Entre les mains d’Aristophane, dans les Grenouilles et les Nuées, Hercule et Bacchus seront traités bien plus lestement encore. […] Entre les mains du Grec les idées et les institutions les plus graves deviennent riantes ; ses dieux sont les dieux heureux qui ne meurent pas ». […] De loin en loin on les lâche en embuscade sur les chemins, et ils tuent le soir les Ilotes attardés ; il est utile d’avoir vu le sang et de s’être fait la main d’avance. […] voyez quels maux un dieu souffre par la main des dieux ! […] Aristote avait écrit un traité sur les problèmes homériques à l’exemple de ces rhéteurs qui examinaient si, lorsqu’Aphrodite est blessée par Diomède, la blessure est à la main droite ou à la main gauche.
Sa personnalité rigoureuse le tourmente et tourmente tout le monde, jusqu’à ce qu’il ait forcé la main à M. de Villèle et à l’opposition du parti libéral, à la politique méticuleuse de M. de Villèle, à la jalousie de M. […] Son nom, qui servait ainsi tous les ennemis des Bourbons, grandissait comme une arme à deux tranchants propre à toute main. […] Royalistes, bonapartistes, républicains, prenaient de toutes mains leur vengeance. […] Ils m’ont pris l’écuelle où je mettais mon lait ; ils ont pris ma flûte jusque dans mes mains. […] Si vous ne deviez m’accuser de prendre en main des causes désespérées, j’aimerais à réhabiliter Médée auprès de mon siècle.
Il est jaloux de Veau, qui lui lave les mains ; du sommeil, qui lui clôt la paupière ; du vent, qui se joue dans ses beaux cheveux ; et prend des privautés dont il ne peut se trouver content. […] En même temps il marquait d’une main ferme la limite dans laquelle la poésie française pouvait être savante. […] Il est regrettable que l’exemplaire de Ronsard, qu’il avait annoté de sa main, ait été perdu mais on a retrouvé celui de Desportes. […] Malherbe n’y va pas de main timide : « Cette sottise est non pareille », dit-il d’un passage de Desportes. […] Quand on a le courage, non de feuilleter d’une main nonchalante le recueil de Desportes, mais de pénétrer les artifices de cette poésie alors si en vogue, on sent combien la rude main de Malherbe était nécessaire pour réparer la langue, selon la belle expression de Boileau.
Un petit homme à la figure énergique, aux moustaches grises, à l’aspect d’un grognard ; marchant en boitaillant, et sans cesse, d’un coup de plat de main sec relevant ses manches sur ses bras osseux, diffus, débordant de parenthèses, zigzaguant d’idées en idées, déraillé, perdu, mais se retrouvant et reprenant votre attention avec une métaphore de voyou, un mot de la langue des penseurs allemands, un terme savant de la technique de l’art ou de l’industrie, et toujours vous tenant sous le coup de sa parole peinte et comme visible aux yeux. […] En face du peloton, à l’ombre des arbres, les coudes sur la terre et les mains au menton, de grands voyous hors d’âge, mystérieux comme des sphinx, le regard immobile, voilé et dormant, regardaient la troupe travailler, ainsi que des voleurs étudieraient une porte à crocheter, — semblant vouloir voler la charge en douze temps pour des journées futures. […] Il a l’air de porter son passé sur les épaules, avec la gêne et la réserve d’un monsieur qui ne veut tendre la main, que bien sûr d’en trouver une autre au bout, — sympathique après tout, et même vous attristant de pitié. […] Une fantastique personne que cette miss Charlotte, passant automatiquement dans le paysage, ombragée de son chapeau de paille brun en forme de tourtière, tenant dans la paume d’une main levée en l’air, une toute petite cage garnie de ouate, sur laquelle trébuche un oisillon aux ailes coupées, suivie à trois pas, par un de ces petits chiens ratiers, auquel Landseer fait agacer un perroquet. […] Sur le petit sentier serpentant par la côte, et derrière les caprices de la haie, l’écho retentissant des sabots d’une vendangeuse, dont la chemise blanche éclate, de temps en temps, à travers les trous de la haie, et que l’on voit, d’une main, abaissant son chapeau de paille sur les yeux.
Le quelconque et l’académicien n’avaient point de livres de messe, mais le bordelier entre ses mains en tenait un du plus grand format, en sorte que Mlle Barbier donna le bras à l’homme infâme. […] » Cette froideur s’accentue au second acte, dans la scène pathétique des deux femmes, pendant l’attaque des Tuileries, et finit sur un maigre claquement de mains. […] Elles sont venues aujourd’hui, ces deux fillettes d’une famille de la petite bourgeoisie, vêtues de robes en laine noire, et les mains dans des gants de soie, au bout des doigts usés. […] Et Daudet de conter, que Morny avait les entrailles assez faibles, et qu’un tour de main, dans la confection des cataplasmes l’avait assujetti à la femme de chambre d’une maîtresse, et qu’un domestique de Morny pas bête avait épousé la femme, et que, de par elle et son tour de main, il était devenu le maître absolu du Président du Conseil, obtenant tout ce qu’il voulait, en le tenant toujours sous la menace de quitter son service. […] Il nous affirmait que dans l’Orient, le placement de l’argent était complètement inconnu, et que toute la fortune du petit monde de là-bas consistait dans les bijoux de la femme, qui portait sur elle tout le capital du ménage, et qu’il y avait des mains et des bras de femme se tendant pour vous vendre un centime de n’importe quoi, des mains, des bras où il y avait plus de cinq à six mille francs d’or et de pierres précieuses.
ton manteau de moire, Ton aigrette de rubis ; Ou, pour danser avec Faune, Contraignant tes pas tremblants, Leurs satyres au pied jaune, Leurs vieux sylvains pétulants, Joindraient tes mains enchaînées Aux vieilles mains décharnées De leurs naïades fanées, Mortes depuis deux mille ans. […] Pour lui, dans son adolescence, ses jeux étaient de prendre les aigles dans ses mains, d’éteindre les éclairs en soufflant dessus, de chasser devant lui les baleines, etc., etc. ; l’hiver, il faisait mordre ses membres gelés par les loups-cerviers, dont les dents blanches se brisaient dans la morsure. […] Cette imagination est si rapide en effet qu’elle se meut sur chaque point à la fois, et qu’elle met la main à tout ; elle devient analytique à force d’être alerte et perçante.
Albert Wolff Tenez, je voudrais avoir sous la main le manuscrit du Passant pour vous faire partager ma joie. […] Coppée possède une habileté de main extrême et que, chez lui, la facture du vers est excellente. […] Il y faut une grande dextérité de main, un tact sûr, un sens raisonnable. […] Me blâmera-t-on de ne point aimer les romantiques tirades où éclatent des douzaines de pieds de cette sorte : Ce sang qui rend ma main froide comme un tombeau.
Voilà encore une de ces fables qui ne pouvaient guère réussir que dans les mains de La Fontaine. […] Tous deux la contestaient, lorsque dans leur chemin, La justice passa la balance à la main. […] Cette fable de l’huitre et des plaideurs est devenue, en quelque sorte, l’emblême de la justice, et n’est pas moins connue que l’image qui représente cette divinité, un bandeau sur les yeux et une balance à la main. […] Tomba dans ses mains, etc… C’est une métaphore, pour dire, en son pouvoir ; autrement il faudrait, dans ses griffes.
L’artiste de l’esprit et de la main s’était vingt fois, cent fois, attesté dans cette revue, dont le caractère est l’universalité des notions dans la perfection du détail ; mais pour l’architecture, pour celui qui jette la pierre ou le marbre dans les airs et l’y fait rester, à l’étonnement et à l’admiration éternelle des hommes l’artiste pratique, l’artiste réalisateur, n’avait pas encore répondu à ceux-là qui, sans idées générales dans la tête, reprochaient presque à Daly les fortes spéculations de sa pensée. […] À qui peut la juger il est évident que cette œuvre, qui a demandé tant d’années, ce hardi et magnifique travail exécuté sur la cathédrale de France la plus effrayante de beauté et la plus désespérante pour qui oserait se charger d’y porter la main, peuvent faire pressentir à la critique un architecte créateur pour plus tard, un architecte, enfin, pour le propre compte de son génie ! […] L’art s’y trouvait d’abord et s’y résumait de main divine ; mais, depuis que l’abus de la liberté a précipité le monde en chute, la Création n’a plus été que le miroir brisé dans lequel les objets se déforment, s’interrompent et tremblent. […] Où l’idéal se brise pour moi et devient l’impossible, il continue, pour lui, d’être à la portée de la main humaine.
Il l’a pressée dans ses mains érudites ; il en a examiné tout ce qu’elle contenait ; il en a poursuivi toutes les conséquences et noté les plus lointaines ramifications. […] Il ne s’y rencontre aucune de ces brûlantes empreintes qu’une main véritablement protestante aurait laissées dans un pareil sujet, aucune des éloquences passionnées qui l’eussent animé sous le souffle d’un homme convaincu, ayant au cœur la flamme d’un ressentiment séculaire contre Louis XIV, et résolu à venger par l’histoire la proscription de ses ancêtres et à faire verser aux marbres du mausolée du grand roi ces pleurs de sang qu’au dire des poètes les marbres versent quelquefois… Non ! […] On eût dit qu’à partir des commencements de la monarchie cette question s’endormait par moments, puis avait ses réveils de lion, avec quelque grand homme qui tout à coup venait à naître… Quand Charlemagne conférait le baptême sous peine de mort ; lorsque Louis XI frappait la féodalité à la tête ; lorsque Catherine de Médicis ne craignait pas de laisser peser sur sa mémoire l’effroyable décision de la Saint-Barthélemy ; quand Richelieu, plus tard, abattait de la même main les restes de l’aristocratie féodale et le protestantisme de son temps retranché dans la Rochelle, achevant à lui seul la double besogne de Louis XI et de Catherine de Médicis, nulle de ces grandes têtes politiques n’avait cédé à des passions vulgaires. […] Et, en effet, un écrivain doué de l’instinct politique qui manque à Weiss, et n’ayant, pas plus que lui les passions aveuglantes du sectaire, aurait frappé au cœur même de la question historique qui domine tout son livre, et eût essayé de la résoudre au lieu de la prendre des mains de tout le monde toute résolue, et résolue comme tout le monde résout les questions !
Mais il n’a point l’idée… Or, quand l’idée manque, l’idée autour de laquelle on centralise les faits et par laquelle on les explique, peu importe alors que les histoires ramassées à toutes places dans les annales des États, et qu’on enfile les unes au bout des autres, s’appellent les Reines de la main gauche, sujet galant, ou les Couronnes sanglantes, sujet sinistre. […] II C’est, en effet, une bonne fortune, — et même la meilleure de toutes les fortunes, — pour qui se sent en soi le moindre génie historique, que de rencontrer sous sa main de ces figures très rares, à caractère ambigu ou à double caractère, qui exercent la sagacité et donnent un prix plus grand encore au mérite de la justice. […] Il ne nous fait grâce ni d’un paravent ni d’une lampe ; et, dans ces moments suprêmes, ces détails peuvent avoir leur grandeur et faire la vérité plus vraie : — il s’agit de savoir les placer et les remuer d’une main puissante. Mais c’est précisément la main puissante, comme la tête puissante, comme le cœur puissant, qui manquent à Léouzon-Leduc en histoire ; il n’y est qu’un ramasseur de faits et un chroniqueur.
Tous ceux qui se sont avisés d’écrire sur ce rude sujet ont mêlé et compliqué l’écheveau qui embarrassait la grande et sage main carrée de Leibnitz ; car tous, quel que fût leur but, soit le développement général de l’homme, comme Rousseau et Montaigne, soit son développement spécial, comme Jacotot, sont partis de leurs propres données, d’une manière personnelle à eux de concevoir l’homme, c’est-à-dire d’une rêverie et non de la réalité. […] Rivarol disait, avec la belle voix d’or de son esprit : « La grandeur de nos facultés dépend de Dieu, mais de nous dépend leur harmonie. » Quel que soit donc celui des trois systèmes sur la nature humaine que l’on adopte, il est d’observation indéniable qu’il y a au fond de nous-mêmes une tendance prononcée à nous croire le centre de tout, à ne juger les choses que par rapport à nous, à traverser incessamment et dans tous les sens le plan de l’ordre avec mépris, et même les armes à la main. […] Nous avons cru, à certaines places des lettres, qu’elles avaient été écrites par une autre main qu’une main d’homme, et même que toute la collection de ces lettres n’avait pas été publiée.
La main pieuse qui les a remuées n’a soulevé que de la poussière qui brille peu et qui doit retomber. […] La main qui, sans raison, l’avait mis au-dessus des autres, l’aurait laissé retomber. […] En écrivant sur la nature humaine, il s’entretenait cette main inutile qu’il ne put allonger jamais sur les hommes pour les discipliner ou pour les conduire. […] Son nom restera dans l’histoire des lettres, car il est dans la correspondance du diable d’homme qui tient son siècle dans sa main, comme Charlemagne tenait son globe ; mais on s’étonnera des mérites que Voltaire a mis sous ce nom.
La main pieuse qui les a remuées n’a soulevé que de la poussière qui brille peu et qui doit retomber. […] La main qui, sans raison, l’avait mis au-dessus des autres, l’aurait laissé retomber. […] En écrivant sur la nature humaine, il s’entretenait cette main inutile, qu’il ne put allonger jamais sur les hommes pour les discipliner ou pour les conduire ; il pelotait, comme on dit, en attendant partie ; mais la partie ne fut pas jouée. […] Son nom restera dans l’histoire des lettres, car il est dans la correspondance du diable d’homme qui tient son siècle dans sa main, comme Charlemagne tenait son globe, mais on s’étonnera des mérites que Voltaire a mis sous ce nom.
II C’est Fontenelle, cette belle autorité religieuse et même littéraire, qui a écrit le mot fameux et qu’on cite toujours quand il est question de l’Imitation : « L’Imitation est le premier des livres humains, puisque l’Évangile n’est pas de main d’homme. » Seulement rappelons-nous que, quand il grava cette ingénieuse inscription lapidaire pour les rhétoriques des temps futurs, il s’agissait de la traduction de monsieur son oncle, le grand Corneille, et que, sans cette circonstance de famille, l’Imitation lui aurait paru moins sublime. […] D’abord l’Évangile n’est point écrit des mains de Jésus-Christ, mais de la main de saint Mathieu, de saint Luc, de saint Marc et de saint Jean, et d’ailleurs, Jésus-Christ était aussi un homme. […] Ch. d’Héricault et Moland attribuent l’honneur de ce livre, malgré les germanismes qui révèlent évidemment une autre main.
Diogène, avec le manteau d’Antisthène qu’il avait ramassé à la borne et à travers les trous duquel passait l’orgueil qui crevait les yeux de Platon, Diogène ne buvait dans sa main et ne roulait devant lui son tonneau que pour se passer des hommes et être, tout à son aise, outrageusement insolent avec eux ; mais Benoît Labre, qui s’était fait le pauvre errant dont la main n’avait pas honte de se tendre à l’aumône, ressuscitait, par le spectacle de sa misère, la pitié et la charité dans les cœurs… Ce pauvre volontaire de Jésus-Christ, comme il s’appelait lui-même, fut, à ses risques et périls, tout le temps qu’il vécut, une prédication silencieuse, autrement éloquente que la parole des plus éloquents… C’était, continuée, vivante et incessante, la prédication du sublime sermon sur la montagne, — qu’admirait Rousseau, messieurs les philosophes ! […] Les cyniques d’alors n’avaient pas cassé leur écuelle pour boire dans le fond de leur main ; ils buvaient dans des verres à champagne. […] Et cet enfant était la perle qui devait rouler sur le fumier du siècle, sans que le fumier s’en aperçut ; et celui de ce temps-ci ne s’en apercevrait pas davantage, si l’Église, de sa main maternelle, ne l’eût pas ramassée, cette perle, et ne l’eût mise à sa couronne.
que le docteur Favrot ne fût et ne soit très capable encore de l’écrire, mais pour une raison ou une autre, qu’il connaît sans doute mieux que moi, il a passé des mains compétentes mais trop rapides sur l’ensemble d’un sujet qu’il fallait attaquer et creuser fort et ferme… Il a fait moins un livre que le programme d’un livre qu’il complétera peut-être un jour, en le reprenant en sous-œuvre. […] Pourquoi donc le docteur Favrot n’a-t-il pas mis une main puissante, une main d’accoucheur sur ce problème, qui n’est au fond qu’une des formes du grand problème de la civilisation présente ? […] … Après cela, tout a été fini, — et ils sont allés, fiers comme des paons, écouter la Patti et souper, croyant avoir fait une grande œuvre, insoucieux de la mort qui a déjà la main sur eux ou sur leurs proches !
Ainsi, dans la grande scène, que l’auteur de Tigrane a eu l’art d’amener, de l’ouverture du cercueil de l’évêque de Roquebrun, et qui rappelle le déterrement du Pape Formose (une des plus grandes scènes à décrire de l’Histoire ecclésiastique et même à juger), Ferdinand Fabre nous a très bien peint son abbé, foudroyé d’envie dévorante et d’ambition exaspérée à la vue de ce cadavre enseveli dans ses éblouissants insignes d’évêque, et lui fait porter des mains qu’il ne peut retenir vers cette mitre et cet anneau qui lui soutirent le cœur de la poitrine. Mais ces mains sacrilèges et pâmées d’une convoitise devenue atrocement physique, je voudrais les voir dans une meilleure clarté. […] Dans le chapitre La Voix du crucifix, il y a la même indécision que dans le mouvement de ces mains, impuissamment violatrices de la mort et du cercueil. […] C’est l’Archange de feu blanc qui tient à la main le glaive de feu rouge que tenait l’autre Archange à la porte du Paradis, quand Dieu en chassa Adam et Ève.
Tiré en pleine chambre du Sénat et de la main gantée d’écarlate d’un cardinal, il a forcé l’attention publique. […] Monseigneur ne s’est pas aperçu qu’il continuait cette faute de charité en sens inverse commise par tout l’Épiscopat quand, à force de mandements, d’anathèmes et de coups de cloche, il a mis, de ses mains bénies, cinquante mille écus dans le chapeau de Renan, et a fait à ce petit gratte-papier d’une critique impie une position officielle, très confortable, contre Dieu ! […] Sans valoir la millième partie du bruit qu’on lui a fait, Renan a bien ce qu’il faut, semble-t-il, pour illusionner, je ne dis pas les évêques, dont les mains calmes et consacrées doivent savoir exactement le poids ou la légèreté de l’erreur, mais du moins ce gros public, dont l’instinct est faillible, — mauvais juge d’une science assez grande pour tromper et d’un style assez travaillé pour paraître beau. […] le premier prétexte, dans le roman du Maudit, pour aborder la question du mariage des prêtres, cette grande question sans laquelle peut-être l’abbé Trois-Étoiles n’aurait pas mis la plume à la main.
j’ai dans mes mains mon fils mort tout à l’heure, ô malheureux ! […] Par ce moyen nous fixerions l’inconstance de notre homme, et nous aurions en main un aiguillon qui le tiendrait toujours en haleine. » Grand homme ou du moins grand poëte, génie régnant, vous avez le manteau de pourpre et vous vous y drapez, et nul trône en effet, de nos jours, n’est plus légitime que le vôtre. […] Nous ne savons l’effet que produisent de près ces sortes de révélations : il est possible qu’elles frappent moins des personnes qui vivent de longue main dans les coulisses.
au profit des plus égoïstes passions ou des plus ineptes systèmes ; mais ce n’est pas tout : ils en ont faussé la notion même… L’histoire, proprement dite, devait être un monument de bronze érigé par l’État, et sur lequel une main éprouvée, assez forte et assez honorée pour tenir le burin de l’Ordre social, écrirait les actes législatifs, les faits d’armes et les faits de conscience des personnalités caractéristiques du temps présent ou du passé. […] Évidemment aussi cependant, il n’y a rien d’impossible à réaliser dans cette majestueuse et si simple utopie de l’histoire, et l’État moderne qui l’essayerait, même en laissant le flot méprisé de la libre histoire battre le pied de son monument, aurait du moins mis sous la garde d’une fonction, dont on descendrait en déméritant, le trésor de renseignements et de faits qu’il faut toujours remettre pur aux générations qui nous suivent, et arracherait la Nationalité, cette chose sacrée, aux mains humanitaires et cosmopolites des historiens de la Libre Pensée, qui si on les laisse faire, en auront fini avec cette chose sacrée, demain ! […] Un jour, un autre savant redressera l’innocente erreur qui peut attendre, mais l’histoire du pays, c’est l’Arche sainte, et nous souhaiterions que la première main qui s’étend vers elle ne pût la toucher !
À ce moment, je m’aperçois que l’auteur est debout devant moi, et je me sens obligé de louer tout haut la beauté de l’œuvre ; je tourne les pages, et les paysages me semblent de plus en plus mauvais, et tout d’un coup je me rappelle que l’année précédente j’ai eu déjà l’album entre les mains ; que même j’en ai parlé dans un journal ; que mon article, très peu louangeur, était de trente ou quarante lignes à la troisième colonne de la deuxième page ; devant ce souvenir, je me trouvai si penaud que je m’éveillai. […] Morale ou physique, la forme que nous appelons régulière a beau être la plus fréquente, c’est à travers une infinité de déformations possibles qu’elle se produit. — On peut comparer la sourde élaboration dont l’effet ordinaire est la conscience à la marche de cet esclave qui, après les jeux du cirque, traversait toute l’arène un œuf à la main, parmi les lions lassés et les tigres repus ; s’il arrivait, il recevait la liberté. […] Si l’image par sa présence provoque d’un côté une illusion constante, qui est le souvenir, d’un autre côté elle compense cette illusion par son origine, qui est presque toujours une sensation antérieure ; si j’ose ainsi parler, elle rectifie, d’une main, l’erreur où, de l’autre main, elle nous induit. […] En d’autres termes, si nous les explorons, ils provoquent en nous des sensations de contact, de résistance, de température, de couleur, de forme et de grandeur tactile et visuelle, à peu près analogues à celles que nous éprouvons lorsque par l’œil et la main nous prenons connaissance de notre propre corps. […] Il se produit en nous une certaine sensation brute de la rétine et des muscles de l’œil, laquelle évoque l’image des sensations musculaires de locomotion qui conduiraient notre main à deux pieds de là, selon tel contour ; le composé est une tache de couleur figurée et située en apparence à deux pieds de nous. — Nous avançons la main, et nous palpons la bille ; il se produit en nous une certaine sensation brute de froid, de contact uni, de résistance, laquelle évoque l’image des sensations tactiles et visuelles que nous aurions, si nous regardions ou nous touchions notre main droite ; le composé est une sensation de contact uni, de résistance et de froid en apparence située dans notre main droite. — Or, toutes les fois que nous avons répété l’expérience, chacun de ces deux composés a toujours accompagné l’autre.
Ce qui me touche le plus, c’est que je compte y mettre la dernière main à quelques ouvrages que j’ai commencés. […] » Boccace, de retour à Florence, envoya à Pétrarque le poème de Dante, copié tout entier de sa main. […] » « Elle me conduit par la main vers Dieu, son Seigneur. […] Ma maigreur est extrême, ma vue affaiblie ; mes mains tremblent, mes genoux chancellent ; à peine ai-je pu me traîner dans ma campagne de Certaldo où je ne fais que languir. […] Il atteint de longues années, et il meurt le front et les lèvres sur son nom qu’il vient encore d’écrire avant que sa main se glace et se sèche dans le sépulcre !
Son bras terrible est encore étendu sur leur postérité qui se presse autour de l’auguste effigie : on regarde, et l’on ne sait si cette main de bronze protège ou menace. […] Jamais la doctrine traditionnelle et unanime d’une dégradation originelle de l’homme n’a été sondée d’une main plus ferme. Voici quelques-unes de ces inductions qui vous traînent par la main jusqu’au mystère d’une première chute de l’humanité, héréditairement déchue dans sa nature. […] Qui pourrait croire qu’un tel être ait pu sortir dans cet état des mains du Créateur ? […] Il descend ; il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur.