées, canaux et palais de justice, pour le rachat des offices, pour l’établissement et l’entretien des maisons de refuge, des asiles d’aliénés, des pépinières, des postes aux chevaux, des académies d’escrime et d’équitation, pour l’entreprise des boues et pavés de Paris, pour les appointements des lieutenants généraux, gouverneurs et commandants de province, pour les honoraires des baillis, sénéchaux et vice-baillis, pour les traitements des bureaux de finances, des bureaux d’élection et des commissaires envoyés dans les provinces, pour les salaires de la maréchaussée, des chevaliers du guet, et pour je ne sais combien d’autres choses  Dans les pays d’États, où la taille semble devoir être mieux répartie, l’inégalité est pareille.

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