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1106. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Depuis lors, sans doute, il y eut encore, — et nous en avons vu, — quelques mémorables guerres ; mais les plus heureuses, si l’on excepte la dernière (celle de 1866), n’ont produit pour les vainqueurs que des résultats incomplets, peu décisifs, chèrement achetés, et elles n’ont mis en lumière aucun génie ; l’enthousiasme n’a pas duré, et la pensée pacifique a fait chaque jour des progrès que l’émulation industrielle dans les odieux moyens de destruction n’est certes pas de nature à ralentir. […] C’était, selon lui, « l’unique moyen de poser le grand problème, de manière à le résoudre. » Son esprit juste, son jugement essentiellement modéré, en rabattront assez plus tard et bientôt, dès après Iéna et à partir d’Eylau, dès qu’il verra poindre et sortir les fautes et les exagérations du système nouveau et du génie qui l’avait conçu ; il dira alors, en rentrant dans la parfaite vérité : « Loin de moi la pensée de décider si le roi légitime de la Prusse, ne voulant que défendre son trône et son pays, pouvait provoquer, dès 1756, cette révolution immense dans l’art militaire qu’un soldat audacieux autant qu’habile introduisit, quarante ans après, par la force des événements qui l’entraînait !

1107. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Il est arrivé à ne distinguer que difficilement les poids avec lesquels il fait de la gymnastique, à ne reconnaître qu’avec un effort les gros des moyens, les moyens des petits. » « L’attention, cette prise de possession intelligentielle de ce qui se passe autour de nous, cette opération si simple, si facile, si alerte, si inconsciente de la santé des facultés cérébrales, l’attention, il n’en est plus le maître.

1108. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Elle avait trouvé moyen de faire porter par un domestique affidé une lettre à la poste prochaine adressée à sa mère à Paris. […] « Et moi aussi, lui répliquai-je ; mais je ne crois pas que violer la Charte soit un moyen de la maintenir, et je persiste à croire que le vote de l’adresse par les 221 est un défi à la royauté, et qu’il valait mieux attendre, pour défier, une occasion constitutionnelle qui avertît le roi sans prendre l’initiative d’attenter à l’esprit de la Constitution. » M. 

1109. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Son scepticisme m’a bien l’air de n’être qu’un moyen de défense. […] On veut un moyen terme entre la prose et le vers.

1110. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

C’est peut-être parce que Verlaine avait souffert réellement, qu’il intéressa moins : l’imagination des gens ordonnés et aisés, qui ont le moyen de s’installer en une loge d’Opéra-Comique ou une baignoire de Comédie-Française pour voir grelotter des poètes pauvres, se satisfait beaucoup plus de ces douleurs théâtrales que de la peu intéressante vérité des iniquités de la vraie vie. […] Il n’y a pas moyen de ne point les trouver impayables.

1111. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Ici il n’y a aucun moyen de dire aux dames : Voyez ! […] Il a trouvé ainsi moyen de gâter par du système une Étude d’ailleurs estimable, qui suppose beaucoup de lecture et une connaissance assez intime de son sujet.

1112. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

En ce sens, les classiques par excellence, ce seraient les écrivains d’un ordre moyen, justes, sensés, élégants, toujours nets, d’une passion noble encore, et d’une force légèrement voilée. […] Et, malgré tout, ces demi-dieux une fois honorés, ne voyez-vous point là-bas une foule nombreuse et familière d’esprits excellents qui va suivre de préférence les Cervantès, les Molière toujours, les peintres pratiques de la vie, ces amis indulgents et qui sont encore les premiers des bienfaiteurs, qui prennent l’homme entier avec le rire, lui versent l’expérience dans la gaieté, et savent les moyens puissants d’une joie sensée cordiale et légitime ?

1113. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Dans son Roméo et Juliette, par exemple, comme si la matière de Shakespeare ne lui suffisait pas, il trouvait moyen de faire entrer le célèbre épisode de Dante, où l’on voit Ugolin enfermé dans sa tour et réduit (selon l’interprétation qui prévalait alors) à dévorer ses enfants. […] Il faut que je me mette en mesure avec mes moyens, et que je n’éloigne pas de moi la douce Muse qui s’y proportionne.

1114. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Après avoir relevé les principaux traits de cette constitution populaire d’Athènes et de l’esprit du peuple athénien, après avoir signalé l’influence souvent souveraine de ses grands hommes, des Thémistocle et des Périclès, Grimm (ou l’auteur, quel qu’il soit, de ce chapitre) tirait hardiment cette conclusion : Il est donc permis de dire que la démocratie la plus démocratique qu’il y ait eu peut-être au monde n’eut point de moyen plus sûr de se soutenir que de cesser souvent de l’être, et que c’est toutes les fois qu’elle fut le moins démocratique de fait qu’elle jouit aussi du sort le plus brillant, le plus véritablement digne d’envie. […] Je ne veux pas dire qu’il la peignit simplement, ni de la manière qu’elle-même, en son meilleur temps, eût préférée ; je dis seulement qu’avec les moyens et les procédés de couleur qui étaient à lui, il nous rendit vivement la sensation de la Grèce.

1115. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Il sait voir les personnes, les objets, les ensembles, les caractères avec une exactitude notablement supérieure à celle des romanciers idéalistes ; la vie d’un homme étant rarement tragique, il s’abstient de toute intrigue violente ou qui comprenne d’autres incidents que ceux éprouvés par un Parisien de la moyenne ; l’histoire à raconter se trouvant ainsi réduite, M.  […] Il a acquis à cette connaissance de la vie, la dose de véracité qui est indispensable au roman moderne, la force, la précision, la richesse et le pittoresque du style, les moyens, en somme, l’outil lui permettant d’élaborer et de ; réaliser sa conception particulière de l’âme et de la destinée humaine.

1116. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Voyez avec quel soin l’auteur de Mérope insiste sur les moyens de détruire la puissance de Polifonte ! […] La fable de la comédie consiste dans l’exposition d’une action prise de la vie ordinaire, dans le choix des caractères, dans l’intrigue, les incidents, etc., au moyen desquels on parvient à faire sortir le ridicule d’un vice quelconque, si le sujet est vraiment comique, ou à développer, divers sentiments du cœur, si le sujet n’est pas véritablement comique.

1117. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Elle a jugé à propos, pour l’instruction des hommes de faire connaître une seule fois les moyens qu’elle emploie toujours. […] Quoique le plus souvent plusieurs idées soient conçues en même temps, et dussent marcher de front, cependant l’imperfection de nos organes et des moyens qui nous ont été donnés pour exprimer ces idées nous oblige à ne les produire que successivement.

1118. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

II Tel est cet orateur que l’imagination poétique et l’esprit d’érudition ont promené dans l’érudition et égaré dans la philosophie, qui, après avoir voyagé parmi divers systèmes et hasardé un pied, et même deux pieds, dans le panthéisme, est venu se rasseoir dans les opinions moyennes, dans la philosophie oratoire, dans la doctrine du sens commun et des pères de famille ; qui, pensant faire l’histoire du dix-septième siècle, en a fait le panégyrique ; qui, croyant tracer des portraits et composer des peintures, n’a su que recueillir des documents et assembler des textes ; mais qui, dans l’exposition des vérités moyennes et dans le développement des sujets oratoires, a presque égalé la perfection des écrivains classiques, et qui, par la patience de ses recherches, par le choix de ses publications, par la beauté et la solidité de ses monographies, a laissé des modèles aux érudits qui continueront son œuvre, et des matériaux aux philosophes qui profiteront de son travail.

1119. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Il me faut, avant d’engager les hostilités, un moyen grossier, mais certain et bien visible, de reconnaître l’ennemi. […] Je ne conseille à personne son moyen de fortune. […] Mais il est intolérable que ces invraisemblables procédés d’exposition servent à l’action, deviennent des moyens de nouer ou de dénouer l’intrigue. […] Vauvenargues, qui mourut jeune, employa ce moyen jeune et bégayant pour exprimer son âme noble et délicate. […] Parfois aussi l’émotion est produite par des moyens connus, et nous sourions en songeant à Maupassant.

1120. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

Honoré sous la Restauration de l’amitié du duc d’Orléans, estimé de tous, poëte politique le plus en faveur dans les classes moyennes, il n’a rien pris pour lui au moment du triomphe ; il a continué de cultiver les lettres et n’a pas changé de théâtre.

1121. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

Si quelque intérêt s’attache à cette négociation, il provient uniquement de l’extrême futilité des moyens qu’on y employa.

1122. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

« Les Savans de France, justement alarmés du tort que M. de Voltaire faisoit à l’érudition, par ses bévues, ses anachronismes, ses fausses interprétations, (comme il appert par plusieurs de ses Ouvrages, & notamment par sa Philosophie de l’Histoire) s’assemblerent à Paris, pour trouver moyen de remédier à ce désordre.

1123. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

Il étoit spirituel, mais voluptueux, voyant toutes choses avec beaucoup de lumiere, & en jugeant sainement, mais plus capable de les conseiller que de les faire ; ainsi, se trouvant foible, paresseux, & purement Homme de Cabinet, il espéroit de sa délicatesse, avec un Empereur délicat, ce qu'il ne pouvoit attendre du Peuple Romain, où il eût fallu se pousser par ses propres moyens, & agir fortement par lui-même ».

1124. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — II »

Les objets du monde extérieur ne deviennent des réalités pour le moi que par le moyen des sensations de plaisir ou de douleur dont ils l’affectent.

1125. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

N’importe quel assemblage de syllabes était apte à signifier bateau à vapeur aussi bien que pyroscaphe, puisque, même avec la connaissance du grec, il nous est impossible de découvrir dans cette agglutination de termes l’idée de « bateau qui marche au moyen d’une machine à vapeur » ; trouvé dans les papyrus calcinés d’Herculanum, il serait légitimement traduit par brûlot 9.

1126. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

« Panurge étoit de nature moyenne, ny trop grand, ny trop petit, et avoit le nez aquilin, fort, à manche de rasoir, et pour lors étoit de l’âge de trente-cinq ans ou environ, fin à dorer comme dague de plomb, bien galant homme de sa personne, sinon qu’il étoit quelque peu paillard et sujet de nature à ce qu’on appeloit en ce temps là : Faute d’argent c’est douleur non pareille.

1127. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Clément Marot, et deux poëtes décriés, Sagon & La Huéterie. » pp. 105-113

Aussi tâchèrent-ils de le priver de tous les moyens par lesquels il pouvoit y entrer.

1128. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVIII. Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. » pp. 370-378

Traité des moyens de rendre les rivieres navigables, à Amsterdam 1696.

1129. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

Nous ajoutons seulement que le travail, la refonte, la rature sont également des moyens de bien « voir clair dans ce que l’on pense ».

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