n’est pas de la littérature. On ne fait pas plus de la littérature contre ce magasin de la Revue des Deux Mondes qui, pour ce qu’elle vend, n’est pas le Bon Marché, qu’on n’en ferait contre le Bon Marché. De la littérature !
Charles Monselet9 I Il y a en ce moment, dans un coin encore obscur de la littérature contemporaine, un groupe d’esprits d’une haute suffisance, qui se croient, avant tout, des inventeurs, et qui s’inscrivent en faux contre la Critique au nom de leurs œuvres présentes ou futures. […] Semblable à tous les hommes qui ont l’ambition de leur talent, il a pu rencontrer, dans cette forêt de Bondy enchantée qu’on appelle la littérature, les trois charmantes fées dont tout écrivain, comme le chevalier du Tasse, doit vaincre les charmes : la Bêtise, l’Envie et la Fausse Amitié ; mais ce n’est pas là une raison pour élever son ressentiment jusqu’à la Critique elle-même, dans sa notion pure et absolue. […] Louvet n’a jamais rien observé que ce qui fait baisser les yeux à un honnête homme, et le nom qu’il mérite ne peut s’écrire en littérature, tandis que Monselet, qui a sans doute pour Louvet l’indulgence d’un biographe de Rétif de la Bretonne, ne manque point d’observation réfléchie, et « la bonne humeur » dont il nous parle aussi dans sa préface et dont nous aurions souhaité qu’il eût voilé quelques éclats, est de cette bonne humeur à la façon des satiriques, qui ont une manière de rire à eux, comme rirent, de leur temps, Johnstone et Le Sage… Monselet s’est calomnié gratuitement en se comparant au plat et indécent auteur de Faublas.
Il a contribué à réconcilier la littérature avec la vie. […] Ce genre de littérature doit être inscrit dans le Bottin au chapitre Commission, Exportation. […] Mais je parie que l’abus de ces instantanés charmants et épouvantables va remettre à la mode la littérature bleue ou rose. […] C’est dans cette saison propice que notre littérature écrite a germé. […] Mais je constate ceci : toutes les fois que la littérature française a cessé d’être, par ses emprunts et par ses apports, une littérature européenne, elle a cessé de compter, elle a manqué à la mission que notre caractère, notre histoire, nos qualités et même nos défauts lui assignent.
C'est un homme instruit sans un grain de pédantisme, un esprit vif et un écrivain de la meilleure littérature. […] Mais c’en est assez pour annoncer un des livres qui promettent d’être des plus spirituels et des plus actuels, comme on dit (Cours de littérature dramatique).
Ils assoupliront la rudesse de leurs esprits masculins ; ils dépouilleront leur logique d’une certaine âpreté sèche et brutale ; ils comprendront ce qu’a d’efficace pour persuader et convaincre cette force subtile qui ne s’analyse pas, la sincérité d’un cœur ému ; capables de poursuivre méthodiquement la vérité, ils acquerront de plus le sens de ces choses insaisissables, que nulle méthode ne révèle, et qui sont presque toute la beauté, dans la littérature comme dans l’art ; enfin, ils gagneront insensiblement cette politesse de l’esprit, qui ne se rencontre pas toujours avec la culture, et qui rend la science aimable. […] C’est, en effet, en vérifiant ces remarques et ces conseils sur les œuvres de la littérature, qu’ils en embrasseront le sens et se rendront capables de les appliquer à leurs propres compositions.
Il existe de par la littérature une école qui a la prétention, non pas d’écrire, encore moins de penser, mais de sculpter et de peindre. […] Paulin Limayrac appartient, je ne dirai pas à la littérature sérieuse, mais à celle qui garde son sérieux. […] Taxile Delord n’a que le temps de faire au Charivari la littérature que vous savez. […] Voilà ce que j’appelle avoir l’héroïsme de l’ennui et le courage de sa littérature ! […] Je crains que la littérature n’ait que faire ici, et que le tort le plus grave de M.
Ils portaient en général sur des ouvrages historiques, sur des mémoires relatifs à la Révolution française, sur des ouvrages aussi de poésie et de pure littérature. […] Sainte-Beuve à prêter l’oreille à l’appel qu’on faisait d’un professeur de littérature française pour l’Université de Liège. […] Le cours du mercredi et du vendredi, destiné aux seuls élèves, embrassait l’ensemble de la littérature française. […] Ces articles réussirent et donnèrent le signal d’une reprise de la littérature. […] J’y renvoie le lecteur qui en voudrait savoir plus sur sa noblesse et sa parenté avec le docteur de Sorbonne. — Il était temps de rentrer dans la littérature.
Littérature américaine. […] Nous devons dire à son sujet un mot du caractère et de la littérature de son pays ; un homme n’en est jamais indépendant. […] On conçoit aisément que ce peuple n’a encore presque aucune des conditions d’une littérature américaine. […] Comment y aurait-il une littérature dans un pays où il n’y a ni spiritualisme, ni philosophie, ni histoire, ni poésie, ni éducation nationale ? […] Il est vrai que cette ébauche de littérature ne s’est rencontrée que dans une partie de la science utile, l’histoire naturelle ; ici même le pays a prévalu sur l’homme.
Beaucoup d’entre nous demandent à la littérature tout autre chose que des joies littéraires. […] Nous sommes tentés de leur crier, avec ces gentillesses de langage qui de Montmartre ont passé dans la littérature, et de la littérature dans les salons : « Eh ! […] c’est de la littérature ! » Seulement, c’est toujours la littérature qui finit par avoir raison. […] les rois, ni les empereurs, ni les présidents ne s’occupent plus guère de littérature !)
Car, si Bonaparte eût été trop méchant, la littérature française eût été privée d’un trésor. […] I, p. 278-282 ; Histoire de la littérature anglaise, t. […] On se décide à réconcilier la littérature avec la vie et l’art avec l’humanité. […] On a fait de la littérature sans le savoir, presque sans le vouloir. […] La littérature grecque est un musée dont le vestibule est barricadé de paperasses.
L’opéra appartiendra, jusqu’à la fin du xviiie siècle, à la littérature, autant et presque plus qu’à l’art musical : nous le verrons exercer par son éclat et ses séductions une réelle et parfois fâcheuse influence sur la littérature. […] De Racine date l’empire de la femme dans la littérature : et cela correspond au moment où tous les instincts violents, ambitieux, qui jetaient les hommes dans l’action politique et militaire, s’apaisent dans la vie de société, où la femme y devient souveraine sans partage, où d’elle va partir tout honneur, tout mérite et toute joie. […] Il n’y a que deux enfants qui comptent dans la littérature classique : la petite Louison, naïve et futée, le petit Joas, simple, candide, répétant sa leçon avec une gravité dévote d’enfant de chœur. […] I ; Histoire et littérature, t.
Catulle Mendès a prise hier soir dans la littérature dramatique du Théâtre-Français ; mais, ma foi, cela semblait presque celle d’un petit Dauphin… qui grandira et qui sera peut-être un jour, qui sait ? […] Sous le prétexte de faire parler les gens à la scène comme ils parlent dans la vie, on nous a depuis longtemps habitués à toutes les trivialités, à tous les bégaiements de la phrase, et il faut savoir gré aux écrivains qui protestent contre cette tradition funeste à la littérature dramatique. […] Paul Hervieu Il faut avoir dans les veines le plus pur-sang de littérature pour engendrer Zôhar ou Grande Maguet, ou la Femme enfant de l’admirable poète qu’est M. […] Je connaissais la plupart de ces beaux vers, quelques-uns depuis presque mon enfance, car je vous suis depuis la Revue fantaisiste, mais quel plaisir sans pair que de faire connaissance à nouveau avec eux 1 Quant à ceux très rares, que je ne savais pas encore et qui datent des époques où j’étais absent de France et de toute littérature, je les ai dévorés et redévorés à belles et bonnes dents : aussi, ce régal ! […] Léon Daudet Le principal élément de beauté dans la littérature c’est la puissance vitale.
En un mot le romantisme, à chaque époque, est la littérature de cette époque, et le classicisme, c’est la littérature de l’époque précédente, qui a été romantique en son temps, mais qui ne l’est plus parce qu’elle ne répond plus aux mœurs et croyances du moment actuel. […] Et, donc, la seule littérature en France qui n’ait pas été romantique, ça été l’école romantique de 1820. […] C’est une littérature de grands découragés et de grands mélancoliques. — Faites bien attention. […] Ils eurent raison ; car la réponse de Proudhon est une des plus belles et hautes pages de toute la littérature morale. […] Il a négligé, parce qu’il les méprisait un peu, histoire proprement dite et littérature.
En fait de tromperie, le plus ou le moins n’est pas une affaire. » Raisonnement aussi faux en littérature qu’en morale. […] Quel bonheur pour notre littérature que Racine, au lieu d’un héros grec, nous ait offert dans Achille un chevalier français ! […] Racine et Boileau brûlaient la littérature. […] Tous les dictionnaires de théâtre, tous les livres de littérature sont pleins des mêmes mensonges accrédités par l’autorité de Voltaire : il importe donc de les réfuter. […] C’est assurément une des plus mauvaises et des plus ridicules scènes de la pièce, quoi qu’en dise l’auteur du Cours de Littérature.
Il se tourna vers ceux qui semblaient avoir apporté dans la littérature les dernières nouveautés. […] La littérature latine, issue directement et immédiatement de la littérature grecque n’a fait que prolonger et que refléter celle-ci. […] Il est entré dans la littérature française sur la fin du moyen-âge, tel un joli trouvère naïvement musical. […] Nous répondrons en prenant à témoin l’histoire des grandes littératures à leur période de décadence. […] 3° Si oui, cette littérature est-elle continuée ou, du moins, susceptible d’être continuée ?
S’il avait moins de goût que les grands hommes de la Grèce et de Rome que nous venons de citer, cela tenait aux inconvénients de son époque, de son éducation, et à un vice aussi de son esprit, atteint d’une sorte de pédantisme : mais s’il péchait dans le détail, il ne se trompait pas dans sa vue publique de la littérature et dans l’institution qu’il en prétendait faire pour le service et l’agrément de tous. […] Il me mit entre les mains des mémoires faits par lui-même, pour le plan qu’il m’ordonna de lui dresser, de ce magnifique et rare collège qu’il méditait pour les belles sciences, et dans lequel il avait dessein d’employer tout ce qu’il y avait de plus éclatant pour la littérature dans l’Europe. […] Qu’on se figure, sur chaque œuvre capitale qui s’est produite en littérature, un rapport, un jugement motivé de l’Académie prononcé dans les six mois ; et qui (toute proportion gardée, et en tenant compte des temps et des convenances diverses) n’eût pas été inférieur pour le bon sens, pour l’impartialité et la modération, à ces sentiments sur Le Cid. […] Livet prend le soin de faire la remarque suivante : « La connaissance imparfaite de notre ancienne littérature a égaré Despréaux dans son Art poétique ; nous invoquons la même excuse en faveur de l’abbé d’Olivet, qui traite le même sujet d’une manière aussi peu conforme aux idées modernes. » Je crois qu’on pouvait se dispenser de cette note.
Revenons aux choses simplement agréables et indifférentes, à ce qui est du ressort de la pure littérature. […] N’aimer en littérature qu’à s’occuper du présent et du livre du jour, c’est aimer la mode, c’est suivre et courir le succès, ce n’est pas aimer les Lettres elles-mêmes, dont le propre est la perpétuité, la mémoire et la variété dans le souvenir. […] Il y a, en littérature, de ces ondulations et de ces flottants accords à travers l’air. […] La remarque dont il est question, et qu’on peut lire au tome II du Cours de Littérature dramatique de Schlegel, a bien l’air pourtant d’une épigramme.
Il est de certains moyens de succès en littérature dont la révolution a nécessairement détruit les causes. […] La littérature des pays libres a été, comme je l’ai dit, rarement célèbre en bonnes comédies, la facilité de réussir par des allusions aux circonstances du moment, et le sérieux des grands intérêts politiques, ont également nui tour à tour, chez divers peuples, à l’art de la comédie. […] Une connaissance générale des préceptes de la littérature suffit pour ne pas s’égarer, en se soumettant aux règles reçues. […] Il faut être hardi dans la conception, mais prudent dans l’exécution, et suivre à cet égard en littérature un principe qui serait également vrai en politique : plus l’ensemble du projet est hasardé, plus les précautions de détail doivent être soignées, presque timidement.
Observez depuis l’origine des littératures ce qui a été le partage de la prose, ce qui a été le domaine de la poésie. […] La littérature sacrée et les littératures grecque et latine, furent sous un précepteur particulier les premiers aliments de son imagination. […] Fénelon, l’abbé Fleury, l’abbé de Langeron, l’élite de l’Église et de la littérature sacrée suivaient Bossuet dans sa retraite de Germigny ; ils partageaient ses loisirs sévères, ils recevaient les confidences de ses sermons, de ses oraisons funèbres, de ses traités de polémique ; ils lui soumettaient leurs essais, ils s’enrichissaient de ses entretiens familiers, dans lesquels cet homme de premier mouvement était plus sublime encore que dans sa chaire, parce qu’il était plus naturel.
Ce goût n’est pas chose absolument nouvelle en littérature ; il s’est déjà rencontré dans des sociétés d’une culture raffinée, au temps de Théocrite, au temps de Virgile, chez nous au siècle dernier ; mais il est certainement plus fort et plus profond aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été. […] Là encore, dans ces préférences singulières, l’influence des découvertes ou des spéculations scientifiques est aisée à saisir et aussi ce goût de la réalité qui domine depuis trente ans dans la littérature. […] Il apporte, d’ailleurs, dans ses notations successives d’objets particuliers, une merveilleuse netteté, et qui n’est pas un petit mérite, même en littérature Et il va sans dire que j’exagère ici mon impression ; mais je continuerai à l’exagérer pour être clair. […] Et je ne m’en plains pas, car ce souci d’un bon cœur n’est point incompatible avec l’art ni avec l’observation ; il implique de la cordialité, de la simplicité, de la gravité ; puis, la littérature d’aujourd’hui nous a tant déshabitués des « récits moraux et instructifs » que, lorsqu’il s’en présente un par hasard, on est tout prêt à trouver cela original, on est charmé, on est ému et on s’en sait bon gré ; on se dit comme le Blandinet de Labiche : « Mon Dieu !
Cette idée, il l’a tirée d’une première vue d’ensemble de notre littérature. […] Taine, dans son Histoire de la littérature anglaise fait absolument le contraire et fait cependant la même chose. […] Car le critique s’est d’abord formé, sans le dire, par une première revue rapide de la littérature anglaise, une idée du génie anglais (comme M. […] Sainte-Beuve mêle avec beaucoup de grâce les deux méthodes, apprécie quelquefois, mais plus souvent décrit, juge encore les œuvres d’après la tradition, du goût classique, mais élargit cette tradition, s’applique plus volontiers, se promenant à travers toute la littérature, à faire des portraits et des biographies morales, et fournit je ne sais combien de pièces, éparses, mais exquises, à ce qu’il appelait si bien l’histoire naturelle des esprits.
Si l’on suppose un instant Fouquet restant au pouvoir et s’y établissant, et Louis XIV le laissant faire, on peut très bien distinguer les éléments et l’esprit de la littérature qui aurait prévalu : ç’aurait été une littérature plus libre en tous sens que sous Louis XIV, et le xviiie siècle eût été en partie devancé. […] Cette première littérature du lendemain de la Fronde, et antérieure à Boileau et à Racine, n’étant pas contenue par le regard du maître, se serait développée et de plus en plus émancipée sous un Mécène peu sévère. […] Le jeune roi vint, et il amena, il suscita avec lui sa jeune littérature ; il mit le correctif à l’ancienne, et, sauf des infractions brillantes, il imprima à l’ensemble des productions de son temps un caractère de solidité, et finalement de moralité, qui est aussi celui qui règne dans ses propres écrits et dans l’habitude de sa pensée3.
Certainement la rareté des éléments et le poli de la surface peuvent constituer de très belles qualités, mais, si on en faisait le tout de l’art, littérature et poésie ne seraient plus que l’habileté à construire des décors ; la mise en scène primerait la vie. […] L’art, qui cherche en définitive à nous faire sympathiser avec les individus qu’il nous représente, s’adresse ainsi aux cotés sociaux de notre être ; il doit donc aussi nous représenter ses personnages par leurs côtés sociaux : le héros en littérature est avant tout un être social ; soit qu’il défende, soit même qu’il attaque la société, c’est par ses points de contact avec elle qu’il nous intéresse le plus. […] Il existe nombre d’études de caractères sur le prises vif, parfaitement vraies, qui n’exerceront pourtant jamais d’influence notable dans la littérature ; pourquoi ? […] Pour trouver le durable dans l’art, Nisard et Saint-Marc Girardin ont proposé cet expédient : chercher le général ; en littérature, disent-ils, il n’y a de vrais que les sentiments les plus généraux.
Par une lecture étendue, variée, comprenant la plupart des grandes littératures, l’analyste se sera mis en possession d’un type moyen du genre qu’il examine, — nous prendrons pour exemple le roman. […] En littérature même, tous les dehors se réduisent à des formes verbales et à des images, choses sur lesquelles on possède des notions précises. […] Sully-Prudhomme ; l’Ethique de Spinoza ; l’Histoire de la littérature anglaise, de Taine ; la Vie de Jésus, de Renan ; à un moindre degré quant au contenu, les Oraisons de Démosthènes et de Bossuet, qui sont des plaidoyers sincères et non des spéculations ; à un moindre encore, les Premiers principes de Spencer, ou la Mécanique céleste de Laplace, peuvent donner lieu à un examen d’esthopsychologie complet. […] Le Dijonnais réformé est en outre l’auteur de Littérature anglaise et philosophie (1893), ainsi que de quelques essais sur la vie religieuse de son temps.