J’ai quelque espoir d’avoir en cette fiction neuve, où éclate la jactance de l’aigle païenne et la finesse du ramier apostolique, résumé le double caractère des âges où le vandalisme luttait avec la religion nouvelle, déjà victorieuse de l’ancienne. […] Pourquoi les relisons-nous sans cesse avec une satisfaction nouvelle ? […] Notice sur la nouvelle publication de la Lusiade, par M. de Souza. […] Il le pleure ; il entend sa dernière exclamation à la nouvelle de la bataille d’Alcacerquivir, bataille où succombèrent le roi don Sébastien et toutes les forces du Portugal ruinées dans l’Afrique. « Ah ! […] La fuite d’Hélène ne devint que l’occasion nouvelle d’un embrasement dont la cause était ancienne et générale.
Je ne m’attaque jamais à une œuvre nouvelle que dans le tremblement. […] Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur ! […] Eugène Marsan, attaché aujourd’hui à la Revue critique des Idées et des Livres, — Nouvelle librairie nationale, — 85, rue de Rennes, Paris sixième. […] Expressément, sur un premier plan, il ne parle d’éloignement que pour justifier de sa dignité, de la dignité de cette nouvelle tragédie. […] Et une tendresse inconnue, inquiète, vous vient, une liaison nouvelle, si inquiète, une compromission, une complicité, d’avoir été victimes ensemble.
Alors commença pour elle une période nouvelle qui a été féconde en travaux remarquables. […] Cette histoire de l’acte de Brumaire est en effet une histoire nouvelle. […] À la nouvelle de sa mort à Novi, il y eut un instant d’affolement. […] Il était urgent que la nouvelle de Friedland vînt remettre les choses dans l’ordre. […] Cette idée ne leur est pas venue que, pour mener à bien l’œuvre nouvelle qu’ils entreprenaient, il leur fallût changer de procédés.
L’idéalisme est à la base de la Poétique nouvelle. […] Ces indices et quelques autres nous renseignent sur la période que traverse aujourd’hui la poésie nouvelle. […] De même il est pénétré par les tendances de la musique nouvelle. […] Comme dans la nouvelle de Maupassant, il tue « l’innocent », ou il l’aide à mourir. […] Ils ont composé une nouvelle, à moins qu’ils n’en aient seulement esquissé le plan.
Si l’on parvenait à prouver qu’en fait l’éther existe, et qu’en fait la densité de ses couches étagées autour d’un corps pesant va croissant comme le carré du rayon qui mesure leur distance à ce corps, la supposition présentée deviendrait une vérité démontrée, on aurait un parce que de plus ; on dégagerait dans le corps qui gravite un caractère plus abstrait et plus général encore que la gravitation, une propriété toute mécanique, celle par laquelle un corps suit l’impulsion et, à chaque nouvelle impulsion, reçoit une nouvelle vitesse. […] C’est donc sur les facteurs primitifs que doit se porter le principal effort de la méthode. — De là une nouvelle façon de considérer les grandeurs, et notamment les grandeurs géométriques. […] Une telle histoire est un livre déchiré, effacé, où quelques chapitres, surtout les derniers, sont à peu près entiers, où, des chapitres précédents, il subsiste çà et là deux ou trois pages éparses, où nous ne retrouvons rien des premiers, sauf les titres. — Mais tous les jours une découverte nouvelle restitue une page, et la sagacité des savants démêle quelque portion de la pensée générale. […] Au commencement de toute recherche nouvelle, les savants l’admettent ; et ils y sont bien obligés ; car, sans lui, ainsi qu’on l’a vu, ils ne pourraient induire123.
Dans ce volume, j’insisterai plus particulièrement sur les pensées de cet écrivain, parce qu’il me semble étrangement original et que son œuvre a eu déjà une grande influence sur la littérature nouvelle. […] Mallarmé, il incarne, selon moi, ce souci de forme nouvelle, cette révolution dans l’expression poétique — seule gloire de cette époque transitoire en littérature : le symbolisme. […] Maurice Barrès n’apporte pas en littérature une forme nouvelle. […] Cependant — serait-ce une hallucination nouvelle ? […] Ce n’est plus l’Art-Miroir qu’il faudrait dire, mais le Poète-Protée, qui revêt, tour à tour, et selon ce qu’il veut chanter, une forme nouvelle et une apparence imprévue.
Edmond et Jules de Goncourt sur Mme de Pompadour… Mais enfin, si les livres d’étrennes, selon l’antique usage qui avait bien sa raison d’être, et sans prêcher la vertu et le renoncement, devraient pouvoir être lus et feuilletés indifféremment par tout le monde, on eût sans doute mieux fait d’attendre un autre temps et une autre occasion pour publier, cette nouvelle édition de Mme de Pompadour… Cette Revue des Deux Mondes, à l’heure présente, est vraiment, — vraiment, bien pudibonde. Jeudi 19 janvier Je ne sais comment, aujourd’hui, mes mains se sont portées sur une petite glace de toilette de ma mère, en ont fait glisser le couvercle, et la glace entrouverte, devant sa lumière comme usée, et d’un autre monde, j’ai pensé à la nouvelle délicatement fantastique, qu’on pourrait faire d’un être nerveux, qui dans de certaines dispositions d’âme, aurait l’illusion de retrouver dans une glace, au sortir de sa nuit, la vision, pendant une seconde, de l’image reflétée du visage aimé, restée fixée dans l’obscurité. […] Vendredi 26 octobre Il y a dans le demi-réveil du matin, au lendemain d’une mauvaise nouvelle, un moment anxieusement trouble, le moment où l’on se demande encore, un peu endormi, si la chose arrivée est véritablement vraie, ou si elle n’a pas été seulement rêvée… Ah ! […] Et voici Porel, avec sa facilité d’emballement, rêvant déjà de décors exotiques et de mélodies haïtiennes, et faisant du Mariage de Loti, dans son imagination, la pièce à succès de la fin de l’année, et voilà l’auteur du charmant roman, tout charmé, et sous le coup de la fascination de cette chose nouvelle : le théâtre, — et qui invite Porel à venir à Rochefort, et à travailler à la pièce, à eux deux. […] Dimanche 30 décembre … Au moment, où Léon Daudet arbore pour sortir une toque en velours noir, la nouvelle coiffure chic de l’étudiant, son père nous conte, qu’à l’âge d’à peu près quatorze ans, une société de garçonnets comme lui, avait loué à Lyon, une chambre au quatrième, une chambre donnant sur la Saône et son brouillard, une chambre louée à un pauvre ménage d’ouvriers dans la débine, et chez lequel il y avait une femme qui pleurait toujours, et dans une cage en osier, une colombe gémissante, à l’instar de la femme.
., nouvelle édition in-4°. […] Mémoires pour servir à l’histoire de Mme. de Maintenon, & à celle du siécle passé, par M. de la Baumelle, nouvelle édition, augmentée de remarques critiques de M. de V., & d’un recueil de Lettres de cette Dame, in-12. quinze vol. 1757. 1758. […] Ce n’est point pour les lecteurs de ce dernier genre que nous citerons la Bibliothèque historique de la France, contenant le catalogue des ouvrages tant imprimés que manuscrits, qui traitent de l’histoire de ce Royaume, ou qui y ont rapport, avec des notes critiques & historiques, par feu Jacques le Long, Prêtre de l’Oratoire, Bibliothécaire de la Maison de Paris : nouvelle édition revue, corrigée, & considérablement augmentée, par M. […] C’étoit indiquer clairement la nouvelle édition qu’on donne actuellement. […] L’ouvrage du Pere le Long contient environ dix-huit mille articles, & dans la nouvelle édition on en trouvera plus de trente mille ajoutés aux anciens.
Tantôt nous nous remémorons ainsi ce que nous avons auparavant lu ou entendu ; tantôt et plus souvent, notre pensée, futile ou profonde, est nouvelle, et le langage secret qui la suit fidèlement dans ses détours est nouveau comme elle. […] Rousseau lui parurent fournir, l’une une meilleure définition du fait, l’autre le germe d’une solution nouvelle du problème. […] 40 Ce n’est pas tout : en affirmant que la parole intérieure est nécessaire pour penser, Bonald commet une nouvelle erreur d’observation ; comme il n’a pas vu que la parole intérieure est constante en fait, de même il ne voit pas qu’elle est toujours moins riche que la pensée ; en réalité, la pensée déborde toujours la parole, jamais elle ne peut s’exprimer tout entière ; pendant que nous nommons une de nos pensées, d’autres naissent à la conscience qui attendent leur tour de parole, et, le moment venu, toutes ne seront pas nommées. […] On peut songer aussi à identifier l’activité avec l’innovation verbale, la passivité avec la simple remémoration ; à première vue, l’invention seule semble impliquer un certain degré d’effort mental ; mais quelquefois nous nous remémorons avec peine, et souvent nous inventons sans effort : il n’est pas besoin pour cela d’être inspiré ; quand nous lisons un texte pour la première fois, la suite des mots intérieurement prononcés est une combinaison nouvelle de souvenirs anciens, et pourtant nous n’avons conscience d’aucun effort. […] Rousseau ; il s’autorise en outre, presque toujours à tort, de quelques passages de saint Paul, de l’extension, chez les anciens, du sens du mot grammaire aux exercices de l’intelligence, du double sens du mot logos, enfin de quelques expressions courantes de la langue française [sur lesquelles voir notre chapitre II, § 11]. — Une nouvelle rédaction de la doctrine se trouve dans les Recherches philosophiques (1818), chap.
Ce mystère est le privilège de leur raison supérieure : rares et vastes esprits, ils sont comme des rois de l’empire littéraire, qui, sans refuser de ployer sous les lois, y ajoutent celles que leur donnent la grandeur nouvelle de leur but, leur feu divin, et leur intelligence prédominante. […] Toutes les fleurs semées dans la rhétorique des Romains se raniment sur la nouvelle terre où les transplante son soin judicieux. […] Leur marche fut si certaine, et la carrière qu’ils s’étaient bornée si bien remplie, que Vida, l’honneur aussi d’un beau siècle, n’osa la tenter après eux qu’en se traçant une route fleurie et nouvelle, mais moins droite que la leur, mais plus longue, mais devenue plus commune. […] Quels seront les fruits de cette nouvelle étude ? […] Si le sujet oppose des difficultés à remplir cette obligation, c’est alors que l’art éclate davantage, et n’en est que plus admiré : cause nouvelle de plaisir pour le spectateur, qui s’en étonne.
La Librairie Nouvelle en regorge, et vous l’avez peut-être vu tout à l’heure, les galeries de l’Odéon en sont elles-mêmes inondées. […] Il l’a traité d’une manière nouvelle, qui est à la fois un progrès et un recul sur Polyeucte et sur le Cid, et c’est ce que je vais m’efforcer de vous faire bien voir. […] J’essayerai prochainement, Messieurs, quand nous arriverons à Tartufe, de vous montrer comment cette comédie nouvelle était le terme, en quelque sorte logique et nécessaire, de la conception réaliste ou naturaliste que Molière se faisait de l’art et de la vie. […] Une génération nouvelle, la génération des Henriette, celle des La Vallière et des Montespan, avait comme chassé de la cour les héroïnes de la Fronde : Montbazon, Chevreuse ou Longueville. […] Vous juriez autrefois que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une route nouvelle, Plutôt qu’on ne verrait votre cœur dégagé.
Et ne déduirez-vous point une nouvelle preuve du tort qu’une tyrannique censure fait aux belles-lettres par les entraves qu’elle leur oppose, en songeant que nous n’eussions pu seulement examiner les narrations du genre épique. […] Les eût-il spécifiées sous quelque dénomination nouvelle ? […] Elle a pour objet, convenable au temps où vivait le poète qui l’a choisie, les exploits et les hasards de la guerre, parce que la guerre était, comme nous l’observions, utile à l’existence d’une population nouvelle. […] Ici, le poète commence les explications préparatoires de sa fable nouvelle qui, bien qu’étant la continuation des faits de son héros, n’est pourtant pas la prolongation de la fable annoncée au premier chant. […] « J’ignorerais quel choc vient de la subvertir, « Si tes plaintes vers moi n’en portaient la nouvelle.
Mais si l’identique tranche ainsi sur le ressemblant, il y aurait lieu de rechercher, pour cette nouvelle catégorie d’idées générales comme pour l’autre, ce qui la rend possible. […] Nous renonçons alors à recomposer ; mais c’est pour glisser, le plus souvent, vers une nouvelle illusion, moins grave sans doute que la première, mais plus tenace qu’elle. […] Le philosophe ne prend pas des idées préexistantes pour les fondre dans une synthèse supérieure ou pour les combiner avec une idée nouvelle. […] Le mouvement est pour nous une position, puis une nouvelle position, et ainsi de suite indéfiniment. […] Mais son invention s’est surajoutée à cette réalité comme une chose absolument nouvelle, qui ne se serait peut-être jamais produite s’il n’avait pas existé.
En effet, ils entrent dans une forme d’esprit nouvelle et supérieure. […] Plus près de lui est un autre paganisme, celui de l’Italie, plus séduisant parce qu’il est moderne et fait couler une nouvelle séve dans le tronc antique, plus attrayant parce qu’il est plus sensuel et présente, avec le culte de la force et du génie, le culte du plaisir et de la volupté. […] Mais dans cette surabondance quelque chose de viable et de grand se dégage, la science, et il n’y a qu’à regarder de près une ou deux de ces œuvres pour voir la créature nouvelle éclore parmi les ébauches et les débris. […] Car une fois le but d’un voyage marqué, la route est désignée, puisque partout c’est le but qui désigne la route ; quand le point d’arrivée devient nouveau, la voie pour arriver devient nouvelle, et la science, changeant d’objet, change de procédé. […] Le pivot tourne en ce moment, et voici qu’une révolution de la grande roue commence, apportant une nouvelle conception de la nature, et par suite la portion de méthode qui manquait.
*** La nouvelle traduction de la Divine Comédie, que M. […] La nouvelle traduction de la Divine Comédie est ornée de deux portraits de Dante : l’un par Masaccio, l’autre par Giotto. […] Il envoie d’autres soldats ; et cette nouvelle troupe est miraculeusement arrêtée dans sa marche, comme la première. […] Là habitaient les Ruthènes qui devaient à saint Antonin les bienfaits de la foi nouvelle. […] Elle y va et rapporte une nouvelle flamme.
Fêté par les courtisans et par les gens de lettres, ayant, s’il faut l’en croire, « assez d’argent pour en faire part à ses amis », c’est au sein de cette opulence, si nouvelle dans la maison d’un poète, qu’il acheva ce poème tout plein des futilités ingénieuses, de la mollesse, des satisfactions de vanité, au milieu desquelles il l’écrivait, œuvre brillante et frivole comme sa vie. […] Les poètes formés par la poétique nouvelle s’appelèrent cultos, ou, comme nous dirions en français, puristes. […] Je ne me fie pas aux railleries de Lope de Vega et de Caldéron contre la nouvelle poésie ; elles sont trop vives pour qu’ils y persévèrent. […] La Fontaine, si supérieur dans les fables qu’il avait faites difficilement, d’après la nouvelle discipline, pouvait s’en tenir au genre facile et aimable, dans lequel il donnait quittance à Fouquet des quartiers de sa pension, et continuer de haïr le travail. […] Aucun poète de son temps n’en avait reçu le don plus pleinement ; nouvelle preuve qu’une loi préside à la diversité des talents, et les approprie, selon les temps et les lieux, aux besoins de l’esprit humain.
Ce précepte est, à mon avis, d’un grand sens ; et il signale une différence trop peu remarquée entre la morale du paganisme et celle que la religion chrétienne a établie sur ses ruines, entre les procédés de la philosophie ancienne et les pratiques de la foi nouvelle, entre les satiriques païens et les prédicateurs catholiques. […] Aujourd’hui que M. de Châteaubriand n’a plus de puissance que celle de sa renommée littéraire, qu’il n’a plus d’ennemis ni de flatteurs, qui s’avise de contester l’immense gloire qu’il s’est acquise, non moins pour avoir sauvé la vieille langue française du naufrage de toutes les traditions, que pour lui avoir imprimé le sceau d’une grâce nouvelle et d’une jeunesse inespérée ! […] Sainte-Beuve, il a tenté, dans son dernier roman, de fonder, je ne dirai pas une nouvelle école de style, à Dieu ne plaise que je lui en fasse un reproche ! c’est une nouvelle langue qu’il a voulu instituer. […] Telle était la nouvelle qui était venue réveiller Jacquemont ; il ne se rendormit pas, mais il crut rêver.
Duclos a fait quelques ouvrages qui prouvent ou supposent de l’érudition : comme membre de l’Académie des inscriptions et belles-Lettres, il y lut plusieurs mémoires sur des points d’Antiquité ou de Moyen Âge ; mais la première production importante, par laquelle il rompit avec les romans et se déclara un écrivain tout à fait sérieux et solide, fut son Histoire de Louis XI, publiée en 1745 avec la nouvelle année. […] Le chancelier d’Aguesseau plus calme, qui connaissait le travail de l’abbé Le Grand et qui s’était autrefois confié en ce docte et laborieux personnage pour le projet d’une nouvelle collection des Historiens de France, disait après avoir lu le livre de Duclos : « C’est un ouvrage écrit aujourd’hui avec l’érudition d’hier. » Le fait est qu’en lisant de suite ce récit de Duclos, on n’est point intéressé, on n’entre point avant dans le sujet, on n’y vit point, et il semble dès lors que l’auteur n’y a pas non plus habité suffisamment ni vécu.
Mais ces matériaux, peut-on lui répondre, étaient tellement sous la main et de telle qualité, et si appropriés au dessein une fois conçu, ils étaient d’une nature si vive, si combustible, qu’ils donnaient terriblement envie sinon de bâtir une nouvelle maison, du moins de commencer par brûler l’ancienne. […] Ce même homme qui vient de nous dire que la Révolution a été purement accidentelle dans son explosion, reconnaît qu’une fois enfantée, elle ouvre une ère entièrement nouvelle : La Révolution deviendra une époque nationale, comme la captivité de Babylone chez les juifs, et l’an de l’Hégire chez les arabes et les Turcs ; et une infinité de familles dateront de ce temps une illustration méritée par des services éclatants, ou un attachement héroïque à la monarchie, qui les rapprocheront des anciennes maisons.
Sous forme d’apologie, c’était un pamphlet très vif, un manifeste de guerre : Vous exigez de moi, monsieur, disait-il, un compte exact des divers jugements que les gens de lettres ont portés de la nouvelle Iliade ; je vais tâcher de vous satisfaire. […] Je n’ai que le temps de noter de l’abbé de Pons son Nouveau Système d’éducation, sa nouvelle méthode pour former la jeunesse française.
Ils sont comme le sensible Virgile qui, dans son Élysée, nous montrant les essaims innombrables des âmes bourdonnantes, avides de se replonger dans le fleuve où l’on puise avec l’oubli du passé le désir et le principe d’une existence nouvelle, s’écriait par la bouche de son héros étonné et compatissant : « Quæ miseris lucis tam dira cupido ! […] Nous le savons, tu peux donner encor des ailes Aux âmes qui ployaient sous un fardeau trop lourd : Tu peux, lorsqu’il le plaît,, loin des sphères mortelles Les élever à toi dans la Grâce et l’Amour ; Tu peux parmi les chœurs qui chantent tes louanges A tes pieds, sous tes yeux nous mettre au premier rang, Nous faire couronner par la main de tes Anges, Nous revêtir de gloire en nous transfigurant ; Tu peux nous pénétrer d’une vigueur nouvelle, Nous rendre le désir que nous avions perdu ; Oui, mais le Souvenir, cette ronce immortelle Attachée à nos cœurs, l’en arracheras-tu ?
Vous allez rire de voir Gribeauval et Habacuc contemporanisés par moi : riez tant qu’il vous plaira, puis songez qu’il y avait des curieux autour de moi, ries femmes, des enfants regardant avec attention aussi, mais ne voyant dans ce que nous admirions de mécanisme dans ces machines de guerre, qu’une nouvelle volonté de Dieu, qu’un fléau d’une autre forme envoyé par lui pour les éprouver de nouveau. […] La nouvelle de la mort du duc d’Orléans arriva sur ces entrefaites (juillet 1842) ; elle tomba comme un coup de foudre, la veille d’un bal et d’une fête de cour que l’on contremanda.
La nécessité, en somme, lui a été plus mère que marâtre ; elle l’a forcé, dans cette voie toute nouvelle où il faisait chaque jour un pas de plus, à tirer de lui et de son talent l’œuvre unique, légère, dispersée, innombrable, rieuse, aimable et satirique, profonde en définitive, qui assure à son nom dès aujourd’hui et chez nos neveux ce souvenir net, distinct, le plus à envier de tous pour l’artiste. […] J’y distingue une nouvelle de fantaisie, Madame A cher, l’histoire d’une jolie fille languedocienne, qui sacrifie tout, sa liberté, son amoureux, son propre bonheur, à l’envie d’avoir le pied mignon et de chausser de petits souliers.
Ces départements d’annexion nouvelle demandaient des ménagements tout particuliers et une conduite appropriée, ferme et prudente. […] Je compterai sur votre indulgence, je la réclamerai souvent, parce que j’en aurai souvent besoin ; mais je me flatte que, dans les erreurs même qui m’échapperont, vous distinguerez facilement un homme dont le caractère n’est peut-être pas indigne de quelque estime, et qui s’applaudira quand vous ne la lui refuserez pas. » Quelques jours après (19 septembre 1802), le ministre Chaptal lui écrivait : « L’exécution de l’arrêté des Consuls du 11 messidor dernier va faire cesser, Citoyen commissaire général, les rapports qu’en cette qualité vous avez entretenus jusqu’ici avec l’administration générale, et je ne laisserai point échapper cette nouvelle occasion de vous faire connaître ma satisfaction de la sagesse qui a dirigé votre surveillance et vos actes dans cette importante partie de la République.