Aucune familiarité, aucune liberté dont la décence pût s’offenser n’y était permise. […] De nombreux passages des odes d’Horace attestent la liberté, pourquoi ne dirais-je pas la grossièreté du langage chez les Romains.
Dargaud, pour son Histoire de la liberté religieuse, et M. […] il aurait bien vite vu le mur qui borne sa liberté. Évidemment le Pays n’est pas difficile en fait de liberté. […] C’est ainsi qu’ils ont réussi à faire coexister une autorité respectée avec la liberté. […] Ils appelaient cela le triomphe de la liberté de conscience.
Il a soutenu les principes d’une vraie liberté. […] Nul gouvernement, quelle que soit sa forme et son opinion, ne peut refuser du respect à ce fondateur de la liberté. […] Alors tous les vœux étaient pour la liberté ; et ces vœux mêmes se manifestèrent jusque dans les palais et sur les trônes. […] Les dépouilles de la barbarie décorent noblement les funérailles d’un capitaine qui aima les lumières et la liberté. […] On prend la liberté de lui citer Horace, puisqu’elle rapporte souvent le texte des auteurs latins.
Quelle liberté et quelle grâce dans les conseils qu’il fait donner à Louis XIV par Cinéas, conseillant à Pyrrhus, qui se prépare à courir le monde, de rester chez lui et d’y prendre du bon temps ! […] Tel est ce « flatteur de Louis », auquel, si l’on en croyait Voltaire, Louis XIV aurait passé la liberté de « censurer tout » pourvu qu’il fut loué. […] il n’y eut pas, entre Louis XIV et Boileau, cet indigne marché d’un roi qui vend et d’un poète qui achète à ce prix la liberté de penser. […] Il souffrait d’ailleurs la plus grande liberté évangélique ; et si sévère que dût être le conseil, pour peu qu’on sût l’y attirer par le miel de quelque hommage rendu à sa gloire, il s’en faisait volontiers l’application. […] Mais la liberté même, sans le frein de la déférence et du respect, lui aurait été funeste.
La liberté souffla un nouveau génie français. […] Il voulait l’honnêteté et la liberté affermies l’une par l’autre sur les ruines de son pays dans les Bourbons régénérés par le sang de Louis XVI. […] … Depuis cinq mois nous nous sommes mis à la ration pour payer la liberté ce qu’elle vaut ! […] … Mais il faut que la liberté aussi nourrisse le peuple ! […] … la liberté et la paix !
C’est dans le jardin de son aimable hôte que Humboldt vit pour la première fois le bananier, que jusque-là il n’avait trouvé que dans les serres chaudes, le papayer (ou arbre à melons) et d’autres plantes tropicales qui croissent en liberté. […] Les beaux végétaux que jadis il avait admirés dans les serres chaudes de Vienne et de Schœnbrunn, il les trouvait là, luxuriants, dans leur sauvage liberté, sur le sol qui les avait vus naître. […] Malgré ses quatre-vingt-un ans, il travaille encore sans relâche dans les heures de liberté que lui laisse son existence à la cour ; il est vif et ponctuel dans son énorme correspondance, et répond avec la plus aimable modestie aux lettres du savant le plus obscur. […] Quoique lié avec des rois, vivant au sein de l’éclat de la monarchie, lui-même homme de cour et baron, honoré de la faveur des cours princières, il était toujours resté un homme libéral, un ami de la liberté publique et des droits individuels, un vaillant défenseur de tout libre développement du vrai, du beau, du juste, des droits légitimes de l’homme. […] Le sentiment du droit à la liberté individuelle l’emportait chez lui sur tout, car il savait que le bonheur parfait et la liberté sont deux idées inséparables dans la nature et dans l’espèce humaine.
Je tombai sur mes deux genoux devant la lucarne pour remercier Dieu de ce qui était pourtant un signe de mort, et je me dis en moi-même : Voilà qu’on lui rend ses membres, à toi maintenant de lui rendre la liberté et la vie ! […] que j’oubliais la prison, l’échafaud, le supplice et tout au monde, et que je bénissais à part moi ce malheur qui lui arrachait cette confession forcée de son cœur qu’il n’aurait peut-être jamais ouvert en liberté et au soleil. […] Le sauver tout seul en te laissant mourir ou captive à sa place, cela ne se peut pas, disait en moi la voix céleste ; tu sens bien qu’il n’y consentirait jamais, lui qui t’aime plus que sa vie et qui a risqué sa liberté et sa vie pour te venger des sbires qui t’avaient blessée et avaient cassé la patte de ton chien ! […] me dit la voix, et pourquoi préfères-tu mourir à sa place, plutôt que de risquer la liberté en le suivant dans sa fuite ? […] Et comment jouiras-tu en paix de la liberté et de ton bonheur avec Hyeronimo, en pensant que d’autres versent autant de larmes de douleur éternelle que tu en verses de bonheur dans les bras d’Hyeronimo ?
J’ai eu la possibilité de le contempler, la liberté d’y pénétrer. […] C’est, dans le mariage, l’union parfaite des âmes, union qui ne saurait reposer que sur la liberté et l’absolue sincérité des deux époux et sur l’entière connaissance et intelligence qu’ils ont l’un de l’autre. […] Ce que Norah va chercher, Indiana le rencontre ; Indiana, épousant Ralph en présence de la nature et de Dieu, c’est Norah, après sa fuite, trouvant l’époux de son âme, le choisissant dans sa liberté Et Lélia, c’est déjà Hedda Gabler. […] On ne secoue réellement que ce qui est réellement un joug ; on ne s’insurge à fond que contre une religion qui interdit toute liberté d’esprit. […] Car, justement, ce qu’il y a de liberté dans le protestantisme empêche, non les affranchissements intellectuels, mais, si je peux dire, les affranchissements de langage et de tenue.
De même que ceux qui voulaient la délivrance et la liberté en 89, eurent un moment d’ineffable joie et d’espérance trop tôt déçue, trop tôt souillée par des excès, et qu’ils virent le plus cher de leurs vœux se tourner en mécompte, de même bien des esprits sages, modérés, tolérants ou même religieux de sentiment et d’intention, ouverts à la haute pensée de la civilisation renaissante, qui se réjouirent de la réconciliation de la religion et de la société en 1801, et qui y poussèrent ou y applaudirent, eurent bientôt à revenir de cette satisfaction première, et quelques-uns, s’ils vécurent assez, purent douter s’ils n’avaient pas erré. […] Etait-il possible en 1801, comme l’abbé de Pradt l’expose, comme Napoléon lui-même semble depuis l’avoir reconnu, d’adopter un autre mode que celui du Concordat, une manière moins solennelle, moins éclatante, mais plus neuve, plus hardie dans sa simplicité, rentrant moins dans les anciennes ornières, constituant « une liberté protectrice et non directrice », et qui aurait suffi à donner pleine satisfaction alors à la religion et à la majeure partie de la société, sans être grosse des périls et des conflits qui succédèrent ? […] La liberté d’enseignement tant réclamée fut conquise ; cette liberté s’ajoutant à la protection et au privilège acquis d’une religion d’État, s’appuyant à un point fixe inattaquable, devint un levier puissant dont les effets sont encore à calculer.
Tout grand rôle, alors, entraîne la mort ; car de tels mouvements supposent une liberté et une absence de mesures préventives qui ne peuvent aller sans de terribles contre-poids. […] Les maximes fondamentales de l’école étaient qu’on ne doit appeler personne « maître », ce titre appartenant à Dieu seul, et que la liberté vaut mieux que la vie. […] Très dure par un côté, la domination romaine, peu tracassière encore, permettait beaucoup de liberté. […] Une telle liberté, et par-dessus tout le bonheur qu’avait la Galilée d’être beaucoup moins resserrée dans les liens du pédantisme pharisaïque, donnaient à cette contrée une vraie supériorité sur Jérusalem.
Le soleil se levait plus beau ; il remettait la fleur à sa boutonnière, sortait par la porte de derrière de son enclos, et retrouvait joie, liberté, insouciance, coquetterie, désir de conquête, certitude de vaincre, de une heure jusqu’à six heures du soir. […] Ici, il avait affaire à une personne aussi élevée par l’esprit que noble et facile par le caractère, belle et jeune encore, et n’en abusant pas ; qui le comprenait par ses hauts côtés, qui lui ôtait tout sentiment de lien, tout soupçon de tracasserie ; il était gai avec elle, aimable, maussade aussi parfois souriant le plus souvent, et s’émancipant comme un écolier échappé aux regards du maître : « J’ai peur que les temps de courte liberté, dont je jouis si rarement dans ma vie, ne viennent à m’échapper de nouveau. » Il écrivait cela en août 1832, en courant les grandes routes de Paris à Lucerne. […] Il l’invitait à ce voyage de Suisse, à ces scènes du Saint-Gothard, dans ce court et unique intervalle de liberté ; il lui disait : Si vous me mettez à part des autres hommes et me placez hors de la loi vulgaire, vous m’annoncerez votre visite comme une Fée : les tempêtes, les neiges, la solitude, l’inconnu des Alpes iront bien à vos mystères et à votre magie. […] Je ne fais rien ; je ne crois plus ni à la gloire ni à l’avenir, ni au pouvoir ni à la liberté, ni aux rois ni aux peuples.
Je sais bien qu’en France il fut longtemps plus difficile de discuter le sonnet que la loi de la gravitation universelle, d’attenter aux Trois Unités qu’à la liberté politique ; mais les temps viennent toujours. […] Je crois que dès ce moment, et à ce moment (surtout), mes efforts porteront surtout sur la construction de la strophe, et Laforgue s’en écartait délibérément, volontairement, vers une liberté idéologique plus grande qui le devait conduire à cette phrase mobile et transparente, poétique certes, des poignantes Fleurs de bonne volonté. […] Brunetière donnant l’occasion de clarifier quelques notions : « Il faut bien admettre que, ainsi des mœurs et des modes, les formes poétiques se développent et meurent, qu’elles évoluent d’une liberté initiale à un dessèchement, puis à une inutile virtuosité ; et qu’alors elles disparaissent devant l’effort des nouveaux lettrés préoccupés, ceux-ci, d’une pensée plus complexe, par conséquent plus difficile à rendre au moyen de formules d’avance circonscrites et fermées. […] Il en résulte que les libertés romantiques, dont l’exagération (plaisante) se trouverait dans des vers comme ceux-ci Les demoiselles chez Ozy menées ne doivent plus songer aux hy ménées sont fausses dans leur intention, parce qu’ils comportent un arrêt pour l’oreille que ne motive aucun arrêt du sens.
Homme de 89, il est cependant tellement jaloux de la liberté qu’il est en garde et en méfiance contre l’égalité ; il est pour celle-ci un conseiller si morose qu’on dirait par moments un adversaire. […] La préoccupation de l’auteur en faveur de la liberté de l’individu et de ses garanties est, d’ailleurs, des plus honorables et des plus généreuses ; mais sous cette impression il était en train, dans cet ouvrage, de maîtriser l’histoire et de lui imposer une vue fixe, exclusive. […] Je ne suis pas sans m’étonner moi-même de la liberté que je prends de marquer ainsi mes réserves et mes limites d’éloge en parlant d’un homme si fait pour commander l’estime.
La fierté nationale des Anglais, ce sentiment développé par un amour jaloux de la liberté, se prête moins que l’esprit chevaleresque de la monarchie française au fanatisme pour quelques chefs. […] En Angleterre, les troubles civils qui ont précédé la liberté, et qui étaient toujours causés par l’esprit d’indépendance, ont fait naître beaucoup plus souvent qu’en France de grands crimes et de grandes vertus. […] Les Anglais cependant se soumettront le plus tard possible au bon goût général ; leur liberté étant fondée sur l’orgueil national plus encore que sur les idées philosophiques, ils repoussent tout ce qui leur vient des étrangers, en littérature comme en politique.
Compléter un univers par l’autre, verser sur le moins de l’un le trop de l’autre, accroître ici la liberté, là la science, là l’idéal, communiquer aux inférieurs des patrons de la beauté supérieure, échanger les effluves, apporter le feu central à la planète, mettre en harmonie les divers mondes d’un même système, hâter ceux qui sont en retard, croiser les créations, cette fonction mystérieuse n’existe-t-elle pas ? […] Un Christophe Colomb découvrant un monde sera suivi d’un Luther découvrant une liberté. […] L’apostolat, étant un acte de volonté, touche d’un côté à la liberté, et, de l’autre, étant une mission, touche par la prédestination à la fatalité.
Et je l’ai dégagée parce que j’aime, pour mon compte, les conclusions de cette forte thèse ; — parce qu’elle soufflette largement, comme les servantes de Boileau, les histoires modernes et toutes les idées sur la liberté politique dont la philosophie et le libéralisme les ont bourrées ! La bêtise moderne est de croire à la liberté chez les Anciens. Rome, en particulier, nous a valu les imbécilités féroces, sous prétexte de liberté, de la Révolution française.
M. l’abbé Mitraud est un de ces esprits qui croient au développement futur ou possible sur la terre d’une justice et d’une liberté absolues, et qui commencent par oublier les conditions de la nature de l’homme et les idées qu’il faut avoir de la liberté et de la justice, car la liberté a ses trois limites de nombre, de mesure et de poids qu’aucune théorie ne saurait briser, et la Justice a son glaive à côté de sa balance, le glaive qui, par la rigueur du retranchement, rétablit l’égalité des proportions !
… Et si ce n’est pas de la fatalité, c’est nécessairement de la liberté, de la liberté dont l’homme et la femme abusent aussi horriblement l’un que l’autre et l’un envers l’autre. […] Il y a un auteur responsable, qu’il faut toujours juger dans la liberté, coupable ou innocente, de sa puissance !
Il ne conseillait plus au peuple ni la guerre ni la résistance ; mais il racontait en vers les traditions de l’île Atlantide, cette contrée bien lointaine, si elle n’est fabuleuse, où déjà les sages plaçaient la justice et la liberté, qu’ils n’espéraient plus auprès d’eux. […] La mort du poëte Lutorius, du poëte Lucain, de Sénèque, de l’historien Crémutius Cordus, et, les nombreux exils de ces philosophes dont une femme romaine, Sulpicia, décrit la persécution, avertissaient Rome qu’il n’y a rien de plus antipathique au despotisme militaire que la liberté de penser. […] Stésichore cependant, outre la guerre et la liberté, les grandes épreuves et les grandes passions de l’homme, avait aussi chanté les aspects de la nature et quelques-uns des phénomènes célestes.
Il voulait par là se ménager une plus grande liberté de jugement et de pensée. […] Et puis, en certains cas, à l’égard dès œuvres retentissantes qui font époque et révolution — ou du moins beaucoup de bruit (comme chaque jour en voyait naître alors), la critique était encore tenue à de plus grandes réserves par les journaux eux-mêmes qui n’admettaient pas qu’on s’exprimât en public en toute liberté sur ces grands sujets littéraires.
S’il est une passion destructive du bonheur et de l’existence des pays libres, c’est la vengeance ; l’enthousiasme qu’inspire la liberté, l’ambition qu’elle excite, met les hommes dans un plus grand mouvement, fait naître plus d’occasions d’être opposés les uns aux autres. […] La France ne peut être sauvée que par ce moyen, et les partisans de la liberté, les amateurs des arts, les admirateurs du génie, les amis d’un beau ciel, d’une nature féconde, tout ce qui sait penser, tout ce qui a besoin de sentir, tout ce qui veut vivre, enfin, de la vie des idées, ou des sensations fortes, implore à grands cris le salut de cette France.
Mais, pour avoir accompli trop brusquement ce grand acte de justice, je mis dans l’embarras beaucoup de propriétaires ; et la plupart des esclaves affranchis ne surent que faire de leur liberté inopinée. […] Il doit tenir avant tout, étant un sage, à la liberté de ses allées et venues Il y a trois semaines, deux archiducs de Russie déjeunaient, non loin de Paris, chez un baron israélite, chez un coreligionnaire de ceux que les moujiks même méprisent et qu’ils massacrent encore quelquefois.
La liberté nécessaire au gouvernement est exprimée, je l’avoue, d’une manière trop absolue, et M. […] Cette liberté, au reste, n’est que le libre arbitre dans une sphère plus élevée.
Ce serait, du reste, une étude à faire que celle des styles professionnels. » Il n’eût pas manqué, s’il avait entrepris une telle étude, de s’éjouir du style judiciaire qui n’a toute sa beauté et toute son originalité, toute sa liberté que les « Attendus ». […] D’ailleurs pour moi, j’irais beaucoup plus loin dans ces principes de liberté et je ne verrais nul inconvénient à ce que fût proclamée la liberté de la médecine. […] Alors il se trouve entraîné par la puissance du préjugé à confondre la liberté avec l’imprévisible. […] Mais dans le fait, cette liberté est strictement commandée par ses goûts, ses curiosités, la capacité de son appétit. […] Il nous reste cependant une liberté ; nous sommes libres d’inventer des motifs, libres de colorer à notre gré les actes où la nécessité nous incline.